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  • Avant-première – Critique de « Lluvia » (la pluie) de Paula Hernandez : parenthèse rayonnante

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    Ma dernière critique avant de voguer vers d’autres horizons (mais rassurez-vous, ou pas, avant de revenir le mois prochain) sera celle d’un film argentin… et non des moindres.

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    Synopsis : Depuis trois jours la pluie tombe inlassablement sur Buenos Aires. Alma (Valeria Bertuccelli) est bloquée dans les embouteillages. Roberto, (Ernesto Alterio) qu’elle ne connaît pas, va se réfugier dans sa voiture. Presque par effraction.   Les routes de ces deux êtres solitaires et vulnérables vont se croiser à un moment où ils sont l’un et l’autre en quête de réponses. Une rencontre fortuite qui va bouleverser le cours des événements.

    « LLuvia » c’est la grande et belle surprise de cet été. Dès les premiers plans la caméra caressante de Paula Hernandez qui enlace ses personnages avec beaucoup de chaleur, de douceur, d’empathie nous entraîne avec  eux avec force et subtilité. Leurs portraits se dessinent par petites touches, la caméra glisse sur certains gestes sans jamais forcer notre regard comme ce test de grossesse acheté furtivement ou cette scène de l’hôpital où Roberto se trompe de père.  Par le décor, par un geste Paul Hernandez nous suggère tout ce qu’ils ne disent pas et use de toutes les potentialités du hors champ et du bord cadre avec beaucoup de pudeur pour donner un caractère faussement anodin à l’essentiel, comme deux mains qui se touchent fugacement.

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    Comme dans les films de Claude Sautet dans lesquels les scènes de pluie accélèrent toujours le cours des événements, la pluie, inexorable et inlassable, qui s’abat sur Buenos Aires fait écho aux émotions qui envahissent Alma et Roberto et va ainsi les rapprocher. Encerclés par la pluie, par leurs pensées, perdus entre leur passé et leur avenir, cette pluie qui s’abat comme le malheur, menaçante, obsessionnelle, va progressivement créer une sorte de bulle protectrice, une parenthèse pour ces deux êtres en fuite, un voile onirique.

    Le film se déroule à Buenos Aires mais ce pourrait être n’importe où, dans n’importe quelle ville impersonnelle, tentaculaire où des solitudes s’égarent et se croisent, où rien ne semble pouvoir briser la morne indifférence de chacun. D’ailleurs on ne voit qu’eux. Le reste du monde ne les voit pas comme nous ne le voyons pas.

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    Parfois trois jours, une rencontre peuvent changer le cours du destin, donner un sens à une existence désordonnée, donner de la force à une existence fragilisée. Trois jours à la fois furtifs et inoubliables comme un doux rêve. L’histoire d’une parenthèse magnifiquement filmée qui nous enveloppe, nous ensorcelle et nous conduit vers le soleil, avec pudeur et grâce. L’interprétation délicate d’Ernesto Alterio et Valeria Bertuccelli est aussi pour beaucoup dans cette réussite.

     De ces films, précieux, qui nous font croire que tout peut arriver et qui savent donner à une histoire intime et singulière un écho universel. Que la pluie ne vous rebute pas, elle vous conduira vers un inestimable rayon de soleil. Ne passez pas à côté !

    Sortie en salles : le 21 juillet

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  • Inthemoodforcinema "blog de la semaine" sur le blog de touscoprod

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    Je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises de touscoprod , un site grâce auquel j'ai eu le plaisir de pouvoir faire deux reportages au dernier Festival de Cannes (là et ) et qui permet  également et surtout aux internautes de coproduire de nombreux films comme "L'Autre monde" de Gilles Marchand actuellement à l'affiche que je vous recommande d'ailleurs (voir ma critique ici).

     Touscoprod en plus de son site possède un blog ,"L'écho des coprods", sur lequel figure une nouvelle rubrique  "le blog de la semaine" qui présente  des blogueurs via une interview, une rubrique que j'ai  l'honneur d'inaugurer cette semaine.

     Je vous recommande d'ailleurs vivement ce blog "L'écho des coprods" très complet sur lequel vous trouverez de nombreuses informations, non seulement sur les films touscoprod mais aussi sur le cinéma, ses coulisses et ses différentes filières (production, réalisation, distribution).

    Cliquez ici pour lire mon interview sur le blog l'écho des coprods.

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  • Le 36ème Festival du Cinéma Américain de Deauville sur les réseaux sociaux

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    De nombreux changements sont annoncés pour cette 36ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville que vous pourrez bien entendu suivre en direct sur mon blog qui y est entièrement consacré "In the mood for Deauville". J'en ai déjà évoqué quelques uns ici. Par ailleurs, le Festival vient de faire son entrée sur les réseaux sociaux:
    -In the mood for Deauville a également:
    Vous pourrez également suivre le Festival sur mon blog principal: In the mood for cinema en plus d'In the mood for Deauville.

