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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 565

  • "Elle s'appelle Sabine" de Sandrine Bonnaire, ce soir sur France 3

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    Paris vibre et vocifère en bleu blanc rouge. J’ai encore la tête délicieusement endolorie, encore dans les étoiles blanches de la bannière étoilée, bleue, blanc, rouge, elle aussi, un autre. Dans le train qui me ramène vers Paris, des Anglo-saxons bruyants aux rires gras et satisfaits, visiblement en route pour la coupe du monde,  agacent  les passagers. Pas moi. Je me laisse bercer par leur accent chantant qui me donne l’illusion d’être encore à Deauville, de n’avoir pas encore tout à fait retrouvé la réalité et recouvré le sens des réalités. Matt Damon et son regard vengeur me toise et George Clooney me demande "What else" sur tous les murs de Paris, en sortant de chez moi je me retrouve nez-à-nez avec la présentatrice d’une nouvelle émission de cinéma -la précédente était peut-être meilleure non-(?) sans ce montage pseudo auteuriste qui brouille un peu la perception ? Mais au moins une émission de cinéma qui parle de cinéma (excusez moi du pléonasme qui n'en est d'ailleurs pas forcément un...) avec néanmoins pas mal d(im)pertinence -encore à Deauville il y a quelques jours… Les temporalités, et la fiction et la réalité se confondent douloureuseme- et ironiquement dans mon esprit. Peut-être la machine à remonter le temps que je réclame avec une rage naïve depuis lundi dernier et depuis la clôture du 33ème Festival du Cinéma Américain de Deauville m’a-t-elle été livrée et branchée à mon insu… Elle me fait même remonter un peu plus loin dans le temps que je ne l’aurais souhaité, un peu avant l’ouverture du Festival de Deauville et même au Festival de Cabourg  puisque les images de « Je m’appelle Sabine », le poignant et efficace documentaire de Sandrine Bonnaire défilent de nouveau sous mes yeux. Je vous invite à le regarder ce soir à sur France 3 à 20H55. Si vous voulez lire ma critique publiée lors des Journées romantiques de Cabourg où ce cri du cœur et de colère de Sandrine Bonnaire a été présenté en avant-première après sa sélection cannoise à la "Quinzaine des Réalisateurs", et où il a ému le public et parfois changé son regard,  cliquez ici. Si j’arrive à régler ma machine à  remonter le temps, à partir d’aujourd’hui « In the mood for cinema » se mettra aux couleurs de la capitale ... en attendant le Festival du Film Britannique de Dinard début octobre.

    A bientôt sur In the mood for cinema... in Paris.

    Sandra.M

  • Du Festival du Cinéma Américain de Deauville au Festival du Film Britannique de Dinard...

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    Photo ci-dessus: L'équipe du film "Michael Clayton" en conférence de presse

     Le 33ème Festival du Cinéma Américain de Deauville a dévoilé son palmarès dimanche dernier et je reviens doucement à la réalité et à l'écriture de ce blog.

    Si vous voulez replonger dans ces 10 journées deauvillaises, découvrir mes vidéos, photographies et critiques inédites, je vous invite à consulter mon blog entièrement consacré à ce festival,"In the mood for deauville":

     http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com

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     Je vous invite également à voir le trépidant et palpitant "La vengeance dans la peau" de Paul Greengrass présenté en avant-première lors de ce festival et sorti ce mercredi 12 septembre, et dans une bien moindre mesure, simplement pour le contre-emploi de Michael Douglas, auquel le festival rendait d'ailleurs hommage, "The king of California" de Michael Cahill, également sorti ce 12 septembre (cliquez ici pour en savoir plus).

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    Je vous recommande également d'ores et déjà "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" d'Andrew Dominik (cliquez ici pour lire ma critique et visionner mes vidéos de la présentation du film à Deauville), le grand film de cette 33ème édition du Festival du Cinéma Américain qui sortira le 10 octobre.

