Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 8

  • Festival du Film Merveilleux 2013: un nouveau jury...

    talulah.jpg

    C’est avec joie que je viens de répondre positivement à la proposition de faire partie du jury du Festival du Fim Merveilleux qui aura lieu du 27 au 29 juin 2013, à Paris. Si c’est grâce -ou à cause!- de participations à des jurys de festivals de cinéma (sur concours d’écriture) que ma passion pour le cinéma a été exacerbée et qu’a été modifié le cours de mon existence, je suis ravie que l’on fasse aujourd’hui directement appel à moi comme ce fut le cas en mars pour intégrer le jury de la critique internationale du Festival du Film Asiatique de Deauville ou en Avril pour le jury du Festival International du Film de Boulogne Billancourt.

    Ce sera donc ma 15ème participation à un jury de festival de cinéma et j’en suis aussi heureuse que la première fois, en 1998, au Festival du Film de Paris dont je fis alors partie du jury jeunes et qui avait alors pour prestigieux président un certain Sean Penn. Et si je suis aussi ravie c’est parce que ce festival a une programmation et une thématique qui m’intéressent tout particulièrement, moi, l’incurable rêveuse dont une des devises est cette citation de Saint-Exupéry « Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve ». Ces thématiques sont ainsi: la magie, l’imaginaire, la poésie et le rêve… Ce festival est donc fait pour moi et ce sera un grand plaisir que de faire partie de ce jury. Ce n’est pas que j’aime particulièrement juger (au contraire même), mais je ne vois pas la participation à un jury comme un jugement mais comme la formidable opportunité de faire découvrir des films et des cinéastes et de partager ma passion avec d’autres (jurés et festivaliers).

    J’en profite pour vous rappeler que vous pouvez soutenir mon recueil de nouvelles romantiques et cruelles sur les festivals de cinéma justement inspiré de ces pérégrinations festivalières, sur My Major Company: http://www.mymajorcompany.com/projects/meziere-ombres-paralleles .

    PRESENTATION DU FESTIVAL

    Le Festival, organisé par l’association Talulah, met ainsi en compétition des films Français et étrangers pendant 3 jours. Les projections des films en compétition ont lieu en soirée à 20H00.

    L’équipe du festival accueille les festivaliers dès 19H00 dans un espace convivial, l’occassion de rencontrer les producteurs et réalisateurs en compétition, l’ensemble des acteurs de la communauté cinéma de Paris et les passionnés du cinéma fantastique et merveilleux.

    Le Festival propose, un programme de films américains ( le quart d’heure américain) , des projections et ateliers sensibilisation à l’environnement via le merveilleux sont organisés pour les enfants ( le Kaléidoscope ).

    Le kaléidocope est mis en place afin d’exposer et de partager avec le public l’importance des richesses et diversités de notre monde et de son environnement. Les films du programme invitent les jeunes spectateurs à découvrir les beautés de notre planète et à développer leur imaginaire autour des thèmes du festival. Le thème 2013 sera : Les Océans.

    Le Quart d’heure américain », est un programme de films indépendants américains. L’association propose une projection de plusieurs films réalisés et produits par de jeunes auteurs et artistes américains.

    Le prochain festival se déroule du 27 au 29 Juin 2013 au théâtre Douze, 6 avenue Maurice Ravel 75012 PARIS.

    Les thèmes du festival sont : le merveilleux, le rêve, l’imaginaire, la magie, les mythes, les légendes, les fables, les contes, la poésie, le surnaturel, l’ésotérisme, et aussi les comics, les jeux de rôles, le fantastique, la science fiction, les jeux vidéo.

    Un Festival sur les thèmes de l’imaginaire, la magie et le rêve car ce sont des thèmes présents dans toutes les cultures, civilisations et époques, qui occupent une place importante dans le cinéma.

