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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 234

  • "Gatsby le magnifique" de Baz Luhrmann en ouverture du Festival de Cannes 2013

    The great Gatsby (Gatsby le magnifique) de Baz Luhrmann en ouverture du 66ème Festival de Cannes

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    La rumeur courait depuis plusieurs mois. C’est désormais confirmé: le très attendu « Gatsby le magnifique » de Baz Luhrmann qui sortira en France le 15 mai 2013 fera l’ouverture du 66ème Festival de Cannes. Voilà qui promet une ouverture et une montée des marches resplendissantes; un film que je suis particulièrement impatiente de découvrir et dont vous pourrez retrouver ma critique ici puisque, comme chaque année, je vous ferai vivre le festival en direct ici et sur http://inthemoodforfilmfestivals.com (qui, dans quelques jours, sera entièrement consacré au Festival de Cannes), de l’ouverture à la clôture.

    Le talent de Leonardo Di Caprio n’est plus à prouver : que ce soit dans « Les Noces rebelles« , « Inception », « Shutter Island« ou, plus récemment dans "Django unchained" , il crève l’écran, c’est pourtant un vrai challenge que de reprendre le rôle de Gatsby, l’inoubliable personnage du non moins inoubliable roman de Fitzgerald déjà interprété à l’écran par Robert Redford duquel il est indissociable. C’est Baz Luhrmann qui se charge de cette nouvelle adaptation. Tobey Maguire et Amanda Seyfried incarneront respectivement Nick Carraway et Daisy Buchanan. En attendant de découvrir cette nouvelle adaptation, retrouvez, ci-dessous, ma critique de « Gatsby le magnifique » de Jack Clayton avec Robert Redford et Mia Farrow et, en bas de cet article, le communiqué de presse du Festival de Cannes.

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    gatsby3.jpgAdapté en 1974 du chef d’œuvre de Fizgerald, le film (comme le roman) se déroule dans la haute aristocratie américaine. Une vraie gageure d’adapter ce sublime roman( sans doute un de ceux que j’ai le plus relus) qui évite toujours soigneusement la mièvrerie et assume le romantisme effréné et exalté (mais condamné) de son personnage principal.

    Eté 1920. Nick Carraway (Sam Waterston), jeune homme du Middlewest américain se rend à New York pour travailler comme agent de change. C’est dans la zone huppée de Long Island qu’il trouve une maison, juste à côté de la somptueuse demeure du mystérieux Gatsby (Robert Redford) et avec une vue imprenable sur East Egg où vivent sa cousine Daisy (Mia Farrow) et son mari Tom Buchanan (Bruce Dern) . Daisy s’ennuie avec son mari bourru qui la trompe ouvertement et elle tue le temps avec son amie la golfeuse professionnelle Jordan Baker. Tom présente même à Nick sa maîtresse Myrtle Wilson (Karen Black), la femme du garagiste. Tous s’étonnent que Nick ne connaisse pas son voisin Jay Gatsby qui donne des réceptions somptueuses avec des centaines d’invités et sur le compte de qui courent les rumeurs les plus folles. C’est en répondant à une des invitations de son mystérieux voisin que Nick va faire ressurgir le passé liant sa cousine Daisy à l’étrange et séduisant Jay Gatsby.

    Dès les premières minutes, ce film exerce la même fascination sur le spectateur que le personnage de Jay Gatsby sur ceux qui le côtoient ou l’imaginent. La magnificence crépusculaire de la photographie et la langueur fiévreuse qui étreint les personnages nous laissent entendre que tout cela s’achèvera dans le drame mais comme Nick nous sommes fascinés par le spectacle auquel nous souhaitons assister jusqu’au dénouement. Jay Gatsby n’apparaît qu’au bout de vingt minutes, nous nous trouvons alors dans la même situation que Nick qui ne le connaît que par sa réputation : on dit qu’il « a tué un homme » et qu’il n’apparaît jamais aux fêtes somptueuses qu’il donne dans une joyeuse décadence.

