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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 434

  • Festival de Cannes 2010, 15 jours après :mon bilan

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    Dans l'actualité, les images de Cannes ont déjà été évincées par un flot carnassier d'informations, mais elles sont toujours bien vivaces dans ma mémoire. 15 jours au moins étaient nécessaires pour distinguer avec recul cette tornade émotionnelle et cinématographique, pour se dégriser (à peine)...Ne vous méprenez pas: contrairement à beaucoup d'autres, je ne me suis grisée que de cinéma, d'émotions, de fêtes, d'écriture, de rêves et de soleil. Cocktail déjà bien assez enivrant.  Dix ans après mon premier festival de Cannes, Cannes, ville « qui ne dort jamais » comme l'a si bien dit Kristin Scott-Thomas lors de l'ouverture, ne cessera jamais de m'éblouir, me fasciner, m'enchanter, me surprendre, m'embarquer dans un ailleurs à la fois si proche et exotique qui fait perdre toute notion du temps et de réalité, et qui parfois, aussi, m'exaspère.  Concentré de vie, de cinéma et d'orgueils. Tout est disproportionné dans les joyeux excès comme dans les plus pathétiques. Une frénésie parfois réjouissante, parfois périlleuse pour ceux qui noient et oublient l'essentiel dans cette vaine course contre le temps, à l'amnésie de son écoulement, forcément temporaire, à l'ivresse et à l'information.

     Eternel paradoxe cannois, et cette année plus que jamais : la vie y est tellement cinématographique, étincelante, quand le cinéma se fait lui le reflet de la réalité. Souvent sombre, désespérée. Jours et nuits, cinéma et réalité se succèdent sans réelle frontière vous faisant oublier que ce film-là aussi doit avoir une fin. Alors c'est l'étrange silence après le si doux et grisant tumulte. Après il faut bien réaliser que la vie ne peut ressembler toujours à du cinéma quoique...je m'y emploie.

    Cette année plus que jamais, j'ai eu le grand plaisir de pouvoir partager ma passion sur inthemoodforcinema.com et sur inthemoodforcannes.com mais aussi sur 20minutes.fr , sur l'appli iphone d'Orange au quotidien, sur M6, sur touscoprod.com, sur Pure Channel, sur France Bleu... et j'en profite pour remercier ces différents médias sur lesquels j'ai pu m'exprimer mais aussi Pascale pour son soutien dithyrambique ou encore Alexandra d'Hautetfort pour son précieux soutien.  J'en profite enfin pour remercier ceux qui ont commenté avec assiduité sur mes blogs comme Fred en regrettant de n'avoir pas eu le temps de répondre à tous et au fur et à mesure.

    15jours après tellement d'images encore : de belles rencontres, des retrouvailles parfois trop furtives et/ou agréablement insaisissables, des soirées surréalistes du VIP room au Baron, de la plage Orange à la plage Martini, de la plage Majestic à la plage Chérie chéri (merci également à ADR prod) au patio Canal+.

     Et puis bien évidemment, surtout, tant d'images de cinéma. Le plus beau souvenir restera sans doute pour moi la projection du « Guépard » en présence d'Alain Delon, Claudia Cardinale et Martin Scorsese et cette étrange, émouvante résonance entre le sujet du film, celui de la déliquescence d'un monde, et le présent pour ses protagonistes. Un chef d'œuvre inégalé qui n'a rien perdu de sa beauté majestueuse, nostalgique et saisissante. Un très grand moment que de revoir ce film à Cannes, 47 ans après sa palme d'or, parmi une assistance prestigieuse.

      Ensuite, il y a eu le plaisir d'interviewer Bernard Blancan, un des protagonistes de « Hors-la-loi », pourtant prix d'interprétation du Festival de Cannes 2006 au même titre que les autres et complètement exclu de la promotion du film. Eternelle et injuste valse des vanités cannoises qui se grise elle aussi mais d'éphémère, de futile, de faux-semblants.

