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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 30

  • LINCOLN de Steven Spielberg et AFTER de Géraldine Maillet - Critiques - les 2 films à ne pas manquer cette semaine

    Mercredi prochain sortiront en salles deux films très différents, deux très beaux films que je vous recommande vivement. Retrouvez mes critiques ci-dessous.

    CRITIQUE D' "AFTER" DE GERALDINE MAILLET

     

    A quelques exceptions près comme les remarquables et très différents « Amour »de Michael Haneke, « Laurence Anyways » de Xavier Dolan et « Tabou » de Miguel Gomes, l’année 2012 nous aura livré peu de films d’amour(s), et c’est avec plaisir que je débute l’année cinématographique 2013 par le premier long-métrage de Géraldine Maillet qui nous raconte la rencontre entre deux solitudes, une nuit, à Paris.

     

    C’est un de ces soirs pluvieux comme dans les films de Claude Sautet dans lesquels, une pluie incessante rapproche les êtres, accélère les rencontres, devient un moteur et un accélérateur du rapprochement. Par cette nuit pluvieuse, Julie (Julie Gayet), belle quadragénaire lumineuse, mystérieuse, à la vie semble-t-il bien « cadrée », et mariée rencontre Guillaume (Raphaël Personnaz), trentenaire,libre, impétueux, ombrageux, séducteur, fantasque.

     

    Comme dans toute comédie romantique que cet after n’est d’ailleurs pas tout à fait, cela commence par la rencontre de deux personnes que tout oppose a priori. A priori seulement. Il pleut, donc. Julie ne trouve pas de taxi. Elle se réfugie dans un petit restaurant quasiment désert. Guillaume est là… La rencontre est un peu artificielle mais comme elle le serait dans un conte, une fable, même si ce n’est pas un Paris de carte postale mais un Paris métallique, de lignes froides et paradoxalement rassurantes, un Paris fantomatique, un Paris à la fois proche et lointain, presque abstrait, qui sert de cadre à cette rencontre.

     

    On se sent presque indiscret d’être là tant l’alchimie et la magie opèrent entre ces deux personnages. Même si les dialogues sont particulièrement bien écrits, trop sans doute diront certains esprits chagrins (Géraldine Maillet est auteure de dix romans), ce sont finalement les silences, les non dits, les regards échangés ou éludés, parfois enfiévrés de désirs, les gestes esquissés, les touchantes maladresses caractéristiques des prémisses d’une rencontre et d’un désir latent qui font toute la richesse de ce premier long-métrage. La force de cette rencontre est exacerbée par le sentiment tenace et menaçant de ce qui se passera « After » qui renforce l’intensité, la tristesse, et la nécessité de cette rencontre. Géraldine Maillet a aussi l’intelligence de ne pas nous dire grand-chose de plus sur ses personnages que ce qu’ils savent l’un de l’autre si ce n’est un plan furtif l’intérieur de l’appartement de Julie qui en dit plus que tout le reste.

     

     

    A l’image de son personnage masculin principal, « After » est un film plein de douceur et d’énergie furieuse, plein de fragilités et de sensibilité mais surtout plein de charme, porté par ailleurs par une belle BO. Géraldine Maillet se concentre ainsi sur ses deux personnages principaux et, à l’amour naissant qui les unit s’ajoute celui que leur porte sa caméra qui ne les lâche pas, traque le moindre sursaut de désir et de fragilité. Elle est visiblement amoureuse de ses acteurs. Elle a d’ailleurs déjà tourné deux courts avec Julie Gayet qui porte ici son prénom, plus lumineuse et mystérieuse que jamais (et trop rare au cinéma). Quant à Raphaël Personnaz, inoubliable et marquant duc d’Anjou dans l’excellent et mésestimé « La Princesse de Montpensier » de Bertrand Tavernier – un film d’une âpre beauté dont la fièvre contenue explose au dénouement en un paradoxal et tragique silence, à voir absolument-, il sera indéniablement, je l’espère, une des révélations de cette année 2012 (il est d’ailleurs parmi les trois nommés au prix Patrick Dewaere avec deux autres excellents comédiens que sont Pierre Niney et Matthias Schoenaerts). Il vient également de tourner les deux premiers volets de la trilogie de Pagnol réalisée par Daniel Auteuil. Il est également à l’affiche dans « Anna Karénine » de Joe Wright, de « Trois mondes » de Catherine Corsini, et prochainement dans « la Stratégie de la poussette » de Clément Michel ! Ici il est constamment sur le fil, à fleur de peau, à la fois touchant, et légèrement inquiétant. Avec Julie Gayet ils forment un couple évident duquel émane un trouble lancinant.