    Comme dans le roman de Fitzgerald, le film de Jack Clayton dépeint brillamment l’ennui de la haute aristocratie américaine grâce à plusieurs éléments : l’élégance romantique et le jeu de Robert Redford ( difficile après avoir vu le film d’imaginer autrement le personnage de Gatsby qu’il incarne à la perfection), le scénario impeccable signé Francis Ford Coppola, une photographie éblouissante qui évoque à la fois la nostalgie et la chaleur éblouissantes, une interprétation de Mia Farrow entre cruauté, ennui, insouciance et même folie, l’atmosphère nostalgique et fiévreuse (la sueur perle en permanence sur le front des personnages comme une menace constante), et puis bien sûr l’adaptation du magnifique texte de Fitzgerald : « La poussière empoisonnée flottant sur ses rêves » ou cette expression de « nuages roses » qui définit si bien le ton du roman et du film. Avec l’amertume dissimulée derrière l’apparente légèreté. La mélancolie et le désenchantement derrière la désinvolture. Il faut aussi souligner l’excellence des seconds rôles et notamment de Karen Black aussi bien dans la futilité que lorsqu’elle raconte sa rencontre avec Tom Buchanan.

    « Gatsby le magnifique » est à la fois une critique de l’insouciance cruelle et de la superficialité de l’aristocratie que symbolise Daisy, c’est aussi le portrait fascinant d’un homme au passé troublant, voire trouble et à l’aura romantique dont la seule obsession est de ressusciter le passé et qui ne vit que pour satisfaire son amour inconditionnel et aveugle. (Ah la magnifique scène où Jay et Daisy dansent dans une pièce vide éclairée à la bougie !) Face à lui Daisy, frivole et lâche, qui préfère sa réputation et sa richesse à Gatsby dont la réussite sociale n’avait d’autre but que de l’étonner et de poursuivre son rêve qui pour lui n’avait pas de prix. Gatsby dont par bribes la personnalité se dessine : par sa manie d’appeler tout le monde « vieux frère », par ses relations peu recommandables, par le portrait qu’en dresse son père après sa mort, un père qu’il disait riche et mort. Pour Daisy, la richesse est un but. Pour Jay, un moyen (de la reconquérir). Elle qui ne sait que faire des 30 années à venir où il va falloir tuer le temps.

    Les deux êtres pour qui l’argent n’étaient qu’un moyen et non une fin et capables d’éprouver des sentiments seront condamnés par une société pervertie et coupable de désinvolture et d’insouciance. Un film de contrastes. Entre le goût de l’éphémère de Daisy et celui de l’éternité de Gatsby. Entre la réputation sulfureuse de Gatsby et la pureté de ses sentiments. Entre la fragilité apparente de Daisy et sa cruauté. Entre la douce lumière d’été et la violence des sentiments. Entre le luxe dans lequel vit Gatsby et son désarroi. Entre son extravagance apparente et sa simplicité réelle. Entre la magnificence de Gatsby et sa naïveté. Et tant d’autres encore. Des contrastes d’une douloureuse beauté.

    C’est à travers le regard sensible et lucide de Nick qui seul semble voir toute l’amertume, la vanité, et la beauté tragique de l’amour, mélancolique, pur et désenchanté, que Gatsby porte à Daisy que nous découvrons cette histoire tragique dont la prégnante sensation ne nous quitte pas et qui nous laisse avec l’irrésistible envie de relire encore et encore le chef d’œuvre de Fitzgerald et de nous laisser dangereusement griser par l’atmosphère de chaleur écrasante, d’extravagance et d’ennui étrangement mêlés dans une confusion finalement criminelle. Un film empreint de la fugace beauté de l’éphémère et de la nostalgie désenchantée qui portent le fascinant et romanesque Gatsby. A (re)voir absolument.

