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  • Proclamation du 41ème Grand Prix des Lectrices de Elle 2010

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    Le cinéma est loin d'être ma seule passion, mon goût immodéré pour la lecture l'a même précédée et c'est une autre longue histoire dont je vous parlerai peut-être un jour. Le Grand Prix des Lectrices de Elle permet ainsi à des lectrices du magazine (suite à un questionnaire et une critique de livre) d'être sélectionnées pour faire partie de ce jury qui existe depuis 41 ans et qui, chaque année, couronne un roman, un document et un policier. Je faisais ainsi partie du jury 2010, vous avez ainsi pu lire ici mes critiques d'un certain nombre des 28 livres reçus.

     Hier soir, dans les fastueux salons France-Amériques de l'Avenue Franklin Roosevelt avait lieu la proclamation des résultats précédée d'un débat informel avec les lauréats, chacun d'eux s'installant à la table des jurées pour répondre à leurs questions. Eric Fottorino dont j'avais particulièrement aimé le livre "L'homme qui m'aimait tout bas" (voir critique plus bas) a été le premier à se prêter à l'exercice prouvant une nouvelle fois que la simplicité, la gentillesse et l'humilité sont les marques du talent.

    Voici un petit résumé de ses propos: Ecrire pour lui revient à élucider une vérité sur lui-même. La disparition de son père lui a fait tomber le masque du roman. L'écriture a été pour lui une forme de thérapie. "L'écriture c'est toujours imparfait mais de toutes les imperfections c'est celle qui m'a parue la plus à ma portée". Il a également abordé les réactions de son entourage à la lecture de ce livre très personnel avec d'une part l'idée que le livre leur restituait quelque chose et gardait vivant quelqu'un qui était mort et d'autre part l'idée que cela n'intéresserait personne. Eric Fottorino a également parlé du livre qu'il vient de publier qui cette fois évoque son père biologique voulant que "ce livre soit pour un vivant".  "Je le connais depuis 2006 donc j'ai voulu comprendre quelque chose de lui, qui il était, ses origines". "Ce n'est pas le chemin qui est difficile,  c'est le difficile qui est le chemin." Ce texte est pour lui comme une "lutte contre la montre". "Est-ce que les mots peuvent faire quelque chose contre la mort?" Eric Fottorino a notamment demandé à son père biologique ce que c'était pour lui que d'être juif. "Etre juif c'est avoir peur" a répondu ce dernier. "Avec ce livre j'ai voulu revisiter nos rendez-vous manqués. J'ai toujours fait en sorte que nos rendez-vous n'aient pas lieu car j'aurais eu l'impression de trahir mon père "[ celui évoqué dans "L'homme qui m'aimait tout bas]. "Ecrire est une façon de crier en silence".

    C'est ensuite Véronique Ovaldé qui est intervenue accompagnée de son éditrice. L'une et l'autre ont évoqué la manière de travailler ensemble, en osmose à voir leur complicité, et l'admiration de la seconde pour la première, et Véronique Ovaldé a notamment parlé de son processus d'écriture (elle écrit une première phrase dont elle déroule ensuite le fil, l'importance des noms dans ses romans, l'importance des lieux imaginaires aussi...) et tout ce qui lui échappe, la part d'inconscient dont son éditrice relie les éléments épars.

    Le débat a été suivi de la photo des jurées et des lauréats et d'un coctktail au cours duquel j'ai eu le plaisir de faire connaissance avec plusieurs autres jurées lectrices de ce blog (un grand plaisir du blog que de faciliter les échanges, j'espère que cette fois celles qui sont venues me voir oseront laisser un commentaire:-)) et d'autres jurées blogueuses comme Marie-Claire d' "A bride abattue" avec qui j'échangeais par email déjà depuis un moment.

    Puis ce fut l'heure de la proclamation des résultats en présence de nombreux écrivains comme Philippe Grimbert, l'auteur du sublime "Un Secret", Franz-Olivier Giesbert, Gonzague Saint-Bris...

    Si j'ai eu beaucoup de plaisir à lire ces livres, à découvrir des styles de livres ou des univers vers lesquels je ne serais pas allée spontanément (je lis et relis en général plus de littérature classique que de littérature contemporaine et je lis en général très peu de témoignages ou "documents"), à déballer chaque mois mon paquet cadeau contenant la précieuse littérature, j'avoue regretter un peu que les lectrices faisant partie du jury soient uniquement des numéros. Je vais aussi retrouver le plaisir de glaner dans les librairies et ma bibliothèque et de faire mes propres choix de lecture. Si vous aimez lire, si vous avez du temps (le rythme est assez soutenu), je vous recommanderais néanmoins l'expérience.

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    Je vous laisse découvrir les noms des lauréats, trois livres qui ont en commun le thème de la filiation.

    PRIX DES LECTRICES DE ELLE 2010 CATEGORIE ESSAI/ DOCUMENT:  "L'homme qui m'aimait tout bas" d'Eric Fottorino

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    Le livre commence par ces mots : « Le 11 mars 2008 en fin de journée, dans un quartier nord de La Rochelle,  mon père s'est tué d'un coup de carabine ».  Une mort violente, brutale...même si cela frôle le pléonasme. Une mort  en tout cas incompréhensible. L'occasion et la nécessité pour l'écrivain de revenir sur ses liens avec ce père qu'il aimait tant et qui « l'aimait tout bas », qui « préféra toujours le silence aux paroles », à ce père dont il s'est inspiré pour tant de  ses personnages. Ecrire pour continuer à vivre. Malgré l'incompréhension. Atténuer la douleur incommensurable, perpétuelle, insoluble, la colère, la culpabilité si éprouvante. Une manière de ne pas le faire disparaître. Ce père adoptif qui lui donnera une identité en l'adoptant, à 9 ans.

