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  • Dossier- Accréditations et invitations au Festival de Cannes : mode d’emploi. Toutes les informations pour être accrédité (concours…) et profiter au mieux du festival.

     

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    Je reçois de nombreux emails, et a fortiori au fur et à mesure que le festival se rapproche, me demandant comment être accrédité au Festival de Cannes, comment je suis accréditée, et même… si je peux donner des invitations et accréditations ! J’ai donc décidé de répondre à ces interrogations existentielles en espérant que certains y trouveront des informations utiles.  

    Vous trouverez ainsi ci-dessous toutes les informations pour être accrédité, tous les concours et tous les bons plans pour profiter pleinement du festival une fois votre accréditation en poche.

    En préambule, je précise que je ne peux évidemment délivrer aucune invitation ou accréditation, celles-ci étant exclusivement délivrées par  le Festival de Cannes

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    entrer des mots clefsJe suis accréditée depuis 11 ans, la première année, j’ai bénéficié d’un pass professionnel Grand Ecran (devenu accréditation Festival depuis) ayant fait partie des « 40 à Cannes du prix de la jeunesse du Ministère de la jeunesse et des sports » (un concours permettant à de jeunes cinéphiles européens d’être invités au Festival de Cannes, le rêve pour moi qui avait toujours suivi cela avec beaucoup d’attention devant mon écran ou dans la presse, un concours qui existe toujours d’ailleurs dans des modalités un peu différentes), une expérience inoubliable qui m’a permis de voir un grand nombre de films, déjà principalement dans le fameux grand Théâtre Lumière et en séances du soir (je n’oublierai jamais mon émotion la première fois que je suis entrée dans cette entrer des mots clefssalle mythique et vertigineuse, c’était pour « Marie-Jo et ses deux amours » de Guédiguian), aussi de forger de solides amitiés mais qui m’avait laissée un goût d’inachevé, ayant mes examens de sciences politiques le lendemain de mon retour du festival. J’avais donc la ferme intention d’y retourner l’année suivante pour en profiter pleinement et sans droit constitutionnel ou histoire des idées politiques dans mes bagages. J’ai donc effectué une demande de pass Grand Ecran  que j’ai obtenu n’imaginant pas alors que, chaque année, je serais accréditée et que je passerais, quoiqu’il arrive, 11 jours en mai sur la Croisette : 8 fois avec le pass Grand Ecran (devenu Festival depuis) et depuis 2 ans avec un pass presse (uniquement grâce à mes blogs, et sans aucune aide extérieure, puisque je reçois aussi des interrogations sur cette question donc non sans piston, ou recommandation, simplement en remplissant le dossier d’accréditation et en envoyant les pièces justificatives).

    Il faut savoir qu’à Cannes tout est hiérarchisé et que beaucoup y font chaque année leur plein de vanités (dans les deux sens du terme), cela peut donc être très drôle à observer, parfois absurde, parfois violent, parfois frustrant mais dans tous les cas le principal demeure : le cinéma omniprésent et omniscient. Cannes est aussi un théâtre des vanités, révélateur de personnalités souvent très instructif qui ressemble parfois à un théâtre de guerre en ce que chacun ne pense souvent qu’à y « sauver sa peau ».

     Mieux vaut donc bien vous organiser au préalable afin que votre festival ne se résume pas à des salles inaccessibles et à le voir moins bien que si vous étiez restés chez vous.

    Quel que soit votre pass vous pouvez pleinement en profiter comme je vais vous l’expliquer plus bas (tout juste serait-vous dédaignés par des détenteurs de pass « supérieurs » aux vôtres, consolez-vous en vous disant que j’y ai vu un réalisateur récemment multi-césarisé s’y faire refouler pour ne pas avoir de bonnes chaussures et en vous disant donc qu’avoir tel ou tel pass ou accéder à tel ou tel endroit n’est pas une marque de talent comme certains s’en donnent parfois l’illusion).

