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Les projections Rooftop de l'Hotel Paradiso - Cinema Hôtel MK2 : le programme

Hôtel Paradiso MK2 Paris rooftop.png

Crédits photo - Hôtel Paradiso MK2

Alors qu'aura bientôt lieu le Cinéma Paradiso Louvre 2025 (bel évènement qui allie gastronomie, cinéma, patrimoine et musique, dans la cour carrée du Louvre, je vous en parle longuement, ici), MK2 est aussi à l'origine d'une programmation qui devrait également illuminer votre été de cinéphile, à l'Hôtel Paradiso. Un hôtel dont le nom fait référence à ce petit bijou de film de Giuseppe Tornatore qu'est Cinema Paradiso, sublimé par la musique de Morricone, c'est déjà un encouragement à découvrir les lieux !

Quelques mots sur l'Hôtel Paradiso...le rêve hôtelier de tout cinéphile puisqu'il s'agit du premier cinéma-hôtel. Situé à Paris, c’est un lieu unique au monde où le cinéma est un art de vivre. À deux pas de la place de la Nation, les 34 chambres et deux suites cinéma ont été imaginées pour être le meilleur endroit où visionner un film. Elles sont toutes équipées d’un vidéoprojecteur laser, d’un écran de 3 mètres de large et se métamorphosent en quelques secondes en salles de cinéma. 

Dans toutes les chambres, vous pouvez ainsi retrouver une programmation de films et de séries, sélectionnés pour vous par les équipes de mk2 et du magazine Trois Couleurs parmi toutes les meilleures plateformes de contenus disponibles : MyCanal, OCS, mk2 Curiosity, Netflix, Prime Video, Carlotta Films, Mubi, Arte… Vous pouvez également découvrir les films à l'affiche dans les deux salles de projections des suites cinéma.

Tous les dimanches, à 21h30, le Rooftop de l'Hôtel Paradiso se transforme en salle obscure à ciel ouvert. Un cocktail à la main, au coucher du soleil, vous pourrez vous installer face à une curation de films signée mk2... C'est l'adresse parfaite pour finir le week-end en beauté, la tête dans les étoiles et les pieds sur les toits de Paris.

Le programme est particulièrement réjouissant. Je vous invite à le découvrir ci-dessous, et à retrouver en bas de cet article, ma critique d'un des films proposés, Les Amours imaginaires de Xavier Dolan.

Le dimanche 15 juin à 21h30
Charade
de Stanley Donen
(1963, 120min, VOSTFR) 

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Le dimanche 22 juin à 21h30
Les Amours imaginaires
de Xavier Dolan
(2010, 101min, VF) 

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Le dimanche 29 juin à 21h30
Holiday
de Guillaume Nicloux
(2010, 90min, VF) 

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Le dimanche 6 juillet à 21h30
Sur la route
de Walter Salles
(2012, 140min, VOSTFR) 

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Le vendredi 13 juin à 21h

DJ Set du FIP Squad

 Au coucher du soleil, avec tout Paris en toile de fond, le FIP Squad prendra le contrôle du Rooftop pour un DJ Set.

 

Informations pratiques 

Rooftop Paradiso, Hotel Paradiso, 135 bd Diderot, 75012 Paris

Le Rooftop est ouvert tous les jours, entrée libre sans réservation (sous réserve de disponibilité) hormis pour les projections du dimanche soir où la réservation est obligatoire. 

Du lundi au jeudi de 16h à 23h30.
Du vendredi au dimanche de 14h à 00h00.

Pour en savoir plus : https://www.mk2hotelparadiso.com/fr 

CRITIQUE - LES AMOURS IMAGINAIRES de XAVIER DOLAN

Critique les amours imaginaires Xavier Dolan.png

La rencontre de ces amours imaginaires (présenté à Cannes dans la section « Un Certain Regard ») fut aussi pour moi celle avec l’univers de Xavier Dolan.