    Et puis tant d'autres moments : la présentation de « Stones in Exile » par Mick Jagger, le vent d'air frais qu'a fait souffler Isabelle Huppert dans « Copacabana », le romanesque « La Princesse de Montpensier », Juliette Binoche émouvante et éblouissante dans « Copie conforme » et sur scène lors de la clôture, le concert de Charlie Winston, la si touchante « Tournée » de Mathieu Amalric, le bouleversant « Des Hommes et des Dieux » de Xavier Beauvois, l'incroyable Lesley Manville dans « Another year » de Stephen Frears », le pudique et poignant « The tree » de Julie Bertucelli...

     Certes, cette année et pour la première fois en dix ans de festival, je n'ai pas eu de réel coup de cœur cinématographique comme l'an passé avec les films d'Almodovar, Tarantino, Haneke, Ghobadi, Audiard... Difficile de rivaliser avec l'édition 2009 qui pour tant de raisons fut tellement inoubliable pour moi mais Cannes reste la plus grande et riche vitrine du cinéma mondial, un voyage fabuleux, sans cesse surprenant, parfois dérangeant, et malgré tout exaltant dans les cinématographies du monde et dans les sursauts de l'Histoire contemporaine et passée. Le cinéma, à l'image du monde que Cannes a reflété cette année, suffoque, nous parle beaucoup de deuil, de pauvreté, de désespoir, de perte de repères, d'oubli du réel dans la virtualité et cherche une lueur d'espoir et d'humanité en se repliant sur la cellule familiale.

    Un manège réel et cinématographique étourdissant dont je reviens avec cette envie délicieusement rageuse d'écrire et de voir des films, de partager avec vous mon enthousiasme surtout, parfois ma perplexité ou mon agacement, de me laisser étonner, déranger, dérouter, embarquer dans d'autres (ir)réalités encore et plus que jamais...

    Vous trouverez ci-dessous les liens vers mes articles sur mes meilleurs moments de ce Festival de Cannes 2010 et sur les films que je vous recommande.

    Prochains grands rendez-vous : le Festival Paris Cinéma dont je ferai partie du jury des 7 blogueurs et évidemment l'incontournable Festival du Cinéma Américain de Deauville et beaucoup de surprises et d'avant-premières, à Paris et ailleurs.  Et évidemment, le Festival de Cannes 2011, du 11 au 22 mai !

    Ouverture du 63ème Festival de Cannes: une édition ouverte sur l'éternité

    "Robin des bois" de Ridley Scott: Russell Crowe décoche la flèche d'ouverture

    "Tournée" de Mathieu Amalric: la beauté des âmes dénudées

    Critique du "Guépard" de Luchino Visconti (sélection Cannes Classics)

    "Le Guépard" 47 ans après (vidéos de Martin Scorsese, Alain Delon, Claudia Cardinale)

    Critique d' "Another year" de Mike Leigh

    "You will meet a tall dark stranger" de Woody Allen

    Et les soirées dans tout ça?

    "Toscan, the french touch" d'Isabelle Partiot-Pieri (Cannes Classics 2010) : portrait d'un être libre

    Critique de "La Princesse de Montpensier" de Bertrand Tavernier

    "Copacabana" de Marc Fitoussi, séance spéciale de Semaine de la Critique avec Isabelle Huppert (vidéo)

    "Film Socialisme" de Jean-Luc Godard (Critique) (Un Certain Regard)

    Critique et vidéos de présentation du film: "Des Hommes et des dieux" de Xavier Beauvois

    Inthemoodforcannes au jt de M6

    "Copie conforme" d'Abbas Kiarostami- Critique

    "Poetry" de Lee Chang-dong - Critique

    Mick Jagger présente "Stones in exile" (vidéos)

    Concert de Charlie Winston au vip room

    Critique de "Fair game" de Doug Liman

    Conférence de presse de l'équipe du film "Carlos" d'Olivier Assayas

    Critique de "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb

    Conférence de presse de "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb

    Dans les coulisses du Grand Journal à Cannes (concert de Gossip et équipe de "Hors-la-loi")

    Demain: le palmarès du Festival de Cannes 2010 (le cinéma français à l'honneur?)