     8+2 cela fait 10 me direz-vous : tout simplement parce que, une année, ayant fait ma demande plus tardivement (premier conseil : effectuez votre demande le plus tôt possible, à chaque catégorie correspondant  des quotas ) je me suis retrouvée avec le pass Cannes Cinéphiles (bas de l’échelle dans la hiérarchie cannoise), néanmoins sachez qu’en vous débrouillant bien vous pourrez pleinement profiter de ce festival même avec ce pass, mais je m’égare et revenons-en au début et à la première étape, c’est-à-dire à l’obtention du pass.

    D’abord, sachez que le Festival de Cannes est un festival professionnel destiné aux professionnels, néanmoins ouvert au public dans une certaine et très relative mesure :

    -Si vous n'êtes pas professionnel du cinéma:

    -D’abord, commençons par l’accréditation Cannes cinéphiles évoquée plus haut.

    Comment obtenir l’accréditation Cannes cinéphiles?

    Tout simplement comme « les professionnels de la profession », en effectuant votre demande dès février (et avant le 4 mars, c’est donc malheureusement trop tard pour cette année) en fournissant bien les pièces demandées et en attendant patiemment la réponse (le festival est submergé de demandes du monde entier donc le harceler ne servira à rien, si ce n’est vous voir opposer un refus).

    Avec cette accréditation Cannes cinéphiles, vous aurez accès à la Sélection officielle (néanmoins quasiment uniquement à Un Certain Regard, sans invitation supplémentaire, et parfois à Cannes Classics, avec une invitation puisqu’il vous faudra pénétrer alors dans l’enceinte du palais qui vous est normalement interdite), à la Quinzaine des Réalisateurs et à la Semaine de la critique.  Sachez néanmoins que vous n’aurez pas le droit de circuler dans l’enceinte du palais avec cette accréditation (sauf dans le cas précité).

     Une petite astuce en plus : depuis 4 ans existe une file qui s’appelle « accès dernière minute » et qui permet d’accéder au Grand Théâtre Lumière uniquement sur badge s’il reste des places dans la salle, à la dernière minute (il vous faudra attendre donc un certain temps, debout, dehors, souvent sous une chaleur accablante (ou sous la pluie),  car seuls les premiers dans la file ont une petite chance d’entrer, encore une fois non garantie, et après la montée des marches donc juste avant le début du film. Selon les années, les accréditations Cannes cinéphiles ont ou non le droit d’entrer, également selon les heures des séances, je vous conseille donc de vous renseigner une fois sur place (cette file se trouve « sous » les marches, côté protocole).

     Cette accréditation Cannes Cinéphiles est délivrée principalement aux étudiants en cinéma et associations de cinéphiles sur pièces justificatives et lettre de motivation.

    Ensuite, si vous n’avez pas d’accréditation, vous pourrez quand même acheter des places  à la Quinzaine des Réalisateurs, seule section (qui propose néanmoins une sélection de qualité) à ouvrir ses portes au grand public, par un système d’abonnement et de vente de ticket à la séance (sur la Croisette).

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    -Enfin via divers concours tous déjà évoqués ici (si j’en découvre d’autres, je vous en tiendrai informés), vous pourrez également être accrédité :

    - Par le prix de la jeunesse évoqué plus haut et qui m’a permis de venir la première fois à Cannes, si vous avez entre 18 et 25 ans et bien sûr si vous êtes lauréats du concours (voir conditions en cliquant ici)

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    -En devenant critique pour les 50 ans de la semaine de la critique (la toute jeune critique à Cannes), si vous avez entre 15 et 18 et là aussi si vous remportez le concours

    - En remportant le concours de jeunes critiques si vous avez entre 17 et 23 ans

    Le Prix de la jeunesse est néanmoins le seul de ces concours pour lequel le délai n’est pas dépassé (le 31 mars) donc dépêchez-vous si le concours vous inspire et si vous répondez aux critères.

    Il me semble que le concours de blogs  consacrés au Festival de Cannes organisé par L'Oréal dont j’ai été lauréate une année et qui m’a permis de vivre trois jours du festival dans des conditions encore différentes et non moins privilégiées, n’a pas été renouvelé depuis (mais s'il est rétabli cette année, je vous tiendrai au courant). 

