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  • Dans les coulisses du Grand Journal de Canal+ à Cannes

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    La journée d'hier était décidément pour moi rythmée par "Hors-la-loi" puisque après la projection du film, j'ai assisté à l'émission Le Grand Journal dans les coulisses. L'équipe du film de Rachid Bouchareb faisait ainsi partie des invités (avec Diane Krüger, Ludivine Sagnier, Charlotte Gainsbourg et Gossip girl). Enfin la soirée s'est achevée pour moi au patio Canal + où avait lieu la soirée du film.  Je vous reparlerai de ce film puisque ce matin j'ai eu le plaisir d'interviewer Bernard Blancan (un des 5 lauréats du prix d'interprétation 2006 pour "Indigènes") qui y incarne le colonel Faivre.

     

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  • Conférence de presse de « Hors-la-loi » de Rachid Bouchareb

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    La conférence de presse du film de Rachid Bouchareb (« Hors-la-loi ») qui revenait sur la Croisette 4 ans après la présentation d' « Indigènes » en compétition, était sans aucun doute la plus attendue de ce festival en raison de la polémique évoquée dans mon article précédent. C'est pourtant ( et heureusement) le cinéma qui fut davantage évoqué lors de cette conférence. En voici un résumé.

    Rachid Bouchareb  a tout d'abord tenu à remercier Thierry Frémaux. Puis il a précisé que le film n'était « pas fait pour mettre en place un affrontement  mais au contraire pour avoir un débat .» « Que cela suscite une telle violence autour du film » est exagéré a-t-il ajouté. « Il n'y a aucune raison pour que les générations qui arrivent héritent du passé. »

    Jamel Debbouze évoquant son personnage et l'attitude qu'il aurait eu dans les mêmes circonstances : « Mon personnage ne rentre pas complètement dans la révolution. Je pense que c'est ce que j'aurais fait et en même temps ceux qui l'ont fait n'avaient pas d'autre alternative. » Rachid Bouchareb a également démenti la rumeur selon laquelle Matignon aurait fait des pressions pour que le film ne soit pas sous pavillon français au festival.

    Rachid Bouchareb a défini ainsi son film : « Mon film parle de la violence politique. Cette violence politique est liée à tout mouvement révolutionnaire et pas seulement à la révolution algérienne. » « Je voulais aussi que mon film soit un western. » Concernant la réaction parfois virulente des pieds noirs, Rachid Bouchareb a précisé : « Quand j'ai vu « Le coup de Sirocco » j'ai été très ému mais chacun a son histoire dans la grande Histoire. » « Mon film n'est pas un film contre. Il a le même esprit qu' »Indigènes ». Dans ce film chacun a sa place. La douleur c'est l'histoire de toutes les mères. C'est la meilleure réponse qu'on peut donner. »

    Pour Jamel Debbouze, « une polémique n'existe que si elle est en résonance avec le présent. Pour aborder l'avenir il faut bien avoir fait le point sur le passé. » Pour Rachid Bouchareb, le film est « un voyage dans le passé colonial. Pour moi c'est aussi découvrir des choses quand je fais un film, par exemple comment le public et la presse réagissent. »

    A la fin de la conférence Rachid Bouchareb a tenu à déclarer que « les promesses faîtes aux anciens combattants n'ont pas été tenues ». Enfin pour clore la polémique : « Je ne discuterai pas avec les gens qui veulent faire du film un champ de bataille car il y a eu trop de violence dans le passé. On ne va pas remettre ça aujourd'hui. »

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  • Concert privé de Charlie Winston au vip room de Cannes

    Evidemment ce concert privé (donné au vip room pour le lancement de l'Audi A1) mériterait plus que ces quelques vidéos, je vous en parlerai donc à nouveau ultérieurement. En attendant, profitez de ces quelques images. Attention, ça déménage!