    Communiqué de presse du Festival de Cannes

    Le film du cinéaste australien Baz Luhrmann, The Great Gatsby (Gatsby le Magnifique), sera projeté lors de l’inauguration du 66e Festival de Cannes, le mercredi 15 mai, dans le grand Théâtre Lumière du Palais des Festivals, en Sélection officielle Hors Compétition.
    Adapté du plus célèbre roman de l’écrivain américain Francis Scott Fitzgerald, le film évoque, dans l’effervescence des années vingt sur la côte Est des Etats-Unis, la figure romantique et tragique de Jay Gatsby (Leonardo DiCaprio), racontée par son ami Nick Carraway (Tobey Maguire). Carey Mulligan joue Daisy Buchanan, dont l’époux est incarné par Joel Edgerton. A cette distribution prestigieuse s’ajoute la participation de la légende du cinéma indien Amitabh Bachchan, ainsi que celle du musicien américain, le rappeur Jay-Z.
    « Pour tous ceux qui ont travaillé sur Gatsby, c’est un grand honneur que de faire l’ouverture du Festival de Cannes, déclare Baz Luhrmann. Je suis très fier de revenir dans un pays et un festival qui se sont toujours montrés généreux avec moi. Et heureux de voir ce film projeté à Cannes, pas très loin de Saint-Raphaël où Scott Fitzgerald a écrit parmi les passages les plus poignants et les plus émouvants de son extraordinaire roman. »

    Produit par Warner Bros. Pictures et Village Roadshow Pictures, le film a été écrit par Baz Luhrmann et son fidèle coscénariste Graig Pearce, à partir du roman publié par Fitzgerald en 1925.

    Le film sera projeté en 3D – ce sera la deuxième fois dans l’histoire du Festival après Up (Là-Haut) de Pete Docter, en 2009, que le film d’ouverture fera l’objet d’une projection en relief.

    Gatsby le Magnifique sortira le jour de l’ouverture du Festival, mercredi 15 mai, dans toutes les salles de France. En France, et dans le monde, le film est distribué en 2D et 3D par Warner Bros. Pictures et dans certaines régions par Village Roadshow Pictures.

    Né en 1962 en Australie, Baz Luhrmann a été accueilli à deux reprises par le Festival de Cannes pour Strictly Ballroom (Ballroom Dancing, projeté au Certain Regard en 1992) et pour Moulin Rouge ! lors du 54e Festival en 2001, pour une ouverture restée dans les mémoires.

    Leonardo DiCaprio (Jay Gatsby) est rarement venu sur la Croisette. Il revient à Cannes pour la première fois depuis la présentation en 2007 de The 11th Hour (La Onzième Heure) un documentaire défendant la cause écologiste dont il était le producteur.

    ► Accédez au site officiel du film

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  • Vidéo - Sono Sion (Hommage du Festival du Film Asiatique de Deauville 2013)

    En attendant mon bilan de ce 15ème Festival du Film Asiatique de Deauville, retrouvez, ci-dessous, la vidéo du cinéaste Sono Sion, réalisateur de mon coup de coeur de ce festival "The land of hope" dont vous pouvez retrouver la critique, ici :

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  • L'hommage du Festival du Film Asiatique de Deauville à Wong Kar Wai

    Plutôt qu'un résumé par définition trop court, je vous livrerai demain mon compte-rendu de l'hommage à Wong Kar Wai, ma vidéo de cet hommage, ma critique de "The Grandmaster", film aussi éblouissant (visuellement) que décevant (scénaristiquement) mais aussi mon bilan de la compétition et, bien sûr, le palmarès (commenté) qui sera dévoilé ce soir.

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  • Festival du Film Asiatique de Deauville – Hommage à Sono Sion et avant-première de « The land of hope » (critique)

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    Je vous parlerai ultérieurement des films vus en compétition hier et desquels se dégage une thématique commune et un désespoir commun…dont ne s’éloigne d’ailleurs pas vraiment le film dont je vais vous parler aujourd’hui  (qui n’est pas en compétition) même s’il surpasse, et de loin, les autres films vus, et pour cause puisque c’est l’œuvre d’un cinéaste confirmé à qui le festival rendait hier hommage : Sono Sion (cf ma vidéo de l'hommage à suivre, en ligne dans la journée). A son hommage a succédé la projection de « The land of hope », un film de ce dernier datant de 2012 et qui sortira en France en avril prochain.

    L’an passé, en compétition, le festival avait projeté « Himizu » du même Sono Sion, film que je qualifiais alors d’une rageuse, fascinante, exaspérante et terrifiante beauté. Les premiers plans, effroyables, nous plongeaient dans le décor apocalyptique de l’après tsunami exploré par de longs travellings, mais le chaos n’était alors pas seulement visuel, c’était surtout celui qui rongeait, détruisait, étouffait les êtres ayant perdu leur identité et tout espoir.

