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sylvie testud

  • Festival de Cannes 2009: premières rumeurs...

    De nombreuses rumeurs commencent à circuler  sur la sélection cannoise 2009 qui sera révèler officiellement le 23 Avril prochain. En attendant In the mood for Cannes et In the mood for cinema vous tiendront régulièrement informés de celles-ci.
     Je vous rappelle que vous pourrez suivre le 62ème Festival de Cannes en direct sur In the mood for Cannes et sur In the mood for cinema, du 13 au 24 Mai prochain,  et nous savons seulement pour l'instant que "Là-haut" sera le film d'ouverture, que le jury sera présidé par Isabelle Huppert, et qu'Edouard Baer sera pour la deuxième année consécutive, le maître de cérémonie de l'ouverture et de la clôture.
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    Parmi les rumeurs plus persistantes, celle concernant la projection de "Vengeance" de Johnnie To, un film dans lequel Johnny Hallyday interprète un père qui vient à Hong Kong pour venger sa fille (Sylvie Testud) victime de tueurs à gages. Sur son passeport est écrit "cuisinier". En réalité, 20 ans plus tôt il était tueur professionnel...

    BANDE-ANNONCE DE "VENGEANCE"DE JOHNNIE TO:

    Plus d'infos sur ce film
    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2009 Pin it! 0 commentaire
  • Le palmarès des Globes de Cristal 2009 et l'étonnant retour d'Isabelle Adjani

    globes.jpgLes mois de janvier et février sont ceux des prix et diverses récompenses avec bientôt les cérémonies du prix Jacques Prévert, des Etoiles d'Or, des Jeunes Talents auxquelles "In the mood for cinema" sera présent.

    En attendant, aujourd'hui, je vous livre le palmarès des Globes de Cristal 2009 avec en bonus, en bas de cet article, la vidéo de la très rare Isabelle Adjani (pour le moins surprenante) recevant la pépite de cristal attribuée à "La journée de la jupe" de Jean-Paul Lillenfeld.

     Les Globes de Cristal  sont les prix de la presse française pour les arts et la culture. Les votants sont les journalistes des rubriques culturelles. Un jury d'une vingtaine de journalistes, présidé par une personnalité de la presse, établit une liste de 5 pressentis dans 12 catégories. Compte tenu du nombre de votants, et surtout de leur disparité géographique, cette manifestation donnera une palette artistique et culturelle nationale. Le président du jury était cette année Jacques Attali.

    Jacques ATTALI, Président du jury a remis un Globe d’honneur à Roberto ALLAGNA et à Dominique MEYER Directeur du théâtre des Champs-Élysées et directeur désigné de l’opéra de Vienne.

    CINEMA

    Meilleur film

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    « Mesrine, l’instinct de mort » de Jean-François Richet

    Meilleure Actrice

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    Sylvie TESTUD (pour « Sagan » de Diane Kurys)

    Meilleur Acteur

    Vincent CASSEL (pour« Mesrine, l’instinct de mort » de Jean-François

    Richet)

    Mention spéciale du jury à Guillaume Depardieu

    MEILLEURE PIECE DE THEATRE

    « La vie devant soi » de Romain Gary mise en scène de Didier Long

    (Théâtre de l’oeuvre)

    ONE MAN SHOW

    « Valérie LEMERCIER au Palace ! »

    COMEDIE MUSICALE

    « Le soldat Rose » de Louis Chedid et Pierre-Dominique Burgaud, mise en scène de Corinne et Gilles Bénizio (au Palais des Congrès)

    OPERA OU DANSE

    « Blanche Neige » d’Angelin Preljocaj (Théâtre Nationale de Chaillot)

    LITTERATURE (Roman- essai)

    « Où on va papa ? » de Jean-Louis Fournier (Editions Stock)

    MEILLEURE BANDE DESSINEE

    « Une vie de chat » de Philippe Geluck (Editions Casterman)

