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FESTIVAL DU CINEMA AMERICAIN DE DEAUVILLE 2018 - Page 4

  • Les membres du jury du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville présidé par Sandrine Kiberlain

    affiche du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018.jpg

    De cette édition 2018 du Festival du Cinéma Américain, nous connaissions d'ores et déjà :

    - la sublime affiche avec toujours les codes habituels que sont les couleurs de la bannière étoilée ( pont ici au sens figuré et au sens propre entre la Normandie et les Etats-Unis), l'évocation des planches, le voyage immobile auquel invite le festival, et une belle sensation d'ailleurs, de légèreté, de liberté, d'envol qui en émane,

    - le nom de la présidente du jury qui sera donc la comédienne, réalisatrice et chanteuse Sandrine Kiberlain (quel judicieux choix !). Ainsi est-elle présentée dans l'annonce du festival : 

    "Comédienne plébiscitée par des réalisateurs tels que Jacques Audiard, Stéphane Brizé, Alain Resnais, Claude Miller, André Téchiné, Benoît Jacquot, Jean-Paul Rappeneau, Nicole Garcia, Eric Rochant, Pascal Bonitzer, Pierre Salvadori ou encore Philippe Le Guay,
    Sandrine Kiberlain remporte le César du Meilleur espoir féminin en 1996 pour En avoir (ou pas) de Laetitia Masson, avant d’être distinguée en 2014 par le César de la Meilleure actrice pour son rôle dans 9 mois ferme d’Albert Dupontel.
    Après avoir dirigé le Jury de la Caméra d’Or du Festival de Cannes en 2017, elle présidera le Jury de la 44e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville."

    En bonus, en bas de cet article, je vous propose ma critique d'un de mes films préférés avec Sandrine Kiberlain, Mademoiselle Chambon de Stéphane Brizé tandis que son remarquable En guerre est actuellement à l'affiche (ma critique, en bas de cet article, pour une double raison puisque Stéphane Brizé sera également membre du jury).

    Nous savons en effet désormais que Sandrine Kiberlain sera accompagnée de :

    Sabine AZEMA

    Comédienne

    Alex BEAUPAIN

    Auteur-compositeur-interprète

    Leila BEKHTI

    Comédienne

    Stéphane BRIZÉ

    Réalisateur & scénariste

    Sara GIRAUDEAU

    Comédienne & réalisatrice

    Xavier LEGRAND

    Réalisateur, scénariste & comédien

    Pierre SALVADORI

    Réalisateur, scénariste & comédien

    Leïla SLIMANI

    Romancière

    Plus que jamais cette année, je vous ferai vivre le Festival en direct ici, sur http://inthemoodforcinema.com et http://inthemoodforfilmfestivals.com et sur mes réseaux sociaux, sur twitter (@Sandra_Meziere et @moodfdeauville), sur Facebook (http://facebook.com/inthemoodfordeauville et http://facebook.com/inthemoodforcinema) et sur Instagram (@sandra_meziere).

    Vous pourrez également me retrouver dans la presse chaque jour pendant le festival, je vous en dirai bientôt plus...

    En partenariat avec le CID, je vous fais également gagner ici pass et invitations pour le festival.

    Le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018 aura lieu du 31 août au 9 septembre, au CID.

    En attendant, retrouvez mon compte rendu du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017, ici.

    Critique de MADEMOISELLE CHAMBON

    chambon.jpg

    Cela pourrait se résumer en une phrase : Jean (Vincent Lindon), maçon, bon mari et père de famille, croise la route de la maîtresse d'école de son fils, Mademoiselle Chambon (Sandrine Kiberlain) ;  leurs sentiments réciproques vont s'imposer à eux. Enfin non, justement, cela ne se résume pas en une phrase parce que tout ce qui importe ici réside ailleurs que dans les mots, même si ce film est inspiré de ceux du roman d'Eric Holder.

    Les mots sont impuissants à exprimer cette indicible évidence. Celle d'un regard qui affronte, esquive, tremble, vacille imperceptiblement. Celle d'une lèvre dont un rictus trahit un trouble ou une blessure. Celle d'une rencontre improbable mais impérieuse. Entre un homme qui ne sait pas manier les mots (la preuve, c'est son fils qui lui apprend ce qu'est le complément d'objet direct) et vit du travail de ses mains et une femme dont c'est le métier que de manier les mots, les apprendre. Lui construit des maisons, elle déménage sans cesse. Lui est ancré dans la terre, elle est évanescente. Il a un prénom, elle est avant tout mademoiselle. Lui a un lien douloureux et charnel avec son père, ses parents à elle ne lui parlent que par téléphone interposé et pour lui faire l'éloge de sa sœur. Et pourtant, et justement : l'évidence.  La musique va alors devenir le langage qui va cristalliser leurs émotions, et les sanglots longs des violons (pas de l'automne, comme ceux de Verlaine, mais ici du printemps, avec une langueur plus mélancolique que monotone) exprimer la violence de leurs irrépressibles sentiments.