    Palmarès complet et commenté du Festival de Cannes 2010 et images de la clôture

    Interview de Bernard Blancan

    Critique de "L'Autre monde" de Gilles Marchand (séance spéciale- sélection officielle)

    Critique de "The tree" de Julie Bertucelli (Film de clôture)

    Critique de "Biutiful" d'Alejandro Gonzalez Inarritu

    Conférence de presse de "La nostra vita" de Daniele Luchetti

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  • Avant-première de "Tournée" de Mathieu Amalric ce soir à l'UGC Ciné-cité Les Halles

    Je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises de "Tournée" de Mathieu Amalric, prix de la mise en scène du Festival de Cannes 2010. Si vous voulez voir le film en avant-première, il sera projeté ce soir à l'UGC Ciné-cité Les Halles, en présence de l'équipe du film. Je vous le recommande.

    Cliquez ici pour lire ma critique de "Tournée" de Mathieu Amalric.

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  • Critique de "PlayTime" de Jacques Tati (projeté au ciné club du restaurant les Cinoches le 13 juin)

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    Alors que le 16 juin sortira sur les écrans, « L'Illusionniste » réalisé par Sylvain Chomet à partir d'un scénario inédit de Jacques Tati, revenons sur l'un de ses chefs d'œuvre d'une étonnante modernité et clairvoyance : « Playtime ».

    « Playtime », tourné entre 1964 et 1967 et sorti en 1967, est organisé en six séquences qui nous emmènent successivement à Orly, dans un dédale de bureaux, au salon des arts ménagers,  dans des appartements ultramodernes, au royal garden et dans un manège urbain. Ces scènes sont reliées entre elles grâce à l'utilisation de deux personnages qui se croiseront au cours du récit : Barbara, une jeune touriste américaine en visite à Paris et M. Hulot (Jacques Tati), qui a un rendez-vous avec un personnage important.

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    Si le film a été un retentissant échec à sa sortie et un véritable gouffre financier pour Tati   (il dut hypothéquer sa propre maison ainsi que les droits des « Vacances de Monsieur Hulot » et de « Mon oncle » ), il est aujourd'hui considéré comme un chef d'œuvre de l'histoire du cinéma qui a par ailleurs influencé de nombreux cinéastes : : de Truffaut (qui lui rend hommage dans « Domicile conjugal » reprenant le gag du fauteuil de « PlayTime ») à Lynch ou Kaurismaki.  Prévu pour 2,5 millions de francs, le budget de Playtime est ainsi passé de 6 millions en 1964 à plus de 15 millions en 1967. Pour l'occasion Tati avait fait reconstituer une ville moderne entière « Tativille ».

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    Peut-être comme moi la première fois où je l'ai vu serez-vous déconcertés par le refus de la narration classique, par cette sollicitation permanente de l'ouïe et surtout du regard, par cette responsabilisation du spectateur mais le monde de Tati mérite un deuxième voyage, une deuxième chance et surtout un deuxième regard.

    « PlayTime » qui est pourtant sorti en 1967, il y a donc plus de 40 ans, pourrait ainsi avoir été réalisé aujourd'hui tant il reflète notre époque contemporaine : une époque avide de transparence, d'exhibition (« nous appartenons à une génération qui éprouve le besoin de se mettre en vitrine » disait-il déjà) et souvent aveugle à ce qui l'entoure. Une époque tonitruante et sourde. Une époque utra « communicationnel » et parfois tellement égocentrique voire égoïste. Une époque ouverte et cloisonnée. Une époque où les technologies compliquent parfois les rapports humains alors qu'elles devraient les faciliter. Une époque d'une modernité  aliénante (de l'uniformisation de l'architecture au rôle de la télévision en passant par l'influence de la société de consommation), déshumanisante et parfois inhumaine. C'est tout ce que Tati savait déjà si bien tourner en dérision et envelopper dans un vaste manège parfois (contrairement à ce qu'on pourrait croire) plus désenchanté qu'enchanté, en tout cas enchanteur. Le premier plan sur l'immeuble gigantesque, en contre-plongée est ainsi le reflet, à la fois inquiétant et fascinant, de ce que représente la modernité pour Tati.