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  • Critique de « Hors-la-loi » de Rachid Bouchareb (compétition officielle du Festival de Cannes 2010)

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    "Hors-la-loi", 4 ans après le prix d'interprétation collective reçu par les acteurs d'"Indigènes" dont il est davantage une sorte de prolongement (les personnages interprétés par Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila portent ainsi les mêmes prénoms que dans « Indigènes ») que réellement la suite, faisait  partie des films de cette compétition 2010 qui suscitaient le plus d'attente même si cette année, contrairement à "Indigènes "il y a 4 ans, il représente l'Algérie et non la France. C'est aussi le film qui a suscité la plus vive polémique en raison d'une séquence de 6 minutes consacrée au massacre de Sétif à laquelle on a reproché de mettre davantage l'accent sur le massacre des manifestants algériens par l'armée française que sur celui des colons européens. Une polémique absurde puisque c'est du point de vue de ses trois protagonistes algériens que nous voyons ce film et que par ailleurs le massacre des colons européens n'est nullement nié, là n'est simplement pas le sujet. Il n'empêche que cette polémique aura valu aux festivaliers une sécurité inédite : démineurs, hélicoptères, dizaine de cars de CRS, fouille accrue à l'entrée du palais, interdiction de toute bouteille d'eau dans la salle... Plus de 50 ans après, la guerre d'Algérie reste un sujet extrêmement sensible...

    Synopsis: Chassés de leur terre algérienne, trois frères et leur mère sont séparés. Messaoud (Roschdy Zem) s'engage en Indochine. A Paris, Abdelkader (Sami Bouajila) prend la tête du mouvement pour l'Indépendance de l'Algérie et Saïd ( Jamel Debbouze) fait fortune dans les cabarets et les clubs de boxe de Pigalle. Leur destin, scellé autour de l'amour d'une mère, se mêlera inexorablement à celui d'une nation en lutte pour sa liberté...

    Ce film vaut beaucoup plus et mieux que la polémique à laquelle on tente de le réduire. Ce qui marque d'abord, c'est la qualité de la mise en scène et la somptuosité  de la photographie.

     « Hors-la-loi » n'est par ailleurs pas un manifeste politique mais une sorte de western des temps modernes aux accents parfois melvilliens sur fond de naissance du fln (que Rachid Bouchareb n'épargne d'ailleurs nullement).

    La scène du massacre de Sétif est essentiel pour expliquer l'attachement viscéral à la terre des trois frères, leur besoin de vengeance, leur hargne.

     Bouchareb interroge aussi la question de cause juste ou de guerre juste qui dépasse largement le cadre de la guerre d'Algérie. Jusqu'où aller pour défendre un idéal, une cause que l'on croit juste ? La fin justifie-t-elle les moyens ? La violence est-elle une arme nécessaire pour trouver le chemin de la liberté ?

    La quasi dévotion du personnage de Sami Bouajila  qui sacrifie tout (y compris sa vie) à la cause qu'il défend en est la parfaite illustration. C'est d'ailleurs lui qui domine toute la distribution. Soulignons également la présence d'un autre des cinq lauréats du prix d'interprétation de 2006, Bernard Blancan, injustement absent de la conférence de presse et de l'émission Le Grand Journal à laquelle l'équipe était invitée (présente dans les coulisses de l'émission, je vous en reparlerai demain avec de nombreuses photos) remarquable dans le personnage du Colonel Faivre.

    Une mise en scène ample, lyrique, inspirée, rythmée d'un cinéphile dont on sent les multiples et prestigieuses influences (du "Parrain" de Coppola au cinéma de Scorsese en passant par celui de Melville). Des comédiens une nouvelle fois remarquables. Des questionnements et un sujet passionnants et qui dépassent le cadre de la guerre d'Algérie. Pour moi, un des meilleurs films de cette édition 2010.

    Réactions dans la salle (Grand Théâtre Lumière, séance de 15H) : La séance de 15h, en l'absence de l'équipe du film, suscite plus rarement des applaudissements. Hier, ils étaient pourtant particulièrement enthousiastes.

    Prix que je lui attribuerais : Un prix pour la mise en scène ou pour l'interprétation exceptionnelle de Sami Bouajila.

    Prix potentiels : Si la mise en scène de Rachid Bouchareb s'est encore améliorée depuis « Indigènes », les concurrents dans cette catégorie sont nombreux. Je crains donc malheureusement qu'il ne figure pas au palmarès.