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    Ce nouveau long-métrage de Sono Sion commence de manière plutôt inattendu : d’abord par son classicisme (relatif, mais du moins pour Sono Sion, moins dans la folie et l’explosion visuelles, ici) et ensuite parce qu’il met en scène un cadre bucolique, des couleurs chatoyantes et des personnages heureux. Evidemment, cela ne va pas durer et la réalité, tragique, terrible, celle du Japon que Sono Sion, films après films, dissèque et dénonce, va ressurgir avec un tremblement de terre qui frappe alors le Japon. Il entraîne l’explosion d’une centrale nucléaire. Sans vraiment en donner la raison, le gouvernement fait évacuer les habitants à proximité de la catastrophe. La famille Ono dont la ferme est située à cheval entre la zone de danger et le périmètre de sécurité, doit choisir entre fuir et rester. Sono sion va alors suivre trois couples : un couple de vieux paysans dont la femme est malade, vraisemblablement atteinte d’Alzheimer, un jeune couple qui s’apprête à avoir un enfant et un autre couple en quête des parents de la jeune femme mais aussi d’un avenir.

    Aux scènes joyeuses du début succède un bref et effroyable vacarme puis un silence retentissant avant que la vie et l’image ne deviennent grisâtres puis avant que les couleurs « normales » ne reviennent, plus terrifiantes encore que ces couleurs grisâtres qui les ont précédées car si tout semble banal et quotidien, la menace et le danger sont là, constants, une guerre invisible. Les « autorités » (ici traitées au début comme une dictature par définition inique et intolérante) qui ne se contentent d’être que cela ne sont d’abord que des sortes de combinaisons inhumaines et sans identité. Tout est à la fois banal et singulier, paisible et agité. Comme le titre résonne (déraisonne aussi) alors comme une ironie tragique.

    Dans la beauté éclatante de chaque plan (qui n’en est alors que plus redoutablement tragique puisqu’elle n’est que le masque de cet ennemi invisible), dans son humour désenchanté (l’absurdité de cette ligne qui sépare un jardin que Tati n’aurait osé inventer et pourtant terriblement réaliste ou de ces combinaisons de protection et la paranoïa qui seraient risibles si leur existence n’était malheureusement fondée), dans sa poésie d’une beauté et d’une tristesse ravageuses, Sono Sion nous livre son cri de révolte, d’une mélancolie déchirante : révolte contre les autorités (qu’il ne cesse de dénoncer tout au long du film), révolte contre cette centrale qu’« ils » ont malgré tout construite, une telle absurdité là aussi que c’est finalement celle qui a perdu la raison qui ne cesse de la souligner.

    Sans doute Sono sion décontenancera-t-il ici ses admirateurs avec ce film plus classique que ses précédents mais, comme ses autres films, d’une beauté désenchantée, d’un romantisme désespéré (cette scène où le couple de vieux paysans danse au milieu du chaos est à la fois terriblement douce et violente, sublime et horrible, en tout cas bouleversante), d’un lyrisme et d’une poésie tragiques avec des paraboles magnifiquement dramatiques comme cet arbre -et donc la vie- qui s'embrasent  mais aussi un travail sur le son d’une précision et efficacité redoutables.

     Un film porté par un cri de révolte et l’énergie du désespoir, plus efficace que n’importe quelle campagne anti-nucléaire et surtout l’œuvre d’un poète, un nouveau cri d’espoir vibrant et déchirant qui s’achève sur un seul espoir, l’amour entre deux êtres, et une lancinante litanie d’un pas, qui, comme l’Histoire, les erreurs et la détermination de l’Homme, se répètent, inlassablement. Et à nouveau, pourtant, la possibilité d’un lendemain. Malgré tout, malgré l’horreur encore là et invisible. Et Fukushima délaissée par  les médias, autre fatalité qui se répète, peut-être plus terrible encore : l’oubli.

    Quelques lignes trop courtes et rapides pour parler de ce film qui m’a bouleversée et sur lequel je reviendrai. Aujourd’hui, pour moi, au programme, trois films en compétition mais, surtout, l’hommage à Wong Kar Wai et l’avant-première de « The Grandmaster ».