    Comme dans le magnifique « Je ne suis pas là pour être aimé »,  on retrouve cette tendre cruauté et cette description de la province, glaciale et intemporelle. Ces douloureux silences. Cette sensualité dans les gestes chorégraphiés, déterminés et maladroits. Cette révolte contre la lancinance de l'existence. Et ce choix face au destin. Cruel. Courageux ou lâche. (Magnifique scène de la gare dont la tension exprime le combat entre ces deux notions, la vérité étant finalement, sans doute, au-delà, et par un astucieux montage, Stéphane Brizé en exprime toute l'ambivalence, sans jamais juger ses personnages...). On retrouve aussi cet humour caustique et cette mélancolie grave, notamment dans la scène des pompes funèbres qui résume toute la tendresse et la douleur sourdes d'une existence et qui fait écho à celle de la maison de retraite dans « Je ne suis pas là pour être aimé. »

     Mais ce film ne serait pas ce petit bijou de délicatesse sans l'incroyable présence de ses acteurs principaux, Vincent Lindon d'abord, encore une fois phénoménal, aussi crédible en maçon ici qu'en avocat ailleurs. Son mélange de force et de fragilité, de certitudes et de fêlures, sa façon maladroite et presque animale de marcher, de manier les mots, avec parcimonie, sa manière gauche de tourner les pages ou la manière dont son dos même se courbe et s'impose, dont son regard évite ou affronte : tout en lui nous faisant oublier l'acteur pour nous mettre face à l'évidence de ce personnage.  Et puis Sandrine Kiberlain, rayonnante, lumineuse, mais blessée qui parvient à faire passer l'émotion sans jamais la forcer. Aure Atika, qui interprète ici l'épouse de Vincent Lindon, est, quant à elle, absolument méconnaissable, et d'une sobriété remarquable et étonnante. Sans doute faut-il aussi une direction d'acteurs d'une précision, d'une sensibilité rares pour arriver à une telle impression d'évidence et de perfection ( la preuve, les seconds rôles sont d'ailleurs tout aussi parfaits).

    Une histoire simple sur des gens simples que Stéphane Brizé (avec la complicité de Florence Vignon, déjà co-scénariste du très beau « Le bleu des villes ») compose avec dignité  dans un film épuré, sensible qui fait de ses personnages des héros du quotidien emprisonnés dans un fier et douloureux silence (résumé par le dernier plan d'une belle luminosité derrière les barreaux d'une fenêtre ). Un film qui, encore une fois, rappelle le cinéma de Claude Sautet (notamment par l'utilisation du violon et de la musique comme éléments cristallisateurs qui rappellent « Un cœur en hiver » mais aussi par la sublimation d'une « histoire simple ») qui, tout en « faisant aimer la vie » et la poésie des silences, en souligne toute la quotidienne et silencieuse beauté, cruelle et dévastatrice.

    Critique de EN GUERRE de Stéphane Brizé

    En guerre de Stéphane Brizé - critique.jpg

    Aux premiers jours du Festival de Cannes, c’était LE film dont il était impensable qu’il ne soit pas au palmarès de cette 71ème édition, la projection officielle s’étant achevée par une standing ovation de 15 minutes. Vincent Lindon était en effet largement pressenti pour le prix d’interprétation (c’était certes avant la projection de Dogman et la prestation remarquable de Marcello Fonte qui a finalement reçu ce prix de la part du jury présidé par Cate Blanchett), un prix qu’il aurait alors reçu pour la deuxième fois à Cannes et pour la deuxième fois pour un film de Stéphane Brizé puisque son rôle dans La loi du marché  lui avait valu le prix d’interprétation du Festival de Cannes 2015. Le film est reparti sans un prix  (qu’il aurait indéniablement mérité), néanmoins la projection officielle et la conférence de presse auxquelles j’ai eu le plaisir d’assister restent parmi les grands moments de ce Festival de Cannes 2018.

    Vincent Lindon Stéphane Brizé 7.JPG

    Synopsis : Malgré de lourds sacrifices financiers de la part des salariés et un bénéfice record de leur entreprise, la direction de l’usine Perrin Industrie décide néanmoins la fermeture totale du site. Accord bafoué, promesses non respectées, les 1100 salariés, emmenés par leur porte‑parole Laurent Amédéo (Vincent Lindon), refusent cette décision brutale et vont tout tenter pour sauver leur emploi.

