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film - Page 78

  • Critique- "La nuit nous appartient" de James Gray (ce soir, sur Paris Première)

    Ce soir, à 20H35 , sur Paris Première, ne manquez pas "La nuit nous appartient" de James Gray. Retrouvez ci-dessous ma critique publiée suite à sa projection au Festival de Cannes 2007.

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    La nuit nous appartient. Voilà un titre très à-propos pour un film projeté en compétition officielle au dernier Festival de Cannes.  Cannes : là où les nuits semblent ne jamais vouloir finir, là où les nuits sont aussi belles et plus tonitruantes que les jours et là où les nuits  s’égarent, délicieusement ou douloureusement, dans une profusion de bruits assourdissants, de lumières éblouissantes, de rumeurs incessantes. Parmi ces rumeurs certaines devaient bien  concerner ce film de James Gray et lui attribuer virtuellement plusieurs récompenses qu’il aurait amplement méritées (scénario, interprétation, mise en scène...) au même titre que « My blueberry nights », mon grand favori, ou plutôt un autre de mes grands favoris du festival, l’un et l’autre sont pourtant repartis sans obtenir la moindre récompense…

    Ce titre poétique (« We own the night » en vo, ça sonne encore mieux en Anglais non ?)  a pourtant une source plus prosaïque qu’il ne le laisserait entendre puisque c’est la devise de l’unité criminelle de la police de New York chargée des crimes sur la voie publique. Ce n’est pas un hasard puisque, dans ce troisième film de James Gray ( « The Yards » son précèdent film avait déjà été projeté en compétition au Festival de Cannes 2000)  qui se déroule à New York, à la fin des années 80,  la police en est un personnage à part entière.  C’est le lien qui désunit puis réunit trois membres d’une même famille :  Bobby Green (Joaquin Phoenix), patron d’une boîte de nuit appartenant à des Russes, à qui la nuit appartient aussi, surtout,  et qui représentent pour lui une deuxième et vraie famille qui ignore tout de la première, celle du sang, celle de la police puisque son père Burt (Robert Duvall) et son frère Joseph (Mark Walhberg) en sont tous deux des membres respectés et même exemplaires. Seule sa petite amie Amada (Eva Mendes), une sud américaine d’une force fragile,  vulgaire et touchante, est au courant. Un trafic de drogue  oriente la police vers la boîte détenue par Bob, lequel va devoir faire un choix cornélien : sa famille d’adoption ou sa famille de sang, trahir la première  en les dénonçant et espionnant ou trahir la seconde en se taisant ou en consentant tacitement à leurs trafics. Mais lorsque son frère Joseph échappe de justesse à une tentative d’assassinat orchestrée par les Russes, le choix s’impose comme une évidence, une nécessité, la voie de la rédemption pour Bobby alors rongé par la culpabilité.

    Le film commence vraiment dans la boîte de nuit de Bobby, là où il est filmé comme un dieu, dominant et regardant l’assemblée en plongée, colorée, bruyante, gesticulante, là où il est un dieu, un dieu de la nuit. Un peu plus tard, il se rend à la remise de médaille à son père, au milieu de la police de New York, là où ce dernier et son frère sont des dieux à leur tour, là où il est méprisé,  considéré comme la honte de la famille, là où son frère en est la fierté, laquelle fierté se reflète dans le regard de leur père alors que Bobby n’y lit que du mépris à son égard. C’est avec cette même fierté que le « parrain » (les similitudes sont nombreuses avec le film éponyme ou en tout cas entre les deux mafias et notamment dans le rapport à la famille) de la mafia russe, son père d’adoption, regarde et s’adresse à Bobby. Le  décor est planté : celui d’un New York dichotomique, mais plongé dans la même nuit opaque et pluvieuse, qu’elle soit grisâtre ou colorée. Les bases de la tragédie grecque et shakespearienne, rien que ça, sont aussi plantées et même assumées voire revendiquées par le cinéaste, de même que son aspect mélodramatique (le seul bémol serait d’ailleurs les mots que les deux frères s’adressent lors de la dernière scène, là où des regards auraient pu suffire...)