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    Quelle clairvoyance, quand il y a plus de 40 ans, Tati nous montre une société aseptisée, uniformisée, qui perd son identité et sa convivialité mais qui perd aussi la notion d'intimité (même si ici la transparence est un leurre, au propre comme au figuré), des vies standardisées, une société monochrome, un monde moderne qui aliène dans lequel « la vedette est avant tout le décor ». Les corps et décors sont alors pareillement soumis à la standardisation et à la répétition. « Playtime » a ainsi été tourné en 70mm pour montrer la démesure de l'architecture par rapport à l'homme.

     Quel cinéaste arrive aujourd'hui à construire des plans (souvent des plans séquence et des plans d'ensemble) d'une telle richesse, d'une  telle densité, d'une telle polysémie avec un tel travail sur le son, les couleurs, l'organisation en apparence désorganisée de l'espace, créant un univers tellement singulier à la fois absurde et clairvoyant, tendre et mélancolique ?

      PlayTime est un bijou burlesque, héritier de Keaton mais aussi de Chaplin avec ses objets métonymiques (canne, chapeau),  d'une beauté inégalée et qui nous embarque dans son univers aussi gris que fantaisiste, aussi absurde que réaliste : Tati met ainsi en lumière les paradoxes de notre société par un cinéma lui-même en apparence paradoxal, mais savamment orchestré.

    Ah, la séquence du Royal Garden! Quelle lucidité. Quelle drôlerie ! Quel discernement ! Quelle folie savante et poétique ! Quel sens du détail ! 45 minutes d'une inventivité et d'une intelligence jubilatoires et incomparables ! Et quelle confiance accordée au spectateur qu'on cherche si souvent aujourd'hui à infantiliser et quelle confiance accordée à son regard qu'on cherche si souvent à dicter... Un tourbillon spectaculaire, une récréation savoureuse dont le spectateur fait partie intégrante.

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     Tati se fait chorégraphe et maître de ballet de son univers labyrinthique si particulier et fascinant, tout en folie, déplacement et transparence, avec ses mouvements qui épousent d'abord les lignes architecturales puis qui prennent leur liberté, leur envol et deviennent plus audacieux comme une invitation à ne pas se laisser emprisonner par les lignes du décor et donc à se désaliéner de la modernité dans laquelle Paris n'est plus qu'un reflet inaccessible et nostalgique. L'artiste prend alors le pas sur les lignes rectilignes et glaciales de l'architecture. Tati s'inspire lui-même de plusieurs peintres : Mondrian, Klee, Bruegel...Il tente alors de décloisonner et perturber l'espace.

    Au milieu de cette modernité intrigante, inquiétante, faîte de tant d'incongruités,  le spectateur est en permanence sollicité, surtout responsabilisé. Tati nous déconcerte et nous ensorcelle, nous interpelle et nous responsabilise, donc, et nous invite à voir la poésie, certes parfois désespérée, qui se cache derrière (et parfois émane de)  l'absurdité de la société et de l'existence modernes. Une invitation à un ballet de la modernité, lucide et ludique, d'une drôlerie burlesque et caustique, auquel vous pourrez assister au ciné club des Cinoches dimanche 13 juin à 21H.

    Le film a été restauré en 2002 pour plus de 800000 euros...

    BANDE ANNONCE DE PLAYTIME DE TATI

     FILMOGRAPHIE DE JACQUES TATI

     Né Jacques Tatischeff, le 9 octobre 1908 à Le Pecq (Yvelines ) et décédé le 5 novembre 1982 à Paris d’une embolie pulmonaire. Il a obtenu l’Oscar du meilleur film étranger pour « Mon Oncle » en 1959 et un César pour l’ensemble de son œuvre en 1977.

     En tant qu’acteur :

    Parade (1974), de Jacques Tati

    Trafic (1971), de Jacques Tati

     Playtime (1967), de Jacques Tati

     Mon oncle (1958), de Jacques Tati

     Les Vacances de M. Hulot (1953), de Jacques Tati

     Jour de fête (1949), de Jacques Tati

    Le Diable au corps (1947), de Claude Autant-Lara

     L'Ecole des facteurs (1947), de Jacques Tati

     Sylvie et le Fantôme (1945), de Claude Autant-Lara

     En tant que réalisateur :

     Parade (1974)

     Trafic (1971)

     Play Time (1967)

     Mon oncle (1958)

     Les Vacances de M. Hulot (1953)

     Jour de fête (1949)

