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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 369

  • Jodie Foster présidente de la cérémonie des César 2011

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    C'est l'actrice américiane Jodie Foster qui présidera cette année la cérémonie des César qui aura lieu au théâtre du Châtelet, le 25 février. Elle succède ainsi à Marion Cotillard. Rares sont les artistes étrangers à avoir présidé les César, le dernier fut Marcello Mastroianni en 1993. Cette 36ème cérémonie sera présentée par Antoine de Caunes pour la 7ème fois (après Valérie Lemercier et Gad Elmaleh l'an passé). Les noms des nommés seront dévoilés le 21 janvier.

     En attendant d'en savoir plus, retrouvez mon récit dans les coulisses de la 35ème cérémonie des César et mes nombreuses vidéos des lauréats.

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  • Festival d'avant-premières du 12 au 18 janvier dans les cinémas Gaumont Pathé

     

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    Du mercredi 12 au mardi18 janvier, les cinémas Gaumont Pathé organisent toute une semaine d’avant-premières pour découvrir des nouveautés que vous réservent l’année 2011 ! Des films à découvrir en VO ou VF, en avant-premières jusqu’à 2 mois avant leur sortie nationale dans les cinémas Gaumont Pathé de toute la France. Vous pouvez d'ores et déjà retrouver ma critique de "Black swan" de Darren Aronofsky que vous pourrez voir en avant-première, le 14 janvier.

    -Le mercredi 12 janvier, la comédie musicale « Toi, moi, les autres » de Audrey Estrougo (Regarde moi) avec Leïla Bekhti, Cécile Cassel et Benjamin Siksou.  Sortie nationale le 23 février 2011.

    -Le jeudi 13 janvier, « Last Night  de Massy Tadjedin avec Guillaume Canet, Keira Knightley, Eva Mendes et Sam Worthington, Sortie nationale le 16 février 2011.

    -Le vendredi 14 janvier, « Black Sawn » de Darren Aronofsky avec Natalie Portman et Vincent Cassel. Sortie nationale le 9 février 2011.

    -Le samedi 15 janvier, « Le Discours d’un roi » film historique de Tom Hooper avec Colin Firth, Helena Bonham Carter, Geoffrey Rush Sortie nationale le 2 février 2011.

    -Le dimanche 16 janvier, « Je n’ai rien oublié» comédie dramatique de Bruno Chiche avec Niels Arestrup,Nathalie Baye, Gérard Depardieu, Françoise Fabian, Alexandra Maria Lara. Sortie nationale le 30 mars 20 11.

    -Le lundi 17 janvier, film d’action « L’Assaut» de Julien Leclercq avec Mélanie Bernier, Vincent Elbaz, Gregori Dérangère, Jalil Lespert. Sortie nationale le 30 mars 20 11.

    -Le mardi 18 janvier : 127 heures de Danny Boyle Avec James Franco, Lizzy Caplan, Amber Tamblyn. Sortie nationale le 23 février 20 11.

    Liste des cinémas participants

    Ile-de-France

    Paris 08 - Gaumont Champs-Elysées

    Paris 14 - Gaumont Parnasse

    Paris 18 - Pathé Wepler

    Paris RP - Gaumont Carré Sénart

    Paris RP - Gaumont Disney Village

    Paris RP - Pathé Belle Epine

    Paris RP - Pathé Boulogne

    Paris RP - Pathé Conflans

    Paris RP - Pathé Quai d'Ivry

    Province

    Amiens - Gaumont Amiens

    Angers - Gaumont Multiplexe

    Archamps - Gaumont Archamps (réservation ouverte à partir du 12 janvier)

    Avignon - Pathé Cap Sud

    Belfort - Pathé Belfort

    Besançon - Pathé Beaux-Arts

    Bordeaux - Gaumont Talence Universités

    Evreux - Pathé Evreux

    Grenoble - Pathé Chavant

    Le Havre - Gaumont Docks Vauban

    Liévin - Pathé Liévin

    Lyon - Pathé Bellecour

    Lyon - Pathé Vaise

    Lyon (Vaulx-en-Velin) - Pathé Carré de Soie

    Marseille - Pathé Madeleine

    Marseille - Pathé Plan de Campagne

    Montataire - Pathé Montataire

    Montpellier - Gaumont Multiplexe

    Nantes - Gaumont Nantes

    Nice - Pathé Lingostière

    Nice - Pathé Masséna

    Orléans - Pathé Orléans

    Reims - Gaumont Parc Millésime

    Rennes - Gaumont Rennes

    Rouen - Pathé Docks 76

    Saint-Etienne - Gaumont Saint-Etienne

    Strasbourg - Pathé Brumath

    Toulon - Pathé Liberté

    Toulouse - Gaumont Labège (réservation ouverte à partir du 12 janvier)

    Toulouse - Gaumont Wilson (réservation ouverte à partir du 12 janvier)

    Valence - Pathé Valence

    Valenciennes - Gaumont Valenciennes

     

    Horaires et informations sur cinemagaumont.com ou cinemapathe.com rubrique Offres

     

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  • Concours : gagnez vos pass permanents pour le Festival International de Programmes Audiovisuels de Biarritz 2011 (FIPA 2011)

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    copyright Alain Fleischer

    Ce blog, il y a 7 ans, est né pour vous parler de festivals cinématographiques et vous faire partager mes pérégrinations festivalières. En 2011, plus que jamais, je continuerai à vous tenir informés de l'actualité festivalière, quand c'est possible en direct ou bien en vous permettant d'en profiter par le biais de concours.