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    Je vous recommande enfin "La vie d'artiste" de Marc Fitoussi couronnée du prix Michel d'Ornano du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007, sorti le 5 septembre dernier en France. (Cliquez ici pour lire ma critique)

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     Très bientôt retrouvez toute l'actualité cinématographique sur "In the mood for cinema", et notamment toutes les informations concernant  le Festival du Film Britannique de Dinard 2007 qui aura lieu du 4 au 7 septembre prochain.

    En attendant, rendez-vous sur "In the mood for Deauville". dont voici un aperç en images...:

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    La suite en mots, images et vidéos sur :

    Sandra.M (Toutes les photos ont été prises pendant le Festival et sont la propriété de ce blog pour toute utilisation, merci de me contacter au préalable à festival.cinema@laposte.net )

  • In the mood for Deauville: Festival du Cinéma Américain 2007

    762e4a55f3daa1782edcb058e0cc0854.jpgComme prévu, en ce 23 août, après un mois de silence bloguesque et après un mois bien loin des journées moroses et des salles obscures, l'actualité est de retour sur "In the mood for cinema" et surtout pour le moment sur "In the mood for Deauville", mon nouveau blog entièrement consacré au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007 qui aura lieu du 31 août au 9 septembre prochain, un blog dont je vous ai déjà parlé sur lequel vous pourrez lire de nouveaux et divers articles quotidiens à partir d'aujourd'hui, en attendant de nouveaux articles également sur "In the mood for cinema", après le Festival du Cinéma Américain de Deauville, des articles qui concerneront notamment  l'actualité cinématographique hebdomadaire à laquelle "In the mood for cinema" fera désormais une plus large place, mais aussi comme chaque année concernant le Festival du Film Britannique de Dinard où je vous annonce également dès maintenant la présence d'"In the mood for cinema".

    En attendant, jusqu'au au 11 septembre 2007, je vous donne rendez-vous sur le blog "In the mood for Deauville" pour vivre le Festival du Cinéma Américain comme si vous y étiez :

    http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com

    Si vous voulez en savoir plus sur les 124 films d'ores et déjà programmés, les hommages, les jurys, les nuits américaines (l'heureuse innovation de cette année qui permettra de voir des films 24H/24H) , toutes les informations pratiques pour venir au festival mais aussi sur les personnalités d'ores et déjà annoncées comme Sihourney Weaver, Matt Damon, Ben Affleck, Georges Clooney, Brad Pitt, Michael Douglas, les frères Farelly, Sidney Lumet, Sidney Pollack, Susan Sarandon, Zoe Cassavetes, Gena Rowlands et bien d'autres, alors rendez-vous dès à présent sur "In the mood for Deauville", le programme détaillé est désormais en ligne!

    Sandra.M

  • In the mood for holidays!

    “In the mood for cinema” fonctionnait un peu au ralenti ces derniers temps et ce sera le cas jusqu’à la fin août… Je n’abandonne pas ce blog pour autant, bien au contraire puisque de nouvelles rubriques viendront l'enrichir à la rentrée!

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    De plus, en attendant mon retour « in the mood for cinema »  je vous invite à consulter mon nouveau blog entièrement consacré au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007, In the mood for Deauville :

    http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com

     sur lequel figurent d’ores et déjà de nombreux articles inédits ainsi que toutes les informations pratiques pour venir et assister au festival...

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    ...un blog à l'image de celui que j'ai créé pour le Festival de Cannes 2007: In the mood for Cannes :

    http://inthemoodforcannes.hautetfort.com  

    sur lequel figurent de nombreux articles et vidéos inédits. 

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    Dès la fin août, vous pourrez donc trouver de nouveaux articles et des rubriques inédites sur « In the mood for cinema » avec toujours  notamment des critiques de films en avant-première et en octobre, un compte-rendu en direct du Festival du Film Britannique de Dinard et toutes les informations concernant ce festival, nous savons d'ores et déjà que Josiane Balasko présidera le jury, qu'un hommage sera rendu à Roman Polanski et que Hugh Grant devrait de nouveau y faire une apparition. A suivre... 