    Vous pourrez aussi suivre le festivals sur twitter (@filmmerveilleux), sur son site officiel (http://festival-film-merveilleux.com/fr ) et sur Facebook ( https://www.facebook.com/groups/39506364290/ ) et ici bien entendu puisque je vous le ferai vivre en direct et vous tiendrai régulièrement informés de son actualité.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Palmarès des European Film Awards 2012

     

    Michael Haneke et son "Amour" qui a reçu la palme d'or au dernier Festival de Cannes est le grand vainqueur des European Film Awards décernés hier soir à Malte. Il  a ainsi  remporté les prix suivants: meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure actrice. C'est Hasta la vista de Geoffrey Enthoven qui a battu le film français Intouchables. Egalement au palmarès, un prix mérité pour le scénario de "La Chasse". Retrouvez ma critique de "Amour" de Haneke en bas de cet article.

    Palmarès:

    Meilleur film
    Amour de Michael Haneke

    Meilleur réalisateur
    Michael Haneke pour Amour

    Meilleure actrice
    Emmanuelle Riva dans Amour

    Meilleur acteur
    Jean-Louis Trintignant dans Amour

    Meilleur scénario
    Tobias Lindholm & Thomas Vinterberg pour La Chasse

    Meilleure photographie
    Sean Bobbitt pour Shame

    Meilleur montage
    Joe Walker pour Shame

    Meilleurs décors
    Maria Djurkovic pour La Taupe

    Meilleure musique originale
    Alberto Iglesias pour La Taupe

    Meilleur premier film
    Little Bird de Boudewijn Koole

    Meilleur documentaire
    Hiver nomade de Manuel von Stürler

    Meilleur film d'animation
    Alois Nebel de Tomáš Luňák

    Prix du public
    Hasta la vista de Geoffrey Enthoven

     

     

    Photos ci-dessus, copyright Inthemoodlemag.com, prises lors de la conférence de presse du palmarès du Festival de Cannes 2012.

     

     

     

    amour99.jpg

     

    « Amour » de Michael Haneke présente plusieurs points communs avec mon autre coup de coeur du Festival de Cannes 2012 ( « J’enrage de son absence » de Sandrine Bonnaire, présenté à la Semaine de la Critique) malgré des différences formelles évidentes: d’abord leurs titres pourraient être interchangeables et ensuite parce que j’ai été submergée par l’émotion par ces deux films. Enfin, l’un et l’autre parlent d’amour inconditionnel et de la violence de l’absence, du départ, du silence. En bonus, retrouvez également, en bas de cet article, ma critique de l’autre palme d’or de Michael Haneke « Le ruban blanc ».

     

    Mais revenons à « Amour », film au titre à la fois sobre, sibyllin et prometteur dans lequel Isabelle Huppert interprète la fille de Georges (Jean-Louis Trintignant) et d’Anne (Emmanuelle Riva), deux octogénaires, des gens cultivés, professeurs de musique à la retraite. Egalement musicienne, elle vit à l’étranger avec sa famille. Un jour, Anne est victime d’une petite attaque cérébrale. Lorsqu’elle sort de l’hôpital et revient chez elle, elle est paralysée d’un côté. L’amour qui unit ce vieux couple va être mis à rude épreuve.

     

    Dès le début, la gravité, l’austérité, le dénouement inéluctable s’imposent. La caméra explore les pièces d’un appartement pour arriver dans une chambre où une femme âgée git, paisible, morte. Puis, flashback: le couple rentre d’un concert de musique classique dont on ne voit d’ailleurs que les spectateurs comme un miroir de ce que nous allons être pendant tout ce film, les spectateurs de l’envers du décor, de ce que la société préfère habituellement cacher, dissimuler. Lorsqu’ils rentrent, ils constatent que leur porte a été vraisemblablement forcée. Les prémisses d’une tragédie, d’un huis-clos dramatique. Un étranger s’est immiscé dans leur doux quotidien. La mort qui va peu à peu tisser sa toile.