    Pour ce début d'année, j'ai le plaisir de vous proposer un concours inédit et, grâce à Orange, de vous faire gagner des pass pour le FIPA (Festival International  des Programmes Audiovisuels) à Biarritz du 24 au 30 janvier prochain, ce festival est une réfèrence dans son domaine et reçoit chaque année des programmes de qualité et des invités prestigieux.

     Comme le délai imparti est court, je vais faire plus simple que d'habitude. Avant de répondre assurez-vous d'être disponibles et de pouvoir vous rendre à Biarritz ( rien ne vous empêche néanmoins de faire cadeau de vos pass).  Vous pourrez bien entendu très bientôt trouver toutes les informations sur le programme du festival sur ce blog dès qu'il sera communiqué.

    Le programme est le suivant:

    Lundi 24 : Ouverture, une projection
    Du mardi 25 décembre au samedi 29 décembre, projections toute la journée en soirée dans 6 salles
    Dimanche 30: reprise des 6 programmes primés dans 3 salles.

    CONCOURS:

    Je dispose de 70 pass. Afin que cela soit plus intéressant pour vous, j'ai décidé d'attribuer 10 pass permanents. Les plus rapides et motivés recevront ces pass.

    Pour remporter ces pass, c'est vraiment très simple. Répondez à ces 3 questions dont vous trouverez les réponses sur le site officiel du FIPA, en envoyant vos réponses ainsi que vos coordonnées postales à inthemoodforcinema@gmail.com avec pour intitulé de votre email "Concours FIPA". Pas de date limite si ce n'est le début du festival, les pass seront délivrés aux plus rapides. Les pass vous seront envoyés directement par Orange. Je contacterai uniquement les gagnants.

    1.Qui présidait le jury fiction du FIPA 2010?

    2. Quel film a remporté le FIPA d'or 2010?

    3. En une phrase, pourquoi souhaitez-vous assister à ce festival?

    Présentation du FIPA:

    Le FIPA est un festival de programmes audiovisuels internationaux. Ses principes fondateurs sont : indépendance, qualité, diversité, innovation et référence. Il se positionne comme un véritable observatoire de la création audiovisuelle internationale et a pour objectif d'inciter au développement de productions de qualité. Lieu de découvertes et de débats, le FIPA est un rendez-vous annuel incontournable pour les professionnels de la télévision mais aussi pour le public qui vient chaque année plus nombreux. Les prix qui y sont décernés, par des jurys prestigieux, sont une référence dans le secteur de l'audiovisuel et un facteur déterminant pour les carrières et les ventes dans le monde des programmes. Le FIPA est une occasion unique d'apprécier la richesse et la diversité de la production audiovisuelle de l'année écoulée. Il démontre depuis plus de 23 ans que, bien loin des productions formatées, des programmes qui ne seront peut-être pas diffusés sur les chaînes de télévision peuvent captiver les spectateurs, curieux et désireux de découvrir de nouveaux regards sur le monde. Au-delà du festival, le FIPA a crée un marché sélectif : le FIPATEL qui repose sur les mêmes exigences de qualité et de diversité. Il permet aux programmes d'être visionnés par des professionnels du monde entier ce qui leur offre de réelles perspectives de diffusion. Le FIPA oeuvre également en faveur de l'éducation à l'image des jeunes en sélectionnant des programmes réalisés par des étudiants, en permettant à un jury de jeunes européens de récompenser une oeuvre d’une des sections compétitives, en mettant en place des séances scolaires, des débats ou encore des master class. Fictions, documentaires, séries, grands reportages, musique et spectacles, programmes courts : cinq jours de télévision idéale, de regards lucides, indépendants et exigeants, d'approches sensibles et révélatrices du monde actuel.Chaque année, 1600 programmes s'inscrivent pour représenter 70 pays. Au programme: hommages, compétition, débats, rencontres avec les réalisateurs...

    Site internet du fipa: http://www.fipa.tm.fr/fr/

    Page Facebook du FIPA: http://www.facebook.com/festival.FIPA?ref=ts&v=app_3801015922

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  • Programme des incontournables UGC : du 12 au 18 janvier

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    Je vous parlais avant-hier du Festival Télérama vous permettant de revoir les films de l'année 2010 que vous auriez manqués. Voilà une autre occasion de vous rattraper avec els incontournables UGC.

    Du 12 au 18 janvier 2011, « Les Incontournables UGC », permettent à tous de voir ou revoir les films qui ont marqué l’année 2010 dans les salles de cinéma UGC, partout en France, au tarif exceptionnel de 3€.

    Les 26 Incontournables UGC de l’année 2010 sélectionnés en partenariat avec Le Figaro reflètent la diversité telle que le groupe UGC la met en avant toute l’année dans ses salles : du cinéma grand public au cinéma d’Art et Essai, des succès populaires aux films d’auteur, des talents français et internationaux.

    Vous trouverez mes critiques de la plupart de ces films en cliquant sur leurs titres, et profitez-en pour découvrir le très beau "Amore" ou pour (re) voir " "The Ghost writer", "Inception", "Tout ce qui brille", "Tournée", "Des hommes et des dieux...".