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    A partir de fin août, vous pourrez également lire des articles quotidiens sur « In the mood for Deauville » puis, comme chaque année,  en direct du Festival du Cinéma Américain du 31 août au 9 septembre.

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    Je vous conseille également dès à présent "Un secret" l'adaptation cinématographique du livre de Philippe Grimbert . J'ai eu la chance de voir le premier montage de ce film de Claude Miller qui est sublime, nécessaire, bouleversant, rare, inoubliable et admirablement interprété (non, non je n'éxagère pas!), je ne peux pas en dire plus pour le moment, je vous en parlerai davantage au moment de sa sortie, le 3 octobre 2007.   En attendant, je vous recommande donc le roman dont je vous reparlerai également à l'occasion de la sortie du film.

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    En attendant, je vous conseille tous les films figurant sur ce blog, et notamment ceux encore à l’affiche figurant dans la rubrique  "Gros plan sur des classiques du septième art" ou ceux figurant dans la rubrique « Les films incontournables de l’année 2007 » (colonne de gauche du blog)  dont vous pourrez lire mes critiques sur ce blog ou sur "In the mood for Cannes" et je vous engage évidemment  à continuer tout l'été à plonger « in the mood for cinema »…sans modération !

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    Cinématographiquement vôtre.

    Sandra.M

  • Festival du Cinéma Américain: mon nouveau blog, plongez "in the mood for Deauville"!

    9c0fc2be2f7133903343847226a9a3a5.jpgCette année, les informations concernant le 33 ème Festival du Cinéma Américain de Deauville tardent inhabituellement à nous parvenir.

    Nous  savons seulement pour l’instant qu’il aura lieu du 31 août au 9 septembre 2007.

    Pour l’occasion,  j’ai décidé de consacrer un nouveau blog entier à ce festival que je connais particulièrement bien pour y assister depuis 14 ans et y avoir notamment fait partie d’un jury de cinéphiles en 2000.  De plus, « In the mood for cinema » était le seul blog personnel référencé sur le site officiel du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2006. 

    Sur ce nouveau blog intitulé « In the mood for Deauville », vous pouvez d’ores et déjà trouver de nombreux liens, toutes les informations pratiques et déjà quelques articles  que de nombreux autres viendront compléter tout au long du mois de juillet, puis en août avec le programme détaillé et en septembre avec mes reportages, critiques, photos, récits en direct du festival.

    Alors n’hésitez plus, plongez dès aujourd’hui « in the mood for Deauville », c’est ici :

    http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com

    Et n’hésitez pas à laisser vos commentaires sur le blog en question pour faire part de vos attentes, et éventuellement vos suggestions également les bienvenues pour ce blog et évidemment vos attentes et souhaits pour le programme de cette édition 2007 du festival.

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    Sandra.M

  • Paris-Cinéma: un vrai festival de cinéma à Paris?

    80d337671c8e954385039f83930fcfc8.jpgDemain débutera la 5ème édition du festival Paris Cinéma (qui devait initialement débuter ce soir au Tracodéro avec la projection de « Paris, je t’aime », une ouverture annulée pour cause d’intempéries…A quand une ouverture dans un lieu couvert pour éviter ce genre d’inconvénient impromptu ?  Certes, cela part d’un bon sentiment de vouloir qu’un maximum de parisiens puissent y assister mais au final aucun n’y assistera…)

    Nous avions eu ici un long débat sur l’opportunité et l’absence d’un vrai festival de cinéma à Paris. Le festival de Rome n’a-t-il pas été un succès dès sa première édition… ? Il semble que cette année encore nombre de parisiens ignorent pourtant l’existence d’un festival de cinéma à Paris, et pour ceux qui le connaissent, ils en identifient mal le principe (d’ailleurs quel est-il ?).