     L'Ecole des facteurs (1947)

     Gai Dimanche (1936)

     Les Courts métrages de Jacques Tati

     En tant que scénariste :

     L'Illusionniste (2009), de Sylvain Chomet

     Parade (1974), de Jacques Tati

    Trafic (1971), de Jacques Tati

     Play Time (1967), de Jacques Tati

     Mon oncle (1958), de Jacques Tati

     Les Vacances de M. Hulot (1953), de Jacques Tati

     Jour de fête (1949), de Jacques Tati

      L'Ecole des facteurs (1947), de Jacques Tati

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  • Inthemoodfordeauville désormais aussi sur twitter

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    Chacun de mes 4 blogs a désormais son compte twitter:

    @moodforcinema pour http://www.inthemoodforcinema.com

    @moodforcannes pour http://www.inthemoodforcannes.com

    @moodforluxe pour http://www.inthemoodforluxe.com

    et désormais @moodfdeauville pour http://www.inthemoodfordeauville.com pour que vous puissiez être informés au fur et à mesure de toutes les informations concernant le 36ème Festival du Cinéma Américain de Deauville que vous pourrez bien entendu suivre comme chaque année en direct sur ce blog (malgré la tentation vénitienne, et sauf changement de dernière minute). Nous savons pour l'instant seulement que le festival aura lieu du 3 au 12 et que le jury sera présidé par la comédienne Emmanuelle Béart.

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  • "Insoutenable" court-métrage de la sécurité routière à l'image de son titre mais nécessaire

    Je reprends aujourd'hui une rubrique un peu laissée de côté, celle consacrée à la découverte des courts-métrages avec aujourd'hui un court un peu particulier puisqu'il s'agit d'un court sur les dangers de l'alcool au volant. Il est dur et radical, insoutenable à l'image de son titre et de la réalité. C'est aussi un sujet qui me tient particulièrement à coeur (au point que j'ai moi aussi écrit un scénario de court sur ce sujet), c'est pourquoi j'ai décidé de le diffuser malgré sa dureté . Pour la première fois, la sécurité routière ose le film réaliste, uniquement disponible sur le web .

    ATTENTION: certaines images peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes ainsi que des personnes non averties.

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  • "Gainsbourg (vie héroïque) " de Joann Sfar disponible en dvd/Blu-ray depuis le 1er juin

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    "Gainsbourg (vie héroïque)" est disponible en dvd et Blu-ray depuis le 1er juin, je vous le recommande tout particulièrement... en espérant que la  critique ci-dessous vous convaincra de faire l'acquisition de ce film qui a le mérite de la singularité...
    Encore un biopic !, m'étais-je exclamée en apprenant qu'un film sur Gainsbourg était en préparation après avoir déjà dû subir ceux sur Piaf, Chanel, Sagan, ou d'autres comme celui sur Coluche dans lequel Antoine de Caunes tentait de contourner  le genre avec plus ou moins d'habileté en se concentrant sur une période particulière de l'existence de ce dernier (celle de sa campagne présidentielle). Le fait que ce genre ait été particulièrement en vogue ces dernières années reflète sans doute la frilosité ou  l'opportunisme de certains producteurs qui, en produisant des films retraçant les existences de personnalités appréciées du public, s'assurent d'emblée un nombre d'entrées conséquent. Après l'excellent « This is it », on se demande d'ailleurs quel sera le premier à initier un biopic sur Mickael Jackson...

    Avec Gainsbourg, idole et référence de plusieurs générations mais aussi proche  d'un certain nombre de personnalités encore vivantes, le sujet était a priori aussi opportuniste  que délicat. Joann Sfar a donc eu l'excellente idée (apparemment suggérée par Jane Birkin pour bien signifier que les dialogues et situations ne sont pas authentiques) de donner à son film  l'appellation de « conte », désamorçant d'avance toutes les polémiques et s'autorisant ainsi une composition libre. Une liberté dont était épris celui dont il retrace une partie du parcours artistique et des amours souvent célèbres et tumultueuses. Ou quand le sujet et la forme se confondent subtilement. D'où l'idée aussi judicieuse de cette « gueule » qui accompagne Gainsbourg, un Gainsbarre omniprésent, son double maléfique, sa face obscure, son Mister Hyde.