     

    La tendresse de leurs gestes, la manière dont ils s’excusent constamment, se considèrent, se regardent, semblent se découvrir encore, ne s’être pas tout raconté, avoir encore des secrets et plus que jamais des égards l’un pour l’autre, tout dit un amour qui n’a pas pris une ride mais qui s’est renforcé face aux épreuves de la vie. Notre souffle est suspendu, notre attention est captée, capturée, par ces gestes a priori anodins qui témoignent de leur amour indéfectible et magnifique. Leurs visages rayonnent, nous font oublier le poids des ans.

     

    Cela pourrait être le couple d’ « Un homme et une femme », 46 ans plus tard (Emmanuelle Riva s’appelle d’ailleurs Anne comme Anouk Aimée dans le film de Claude Lelouch). Bien entendu, le cinéma d’Haneke, si épuré, est très différent de celui de Lelouch, si lyrique, mais ces détails qui disent tant et auxquels notre souffle est suspendu les rapprochent ici (au risque d’en heurter certains). L’opposé du couple du « Chat » de Granier-Deferre.

     

    Jusqu’où peut-on aller par amour ? L’amour, le vrai, ne consiste-t-il pas à tout accepter, même la déchéance, à aider l’être aimé jusqu’au dernier souffle ? Le sujet était ô combien périlleux. Si Haneke ne nous épargne rien de ces moments terribles comme lorsque cette femme belle et fière se transforme peu à peu en enfant sans défense, il place sa caméra toujours avec pudeur.

     

    Nous ne quitterons alors plus cet appartement pour un face à face douloureux, cette lente marche vers la déchéance puis la mort. Seules quelques visites comme celles de leur fille, d’un ancien élève, de voisins qui les aident, ou d’infirmières viennent ponctuer ces terribles instants, témoignant à chaque fois de maladresses, voire de cruauté involontaires. La scène de l’infirmière qui, avec une voix mielleuse, s’adresse à Anne comme à une enfant, la forçant avec une douce et d’autant plus terrible condescendance à se regarder dans le miroir est redoutablement juste et absolument terrible.

     

    Que dire de Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva qui seraient à la hauteur de leurs bouleversantes prestations ? Le premier, qu’il raconte une anecdote sur son enfance, ou s’occupe d’Anne dans ses derniers instants avec une tendresse infinie (comment ne pas être bouleversé quand il lui raconte une histoire, lui caressant doucement la main, pour faire taire sa douleur, qu’elle hurle), est constamment juste, là, par un jeu d’une douce intensité. Ses gestes, sa voix, son regard, tout traduit et trahit son émotion mais aussi la digne beauté de son personnage qu’il dit être son dernier, ce qui rend ce rôle encore plus troublant et tragique. Quant à Emmanuelle Riva, elle fait passer dans son regard l’indicible de la douleur, de la détresse, après avoir fait passer la fierté et la force de cette femme debout, cette âme forte qui se transforme peu à peu en un corps inerte, pétri de douleurs.

     

    Un film tragique, bouleversant, universel qui nous ravage, un film lucide, d’une justesse et d’une simplicité remarquables, tout en retenue. «Je ne me souviens plus du film, mais je me souviens des sentiments» dit Jean-Louis Trintignant en racontant une anecdote à son épouse. C’est aussi ce qu’il nous reste de ce film, l’essentiel, l’Amour avec un grand A, pas le vain, le futile, l’éphémère mais l’absolu, l’infini.

     

    Trois ans après sa palme d’or pour « Le ruban blanc », Michael Haneke méritait évidemment de l’obtenir à nouveau pour ce film éprouvant et sublime, d’une beauté tragique et ravageuse que vous hante et vous habite longtemps après la projection, après ce dernier plan d’une femme seule dans un appartement douloureusement vide. Un film d’Amour absolu, ultime. Et puis il y a la musique de Schubert, cet Impromptu que j’ai si souvent écouté et que je n’entendrai sans doute plus jamais de la même manière. Je crois qu’il me faudra un peu de temps encore pour appréhender pleinement ce film. Les mots me manquent encore.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire