César 2008 : nominations
Les nominations pour les César 2008 viennent d'être communiquées. Je vous livre mes premières impressions en vrac :
-11 nominations pour "La Môme" (sans surprise) et pour "Un secret" (très agréable surprise), les deux films à obtenir le plus de nominations
-Viennent ensuite "Le scaphandre et le papillon" (pour mon plus grand plaisir, je vous ai également maintes fois parlé de ce film qui a reçu le prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes) avec 7 nominations amplement méritées, Persépolis (que je n'ai pas vu) avec 6 nominations et "La Graine et le mulet" avec 5 nominations également méritées, et 4 nominations pour "Les chansons d'amour" ...
-Autres agréables surprises: La présence du "Fils de l'épicier", un film que j'avais découvert et particulièrement apprécié au Festival de Cabourg où il a été présenté en avant-première. Espérons que cela lui permettra de connaître une seconde sortie en salles.
-Espérons que "Le deuxième souffle" (justement pour en retrouver un) et l'excellent documentaire "L'avocat de la terreur" seront également récompensés.
-Quelques déceptions: L'absence de "Boxes" de Janes Birkin, l'absence de "J'attends quelqu'un" de Jérôme Bonnell, de "La face cachée" de Bernard Campan, de "La vie d'artiste" de Marc Fitoussi et d'"Un baiser s'il vous plaît" d'Emmanuel Mouret, de "Vous êtes de la police" de Romuald Beugnon, l'absence de Chabrol pour "La fille coupée en deux"... et la présence excessive de "Faut que ça danse"...
-Quant au meilleur film étranger, entre "La vie des autres", "De l'autre côté", "La nuit nous appartient", "Les promesses de l'ombre", "4 mois 3 semaines deux jours", le choix sera cornélien. Signalons la présence de deux films allemands, signe de la bonne santé actuelle du cinéma d'Outre-Rhin
La 33ème cérémonie des César aura lieu sur Canal plus, en clair, à 20H30, le vendredi 22 février 2008. Elle sera présidée par Jean Rochefort qui succédera ainsi à Claude Brasseur et elle sera présentée par Antoine De Caunes qui succédera à Valérie Lemercier.
Je vous livre mes préférences ci-dessous, surlignées en rouge (différentes de mes pronostics sur lesquels je reviendrai). Je vous invite également à laisser les vôtres ainsi que vos commentaires.
Les critiques de presque tous les films nommés figurent sur ce blog. Pour les lire, cliquez sur les titres des films ci-dessus ou sous les affiches des films dans la rubrique "Les films inconcournables de 2007" du blog (colonne de gauche).
Meilleur film

La Môme
Un secret
Le Scaphandre et le papillon
La Graine et le mulet
Persépolis
Meilleur réalisateur

Mon coeur balance entre Miller ("Un secret" est pour moi le film de l'année), Téchiné (un de mes réalisateurs de prédilection), Kechiche (directeur d'acteurs exceptionnel), Schnabel...
Olivier Dahan (La Môme)
Abdellatif Kechiche (La Graine et le mulet)
Claude Miller (Un secret)
André Téchiné (Les Témoins)
Julian Schnabel (Le Scaphandre et le papillon)
Meilleure actrice

Isabelle Carré (Anna M)
Marion Cotillard (La Môme)
Cécile de France (Un secret)
(Mais Isabelle Carré était également remarquable, mon enthousiasme pour ne pas dire ma passion pour le film de Claude Miller l'a néanmoins emporté...Patrick Bruel aurait également mérité une nomination pour ledit film.)
Marina Foïs (Darling)
Catherine Frot (Odette Toutlemonde)
Meilleur acteur
Mathieu Amalric (Le Scaphandre et le papillon)
Michel Blanc (Les Témoins)
Jean-Pierre Darroussin (Dialogue avec mon jardinier)
Vincent Lindon (Ceux qui restent)
Jean-Pierre Marielle (Faut que ça danse !)
Meilleur second rôle féminin
Julie Depardieu (Un Secret)
Noémie Lvovsky (Actrices)
Bulle ogier (Faut que ça danse !)
Ludivine Sagnier (Un Secret)
Sylvie Testud (La Môme)
Meilleur second rôle masculin

Fabrice Luchini (Molière)
Laurent Stocker (Ensemble c'est tout)
Michael Lonsdale (La Question humaine)
Pascal Greggory (La Môme)
Sami Bouajila (Les Témoins)
Meilleur espoir masculin

(Impossible de choisir: je vote pour les 5! Même si un prix pour Nicolas Cazalé permettrait peut-être au film d'être reconnu à sa juste valeur...contrairement aux autres films qui n'en ont pas -moins- besoin. Johan Libéreau était époustouflant de naturel pour un premier rôle et la grâce de Grégoire Leprince Ringuet le mériterait également, bon allez, je me lance quand même...)
Nicolas Cazalé (Le Fils de l'épicier)
Grégoire Leprince-Ringuet (Les Chansons d'amour)
Johan Libéreau (Les Témoins)
Jocelyn Quivrin (99 francs)
Laurent Stocker (Ensemble c'est tout)
Meilleur espoir féminin

Afin de reconnaître le talent admirable et rare de l'actrice mais aussi de son directeur d'acteurs Abdellatif Kechiche:
Louise Blachère (Naissance des pieuvres)
Adèle Henel (Naissance des pieuvres)
Hafsia Herzi (La Graine et le mulet)
Clotilde Hesme (Les Chansons d'amour)
Audrey Dana (Roman de gare)
Meilleur Scénario original
La Môme
Two days in Paris
La Graine et le mulet
Ceux qui restent
Molière
Meilleure adaptation
Ensemble c'est tout
Darling
Un secret
Le Scaphandre et le papillon
Persépolis
Meilleur premier film
N'ayant vu aucun des 5, je m'abstiens de voter...
Ceux qui restent
Et toi, t'es sur qui ?
Naissance des pieuvres
Persépolis
Tout est pardonné
Meilleur film étranger

4 mois, 3 semaines et 2 jours
De l'autre côté
La Nuit nous appartient
Les Promesses de l'ombre
La Vie des autres
Meilleur documentaire

Le Premier cri
L'Avocat de la terreur
Retour en Normandie
Les Animaux amoureux
Les Lip, l'imagination au pouvoir
Meilleur Montage
Le montage est une des grandes qualités d'"Un secret" mais aussi du "Scaphandre et le papillon"... Simplement parce qu'il fallait choisir...
La Graine et le mulet
Un secret
La Môme
Persépolis
Le Scaphandre et le papillon
Meilleure Photo
(Même si la photo est admirable dans ces 5 films, j'aimerais bien que "Le second souffle" ne reparte pas bredouille donc...)
Le Deuxième souffle
Un secret
L'Ennemi intime
Le Scaphandre et le papillon
La Môme
Meilleur Son
(Le son est un des éléments essentiels du film pour lequel j'ai voté même s'il l'est aussi par définition des comédies musicales citées...)
L'Ennemi intime
Les Chansons d'amour
Persépolis
La Môme
Le Scaphandre et le papillon
Meilleurs costumes

Notons que "La Môme" est également nommée dans cette catégorie aux Oscars.
La Môme
Un secret
Le Deuxième souffle
Molière
Jacquou le croquant
Meilleur décor
Molière
Le Deuxième souffle
Un secret
Jacquou le croquant
La Môme
Meilleure musique

Persépolis
L'Ennemi intime
Un secret
Faut que ça danse !












Un bilan délibérément désordonné de ce salon du cinéma 2008 à l’image de ce qu’a été ce dernier malgré une initiative très louable et de nombreux aspects positifs. Peut-être est-ce après tout un hommage artistique à la Nouvelle Vague que de superposer ainsi les voix, les sons … laquelle superposition créait une cacophonie tantôt risible, tantôt agaçante, principal défaut de ce salon résultant de la typographie des lieux (un hall impersonnel, glacial, et résonant –et aspirant pourtant surtout à faire raisonner- du parc des expositions). L’autre défaut résulte de l’organisation de l’espace professionnel dont l’initiative est là aussi très louable, notamment dans le désir de permettre aux jeunes auteurs (condition d’inscription : une sélection d’un film en festival), notamment par le biais de l’espace ciné-connexion et d’ateliers, de rencontrer des professionnels et de permettre aux professionnels de réfléchir et débattre sur leurs professions mais en raison de changements d’horaires de dernière minute, du manque de lisibilité du site internet officiel du salon, et d’un espace professionnel à l’accès labyrinthique, je me suis ainsi retrouvée seule avec trois intervenants notamment du CNC à une conférence sur les aides à l’écriture (qui aurait dû en intéresser plus d’une, et à laquelle je n’étais d’ailleurs pas la seule inscrite !), laquelle, ou plutôt lequel entretien particulier, s’est néanmoins avéré pour moi passionnant.
Quelques informations, observations, remarques glanés au fil de mes déambulations coupables (oui, coupable : coupable de zapper ainsi entre les stands tel un spectateur glouton et consumériste mais je vous rassure, je ne me suis pas laissée aller à manger du pop corn dont la présence m’a quelque peu enragée, je vous rassure de nouveau, je n’ai pas côtoyé les bêtes sauvages présentes au salon pour les démonstrations des dresseurs ensuite et ne leur ai pas transmis, ma rage donc, et encore moins les pop corns) entre les 
-Un partie de l’équipe du film de « Faubourg 36 », le second long-métrage de Christophe Barratier après « les Choristes » (la jeune comédienne Nora Arnezeder, le scénariste Julien Rappeneau et le réalisateur Christophe Barratier) était également présente. C’est avec beaucoup de passion que le cinéaste a présenté son film et surtout qu’il a défendu le scénario (ça fait plaisir !), et son attachement à celui-ci qu’il estime essentiel, se positionnant en digne héritier du cinéma de Duvivier, Carné et Prévert ou Charles Spaak. Pour lui « Le cinéma, avant d’être de la pellicule, ce sont d’abord des écrits », prenant ainsi pour exemple la grève des scénaristes (qui se poursuit) aux Etats-Unis : « Quand les scénaristes ne travaillent plus, la production entière est paralysée. » Même s’il faut apporter un bémol à ces propos, la situation française étant différente de la situation américaine de par la tradition, héritée de la Nouvelle vague, de l’auteur réalisateur. Puis Christophe Barratier revient à « Faubourg 36 » qui, comme les films des réalisateurs et scénaristes précités, se déroule pendant le Front Populaire empruntant son style à plusieurs genres différents : film noir, comédie dramatique, comédie musicale, histoire d’amour... Il se réfère ainsi à « La belle équipe »
-Puis, un passage à l’espace professionnel pour assister à la conférence « Pourquoi le scénario est-il le parent pauvre du cinéma ? » dont l’intitulé provocateur même a suscité le débat et la controverse. Une conférence passionnante sur les différentes manières d’appréhender ce métier qui se revendique (oui, on a beaucoup revendiqué à ce salon) de plus en plus comme tel, ou plutôt à être légalement reconnu comme tel (le scénariste n’a pas de statut juridique). Pendant ce temps pour la énième fois avec une sonnerie et une voix d’aéroport, on annonçait qu’un aigle royal allait survoler nos têtes (qu’est- ce que vient faire un aigle royal là-dedans me direz-vous, je ne vous le fais pas dire). On apprendra notamment que c’est une « profession aventureuse », (on peut peut-être trouver finalement un lien avec l’aigle royal) un terme qui n’est pas pour me déplaire, et que le scénario est l’âme d’un film.
-Je me rends ensuite au stand « Grand forum » où ont lieu les rencontres avec les équipes de film. Une femme intemporelle dubitative devant les intervenants avance le nom de Lelouch (parce qu’il a les cheveux gris bouclés, dit-elle) . En fait de Lelouch c’est Charles Berling (qui a bien des cheveux mais ni vraiment gris, ni vraiment bouclés), Bruno Putzulu, une partie de l’équipe de « Père et fils » dans lequel ils avaient tourné avec Noiret, interprétant ses fils dans le film de Michel Boujenah également présent, et Frédérique Noiret pour un hommage à son père Philippe Noiret. Beaucoup de tendresse émane de ce quatuor et beaucoup d’émotion et d’admiration pour l’acteur récemment décédé. Passant du Sans-souci humble, pudique, talentueux et d’une grande dignité. Les anecdotes pleuvent. L’un raconte comment devant l’émotion de Rochefort de le voir si malade Noiret avait rétorqué « Pas de
sentimentalité entre nous, ce n’est pas notre emploi ». Berling raconte comment dans le restaurant d’un hôtel où ils s’étaient retrouvés, éberlués, entourés de personnes âgées Noiret, si jeune d’esprit, avait maugréé « Y a que des vieux » avant de réaliser qu’il en faisait partie, lequel Berling a fumé un cigare pendant toute la rencontre en signe d’anticonformisme, un peu sans doute, d’hommage à Noiret, beaucoup surtout (« Ce cigare brûle pour lui. Ce n’est pas Charles Berling qui fume mais Philippe Noiret » a-t-il répondu à un spectateur extrêmement perspicace qui lui demandait ce qu’il pensait de la loi anti-tabac). Sa fille a évoqué un homme qui, même malade, était « à terre » mais « jamais malade ou affaibli ». Pour les autres en tout cas. « Sur une scène de théâtre il avait la sensation que la mort n’avait pas le dernier mot » évoquant ainsi à quel point il arrivait à transcender la maladie sur scène notamment dans « Love letters » sa dernière pièce. Magie du jeu. Magie du théâtre. Magie de l’acteur, plus fort que l’homme, que la mort qui rôde. Ses comparses de cinéma évoquent aussi sa pudeur, comment dans un restaurant il dira « je me régale » alors qu’il ne sentait plus le goût des aliments ou son humour et sa distance caustique en toute circonstance, comme lorsqu’il devait tomber dans une tombe pour une scène de « Père et fils » et qu’il avait déclaré « Je fais des repérages ».








-Cela pourrait être seulement un film policier inspiré d’Agatha Christie, avec Jean-Pierre Cassel en Hercule Poirot en fauteuil roulant. D’ailleurs la référence est clairement assumée avec une affiche qui rappelle étrangement celle du dernier film de Pascal Thomas «
antipathiques, ou sympathiques, ambivalents, malicieux, sournois, calculateurs mais finalement toujours attendrissants. Comme dans « Béa » les comédiens (parfois non professionnels, ici) sont savamment choisis et témoignent d’une direction d’acteurs attentive : Micheline Presle est rayonnante, espiègle et aussi séduisante que séductrice, on retrouve avec plaisir Thérèse Roussel dans une scène savoureuse de chamaillerie pour vol de vernis à ongle, et surtout Philippe Nahon, dans un rôle inhabituel, attachant, d’une force comique inattendue exacerbée par son costume et sa dégaine improbable et ses « sales » manies (le karaoké, la cleptomanie), lequel a d’ailleurs remporté un prix d’interprétation au Festival de Saint-Jean de Luz 2007.