     INVICTUS de Clint Eastwood   

    OCEANS de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud 

      IN THE AIR de Jason Reitman 

      THE GHOST WRITER de Roman Polanski   

      PRECIOUS de Lee Daniels (Oscar meilleur second rôle et Oscar meilleur scénario  )

      LA RAFLE de Roselyne Bosch   

      L'ARNACOEUR de Pascal Chaumeil   

      TOUT CE QUI BRILLE de Géraldine Nakache et Hervé Mimran   

      AJAMI de Scandar Copti, Yaron Shani 

      GREEN ZONE de Paul Greengrass  

      DANS SES YEUX de Juan José Campanella (Oscar du meilleur film étranger)

      LA TETE EN FRICHE de Jean Becker  

      LES PETITS RUISSEAUX de Pascal Rabaté

    (en présence de l'équipe du film à l'UGC Montparnasse le 12 janvier )

      TOURNEE de Mathieu Amalric

    (en présence de l'équipe du film à l'UGC Ciné Cité les Halles le 12 janvier )

    (Prix de la mise en scène Festival de Cannes)

      TAMARA DREWE de Stephen Frears  

      TOY STORY 3 de Lee Unkrich  

      INCEPTION de Christopher Nolan   

      LE BRUIT DES GLACONS de Bertrand Blier   

      POETRY de Lee Chang-Dong

    (Prix du scénario Festival de Cannes ) 

      DES HOMMES ET DES DIEUX de Xavier Beauvois

    (en présence de l'équipe du film à l'UGC Ciné Cité Les Halles le 17 janvier)

    (Grand prix festival de Cannes  )

      AMORE (IO SONO L'AMORE) de Luca Guadagnino  

      THE SOCIAL NETWORK de David Fincher  

     LES PETITS MOUCHOIRS de Guillaume Canet

    (en présence de Guillaume Canet à l'UGC Ciné Cité Bercy le 16 janvier )

      BURIED de Rodrigo Cortés  

      POTICHE de François Ozon

    (en présence de François Ozon à l'UGC Ciné Cité Les Halles le 13 janvier ) 

      LE NOM DES GENS de Michel Leclerc

    (en présence de l'équipe du film à l'UGC George V le 17 janvier )

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  • Critique de « Un cœur en hiver » de Claude Sautet (1992) avec Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart ou pourquoi ce film est un chef d’œuvre...

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    En 2011, je ne perds pas les bonnes habitudes et je continuerai donc à vous parler régulièrement de classiques du 7ème art. Lorsqu’on me demande mon film culte,  je cite le plus souvent soit « Le Guépard » de Luchino Visconti, soit « Un cœur en hiver » de Claude Sautet, suscitant régulièrement la perplexité chez mes interlocuteurs concernant le second, et la mienne en retour de constater que beaucoup ne connaissent pas ce film. Je l’ai revu hier après deux ou trois ans et la fascination est restée intacte. Après un certain nombre de visionnages, il me bouleverse, me fascine et m’intrigue toujours autant. Si vous ne l’avez pas encore vu, ou si vous l’avez vu mais n’en gardez qu’un souvenir mitigé je vais essayer de vous convaincre de (re)voir ce film que je considère comme un chef d’œuvre (et j’emploie toujours ce terme avec beaucoup de parcimonie, une expression que je n’ai pas même utilisée pour ce film-ci, contrairement à beaucoup). « Un cœur en hiver » est adapté d’une nouvelle « La Princesse Mary » extraite d’un recueil de nouvelles de Lermontov « La Princesse Mary » mais également inspiré de la vie de Maurice Ravel.

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    Maxime (André Dussolier) et Stéphane (Daniel Auteuil) sont (apparemment) amis et travaillent ensemble dans l'atmosphère feutrée d'un atelier de lutherie. Les violons sont toute la vie de Stéphane, contrairement à Maxime qui vient de tomber amoureux d’une jeune violoniste, Camille (Emmanuelle Béart), rapidement intriguée puis attirée par la retenue singulière de Stéphane. Pour Stéphane, véritable « cœur en hiver », ce n’est qu’un jeu dont il conte l’évolution à son amie Hélène (Elisabeth Bourgine). Stéphane semble n’aimer qu’une seule personne au monde : son maître de violon, Lachaume (Maurice Garrel).

     Sur la tombe de Claude Sautet au cimetière Montparnasse, il est écrit : « Garder le calme devant la dissonance », voilà probablement la phrase qui définirait aussi le mieux son cinéma et peut-être même le mieux « Un cœur en hiver » : d'abord parce que son cinéma est un cinéma de la dissonance, de l'imprévu, de la note inattendue dans la quotidienneté (ici, l'arrivée de Camille dans la vie de Maxime et par conséquent dans celle de Stéphane comme c’est le cas de l’arrivée de David dans « César et Rosalie » ou de Nelly dans « Nelly et Monsieur Arnaud ») et ensuite parce que cette épitaphe fait référence à la passion de Claude Sautet pour la musique, une passion qui s’exprime pleinement ici puisque la musique est un personnage à part entière. Le tempo des films de Sautet est ainsi réglé comme une partition musicale, impeccablement rythmée, une partition dont on a l'impression qu'en changer une note ébranlerait l'ensemble de la composition.

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    C’est par elle, la musique, que Camille s’exprime (d’ailleurs Maxime le dira, elle ne se livre que lorsqu’elle joue) : tantôt sa mélancolie, sa violence (ainsi cette scène où elle enregistre en studio et qu’elle manie l’archet comme une lame tranchante), son désarroi, ses espoirs. C’est aussi à travers elle que Stéphane ressent et exprime ses (rares) émotions notamment lorsqu’un « c’est beau » lui échappe après avoir écouté Camille jouer. La musique ici, aussi sublime soit-elle (celle des  sonates et trio de Ravel) n’est pas forcément mélodieuse mais exprime la dissonance que connaissent les personnages. C’est un élément d’expression d’une force rare, bien plus que n’importe quel dialogue.