    MUSIQUE

    Meilleure interprète féminine

    Anaïs

    Meilleur interprète masculin

    Julien Doré

    TELEFILMS OU SERIES TELEVISEES

    « Sagan » de Diane Kurys (France 2)

    DOCUMENTAIRES DE TELEVISION

    9/3 mémoire d’un territoire de Yamina BENGUIGUI (Canal Plus)

    EXPOSITIONS

    Picasso et les Maîtres (Grand Palais)

    DESIGN-ARCHITECTURE

    Andrée PUTMAN

    CREATEUR DE MODE

    Isabel MARANT

    Pépite de Cristal à « La journée de la jupe » de Jean Paul Lillenfeld

    Site internet des Etoiles d'or

    Isabelle Adjani recevant la Pépite de cristal pour "La journée de la jupe" de Jean-Paul Lillenfeld:

  • "Sagan" de Diane Kurys: le beau nom grave de tristesse...

    sagan.jpg« Il est plus urgent de vivre que de compter » et « Je voudrais avoir dix ans, je voudrais ne pas être adulte. Voilà. » . Ces deux citations de Sagan et les premières lignes de « Bonjour Tristesse » (« Sur ce sentiment inconnu, dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse ») donnent le ton de ce que fut la vie de Françoise Sagan anciennement Quoirez ( elle  prit un pseudonyme à la demande de son père et en raison des éventuelles assimilations avec celui de l’héroïne de « Bonjour tristesse »). Entre désir effréné et capricieux de vie et solitude mélancolique et accablante de l’écrivain, entre les caprices du « charmant petit monstre », et « bleus à l’âme » de la femme à la vie tumultueuse, ce biopic mêle intelligemment les mots mélodiques de l’écrivain à son existence savamment dissonante et tourbillonnante, son ivresse de vivre, grisante puis destructrice, à celle d'écrire, la solitude dans la multitude.

    Pitch:

    En 1958, Françoise Sagan n'a pas 30 ans. Ses premiers romans l'ont rendue riche et célèbre. Elle mène une vie légère et tapageuse, entourée de sa bande d'amis : Chazot, Bernard Franck, Florence Malraux. Le 8 août de cette année-là, au casino de Deauville, elle mise ses derniers jetons sur le 8 et rafle la somme de 8 millions de francs avec laquelle, quelques heures plus tard, elle achète la maison qu'elle a louée pour l'été près d'Honfleur. Sans l'avoir prémédité, elle devient propriétaire et jure que personne, jamais, ne viendra la déloger de cet endroit. Pourquoi 40 ans plus tard, n'est-elle plus que l'invitée des lieux ? Quels événements la jeune prodige de la littérature a-t-elle traversé pour se retrouver ruinée et loin de tous ceux avec qui elle a brûlé ses années ?

    « Sagan » devait initialement être un téléfilm pour France 2, et au regard de sa qualité Luc Besson a décidé d’en acquérir les droits pour Europacorp et de le sortir sur grand écran. Il est d’ailleurs amusant ( ?) de constater que ce téléfilm est de bien meilleure qualité que nombre de films sortis sur les écrans, que sa réalisation relativement effacée sied finalement bien au sujet, la vie de Sagan était en effet déjà suffisamment riche d’artifices (dans tous les sens du terme) pour qu’il ne soit pas nécessaire d’en ajouter avec la caméra même si l’on peut trouver dommage qu’un film conformiste narre la vie d’une écrivaine, d’une femme qui l’était si peu.

     Le début, très elliptique, épouse pourtant son rythme de vie : une profusion de plans brefs reflète sa frénésie et son urgence de vivre, son goût pour les fêtes, la vitesse, l’alcool déjà. Elle dépensait en effet (usait et absusait de) tout sans compter: l'argent, notamment au jeu, l'alcool, la drogue, la vie même. Puis le (télé)film s’attache à un sujet essentiel : la solitude de l’écrivain, ses gouffres insolubles.  Les mots de l’écrivain en voix off et cette petite musique inimitable qui l’ont rendue célèbre bercent le film et nous envoûtent.

