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  • Critique de « Potiche » de François Ozon avec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Fabrice Luchini…

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    Il semblerait que François Ozon ait adopté le rythme woodyallenien d’un film par an, signant ainsi avec « Potiche » son douzième long-métrage en douze ans, en passant par des films aussi divers et marquants que  « Sitcom », « Swimming  pool », « Sous le sable », « Huit femmes »… mais avec toujours la même exigence et toujours un casting de choix.

    Ainsi, dans « Potiche » c’est Catherine Deneuve (que François Ozon retrouve ici 8 ans après « Huit femmes ») qui incarne Suzanne Pujol, épouse soumise de Robert Pujol (Fabrice Luchini) que sa propre fille Joëlle (Judith Godrèche)  qualifie avec une cruelle naïveté de «potiche ». Nous sommes en 1977, en province, et Robert Pujol est un patron d’une usine de parapluies irascible et autoritaire  aussi bien avec ses ouvriers qu’avec sa femme et ses enfants. A la suite d’une grève et d’une séquestration par ses employés, Robert a un malaise qui l’oblige à faire une cure de repos et s’éloigner de l’usine. Pendant son absence, il faut bien que quelqu’un le remplace. Suzanne est la dernière à laquelle chacun pense pour remplir ce rôle et pourtant elle va s’acquitter de sa tâche avec beaucoup de brio, secondée par sa fille Joëlle et par son fils Laurent (Jérémie Rénier)…

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    Difficile d’imaginer une autre actrice que Catherine Deneuve dans ce rôle (autrefois tenu par une actrice qui ne lui ressemble guère, Jacqueline Maillan, dans la pièce de Barillet et Grédy dont le film est l’adaptation) tant elle y est successivement et parfois en même temps : lumineuse, maligne, snob, touchante, malicieuse, drôle, tendre, naïve, naïvement féroce …et tant ce film semble être une véritable déclaration d’amour à l’actrice. Qu’elle chante « Emmène-moi danser ce soir », qu’elle esquisse quelques pas de danse avec Depardieu ou qu’elle fasse son jogging avec bigoudis, jogging à trois bandes, en parlant aux animaux (et à une nature, prémonitoire, elle aussi moins naïve qu'il n'y paraît) et écrivant des poèmes naïfs ou qu’elle se transforme en leader politique, chacune de ses apparitions (c’est-à-dire une grosse majorité du film) est réellement réjouissante. Depuis que je l’avais vue, ici, lors d’une inoubliable rencontre à sciences-po ou lors de sa leçon de cinéma, tout aussi inoubliable, dans le cadre du Festival de Cannes 2005 (dont vous pouvez retrouver mon récit, ici), j’ai compris aussi à quel point elle était aussi dans la « vraie vie » touchante et humble en plus d’être talentueuse et à quel point sa popularité était méritée. Et puis, je n’oublierai jamais non plus son regard dans la dernière scène de cet autre film, d’une bouleversante intensité à l’image du film en question.

    Ici, lorsqu’elle se retrouve avec Babin-Depardieu, c’est toute la mythologie du cinéma que François Ozon, fervent cinéphile, semble convoquer, six ans après leur dernier film commun « Les temps qui changent » de Téchiné et trente ans après le couple inoubliable qu’ils formèrent dans « Le Dernier métro » de Truffaut. Emane de leur couple improbable (Depardieu interprète un député-maire communiste) une tendre nostalgie qui nous rappelle aussi celui, qui l’était tout autant, de « Drôle d’endroit pour une rencontre » de François Dupeyron. Et les parapluies multicolores ne sont évidemment pas sans nous rappeler ceux de Demy dont l’actrice est indissociable.

    Si le film est empreint d’une douce nostalgie, et ancré dans les années 1970 et une période d’émancipation féminine, Ozon s’amuse et nous amuse avec ses multiples références à l’actualité et les couleurs d’apparence acidulées se révèlent beaucoup plus acides, pour notre plus grand plaisir. D’un Maurice Babin dont l’ inénarrable inspiration capillaire vient de Bernard Thibault, à un Pujol aux citations sarkozystes en passant par une Suzanne qui s’émancipe et prend le pouvoir telle une Ségolène dans l’ombre de son compagnon qui finit par lui prendre la lumière sans oublier les grèves et les séquestrations de chefs d’entreprise, les années 70 ne deviennent qu’un prétexte pour croquer notre époque avec beaucoup d’ironie. Acide aussi parce qu’une fois de plus il n’épargne pas les faux-semblants bourgeois derrière le vaudeville d’apparence innocente.

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    Si Catherine Deneuve EST le film, il ne faudrait pas non plus oublier Fabrice Luchini en patron imbuvable, Judith Godrèche en fille réactionnaire aux allures de Farrah Fawcett, Jérémie Rénier en fils à la sexualité incertaine aux allures de Claude François et Karin Viard irrésistible en secrétaire s’émancipant peu à peu du joug de son patron. Les costumes, sont aussi des acteurs à part entière, et en disent parfois plus longs que des discours et montrent à quel point Ozon ne laisse rien au hasard.

