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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 136

  • 10 grands classiques du cinéma français sur grand écran, en version numérique restaurée

    cinéclub.jpgGaumont  vient d'avoir  l'excellente idée de créer un "ciné-club digital" et ainsi de rediffuser des classiques du cinéma français, sur grand écran, en version numérique entièrement restaurée!

    Après "La traversée de Paris en janvier", "La folie des grandeurs" en février,  "Razzia sur la chnouf" en mars, voici le programme des mois suivants:

    Avril: Le Cerveau; Mai: Un Taxi pour Tobrouk; Juin: Oscar; Septembre: Les Tontons flingueurs; Octobre: les Barbouzes; Novembre: Cent mille dollars au soleil; Décembre: le Pacha

    Cliquez ici pour voir la liste des salles participantes

    Cliquez ici pour voir le programme

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  • Rejet de la loi Hadopi: la vidéo et les textes législatifs

     

    Cliquez ici pour accéder au dossier législatif concernant le projet de loi "Création et Internet"

     

    La vidéo du vote du rejet de la "Loi Hadopi": ça se passe de commentaires... (enfin si,  quand même un, sous forme de question: le nombre de députés présents dans l'hémicycle est-il proportionnel à l'importance que ces derniers accordent à la propriété intellectuelle, et plus largement à la culture?):

     

     

    Qu'est-ce qu'Hadopi?

     

    Le projet de loi « Création et Internet », communément appelée « loi HADOPI », ou encore « loi Olivennes » d'après son principal inspirateur, est un projet de loi concernant principalement la lutte contre les modes d'échanges illégaux des œuvres par Internet, jugé indispensable et juste par les uns, ultrarépressif et inique par les autres.

     

    Le projet a été voté le 30 octobre 2008 au Sénat et le 2 avril 2009 à l'Assemblée nationale par 16 députés sous l'intitulé "Projet de loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet". Après l'élaboration d'un texte commun en commission mixte paritaire, à la stupéfaction générale,  le projet de loi a été rejeté le 9 avril par 21 voix contre 15 à l'Assemblée nationale. Le gouvernement peut faire procéder à un nouveau vote devant les deux chambres.

     

    Avec ce texte ... ou un autre qui satisfera les uns et les autres, il devient en tout cas urgent de légiférer...

     

    Quelques avis...de part et d'autre:

     

    -Catherine Deneuve, Victoria Abril, Louis Garrel, réunis avec d'autres artistes de cinéma au sein d'un collectif pour lequel vivre une révolution numérique est "une chance" :
    "Ce rejet est un séisme, et marque une victoire pour les libertés, pour le cinéma et pour la culture. La diversité de la création doit dès aujourd'hui revenir au centre de la réflexion sur les enjeux de la révolution numérique, au même titre que la protection des libertés individuelles et des auteurs. Complètement oubliées dans ce projet de loi, elles sont pourtant les poumons de la création."

     

    -Christine Albanel, Ministre de la Culture, à l'origine du projet de loi :
    "C'est une manoeuvre cynique de l'opposition, et je reste déterminée à me battre pour la défense des créateurs et contre le pillage des oeuvres. Je prends acte avec regret du vote de l'Assemblée nationale sur le projet de loi Création et Internet. La triste comédie à laquelle se sont livrés les députés de l'opposition, dont une quinzaine ont dissimulé leur présence pour surgir dans l'hémicycle à la minute même du scrutin, s'est déroulée alors même que les sénateurs d'opposition s'étaient abstenus sur le texte, quelques heures plus tôt. Les artistes et l'ensemble des professionnels qui travaillent dans le cinéma et la musique sont les victimes de cyniques calculs politiciens. Un texte particulièrement équilibré s'est toutefois dégagé des échanges entre le Sénat et l'Assemblée nationale, et le débat reprendra à la fin du mois."

     

    -La Sacem, société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, s'est déclarée "consternée" par ce "vote aussi inattendu qu'incompréhensible". "Les leçons du passé n'ont, hélas, servi à rien pour la plus grande frustration des créateurs chaque jour un peu plus pénalisés et spoliés", précise un communiqué.

  • In the mood for Barcelona: de Picasso à Woody Allen...

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    vicky2.jpgA l'occasion de la sortie en DVD de "Vicky Cristina Barcelona" de Woody Allen, le 8 Avril (dont je vous parlais hier, ici), 2009_0401barcelone0039.JPGvéritable hommage à Barcelone,  un petit voyage  s'imposait pour voir de plus près la capitale catalane ... et pour vous informer comme il se doit.