    Passionnée et lâche, égoïste et généreuse, séductrice et introvertie, toutes les contradictions et les ambiguïtés de l’écrivain et de la femme Sagan imprévisible avec ses fêlures inhérentes, ses histoires amoureuses féminines et masculines, son goût immodéré et périlleux pour la vitesse, sa fragilité à fleur de peau…, bref toute sa vie est retracée à la lueur de cette solitude incurable qui la terrassera.

     Contrairement à l’image que certains pourraient avoir d’elle, Sagan n’était pas sinistre et le film ne l’est pas non plus (même s’il ne nous épargne pas ses démons entre cocaïne et morphine, alcool et jeu, avec ses dettes conséquentes sans non plus s’y appesantir), et est même émaillé de scènes burlesques touchantes notamment lorsqu’elle est avec Peggy Roche (Jeanne Balibar remarquable) avec qui elle formait un couple et ici un duo irrésistiblement drôle. L'humour n’a jamais porté aussi bien son nom de "politesse du désespoir" dont Sagan semble être l'incarnation.

    Le premier grand atout du film ce sont donc ces mots qui chantent mélancoliquement, mélodieusement. Le second c’est évidemment Sylvie Testud qui ne joue pas mais EST Sagan. La ressemblance physique, gestuelle est confondante sans qu’un maquillage outrancier ait été nécessaire comme dans un film récent multi oscarisé, césarisé et dont vous savez (peut-être) ce que je pense.  Elle a adopté le phrasé si particulier de Sagan, enfantin puis « onomatopéesque » (cela faisait longtemps que je n’avais pas –ab-usé de néologismes-), son regard tour à tour boudeur, frondeur, évasif, dissimulé, sa mèche de cheveu triturée,  mais aussi sa démarche, apprenant la « langue » Sagan avec autant d’application que le Japonais pour « Stupeur et tremblements ».  Le troisième c’est cette "politesse du désespoir" qui donne au film ce ton hybride qui reflète probablement la personnalité complexe de l’écrivain. Le film n’est en effet jamais complaisant : ni son peu de goût pour la maternité ni ses lâchetés ne nous sont épargnés et c’ est ce qui nous la rend d’autant plus humaine, attachante.

    brahms.jpgCes éléments en font un téléfilm d’une grande réussite et un "plutôt  bon film" qui reflète néanmoins une nouvelle fois la frilosité des chaînes de télévision qui investissent de plus en plus dans des biopics qui ne présentent donc aucun risque  s’assurant ainsi une part d’audience avec ces sujets « rassurants » par leur écho médiatique et la personnalité de ceux qu’ils mettent en scène qui susciteront forcément la curiosité du public.

    Mais ne boudons pas notre plaisir car d’une part « il est plus urgent de vivre que de compter »… et, d’autre part, étant une inconditionnelle des livres de Sagan, ce (télé)film m’a donnée envie de relire encore et encore « Aimez-vous Brahms », « Chagrin de passage », « De guerre lasse », « Bonjour tristesse » et de découvrir ceux que je ne connais pas encore (les livres de Sagan ne sont pas forcément faciles à trouver, celle-ci étant morte ruinée, endettée, la réédition avait été bloquée)…

    « Aimez-vous Brahms… » un titre avec ses points de suspension, en forme d’invitation poétique et sensuelle qui pourrait déjà résumer son œuvre à la fois contemporaine et intemporelle et qui, j’espère, donnera envie à ceux qui ne la connaissent pas encore de découvrir cette oeuvre, empreinte de liberté, de mélancolie, de cynisme, d’oisiveté,  de solitude ravageuse à l’image de la  vie intense et tumultueuse de son auteur.

    Remarque : "Sagan" sera diffusé par France 2 dans 3 mois en format téléfilm de 3 heures. (la version filmique n’en dure que deux)

    Sandra.M