    Si cette première édition démarre plutôt mal, laissons-lui le bénéfice du doute et ne boudons pas notre plaisir, ce festival étant notamment  et néanmoins l’occasion de voir des courts-métrages ( dont les projections se font trop rares, même à Paris) de revoir des chefs d’œuvre du septième art et d’assister à des avant-premières.

     La programmation s’est (juste un peu) resserrée même si le festival reste assez éclaté géographiquement… Enfin, le centre du festival a déménagé du quartier de Saint-Germain des Prés et de la maison de l’Industrie vers le 13ème arrondissement et le Mk2 bibliothèque.

    Tous les films que je vous recommande sont en gras sur fond rouge.

    Du 3 au 14 juillet, vous pourrez ainsi voir 300 films pour un pass de 20 euros.

    Au programme : des séances en plein air, des avant-premières avec quelques films projetés au dernier festival de Cannes et notamment la palme d’or 2007  (« 4 mois, 3 semaines, 2 jours ») ou « De l’autre côté » de Fatih Akin qui a reçu, à juste titre, le prix du scénario, ou encore « Le mariage de Tuya », ours d’or du festival de Berlin 2007 projeté en ouverture du dernier Festival du Film Asiatique de Deauville.

    Le festival présente aussi une compétition internationale de 13  longs- métrages  et de  17 courts-métrages qui concourent pour le pari du public, le pari du jury et le pari de l’avenir, ou encore des films restaurés, des chefs d’œuvre inconnus…

    Plusieurs invités sont à l’honneur : le réalisateur italien Francesco Rosi, le chef opérateur Christopher Doyle (notamment chef opérateur d’ « In the mood for love »), l’actrice américaine Robin Wright Penn, la réalisatrice japonaise Naomi Kawase lauréate du Grand Prix du dernier festival de Cannes, la cinéaste malaisienne  Yasmin Ahmad et Sandrine Bonnaire avec notamment une rétrospective d’une vingtaine de ses films  (« Quelques jours avec moi » de Claude 8447b4c510d11545c3892d16fef97248.jpgSautet, « Sans toit ni loi » d’Agnès Varda, « A nos amours » de Maurice Pialat, « Monsieur Hire » de Patrice Leconte (en sa présence) , « La cérémonie » de Claude Chabrol », « Est-Ouest » de Régis Wargnier, « Mademoiselle » de Philippe Lioret, et la projection de son documentaire « Je m’appelle Sabine »... 

    Un an après le déclenchement de la guerre, le festival propose aussi un coup de projecteur sur le Liban avec 60 projections pour célébrer la créativité de ce pays meurtri mais debout.

    Enfin des des ciné-concerts seront donnés autour des films muets d’Ernst Lubitsch et les habituels cinérandos seront cette année menées par Les voix d’Isild Le Besco et Florence Loiret-Caille.

    Le festival a lieu du 3 au 14 juillet dans divers cinémas parisiens, l’ entrée est à 4euros la séance et le pass de 20 euros pour les dix jours.

    Site officiel du Festival: http://www.pariscinema.org

    Sandra.M

     

       c05e5a8a203b91f0f0b959067ce26af4.jpg En exclusivité, imagine R donnera l’occasion aux abonnés de participer à ce rendez-vous et mettra en jeu 5 invitations VIP de deux personnes sur http://www.imagine-r.com   (valables au MK2 Bibliothèque du 4 au 14 juillet, selon disponibilités par projection). Ces 5 pass VIP permettront d’accéder aux projections de l’ensemble des films en compétition, en compagnie de professionnels du cinéma, d’acteurs et de la presse spécialisée. Pour se rendre à toutes les séances des films en compétition, un pass à tarif réduit (16 euros) est mis en vente dès maintenant. Pour profiter de l'offre, il suffit de se connecter sur http://www.imagine-r.com  puis de s'identifier pour récupérer son code de réduction à utiliser sur le site Pariscinema.org. Les 150 premiers abonnés auront également la possibilité de gagner le « Sac Collector Paris Cinéma 2007 » sur simple présentation du pass et de la carte Bons Plans à l’Espace Paris Cinéma dès le 3 Juillet.