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    Si vous êtes « professionnel de la profession », vous pouvez effectuer votre demande :

    -auprès du Marché du Film (pour les producteurs au « Producers network » et au short film corner pour les  distributeurs et producteurs de courts-métrages, jusqu’au 28 avril).

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     -ou auprès  du Festival…(sachant que vous ne pouvez qu’effectuer qu’une seule demande).

    Il vous faudra effectuer votre demande dès février, parfois janvier pour une accréditation presse avec un dossier souvent conséquent (par exemple, 60 pages me concernant puisqu’il s’agissait d’un renouvellement de pass presse et de fournir ma couverture de l’édition précédente), exigence compréhensible sachant que le Festival de Cannes est l’évènement le plus médiatisé au monde et que les demandes affluent du monde entier. Pour un pass presse, on vous demandera notamment également l’importance de votre lectorat (pour la presse écrite ou web), votre fréquence de publication et de respecter une charte de bonne conduite.  Les documents demandés varient selon votre média : web, tv, papier… donc je vous invite à vous rendre sur le site officiel pour découvrir les conditions.

    Si vous faîtes une demande d’accréditation Festival (donc autre que presse, cinéphiles ou Marché du film), les conditions dépendront de la catégorie à laquelle vous appartenez. Les catégories sont les suivantes :

    · Administration, ambassade

    · Agence artistique

    · Attaché(e) de presse

    · Auteur, réalisateur, compositeur

    · Avocat, juriste

    · Cinémathèque, archives, restauration

    · Comédien(ne

    · Commission de film

    · Distribution

    · Ecole de cinéma

    · Edition de musique de films

    · Etablissement financier

    · Exploitant

    · Festival de film

    · Industries techniques

    · Presse-média : hors-journaliste

    · Presse-média : journalistes

    · Production

    · Publicitaire du cinéma

    · Technicien de cinéma

    · Vidéo, DVD, VOD

    Si vous n’êtes pas certain de pouvoir obtenir l’accréditation presse, faîtes plutôt une demande Festival Presse-média (ce que j’ai eu pendant 8 ans et qui vous permettra déjà de bien profiter du festival et vous donnera accès à l’enceinte du palais contrairement au pass Cannes cinéphiles.), en revanche, contrairement au pass presse, ce pass ne vous permettra pas d'accéder aux conférences de presse ni d'être prioritaire aux séances (grand avantage du pass presse pour Un Certain Regard notamment, j'ai pu apprécier l'an passé de pouvoir arriver à la dernière minute, gain de temps et donc gain de séances mais sinon tout est question d'organisation!).

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    Si vous êtes le roi ou la reine des mythomanes, sachez que le festival vérifie les informations que vous fournissez et que votre dossier vous suit d’années en années. Sachez également que l’accréditation est strictement nominative et que si vous « empruntez » l’accréditation de quelqu’un d’autre et que l’on s’en aperçoit, elle sera purement et simplement confisquée et détruite.  

    Ces accréditations Festival ou Presse vous donnent également accès au marché du film et à toutes les sections parallèles sans invitation supplémentaire.

    Les invitations (séances du Grand Théâtre Lumière):

    Sachez encore que si votre rêve est de monter les marches ou d’assister aux séances dans le Grand Théâtre Lumière, en plus de votre accréditation, il vous faudra une invitation (sauf pour les séances du matin, 8h, si vous avez un pass presse et dans certains cas pour d’autres séances ) pour les séances de 19H (ou 19H30 ), 22H (ou 22H30 ) et minuit, des invitations que vous obtiendrez à condition d’avoir déjà une accréditation, soit auprès de votre bureau (à chaque type d’accréditation correspond un bureau) soit aux bornes d’accréditation du festival.