    Un film à la fois drôle et tendre, nostalgique et caustique dont on ressort avec l’envie de chanter, comme Ferrat et Suzanne,  « C’est beau la vie »…malgré un scénario parfois irrégulier et quelques ralentissements que nous fait vite oublier cette savoureuse distribution au premier rang de laquelle Catherine Deneuve plus pétillante, séduisante et audacieuse que jamais dont la nomination aux César semble déjà acquise et non moins amplement méritée.

     

  • Concours- "Le nom des gens" de Michel Leclerc : gagnez votre place pour l'avant-première

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    Après le concours vous permettant de remporter votre place pour la leçon de cinéma de Guillaume Canet auquel vous pouvez toujours participer en cliquant ici, toujours dans le cadre du partenariat avec les rendez-vous 100% ciné du Gaumont-Parnasse, je vous propose aujourd'hui de remporter 2 places pour l'avant-première du film de Michel Leclerc, "Le nom des gens", le 23 novembre, à 20H, au Gaumont Parnasse, un film dont vous pouvez voir la bande-annonce ci-dessous.

    Pour remporter votre place pour cette avant-première, envoyez-moi votre texte de motivation en forme de discours politique. Les 2 plus drôles et/ou convaincants et/ou originaux remporteront ces places. Vous avez jusqu'au 18 novembre, minuit, pour envoyer vos "candidatures" à inthemoodforcinema@gmail.com avec, comme intitulé de l'email "Concours nom des gens".  Seuls les gagnants seront contactés, directement par email.

    Lien permanent Imprimer Catégories : CONCOURS Pin it! 0 commentaire
  • Critique- "Toscan"d’Isabelle Partiot-Pieri : portrait d'un être libre

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    Isabelle Partiot-Pieri s'est penchée sur des centaines d'heures d'interviews pour dresser le portrait de ce dandy flamboyant, amoureux fou de la vie et du cinéma, complexe, cultivé, enthousiaste.

    C'est dans le cadre de la section Cannes Classics que j'ai découvert ce passionnant  documentaire réalisé par Isabelle Partiot-Pieri en présence du Ministre de la Culture, d'Abbas Kiarostami, Juliette Binoche et de nombreux amis du producteur décédé en 2003.

    Au-delà du portrait de l'homme c'est aussi celui d'une vision du cinéma qui semble s'être éteinte avec lui. Un cinéma défendu avec énergie, enthousiasme, conviction contre vents et marées, contre le scepticisme des uns ou l'incrédulité des autres. Etrange sensation que de voir ce film à Cannes où il a si souvent promené son inimitable silhouette, Cannes qu'il définit comme un passage aussi nécessaire qu'effrayant, le plaisir d'y être étant selon lui le même que celui éprouvé par « un lapin le premier jour de la chasse ». A voir la violence lunatique et souvent surjouée du public cannois, il est assez facile d'imaginer la terrible épreuve que cela peut représenter pour un producteur qui aimait autant ses films et les cinéastes qu'il défendait.

    Au fil du documentaire se dessine le portrait d'un homme qui aime les mots, a le sens de la formule, cite Guitry, Cocteau, Nietzsche et bien d'autres mais aussi d'une personnalité complexe qui, au détour d'une émission, avoue que ce qu'il dissimule derrière son enthousiasme c'est finalement une forme d'indifférence. Impossible de le croire indifférent au cinéma pourtant tant il le défend comme si sa vie en dépendait, qu'un film existe (indépendamment de toute considération commerciale) étant pour lui plus important que tout, s'évertuant à toujours tout ramener à son enthousiasme et sa passion pour un film quand les journalistes veulent absolument lui faire parler d'argent et d'intérêt commercial.

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    En parallèle de son portrait se dessine aussi une magnifique définition du cinéma, quête d'éternité, de vérité. Toscan du Plantiers ne voulait pas entraver la liberté des auteurs mais au contraire les porter, profondément admiratif de ces êtres libres que sont selon lui les artistes.

    Un être libre : c'est d'ailleurs ainsi que l'on a avant de le définir à l'issue de ce beau portrait . Il cite ainsi Cocteau « Ce qu'on te reproche, cultive-le, c'est toi ».  Amoureux des mots, du cinéma, de musique et d'opéra, des actrices (il épousa ainsi Marie-Christine Barrault mais fut aussi notamment le compagnon d'Isabelle Huppert) de la vie tout simplement pour lui indissociable du cinéma, une vie dont il a  traversé les drames avec beaucoup de dignité (et notamment l'assassinat de son épouse en Irlande, une affaire qui revient d'ailleurs actuellement sur le devant de la scène).