    Barcelone est une  ville bouillonnante et ensorcelante, à la fois moderne, imprègnée du modernisme de l'Art nouveau (aucune autre ville ne possède autant d'édifices Art nouveau) et ancrée dans son Histoire. Trois journées sont trop courtes pour la découvrir mais suffisent pour être envoûté et avoir envie de revenir...et cela malgré une météo aussi capricieuse que pluvieuse.

    Voici, ci-dessous, quelques lieux incontournables de Barcelone. Vous pourrez en reconnaître quelques uns dans le film de Woody Allen.

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    Au Passeig de Gracia se trouvent les oeuvres des trois principaux architectes catalans: la maison la plus connue reste "La casa Mila" de Gaudi surnommée "la Pedrera" (photo ci-dessus)
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    La Rambla: l'avenue, dit-on, la plus célèbre d'Espagne. L'animation est continuelle sur cette avenue historique jalonnée de cafés, kiosques à journaux, marchands de fleurs...et d'animaux en tous genres.
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    Plaça Reial
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    Ci-dessus, "Les Ménines" de Pablo Picasso (Musée Picasso de Barcelone). Le musée Picasso est incontournable: situé dans trois palais du Moyen Age, le fond de la collection riche de 3000 pièces est constitué de la donation faîte en 1960 par l'ami du peintre, Jaime Sabartes, d'oeuvres offertes par Picasso lui-même ou données par sa veuve Jacqueline. L'exposition permet de découvrir ses premières oeuvres dont le génie se révèle dès l'adolescence mais aussi et surtout la série des "Ménines" (1957), 44 tableaux inspirés du chef d'oeuvre de Velasquez. A voir absolument!
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    Ci-dessus, la Sagrada Familia, chef d'oeuvre inachevé, caractéristique du style de Gaudi avec ses formes inspirées de la nature et ses mosaïques de céramique.
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    Ci-dessus: la statue de  Christophe Colomb
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    In the mood for Barcelona...2009_0401barcelone0054.JPG (Photo ci-dessus et ci-contre: vue de l'hôtel H1898, La Rambla)
    A voir également à Barcelone: La cathédrale, la Fondation Miro, le parc de la Ciutadella, la Vila Olimpica (Barcelone a accueilli les JO en 1992), le quartier de Montjuïc, le parc Güell, le palau Güell (actuellement en travaux)...
  • 10ème Festival du Film Francophone de Grèce

    festival Grèce.jpgJe ne pouvais évidemment pas ne pas vous parler de ce festival, même si je n'y serai malheureusement pas...

    Le 10ème Festival du Film Francophone de Grèce aura ainsi lieu du 2 au 12 Avril, à Athènes, et du 9 au 15 Avril à Thessalonique. Pour cette dixième édition, les organisateurs promettent une programmation exceptionnelle!

     Ainsi, ce Festival, organisé par l’Ambassade de France en Grèce et l’Institut Français d’Athènes, est devenu l’un des plus importants du sud-est de l’Europe. Il révèle le dynamisme de la Grèce, l’un des pays européens qui accueilleront le plus de sorties de films français en 2009. UNIFRANCE soutient activement ce festival depuis 10 ans.

    À cette occasion et pendant 10 jours, le festival prendra toute son ampleur avec une édition qui promet de nombreux films inédits, des rencontres avec les professionnels du cinéma, des avant-premières, une belle programmation et des soirées exceptionnelles… avec, au programme, plus de 60 films!

    Les projections auront lieu dans le centre historique d’Athènes dans les cinémas Attikon, Apollon Cinemax class et à l’Auditorium de l’Institut Français d’Athènes.

    Le public pourra découvrir en avant-première des succès, du box office aux films d'auteurs en passant par une sélection jeunesse.

    Les billets seront en vente dans les cinémas Attikon et Apollon Cinemax Class (Stadiou, 19) à partir de lundi soir.
    Au programme:

    - La Fille de Monaco d’Anne Fontaine avec Fabrice Luchini, Roschdy Zem, et Louise Bourgoin,

    - J’ai toujours rêvé d’être un gangster de Samuel Benchetrit avec Anna Mouglalis, Edouard Baer et Jean Rochefort,

     - La saga Jacques Mesrine, de Jean-François Richet avec Vincent Cassel, en 2 opus L’Instinct de mort et Ennemi public n°1,