    Existent aussi des invitations bleues qui vous permettent d’accéder aux séances du Grand Théâtre Lumière sans accréditation (du moins était-ce le cas les années précédentes)…

    Astuce : La salle du 60ème comme son nom l’indique créée pour les 60 ans du festival (mais maintenue depuis) est une véritable aubaine, quelle que soit votre accréditation (à l’exception de Cannes cinéphiles) puisque vous pourrez y revoir les films de la sélection officielle en « séances du lendemain ». Y ont parfois lieu des hommages ou des séances exceptionnelles là encore accessibles sur badge. Certaines séances y sont également réservées à la presse (le matin) notamment lorsque c’est un film très attendu.

    -Si vous n’avez pas la possibilité d’être accrédité ni même de  venir à Cannes:

     sachez que divers moyens de suivre le festival s’offrent à vous, d’abord sur TV Festival, la télévision officielle du festival qui retransmet notamment les conférences de presse et que de plus en plus de films sortent en salles en même temps qu’ils sont projetés à Cannes.

     Après avoir foulé les célébrissimes marches des centaines de fois, après avoir vécu des mésaventures palpitantes ou décalées mais souvent inoubliables, après avoir eu l’immense plaisir et privilège d’y découvrir des chefs d’œuvre et de ressentir de multiples émotions cinématographiques, d’y faire des rencontres marquantes,  le plaisir reste intact et plus que jamais je me réjouis de passer 11 jours dans l’antre du cinéma mondial, là où bat le cœur du cinéma et de ne vivre qu’à son rythme pendant 11 jours mais aussi de  partager ces mésaventures sur mes différents sites.

    Bientôt, de nouveaux bons plans pour profiter pleinement du Festival de Cannes et notamment des informations pour trouver un logement (sachez d’ores et déjà qu’à Cannes pour le festival les hôtels sont pour la plupart complets d’une année sur l’autre) !

    Liens utiles :

    Site officiel du Festival de Cannes

    Page Accréditations du Site officiel du Festival de Cannes

    Marché du Film

    Quinzaine des Réalisateurs

    Site officiel du Prix de la jeunesse

    TV Festival

    Je vous rappelle que vous pourrez suivre ce festival en direct sur trois de mes blogs : In the mood for Cannes, In the mood for cinema et In the mood for luxe (sur lequel vous trouverez également des bons plans et les bonnes adresses cannoises).

     Vous pouvez également vous inscrire à la nouvelle page Facebook d’In the mood for Cannes et au compte twitter d’In the mood for Cannes pour recevoir toutes les informations sur le festival et m’y suivre en direct.

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2011 Pin it! 20 commentaires
  • Vidéos - Daniel Auteuil présente "La fille du puisatier" au Salon du livre de Paris 2011

     

    Dimanche dernier, Daniel Auteuil présentait "La fille du puisatier" au salon du cinéma. J'avoue que je suis toujours dubitative quand des personnalités autres que des cinéastes, aussi talentueuses soient-elles comme Daniel Auteuil, décident de passer derrière la caméra, a fortiori lorsqu'il s'agit de réaliser le remake d'un classique, en l'espèce un film de Marcel Pagnol de 1940, mais je dois dire qu'après avoir vu la bande-annonce (qui n'est évidemment pas sans rappeler, et pour cause(s), "Jean de Florette" et "Manon des Sources") mes réticences ont volé en éclats tant la réalisation semble convaincante, et au service de l'histoire dont la puissance émotionnelle transparait à travers la bande-annonce. Vous verrez-, ci-dessous, Daniel Auteuil s'exprimer sur la genèse du film (désolée pour la mauvaise qualité des vidéos prises en pleine cohue du Salon du livre). En salles le 20 avril.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 4 commentaires
  • Documentaire « D’un film à l’autre, une histoire de Claude Lelouch » : 50 ans des Films 13 et de l'itinéraire d’un enfant gâté et passionné

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    La semaine dernière, dans les locaux des Films 13 était organisée une projection du documentaire « d’Un film à l’autre » suivie d’un débat avec Claude Lelouch.