    Et après la beauté mélancolique du cinéma de Sono Sion, quelques images qui reflètent celle de Deauville:

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  • Ouverture du Festival du Film Asiatique Deauville 2013 et projection de "Mai Ratima" (compétition)

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    Deauville, Asie, film, festival, cinéma

    Six mois après le traditionnel Festival du Cinéma Américain (retrouvez mon best of de l'édition 2012 en ccliquant ici), me voilà de retour à Deauville pour le désormais tout aussi traditionnel et incontournable Festival du Film Asiatique qui célèbre cette année sa 15ème édition (déjà!).

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    J'y reviens avec le même plaisir, voire un plaisir accru : plaisir de se plonger dans les cinématographies et cultures asiatiques, plaisir de découvrir des univers cinématographiques singuliers, plaisir d'un voyage immobile qui évade et enrichit, plaisir de retrouver Deauville, réminiscence de tant de souvenirs à commencer par les prémisses de ma passion pour le cinéma (et de ses festivals), plaisir de retrouver cet endroit et ce festival dont, plus que jamais, la mélancolie paradoxalement enchanteresse me sied, me régénère et même m'éblouit.

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    Au programme de cette année (que vous pouvez retrouver ici), les plus grands cinéastes asiatiques (Wong Kar Wai, Chen Kaige, Sono Sion, Kim ki-duk etc) mais aussi, comme chaque année, de nombreux premiers films avec pas moins de 10 nationalités représentées. Parmi ceux-ci, "Mai Ratima" de Yoo Ji-tae, film coréen en compétition présenté en ouverture hier soir.

    Comme chaque année, le maire de Deauville Philippe Augier et le Président du festival Lionel Chouchan ont ouvert le festival. Les membres du jury présidé cette année par Jérôme Clément ont ensuite été présentés.

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     Ensuite, le Coréen Yoo Ji-Tae est venu présenter son film comme vous le verrez dans la vidéo ci-dessous. Peut-être le reconnaîtrez-vous puisqu'il interprètait le rôle mémorable du tyrannique Lee Woo-jin dans "Old boy" de Park Chan-wook.

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    "Mai Ratima" est donc son premier long-métrage. Le titre désigne une jeune femme d'origine thaïlandaise venue en Corée pour un mariage arrangé où elle est devenue le souffre-douleur de sa famille d'accueil. Alors que son beau-frère la frappe en pleine rue, un jeune homme, tout aussi perdu qu'elle, Soo-young, lui vient en aide. Ils s'enfuient ensemble et se réfugient à Séoul. Ils tombent amoureux l'un de l'autre mais la réalité va rapidement les séparer.

    Surprenant et courageux choix pour un acteur dont la vie est fort probablement à 100000 mieux de celle de ses protagonistes que de traiter cette histoire dramatiquement universelle tout comme la crise économique implicitement évoquée comme la cause de cette descente aux enfers. Ce film est à l'image de ses personnages principaux: plein de défauts et néanmoins attachant. Plein de défauts parce que Yoo Ji-tae s'amuse avec des mouvements de caméra parfois inutiles ou surlignés pour mettre en exergue l'égarement, la suffocation de Mai Ratima qu'il enferme aussi souvent dans son cadre comme elle l'est dans sa réalité sans issue, sans espoir. Plein de défauts parce que le jeu des comédiens dans les premières scènes est exagéré quand il devient plus subtil quand il se concentre sur Mai Ratima et Soo-young pour lesquels le réalisateur semble vouloir nous faire partager son empathie, et il y parvient d'ailleurs la plupart du temps. Plein de défauts encore parce qu'il ne semble pas assumer la fin (pourtant réussie) pour nous livrer un générique qui offre un dénouement alternatif mais fait finalement perdre toute sa force, redoutable, à celle qui précède. Malgré cela (et finalement à cause de tout cela), Yoo Ji-Tae parvient à nous intéresser à ses deux personnages égarés qui s'accrochent l'un à l'autre, à leur dérive désespérée, à leur déchirante séparation puis descente aux enfers. Si le titre porte le nom du personnage féminin principal, ce cas particulier n'en est pas moins universel. Tragiquement. Et c'es là toute la force de ce premier film, imparfait mais dont l'universalité peut difficilement laisser indifférent.