    Stéphane Brizé, avec ce sujet qui aurait pu être rugueux et même rébarbatif, réalise un film prenant de la première à la dernière seconde. La tension monte d'un cran après La loi du marché comme si le vigile du film en question avait décidé de partir au combat. Beaucoup plus en colère et résolu est ce nouveau personnage de représentants des salariés en lutte incarné par Vincent Lindon que Brizé filme là aussi au plus près comme dans La loi du marché, là aussi souvent de dos, mais cette fois un dos fier et combattif quand celui du personnage qu’il incarnait dans cet autre film était constamment courbé.

    Stéphane Brizé a réalisé En Guerre pour comprendre ce qu’il y a derrière les images des médias qui témoignent de la violence à l’occasion de plans sociaux, pour comprendre les raisons du surgissement de cette violence. Le style documentaire, documentaire  de guerre même, auquel le film emprunte constamment, place d’emblée le spectateur au cœur du combat, la caméra l’encerclant, l’enfermant même, ne laissant pas aux salariés (et aux spectateurs !) le temps de respirer.

    Brizé nous immerge au cœur de l’action là où les médias instaurent une distance, ne prenant pas le temps de savoir ce qui se cache derrière ce qu’ils (dé)montrent avec plus ou moins d’objectivité.  Le film commence et s’achève ainsi par un reportage de BFM TV qui interprète et dramatise à outrance, ou à l’inverse traite avec une froide indifférence des situations humaines terribles. Les derniers plans en sont d’autant plus glaçants. La remarquable musique de Bertrand Blessing d'une puissance rare, qui épouse la colère et les grondements des salariés, place le spectateur au cœur du combat dès les premiers plans. En Guerre a  ainsi été tourné en seulement 23 jours, ce qui contribue aussi à ce sentiment d’urgence, de course contre le temps, de lutte sans répit.

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     Vincent Lindon est une nouvelle fois d’une intensité et d’une implication exceptionnelles et on n'imagine guère qui mieux que lui aurait pu incarner cet homme pour qui ce combat est une question d'honneur et même une raison de vivre.  Stéphane Brizé collabore pour la 4ème fois avec lui après Mademoiselle Chambon, Quelques heures de printemps et La Loi du marché. Cette fois, il incarne un homme plus bruyant, résistant alors que ses précédents personnages dans les films de Stéphane Brizé subissaient davantage et étaient surtout silencieux. Ainsi, dans le petit bijou de délicatesse qu’est Mademoiselle Chambon, son mélange de force et de fragilité, de certitudes et de fêlures, sa façon maladroite et presque animale de marcher, de manier les mots, avec parcimonie, sa manière gauche de tourner les pages ou la manière dont son dos même se courbait et s'imposait, dont son regard évitait ou affrontait : tout en lui nous faisant oublier l'acteur pour nous mettre face à l'évidence de ce personnage. Ici, il est entouré d’acteurs non professionnels, en première ligne du combat, et il est aussi bluffant que dans ces rôles précédemment évoqués, plus effacés. Cette fois, c’est un homme constamment en colère, dévoré par son engagement, sa rage de défendre et de résister.

    Stéphane Brizé et son co-scénariste Olivier Gorce ont rencontré énormément de gens pour bien appréhender tous les rouages de ces situations : ouvriers,  DRH,  chefs d’entreprises, avocats spécialisés dans la défense des salariés ou des intérêts des entreprises. Et cela se ressent tant les discours des uns et des autres sont crédibles, précis, criants de vérité, ce qui permet aussi d’éviter tout manichéisme, et ce qui donne encore plus de force au propos.  Certaines joutes verbales nous font oublier qu’il s’agit d’une fiction tant cela sonne vrai.

    Dialogues précisément écrits, plans séquences époustouflants, musique d’une puissance saisissante, interprétation et direction d’acteurs remarquables, tout cela concourt à ce film d'une force rare qui nous met sous tension de la première à la dernière seconde. Une démonstration implacable. À chacun de ses films, Brizé au-delà des réalités sociales qu'ils reflètent dresse le portrait de personnages qui nous accompagnent bien après le générique de fin.  Et cet Amédéo restera sans aucun doute dans nos mémoires de cinéphiles, de même que ce dénouement qui nous saisit et nous laisse KO d’émotion a contrario de l’analyse clinique de la chaîne d’information qui le relate. Bouleversant.

    Extraits de la conférence de presse

    Vincent Lindon Stéphane Brizé 1.JPG

    Stéphane Brizé : 

    "On amassé une matière du réel très importante pour construire la parole  la plus honnête et objective possible."

    "Le film emprunte  à la dramaturgie du documentaire et surtout pas du reportage puisque la dramaturgie éclaire ce que le reportage ne montre pas. Je ne comprends pas pourquoi on ferme des entreprises rentables en France. La fiction va remplir les trous béants que le reportage ne remplit pas car il ne prend pas le temps".