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  • Vidéo de la première d'"Inception" de Christopher Nolan à Paris avec Marion Cotillard, Leonardo DiCaprio...

    inception9.jpgJe vous ai déjà parlé à plusieurs reprises d' "Inception" de Christopher Nolan qui sort en salles le 21 juillet prochain. Vous pouvez retrouver ma critique du fillm, ici, mes vidéos et photos de la conférence de presse, là, et enfin la conférence de presse en intégralité, ici. Voici une autre vidéo, celle de la première à Paris, en attendant celle de l'interview de 5 acteurs du film:

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  • "Alain Delon...et moi" : un spectacle de et avec Stéphane Dolivet

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    Contrairement à ce que le début du titre de cet article a peut-être pu vous laisser croire, il ne s'agit pas là d'un énième épisode de mes pérégrinations scénaristico-delonesques pour qu'Alain Delon lise  enfin  le scénario  qu'il m'a inspiré (en incurable utopiste, je passe quand même à nouveau le message ...:-)) même si vous l'aurez compris "Alain Delon et moi" c'est une autre longue histoire. Vous savez à quel point j'apprécie l'acteur et le rôle éminent que ses films ont joué dans la naissance de ma passion pour le cinéma. Je vous en ai d'ailleurs parlé à maintes reprises (voir plus bas les liens vers tous mes articles consacrés à Alain Delon) et il y a peu de temps encore lors de l'inoubliable projection cannoise du "Guépard" restauré. Je ne pouvais donc pas ne pas évoquer le spectacle de Stéphane Dolivet (cf le titre et le résumé) que je n'ai pas encore vu mais que j'irai bien entendu voir à la rentrée, je vous en parlerai  évidemment ensuite.

    En voici l'alléchant résumé:

    Dans les coulisses d´un tournage, un figurant en smoking attend son tour de passer devant une caméra pour quelques secondes que tout le monde oubliera, il confie au public pourquoi demain tout va changer pour lui : Alain Delon, le vrai, a surgi dans sa vie alors que Delon, celui des films, est son point de repère depuis l´enfance. Sincère ou mythomane, il raconte « son » Alain Delon, mêlant leurs histoires respectives dans une trajectoire qui les rapprochent ou les opposent. On pénètre ainsi dans la chambre des souvenirs: les enfants que nous avons été, nos pères, nos rêves abandonnés ou manqués, et nos mères bien sûr… Tandis que les fantômes de celluloïd et autres âmes se rappellent à nous, tous se retrouvent dans Le Cercle Rouge. Une histoire entre théâtre et vérité où un fil invisible se tisse entre une star de cinéma et un inconnu.

    Informations pratiques:

    Un spectacle de et avec Stéphane DOLIVET

     Dès le 20 AOUT 2010 les vendredi et samedi à 21h00, le dimanche à 17h00

    L´ATELIER THEATRE DE MONTMARTRE, 7 RUE COUSTOU 75018 PARIS

    (voir n°s de réservation sur l'affiche ci-dessus)

    Autres articles consacrés à Alain Delon sur inthemoodforcinema.com :

    Critiques de :

    « La Piscine »

     « Borsalino »

    « Le Guépard »

     « Monsieur Klein »

     « Le Cercle rouge »

    "Le Professeur"

    "Plein soleil"

    "Le Guépard" (critique du film, vidéos d'Alain Delon et Claudia Cardinale lors de la projection du film en version restaurée au dernier Festival de Cannes)

    Vidéo "à propos du Guépard"

     

     

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  • Inthemoodforcinema vous recommande le magazine "Clap!"

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    Alors que la presse connaît de grandes difficultés et qu'internet prend de plus en plus de place dans les habitudes d'information, il faut saluer l'initiative de ceux qui se lancent dans la passionnante et périlleuse aventure des magazines papier.

     C'est le cas de Clap! qui en est déjà à son numéro 5 et que vous pouvez également retrouver sur internet. Pour avoir lu le premier numéro, je peux vous affirmer que les articles sont de qualité. Je vous le recommande donc.

     Chaque mois, je vous tiendrai informés du sommaire. Ce mois-ci: Actus, Bilan Cannes, Cahier critique (Shrek 4, Tournée, Splice...) Interview de Kim Chapiron pour Dog Pound, Dossier Films de l'été avec critique de Toy Story 3 et Portrait Stallone, Test DVD de la saison 2 de True Blood ainsi que la sortie Blu Ray des 7 Mercenaires et enfin page jeux !

    Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de Clap! sur lequel figurent également de nombreux articles et sur lequel vous pourrez vous abonner pour recevoir la revue directement chez vous...

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  • Aujourd'hui ne manquez pas "L'Autre monde" de Gilles Marchand : critique du film

     

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    Aujourd'hui sort en salles "L'Autre monde" de Gilles Marchand dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises.

    Alors que le virtuel prend de plus en plus le pas sur le réel ou en tout cas fait partie intégrante de nos existences, le cinéma s'empare de plus en plus du sujet, thème d'ailleurs récurrent de ce Festival de Cannes 2010. Gilles Marchand réalise là son deuxième long après « Qui a tué Bambi »  qui, comme « L'Autre monde » sélectionné hors compétition du Festival de Cannes 2010, figurait en sélection officielle du Festival de Cannes (2003). Gilles Marchand est avant tout scénariste, notamment des films de Dominik Moll dans lesquels une situation ordinaire dérapait déjà toujours vers une réalité déroutante. Déjà vers un autre monde.