    - Espion(s) de Nicolas Saada avec Guillaume Canet et Géraldine Pailhas,

    - Coluche, l’histoire d’un mec d’Antoine de Caunes avec François-Xavier Demaison, Léa Drucker et Olivier Gourmet,

    - Les Femmes de l’ombre de Jean-Paul Salomé avec Sophie Marceau, Julie Depardieu, Marie Gillain et Déborah François,

     Lady Jane de Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan,

    - Le Voyage aux Pyrénées de Jean-Marie et Arnaud Larrieu avec Sabine Azéma et Jean- Pierre Darroussin,

    - Les Liens du sang de Jacques Maillot avec Guillaume Canet et François Cluzet,

    - Vilaine de Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit avec Marilou Berry,

    - Le Bal des actrices de Maïwenn avec Jeanne Balibar, Romane Bohringer, Julie Depardieu… et bien d’autres,

    - Le Premier jour du reste de ta vie de Rémi Bezançon avec Jacques Gamblin, Zabou Breitman et Deborah François,

    - Home de Ursula Meier avec Isabelle Huppert et Olivier Gourmet,

    Pour la jeunesse :

    - Mia et le Migou de Jacques-Rémy Girerd.

    - Les Enfants de Timpelbach de Nicolas Bary,

    À l’issue du Festival du Film Francophone de Grèce seront remis le Prix du public, et le Prix du jury, composé de jeunes francophones étudiants en cinéma.

    La 10e édition fêtera aussi les 40 ans du film Z, le chef d’oeuvre aux 2 prix à Cannes et aux 2 Oscars. Costa-Gavras triomphe avec le film Z en 1969 et ouvre la trilogie politique qui comprend également les longs métrages l’Aveu en 1971 et Etat de siège en 1973. L’anniversaire de ce film prendra donc une dimension toute particulière à Athènes. Cet hommage exceptionnel constituera un temps fort du festival et, au-delà, de la saison cinématographique en Grèce. A cette occasion, l’ambassadeur de France en Grèce, Christophe Farnaud, remettra, le 1er avril, un prix d’honneur au réalisateur Costa-Gavras. Pierre Assouline (Le Monde 2) se rendra spécialement à Athènes pour animer cette soirée.

    Par ailleurs, le tapis rouge sera aussi déroulé pour Josiane Balasko qui s’illustre avec le film Cliente, à la fois comme réalisatrice, et comme actrice, au côté de Nathalie Baye. Cliente sera programmé en avant-première à Athènes pour le Festival du Film Francophone de Grèce.

    LIENS:

    Site internet officiel du Festival

    Site de l'Ambassadre de France en Grèce

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  • Les films à ne pas manquer: critiques

    Comme vous l'aurez remarqué, il n'y a pas eu de critiques de films récents depuis une semaine sur "In the mood for cinema" , pour cause de festivals (Deauville et Monaco) et il n'y en aura pas avant lundi de la semaine prochaine puisque je serai à Monaco du 18 au 22 mars. Vous pourrez donc  dès demain soir, retrouver mes articles en direct de la Principauté.

    Vous pourrez néanmoins lire des critiques de films en avant-première puisque j'y verrai "Chéri" de Stephen Frears, "Je l'aimais" de Zabou Breitman et "Frost/Nixon" de Ron Howard. Vous pourrez également me lire, en début de semaine prochaine, sur Commeaucinema.com qui, avec Rumeur Publique, a choisi ce blog et me permet ainsi de partir à Monaco.

    Vendredi de la semaine prochaine, retrouvez également la critique en avant-première de "OSS 117: Rio ne répond plus" de Michel Hazanavicius.

    En attendant de nouvelles critiques de films actuellement à l'affiche (et notamment "Welcome" de Philippe Lioret que je n'ai pas encore vu et que j'irai voir dès mon retour, ainsi que "Séraphine" de Martin Provost que j'avoue honteusement n'avoir toujours pas vu), je vous propose donc, ci-dessous, quelques critiques de films encore à l'affiche que je vous recommande.

    Et si aucun de ces films ne vous tente, vous pouvez toujours revoir des classiques du cinéma dont vous pourrez trouver de nombreuses critiques dans la rubrique "Gros plan sur des classiques du septième art".

    Je vous recommande également le film -évènement  de John Woo "Les trois royaumes", dont vous pouvez  également lire la critique en avant-première sur "In the mood for cinema".

    Rendez-vous demain "in the mood for Monaco"!