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    Vincent Lindon :

      "Convoquer ce film à Cannes c'est faire de la politique, c'est montrer qu'on peut aussi éveiller, prévenir, informer, de ce qui passe dans le monde. " 

    "Je suis fier de pouvoir essayer d'aider des gens qui sont plus en difficulté ou en faiblesse que moi. Il y a toujours une tendance de dire aux gens plus puissants "ce n'est pas à toi de t'en mêler".

    "Ma passion c'est le gens. J'aime discuter. Les plus grands musées, les plus grands livres, les plus grands voyages, je les fais en étant auprès des gens."

    "Je n'aime que les gens qui font, qui agissent, qui font avancer le monde. »

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  • Concours - Gagnez vos pass pour le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018

     

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    Avec le mois de juin retentissent comme chaque année les premières annonces concernant la prochaine édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Cette 44ème édition aura ainsi lieu du 31 août au 9 septembre. La présidente du jury sera la comédienne Sandrine Kiberlain, voilà déjà une belle promesse pour cette édition 2018 (à cette occasion, je vous propose ma critique de Mademoiselle Chambon de Stéphane Brizé, à lire ici).

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    Comme chaque année depuis une vingtaine d'années, j'aurai le plaisir de suivre le festival de l'ouverture à la clôture. Ce festival du cinéma américain, celui où commença pour moi cette belle histoire d'amour avec les festivals de cinéma, reste mon festival de prédilection. Il reste pour moi incomparable grâce à son atmosphère conviviale et chaleureuse, la diversité de ses projections, subtile alchimie entre cinéma indépendant, hommages, blockbusters américains, Docs de l'oncle Sam, prix littéraire, prix d'Ornano-Valenti (qui récompense un scénario de film français)..., grâce aussi au lieu idyllique dans lequel il se déroule, Deauville la mélancolique majestueuse, et grâce à la somptueuse  salle qui lui sert d'écrin, le CID.

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    Du cinéphile le plus exigeant au « simple » amateur de cinéma, tout le monde peut y trouver son bonheur. Un moment unique pour tous les amoureux de cinéma : telle est d'ailleurs la judicieuse devise du Festival du Cinéma Américain de Deauville qui figure chaque année sur son affiche.

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    Plus que jamais cette année, je vous ferai vivre le festival de l'intérieur, ici, sur mon blog entièrement consacré à Deauville, Inthemoodfordeauville.com, sur Inthemoodforfilmfestivals.com également avec sur ces derniers comme chaque année le compte rendu complet et détaillé du festival et en amont toutes les informations sur celui-ci, mais aussi bien sûr sur mes réseaux sociaux, sur mon compte twitter principal (@Sandra_Meziere), sur mon compte twitter consacré à Deauville (@moodfdeauville), sur mon compte Instagram (@sandra_meziere) et sur la page Facebook d'Inthemoodfordeauville.com (http://facebook.com/inthemoodfordeauville) et sur celle d'Inthemoodforcinema.com (http://facebook.com/inthemoodforcinema). En partenariat avec le CID, j'aurai le plaisir, comme chaque année également, de vous faire gagner 36 pass journaliers et deux invitations pour la cérémonie de clôture.

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    Pour tout savoir sur le festival, je vous encourage ainsi à suivre les réseaux sociaux du CID ( son Instagram, son compte twitter et sa page Facebook) et si vous voulez d'ores et déjà réserver votre pass public, vous pouvez le faire sur le site internet du CID dont la billetterie se trouve ici. Pour avoir toutes les informations sur le festival, vous pouvez aussi suivre son site officiel (et y trouver toutes les informations nécessaires pour vous y accréditer si vous êtes "professionnel de la profession"), son Facebook, son Instagram, son Twitter.

    Comme chaque année, sur la magnifique affiche récemment dévoilée, nous retrouvons les codes habituels que sont les couleurs de la bannière étoilée, pont ici au sens figuré et au sens propre entre la Normandie et les Etats-Unis, l'évocation des planches, le voyage immobile auquel invite le festival, et une belle sensation d'ailleurs, de légèreté, de liberté, d'envol qui en émane.

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    L'édition 2017 avait aussi une saveur toute particulière pour moi puisque j’ai eu le plaisir d’y dédicacer mon premier roman L’amor dans l’âme (dont un chapitre se déroule d’ailleurs dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville) et mon recueil de 16 nouvelles sur les festivals de cinéma Les illusions parallèles (dont deux nouvelles se déroulent dans le cadre du festival en question), une dédicace qui a eu lieu à l’hôtel Barrière Le Normandy, là où furent tourner de mémorables scènes du chef-d’œuvre de Claude Lelouch Un homme et une femme, un lieu et un film dont je parle d’ailleurs aussi dans les livres en question. La mise en abyme était donc parfaite. Etrange, déroutante, réjouissante aussi. L’occasion de belles rencontres (au premier rang desquelles Caroline la libraire de l’incontournable librairie deauvillaise Jusqu’aux lueurs de l’aube,  cet article est pour moi l'occasion de la remercier à nouveau pour son soutien -vous pouvez d’ailleurs toujours y trouver les livres en question-, de même que le CID et la Mairie de Deauville pour l'écho donné à cette dédicace).