     Directeur général de la Gaumont à 35 ans, président de la Cinémathèque de Toulouse (devenu la 4ème au monde), président de l'Académie des arts et technique du cinéma (César), co-fondateur du Festival du Film de Marrakech, s'essayant à la mise en scène lyrique avec « Don Giovanni » il est aussi indissociable des films et des cinéastes qu'il a ardemment défendus : Losey, Fellini, Greenaway, Zulawski, Bergman, Fassbinder...et surtout Pialat qu'il accompagnait lors de la fameuse palme d'or 1987 pour « Sous le soleil de Satan » reçue sous les applaudissements et les sifflets. Celui pour qui le cinéma c'était avant tout « faire devenir réalité une utopie » en a accompagné tant de sublimes et incontournables.

    Une très belle leçon de vie et de cinéma en un lieu où la parole est un peu trop souvent convenue et cynique et l'enthousiasme suspicieux. Une belle réussite aussi au sens nietzschéen (une phrase qu'il cite d'ailleurs) : « deviens ce que tu es ».  Un documentaire dont on ressort avec l'envie de dévorer l'existence et une soif encore plus insatiable de cinéma. Le portrait d'un homme libre, rare et élégant... dans tous les sens du terme.

    A voir absolument en salles le 1er décembre!

    Lien permanent Imprimer Catégories : AVANT-PREMIERES, CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2010 Pin it! 0 commentaire
  • Concours: gagnez votre place pour la leçon de cinéma de Guillaume Canet au Gaumont Parnasse

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    Je vous parlais hier des rendez-vous 100% ciné du Gaumont-Parnasse pour lesquels je vous ferai régulièrement gagner des places. Deux d'entre vous vont ainsi pouvoir assister à la leçon de cinéma de Guillaume Canet le 25 novembre à 20H, au Gaumont Parnasse, une leçon de cinéma animée par François Bégaudeau. 

     Alors que "Les petits mouchoirs" approchent des 4 millions d'entrées, pour remporter l'une de ces deux places, et comme il est probable que si vous souhaitez assister à cette leçon de cinéma, c'est que vous avez vu et apprécié le film en question, je vous propose de m'envoyer votre critique du film à inthemoodforcinema@gmail.com avec pour intitulé de votre email "Concours Canet". Vous avez jusqu'au 19 novembre pour participer. Les deux meilleures critiques remporteront ces places. Seuls les gagnants seront contactés, directement par email.

    Vous pouvez par ailleurs retrouver ma critique du film "Les petits mouchoirs" de Guillaume Canet, en cliquant ici.

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  • Un écrivain-un film au cinéma Saint Germain des Prés

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    Je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises de ce cinéma qui propose toujours une programmation intéressante et régulièrement des rendez-vous originaux à l'exemple de ce nouveau cycle de projections pour lequel un écrivain présentera un film chaque deuxième mardi du mois, à 20H.

    PROGRAMME

    Premiers rendez-vous :

    Mardi 16 novembre LA PASSAGERE de Munk
    Raconté par Yannick Haenel, auteur de JAN KARSKI (2009 - Prix Interallié)

    Mardi 14 décembre L’ESPOIR de Malraux
    Raconté par Bernard-Henri Lévy

    Mardi 18 janvier LES ONZE FIORETTI DE FRANÇOIS D'ASSISE de Rossellini
    Raconté par Yann Moix, auteur de LA MEUTE (2010)


    Mardi 16 novembre à 20h LA PASSAGERE de Munk
    VOSTFR - 1961 – 1h02
    Une jeune femme reconnaît sur un bateau la surveillante d'un camp ou elle a été internée.
    Suivi d’une rencontre avec Yannick Haenel, auteur de JAN KARSKI (2009 - Prix Interallié)

    Réservation possible au 01 46 34 82 54

    Au cinéma le Saint Germain des Prés 22 rue Guillaume Apollinaire – 75006 Paris Métro Saint Germain des Prés

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  • Retrouvez votre magazine Clap! sur ipad

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    Je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises du magazine clap et de son site internet...et je vous en reparlerai régulièrement. Sachez donc qu'a été créée une application ipad de ce dernier.

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  • Avant-première d'Harry Potter 7 à Tours, le 22 novembre

    Je vous annonçais, ici, dès hier, le nom de la ville lauréate, Tours, qui accueillera l'avant-première française officielle d"Harry Potter et les reliques de la mort", 1ère partie, tandis que, ce soir, aura lieu l'avant-première mondiale à Londres. Je vous précise donc aujourd'hui que cette avant-première à Tours aura lieu le lundi 22 novembre. Cette avant-première aura lieu en présence des acteurs suivants:  James et Oliver Phelps (les Jumeaux Weasley), Matthew Lewis (Neville Londubat), Mark Williams (Arthur Weasley), Clémence Poesy (Fleur Delacour),  Evanna Lynch (Luna Lovegood), Warwick Davis (Gripsec). Le lieu précis est encore à confirmer. Je vous en informerai. Retrouvez ma critique de "Harry Potter et les reliques de la mort-1ère partie- en cliquant ici et  ma critique d' "Harry Potter et le prince de sang-mêlé" de David Yates.

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