    Quelques images des coulisses du Grand Journal en attendant de vous en dire plus:

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  • Conférence de presse de l’équipe de « Carlos » d’Olivier Assayas

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    C'est un peu tardivement hier que j'ai découvert que mon pass me donnait accès aux conférences de presse (je pensais que les télévisions étaient prioritaires et donc n'avoir que peu de chances d'y accéder). C'est avec surprise que j'ai découvert que non seulement il m'était simple d'y accéder mais qu'en plus certaines étaient très loin de faire le plein de journalistes. (A noter que vous pouvez également suivre ces conférences de presse en direct sur TV festival). Hier, j'ai donc profité de ce privilège découvert un peu tardivement en assistant à deux conférences de presse dont celle du film « Carlos » d'Olivier Assayas (je vous parlerai de l'autre ultérieurement).

    Assayas y raconte l'existence du célèbre terroriste né en 1949 à Caracas, un  triptyque pour Canal + de plus de 5H30. Pour certains, cette série tournée initialement pour la télévision n'avait pas sa place sur la Croisette. L'équipe du film est revenue sur ce sujet ainsi que les tentatives de Carlos pour faire interdire le film.

    Ainsi pour Olivier Assayas «  il y a 120 personnages dans le film. S'il avait fallu demander une opinion à chacun, on n'aurait pas envisagé de faire ce film. Carlos est une figure médiatique controversée dont les actions ont suscité des thèses contradictoires. Il ne s'agit pas d'une biographie mais d'une interprétation d'un mythe contemporain. Dire que Carlos doit être consulté est une vision très enfantine de ce que peut être le cinéma ».

     Pour l'acteur principal qui incarne Carlos, le charismatique et polyglotte Edgar Ramirez ce n'est pas « l'histoire de Carlos mais une histoire basée sur les événements publics . C'est une interprétation de la vie de Carlos. » « Le but n'était pas de faire une biographie. C'est une fiction basée sur des faits historiques. Carlos est une métaphore entre l'envie de défendre des causes collectives et les ambitions individuelles, le tout lié par le pouvoir, l'argent, le sexe, l'amour. »

     Pour le producteur, Daniel Leconte,  Carlos c'est « la figure excentrique de la violence terroriste, un décrypteur formidable de l'époque. Carlos a ainsi traversé un monde, la fin d'un monde et le début d'un autre. » 

    Assayas quant à lui s'est dit intéressé par « les contradictions qui définissent l'humanité » et que reflète la personnalité de Carlos. « Ce n'est pas un film politique mais un film sur la politique. », « Ce qui incluait de recréer la complexité de la politique », « Carlos est fascinant car déterminé par la géopolitique ».

    A un journaliste qui demandait à Olivier Assayas pourquoi il avait fait de Carlos une rockstar ce dernier a répondu : « il est une rockstar car il s'est construit comme ça. » « S'il n'avait pas été aussi visible il serait aujourd'hui libre. Il a été un visage arrogant du terrorisme. Son charisme est aussi la caractéristique de son déclin. Carlos a toujours vécu avec une image médiatique de star ».

     Pour Daniel Leconte  « Carlos a érigé le terrorisme en communication exceptionnelle. »

     Concernant le fait qu'un film initialement destiné à la télévision soit sélectionné à Cannes, Assayas a répondu que « Cannes doit rendre compte de la transformation du cinéma au présent. Tous les choix que j'ai faits relèvent de trouver ou se trouver une zone de liberté. » « Je crois que ce film bouscule autant le cinéma que la télévision. »

    Je vous parlerai ultérieurement de la conférence de presse de « La nostra vita » à laquelle j'ai également assisté hier pour aller à celle de « Hors-la-loi » de Rachid Bouchareb qui promet d'être mouvementée en raison de la polémique suscitée par le film. A suivre demain sur les blogs inthemood !

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  • Critique de « Fair game » de Doug Liman (compétition officielle du Festival de Cannes 2010)

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    Seul film américain de cette compétition officielle 2010, « Fair game » permet au réalisateur de « La mémoire dans la peau » de figurer pour la première fois dans la compétition cannoise et de changer de registre après des comédies (comme Mr and Mrs Smith) et des films d'actions. Déception pour le public cannois puisque Sean Penn a finalement annulé sa venue. Un autre grand acteur a néanmoins monté les marches hier soir (accessoirement juste devant moi) : « le meilleur acteur au monde » d'après le présentateur de la montée des marches : Gérard Depardieu. Après l'arrivée de l'équipe du film dans la salle (en général le rituel cannois veut que la salle se lève lorsque l'équipe arrive puis que le film commence aussitôt) il a fallu dompter l'impatience légendaire des festivaliers puisque le rideau devant l'écran de la grande salle du théâtre lumière refusait de s'ouvrir. Après une vingtaine de minutes, le capricieux a finalement cédé pour laisser place au cinéma.

    Ce film est l'adaptation d'une histoire vraie : Joseph Wilson (Sean Penn) un ex-ambassadeur américain est envoyé au Niger pour enquêter sur la fabrication d'armes nucléaires destinées à l'Irak . Sur place il ne découvre rien. L'administration Bush va alors produire de faux documents pour faire croire qu'un danger imminent menace la sécurité nationale et mondiale et que l'enquête sur place l'a prouvé.   Pour discréditer Wilson qui va dénoncer ce mensonge, le Pentagone va s'arranger pour que soient  divulguées dans la presse les activités d'agent de la CIA de sa femme Valerie Plame-Wilson (Naomi Watts).

    Deuxième film dans la même journée à évoquer la guerre en Irak (après le film de Ken Loach dont je vous parlerai ultérieurement, l'autre déception de ce festival), avec un  sujet politique et historique à palme d'or, « Fair game » n'est malheureusement pas à la hauteur de l'attente suscitée. Si la réalisation nerveuse inspirée des « Jason Bourne » laisse augurer le meilleur, si Naomi Watts est particulièrement convaincante, force est de constater rapidement que ni le scénario ni la réalisation ne sont à la hauteur du sujet. La force indéniable de celui-ci n'a malheureusement pas inspiré la réalisation relativement impersonnelle et même le si talentueux Sean Penn semble parfois jouer de manière caricaturale. Les dialogues et les situations sont tout aussi caricaturaux, c'est d'autant plus dommage que cela fait perdre de la force et de la crédibilité au sujet (un comble et une maladresse qui d'une certaine manière et évidemment contre la volonté du réalisateur donnerait presque du crédit à la version du Pentagone).  Les multiples sauts d'un lieu à l'autre apparaissent comme artificiels et dispersent l'attention au lieu de la retenir.

    On songe avec regret à l'intense et percutant « Green zone » de Paul Greengrass sorti il y a un  mois et traitant du même sujet (un film qui s'il avait figuré en compétition à Cannes aurait ainsi mérité la palme d'or).

    Reste la valeur de témoignage historique nécessaire pour ce film malheureusement très loin d'être à la hauteur de la noble cause (celle de la triste et dérangeante vérité sur une administration qui l'a tellement malmenée et trahie) qu'il défend dont le meilleur moment reste la fin avec les images du véritable témoignage de Valerie Plame (d'ailleurs présente hier soir) . Peut-être aurait-il mieux valu réaliser un documentaire sur le sujet... L'émotion était néanmoins présente en raison de la vraie Valerie Plame (voir image ci-dessous).

    Remarque et question aux initiés : A un moment Wilson parle de l'évocation de l'affaire sur les blogs, les blogs avaient-il réellement un impact en 2002 ? Ne s'agit-il pas d'un anachronisme ?

    Réactions dans la salle (projection au Grand Théâtre Lumière en présence de l'équipe du film): Applaudissements là aussi polis. Cannes n'a pas encore connu cette année une effervescence comme celle suscitée par les lauréats de l'an passé. (peut-être à l'exception de "Biutiful" d'Inarritu que je n'ai pas encore vu)

    Prix que je lui attribuerais (ou pas): aucun

    Prix potentiels: Un prix récompenserait certainement davantage  le sujet que le film en lui-même... mais je ne vois pas vraiment lequel!

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    La soirée s'est ensuite achevée pour moi dans le cadre très cosy du patio Canal + où de nombreux acteurs français se mêlaient aux présentateurs de la chaîne.

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    Bonus: critique de "Green zone" de Paul Greengrass évoqué ci-dessus:
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    Avec ce septième long-métrage, Paul Greengrass retrouve pour la troisième fois Matt Damon et s'attèle également pour la troisième fois au film « historique » après « Bloody Sunday » et « Vol 93 ».  Mais qu'allait donc donner cette collaboration entre le réalisateur et l'acteur qui, sous la direction de Paul Greengrass, pour la première fois n'incarne plus Jason Bourne mais l'adjudant-chef Roy Miller  dans cette adaptation du livre d'enquête de Rajiv Chandrasekaran?

    Pendant l'occupation américaine de Bagdad en 2003, ce dernier et ses hommes ont ainsi pour mission de trouver des armes de destruction massive censées être stockées dans le désert iraquien mais, d'un site à un autre où il ne trouve jamais rien, Roy Miller commence à s'interroger sur le véritable objectif de leur mission. C'est dans la Green zone (quartier fortifié du gouvernement provisoire irakien, des ministères et des ambassades) que se joue le sort du pays entre les mains de ceux pour qui il est un capital enjeu...

    Le premier grand atout de cette nouvelle collaboration Damon/Greengrass (et disons-le tout de suite,  de cette vraie réussite) c'est d'expliquer intelligemment et avec simplicité  tous les ressorts d'une situation aussi explosive que complexe. Ainsi,  chaque personnage incarne un point de vue sur la situation irakienne : le militaire américain qui remet en cause la position du Pentagone, l'Irakien (blessé lors de la guerre Iran/Irak et victime de ce conflit qui à la fois le concerne directement et l'ignore) qui souhaite avant tout que son pays aille de l'avant et le débarrasser des anciens acolytes de Saddam Hussein (les fameuses cartes comme si cette désolante et tragique mascarade n'était qu'un jeu), les militaires qui obéissent aveuglement au mépris des vies sacrifiées et au prétexte de l'objectif fallacieux dicté par la Maison Blanche (et pour couvrir cet objectif fallacieux), les journalistes manipulés et par voie de conséquence manipulateurs de l'opinion, le nouveau gouvernement incompétent choisi par l'administration américaine... et au milieu de tout ça, une population qui subit les conséquences désastreuses qui, aujourd'hui encore, n'a pas trouvé d'heureux dénouement.

     Le film de guerre se transforme alors en explication géopolitique imagée mais n'allez pas croire qu'il s'agit là d'un film soporifique comme son sujet aurait pu laisser le craindre. Caméra à l'épaule, réalisation nerveuse, saccadée, contribuant à renforcer le sentiment d'urgence, immersion dès le premier plan qui nous plonge en plein chaos... Paul Greengrass, avec son style documentaire et réaliste (il a même fait tourner de nombreux vétérans de la guerre en Irak), n'a pas son pareil pour créer une tension qui nous emporte dans le début et ne nous quitte plus jusqu'à la fin.  Côté réalisation le film lorgne donc du côté  des Jason Bourne surtout que Roy Miller, tout comme Jason Bourne est aussi en quête de vérité, pas celle qui le concerne mais qui implique l'Etat dont il est censé défendre les valeurs. Matt Damon avec son physique d'une force déterminée et rassurante  confirme une nouvelle fois la pertinence de ses choix.

    En signant le premier film à aborder frontalement le thème de l'absence des armes de destruction massive, Paul Greengrass n'épargne personne, ni l'administration Bush ( un dernier plan sur des installations pétrolières est particulièrement significatif quant aux vraies et accablantes raisons du conflit) ni certains militaires ni les médias ne sont épargnés.  Enfin des images sur une piètre vérité pour un film aussi explosif que la situation qu'il relate.

    Entre thriller et film de guerre, un film prenant en forme de brûlot politique qui n'oublie jamais, ni de nous distraire, ni de vulgariser une situation complexe, ni son objectif de mettre en lumière la sombre vérité. Courageux et nécessaire. A voir absolument !

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