    L'été dans le Sud de la France. Gaspard (Grégoire Leprince-Ringuet) vient de tomber amoureux de Marion (Pauline Etienne.) Il partage son temps entre cette dernière et ses deux meilleurs amis. Mais un jour, alors qu'il se trouve avec Marion, il va tomber par hasard sur un portable égaré, celui d'Audrey (Louise Bourgoin). Les jeunes amoureux vont alors aller à un rendez-vous donné sur le portable d'Audrey.  Gaspard ne peut s'empêcher d'être attiré par cette jeune femme belle, sombre et double. Gaspard découvre que sur un jeu en réseau « Black hole » Audrey est Sam. Gaspard se crée à son tour un avatar pour la rejoindre.  La vie de Gaspard va alors basculer. Dans L'Autre Monde...et dans celui-ci.

    L'écueil à éviter était de tomber dans le film pour jeunes ou uniquement destiné aux amateurs de jeux vidéos. Un écueil intelligemment contourné par un scénario qui mêle judicieusement l'univers réaliste et lumineux de la réalité par lequel le film commence, à celui inquiétant et sombre de l'univers virtuel dans lequel il nous plonge progressivement. Si les adultes ou du moins les personnes responsables sont peu présentes, (à l'exception du père de Marion, autoritaire et menaçant) chacun peut  néanmoins s'identifier à Grégoire Leprince Ringuet qui incarne un jeune homme normal et heureux qui perd progressivement le sens des réalités.

    Par un habile jeu de mise en abyme, le frère d'Audrey (Melvil Poupaud) est d'une certaine manière le double du scénariste/réalisateur et le spectateur celui de Gaspard puisque le film le plonge lui aussi dans un « autre monde » sur lequel il désire en savoir davantage et puisqu'il est lui aussi manipulé par le réalisateur/démiurge comme l'est Gaspard. Le film joue sur la tentation universelle de fuir la réalité que ce soit par le cinéma ou en s'immergeant dans un univers virtuel. Audrey/Sam symbolise à elle seule cet autre monde, celui du fantasme, et des tentations adolescentes de jouer avec son identité et avec la mort. Un monde de leurres, ici aussi troublant, fascinant que malsain. Un univers factice qui donne une illusion d'évasion et rejaillit sur la réalité. Un monde qui a pour seul loi les désirs, érotiques et/ou morbides. Que serait un monde sans morale et sans loi ? Black hole. Un trou noir.

     Sans être moraliste (et heureusement), le film met en garde contre ces univers virtuels dans lesquels mourir se fait d'un simple clic et où jouer avec la vie devient un jeu enfantin. Le sens, absurde, de cette réalité virtuelle se substitue alors au sens des réalités et la mort, mot qui perd alors tout sens, devient un jeu dans la vie réelle comme dans cette scène où les amis de Garspard se placent devant des voitures lancées à vive allure.

     « Black hole » c'est à la fois l'évasion et le paradis (heaven comme le tatouage que porte Audrey) mais Heaven symbolise aussi cet univers de perdition dans lequel Audrey est Sam. Un univers auquel les images d'animation procurent une beauté sombre et troublante.

    Par une réalisation fluide, Gilles Marchand nous embarque nous aussi dans un autre monde, un monde de contrastes entre luminosité et noirceur, entre film réaliste et archétypes du film noir (avec sa femme fatale et ses rues sombres de rigueur), un monde dangereusement fascinant, sombre et sensuel comme cette plage noire, purgatoire où se retrouvent les morts de « Black hole ».

    Louise Bourgoin est parfaite en fragile femme fatale, sensuelle et mystérieuse face à un Grégoire Leprince-Ringuet dont la douceur et la normalité semblent à tout instant pouvoir basculer, un être lumineux dont « Black hole » va révéler les zones d'ombre. Pauline Etienne est elle aussi parfaite en jeune fille enjouée et fraîche qui connaît ses premiers émois amoureux.

     « L'Autre monde » est une brillante mise en abyme,  un film  sur le voyeurisme, la manipulation, la frontière de plus en plus étroite entre réel et virtuel qui  plonge le spectateur dans un  ailleurs aussi inquiétant que fascinant, un film haletant, savamment « addictif » comme « Black hole », qui nous déroute et détourne habilement de la réalité. Un film que je vous recommande vivement !

    En introduction à la projection, Gilles Marchand a ainsi précisé que le rapport du joueur au jeu, à l'écran l'avait toujours intrigué : « Les choses qui se passent dans le monde virtuel me paraissent particulières à notre époque et universelles. Ce qui m'intéressait c'était d'avoir une narration fluide et un montage parallèle entre ces deux mondes. Second life a fait partie de l'inspiration. Le fait qu'il n'y ait pas de but précis dans le jeu m'intéressait. On était entre le réseau social et le jeu. Ce qui m'intéressait aussi c'était le parcours de Gaspard, son hésitation entre deux femmes, deux archétypes de femmes ».

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