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    Comme chaque année, l'an passé, la compétition (14 films étaient en lice) nous permettait de dresser un état des lieux de l’Amérique contemporaine. En 2016, le festival avait récompensé du Grand Prix Brooklyn Village, huitième film d’Ira Sachs. En VO, le film s’intitule Little Men, et s’il désigne les enfants, ces « petits hommes » désignent aussi les adultes du film, tels qu’ils sont dans le regard de leurs enfants, ou tels que chaque adulte reste finalement à jamais, portant simplement le masque de l’adulte mais demeurant aussi perdu, écartelé, et parfois démuni devant les difficultés de l’existence. Un film pudique, délicat, sensible avec des personnages humains, pas des super-héros mais des êtres faillibles et attachants écrits avec une extrême délicatesse, nuancés comme la vie.

    Je pourrais en dire tout autant du magnifique The Rider de Chloé Zhao couronné du Grand Prix 2017 qui illustrait une des thématiques récurrentes de cette édition : la difficulté de remonter en selle après un drame. La plupart des personnages des films en compétition de l'an passé étaient en effet hantés par un drame ou la mort, au propre comme au figuré, et en quête : de leur identité, d’un ailleurs, d’un sursaut. Des personnages en quête de repères.  Ce sont d’ailleurs davantage les personnages de cette édition 2017 qui nous restent en mémoire que les scénarii des films, des personnages qui semblent  reliés par le fil invisible d’une douleur et d’une perte indicibles : l’inconsolable fantôme C (A ghost story), les pères et fils Bill et Wes Palet (The Bachelors) et leur deuil difficilement surmontable, le jeune Frankie (Beach Rats) en quête d’identité alors que son père est à l’agonie, Jerod ( Blueprint) lui aussi en quête d’identité après le décès de son meilleur ami, la naïve et bienveillante Katie (Katie says Goodbye ), la jeune orpheline Mary de Marc Webb, Dayveon dans Stupid things de Amman Abbasi, sans oublier les deux frères de Gook, Eli et Daniel eux aussi rudement éprouvés… Des personnages attachants broyés par la vie qui, au dénouement des films, bien souvent partiront pour prendre un nouveau départ. Comme si la solution était ailleurs. Loin de cette Amérique blessée portant les plaies béantes de la violence, de l’intolérance, du racisme.

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    Plus que des fictions, les films en lice étaient souvent le témoignage d’une réalité âpre. Ainsi, lors de la présentation de Blueprint, le réalisateur nous a expliqué que le film était dédié à Curtis Posey, un des acteurs présent dans le film et décédé quelques mois plus tôt lors d’un règlement de compte entre gangs. «Nous avons tourné ce film dans le South Side de Chicago qui fait aujourd’hui les gros titres à cause du nombre de meurtres. On compte aujourd’hui soixante meurtres par mois. Nous avons tourné dans le ventre de la bête. Et pour vous donner une idée de la situation tragique dans laquelle nous sommes actuellement, depuis que le film a été tourné, nous avons perdu un des acteurs du film», avait-il ainsi déclaré. 

    Ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017 nous dressait ainsi le portrait d’une Amérique déboussolée, sans doute a fortiori après l’élection à sa tête d’un personnage déroutant (euphémisme). Au programme, ainsi, l'an passé, la violence subie par les différentes communautés ou entre communautés qui se replient sur elles-mêmes. Une Amérique communautaire en proie à la violence.

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    Le Festival de Deauville plus que jamais se revendique et se différencie comme le révélateur et l’éclaireur du cinéma indépendant et des jeunes artistes, nous donnant à voir une autre Amérique, moins flamboyante que ce que laissaient autrefois voir les blockbusters qui y étaient projetés, avec la bannière étoilée flottant fièrement dans l’air au dénouement. Plus que jamais, en 2017, le cinéma nous dévoilait l’envers du décor de l’American dream, et même son échec. Une Amérique qui n’est pas un Eldorado mais au contraire une prison de violence dont les personnages (souvent attachants mais broyés par l’existence) ne rêvent que de s’échapper. Une Amérique pétrie de contrastes et contradictions dont les enfants doivent bien souvent renoncer à leurs rêves pour continuer à avancer. Des enfants confrontés très tôt à des responsabilités d’adultes, délaissés par des parents immatures, à l’image de cette Amérique qui abandonne ceux qu’elle a enfantés, ces rêveurs d’hier confrontés à la rude réalité, à leurs châteaux de verre qui ne sont que mirages ou qui s’écroulent pour reprendre le titre du splendide film de clôture. Si les films présentés en avant-première se distinguaient par leur diversité (de thèmes, de décors, d’époques), ils mettaient souvent en avant le courage face à l’adversité, des destins hors du commun. 