    La passion est donc celle pour la musique mais aussi celle qui s’exprime à travers elle, l’autre : la passion amoureuse. Celle qui s’empare de Camille pour cet homme hermétique au regard brillant, transperçant qui la fascine, l’intrigue, la désempare.  Le trouble s’empare d’elle dès sa première répétition à laquelle Stéphane assiste. Elle ne parvient pas à jouer, dit qu’elle reprendra un autre jour et puis quand Stéphane quitte la pièce, elle reprend comme si de rien n’était. Ensuite, venue rejoindre Maxime dans l’atelier de lutherie, ce dernier occupé, elle l’attend en compagnie de Stéphane et lui confie ce qu’elle n’avait jamais dit à personne, lui parlant de ses rapports compliqués avec son agent et amie Régine (Brigitte Catillon). Enfin, troisième rencontre déterminante : Stéphane vient la voir jouer, seul, sans Maxime pour la première fois. Ils s’évadent un instant de la répétition pour aller boire un café après avoir traversé la rue sous la pluie. Leurs mains s’effleurent presque subrepticement, négligemment. Stéphane la protège de la pluie avec sa veste. Puis, il l’écoute assis au café, avec son regard scrutateur. Puis, c’est l’absence et le silence de Stéphane mais c’est trop tard : Camille est déjà bouleversée, amoureuse. A priori, racontées ainsi rien d’extraordinaire dans ces trois scènes, pourtant le scénario et la mise en scène de Sautet et surtout ses personnages sont d’une telle richesse que chacune d’elle est plus haletante qu’une scène d’un palpitant thriller. Aucun plan n’est inutile. Comme dans un thriller, chaque plan a une implication sur la résolution.

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     Tous les films de Sautet se caractérisent d'ailleurs aussi par le suspense (il était fasciné par Ford et Hawks ) : le suspense sentimental avant tout, concourant à créer des films toujours haletants et fascinants.  Claude Sautet citait ainsi souvent la phrase de Tristan Bernard : « il faut surprendre avec ce que l'on attend ». On ne peut certainement pas reprocher au cinéma de Claude Sautet d'être démesurément explicatif, c'est au contraire un cinéma de l'implicite, des silences et du non-dit. Pascal Jardin disait  de Claude Sautet qu'il « reste une fenêtre ouverte sur l'inconscient ».

    Le souffle du spectateur est suspendu à chaque regard (le regard tellement transperçant de Stéphane, ou de plus en plus troublé de Camille) à chaque note, à chaque geste d’une précision rare. Je n’ai encore jamais trouvé au cinéma de personnages aussi « travaillés » que Stéphane, ambigu, complexe qui me semble avoir une existence propre, presque exister en dehors de l’écran. Là encore comme un thriller énigmatique, à chaque fois je l’interprète différemment, un peu aussi comme une sublime musique ou œuvre d’art qui à chaque fois me ferait ressentir des émotions différentes. Stéphane est-il vraiment indifférent ? Joue-t-il un jeu ? Ne vit-il qu’à travers la musique ? « La musique c’est du rêve » dit-il. Ou, selon cette citation de La Rochefoucauld que cite Sautet  fait-il partie de ceux qui pensent que« Peu de gens seraient amoureux si on ne leur avait jamais parlé d’amour » ? A-t-il peur d’aimer ? Ou n’y croit-il simplement pas ? Est-il sincère quand il dit avec une froide tranquillité que Maxime n’est pas un ami, juste « un partenaire ».

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    Le film commence ainsi de nuit dans l’atelier et se termine de jour dans un café et entre ces deux moments, Stéphane passera de l’ombre à la lumière, d’une personnalité ombrageuse à (peut-être, là aussi, l’interprétation varie à chaque visionnage) un homme capable d’aimer. Un personnage assez proche du personnage de Martial dans « Quelques jours avec moi » (un autre film de Sautet méconnu que je vous recommande, où son regard se fait encore plus ironique et acéré, un film irrésistiblement drôle et non dénué de –douce-cruauté).  « Les films de Claude Sautet touchent tous ceux qui privilégient les personnages par rapport aux situations, tous ceux qui pensent que les hommes sont plus importants que ce qu'ils font (..). Claude Sautet c'est la vitalité. » disait ainsi Truffaut.

    Et puis certaines scènes font pour moi partie des plus belles et cruelles du cinéma. Cette scène où dans une voiture, Camille lui avoue l’amour qu’il lui inspire et se livre à lui, ce à quoi Stéphane répond avec tranquillité, jubilation peut-être, froidement en tout cas : « je ne vous aime pas ». Cette scène me glace le sang à chaque fois. Et puis la scène où Camille veut l’humilier à son tour. Elle se maquille outrageusement, le rejoint au café où il a ses habitudes où il dîne avec son amie Hélène. Camille lui crie sa rancœur, sa passion, cherche à l’humilier. La scène est tranchante, violente et sublime comme la musique de Ravel jouée par Camille.

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    Et puis comment ne pas parler de la distribution, absolument parfaite, à commencer par Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart, sans aucun doute leurs meilleurs rôles auxquels ils semblent se livrer (ou se cacher) corps et âme, d’autant plus ambigus puisqu’ils vivaient alors ensemble. Emmanuelle Béart est à la fois mystérieuse, sensuelle, forte, fragile, fière, brisée, passionnée et talentueuse (elle apprit ainsi le violon pendant un an). Daniel Auteuil donne vie à ce Stéphane énigmatique, opaque, cinglant, glacial, austère qui se définit lui-même comme sournois, parfois révoltant, parfois touchant avec ce regard perçant, tantôt terriblement là ou terriblement absent. L’un comme l’autre, dans leurs regards, expriment une multitude d’émotions ou de mystères. Mais il ne faudrait pas non plus oublier les seconds rôles : André Dussolier, personnage digne qui échappe au cliché de l’amant trompé et qui obtint d’ailleurs le César du meilleur second rôle. Jean-Luc Bideau qui dans une scène courte mais intense aligne les clichés sur la culture et l’élitisme (magnifique scène de dialogue où là aussi Stéphane dévoile une trouble (et pour Camille troublante) facette de sa personnalité). Myriam Boyer, Brigitte Catillon, Elisabeth Bourgine (les femmes de l’ombre avec, chacune à leur manière, une présence forte et déterminante).