    Le cinéma de Claude Lelouch a bercé mon enfance. D’ailleurs, moi dont la passion pour le cinéma a été exacerbée à et par Deauville, j’étais presque « condamnée » à aimer son cinéma indissociable de cette ville qu’il a magnifiquement immortalisée.

    Lelouch. Prononcez ce nom et vous verrez immédiatement l’assistance se diviser en deux. Les adorateurs d’un côté qui aiment : ses fragments de vérité, ses histoires d’amour éblouissantes, sa vision romanesque de l’existence, sa sincérité, son amour inconditionnel du cinéma, ses phrases récurrentes, une musique et des sentiments grandiloquents, la beauté parfois cruelle des hasards et coïncidences. Les détracteurs de l’autre qui lui reprochent son sentimentalisme et tout ce que les premiers apprécient, et sans doute de vouloir raconter une histoire avant tout, que la forme soit au service du fond et non l’inverse. Je fais partie de la première catégorie et tant pis si pour cela je dois subir la condescendance des seconds. Le cinéma est pour moi avant tout affaire de passion, de sincérité, d’audace et quoiqu’en disent ses détracteurs, le cinéma de Claude Lelouch se caractérise par ces trois éléments comme le démontre magnifiquement de documentaire « D’un film à l’autre » réalisé à l’occasion des 50 ans des films 13.  Un documentaire qui résume un demi-siècle de cinéma du « Propre de l’homme » à « Ces amours-là ».

    Ayant lu l’autobiographie de Claude Lelouch (« Itinéraire d’un enfant très gâté », Robert Laffont) que je vous recommande et ayant vu un grand nombre de ses films, j’ai néanmoins appris pas mal d’anecdotes et an ai réentendu d’autres comme l’histoire de la rencontre de ses parents auquel fera formidablement écho la remise de son Oscar des années plus tard (je vous laisse la découvrir si vous ne connaissez pas l’anecdote). Magnifique hasard à l’image de ceux qu’il met en scène.

    Un parcours fait de réussites flamboyantes et d’échecs retentissants. « C’est plus difficile aujourd’hui de sortir d’un échec, aujourd’hui la terre entière est au courant. A l’époque, cela restait confidentiel. Derrière un échec on peut rebondir autant qu’on veut si on ne demande rien aux autres. Etant donné que j’ai toujours été un spécialiste du système D, j’ai toujours trouvé le moyen de tourner des films » a-t-il précisé lors du débat.

     La plus flamboyante de ses réussites fut bien sûr « Un homme et une femme », palme d’or à Canes en 1966, Oscar du meilleur film étranger et du meilleur scénario parmi 42 récompenses … à 29 ans seulement! Film que Claude Lelouch a, comme souvent réalisé, après un échec. Ainsi le 13 septembre 1965, désespéré, il roule alors vers Deauville où il arrive la nuit, épuisé. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture,  elle  marche sur la plage avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme », la rencontre de deux solitudes blessées qui prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

    Une histoire que vous redécouvrirez parmi tant d’autres comme les derniers instants de Patrick Dewaere,  et puis des tas d’autres hasards et coïncidences et d’histoires sur les uns et les autres que Lelouch nous raconte en voix off, avec passion et sincérité, comme un film, celui de son existence, une existence à 100 à l’heure, à foncer et ne rien regretter à l’image de son court-métrage «  C'était un rendez-vous » qui ouvre le documentaire. L’histoire d’une vie et une histoire, voire une leçon, de cinéma. Claude Lelouch souligne notamment l’importance de la musique tellement importante dans ses films : « L’image, c’est le faire-valoir de la musique ». « Chaque nouvelle invention modifie l’écriture cinématographique. Mes gros plans c’est ma dictature, et les plans larges c’est ma démocratie, et pas de plan moyen. » a-t-il précisé lors du débat. « Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui va très vite et on n’a plus le temps de lire le mode d’emploi alors que de mon temps on avait le temps de lire le  mode d’emploi mais il y a quelque chose qui n’a pas fait de progrès c’est l’amour.  La montée et la descente d’une histoire d’amour  m’ont toujours fasciné. »

     Claude Lelouch est né avec la Nouvelle Vague qui ne l’a jamais reconnu sans doute parce que lui-même  n’avait « pas supporté que les auteurs de la Nouvelle Vague aient massacré Clouzot,   Morgan, Decoin, Gabin », tous ceux qui lui ont fait aimer le cinéma alors qu’il trouvait le cinéma de la Nouvelle Vague « ennuyeux ».