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    Cliquez ici pour lire mon compte rendu complet du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017 avec le compte rendu de tous les films en compétition, des avant-premières et des hommages dont vous trouverez quelques-uns de mes clichés ci-dessous.

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    Photos ci-dessus ©  Sandra Mézière

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    Photo ci-dessus © Dominique Saint

    Si vous voulez venir à Deauville, retrouvez également, ici, toutes mes bonnes adresses d'hôtels et restaurants. Vous en trouverez également de nombreuses sur mes comptes Instagram @sandra_meziere et @leshotelsdeluxe avec, également, de nombreux clichés de Deauville qui devraient vous inciter à venir découvrir le festival et la ville si vous ne les connaissez pas encore.

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    Dans ma rubrique "bonnes adresses", retrouvez notamment, le compte rendu de mon séjour au Royal Barrière pendant le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017, hôtel partenaire officiel du festival.

    Retrouvez également notamment mon avis sur la résidence premium Pierre et vacances récemment ouverte et inaugurée.

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    Dans la rubrique "bonnes adresses", vous trouverez également de nombreux restaurants comme La Cantine de Deauville, meilleure brasserie de Deauville au sujet de laquelle vous pourrez retrouver mon article détaillé, ici.

    CONCOURS : GAGNEZ VOS PASS POUR LE FESTIVAL DU CINEMA AMERICAIN DE DEAUVILLE 2018

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    Venons-en maintenant à l'édition 2018 pour laquelle je vous propose aujourd'hui de remporter 14 premiers pass, en partenariat avec le CID. Pour cela, comme chaque année, un premier concours  qui nécessitera un peu de temps et de recherches afin que soient gagnants de ces pass les vrais passionnés de cinéma et non les experts en concours en tous genres. 

    Avant de participer, assurez-vous d'être disponibles pendant le festival. Envoyez vos réponses à inthemoodforfilmfestivals@gmail.com avant le 15 juillet 2018 à minuit avec, pour intitulé de votre email, "Concours Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018". Merci également d'indiquer votre nom et prénom (pas de pseudo). Un autre concours sera mis en ligne après le 15 juillet pour vous faire gagner d'autres pass. Si vous n'êtes pas disponibles aux dates pour lesquelles vous aurez gagné un pass il ne sera pas possible de changer. Vous pourrez néanmoins tenter votre chance au concours suivant. 22 autres pass seront mis en jeu ultérieurement ainsi que les invitations pour la clôture.

    Si vous voulez savoir à quoi vous donnent accès ces pass journaliers d'une valeur unitaire de 35 euros, rendez-vous ici sur le site officiel du festival.

    Le lot 1 sera décerné à la personne ayant obtenu le maximum de bonnes réponses (voire toutes les réponses si une personne a trouvé toutes les bonnes réponses) et ainsi de suite. Dans le cas où plusieurs personnes auraient trouvé les bonnes réponses, les deux dernières questions me permettront de départager les gagnants.

    1er lot 

    3 pass pour le premier week-end du festival et le premier lundi : 1 pour le samedi 1er septembre, 1 pour le dimanche 2 septembre, 1 pour le lundi 3 septembre

    2ème lot

    3 pass pour le deuxième week-end du festival : 1 pour le vendredi 7 septembre, 1 pour le samedi 8 septembre, 1 pour le dimanche 9 septembre

    3ème lot

    3 pass : 1 pour le lundi 3 septembre, 1 pour le mardi 4 septembre, 1 pour le mercredi 5 septembre

    4ème lot 

    2 pass : un pass pour le jeudi 6 et un pour le vendredi 7 septembre

    5ème lot

    1 pass pour le samedi 1er septembre

    6ème lot

    1 pass pour le dimanche 2 septembre

    7ème lot

    1 pass pour le mardi 4 septembre

    QUESTIONS

    Des indices supplémentaires vous seront donnés sur mes comptes Instagram @sandra_meziere et sur la page Facebook d'Inthemoodfordeauville.com.

    Question n°1 : 

    Laquelle ou lesquelles parmi ces quatre personnalités a/ont son/leurs nom(s) immortalisé(s) sur les célèbres planches de Deauville ?

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    Question n°2 :

    Quelques initiales et des chiffres pour deviner le nom d'un classique du cinéma américain :

    C.C/ H.H/JJ/0.6.9.1

    Quel est le film auquel font référence ces lettres et chiffres ?

    Question n°3 : 

    Quel est le titre de ce film (lié à l'histoire du Festival du Cinéma Américain de Deauville ) ?

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    Question n °4 :

    En quelle année ce film fut-il présenté au Festival du Cinéma Américain de Deauville et quel est le titre de ce film ?