    CLIQUEZ SUR LES TITRES DES FILMS, CI-DESSOUS, POUR LIRE MES CRITIQUES DE CEUX-CI:

    "Les Trois Royaumes" de John Woo (Sortie en salles: le 25 mars prochain)

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    "Les Noces Rebelles" de Sam Mendes

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  • Election de Jean-Loup Dabadie à l'Académie Française

    Même depuis Deauville, en tant qu'inconditionnelle de Claude Sautet, je ne pouvais ne pas évoquer (même très brièvement) l'élection du scénariste, dialoguiste et parolier  Jean-Loup Dabadie (qui a co-écrit la plupart  des scénarii-chefs d'oeuvre de Claude Sautet) à l'Académie Française, ce 12 mars 2009.

    Cliquez ici pour lire le discours de Jean-Loup Dabadie lors de son élection à l'Académie Française.

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    FILMOGRAPHIE DE JEAN-LOUP DABADIE

    En tant que scénariste

    La Bicyclette bleue (2000) - Saison 1 SÉRIE TV

    épisode : 1, 2, 3  

    Intersection (1994), de Mark Rydell  

    Le Bal des casse-pieds (1992), de Yves Robert  

    Descente aux enfers (1986), de Francis Girod  

    La 7ème cible (1984), de Claude Pinoteau  

    La Fille en rouge (1984), de Gene Wilder  

    Garçon ! (1983), de Claude Sautet  

    Attention, une femme peut en cacher une autre (1983), de Georges Lautner  

    Clara et les chics types (1981), de Jacques Monnet  

    Courage, fuyons (1979), de Yves Robert  

    Une histoire simple (1978), de Claude Sautet  

    Nous irons tous au paradis (1977), de Yves Robert

    Violette et Francois (1977), de Jacques Rouffio

    Un éléphant, ça trompe énormément (1976), de Yves Robert  

    Le Sauvage (1975), de Jean-Paul Rappeneau

    Vincent, François, Paul et les autres (1974), de Claude Sautet

    Le Silencieux (1973), de Claude Pinoteau

    Salut l'artiste (1973), de Yves Robert

    César et Rosalie (1972), de Claude Sautet

    Une Belle fille comme moi (1972), de François Truffaut

    Chère Louise (1972), de Philippe de Broca  

    Max et les Ferrailleurs (1971), de Claude Sautet  

    La Poudre d'escampette (1971), de Philippe de Broca  

    Les Choses de la vie (1970), de Claude Sautet  

    Clerambard (1969), de Yves Robert  

    Le Canard en fer blanc (1967), de Jacques Poitrenaud  

    Le Lit à deux places (1966), de Jean Delannoy  

    Les Sultans (1966), de Jean Delannoy

    Les Parisiennes (1962), de Marc Allégret

    En tant que dialoguiste

    Le Bal des casse-pieds (1992), de Yves Robert  

    Nous irons tous au paradis (1977), de Yves Robert  

    La Gifle (1974), de Claude Pinoteau  

    Chère Louise (1972), de Philippe de Broca  

    Les Choses de la vie (1970), de Claude Sautet

    Anna (TV) (1967), de Pierre Koralnik

    La Bonne occase (1964), de Michel Drach

     

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  • Discours de Gilles Jacob lors de la remise de la palme d'honneur à Clint Eastwood

    Pour patienter, en attendant ma critique de "Gran Torino" (très très bientôt ), le dernier film de et avec Clint Eastwood que je n'ai pas encore eu le temps de voir, voici le discours de Gilles Jacob en l'honneur de Clint Eastwood lors de la remise d'une palme  d'honneur à ce dernier, le 25 février 2009.

    Pour moi, en tout cas, son meilleur film, son chef d'oeuvre incontesté est pour le moment celui-là.

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    Photo ci-dessus prise par "In the mood for cinema" lors de l'hommage à Manuel de Oliveira, Festival de Cannes 2008