     Quel bonheur de revoir Jean-Paul Belmondo, Jacques Villeret, Yves Montand, Annie Girardot,  Jean Louis Trintignant, Anouk Aimée, Fabrice Luchini Evelyne Bouix, Catherine Deneuve, Lino Ventura, Fanny Ardant,  Francis Huster, Alessandra Martines, tantôt irrésistibles ou bouleversants, parfois les deux, magnifiés par la caméra de Claude Lelouch qui sait si bien, par sa manière si particulière de tourner et surtout de diriger les acteurs, capter ces fameux fragments de vérités. « Les parfums de vérité plaisent au public français. Donner la chair de poule, c’est l’aristocratie de ce métier. » Comment ne pas être ému en revoyant Annie Girardot dans « Les Misérables » (qui lui vaudront ce César de la meilleure actrice dans un second rôle, en 1996, et sa déclaration d’amour éperdue au cinéma ), Jean-Paul Belmondo et Richard Anconina dans « Itinéraire d’une enfant gâté » ? Des extraits comme autant de courts-métrages qui nous laissent un goût d’inachevé et nous donnent envie de revoir ses films.

     « Il n’y a pas de vraies rencontres sans miracles » d’après Claude Lelouch et chacun de ces miracles en a donné un autre, celui du cinéma.  «L’idée était de raconter l’histoire des films 13 et comment je suis allée d’un miracle à l’autre car un film est toujours un miracle. »

     Alors tant pis si une certaine critique continue de le mépriser (il y est habitué lui dont un critique clairvoyant disait à ses débuts  "Claude Lelouch... Souvenez-vous bien de ce nom. Vous n'en entendrez plus jamais parler.")  voire les professionnels de la profession (cf son absence aux derniers César…) car  comme il le dit lui-même :  « Un seul critique qui compte sur moi, c’est le temps qui passe ».

     Alors si comme moi, vous aimez le cinéma de Claude Lelouch et les fragments de vérités, si vous croyez aux  hasards et coïncidences, fussent-ils improbables, précipitez-vous pour découvrir ce documentaire qui sortira forcément un 13…le 13 avril 2011 qui est aussi la leçon d’une vie d’un homme  qui a su tirer les enseignements de ses succès et surtout de ses échecs et d’un cinéaste qui a tellement sublimé l’existence et les acteurs, ce dont témoigne chaque seconde de ce documentaire passionnant, itinéraire d'un enfant gâté, passionné fou de cinéma.

    Cliquez ici pour lire ma critique d' "Un homme et une femme" et de "Ces amours-là" de Claude Lelouch.

  • Critique - "The Ghost writer" de Roman Polanski ce soir sur Canal plus à 20H50

    Ce soir sur Cana plus, à 20H50, ne manquez  pas LE film de l'année 2010 "The Ghost writer" de Roman Polanski. Retrouvez ma critique ci-dessous.

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    Un « écrivain-nègre » britannique (beaucoup plus poétiquement appelé un « Ghost-Writer » dans les pays anglo-saxons) à succès (Ewan Mc Gregor) -dont on ne connaîtra d'ailleurs jamais le nom- est engagé pour terminer les mémoires de l'ancien Premier Ministre britannique Adam Lang (Pierce Brosnan), le précèdent rédacteur, ancien bras droit de Lang, étant décédé dans d'étranges circonstances. C'est sur une île isolée au large de Boston que l'écrivain part à la rencontre de son nouveau sujet...