    Les bons et les méchants.  L’ordre et le désordre. La loi et l’illégalité. C’est très manichéen  me direz-vous. Oui et non. Oui, parce que ce manichéisme participe de la structure du film et du plaisir du spectateur. Non, parce que Bobby va être écartelé,  va évoluer,  va passer de l’ombre à la lumière, ou plutôt d’un univers obscur où régnait la lumière à un univers normalement plus lumineux dominé par des couleurs sombres. Il va passer d’un univers où la nuit lui appartenait à un autre où il aura tout à prouver. Une nuit où la tension est constante, du début et la fin, une nuit où nous sommes entraînés, immergés dans cette noirceur à la fois terrifiante et sublime, oubliant à notre tour que la lumière reviendra un jour, encerclés par cette nuit insoluble et palpitante, guidés par le regard lunatique (fier puis désarçonné, puis déterminé puis dévasté de Joaquin Phoenix, magistral écorché vif, dont le jeu est d’ailleurs un élément essentiel de l’atmosphère claustrophobique du film). James Gray a signé là un film d’une intensité dramatique rare qui culmine lors d’une course poursuite d’anthologie, sous une pluie anxiogène  qui tombe impitoyablement, menace divine et symbolique d’un film qui raconte aussi l’histoire d’une faute et d’une rédemption et donc non dénué de références bibliques. La scène du laboratoire (que je vous laisse découvrir) où notre souffle est suspendu à la respiration haletante et au regard de Bob est aussi d’une intensité dramatique remarquable.

     « La nuit nous appartient », davantage qu’un film manichéen est donc un film poignant constitué de parallèles et de contrastes (entre les deux familles, entre l’austérité de la police et l’opulence des Russes,-le personnage d’Amada aussi écartelé est d’ailleurs une sorte d’être hybride, entre les deux univers, dont les formes voluptueuses rappellent l’un, dont la mélancolie rappelle l’autre- entre la scène du début et celle de la fin dont le contraste témoigne de la quête identitaire et de l’évolution, pour ne pas dire du changement radical mais intelligemment argumenté tout au long du film, de Bob) savamment dosés, même si la nuit brouille les repères, donne des reflets changeants aux attitudes et aux visages.  Un film noir sur lequel plane la fatalité :  fatalité du destin, femme fatale, ambiance pluvieuse. James Gray dissèque aussi les liens familiaux, plus forts que tout : la mort, la morale, le destin, la loi.

     Un film lyrique et parfois poétique, aussi : lorsque Eva Mendes déambule nonchalamment dans les brumes de fumées de cigarette dans un ralenti langoureux, on se dit que Wong Kar-Wai n’est pas si loin... même si ici les nuits ne sont pas couleur myrtille mais bleutées et grisâtres. La brume d’une des scènes finales rappellera d’ailleurs cette brume artificielle comme un écho à la fois ironique et tragique du destin.

     C’est épuisés que nous ressortons de cette tragédie, heureux de retrouver la lumière du jour, sublimée par cette plongée nocturne. « La nuit nous appartient » ne fait pas  partie de ces films que vous oubliez sitôt le générique de fin passé (comme celui que je viens de voir dont je tairai le nom) mais au contraire de ces films qui vous hantent, dont les lumières crépusculaires ne parviennent pas à être effacées par les lumières éblouissantes et incontestables, de la Croisette ou d’ailleurs…

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  • L'Académie Lumières rend un hommage exceptionnel à Roman Polanski

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    Je vous ai déjà parlé des prix Lumières décernés par la presse étrangère au cinéma français et dont la 16ème cérémonie aura lieu le 14 janvier prochain, à la mairie de Paris. L’Académie Lumières rendra ainsi un hommage exceptionnel à l’un des plus grands cinéastes contemporains, Roman Polanski, lors de sa 16e Cérémonie des Prix Lumières vendredi 14 janvier. Elle souhaite ainsi célébrer ses cinquante années de carrière marquées entre autres par Le Pianiste, Oliver Twist, La Jeune fille et la mort, Lunes de fiel, Frantic, Pirates, Tess, Le Locataire, Chinatown, Rosemary’s Baby, Le Bal des vampires, Cul de sac ou Répulsion. L’hommage sera rendu par le directeur général de la Cinémathèque française, Serge Toubiana.
     
    Rappelons que The Ghost Writer, son dernier film, est en lice pour le Meilleur film, Meilleur réalisateur et Meilleur scénario des Prix Lumières décernés par les correspondants étrangers aux meilleurs talents du cinéma français et francophone.

    A cette occasion retrouvez ma critique de "The Ghost Writer", ci-dessous:

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    Un « écrivain-nègre » britannique (beaucoup plus poétiquement appelé un « Ghost-Writer » dans les pays anglo-saxons) à succès (Ewan Mc Gregor) -dont on ne connaîtra d'ailleurs jamais le nom- est engagé pour terminer les mémoires de l'ancien Premier Ministre britannique Adam Lang (Pierce Brosnan), le précèdent rédacteur, ancien bras droit de Lang, étant décédé dans d'étranges circonstances. C'est sur une île isolée au large de Boston que l'écrivain part à la rencontre de son nouveau sujet...