  • "Le scaphandre et le papillon": l'hymne à la vie et à l'art de Julian Schnabel

    7d1d83c21b745b382fe152450c363a42.jpgLa fête du cinéma qui a lieu les dimanche 24, lundi 25 et mardi 27 juin 2007, est l'occasion rêvée pour une immersion cinéphilique puisque si la première séance est comptée au prix normal, un passeport vous sera ensuite remis vous donnant ainsi accès à toutes les séances suivantes pour le tarif unique de 2€ la place pendant les 3 jours de l'opération. A cette occasion, je vous conseille donc de (re)voir Les chansons d'amour de Christophe Honoré, Boxes de Jane Birkin, L'avocat de la terreur de Barbet Schroeder et surtout Le Scaphandre et le papillon de Julian Schnabel dont vous trouverez la critique ci-dessous. Vous pourrez également lire mes critiques des films précités en cliquant sur leurs titres.

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    En décembre 1995, un accident vasculaire brutal a plongé Jean-Dominique Bauby, rédacteur en chef du magazine  Elle et père de deux enfants, dans un coma profond. Quand il en sortit, toutes ses fonctions motrices étaient détériorées. Atteint de ce que la médecine appelle le «  locked-in syndrome » -littéralement : enfermé à l’intérieur de lui-même-, il ne pouvait plus parler, bouger, ni même respirer sans assistance. Dans ce corps inerte, seul un cil bouge. Ce cil devient son lien avec le monde, avec les autres, avec la vie. Il cligne une fois pour dire oui, deux fois pour dire non. Avec son cil, il arrête l’attention de son visiteur sur les lettres de l’alphabet qu’on lui dicte et forme des mots, des phrases, des pages entières… Avec son cil, il écrit ce livre, le Scaphandre et le papillon, dont chaque matin pendant des semaines il a mémorisé les phrases avant de les dicter…

    b31884d1b43472f6bcca206124b45095.jpgAvec un tel sujet, on pouvait redouter le pire : le pathos et le mélodrame outrancier, la performance ostentatoire et ridicule d’un acteur dans un rôle de composition-à-oscar-césar-prix d’interprétation. C’est donc avec quelques réticences que je suis allée à la projection de ce film présenté en compétition officielle du 60ème Festival de Cannes. Devant le palais des festivals, la valse poétique et multicolore d’un lâcher de papillons gigantesques et somptueux a précédé la projection dans le grand Théâtre Lumière.

     Puis, l’obscurité, le générique…et nous nous retrouvons avec Jean-Dominique Bauby enserrés dans son scaphandre qu’est son corps inerte, puisque la première moitié du film est entièrement filmée en caméra subjective. Dès les premiers plans, nous épousons son regard flou et précis, incisif même, guidés par la voix off de Mathieu Amalric. Véritable métaphore du cinéma, son regard est sa fenêtre sur le monde, sa caméra. Immobile comme l’est le spectateur sur son fauteuil, il s’évade et papillonne par la mémoire et par l’imagination, de son corps et de l’hôpital maritime de Berck où il est soigné, comme le spectateur s’évade de la salle de cinéma par les images projetées sur l’écran. L’identification est donc immédiate, d’autant plus qu’il porte un regard lucide et non moins ironique sur sa situation, sans jamais s’apitoyer sur son sort.

    Auparavant aveugle et sourd à la beauté du monde, il n’a jamais aussi bien vu que d’un seul œil. Vu et ressenti. C’est en effet un film sens-uel et sens-ationnel : tout ce que Jean-Dominique Bauby  ne peut saisir, son regard s’en empare avec gourmandise, rattrapant au vol les moments de bonheur qu’il a auparavant laissés s’envoler. Ce film nous saisit, nous enlace, nous enserre, délicieux enserrement celui-là, nous arrache à sa réalité et à la nôtre, celle de spectateur, pour ne plus nous lâcher. Enserrés nous aussi, dans son regard virevoltant, qui nous fait éprouver et savourer la liberté comme rarement un film y est parvenu. Par ce qu’il voit : le vent qui s’engouffre dans une chevelure, ou par son regard qui glisse sur une peau nue qui se laisse entrevoir. Par ce dont il se souvient : son dernier voyage, en décapotable, et le frémissement des arbres au-dessus de sa tête. Par le souvenir de ses gestes précipités mais précis, lorsqu’il rasait son père, lui aussi prisonnier, alors qu’il était encore libre d’agir, alors qu’il (en) était inconscient, si pressé, trop pressé.  Par ce qu’il imagine surtout, il s’évade de son scaphandre par la puissance de son imagination débridée : il peut alors tout vivre comme même faire un dîner pantagruélique avec la jeune femme qui prend son livre en notes (Anne Consigny, décidément remarquable, à noter qu’elle retrouve ici son partenaire de Je ne suis pas là pour être aimé, Patrick Chesnais, également remarquable en médecin cassant qui suscite des répliques cinglantes de Jean-Dominique Bauby) à laquelle il n’est pas insensible, il peut aussi voir des glaciers s’effondrer puis se reconstruire. Son monde s’effondrer et le reconstruire. Parce que si son corps n’existe plus, par la pensée, il est tour à tour : séduisant, en colère, ironique voire cynique, cruel parfois mais en tout cas VIVANT. Si le scaphandre l’empêche de se mouvoir, le papillon peut l’emmener partout, là où même il n’osait aller quand il était « aveugle et sourd », avant.

    Le scaphandre et le papillon est un vibrant hymne à la vie, à la liberté, à la création surtout. L’art devient pour lui libérateur et même salvateur. Hommage à l’art, à tous les arts : à la peinture (Julian Schnabel est peintre), à l’écriture, au cinéma, à la musique aussi. Les lettres épelées mélodieusement par les différents visiteurs ne sont jamais lassantes et constituent autant de partitions différentes qui nous tiennent en haleine. Le spectateur est alors suspendu aux lèvres de celui ou celle qui parle et qui chante les lettres, à la voix vibrante de vie de Mathieu Amalric.

    A la place d’un livre sur la vengeance au féminin, une sorte de Monte-Christo au féminin qu’il projetait d’écrire avant son accident, Jean-Dominique Bauby va donc écrire sa vie. Celle d’une mort, d’un corps emprisonné à jamais. D’une renaissance aussi, celle de son esprit, si libre et alerte. Sans aucun sentiment de revanche et de vengeance. Seulement contre son orgueil et son aveuglément peut-être.

    Marie-Josée Croze, Anne Consigny, Emmanuelle Seigner toutes formidablement dirigées sont autant de preuves de  l’existence de cet esprit qui ne cesse pas de penser et séduire.  Malgré tout. A cause de cela justement.

    Julian Schnabel parvient à signer un film résolument optimiste sur une histoire tragique. Tout juste peut-on regretter deux plans trop appuyés, l’un sur son père en larmes, et un dernier plan trop appuyé sur son infirmité physique… ce bouleversant tourbillon de vie emporte néanmoins ces deux plans regrettables sur son passage dévastateur et bouleversant.

    Le scaphandre et le papillon est une déclaration d’amour poignante et ironique, lucide et poétique. A la vie. A l’art. A la mer dont parfois on oublie de savourer la beauté de ses changeants reflets d’argent. Une œuvre d’arts.

    Quelques jours après cette projection, je  retrouvais encore des papillons égarés, affolés, éblouis par les lumières impitoyablement et imperturbablement aveuglantes, agglutinés aux vitrines de la Croisette. La frontière est décidément si fragile entre le sublime et la laideur, entre un papillon et un scaphandre... Ce film nous le rappelle magnifiquement, justifiant ainsi amplement son prix de la mise en scène du 60ème Festival de Cannes.

     Sandra.M