    Les autres films de la compétition seront-ils aussi sombres et désenchantés? Réponse ce soir après ce 1er film en compétition loin d'être inintéressant.

    Au programme aujourd'hui: trois films en compétition ("Four stations", "Songlap", " "The Weight") et l'hommage à Sono sion avec, ensuite, la projection de "The Land of hope" dont je ne manquerai pas de vous parler ici ce soir ou demain.

    Pour terminer, je vous rappelle que, grâce à la mairie de Deauville, vous pouvez désormais voter et attribuer le prix du public à un film parmi ceux figurant en compétition.

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    Je vous laisse avec quelques photos de Deauville mais aussi de Trouville ( et une petite devinette, mon échappée belle à Trouville m'ayant rappelée la scène d'un film avec un célèbre acteur dont je vous parle souvent sur mes blogs -sans doute son unique mauvais film- et dans laquelle il échappe de peu à la noyade. Qui trouvera le titre du film?).

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  • Critique - "Alice au pays des merveilles" de Tim Burton, ce soir, à 20H50, sur M6

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    © Walt Disney Pictures
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    Dans le film de Tim Burton, l'héroïne créée par Lewis Carroll, Alice (Mia Wasikowska), a désormais 19 ans et doit épouser un noble londonien au physique et à l'intelligence ingrats. Alors que ce dernier vient de la demander en mariage, Alice retourne dans le monde fantastique qu'elle a connu enfant. Elle y retrouve ses amis le Lapin Blanc, Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, le Loir, la Chenille, le Chat du Cheshire et, bien entendu, le Chapelier Fou. Alice s'embarque alors dans une aventure extraordinaire où elle accomplira son destin : mettre fin au règne de terreur de la Reine Rouge (Helena Bonham Carter) pour que sa sœur la Reine Blanche (Anne Hathaway) puisse (re)prendre sa place.

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    Si, dès les premières minutes dans « Underland » cette Alice au pays des merveilles a agi comme une Madeleine de Proust me replongeant dans mes lectures enfantines, Tim Burton, comme toujours, a su leur donner une lecture plus adulte, celle du parcours initiatique d'une jeune femme qui prend son destin en main, affronte ses rêves et cauchemars et part en quête d'elle-même.

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    Si le scénario manque parfois de rythme et de mordant, et si Tim Burton nous a habitués à davantage de noirceur, émane néanmoins de cet « Underland » la féérie sombre caractéristique du cinéaste et un humour noir et caustique réjouissant. Comme toujours il laisse libre cours à son audace échevelée et à sa créativité débridée, tout en restant fidèle à l'univers de Lewis Carroll, l'étrangeté fantaisiste de ce dernier s'accordant parfaitement à celle de Tim Burton. Le « Alice au pays des merveilles » de Tim Burton est ainsi une adaptation libre des deux livres de Lewis Carroll, le livre éponyme et sa suite « De l'autre côté du miroir ». Même les personnages censés être plus lumineux ne sont pas épargnés par la folie comme la très maniérée reine blanche qui évolue dans un « Underland » peuplé d'êtres à la beauté diaphane (comme celle d'Alice ou la sienne) ou étrange. Un univers d'une profondeur et une richesse visuelles, presque picturales, qui porte l'inimitable marque de Tim Burton.

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    La 3D censée être immersive a pour moi davantage crée une distance. L'univers de Tim Burton est tellement riche, foisonnant, à la fois onirique et réaliste que la 3D apparaît comme un gadget. S'il vous plait messieurs les producteurs (qui, souvent, êtes les initiateurs de ces « gadgets ») faîtes un peu confiance à l'imagination du spectateur et à celle de vos cinéastes...

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    Pour sa septième collaboration avec Tim Burton, Johnny Depp s'est encore spectaculairement transformé et ses scènes avec Alice donnent lieu aux meilleurs moments du film, empreints de la beauté ambigüe et de la folie attendrissante du Chapelier qu'il incarne magistralement.

    Même si «Alice au pays des merveilles » n'a pas la complexité et la féérie ensorcelante d'un « Edward aux mains d'argent » ou même des « Noces funèbres » avec ce nouveau film, Tim Burton parvient une nouvelle fois à transcender la réalité, à nous embarquer dans son univers si singulier et à nous faire croire aux rêves impossibles.

    Et cette Alice, malgré les quelques années et la réalité qui nous séparent, avec son imagination débordante et ses défis impossibles qu'elle se fixe chaque matin, est finalement loin de m'être étrangère. Tim Burton n'a ainsi pas son pareil pour célébrer l'inestimable pouvoir de l'imagination, pour nous faire croire à la réalité et la réalisation des rêves impossibles et pour donner à nos rêves d'enfant des résonances adultes... Bref, n'attendez plus, accompagnez Alice dans le pays merveilleux de Tim Burton !

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  • Festival International du Film Policier de Beaune 2013 : 1ers éléments de programmation

    Chaque année, je me promets d’y aller, étant une inconditionnelle du cinéma policier (pour l’occasion retrouvez ma critique d’un grand -le plus grand?- classique du cinéma policier, en cliquant ici), ayant eu par ailleurs la chance de profiter du prédecesseur de ce festival, le Festival du Film Policier de Cognac, qui avait déjà un programme particulièrement attractif, et l’ayant par ailleurs découvert dans les circonstances exceptionnelles d’un jury de cinéphiles.

    Je n’ ai pas encore eu l’occasion de découvrir le Festival de Beaune mais, à n’en pas douter, le programme de cette année du Festival International du Film Policier de Beaune devrait être particulièrement tentant d’autant qu’on nous annonce déjà que »Après London Polar en 2012, le Festival International du Film Policier de Beaune rend hommage, pour sa cinquième édition, à deux villes emblématiques pour leur influence et leur dimension mythologique au sein du genre policier », Rome et Naples avec une thématique intitulée « Rome – Naples : Boulevard du crime ».

    Au programme également de cette édition 2013 qui se déroulera du 3 au 7 Avril 2013:

    STOKER le nouveau film de Park Chan-wook sera présenté en avant-première française durant . Bien avant sa sortie prévue en mai 2013, les festivaliers pourront découvrir le nouvel opus du génie du thriller coréen, Grand Prix du Festival de Cannes en 2003 pour OLD BOY et Prix du Jury en 2009 pour THIRST, CECI EST MON SANG. Premier long-métrage hollywoodien pour son auteur, STOKER a bénéficié des talents de la star de la série télévisée PRISON BREAK, Wentworth Miller, qui en signe le scénario. À l’affiche, les comédiennes australiennes Nicole Kidman (dont c’est la première collaboration avec un réalisateur asiatique) et Mia Wasikowska (vue dernièrement dans JANE EYRE de Cary Fukunaga et RESTLESS de Gus Van Sant).

    LE PRIX CLAUDE CHABROL

    « J’ai pour principe de ne pas trop emmerder les gens et, franchement, avec le polar, il faut vraiment être très mauvais pour les emmerder totalement. »

    Claude Chabrol

    Créé en 2011 suite à la disparition du réalisateur Claude Chabrol, le Prix Claude Chabrol récompense chaque année un film français sorti dans l’année écoulée dont les qualités cinématographiques font honneur au genre policier, en hommage à celui qui fut le « Président à vie » du Festival du Film Policier de Cognac et naturellement le premier président du Jury du Festival International du Film Policier de Beaune. Lors de la précédente édition du festival, le film PRÉSUMÉ COUPABLE de Vincent Garencq avec Philippe Torreton (qui racontait la tragédie d’Alain Marécaux, accusé à tort dans l’affaire du procès d’Outreau), avait ainsi été récompensé.

    Pour cette 5e édition du Festival International du Film Policier de Beaune, le Prix Claude Chabrol 2013 est attribué, ex-aequo, aux films 38 TÉMOINS de Lucas Belvaux et MAINS ARMÉES de Pierre Jolivet. Le Prix Claude Chabrol sera remis le samedi 6 avril à Beaune, en présence des réalisateurs Lucas Belvaux et Pierre Jolivet.

    Et, enfin, une vidéo pour vous donner envie de découvrir ce festival et vous faire redécouvrir un des maîtres du genre qui a donné son nom au prix précité:

    Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel du festival:

    www.beaunefestivalpolicier.com

      

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