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    Question n°5 :

    Quel prix ce film a-t-il obtenu au Festival du Cinéma Américain de Deauville, en quelle année et quel est son titre ?

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    Question n°6 :

    Qui est-ce ? Quel prix a-t-il reçu au Festival du Cinéma Américain de Deauville et en quelle année ?

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    Question n°7 : 

    En quelle année le Festival du Cinéma Américain de Deauville eut-il lieu pour la première fois au CID et combien de spectateurs la salle peut-elle contenir ?

    Question n°8 :

    De quel excellent film américain cette image est-elle extraite ?

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    Question n°9 :

    Pourquoi souhaitez-vous assister au Festival du Cinéma Américain de Deauville ? (Cette question est obligatoire même si vous n'avez pas réussi à répondre à toutes les questions précédentes et est simplement destinée à départager d'éventuels gagnants ayant toutes les bonnes réponses ou le même nombre de bonnes réponses et d'éviter les réponses automatiques de sites de concours. )

    Question n°10 : 

    Quel est votre film (américain) préféré ? (Cette question est obligatoire même si vous n'avez pas réussi à répondre à toutes les questions précédentes et est simplement destinée à départager d'éventuels gagnants ayant toutes les bonnes réponses ou le même nombre de bonnes réponses et d'éviter les réponses automatiques de sites de concours. Bien sûr, vos goûts ne seront pas jugés. Seule compte la passion du cinéma... ).

    Amusez-vous bien ! Prenez votre temps pour répondre : vous avez jusqu'au 15 juillet à minuit avant que 22 autres pass soient mis en jeu. Et si vous ne trouvez pas toutes les bonnes réponses, rassurez-vous, chaque année, rares sont ceux qui font un carton plein. Bonne chance !

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  • Sandrine Kiberlain : présidente du jury du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

     

    affiche du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018.jpg

    En même temps que nous découvrons la sublime affiche du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018 (avec toujours les codes habituels que sont les couleurs de la bannière étoilée, pont ici au sens figuré et au sens propre entre la Normandie et les Etats-Unis, l'évocation des planches, le voyage immobile auquel invite le festival, et une belle sensation d'ailleurs, de légèreté, de liberté, d'envol qui en émane), nous apprenons ainsi le nom de la présidente du jury qui sera donc la comédienne, réalisatrice et chanteuse Sandrine Kiberlain (quel judicieux choix !). Ainsi est-elle présentée dans l'annonce du festival : 

    "Comédienne plébiscitée par des réalisateurs tels que Jacques Audiard, Stéphane Brizé, Alain Resnais, Claude Miller, André Téchiné, Benoît Jacquot, Jean-Paul Rappeneau, Nicole Garcia, Eric Rochant, Pascal Bonitzer, Pierre Salvadori ou encore Philippe Le Guay,
    Sandrine Kiberlain remporte le César du Meilleur espoir féminin en 1996 pour En avoir (ou pas) de Laetitia Masson, avant d’être distinguée en 2014 par le César de la Meilleure actrice pour son rôle dans 9 mois ferme d’Albert Dupontel.
    Après avoir dirigé le Jury de la Caméra d’Or du Festival de Cannes en 2017, elle présidera le Jury de la 44e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville."

    Plus que jamais cette année, je vous ferai vivre le Festival en direct ici, sur http://inthemoodfordeauville.com et http://inthemoodforfilmfestivals.com et sur mes réseaux sociaux, sur twitter (@Sandra_Meziere et @moodfdeauville), sur Facebook (http://facebook.com/inthemoodfordeauville et http://facebook.com/inthemoodforcinema) et sur Instagram (@sandra_meziere). Très bientôt, en partenariat avec le CID, je vous ferai également gagner ici pass et invitations pour le festival.

    En attendant, en bonus, je vous propose ma critique d'un de mes films préférés avec Sandrine Kiberlain, Mademoiselle Chambon de Stéphane Brizé tandis que son remarquable En guerre est actuellement à l'affiche. Je vous en parlerai très bientôt dans mon compte rendu du Festival de Cannes.

    Le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018 aura lieu du 31 août au 9 septembre, au CID. En attendant, retrouvez mon compte rendu du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017, ici.

    Critique de MADEMOISELLE CHAMBON

    chambon.jpg

    Cela pourrait se résumer en une phrase : Jean (Vincent Lindon), maçon, bon mari et père de famille, croise la route de la maîtresse d'école de son fils, Mademoiselle Chambon (Sandrine Kiberlain) ;  leurs sentiments réciproques vont s'imposer à eux. Enfin non, justement, cela ne se résume pas en une phrase parce que tout ce qui importe ici réside ailleurs que dans les mots, même si ce film est inspiré de ceux du roman d'Eric Holder.