    Tout commence dans le Paris occupé des années 1940 où Serge Gainsbourg s'appelle encore Lucien Ginsburg, fils d'immigrants russes juifs forcé de porter l'étoile jaune ...

    Difficile d'expliquer pourquoi ce film au scénario pourtant imparfait m'a autant touchée et embarquée, séduite comme tant l'ont été par un Gainsbourg à l'apparence pourtant si fragile. Sans doute cette fameuse magie du cinéma. Certainement aussi l'interprétation incroyable d'Eric Elmosnino qui ne singe pas Gainsbourg mais s'approprie magistralement sa personnalité, sa gestuelle, son mélange d'audace et de fragilité touchantes. Certainement cette photographie d'une beauté redoutable. Ces scènes qui exhalent le charme provocateur de Gainsbourg. L'éclat troublant et sensuel du couple qu'il forme avec Brigitte Bardot (Laetitia Casta qui, pour ceux qui en doutaient encore, montre à quel point elle est une actrice extraordinaire empruntant même les intonations si particulières de Bardot ) ou avec Jane Birkin (Lucy Gordon, lumineuse qui chante « Le Canari est sur le balcon », chanson tristement prémonitoire -l'actrice s'est récemment suicidée- ).  Sans doute encore la force intemporelle de chansons qui ont accompagné des périodes de mon existence comme pour tant d'autres, et la force émotionnelle des réminiscences qu'elles suscitent...

    Un film en apparence désordonné et confus comme émergeant des volutes de fumée et des vapeurs d'alcool indissociables de Gainsbourg. Joann Sfar brûle ainsi les étapes de son film comme Gainsbourg le faisait avec sa vie, ce qui aurait pu apparaître comme une faille scénaristique devient alors une trouvaille. Les scènes phares de son existence amoureuse et artistique deviennent alors autant de tableaux de l'existence de celui qui était d'abord destiné à la peinture. Les décors, de l'appartement de Dali à celui de la rue de Verneuil, sont poétiquement retranscrits, entre la réalité et le conte. « Ce ne sont pas les vérités de Gainsbourg qui m'intéressent mais ses mensonges » précise Joann Sfar. Tant mieux parce que les mensonges en disent finalement certainement davantage sur la vérité de son être.

    Sans tomber dans la psychologie de comptoir, par touches subtiles, Sfar illustre comment ses blessures d'enfant portant l'étoile jaune intériorisées expliquent sa recherche perpétuelle de reconnaissance d'un pays qui l'a parfois mal compris et quand même adopté, qu'il provoquait finalement par amour (notamment avec sa fameuse Marseillaise). Comment Gainsbourg est toujours resté ce Lucien Ginsburg, éternel enfant rebelle.

    Le risque était aussi de faire chanter les comédiens avec leurs propres voix, une réussite et puis évidemment il y a la musique et les textes de Gainsbourg, génie intemporel, poète provocateur d'une sombre élégance. Paris audacieux et gagnés pour ce premier film prometteur.

    Un de mesgrands coups de cœur de cette année. Si comme moi vous aimiez Gainsbourg l'insoumis, ses textes et ses musiques, vous retrouverez avec plaisir son univers musical, et dans le cas contraire nul doute que ce conte vous emportera dans la magie poétique et captivante de cette vie  héroïque.

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  • Les films à l'affiche recommandés par inthemoodforcinema.com

    Après un petit ralentissement sur inthemoodforcinema.com, l'actualité va être de retour cette semaine mais d'abord, petit rappel des films actuellement à l'affiche à ne pas manquer. (Cliquez sur les titres des films cités pour accéder à mes critiques)

    1. Je commence par "Copie conforme" d'Abbas Kiarostami pour lequel Juliette Binoche a reçu le prix d'interprétation féminine à Cannes, un prix amplement mérité pour ce premier film du cinéaste iranien tourné en Europe.

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    5. "Shutter island" de Martin Scorsese (pour moi le chef d'oeuvre de l'année que vous pouvez encore voir dans quelques salles).
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    Autre film à l'affiche dont vous pouvez trouver la critique sur inthemoodforcinema.com:
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