Francis (Xavier Dolan) et Marie (Monia Chokri) sont tous deux amis et épris du même jeune homme rencontré lors d’une soirée, Nicolas (Niels Schneider), et tous les deux bien déterminés à le conquérir, analysant, interprétant, scrutant obsessionnellement le moindre geste ou comportement de leur (obscur) objet du désir.

Dès les premiers plans se dégage de ce film un charme irrésistible et surtout un ton, un style qui font souffler un vent d’air frais et revigorant sur le cinéma. Xavier Dolan est un vrai cinéphile et son film regorge de références cinématographiques   (entre les ralentis langoureux et poétiques à la Wong Kar Waï, les couleurs chatoyantes et la fantaisie jubilatoire à la Almodovar,  les plans de dos à la Gus Van Sant, les références à la Nouvelle Vague, au Mépris de Godard, un trio à la Jules et Jim de Truffaut ou encore des confessions face caméra qui rappellent Woody Allen) mais aussi picturales (Boticelli, Michel Ange) ou littéraires (Musset…).

Que de brillantes références me direz-vous.  Tout cela aurait pu donner un film présomptueux mais Xavier Dolan, d’une part, a su assimiler toutes ces références pour créer son propre univers et d’autre part, y apporter une légèreté masquant savamment la mélancolie sous-jacente (que ne faut-il pas avoir souffert en amour pour faire preuve d’une telle maturité et clairvoyance  à seulement 21 ans!), que ce soit par les dialogues, légèrement précieux, souvent hilarants, toujours caustiques ou le jeu des comédiens (à commencer par celui du personnage qu'il incarne mais surtout celui de Monia Chokri absolument irrésistible).

La caméra de Xavier Dolan est au plus près des visages, ignorant le plus souvent le cadre spatial à l’image de cet amour obsédant qui rend Marie et Francis aveugles au monde qui les entoure. La mise en scène non seulement épouse le propos du film mais devient un élément scénaristique : puisque Marie et Francis se « font des films » (l’un se prenant pour James Dean, l’autre pour Audrey Hepburn), et sont enivrés par leur fantasmagorie amoureuse, par ce destructeur et grisant vertige de l’idéalisation amoureuse, le film en devient lui-même un  vertige fantasmatique. Cette soirée aux images syncopées rappelle ce vertige à la fois grisant et déstabilisant, ce manège qui rend si floue la frontière entre enchantement et désenchantement, rêve et illusion. Marie et Francis sont amoureux d’une chimère, d’une image,  d’un idéal, d’une illusion, de l’amour même qui prend ici les traits d’un bellâtre ambigu aux allures de Dieu Grec. L’histoire de notre trio est entrecoupée de « témoignages » face caméra de style documentaire de victimes d’illusions amoureuses, là aussi irrésistibles.

Xavier Dolan a aussi en commun avec quelques uns des plus brillants réalisateurs auxquels il se réfère une bande originale particulièrement soignée, à l’image du film, mêlant modernité, et titres plus anciens, et musique classique : de Dalida qui reprend « Bang Bang » à Indochine jusqu’à « The Knife », « Fever Ray », « Vive la fête » en passant par Bach qui rappelle mélodieusement la douleur de ces irrépressibles et irrationnels élans amoureux, de ces amours qui rongent et enragent.

Xavier Dolan est un véritable chef d’orchestre qui mêle les couleurs, les références les arts, un prodige du cinéma (à la fois monteur, scénariste, producteur, acteur, s’occupant aussi des costumes) faisant à la fois preuve de l’inventivité et de l’audace de sa jeunesse mais aussi d’une étonnante maturité. Déclaration d’amour au cinéma, déclaration de désespoir d’un amoureux désillusionné sous des allures de fable burlesque et hilarante, Les amours imaginaires est un film mélancoliquement caustique.

Xavier Dolan signe là une fantasmagorie pop, poétique sur la cristallisation amoureuse, sur les illusions exaltantes et destructrices, sublimes et pathétiques : un film enivrant et entêtant comme un amour imaginaire… sans les effets secondaires. À prescrire donc et à très haute dose !

À lire aussi : ma critique de Juste la fin du monde de Xavier Dolan.

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