    DISCOURS DE GILLES JACOB LORS DE LA REMISE DE LA PALME D'HONNEUR A CLINT EASTWOOD, CE 25 FEVRIER 2009

    "Mon cher Clint, laissez-moi commencer par une petite devinette. Quelle est à votre avis la plus grande frustration qu’un président de festival puisse éprouver ? Vous ne voyez pas ? C’est pourtant bien simple : il n’a jamais son mot à dire lorsqu’arrive le moment crucial du festival, je veux parler bien sûr de l’attribution des prix. C’est la raison de notre réunion d’aujourd’hui, entre vieux amis. Ne le prenez pas mal : je suis né 15 jours après vous !
    Mais j’en viens au fait. Nous avons décidé de nous accorder, à titre exceptionnel, un privilège qui d’ordinaire nous échappe, à Thierry comme à moi. Il y a bien eu un précédent, la Palme des Palmes décernée à Bergman : aujourd’hui, c’est vous que nous souhaitons honorer, au nom du Festival de Cannes.
    En cela, le Festival ne commet pas un acte révolutionnaire mais accompagne plutôt, par ce geste hautement symbolique, la faveur que le public et la critique internationale unanime vous ont déjà accordée d’enthousiasme. D’ailleurs, il serait impossible de désigner l’une plutôt que l’autre de vos œuvres comme digne de la récompense suprême. Comment choisir entre BIRD, MYSTIC RIVER, MILLION DOLLAR BABY, votre diptyque japonais, ou encore GRAN TORINO, acclamé aujourd’hui comme le film « où Clint Eastwood rassemble toute sa pensée sur son cinéma, sa carrière et son pays ».
    C’est donc le bon moment pour dédier la Palme à Clint Eastwood, auteur de tous ces chefs d’œuvre. Et tant pis pour votre modestie légendaire… J’ai parlé de votre immense talent. Il faut savoir qu’il y a deux Clint Eastwood, tous deux se confondant sous les traits de l’American lonesome hero qui fait tant battre les cœurs de notre Vieux monde. Il y a celui, fameux pour son charisme, son caractère et sa faculté de défourailler son 38 Magnum plus vite que la foudre, je veux parler de l’Inspecteur Harry et autres caractères très populaires, que vous assassinez une bonne fois pour toutes dans GRAN TORINO. Ils vous ont pourtant permis de conquérir votre indépendance et une certaine renommée. Et ils ont permis à l’autre Clint, plus confidentiel celui-là, en tout cas à ses débuts, de réaliser des films personnels, qui ont surpris ceux qui ne vous connaissaient pas par leur charme, leur originalité, leur petite musique de nuit, mon cher Mozart – eh oui, il n’y a pas que le jazz dans la vie - et leur lyrisme bien tempéré. Dans ces deux courants de votre travail, la Brute et le Troublant, chacun ici reconnaîtra sans peine le main stream américain et l’European touch. Je vous laisse deviner lequel des deux je préfère. Mais le réconfortant de la chose est que le public s’est peu à peu intéressé, autant sinon plus, à vos films « about people » qu’à vos films d’action. Car, tel est l’art de votre mise en scène, vous filmez les scènes de tendresse comme des thrillers, et les thrillers comme…des thrillers ! L’itinéraire de MILLION DOLLAR BABY pour lequel j’ai le plus d’affection est à cet égard très convainquant : qui eut dit que ce film nocturne, d’une tristesse infinie, toucherait à ce point le cœur de tous les publics et deviendrait de la sorte un classique ?
    De même pour vos autres chefs d’œuvre. Comme pour les grands metteurs en scène de tous les pays, Bresson, Ford, Ozu, Satyajit Ray, Rossellini, vous avez très vite compris que la simplicité, la caméra à hauteur d’homme, l’exacte durée d’un plan, la nature de l’objectif, la coupe au montage, la situation des plages musicales, étaient affaire de choix. Dans chaque domaine, il n’y en a qu’un seul – et pas un autre. C’est ainsi qu’on s’installe tout doucement dans l’Histoire du cinéma.
    Il peut se faire enfin qu’on soit un grand artiste, mais un égoïste forcené. Ca arrive ! Ce n’est pas votre cas. Quand Pierre Rissient, votre « porte-drapeau » depuis la nuit des temps, s’est retrouvé hospitalisé, atteint d’un mal inconnu au Cedar Sinaï Hospital, il s’est réveillé, vaguement conscient, et en ouvrant les yeux, Clint Eastwood était à son chevet. Depuis combien de temps, on ne sait pas, mais vous aviez tout arrangé pour les soins, pour l’intendance, pour tout, et cet étranger s’est miraculeusement retrouvé nimbé d’une aura de popularité de nature à impressionner l’infirmière la plus rébarbative. Pourquoi j’ai cité en passant cette anecdote inconnue ? C’est que ces qualités humaines, si rares de nos jours, ne sont pas pour rien dans l’honneur que nous vous faisons aujourd’hui. Faisant mentir Scott Fitzgerald que vous citez en exergue de BIRD : « Il n’y a pas de deuxième chance pour un héros américain », je vais maintenant, mon cher Clint, vous remettre la Palme d’or en témoignage de notre admiration et d’une longue connivence d’un quart de siècle. "