     

    « After » est une danse sensuelle et mélancolique, un tango doux et troublant, une parenthèse enchantée qui possède la magie ineffable des rencontres improbables et furtives, éphémères et indélébiles, et malgré ou à cause de tout cela d’une évidence insensée. Ce film nous embarque avec ces deux personnages qui vont tomber le masque, incarnés par deux comédiens irrésistibles. Un dénouement intelligemment elliptique achève de faire de ce premier film une œuvre particulièrement attachante qui nous fait quitter à regrets ses personnages et son univers plein de vitalité (chère à Truffaut), de luminosité nocturne, et empreint de la beauté troublante à la fois et paradoxalement évanescente et/ou éternelle d’une rencontre magique.

     

    Et puis à tous ceux qui luttent pour faire leurs premiers films (j’en sais quelque chose…), je recommande vivement le carnet de bord de la réalisatrice « Il ferait quoi Tarantino à ma place ? ».

     

    Rendez-vous en salles le 30 janvier 2013 pour découvrir à votre tour cette belle et douce errance nocturne, sensuelle et complice.

    Avant-première - Critique - « Lincoln » de Steven Spielberg avec Daniel Day-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones…

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    En ce début d’année 2013, deux cinéastes américains de génie, Tarantino et Spielberg, sortent un film ayant pour toile de fond l’esclavage. Pour le premier, avec "Django unchained", c’est même le sujet qui lui permet de réinventer un genre cinématographique, puisqu’un esclave y devient héros de western. Pour le second, c’est ce qui lui permet, en traitant de l’adoption du 13ème amendement qui fit de l’abolition de l’esclavage un fondement permanent de la loi américaine, de tisser le portrait d’une éminente figure politique, celle du Président Abraham Lincoln. L’esclavage était d’ailleurs déjà au centre d’un de ses films, « Amistad ». Le premier a situé l’action de son film deux ans avant la guerre de Sécession, le second lors de sa dernière année. Mais, plus que tout cela, ce qui les différencie, c’est un style : singulier, audacieux, qui à la fois utilise et s’affranchit des règles du western pour Tarantino, avec cette histoire d’amitié et de vengeance romanesque, de duels et de duos, une nouvelle fois jubilatoire. Plus classique, académique diront (à tort) certains est en revanche le film de Spielberg. Imaginez que quelqu’un leur aurait donné pour sujet : « réalisez un film qui évoquera l’esclavage ». Ils l’illustrent chacun à leur manière. Différente mais passionnante. Spielberg d’ailleurs, comme l’indique le titre de son film, évoque Lincoln plus que l’esclavage car même si l’adoption du 13ème amendement est l’enjeu du film, c’est Abraham Lincoln qui en est le centre. Alors, l’un est peut-être trop bon élève, l’autre un élève irrévérencieux, quoiqu’il en soit, tous deux ont en commun d’avoir signé deux films délicieusement bavards. Deux magistrales visions de l’Histoire et deux brillantes leçons de cinéma.

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    Spielberg se concentre ainsi sur les quatre derniers passionnants mois du 16ème Président des Etats-Unis : Abraham Lincoln (Daniel Day- Lewis). 1865. La nation est déchirée et divisée par la guerre de Sécession. Lincoln veut à la fois mettre fin au conflit, faire unifier le pays et faire adopter le 13ème amendement qui mettrait fin à l’esclavage. Dans le même temps, il doit faire face à des douleurs et conflits personnels : la perte d’un fils qui a ébranlé son couple et le désir d’un autre, brillant étudiant de Harvard, qui désire partir à la guerre.

    Adapté de « Team of Rivals : The Political Genius of Lincoln » de Doris Kearns Goodwin, le premier trait de génie du film de Spielberg et d’abord de son scenario (signé Tony Kushner, l'auteur, notamment, d’ « Angels in America », une pièce couronnée par le prix Pulitzer) est de ne pas avoir cédé à la facilité du classique biopic qui finalement nous en aurait appris beaucoup moins que ces quatre mois qui révèlent toute la grandeur et l’habileté politiques de Lincoln, sa détermination, mais aussi sa complexité. En conteurs inventifs, plutôt que de narrer son enfance, en une tirade, Kushner/Spielberg évoquent l’enfance de Lincoln et le rapport, là aussi complexe, à son père permettant ainsi, en ne traitant que de ces quatre mois, de cerner la personnalité de cet homme politique tant aimé des Américains et qui a tant influé sur leur Histoire.

    Les premiers plans, marquants (et à dessein puisque, ensuite, l’intrigue se concentrera dans les lieux de pouvoir) nous immergent dans les combats sanglants, impitoyables, de la guerre de Sécession. Spielberg avait déjà retranscrit avec brio toute l’horreur ineffable de la guerre dans « La Liste de Schindler » et « Il faut sauver le soldat Ryan ». Ces quelques secondes nous les rappellent alors que dans « Cheval de guerre », cette violence était essentiellement hors-champ, notamment dans une scène d’une redoutable ingéniosité, celle où deux frères sont fusillés par les Allemands, deux enfants encore, fauchés en pleine innocence, une scène dissimulée par l’aile d’un moulin qui la rendait d’autant plus effroyable.