    Les mots sont impuissants à exprimer cette indicible évidence. Celle d'un regard qui affronte, esquive, tremble, vacille imperceptiblement. Celle d'une lèvre dont un rictus trahit un trouble ou une blessure. Celle d'une rencontre improbable mais impérieuse. Entre un homme qui ne sait pas manier les mots (la preuve, c'est son fils qui lui apprend ce qu'est le complément d'objet direct) et vit du travail de ses mains et une femme dont c'est le métier que de manier les mots, les apprendre. Lui construit des maisons, elle déménage sans cesse. Lui est ancré dans la terre, elle est évanescente. Il a un prénom, elle est avant tout mademoiselle. Lui a un lien douloureux et charnel avec son père, ses parents à elle ne lui parlent que par téléphone interposé et pour lui faire l'éloge de sa sœur. Et pourtant, et justement : l'évidence.  La musique va alors devenir le langage qui va cristalliser leurs émotions, et les sanglots longs des violons (pas de l'automne, comme ceux de Verlaine, mais ici du printemps, avec une langueur plus mélancolique que monotone) exprimer la violence de leurs irrépressibles sentiments.

    Comme dans le magnifique « Je ne suis pas là pour être aimé »,  on retrouve cette tendre cruauté et cette description de la province, glaciale et intemporelle. Ces douloureux silences. Cette sensualité dans les gestes chorégraphiés, déterminés et maladroits. Cette révolte contre la lancinance de l'existence. Et ce choix face au destin. Cruel. Courageux ou lâche. (Magnifique scène de la gare dont la tension exprime le combat entre ces deux notions, la vérité étant finalement, sans doute, au-delà, et par un astucieux montage, Stéphane Brizé en exprime toute l'ambivalence, sans jamais juger ses personnages...). On retrouve aussi cet humour caustique et cette mélancolie grave, notamment dans la scène des pompes funèbres qui résume toute la tendresse et la douleur sourdes d'une existence et qui fait écho à celle de la maison de retraite dans « Je ne suis pas là pour être aimé. »

     Mais ce film ne serait pas ce petit bijou de délicatesse sans l'incroyable présence de ses acteurs principaux, Vincent Lindon d'abord, encore une fois phénoménal, aussi crédible en maçon ici qu'en avocat ailleurs. Son mélange de force et de fragilité, de certitudes et de fêlures, sa façon maladroite et presque animale de marcher, de manier les mots, avec parcimonie, sa manière gauche de tourner les pages ou la manière dont son dos même se courbe et s'impose, dont son regard évite ou affronte : tout en lui nous faisant oublier l'acteur pour nous mettre face à l'évidence de ce personnage.  Et puis Sandrine Kiberlain, rayonnante, lumineuse, mais blessée qui parvient à faire passer l'émotion sans jamais la forcer. Aure Atika, qui interprète ici l'épouse de Vincent Lindon, est, quant à elle, absolument méconnaissable, et d'une sobriété remarquable et étonnante. Sans doute faut-il aussi une direction d'acteurs d'une précision, d'une sensibilité rares pour arriver à une telle impression d'évidence et de perfection ( la preuve, les seconds rôles sont d'ailleurs tout aussi parfaits).

    Une histoire simple sur des gens simples que Stéphane Brizé (avec la complicité de Florence Vignon, déjà co-scénariste du très beau « Le bleu des villes ») compose avec dignité  dans un film épuré, sensible qui fait de ses personnages des héros du quotidien emprisonnés dans un fier et douloureux silence (résumé par le dernier plan d'une belle luminosité derrière les barreaux d'une fenêtre ). Un film qui, encore une fois, rappelle le cinéma de Claude Sautet (notamment par l'utilisation du violon et de la musique comme éléments cristallisateurs qui rappellent « Un cœur en hiver » mais aussi par la sublimation d'une « histoire simple ») qui, tout en « faisant aimer la vie » et la poésie des silences, en souligne toute la quotidienne et silencieuse beauté, cruelle et dévastatrice.

  • Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018 : premières informations

    Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017 compte rendu.png

    Le festival cinématographique qui est pour moi l'incontournable et le plus cher à mon cœur, le Festival du Cinéma Américain de Deauville, en 2018, aura lieu du 31 août au 9 septembre au CID de Deauville. Ce sera sa 44ème édition.

    En attendant de partager ici les premières annonces concernant cette édition, retrouvez :

    Mon compte rendu de l'édition 2017 du Festival du Cinéma Américain de Deauville :

     

    Festival du Cinéma Américain de Deauville 2017 compte rendu.png

     

    Le récit de mon séjour à l'hôtel Barrière Le Royal de Deauville pendant le 43ème Festival du Cinéma Américain :

    Hôtel Barrière Le Royal de Deauville.png

     Retrouvez ce même article sur mes autres blogs http://inthemoodfordeauville.com et http://inthemoodforfilmfestivals.com.