     « Un cœur en hiver »  obtint le lion d’argent à Venise. Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart passèrent à côté des César de meilleurs acteurs (que leur ravirent Claude Rich pour « Le souper » et Catherine Deneuve, pour « Indochine »). Claude Sautet obtint néanmoins le césar du meilleur réalisateur (le seul avec celui de Dussolier malgré sept nominations) et celui du meilleur film fut cette année-là attribué à Cyril Collard pour « Les nuits fauves ». Tous les postes du film auraient mérités d’être récompensés : le scénario, l’image d’Yves Angelo, le travail sur la musique de Philippe Sarde, le scénario  de Jacques Fieschi et Claude Sautet…

    On retrouve là encore ce qui caractérise les films de Claude Sautet : les scènes de groupe (dont « Vincent, François, Paul et les autres est le film emblématique) et la solitude dans et malgré le groupe, l'implicite dans ce qui n'est pas- les ellipses- comme dans ce qui est-les regards- (Ah le regard tranchant de Daniel Auteuil! Ah, ce dernier plan !), des scènes de café ( « A chaque film, avouait Sautet, je me dis toujours : non, cette fois tu n'y tournes pas. Et puis, je ne peux pas m'en empêcher. Les cafés, c'est comme Paris, c'est vraiment mon univers. C'est à travers eux que je vois la vie. Des instants de solitude et de rêvasseries. ») les personnages filmés à travers les vitres de ces mêmes cafés, des scènes de pluie qui sont souvent un élément déclencheur, des scènes de colère (peut-être inspirées par les scènes de colère incontournables dans les films de Jean Gabin, Sautet ayant ainsi revu « Le jour se lève » ...17 fois en un mois!), des femmes combatives souvent incarnées par Romy Schneider puis par Emmanuelle Béart, des fins souvent ouvertes et avant tout un cinéma de personnages : César, Rosalie, Nelly, Arnaud, Vincent, François, Paul, Max, Mado, ...et les autres, des personnages égarés affectivement et/ou socialement, des personnages énigmatiques et ambivalents.

     On a souvent dit de Claude Sautet était le peintre de la société des années 70 mais en réalité la complexité des sentiments de ses personnages disséquée avec une rare acuité est intemporelle.  S'il est vrai que la plupart de ses films sont des tableaux de la société contemporaine, notamment de la société d'après 1968, et de la société pompidolienne, puis giscardienne, et enfin mitterrandienne,  ses personnages et les situations dans lesquelles il les implique sont avant tout universels, un peu comme « La Comédie Humaine » peut s'appliquer aussi bien à notre époque qu'à celle de Balzac.

    Le personnage de Stéphane ne cessera jamais de m’intriguer, intrigant le spectateur comme il intrigue Camille, exprimant tant d’ambiguïté dans son regard brillant ou éteint. Hors de la vie, hors du temps. Je vous le garantis, vous ne pourrez pas oublier ce crescendo émotionnel jusqu’à ce plan fixe final polysémique qui vous laisse ko et qui n’est pas sans rappeler celui de Romy Schneider à la fin de « Max et les ferrailleurs » ou de Michel Serrault (regard absent à l’aéroport) dans « Nelly et Monsieur Arnaud » ou de Montand/Frey/Schneider dans « César et Rosalie ». Le cinéma de Claude Sautet est finalement affaire de regards, qu’il avait d’une acuité incroyable, saisissante sur la complexité des êtres, et jamais égalée. Alors que le cinéma est de plus en plus univoque, explicatif, c’est plus que salutaire.

     Une histoire d’amour, de passion(s), cruelle, intense, poétique, sublime, dissonante, mélodieuse, contradictoire, trouble et troublante, parfaitement écrite, jouée, interprétée, mise en lumière, en musique et en images.

    Un peu comme l'ours en peluche du « Jour se lève » qui a un œil qui rit et un autre qui pleure, nous ressortons des films de Sautet et de celui-là en particulier, entre rires et larmes, bouleversés, avec l'envie de vivre plus intensément encore car là était le véritable objectif de Claude Sautet : nous « faire aimer la vie »...et il y est parvenu, magistralement. Personne après lui n'a su nous raconter des « histoires simples » aux personnages complexes qui nous parlent aussi bien de « choses de la vie ».

    Claude Sautet, en 14 films, a su imposer un style, des films inoubliables, un cinéma du désenchantement enchanteur, d'une savoureuse mélancolie, de l'ambivalence et de la dissonance jubilatoires, une symphonie magistrale dont chaque film est un morceau unique indissociable de l'ensemble, et celui-ci pour moi le plus beau et bouleversant.

    FILMOGRAPHIE  DE CLAUDE SAUTET                                                              

    Né à Montrouge (près de Paris) en 1924, Claude Sautet est mort à Paris le samedi 22 juillet 2000 à l'âge de soixante-seize ans...

     Longs-métrages réalisés par Claude Sautet

     Bonjour sourire (1955)

    Classe tous risques (1960)

     L'Arme à gauche (1965)

    Les Choses de la vie (1970)

     Max et les Ferrailleurs (1970)

    César et Rosalie (1972)

    Vincent, François, Paul et les autres (1974)

    Mado (1976)

    Une histoire simple (1978)

     Un mauvais fils (1980)

    Garçon ! (1983)

    Quelques jours avec moi (1988)

    Un cœur en hiver (1991)

     Nelly et Monsieur Arnaud (1995)

     

     A voir : le documentaire de N.T.Binh  « Claude Sautet ou la magie invisible »

    A noter: Claude Sautet a également travailler comme ressemeleur de scénarii pour de nombreux cinéastes et notamment sur  (parmi de nombreux autres films ) « Borsalino » de Jacques Deray.

     

     

  • Robert De Niro président du jury du Festival de Cannes 2011

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    Il y a quelques jours, j'émettais quelques hypothèses sur le nom du président du jury du Festival de Cannes 2011 qui vient d'être annoncé...mais je l'avoue, je n'avais pas pensé à celui-ci. Il s'agira de Robert De Niro! Celui dont certains disent qu'il est le plus grand acteur au monde ...pour le plus grand festival de cinéma au monde. Voilà une excellente nouvelle et un signe fort pour cette édition 2011 après une année 2010 à laquelle beaucoup ont reproché son absence (cependant très relative) de "stars" en partie en raison d'un contexte (écoonomique, écologique -volcan...-) peu propice.

    Je vous rappelle que je serai sur la Croisette pour la 11ème année consécutive depuis ma sélection au prix de la jeunesse en 2001 et que vous pourrez m'y suivre en direct pendant tout le festival qui se déroulera cette année du 11 au 22 mai. Vous pourrez d'ici là retrouver ici et sur In the mood for Cannes (mon blog entièrement consacré au Festival de Cannes, lauréat du concours de blogs L'Oréal du Festival de Cannes 2008 et prix off Cannes du Festival de Cannes 2010) toutes les informations sur le Festival de Cannes 2011.

    J'en profite pour vous rappeler que je viens de créer une page Facebook In the mood for Cannes 2011 sur laquelle je vous engage à vous inscrire pour recevoir des informations inédites sur le Festival de Cannes 2011 ainsi que sur le compte twitter d'inthemoodforcannes : http://twitter.com/moodforcannes entièrement dédié au festival.

    Ce sera la 9ème venue de Robert De Niro à Cannes et deux fois pour des films qui ont obtenu la palme d'or "Taxi driver" et "Mission".

    En acceptant l’invitation, Robert de Niro a déclaré : « Le Festival de Cannes représente pour moi une occasion rare, car c’est un des plus anciens et des meilleurs festivals au monde. »

    De leur côté, Gilles Jacob et Thierry Frémaux, Président et Délégué général du Festival de Cannes, ont déclaré : « Robert De Niro est entré dans l’histoire du Festival de Cannes dès sa première apparition, avec Taxi Driver qui remporte la Palme d’Or. Son nom restera associé à celui de Martin Scorsese, comme Mastroianni le fut à Fellini. Doté d’une plasticité de caméléon, il compose ses personnages sans qu’on sache s’il prend la mesure du rôle ou si le rôle s’adapte à ses mesures. Ses interprétations précises et nuancées, plus vraies que nature, invitent à l’identification : il est pour toujours le dernier nabab, Vito Corleone, Jack la Motta, Sam “Ace” Rothstein… »

    Je vous en reparle bientôt.

    L'impressionnante filmographie de Robert De Niro

    1965 Trois Chambres à Manhattan 

    1968 Greetings  Brian De Palma

    1969 Sam's Song  John Broderick

    The Wedding Party  Brian De Palma l

    1970 Bloody Mama  Roger Corman

    Hi, Mom! (Les Nuits De New York)  Brian De Palma

    1971 Jennifer on My Mind  Noel Black

    Né pour vaincre Born to Win Ivan Passer

    The Gang That Couldn't Shoot Straight  James Goldstone

    1973 Le Dernier Match Bang the Drum Slowly John D. Hancock

    Mean Streets  Martin Scorsese

    1974 Le Parrain 2 The Godfather: Part II Francis Ford Coppola

    1976 Taxi Driver  Martin Scorsese

    1900 Novecento Bernardo Bertolucci

    Le Dernier Nabab The Last Tycoon Elia Kazan

    1977 The Godfather : A Novel for Television (TV)  Francis Ford Coppola

    New York, New York  Martin Scorsese

    1978 Voyage au bout de l'enfer The Deer Hunter Michael Cimino

    1980 Raging Bull  Martin Scorsese

    1981 Sanglantes confessions True Confessions Ulu Grosbard

    1983 La Valse des pantins The King of Comedy Martin Scorsese

    1984 Il était une fois en Amérique Once Upon a Time in America Sergio Leone

    Aaronson

    Falling in Love  Ulu Grosbard

    1985 Brazil  Terry Gilliam

    1986 Mission The Mission Roland Joffé

    1987 Angel Heart - Aux Portes de l'enfer Angel Heart Alan Parker

    Les Incorruptibles The Untouchables Brian De Palma

    1988 Midnight Run  Martin Brest

    1989 Jacknife  David Jones

    Nous ne sommes pas des anges We're No Angels Neil Jordan

    1990 Stanley & Iris  Martin Ritt

    Les Affranchis Goodfellas Martin Scorsese

    L'Éveil Awakenings Penny Marshall

    1991 La Liste noire Guilty by Suspicion Irwin Winkler

    Backdraft  Ron Howard Donald

    Les Nerfs à vif Cape Fear Martin Scorsese

    1992 The Godfather Trilogy: 1901-1980 (vidéo)  Francis Ford Coppola

    La Loi de la nuit Night and the City Irwin Winkler

    1993 Mad Dog and Glory  John McNaughton

    Blessures secrètes

    (Québec : Tu seras un homme) This Boy's Life Michael Caton-Jones

    Il était une fois le Bronx A Bronx Tale Robert De Niro

    1994 Frankenstein  Kenneth Branagh

    1995 Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma  Agnès Varda

    Casino  Martin Scorsese

    Heat  Michael Mann

    1996 Le Fan The Fan Tony Scott

    Sleepers (La Correction au Québec)  Barry Levinson

    Simples Secrets Marvin's Room Jerry Zaks

    1997 Cop Land (Détectives au Québec)  James Mangold

    Des hommes d'influence Wag the Dog Barry Levinson

    Jackie Brown  Quentin Tarantino

    1998 De grandes espérances Great Expectations Alfonso Cuarón

    Ronin  John Frankenheimer  

    1999 Mafia Blues Analyze This Harold Ramis

    Personne n'est parfait(e) Flawless Joel Schumacher

    2000 Les Aventures de Rocky & Bullwinkle The Adventures of Rocky & Bullwinkle Des McAnuff

    Les Chemins de la dignité Men of Honor George Tillman Sunday

    Mon beau-père et moi Meet the Parents Jay Roach

    2001 15 minutes  John Herzfeld

    The Score  Frank Oz

    2002 Showtime  Tom Dey

    Père et flic City by the Sea Michael Caton-Jones

    Mafia Blues 2 : la Rechute ! Analyze That Harold Ramis

    2004 Godsend, expérience interdite Godsend Nick Hamm

    Gang de requins Shark Tale Éric Bergeron

    Mon beau-père, mes parents et moi Meet the Fockers Jay Roach

    Le Pont du roi Saint-Louis The Bridge of San Luis Rey Mary McGuckian  

    2005 Trouble Jeu Hide and Seek John Polson

    2006 Raisons d'État The Good Shepherd Robert de Niro

    Arthur et les Minimoys  Luc Besson voix anglaise du Roi des Minimoys

    2007 Stardust  Matthew Vaughn

    2008 La Loi et l'Ordre Righteous Kill Jon Avnet

    Panique à Hollywood What Just Happened? Barry Levinson

    2010 Everybody's Fine  Kirk Jones

    Mon beau-père et nous Little Fockers Paul Weitz

    Machete  Robert Rodriguez et Ethan Maniquis

    2011 The Killer Unite  Gary McKendry Hunter

    Manuale d'amore 3  Giovanni Veronesi

    Limitless  Neil Burger Carl

    Oscars et Golden Globes

    Oscar

    1974 : Oscar du meilleur acteur dans un second rôle - Le Parrain 2

    1977 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur - Taxi Driver

    1979 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur - Voyage au bout de l'enfer

    1981 : Oscar du meilleur acteur - Raging Bull

    1991 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur - L'Éveil

    1992 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur - Les Nerfs à vif

     Golden Globes

    1977 : nommé pour le Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique - Taxi Driver

    1978 : nommé pour le Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie - New York, New York

    1979 : nommé pour le Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique - Voyage au bout de l'enfer

    1981 : Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique - Raging Bull

    1989 : nommé pour le Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie - Midnight Run

    1992 : nommé pour le Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique - Les Nerfs à vif

    2000 : nommé pour le Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie - Mafia Blues

    2001 : nommé pour le Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie - Mon beau-père et moi

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2011 Pin it! 4 commentaires
  • Critique- "La nuit nous appartient" de James Gray (ce soir, sur Paris Première)

    Ce soir, à 20H35 , sur Paris Première, ne manquez pas "La nuit nous appartient" de James Gray. Retrouvez ci-dessous ma critique publiée suite à sa projection au Festival de Cannes 2007.

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    La nuit nous appartient. Voilà un titre très à-propos pour un film projeté en compétition officielle au dernier Festival de Cannes.  Cannes : là où les nuits semblent ne jamais vouloir finir, là où les nuits sont aussi belles et plus tonitruantes que les jours et là où les nuits  s’égarent, délicieusement ou douloureusement, dans une profusion de bruits assourdissants, de lumières éblouissantes, de rumeurs incessantes. Parmi ces rumeurs certaines devaient bien  concerner ce film de James Gray et lui attribuer virtuellement plusieurs récompenses qu’il aurait amplement méritées (scénario, interprétation, mise en scène...) au même titre que « My blueberry nights », mon grand favori, ou plutôt un autre de mes grands favoris du festival, l’un et l’autre sont pourtant repartis sans obtenir la moindre récompense…

    Ce titre poétique (« We own the night » en vo, ça sonne encore mieux en Anglais non ?)  a pourtant une source plus prosaïque qu’il ne le laisserait entendre puisque c’est la devise de l’unité criminelle de la police de New York chargée des crimes sur la voie publique. Ce n’est pas un hasard puisque, dans ce troisième film de James Gray ( « The Yards » son précèdent film avait déjà été projeté en compétition au Festival de Cannes 2000)  qui se déroule à New York, à la fin des années 80,  la police en est un personnage à part entière.  C’est le lien qui désunit puis réunit trois membres d’une même famille :  Bobby Green (Joaquin Phoenix), patron d’une boîte de nuit appartenant à des Russes, à qui la nuit appartient aussi, surtout,  et qui représentent pour lui une deuxième et vraie famille qui ignore tout de la première, celle du sang, celle de la police puisque son père Burt (Robert Duvall) et son frère Joseph (Mark Walhberg) en sont tous deux des membres respectés et même exemplaires. Seule sa petite amie Amada (Eva Mendes), une sud américaine d’une force fragile,  vulgaire et touchante, est au courant. Un trafic de drogue  oriente la police vers la boîte détenue par Bob, lequel va devoir faire un choix cornélien : sa famille d’adoption ou sa famille de sang, trahir la première  en les dénonçant et espionnant ou trahir la seconde en se taisant ou en consentant tacitement à leurs trafics. Mais lorsque son frère Joseph échappe de justesse à une tentative d’assassinat orchestrée par les Russes, le choix s’impose comme une évidence, une nécessité, la voie de la rédemption pour Bobby alors rongé par la culpabilité.

    Le film commence vraiment dans la boîte de nuit de Bobby, là où il est filmé comme un dieu, dominant et regardant l’assemblée en plongée, colorée, bruyante, gesticulante, là où il est un dieu, un dieu de la nuit. Un peu plus tard, il se rend à la remise de médaille à son père, au milieu de la police de New York, là où ce dernier et son frère sont des dieux à leur tour, là où il est méprisé,  considéré comme la honte de la famille, là où son frère en est la fierté, laquelle fierté se reflète dans le regard de leur père alors que Bobby n’y lit que du mépris à son égard. C’est avec cette même fierté que le « parrain » (les similitudes sont nombreuses avec le film éponyme ou en tout cas entre les deux mafias et notamment dans le rapport à la famille) de la mafia russe, son père d’adoption, regarde et s’adresse à Bobby. Le  décor est planté : celui d’un New York dichotomique, mais plongé dans la même nuit opaque et pluvieuse, qu’elle soit grisâtre ou colorée. Les bases de la tragédie grecque et shakespearienne, rien que ça, sont aussi plantées et même assumées voire revendiquées par le cinéaste, de même que son aspect mélodramatique (le seul bémol serait d’ailleurs les mots que les deux frères s’adressent lors de la dernière scène, là où des regards auraient pu suffire...)

    Les bons et les méchants.  L’ordre et le désordre. La loi et l’illégalité. C’est très manichéen  me direz-vous. Oui et non. Oui, parce que ce manichéisme participe de la structure du film et du plaisir du spectateur. Non, parce que Bobby va être écartelé,  va évoluer,  va passer de l’ombre à la lumière, ou plutôt d’un univers obscur où régnait la lumière à un univers normalement plus lumineux dominé par des couleurs sombres. Il va passer d’un univers où la nuit lui appartenait à un autre où il aura tout à prouver. Une nuit où la tension est constante, du début et la fin, une nuit où nous sommes entraînés, immergés dans cette noirceur à la fois terrifiante et sublime, oubliant à notre tour que la lumière reviendra un jour, encerclés par cette nuit insoluble et palpitante, guidés par le regard lunatique (fier puis désarçonné, puis déterminé puis dévasté de Joaquin Phoenix, magistral écorché vif, dont le jeu est d’ailleurs un élément essentiel de l’atmosphère claustrophobique du film). James Gray a signé là un film d’une intensité dramatique rare qui culmine lors d’une course poursuite d’anthologie, sous une pluie anxiogène  qui tombe impitoyablement, menace divine et symbolique d’un film qui raconte aussi l’histoire d’une faute et d’une rédemption et donc non dénué de références bibliques. La scène du laboratoire (que je vous laisse découvrir) où notre souffle est suspendu à la respiration haletante et au regard de Bob est aussi d’une intensité dramatique remarquable.

     « La nuit nous appartient », davantage qu’un film manichéen est donc un film poignant constitué de parallèles et de contrastes (entre les deux familles, entre l’austérité de la police et l’opulence des Russes,-le personnage d’Amada aussi écartelé est d’ailleurs une sorte d’être hybride, entre les deux univers, dont les formes voluptueuses rappellent l’un, dont la mélancolie rappelle l’autre- entre la scène du début et celle de la fin dont le contraste témoigne de la quête identitaire et de l’évolution, pour ne pas dire du changement radical mais intelligemment argumenté tout au long du film, de Bob) savamment dosés, même si la nuit brouille les repères, donne des reflets changeants aux attitudes et aux visages.  Un film noir sur lequel plane la fatalité :  fatalité du destin, femme fatale, ambiance pluvieuse. James Gray dissèque aussi les liens familiaux, plus forts que tout : la mort, la morale, le destin, la loi.

     Un film lyrique et parfois poétique, aussi : lorsque Eva Mendes déambule nonchalamment dans les brumes de fumées de cigarette dans un ralenti langoureux, on se dit que Wong Kar-Wai n’est pas si loin... même si ici les nuits ne sont pas couleur myrtille mais bleutées et grisâtres. La brume d’une des scènes finales rappellera d’ailleurs cette brume artificielle comme un écho à la fois ironique et tragique du destin.

     C’est épuisés que nous ressortons de cette tragédie, heureux de retrouver la lumière du jour, sublimée par cette plongée nocturne. « La nuit nous appartient » ne fait pas  partie de ces films que vous oubliez sitôt le générique de fin passé (comme celui que je viens de voir dont je tairai le nom) mais au contraire de ces films qui vous hantent, dont les lumières crépusculaires ne parviennent pas à être effacées par les lumières éblouissantes et incontestables, de la Croisette ou d’ailleurs…

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