    Ces quelques secondes de ces hommes qui s’affrontent cors-à-corps suffisent là aussi à nous faire comprendre l’âpre violence de cette guerre et dénotent avec le reste du film, essentiellement centré sur les dialogues, ce qui déconcertera peut-être les inconditionnels du cinéaste qui en attendaient plus de spectaculaire ici savamment distillé.

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    Après cette première scène, Lincoln apparaît, de dos, assis, écouté, admiré. En quelques minutes d’exposition, tout est dit : le conflit, l’admiration, l’esclavage, la complexité de la situation. Spielberg est évidemment le roi de scènes d’exposition. Rappelez-vous celle de « La Liste de Schindler » (que l’on peut d’ailleurs mettre en parallèle avec celle-ci) : Schindler s’habillant méthodiquement, soigneusement, choisissant cravate, boutons de manchette, et épinglant sa croix gammée. Le tout avec la dextérité d’un magicien. Nous n’avons pas encore vu son visage. De dos, nous le voyons entrer dans une boite de nuit où se trouvent des officiers nazis et des femmes festoyant allègrement. Il est filmé en légère contre-plongée, puis derrière les barreaux d’une fenêtre, puis souriant à des femmes, puis observant des officiers nazis avec un regard mi-carnassier, mi-amusé, ou peut-être condescendant. Assis seul à sa table, il semble juger, jauger, dominer la situation. Sa main tend un billet avec une désinvolte arrogance. Son ordre est immédiatement exécuté. Son regard est incisif et nous ignorons s’il approuve ou condamne. Il n’hésite pas à inviter les officiers nazis à sa table, mais visiblement dans le seul but de charmer la femme à la table de l’un d’entre eux. Cette longue scène d’introduction sur la musique terriblement joyeuse (« Por una cabeza » de Gardel), et d’autant plus horrible et indécente mise en parallèle avec les images suivantes montrant et exacerbant même l’horreur qui se joue à l’extérieur, révèle tout le génie de conteur de Spielberg. En une scène, il révélait là aussi tous les paradoxes du personnage, toute l’horreur de la situation. L’ambigüité du personnage est posée, sa frivolité aussi, son tour de passe-passe annoncé.

    Cela pour dire que si les films de Spielberg sont en apparence très différents, ils se répondent tous dans leurs thématiques et constructions, comme les thèmes de loyauté, espoir, courage, ténacité étaient à l’honneur dans « Cheval de guerre » et le sont à nouveau ici, aussi différents puissent paraître ces deux films dans leurs formes.

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    Certains reprocheront à Spielberg une absence d’émotion contrairement à ce à quoi il nous avait habitués. C’est au contraire le grand atout de ce film et c’est justement là encore tout le talent de Spielberg que d’avoir su insérer quelques scènes d’émotion au milieu de ce passionnant parcours politique, de ce film exigeant, de ces joutes verbales. En quelques plans, il nous fait éprouver la détresse et les dilemmes d’un père. Les scènes intimes, rares, n’en sont que plus bouleversantes, souvent filmées dans la pénombre, révélant les zones d’ombre de cet homme éclairé. Le talent de (ra)conteur de Spielberg culmine lors de la scène de l’adoption du 13ème amendement pour laquelle il cède un moment au lyrisme et à l’emphase, et à quelques facilités scénaristiques qui contrastent avec la rigueur de l’ensemble mais témoignent de sa capacité à intéresser et émouvoir en quelques secondes. Il serait d’ailleurs intéressant de mettre en parallèle le montage de cette scène avec celle de la scène de la constitution de la liste dans « La Liste de Schindler », ces scènes étant toutes deux l’apogée de ces films autour desquelles ils sont articulés.

    A ces quelques exceptions près, Spielberg a préféré ici raconter l’Histoire plutôt qu’une histoire, même s’il reste un conteur admirable sachant captiver l’attention, et rendant ainsi encore hommage à Lincoln, lui-même conteur malicieux. Quand, aujourd’hui, on tend à tout simplifier et à utiliser des recettes souvent racoleuses pour captiver le spectateur, c’est un défi louable que de réaliser une œuvre aussi dense, foisonnante. D’ailleurs quel meilleur moyen pour évoquer la complexité de la démocratie, ses contradictions ? Indigne hommage que cela aurait alors été que de tout simplifier. Au contraire, par un récit complexe (mais d’ailleurs clair), Spielberg illustre la complexité de la politique, et lui redonne ses lettres de noblesse quand elle est ce qu’elle devrait uniquement représenter : un changement, un espoir, tout en n’éludant pas les compromis et même les compromissions nécessaires lorsque « La fin justifie les moyens », citation plus machiavélienne que machiavélique...