    Eric Fottorino, directeur du Monde et auteur depuis 1991, dresse ici le beau portrait d'un homme courageux, généreux, discret, secret même, charismatique, libre avant tout, et de son existence entre Nice et Tunis, des liens pudiques qu'ils ont tissés au fil des années, de leur passion commune pour le cyclisme, de leurs silences respectueux et empreints de tendresse. Le portrait du personnage qu'il était, qu'il devient à part entière, le rendant immortel par la magie, la douceur, le pouvoir des mots. Le faisant revivre ainsi un peu le temps de raviver les souvenirs. Le temps de s'adresser à lui parfois directement sans  doute emporté par les mots et la colère de se heurter à un mur de silence éternel et de douleur insondable.

    Une manière d'exprimer la colère contre cet insoluble silence et mystère, de partager, soulager un peu, cette mort, ce vide qu'un lieu, un geste, un nom rappellent quotidiennement, impitoyablement. En exergue la phrase de Montherlant évoque le poids de cette douleur « Ce sont les mots qu'ils n'ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil ».

    Il a sans doute fallu beaucoup de douleur et de courage pour évoquer avec tant de sincérité et de pudeur un lien si  personnel. Si personnel, intime, mais aussi si universel grâce au talent de son auteur qui, jamais, ne tombe dans le pathos et nous livre ici un témoignage d'amour, de douleur  nostalgique et poignant en lequel quiconque a éprouvé la profondeur et la violence du chagrin vainement révolté face au deuil se reconnaîtra forcément, touché en plein coeur.

    PRIX DES LECTRICES DE ELLE 2010 CATEGORIE POLICIER: "Les Visages" de Jesse Kellerman

    vsaiges.jpg"Les Visages" est un polar se déroulant  à New York, élu meilleur thriller de l'année par le New York Times. Le roman commence dans une galerie d'art, plus précisément celle dont Ethan Muller est propriétaire. Il découvre une série de dessins d'une qualité exceptionnelle dont le mystérieux auteur qui vit dans un appartement miteux, Victor Crack, a disparu... Cela n'empêche pas Ethan Muller de vendre ses dessins jusqu'à ce qu'un policier à la retraite reconnaisse sur certains portraits de Victor Crack les visages d'enfants victimes d'un mystérieux tueur en série, des années plus tôt. Ethan va alors mener sa propre enquête qui va le mener bien plus loin qu'il ne l'aurait imaginé...et que le lecteur l'aurait sans doute imaginé.

    Ma première réaction a été de me dire : encore une histoire sordide et en plus de disparitions ou meurtres d'enfants, sujets déjà abordés dans deux autres romans de la sélection (celui-ci, pour le sordide; et celui-là, mon préféré des trois). Le livre est précédé d'une citation de Dubuffet : « Le vrai art est toujours là où on ne l'attend pas. Là où personne ne pense à lui ni ne prononce son nom. L'art déteste être reconnu et salué par son nom. Il se sauve aussitôt » puis les premiers mots du narrateur sont « Au début, je me suis mal comporté. » Ces deux citations pourraient résumer ce roman qui est d'abord un portrait du monde l'art contemporain à New York, un monde cynique et opportuniste. C'est aussi l'histoire d'un homme qui s'est « mal comporté », et qui peu à peu va tisser des liens inattendus avec son passé. Un homme qui, à l'image de ce roman, est plutôt antipathique, et va nous emporter bien malgré nous dans son histoire.

    Il faut dire que Jesse Kellerman ne ménage pas les techniques et les rebondissements pour y parvenir. D'abord, le personnage principal narrateur s'adresse régulièrement au lecteur, faisant preuve d'autocritique et d'autodérision, histoire d'avoir l'empathie du lecteur en attendant d'emporter sa sympathie. Puis, alors que l'attention du lecteur aurait pu faiblir, il « met en scène » des interludes (qui se reproduiront à divers passages du roman) dont le premier nous renvoie au 18ème siècle et nous plonge dans l'histoire passée des ancêtres d'Ethan, une histoire passée qui va rejoindre et éclairer le présent. Ensuite, il manie avec dextérité le langage, l'adaptant judicieusement aux personnages dont il transcrit les pensées, évitant un ton monocorde et ennuyeux. Enfin, l'astucieux renversement de situation final nous laisse forcément une forte impression.

    Plus qu'un polar, « Les Visages » est d'abord une réflexion souvent ironique, et lucide, sur l'art contemporain mais c'est  aussi et surtout une histoire de filiation, une histoire qui relie habilement passé et présent, et dont les visages qu'il révèle sont autant ceux des tableaux, des victimes que les vrais visages, à nu, d'un père et son fils. C'est finalement la partie la plus intéressante du roman, l'intérêt principal étant de nous plonger dans les pensées de l'un et de l'autre qui ne se parlent plus et dont les fêlures et les blessures sont finalement si proches.  L'intérêt aussi de montrer un homme écartelé, Ethan. Entre deux femmes (l'une représentant son passé, cynique et indépendante, l'autre son potentiel avenir, plus douce et tentant de le relier à des racines). Entre deux vies possibles.

    Mais ce qui m'a à nouveau marquée dans ce roman, c'est l'utilisation de « recettes » très cinématographiques. La voix du narrateur ressemble à une voix off avec cette dérision dont savent faire preuve un grand nombre de voix off dans les films américains. Avec ses flashbacks. Avec son rebondissement final destiné à nous laisser forte impression, une image forte.  Avec ce langage très direct qui vise l'efficacité avant tout.

     La construction est donc extrêmement habile, et ne révèle son ingéniosité et son vrai visage qu'à la toute dernière page. Malgré mes réticences initiales liées au sujet, malgré certains passages qui, au cinéma, pourraient être qualifiés de racoleurs, Jesse Kellerman a un indéniable talent pour tenir le lecteur en haleine, le dérouter et le surprendre...même si une description encore plus précise du milieu de l'art  lui aurait procuré davantage encore de profondeur.

    PRIX DES LECTRICES DE ELLE 2010 CATEGORIE  ROMAN: "Ce que je sais de Vera Candida" de Véronique Ovaldé

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    Véronique Ovaldé nous emmène dans une Amérique du Sud imaginaire, sur l'île de Vatapuna, où naissent trois femmes d'une même lignée avec le même destin : enfanter une fille sans jamais pouvoir révéler le nom du père. Elles sont toutes éprises de liberté, téméraires mais aussi mélancoliques et victimes de la même triste fatalité. Seule Vera Candida osera briser les chaînes du destin, prendre son destin en main en fuyant Vatapuna dès ses 15 ans et en partant pour le continent,  à Lahomeria, pour se forger une nouvelle vie, sans passé... C'est aussi là qu'elle rencontre Itxaga, journaliste à l'Indépendant.

    L'idée de ces chaînes du destin et de la fatalité qu'une femme brisera était aussi judicieuse qu'intéressante. Tout comme celle de ces lieux à la fois imaginaires et si réalistes, empreints de la chaleur, de la moiteur d'une Amérique du Sud qui n'échappe pas à la corruption. Sans doute  l'écriture de Véronique Ovaldé est-elle vive et marquée d'une certaine légèreté (d'humour même), idée plutôt astucieuse pour évoquer les passés de ces femmes qui sont de véritables fardeaux.

    Véronique Ovaldé a un style bien à elle mais qui semble tellement maniéré (phrases interminables, parfois des majuscules quand il n'en faut pas ou sans majuscules quand il en faudrait...) que cela en perd (à mes yeux) tout intérêt. Je n'ai rien contre la modernité littéraire revendiquée et marquée par des audaces stylistiques, même parfois hasardeuses, même quand elle prend des libertés avec la grammaire ... à condition que cela ne freine pas la lecture et l'enrichisse d'une manière ou d'une autre. En ce qui me concerne, cela a constitué un frein à l'envie de savoir ce qu'elle savait de Vera Candida....  Pour moi trop de style et surtout d'obstination à en faire preuve et le démontrer, tue le style et surtout le fil de l'histoire.  Le titre en est un parfait exemple...

    Et puis je suis un peu lasse de ces destins sordides que je retrouve livres après livres (de cette sélection en tout cas), quels qu'en soient les lieux et époques.

     Véronique Ovaldé signe ainsi certes des portraits de femmes fortes que je n'ai néanmoins pas réussi à trouver attachantes. Les chaînes de leurs destins transforment ce qui aurait pu être des contes enchanteurs en contes désenchantés. Un livre qui aura au moins le mérité de nous parler d'ici (un "ici ailleurs" néanmoins souvent glauque) en nous emmenant ailleurs. Il faut ainsi reconnaître que Véronique Ovaldé parvient à nous faire croire en cet ailleurs... tout en nous dissuadant d'y aller !

    delicatesse.jpgEt en guise de conclusion, je vous propose la critique du roman que j'ai préféré de toute la sélection et que je vous recommande vivement: "La Délicatesse" de David Foenkinos, David Foenkinos dont je me souvenais de la louable discrétion (là où d'autres cherchaient grossièrement à accaparer l'attention...non, non, je ne citerai pas de noms...) au Forum International Cinéma et Littérature de Monaco (une raison qui en vaut bien une autre :-)).

    « La Délicatesse » est le huitième roman de David Foenkinos. Ce pourrait être un premier. Pour la fraîcheur. Pour son apparente légèreté. Pour le plaisir inédit que sa lecture procure.  

     C'est l'histoire d'une femme qui va être surprise par un homme. Réellement surprise.

     Un livre dont l'auteur ose l'intituler « La délicatesse » dans une société (pas seulement littéraire) souvent brutale, cela force déjà le respect. Un livre qui nous parle des hasards des rencontres, de celles qui vous font d'autant plus chavirer qu'elles sont inattendues voire improbables, cela force l'attention. Et un livre qui nous parle des surprises du destin, cela (ren)force mon intérêt.

     Et puis, surtout, au-delà de la thématique, il y a la délicatesse avec laquelle David Foenkinos décrit ses personnages, ses situations, et avec laquelle son écriture, à la fois pudique et sensuelle, nous charme, progressivement, là et quand on ne l'attend pas comme ce Markus qui, dans le roman, charme Nathalie. Il pourrait aussi être un double de l'auteur puisque c'est avec le langage que Markus charme Nathalie. Avant tout.

     Son écriture sensible émaillée d'une réjouissante fantaisie (aphorismes, digressions aussi savoureuses que décalées) fait de ce roman une passionnante histoire autant qu'une aventure ludique pour le lecteur que Foenkinos, avec, décidément, une délicatesse quasiment amoureuse, n'oublie jamais, ce qui n'est finalement pas si courant...

     Et même s'il est aussi question de deuil, le second degré est là pour dédramatiser, sans pour autant effacer  l'émotion, bel et bien présente, qui nous fait accompagner Nathalie dans sa renaissance amoureuse.

     On se dit que Stéphane Brizé pourrait en faire un très beau film sur le deuil et l'espoir, avec une ironie salutaire qui ne nous touche pas moins en plein cœur, avec douceur, sincérité et humour ... tout en délicatesse donc. Et que ce livre a aussi quelque chose de truffaldien. Finalement intemporel. Il a aussi le charme incomparable des rencontres impromptues.

     Avec Foenkinos, la littérature n'est pas sinistre mais joyeuse car lucide, ludique, romantique, anticonformiste. Et il nous fait croire (ou nous conforte dans l'idée, selon notre degré d'optimisme) que la vie peut agréablement nous surprendre au moment où on s'y attend le moins. Pouvoir inestimable de certains (rares) auteurs...  

    (D'autres vidéos viendront compléter cet article dans la journée).

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  • "Etreintes brisées" de Pedro Almodovar: ce soir, à 20H50, sur Canal +

    Ce soir, à 20H50,  Canal + diffuse un des films de la compétition officielle 2009, oublié du palmarès, selon moi un sublime film que je vous invite donc à voir ou revoir: "Etreintes brisées" de Pedro Almodovar. Vous trouverez donc ma critique ci-dessous publiée au retour du Festival de Cannes 2009.

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    2009_0520almodovar0031.JPGLorsque vous voyez un film dans l’effervescence du Grand Théâtre Lumière, dans l’euphorie cannoise, de surcroît à côté de l’équipe du film, votre avis est forcément vicié et imprégné de cette atmosphère excessive, c’est pourquoi j’ai tenu à retourner voir « Les Etreintes brisées » quelques jours après l’avoir vu sur la Croisette. Inutile de spécifier à quel point c’est étrange de voir un film dans une salle quasiment vide, qui ne réagit donc pas,  après l’avoir vu quelques jours auparavant en présence de l’équipe du film avec un public particulièrement réactif. Alors ? Alors, même loin de l’agitation cannoise, certes « Les Etreintes brisées » n’est pas le film le plus fou, le plus extravagant, le plus délirant de Pedro Almodovar mais il n’en demeure pas moins remarquable à de nombreux points de vue… et l’un de ses meilleurs films, peut-être même le plus maîtrisé. En tout cas, l’un de mes favoris de cette compétition cannoise 2009 avec, notamment « Inglourious Basterds » de Quentin Tarantino (que Pedro Almodovar, en cinéphile, est d’ailleurs allé voir en séance du lendemain).

     

    Synopsis : Il y a 14 ans, dans un violent accident de voiture dans l’île de Lanzarote, un homme (Lluis Homar) a perdu la vue mais aussi la femme de sa vie, Lena (Penelope Cruz). Sa vie se partage alors en deux parties à l’image de ses deux noms : Harry Caine, pseudonyme ludique sous lequel il signe ses travaux littéraires, ses récits et scénarios ; et Mateo Blanco, qui est son 2009_0520almodovar0032.JPGnom de baptême sous lequel il vit et signe les films qu’il réalise. Après l’accident, il n’est alors plus que son pseudonyme : Harry Caine. Dans la mesure où il ne peut plus faire de films, il s’impose de survivre avec l’idée que Mateo Blanco est mort à Lanzarote aux côtés de Lena.

     

    Pedro Almodovar, habitué de la Croisette et de la compétition cannoise (juré en 1992, en compétition pour « Tout sur ma mère » en 1999- prix de la mise en scène -, pour « La mauvaise éducation » en 2004 –présenté hors compétition- ; pour « Volver » en 2006 –prix du scénario et d’interprétation collectif-) est, cette année reparti bredouille pour un film dont la mise en scène d’une impressionnante beauté et maîtrise,  le scénario impeccable et l’interprétation remarquable de Penelope Cruz auraient pourtant pu lui permettre de figurer au palmarès, à ces différents titres.

     

    2009_0520almodovar0034.JPGAussi invraisemblable que cela puisse paraître certains cinéastes ne sont pas des cinéphiles (j’aurais bien des exemples mais je m’abstiendrai) mais au même titre que Picasso maîtrisait parfaitement l’histoire de la peinture, condition sine qua non au renouvellement de son art, il me semble qu’un cinéaste se doit de connaître et d’être imprégné de l’histoire du cinéma, comme Pedro Almodovar qui, dans ce film, en plus de témoigner de sa cinéphilie livre une véritable déclaration d’amour au cinéma (il rend notamment hommage à Hitchcock, Antonioni, Malle, Rossellini… ).  Et à Penelope Cruz qu’il sublime comme jamais, en femme fatale, brisée et forte, à la fois Marylin Monroe, lumineuse et mélancolique, et Audrey Hepburn, gracile et déterminée.

     

    « Les Etreintes brisées » est un film labyrinthique d’une grande richesse : un film sur l’amour fou, le cinéma, la fatalité, la jalousie, la trahison, la passion, l’art. Un film dans lequel,  à l’image du festival de Cannes, cinéma et réalité se répondent, s’imbriquent, se confondent.

     

    La mise en abyme, à l’image de tout ce film, est double : il y a d’une part le film que réalise Harry Caine mais aussi le making of de son film.  Harry Caine est lui-même double puisque c’est le pseudonyme de Mateo Blanco. Il meurt doublement : il perd la vue, la cécité étant la mort pour un cinéaste ; il perd la femme qu’il aime, une étreinte brisée qui représente la mort pour l’homme amoureux qu’il est aussi. Un film morcelé à l’image de ces photos en mille morceaux de Lena, d’une beauté tragique.

     

    Et puis que dire de la réalisation… Flamboyante comme ce rouge immédiatement reconnaissable comme celui d’un film de Pedro Almodovar.  D’un graphique époustouflant comme ce film que Mateo Blanco réalise. Sensuelle comme ces mains qui caressent langoureusement une image à jamais évanouie. Son scénario joue avec les temporalités et les genres (film noir, comédie, thriller, drame) avec une apparente facilité admirable.

     

    Peut-être la gravité mélancolique a-t-elle désarçonnée les aficionados du cinéaste qui n’en oublie pourtant pas pour autant sa folie jubilatoire comme dans ce film dans le film « Filles et valises », hommage irrésistible à « Femmes au bord de la crise de nerfs ».

     

    Un film gigogne d’une narration à la fois complexe et limpide, romantique et cruel, qui porte la poésie langoureuse, la beauté mélancolique et fragile de son titre, un film qui nous emporte dans ses méandres passionnées, un film pour les amoureux, du cinéma. Un film qui a la beauté, fatale et languissante, d’un amour brisé en plein vol… Un film qui a la gravité sensuelle de la voix de Jeanne Moreau, la beauté incandescente d’une étreinte éternelle comme  dans « Voyage en Italie » de Rossellini, la tristesse lancinante de Romy Schneider auxquels il se réfère.

     

    Penelope Cruz, d’une mélancolie resplendissante, pour cette quatrième collaboration,  aurait de nouveau mérité le prix d’interprétation et sa prestation (mais aussi celles de tous ses acteurs et surtout actrices auxquels il rend ici hommage, parfois juste le temps d’une scène comme pour Rossy de Palma)  prouve à nouveau quel directeur d’acteurs est Pedro Almodovar qui sait aussi, en un plan, nous embraser et embrasser dans son univers, immédiatement identifiable, la marque, rare, des grands cinéastes.

     

    Un film empreint de dualité sur l’amour fou par un (et pour les) amoureux fous du cinéma… le cinéma qui survit à la mort, à l’aveuglement, qui sublime l’existence et la mort, le cinéma qui reconstitue les étreintes brisées, le cinéma paré de toutes les vertus. Même celle de l’immortalité… Un film par lequel je vous recommande vivement de vous laisser charmer et enlacer…

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  • Emmanuelle Béart présidente du jury du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2010

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    béart.jpgAvant de vous livrer de nouveaux articles sur le Festival de Cannes 2010, je vous annonce que la présidente du jury du 36ème Festival du Cinéma Américain de Deauville sera la comédienne Emmanuelle Béart qui succèdera ainsi dans ce rôle  à une autre comédienne, Carole Bouquet. Un festival que vous pourrez bien entendu suivre comme chaque année ici et sur In the mood for Deauville et qui se déroulera cette année du 3 au 12 septembre. Plus d'informations: site officiel du festival.

    FILMOGRAPHIE D'EMMANUELLE BEART

    1971 : La Course du lièvre à travers les champs de René Clément

    1975 : Demain les mômes de Jean Pourtalé

    1983 : Premiers désirs de David Hamilton

    1984 : Un amour interdit de Jean-Pierre Dougnac

    1984 : L'Amour en douce d'Édouard Molinaro

    1986 : Manon des sources de Claude Berri

    1987 : Date with an Angel de Tom McLoughlin

    1988 : À gauche en sortant de l'ascenseur d'Édouard Molinaro

    1989 : Les Enfants du désordre de Yannick Bellon

    1990 : Le Bateau de Lu de Christine Citti (court métrage)

    1990 : Le Voyage du capitaine Fracasse d'Ettore Scola

    1990 : La Belle Noiseuse de Jacques Rivette

    1991 : J'embrasse pas d'André Téchiné

    1991 : Contre l'oubli (« Pour Nguyen Chi Thien, Vietnam » de Michel Deville)

    1991 : Un cœur en hiver de Claude Sautet

     1993 : Rupture(s) de Christine Citti

    1994 : L'Enfer de Claude Chabrol

    1995 : Nelly et Monsieur Arnaud de Claude Sautet

    1995 : Une femme française de Régis Wargnier

    1996 : Mission : Impossible de Brian de Palma

    1996 : Le Dernier Chaperon rouge de Jan Kounen (court métrage)

    1997 : Don Juan de Jacques Weber

    1998 : Le Temps retrouvé de Raoul Ruiz

    1998 : Voleur de vie d'Yves Angelo

    1999 : Elephant Juice de Sam Miller

    1999 : La Buche de Danièle Thompson

    2000 : Les Destinées sentimentales d'Olivier Assayas

    2000 : Voyance et manigance d'Éric Fourniols

    2001 : La Répétition de Catherine Corsini

    2001 : Huit Femmes de François Ozon

     2002 : Les Égarés d'André Téchiné

    2002 : Searching For Debra Winger de Rosanna Arquette

    2002 : Histoire de Marie et Julien de Jacques Rivette

    2003 : Nathalie... d'Anne Fontaine

    2004 : À boire de Marion Vernoux

    2005 : Un fil à la patte de Michel Deville

    2005 : L'Enfer de Danis Tanovic

    2006 : Un crime de Manuel Pradal

    2006 : Le Héros de la famille de Thierry Klifa

    2007 : Les Témoins d'André Téchiné

    2008 : Disco de Fabien Onteniente

    2008 : Vinyan de Fabrice Du Welz

    2008 : Mes stars et moi de Lætitia Colombani

    2010 : Ça commence par la fin de Michaël Cohen

    2010 : Nous trois de Renaud Bertrand

    2010 : Ma compagne de nuit de Isabelle Brocard et Hélène Laurent

     

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  • Palmarès complet du Festival de Cannes 2010 et images en direct de la clôture

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    Au préalable, je précise que mercredi ou jeudi, je reviendrai en détails sur ce festival et sur mes impressions aussi bien personnelles que cinématographiques. Je n'aurai pas trop de 4 jours pour faire le bilan et j'ai besoin de ce nécessaire recul pour appréhender ce festival si riche pour moi, en émotions et en rencontres et sur tout ce que m'inspirent ces 12 jours. Je vous parlerai également de « Biutiful » d'Inarritu vu hier matin, de « The Tree » de Julie Bertuccelli (le très beau film de clôture), de la conférence de presse de « La nostra vita » et bien sûr de la passionnante interview qu'a accepté de me donner Bernard Blancan avec l'assistance de touscoprod (je les remercie d'ores et déjà l'un et l'autre, il y a beaucoup d'autres personnes que j'aimerais remercier, j'y consacrerai donc également une note).

    Plus que jamais j'ai décidé de faire de ce blog l'antitwitter, de laisser le temps au temps, le temps aux mots de refléter avec le plus de justesse possible mes impressions, leur complexité, leurs nuances et ne pas céder à cette course vaine à l'information ou à la phrase la plus lapidaire, le plus souvent caricaturale et caricaturée.  De cela aussi je vous reparlerai. Je prendrai donc mon temps pour que mes mots soient aussi fidèles que possibles à ces émotions à la fois intenses et contradictoires, et à ce festival plus que jamais paradoxal.

    En attendant , voici mes premières impressions sur ce palmarès, un palmarès qui, à l'exception de la palme d'or, me réjouit, « équilibré » et « ouvert à tous les types de cinéma » comme l'a souligné Alexandre Desplat en conférence de presse et qui, comme je vous le prédisais hier, a mis le cinéma français à l'honneur avec le prix de la mise en scène pour « Tournée » de  Mathieu Amalric (un film « plein de vitalité » qui comme pour Tim Burton est « resté avec [moi] pendant tout le festival »), le grand prix pour « Des hommes et des Dieux » de Xavier Beauvois et le prix d'interprétation féminine pour Juliette Binoche dans « Copie conforme » d'Abbas Kiarostami,  dans lequel elle est sensuelle et lumineuse et dont le jeu est si riche et habité qu'il peut se prêter à plusieurs interprétations . Une Juliette Binoche  émouvante, éblouissante et bouleversante lors de la remise des prix. Un prix amplement mérité que j'avais d'ailleurs souhaité dans mon article consacré à ce très beau film. Dire que la sélection de ce film avait suscité une polémique, certains estimant que Juliette Binoche ne pouvait figurer à la fois sur l'affiche du festival et dans un film en compétition ! Le jury a eu l'intelligence de ne pas en tenir compte. Un palmarès à l'image de ce festival qui avant tout mis à l'honneur la diversité, la qualité et la richesse du cinéma français.

    Le jury a par ailleurs innové en décernant deux prix d'interprétation masculine, l'un pour Javier Bardem, sidérant dans « Biutiful » et l'autre pour Elio Germano dans « La nostra vita » réalisé par Daniele Luchetti.

    Pour le prix du scénario, le jury a choisi de récompenser « Poetry » du coréen Lee Chang-dong un film à la fois doux et âpre, sensible et violent.

    Pour la palme d'or, le jury  a fait le choix radical de l'insolite, du mysticisme, de l'étrangeté en primant le film « Oncle Boonmee celui qui se souvient de ses vies antérieures » réalisé par Apichatpong Weerasethakul, un film qui ne remplira pas les salles dont le seul mérite est d'être la proposition elle aussi radicale d'un cinéaste, le témoignage d'un univers indéniablement singulier, ce qui ne l'empêche pas d'être rébarbatif... En conférence de presse le jury a justifié ce choix avec un peu d'embarras notamment par « sa façon de traiter un des plus grands mystères qui soit, la mort et ce qui se passe après la mort. » « son idée de l'éternité », « une expérience. »

    Si la palme d'or 2010 ne rejoint pas la catégorie des palmes politiques si nombreuses ces dernières années, cette cérémonie de clôture ne l'était pas moins avec ce « fauteuil  resté vide » comme l'a évoqué Kristine Scott Thomas, celui du cinéaste iranien Jafar Panahi qui devait faire partie du jury et qui, emprisonné en Iran, en est à son « 9ème jour de grève de la faim ». Juliette Binoche qui, en conférence de presse, avait cédé à l'émotion en apprenant cette nouvelle » a tenu entre ses mains le nom de Jafar Panahi et a également souhaiter évoquer ce « dur combat que d'être intellectuel » et ce « pays qui a besoin de nous ». L'Iran n'est d'ailleurs pas le seul pays dont la situation politique a été évoquée hier soir puisque  le comédien Elio Germano vivement applaudi a  dédié son  prix à « l'Italie et aux Italiens qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour faire de l'Italie un pays meilleur malgré la classe dirigeante », l'Italie qui avait d'ailleurs boycotté le festival en raison du documentairede Sabina Guzzanti sur l'Aquila.

    Un festival qui plus que jamais a fait « écho aux bruits du monde » pour paraphraser Kristin Scott Thomas, un monde obscur, en quête de croyances, de mysticisme, de poésie aussi. Un monde qui communique plus et plus mal que jamais. Un monde qui cherche les clés de son Histoire récente ou plus ancienne pour appréhender son présent tourmenté.  Un monde dont la lueur d'espoir est bien souvent si fragile quand elle n'est pas totalement absente. Un monde « qui crie ». Un cri étouffé bien souvent. Un monde désarçonné qui se replie, recroqueville sur la cellule familiale.

    "The Tree" de Julie Bertuccelli, avec Charlotte Gainsbourg, Marton Csokas et Morgana Davies a été projeté à l'issue de la cérémonie. Je vous en parlerai ultérieurement.

    PALMARES COMPLET

    Palme d'Or

    LUNG BOONMEE RALUEK CHAT (Oncle Boonmee celui qui se souvient de ses vies antérieures) réalisé par Apichatpong WEERASETHAKUL

    Grand Prix

    DES HOMMES ET DES DIEUX réalisé par Xavier BEAUVOIS

    Prix de la mise en scène

    Mathieu AMALRIC pour TOURNÉE

    Prix du Jury

    UN HOMME QUI CRIE réalisé par Mahamat-Saleh HAROUN

    Prix d'interprétation masculine

    Javier BARDEM dans BIUTIFUL réalisé par Alejandro GONZÁLEZ IÑÁRRITU

    Elio GERMANO dans LA NOSTRA VITA réalisé par Daniele LUCHETTI

    Prix d'interprétation féminine

    Juliette BINOCHE dans COPIE CONFORME réalisé par Abbas KIAROSTAMI

    Prix du scénario

    LEE Chang-dong pour POETRY

    COURTS METRAGES EN COMPETITION

    Palme d'Or

    CHIENNE D'HISTOIRE réalisé par Serge AVÉDIKIAN

    Prix du Jury

    MICKY BADER (Micky se baigne) réalisé par Frida KEMPFF

    CAMERA D'OR

    AÑO BISIESTO réalisé par Michael ROWE présenté dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs

    UN CERTAIN REGARD

    Prix Un Certain Regard - Fondation Groupama Gan pour le Cinéma

    HAHAHA de HONG Sangsoo

    Prix du Jury

    OCTUBRE (Octobre) de Daniel VEGA & Diego VEGA

    Prix d'interprétation féminine Un Certain Regard

    Adela SANCHEZ , Eva BIANCO, Victoria RAPOSO pour LOS LABIOS (Les Lèvres) de Ivan FUND & Santiago LOZA

    CINEFONDATION

    Premier Prix de la Cinéfondation

    TAULUKAUPPIAAT (Les Marchands de tableaux) de Juho KUOSMANEN

    Deuxième Prix de la Cinéfondation

    COUCOU-LES-NUAGES de Vincent CARDONA

    Troisième Prix de la Cinéfondation ex-aequo

    HINKERORT ZORASUNE deVatche BOULGHOURJIAN

    JA VEC JESAM SVE ONO ŠTO ŽELIM DA IMAM de Dane KOMLJEN

    Le jury de la CST a décidé, de décerner le PRIX VULCAIN DE L'ARTISTE-TECHNICIEN à :

    Leslie SHATZ, pour le son du film BIUTIFUL réalisé par Alejandro GONZÁLEZ IÑÁRRITU.

    Vous pouvez par ailleurs revoir cette clôture, ici http://www.festival-cannes.com/fr/mediaPlayer/10858.html .

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  • Palmarès Un Certain Regard 2010

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    En salle Debussy, avait lieu hier soir la remise des prix de la section « Un Certain Regard » ( dans le cadre de laquelle était notamment projeté « Socialisme » de Jean-Luc Godard dont je vous ai parlé il y a quelques jours), une remise de prix présenté par Thierry Frémaux, le toujours enthousiaste délégué général du festival. Cette année 19 films réalisés par 21 réalisateurs venus de 19 pays différents étaient en compétition. Quatre d'entre eux sont des premiers films.

     Présidé par Claire Denis, le Jury était composé de  Helena Lindblad (Critique - Dagens Nyheter, Suède), Patrick Ferla (Journaliste - Radio télévision suisse, Suisse), Kim Dongho (Directeur du Festival de Pusan), Serge Toubiana (Directeur Général de la Cinémathèque Française).

    La présidente du jury a tout d'abord tenu à préciser que   « L'Etrange Affaire Angélica » de Manoel De OLIVEIRA, qui avait ouvert le Certain Regard le jeudi 13 mai, avait  éclairé toute la Sélection.

    C'est le film « Hahaha » du coréen Hong Sangsoo qui a obtenu le prix Un Certain Regard, un film dans lequel Jo Munk-yung, réalisateur, prévoit de quitter Séoul pour vivre au Canada. Quelques jours avant son départ, il revoit, autour d'un verre, son grand ami Bang Jung-shik, critique de films Lors de ce rendez-vous arrosé, les deux amis découvrent par hasard qu'ils se sont rendus récemment dans la même petite ville en bord de mer, Ton-yung. Ils décident de se raconter leur voyage réciproque à condition de n'en révéler que les moments agréables.

    PALMARES UN CERTAIN REGARD

     PRIX UN CERTAIN REGARD - FONDATION GROUPAMA GAN POUR LE CINEMA

    HAHAHA de HONG Sangsoo

     PRIX DU JURY

    OCTUBRE (Octobre) de Daniel VEGA & Diego VEGA

     PRIX D'INTERPRETATION POUR LES TROIS ACTRICES du film LOS LABIOS (Les Lèvres) de Ivan FUND & Santiago LOZA : Adela SANCHEZ , Eva BIANCO, Victoria RAPOSO

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  • Suivez la cérémonie de clôture du 63ème Festival de Cannes au restaurant Les Cinoches

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    Vous pourrez bien entendu suivre la cérémonie de clôture du 63ème Festival de Cannes comme chaque année sur Canal plus mais aussi sur internet (et le récit sur ce blog puisque j'y serai ce soir).

      Je vous propose aujourd'hui un moyen plus original (pour les Parisiens en tout cas) de regarder cette cérémonie puisque le restaurant ciné-club Les Cinoches la diffusera ce soir, un ciné-club dont j'ai le plaisir de choisir la programmation pendant 8 semaines (je vous en parle ici).

    Demain soir, avant le film de la semaine ( "Casablanca" de Michael Curtiz dont vous pouvez lire ma critique en cliquant ici) vous pourrez donc voir la cérémonie.

    Rrenseignements pratiques: www.lescinoches.com .

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  • Demain : le palmarès du Festival de Cannes 2010 (le cinéma français à l'honneur?)

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    Alors que « Tournée » de Mathieu Amalric vient d'obtenir le prix Fipresci  de la critique internationale du Festival de Cannes 2010 et alors que « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois vient d'obtenir le prix œcuménique du Festival de Cannes 2010, à la veille du palmarès, il est difficile d'envisager qu'aucun film français n'y figurera. Les films français sont pour moi les meilleurs de cette sélection 2010, ils expriment par ailleurs la diversité et la richesse du cinéma hexagonal, les films de Mathieu Amalric, Bertrand Tavarnier et Xavier Beauvois appartenant tous à des genres différents.

     Je dois avouer n'avoir pas eu cette année de coup de cœur comme l'an passé pour « Inglorious basterds » de Quentin Tarantino, « Etreintes brisées » de Pedro Almodovar et « Le ruban blanc » de Michael Haneke. La sélection cannoise reste néanmoins de très haut niveau. Tous les films que j'ai pu voir présentaient de nombreuses qualités mais aucun ne m'a vraiment transportée, éblouie, fascinée comme ces trois films du Festival de Cannes 2009.

    A la veille du palmarès il est bien difficile de savoir quel film obtiendra la palme d'or tant les avis sont divisés et aucun film n'ayant suscité l'enthousiasme unanime (l'unanimité est d'ailleurs rare à Cannes où l'on croit souvent qu'avoir un avis contraire de l'avis général est une nécessité). Tout le monde s'entend néanmoins pour dire que le film de Xavier Beauvois est magistralement mis en scène et interprété. Je vous en ai déjà parlé en ces termes. Il ferait ainsi une excellente palme d'or.

     Je n'ai pas vu un des grands favoris de ce festival qui est « Biutiful » d'Inarritu (je le verrai en séance de rattrapage demain matin) dont le thème me semble particulièrement se prêter à une palme d'or. On parle néanmoins davantage de ce film pour le prix d'interprétation masculine même si je verrais également bien l'équipe de « Des hommes et des dieux » ou Lambert Wilson( excellent à la fois dans le film de Tavernier et celui de Beauvois ) l'obtenir.

    Juliette Binoche mériterait selon moi le prix d'interprétation féminine pour le très beau film de Kiarostami, un titre auquel pourrait également prétendre l'actrice du film « Poetry » qui le porte sur ses épaules.

     Il est impossible de penser que « Tournée » ne figurera pas au palmarès. Je le verrais bien obtenir un prix du scénario.

    Quant à la mise en scène, les prétendants ne manquent pas !

      Réponses et analyse du palmarès dès demain soir puisque je serai à la cérémonie de clôture et bien entendu la semaine prochaine, avec un peu de recul, je vous ferai part de mon bilan de ce Festival de Cannes 2010. Il y a beaucoup de clichés qui ne sont pas encore en ligne et d'événements dont je n'ai pu vous parler faute de temps, les nuits étant souvent très courtes à Cannes et bien souvent j'aurais aimé parler plus et mieux de certains films. J'y reviendrai donc la semaine prochaine avec le recul nécessaire pour appréhender ces 12 jours qui, pour moi, cette année, ont plus que jamais relevé de l'improbable et non moins inoubliable tourbillon.

    Je vous rappelle que les prix sont les suivants :

    La Palme d'or, depuis 1955,  décernée au meilleur film,

    Le Grand Prix qui récompense le film qui manifeste le plus d'originalité ou d'esprit de recherche,

    Le Prix d'interprétation féminine.

    Le Prix d'interprétation masculine.

    Le Prix de la mise en scène est remis au meilleur réalisateur.

    Le Prix du scénario est remis au meilleur scénariste.

    Le Prix du Jury récompense un film apprécié du jury et qui fait preuve d'une certaine originalité.

    La Caméra d'or, depuis 1978, récompense le meilleur premier film de l'ensemble de ces sections

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