    Répulsion. Chinatown. Tess. Le Pianiste... Et tant d'autres films de genres si différents auxquels, à chaque fois, Polanski a su imprimer son inimitable style. Qu'allait-il en être cette fois de ce thriller? Avec cette adaptation cinématographique de L'Homme de l'ombre, thriller contemporain du romancier et journaliste anglais Robert Harris, Roman Polanski se rapproche davantage de « Frantic » même si ce film ne ressemble à aucun autre.

    Par une manière admirable à la fois d'aller à l'essentiel et de capter les détails avec une acuité remarquable, Roman Polanski nous plonge d'emblée dans son intrigue pour ne plus nous lâcher jusqu'à la dernière seconde. Combien de réalisateurs sont capables d'en dire tellement en deux ou trois plans et cela dès le début : une voiture abandonnée dans la cale d'un ferry, la police qui tourne autour de la voiture sur un quai et le film est lancé. Et nous voilà plongés dans l'atmosphère unique et inquiétante de « The Ghost-Writer ».

     La caméra de Roman Polanski ne quitte jamais son (anti)héros auquel le spectateur s'identifie rapidement (Ewan Mc Gregor tout en sobriété, parfait pour le rôle), cet « homme ordinaire plongé dans une histoire extraordinaire » comme Hitchcock aimait à résumer ses propres histoires. D'ailleurs, il y a beaucoup du maître du suspense dans ce nouveau Polanski, à commencer par ce huis-clos sur cette île inhospitalière à l'abandon balayée par le vent et la monotonie, et ce blockhaus posé au milieu d'une nature rebelle où un jardinier fantomatique œuvre en vain au milieu d'un tourbillon de feuilles. L'inquiétude et le sentiment d'inconfort  nous saisissent immédiatement dans cette demeure élégante mais déshumanisée dont l'ouverture sur l'extérieure donne des plans d'une redoutable beauté glaciale aux frontières de l'absurde, sorte de monde désormais désertique devant lequel, tel un démiurge, apparaît l'ancien premier ministre qui jadis dirigeait tout un peuple. Tout est à la fois familier et étrange, envoûtant et angoissant.

    C'est moins le suspense qui importe que la manière dont Polanski conduit son intrigue (même s'il réussit à nous étonner avec un dénouement pourtant attendu et prévisible), capte et retient notre attention. Pas par des course-poursuites ou des explosions, non, par des scènes où notre souffle est suspendu à un mot (comme ce formidable face-à-face avec Tom Wilkinson ) ou aux glaçantes et cinglantes répliques de la femme d'Adam Lang ( remarquable Olivia Williams) qui, avec Kim Cattrall,  réinventent les femmes fatales hitchcockiennes.

    Une austérité étrangement séduisante, une lenteur savamment captivante, une beauté froide et surtout une atmosphère à la fois inquiétante et envoûtante émanent de ce nouveau Polanski qui nous donne une magnifique leçon de cinéma, jusqu'au dernier plan, effroyablement magnifique. Un film agréablement inclassable quand on essaie de plus en plus de réduire les films à un concept voire à un slogan. Ce « Ghost-Writer » n'est pas sans rappeler un autre film qui lui aussi parle de manipulation ( et nous manipule) et se déroule  en huis-clos sur une île également au large de Boston comme si pour définir un pays aussi gigantesque que les Etats-Unis, la claustrophobie d'une terre insulaire était la plus parlante des métaphores...

    Difficile de dissocier l'histoire du film de celle de son auteur tant les similitudes son présentes ( à commencer par l'exil d'Adam Lang dans un pays où il est assigné à résidence, à cette exception près que c'est justement dans ce pays que ne peut retourner Polanski) . Difficile aussi de dissocier l'Histoire contemporaine de l'histoire de the Ghost-Writer qui évoque les tortures pendant la guerre en Irak et stigmatise le rôle trouble des Etats-Unis (là où justement ne peut retourner Polanski qui d'une certaine manière règle quelques comptes) Harris étant par ailleurs un ancien journaliste proche de Tony Blair à qui Adam Lang fait évidemment penser. Mais ce serait dommage aussi de réduire ce grand film inclassable et passionnant à cela...  Laissez-vous guider par « l'écrivain fantôme » et manipuler dans les coulisses du pouvoir. Je vous promets que vous ne le regretterez pas!

    Roman Polanski a reçu l'Ours d'argent du meilleur réalisateur pour ce film au dernier Festival de Berlin.

  • Programme du Festival Cinéma Télérama 2011 (du 19 au 25 janvier)

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    Chaque année, le Festival Télérama est l'occasion de voir les films manqués au cours de l'année précèdente. Pour moi ce sera "Dans ses yeux" et "Mystères de Lisbonne". Je pense aussi retourner voir "Bright star" à côté duquel je suis peut-être passée en raison des circonstances un peu exceptionnelles dans lesquelles je l'ai vu. Vous trouverez le programme ci-dessous avec les liens vers mes critiques.

    La place de cinéma vous coûtera 3€ avec le pass Télérama dans les journaux du 12 et 19 janvier. Le festival commence le 19 janvier et s'achève le 25. 15 films ont ainsi été sélectionnés par la rédaction de Télérama et les internautes. 210 salles y participent dont 19 à Paris.

    Parmi ces films, je vous recommande tout particulièrement "The Ghost Writer", "Tournée", " Des hommes et des dieux" et "Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu".

    Programme:

    The Social Network
    Bright Star
    Mystères de Lisbonne
    The Ghost Writer
    Another Year
    Poetry
    Des hommes et des dieux
    Tournée
    Fantastic Mr Fox
    White Material
    Mammuth
    Illusionniste (L’)
    Vous allez rencontre un bel et sombre inconnu
    Police, adjectif
    Dans ses yeux

     

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  • Aux auditeurs de France Bleu Mayenne qui...

    france6.jpg...découvriraient ce blog suite aux émissions de cette semaine, je souhaite la bienvenue (vous pourrez encore m'entendre demain et après-demain à 10H50). Si vous voulez en savoir plus sur ce blog (en direct de Paris quand ce n'est pas d'un festival ailleurs, mais d'une Lavalloise d'origine) rendez-vous sur cette page (origines, objectifs, présence des blogs sur les réseaux sociaux et dans les médias...)  ou encore sur celle-ci (avec mon bilan de l'année 2010 et mes voeux pour 2011) et n'hésitez pas à laisser un commentaire. Je serais curieuse de savoir si des Mayennais suivent (régulièrement ou pas) ce blog ou mes autres blogs. Et merci à France Bleu Mayenne pour ce sympathique troisième clin d'oeil de l'année (après notamment un direct de Cannes au milieu du brouhaha, juste avant le palmarès, pour livrer mes impressions et pronostics).

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  • 11ème Festival International du Film d'Arras: du 5 au 14 novembre

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    Du 5 au 14 novembre se déroule le 11ème Festival International du Film d’Arras.

    Jerzy Skolimowski, Anna Karina et Olivier Assayas sont les invités d’honneur du Festival. Y sont également annoncés : François Ozon, Fabrice Luchini, Jacques Perrin, Pierre Schoendoerffer, Fred Cavayé, Gille Lellouche, Jean-Pierre Améris, Isabelle Carré, Guillaume Nicloux, Judith Godrèche, Laetitia Masson, Hélène Fillières, Aurore Clément, Benjamin Bioley, Hippolyte Girardot, Gilles Porte…

    Y est également proposée une compétition européenne avec une sélection de films à découvrir en première exclusivité française en présence de leurs réalisateurs.

    Au programme également :  40 avant-premières, 15 inédits, 2 rétrospectives, des hommages, des classiques restaurés, des ciné-concerts, un programme pour les enfants… soit près de 100 films pour 10 jours intenses de cinéma, d’émotions et de rencontres avec ce qu’il faut de glamour et de magie.

    Bref, le Festival d’Arras fait désormais partie des rendez-vous cinématographiques incontournables de l’automne.

    Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel du festival.

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  • Concours: 10x2 places pour la projection du pilote de la série événement Boardwalk Empire réalisée par Martin Scorsese

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    orange3.jpgEn partenariat avec Orange Cinema Series, j'ai le plaisir de vous proposer 10 places pour 2 pour la projection du pilote de la série événement "Boardwalk Empire" réalisée par Martin Scorsese (voir vidéo ci-dessous), le jeudi 4 novembre au Cinéma Gaumont Opéra à 19H30, suivie d'un cocktail.

    Pour faire partie des heureux gagnants, dîtes-moi quel est votre film préféré de Martin Scorsese, en 2 lignes ou en 10 pages et les plus convaincants remporteront ces places! Attention, ce concours s'achèvera dimanche soir à minuit. Envoyez vos réponses à inthemoodforcinema@gmail.com  avec pour intitulé "Concours Scorsese".

    A lire aussi sur le blog: ma critique de ce qui reste pour moi LE film de l'année "Shutter island" de Martin Scorsese.

    Et si vous ne faîtes pas partie des heureux gagnants, sachez que dimanche soir sera mis en ligne un concours en exclusivité sur inthemoodforcinema.com avec un lot exceptionnel!

  • En direct du Festival du Film Britannique de Dinard 2010 : 1ère journée

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    P1020608.JPGC’est demain soir que sera officiellement donné le coup d’envoi du 21ème Festival du Film Britannique de Dinard avec la soirée d’ouverture  spéciale Beatles (le festival fête cette année les 70 ans de la naissance du leader du groupe)  avec la projection de « Nowhere boy » de Sam Taylor-Wood, mais pour la première fois cette année c’est une journée plus tôt que les projections ont débuté, déjà dans l’ambiance puisque les organisateurs ont eu la bonne idée de faire raisonner la musique des Beatles aux abords du palais des arts où se déroulent certaines projections et puisque le ciel  arbore déjà ses couleurs en écho à celles de la mer,  joliment lunatiques et mélancoliques, couleurs si particulières à la Bretagne sans oublier l’ombre étrange, imposante et omniprésente d’Hitchcock. De nouveau à Dinard donc, toujours fidèle au rendez-vous, 11 ans après mon inoubliable premier Festival du Film Britannique.

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     A peine arrivée direction la crêperie et direction les salles obscures pour assister au premier film en compétition, l’étrange « Skeletons » premier film de Nick Whitfield qui nous emmène sur les traces de deux vrp un peu particuliers. Davis et Bennett sont en effet deux coéquipiers à la profession aussi improbable que le physique de l’un d’entre eux.  Ils sont chargés de débarrasser les gens des « cadavres » qui traînent dans leurs placards, plus exactement ils appliquent « la procédure », exposant ainsi des secrets et mensonges bien enfouis. S’il est ici question d’extraction, rien à avoir avec un récent succès du box-office qui employait également ce terme et  rien à voir avec une autre étrange équipe ou alors artisanalement revisités. Nick Witfield nous parle du poids du passé avec une revigorante légèreté, s’appuyant sur une idée originale et une réalisation maîtrisée distillant de judicieuses notes d’étrangeté. Il fait ainsi confiance à l’imagination complice du spectateur davantage qu’aux effets spéciaux (dont il s’amuse de l’aspect rudimentaire). Dommage qu’il n’ait pas poussé son idée plus loin et qu’elle ne soit finalement qu’un prétexte à dresser les portraits de ces êtres solitaires en quête d’un avenir allégé du poids du passé.

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    C’est aussi une drôle d’équipe que met en scène Jamie Thraves  dans son troisième long-métrage présenté en avant-première à Dinard, l’autre film en compétition de ce premier jour de festival « Treacle Jr » : une équipe formée de Tom, un homme qui a subitement tout plaqué (femme, enfant, vie de famille apparemment heureuse) pour vivre dans la rue et d’Aidan un « homme-enfant incapable de se taire » que Tom rencontre par hasard et qui le suit inlassablement. Comme dans le film précédent, la gravité du sujet est masquée par une légèreté de ton. Si le sujet n’a a priori rien d’original la personnalité fantasque, volubile et attachante d’Aidan et le jeu de l’acteur qui l’interprète qui, comme l’a souligné le directeur du festival, « crève l’écran », rendent le film à son image : irrésistible et nous font passer outre les éventuelles lacunes scénaristiques. Le personnage de Tom (dont nous ne connaîtrons jamais vraiment les raisons du départ et de l’errance) paraît effacé face à cette personnalité touchante et singulière à l’image de ce qu’il est dans le regard d’Aidan qui le voit comme un enfant verrait un adulte, avec ses mystères insondables.  Déjà un sérieux prétendant au prix du public dont je vous reparlerai…

    Il semblerait donc que cette année après l’effroyable et sinistre « White Ligtnin’ », Hitchcock d’or l’an passé, la comédie soit de retour mais une comédie « so british », teintée de gravité, ou l’inverse des films graves teintés d’humour, ce qui donne ces films si particuliers et spécifiques au cinéma britannique, des films plus complexes qu’ils n’y paraissent, plus attachants que la simplicité de leurs sujets pourraient  le laisser présager et qui, derrière leur apparente légèreté, nous parlent du poids du passé et de la solitude. Nous verrons dans les prochains jours si cette tendance et si ces thèmes se confirment.

    A suivre bien entendu sur inthemoodforcinema.com ! Et en attendant n’hésitez pas à laisser vos commentaires ici sur ce Festival du Film Britannique.

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