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    Au-delà de tout, ce qui restera sans doute de ce film, c’est l’incroyable présence de Daniel Day-Lewis qui EST Lincoln, politicien de génie, mari et père confronté à la douleur, homme mélancolique, conteur malicieux, brillant stratège et surtout profondément humain et charismatique. Il fait totalement oublier l’acteur pour donner vie à l’ancien président américain. Dans un rôle aux antipodes de celui qu’il incarnait dans « There will be blood », tout en excès (mais tout aussi magistral), ici tout en nuances, il prouve une nouvelle fois la fascinante étendue de son talent. Spielberg, plutôt que de faire des mouvements de caméra démonstratifs, a mis sa caméra au service de son jeu, se rapprochant au fur et à mesure qu’il captive son auditoire, dans le film, et la salle de cinéma. A côté de lui, une distribution exceptionnelle campe plus d’une centaine de personnages, là encore identifiables et caractérisés en quelques mots, quelques plans. Un véritable défi. Parmi eux, retenons Sally Field impeccable dans le rôle de l’autoritaire et torturée Mrs Lincoln ou encore Tommy Lee Jones qui incarne les contradictions et les compromis nécessaires à l’adoption d’une loi historique qui aura guidé sa vie. Joseph Gordon-Lewitt qui interprète un des fils de Lincoln a lui les honneurs d'un des plus beaux plans du film, d’une tristesse et d’une beauté déchirantes, lorsqu’il découvre un charnier et décide de s’engager. David Strathairn, trop rare encore, est également remarquable en William Seward.

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    Le film est servi par un souci perfectionniste du détail, des décors aux costumes, en passant par une photographie réaliste d’une élégante sobriété. Ainsi, en un instant, lorsque Lincoln est filmé s’éloignant de dos dans un couloir vide tel un comédien quittant la scène ou dans ce plan de sa silhouette et de celle de son fils dans l’aveuglante lueur d’une fenêtre lorsqu'il apprend l'adoption de l'amendement, Spielberg nous éblouit sans pour autant chercher à en mettre plein la vue. La musique de John Williams alterne entre lyrisme et discrétion et achève ce tableau historique d’une passionnante sobriété.

    Un film captivant et exigeant sur un homme et une situation historiques et complexes. Un hommage à Lincoln mais, au-delà, à la politique et ce qu’elle implique d’exigence à laquelle la forme judicieuse du film rend si bien justice. Un film d’une sobriété salutaire qui ne cède que quelques instants et brillamment à l’émotion mais jamais à l’esbroufe. Un film dense aux 2H29 nécessaires. Un travail d’orfèvre servi par une prestation en or, celle d’un Daniel Day-Lewis au sommet de son art, accompagné par une distribution remarquablement choisie et dirigée. Un très grand film dont le classicisme n’est pas un défaut mais au contraire le témoignage de l’humilité et de l’intelligence d’un grand cinéaste devant un grand homme à qui il rend un admirable hommage, de la plus belle manière qui soit, en ne le mythifiant pas mais en le montrant dans toute son humaine complexité.

    Je vous parlais ici du film au lendemain de sa projection, je pense qu'il me faudra encore un peu de temps pour vous en parler comme il le mérite, et avec le recul nécessaire, donc j'y reviendrai.

    Retrouvez aussi cette critique sur "In the mood - Le Magazine" en cliquant ici.

    Sortie en salles : le 30 janvier 2013

  • Vidéo - Voeux à la presse 2013 de la Ministre de la Culture Aurélie Filippetti

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    J'étais ce matin invitée aux voeux à la presse de la Ministre de la Culture et de la communication, Aurélie Filippetti, au Ministère de la Culture, rue de Valois. Retrouvez ma vidéo de l'intégralité du discours ci-dessous (il manque juste les 10 premières secondes, désolée pour la qualité approximative de l'image). Vous pouvez aussi retrouver la version écrite du discours en cliquant ici.

  • César 2013 - Conférence de presse de nominations en direct sur @moodforcinema ce 25 janvier

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    Ce 25 janvier, à partir de 9H30 seront annoncées les nominations aux César 2013, au Fouquet’s en direct duquel je serai et d’où je vous ferai donc un live tweet de ces nominations à suivre sur @moodforcinema (http://twitter.com/moodforcinema ).

    Vous pourrez ensuite retrouver les nominations complètes et commentées sur ce blog et sur mon blog http://inthemoodforfilmfestivals.com .

    En attendant, retrouvez, ici, mon compte-rendu et le palmarès des Lumières qui préfigurent souvent celui des César.

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  • Critique - "Zero dark thirty" de Kathryn Bigelow (en salles ce mercredi)

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    En 2009, Kathryn Bigelow remportait l’Oscar du meilleur film avec “Démineurs”. Elle est à nouveau nommée cette année, de retour avec son scénariste/producteur Mark Boal, avec « Zero dark thirty », dans pas moins de 5 catégories et à nouveau dans celle du meilleur film face à Argo, L’Odyssée de Pi, Lincoln, Django unchained. Mérite-t-elle cette récompense ?

    « Zero dark thirty » raconte les dix années de traque qui aboutirent à la mort de Ben Laden et à le découvrir non pas terrée dans une grotte inaccessible comme le voulait la rumeur mais vivant confortablement dans une habitation fortifiée de la banlieue d’Abbottābād, au Pakistan, ce qui lui permettait de communiquer efficacement et facilement, et ainsi de transmettre ses ordres. C’est à travers les yeux de Maya (Jessica Chastain), agent de la CIA, que nous suivons cette traque depuis le 11 septembre 2001 jusqu’à Zero dark thirty (qui signifie 0H30 dans le langage militaire), heure à laquelle Ben Laden a été trouvé et tué, dix ans plus tard.

    Reconnaissons au moins à Kathryn Bigelow l’intelligence de n’avoir pas fait de son film une fiction à la gloire des Etats-Unis s’achevant (forcément) par une bannière étoilée flottant insolemment et fièrement et alors que la sortie avait été repoussée les Républicains redoutant que le film ne soit à la gloire de l'administration Obama, à la veille des élections (ce qui est d'ailleurs très loin d'être le cas). Pour le reste, rarement un film m’aura inspiré une telle indifférence, ce qui est sans doute étonnant au regard de la polémique suscitée par le film (Kathryn Bigelow est accusée de faire l’apologie de la torture puisque celle-ci ici est ouvertement montrée et permet d’obtenir des informations cruciales). Au contraire, j’ai plutôt eu l’impression qu’elle se glorifiait d’oser l’aborder tout en se justifiant en montrant tout de même que l'agent Dan (Jason Clarke) qui menait ces actes de tortures et y initie en quelque sorte Maya finit par quitter le terrain des opérations pour Washington, subitement las de cette torture qui semblait d’ailleurs à aucun moment auparavant ne lui poser problème. Dans le même temps, elle montre bien que les agents de la CIA sont davantage motivés par leur avancement que la gloire de la patrie et qu’ils sont dotés d’un cynisme redoutable : « Faites votre boulot et amenez moi des gens à tuer » dit ainsi George (Mark Strong), chef des divisions d’antiterrorisme d’Afghanistan et du Pakistan. Quelle courageuse, cette Kathryn Bigelow.

    Elle revendique par ailleurs de ne pas faire de psychologie, mais de là à créer des personnages aux motivations totalement opaques, il y a un fossé qu’elle a allègrement franchi. Jessica Chastain, sans doute très bonne actrice par ailleurs, a ici deux expressions à son actif (l'abattement et la détermination) et passe de l’une à l’autre de manière complètement incompréhensible et injustifiée. Son Golden Globe et sa nomination comme meilleure actrice aux Oscars demeurent un mystère pour moi. On ne comprend jamais pourquoi elle s’investit à ce point et encore moins (parait-il en partie pour protéger la personne qui a inspiré le rôle mais alors pourquoi dans ce cas ne pas avoir opté pour de la fiction pure ou au contraire pour le documentaire) pourquoi en un quart de seconde elle semble passer de la terreur devant la torture à la résignation puis à son adoption. On ne comprend JAMAIS ses motivations, ni son changement de caractère.

    Kathryn Bigelow, elle-même, semble constamment hésiter entre l’œuvre exigeante basée sur des informations réelles, un vrai travail de recherche et les concessions à un film divertissant destiné au plus grand nombre (le film fait d’ailleurs un carton au box office américain). Preuve en sont ces dernières minutes dans l’habitation de Ben Laden à Abbottabad filmées avec un minimum de lumière par une caméra très sensible, l’Alexa qui, comme Kathryn Bigelow l’a elle-même expliqué, « donne aux images une texture unique qui ne s’apparente ni à du 35 mm ni à du numérique. La netteté n’est pas parfaite, le rendu est un peu grenu, mais avec une large échelle de couleurs qui permet une image dense, saturée et riche". En émane un sentiment de réalisme et en résulte une scène plutôt réussie dont les effets sont totalement annihilés lorsqu’un des Seals (agents du Raid) appelle « Oussama » pour le faire sortir de sa cachette, ce qui a d’ailleurs suscité l’hilarité d’une partie de la salle. Le dernier plan, en pleine lumière, qui répond à l’obscurité ( et la noirceur) du début du film nous laisse aussi décontenancés et perdus que celle qui a consacré dix ans de sa vie à un but enfin atteint.

    Ce film ne m’a pas ailleurs rien appris que je ne savais déjà, ne m’a même pas ennuyé, m’a simplement laissé indifférente (ce qui est pire que tout). Finalement, on ne sait jamais ce que Kathryn Bigelow souhaite dire, dénoncer, montrer et quel est sont point de vue, elle-même paraissant constamment écartelée entre le désir de susciter l’intérêt du plus grand monde et le souci de véracité, faisant finalement des concessions aux uns et aux autres et aboutissant à cette œuvre tiède et sans personnalité.

    La musique du compositeur français Alexandre Desplat et le « plaisir » de retrouver le talentueux comédien français Reda Kateb dans le rôle (particulièrement difficile) d’Ammar ne m’auront pas sortie de ma léthargie.

    Vous l’aurez compris : ma préférence va largement à « Django unchained » de Tarantino et plus encore à « Lincoln » de Spielberg pour cet Oscar du meilleur film à côté duquel cette polémique certes biaisée devrait faire passer Kathryn Bigelow, si l’absence de qualités de ce film sans âme et finalement dénué de réel point de vue (d’où la polémique qui fait que chacun a sa propre interprétation, celle que veut donner la réalisatrice/scénariste du film étant particulièrement floue) n’y suffisent pas.

    Sortie en salles : le 23 janvier 2013

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  • Palmarès du Festival du Film de comédie de l'Alpe d'Huez 2013

    Cliquez sur l'affiche du festival pour découvrir le palmarès:

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  • Analyse- "La Grand illusion" de Jean Renoir, le 23 janvier, à l'UGC La Défense

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    "La Grande illusion", chef d'oeuvre de 1937 de Jean Renoir, notamment avec les inimitables Jean Gabin et Pierre Fresnay sera projeté lors d'une séance exceptionnelle, le mercredi 23 janvier, à 20h à l'UGC Ciné Cité La Défense, une séance présentée par Jean-Pierre Lavoignat. Le film sera également diffusé les vendredi 25 et mardi 29 janvier.

    En 1958, un classement établi à Bruxelles par un jury international réunissant plus d’une centaine de critiques plaçait La grande illusion parmi les 12 meilleurs films du monde. Prix spécial du jury international de Venise en 1938, il fut reconnu meilleur film étranger à Hollywood la même année, d’une part parce qu’il constituait un hymne à l’égalité et à la fraternité à portée universelle mais aussi grâce à sa richesse idéologique.
     
    J'en profite pour vous recommander l'excellent film sur "Renoir" réalisé par Gilles Bourdos.
     
    Un hymne à l’égalité et à la fraternité
     
    L’intrigue de ce film dont Roosevelt disait que « tous les démocrates du monde doivent le voir », laisse déjà entrevoir l’importance qu’il pouvait avoir pour lesdits démocrates. En 1916, sur le front allemand, deux officiers français, le capitaine d’état-major de Boïeldieu (Pierre Fresnay), et le lieutenant d’aviation Maréchal (Jean Gabin), se retrouvent prisonniers dans un oflag. Ils ont pour compagnon de captivité : un instituteur (Jean Dasté), un acteur (Carette) et un juif Rosenthal (Dalio). Les différences de classe sont oubliées et la vie s’organise de manière plus agréable, grâce à la tolérance des geôliers. Tous ne rêvent pourtant que de liberté. Rosenthal et les deux officiers sont transférés dans une forteresse, commandée par Rauffenstein, un aristocrate de vieille souche. Ce dernier traite avec un égard particulier son homologue français, tout en faisant régner une stricte discipline.
     
    Après les Bas-Fonds, Renoir renoue avec un sujet personnel. La trame lui en a été en effet inspireé par le général Pinsart qu’il avait connu en 1916 alors que le futur réalisateur servait dans l’escadrille C64. Pour ce film sur la guerre, il réunit des acteurs aussi prestigieux que Jean Gabin, Pierre Fresnay, Marcel Dalio, et Erich Von Stroheim et des interprètes à l’image de leurs personnages : radicalement différents de par leurs nationalités comme de par leurs personnalités mais unis par un projet commun.
     
     Le premier plan est celui d’un disque qui tourne et de Gabin qui chante Frou-Frou, puis ensuite ce sont des Allemands qui écoutent une valse de Strauss qui remplace le chant français. Si les deux univers sans d’abord confrontés et mis en parallèle ils ne cesseront ensuite de se croiser. Ici l’uniforme unit des hommes de toutes origines sociales mais il semble néanmoins que cette origine sociale et la complicité qu’elle crée dépasse les frontières et même celles de l’ennemi, il semble seulement car c’est finalement le patriotisme qui triomphera même si « le film montrait que la véritable réalité de l’Histoire ne résidait pas dans les conflits entre nations mais dans la lutte des classes ».
     
    Ainsi, les deux officiers Rauffenstein et de Boïeldieu ont des connaissances communes : un cousin de ce dernier attaché militaire à Berlin et « Fifi de chez Maxim’s ». Les liens apparaissent donc plus proches entre deux officiers ennemis issus de l’aristocratie qu’entre les soldats d’une même armée. Le film dépasse le simple récit de prisonniers préparant une évasion pour montrer qu’au-delà des frontières, la fraternité entre les hommes ne relève pas d’une quelconque utopie, que les idées du Front Populaire n’étaient pas si illusoires. « Les frontières sont une invention des hommes, la nature s’en fout » dit l’un des personnages.
     
     La Grande Illusion frappe en effet par l’attention accordée aux individus et cela, quelle que soit leur nationalité. En plus, chacun témoigne d’un profond respect pour l’ennemi, les Allemands sont gentiment moqués, ils ne sont jamais considérés comme tortionnaires. Les officiers de carrière allemands et français font assaut de courtoisie, d’amitié et d’estime réciproques. Quant aux simples soldats, ils entretiennent les meilleures relations amicales avec leurs geôliers. « J’avais le désir, dit Renoir, de montrer que même en temps de guerre, des combattants peuvent rester des hommes. » Le patriotisme reprend néanmoins le dessus quand les soldats Français et leurs alliés britanniques chantent la Marseillaise au milieu de pièce de théâtre quand Maréchal vient annoncer la libération de Douaumont. Le décalage entre le lieu et la solennité du chant renforce le sentiment de patriotisme de la scène.
     
     Les différents personnages cherchent à exprimer leur croyance profonde dans l’égalité et la fraternité, par-delà les clivages sociaux et les luttes fratricides et à montrer que « même en temps de guerre les combattants peuvent rester des hommes ». Pour certains cette fraternité préfigurait celle de la résistance. Les frontières semblent être alors une abstraction absurde.
     
     Si La grande illusion est un véritable plaidoyer pour la paix et pour la fraternité triomphant des classes et du nationalisme, le titre suggère pourtant que ces espoirs ne sont qu’illusoires et la gaieté qui émane parfois du film devient alors une dérision mélancolique.
     
    Richesse et ambivalence idéologique
    Si Roosevelt déclara : « Tous les démocrates du monde devraient voir ce film », en revanche Goebbels le désigna comme « l’ennemi cinématographique numéro un » et l’Italie de Mussolini le fit interdire. En France, il figura parmi les meilleurs recettes de 1937, la population souhaitant peut-être plus que jamais croire que la guerre était une grande illusion à l’image de Renoir qui expliquait ainsi le titre de son film : « La grande illusion est un titre qui m’a beaucoup charmé. Il n’a trouvé sa signification qu’après. D’ailleurs on ne voit le sens d’un film qu lorsqu’il est tourné. Mais il me semblait qu’il représentait bien que la guerre est une grande illusion. Ce film était pacifiste avant de démarrer. »
     
     L’ambivalence provient d’abord du titre qui donnera lieu à trois interprétations différentes. La première interprétation est nationale, Renoir se montrerait patriote. La seconde lecture serait pacifiste : les prisonniers sont correctement traités, les geôliers se montrent sensibles, les gardes-frontières ne tirent pas sur les deux évadés qui viennent de passer en Suisse et dans ce contexte un Français et une Allemande peuvent s’aimer. Enfin la dernière approche est idéologique car certes tous les personnages sont sympathiques et valorisés mais la lutte des classes n’en est pas démentie pour autant. Boeldieu est plus proche de Rauffenstein que de l’ouvrier Maréchal ou du banquier Rosenthal. Celui-ci va pourtant au Fouquet’s ou chez Maxim’s, mais il reste du monde des affaires, étranger à l’aristocratie. La guerre peut rapprocher des individus que tout séparait mais provisoirement. Ainsi Maréchal fait remarquer à De Boïeldieu : « Mais enfin vous ne pouvez rien faire comme tout le monde. 18 mois qu’on est ensemble et on s dit encore vous», ce à quoi ce dernier répond qu’il vouvoie sa femme et sa mère.
     
     La richesse idéologique du film tient dans son ambiguïté et pas seulement celle de son titre qui peut donc autant évoquer l’illusion de la paix et l’illusion de la guerre, une vision radicalement pessimiste ou plus optimiste. Ni la gauche, ni la droite ne sauraient le revendiquer, comme elles ont tenté de le faire. Le film fut applaudi de l’Humanité à l’Action Française et il fut accepté à gauche et à droite comme un chef d’œuvre, par le public et par la critique. La presse de gauche salua La grande illusion comme « une œuvre pacifiste qui militait en faveur du rapprochement entre les peuples » . Le film montrait alors que la véritable réalité de l’Histoire ne résidait pas dans les conflits entre nations mais dans la lutte des classes et que par conséquent la guerre n’avait pas de raison d’être. La grande illusion est alors celle selon laquelle la fraternité des combats signifierait la fin des antagonismes sociaux. « En somme chacun mourrait de sa maladie de classe si nous n’avions pas la guerre pour réconcilier tous les microbes. » A défaut d’antagonisme l’uniforme ne parvient pas à annihiler toute différence. Ainsi pour Maréchal :« Boeldieu … je l’aime bien, mais c’est pas la même éducation…y a un mur entre nous. » ou encore « décidément les gants, le tabac tout nous sépare. ». Pour Jeanson : « La dernière guerre n’est pas la dernière en date(…)Les personnages de Renoir, eux ,vivent, en pleine grande illusion. Et puis Renoir montre autre chose, il nous montre que la lutte des classes ne meurt pas à la guerre et que l’union sacrée est un abus de confiance ».
     
     Renoir en se souvenant de son passé d’ancien combattant a avant tout voulu nourrir l’œuvre de son pacifisme. Pour lui les « français de ce film sont de bons français et les Allemands de bons allemands. Il n’a pas été possible de prendre parti pour aucun de mes personnages. » Le film n’est d’ailleurs pas manichéen comme son sujet et l’ambiance qui régnait alors auraient pu l’y inviter à l’image de l’opposition qui divisait alors la France et l’Allemagne. A l’aube de la seconde guerre mondiale cette œuvre idéaliste est apparue comme une mise en garde. On retrouve dans son film toute l’ambivalence de la période de l’entre deux guerres. L’habileté du réalisateur est d’avoir confié les rôles principaux aux acteurs emblématiques du moment particulièrement bien définis et dirigés, de la raideur de Rauffenstein accentuée par sa minerve au bon sens de Maréchal qui correspond au français moyen d’alors : bourru au cœur d’or et au patriotisme indéfectible. Rosenthal témoigne quant à lui de l’assimilation réussie de la communauté juive au sein de la société française, au moment même où le Reich nazi professe l’antisémitisme. Boeïldieu symbolise une aristocratie en déliquescence, qui ne peut pas se reconnaître dans un monde où l’honneur semble tombé en désuétude. « Tout se démocratise » déplore-t-il ainsi. Et c’est cette amertume d’une aristocratie moribonde qui semble lier d’amitié les deux officiers, une amitié que De Boeïldieu explique ainsi : « Parce-que vous vous appelez Boeïldieu, officier de carrière dans l’armée française et parce-que je m’appelle Rauffenstein, officier de carrière dans l’armée allemande. »
     
     A la veille du second conflit mondial on peut aussi y déceler un certain antisémitisme et certains lieux communs : Rauuffenstein évoquant ainsi « La parole d’honneur d’un Rosenthal et celle d’un maréchal », ce à quoi Boïeldieu rétorque : « elle vaut la nôtre. » ou encore Maréchal disant, sur le ton de la colère certes : « d’abord j’ai jamais pu blairer les juifs. », une phrase qui prend une étrange résonance à cette période. Il le saluera ensuite d’un « au revoir, sale juif. » Les critiques de la Libération ont été choqués craignant de déceler un certain antisémitisme. « Nous ne devons pas juger ces personnages avec l’esprit de 1937 » écrivit Jeanson après la première. « Il serait encore faux de les juger avec celui de 1946, malgré le traumatisme des années de guerre et d’occupation nazie. » Rosenthal est par avance le frère ou le double du La Chesnaye de La règle du jeu. Rosenthal est ici un riche et complexe fils de banquier juif : « Né à Vienne , capitale de l’Autriche, d’une mère danoise et d’un père polonais, naturalisé français. » Ainsi comme l’a démontré François Garçon « l’esprit de Pétain-antisémitisme, anglophobie, racisme etc- se trouve dans le cinéma d’avant-guerre », citant ainsi La grande illusion. Rauffenstein estime encore que ce sont de « jolis cadeaux de la révolution Française ».
     
    Renoir se garde de ces leçons de morale. A la veille du second conflit mondial en laissant entendre que la guerre de 1914-1918 pourrait être la dernière Renoir adresse un message d’espoir et de fraternité qui fut donc très diversement accueilli et qui pourrait se résumer dans cette phrase de Rosenthal : « Les frontières ça se voit, c’est une invention des hommes, la nature s’en fout ». La guerre se rapproche pourtant inéluctablement et Renoir semble y faire implicitement référence par les paroles de Maréchal : « C’est pas la musique, c’est pas les instruments, c’est le bruit des pas, »des pas qui sont aux portes des frontières… Enfin la richesse n’est pas seulement idéologique, Renoir y faisant une nouvelle fois preuve de virtuosité dans sa réalisation mais aussi dans ses références, Dalio faisant penser à Chaplin comme dans la scène finale où sa démarche imite celle de Charlot.
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  • Annonce des nominations aux César 2013 en direct le 25 janvier 2013

    cinéma, César

    Vendredi 25 janvier prochain, à partir de 9H30, seront annoncées les nominations aux César 2013, au Fouquet's en direct duquel je serai et d'où je vous ferai donc un live tweet de ces nominations à suivre sur @moodforcinema  (http://twitter.com/moodforcinema ).

    Vous pourrez ensuite retrouver les nominations complètes et commentées sur ce blog et sur mon blog http://inthemoodforfilmfestivals.com .

     En attendant, retrouvez, ici, mon compte-rendu et le palmarès des Lumières qui préfigurent souvent celui des César.

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