    Répulsion. Chinatown. Tess. Le Pianiste... Et tant d'autres films de genres si différents auxquels, à chaque fois, Polanski a su imprimer son inimitable style. Qu'allait-il en être cette fois de ce thriller? Avec cette adaptation cinématographique de L'Homme de l'ombre, thriller contemporain du romancier et journaliste anglais Robert Harris, Roman Polanski se rapproche davantage de « Frantic » même si ce film ne ressemble à aucun autre.

    Par une manière admirable à la fois d'aller à l'essentiel et de capter les détails avec une acuité remarquable, Roman Polanski nous plonge d'emblée dans son intrigue pour ne plus nous lâcher jusqu'à la dernière seconde. Combien de réalisateurs sont capables d'en dire tellement en deux ou trois plans et cela dès le début : une voiture abandonnée dans la cale d'un ferry, la police qui tourne autour de la voiture sur un quai et le film est lancé. Et nous voilà plongés dans l'atmosphère unique et inquiétante de « The Ghost-Writer ».

     La caméra de Roman Polanski ne quitte jamais son (anti)héros auquel le spectateur s'identifie rapidement (Ewan Mc Gregor tout en sobriété, parfait pour le rôle), cet « homme ordinaire plongé dans une histoire extraordinaire » comme Hitchcock aimait à résumer ses propres histoires. D'ailleurs, il y a beaucoup du maître du suspense dans ce nouveau Polanski, à commencer par ce huis-clos sur cette île inhospitalière à l'abandon balayée par le vent et la monotonie, et ce blockhaus posé au milieu d'une nature rebelle où un jardinier fantomatique œuvre en vain au milieu d'un tourbillon de feuilles. L'inquiétude et le sentiment d'inconfort  nous saisissent immédiatement dans cette demeure élégante mais déshumanisée dont l'ouverture sur l'extérieure donne des plans d'une redoutable beauté glaciale aux frontières de l'absurde, sorte de monde désormais désertique devant lequel, tel un démiurge, apparaît l'ancien premier ministre qui jadis dirigeait tout un peuple. Tout est à la fois familier et étrange, envoûtant et angoissant.

    C'est moins le suspense qui importe que la manière dont Polanski conduit son intrigue (même s'il réussit à nous étonner avec un dénouement pourtant attendu et prévisible), capte et retient notre attention. Pas par des course-poursuites ou des explosions, non, par des scènes où notre souffle est suspendu à un mot (comme ce formidable face-à-face avec Tom Wilkinson ) ou aux glaçantes et cinglantes répliques de la femme d'Adam Lang ( remarquable Olivia Williams) qui, avec Kim Cattrall,  réinventent les femmes fatales hitchcockiennes.

    Une austérité étrangement séduisante, une lenteur savamment captivante, une beauté froide et surtout une atmosphère à la fois inquiétante et envoûtante émanent de ce nouveau Polanski qui nous donne une magnifique leçon de cinéma, jusqu'au dernier plan, effroyablement magnifique. Un film agréablement inclassable quand on essaie de plus en plus de réduire les films à un concept voire à un slogan. Ce « Ghost-Writer » n'est pas sans rappeler un autre film qui lui aussi parle de manipulation ( et nous manipule) et se déroule  en huis-clos sur une île également au large de Boston comme si pour définir un pays aussi gigantesque que les Etats-Unis, la claustrophobie d'une terre insulaire était la plus parlante des métaphores...

    Difficile de dissocier l'histoire du film de celle de son auteur tant les similitudes son présentes ( à commencer par l'exil d'Adam Lang dans un pays où il est assigné à résidence, à cette exception près que c'est justement dans ce pays que ne peut retourner Polanski) . Difficile aussi de dissocier l'Histoire contemporaine de l'histoire de the Ghost-Writer qui évoque les tortures pendant la guerre en Irak et stigmatise le rôle trouble des Etats-Unis (là où justement ne peut retourner Polanski qui d'une certaine manière règle quelques comptes) Harris étant par ailleurs un ancien journaliste proche de Tony Blair à qui Adam Lang fait évidemment penser. Mais ce serait dommage aussi de réduire ce grand film inclassable et passionnant à cela...  Laissez-vous guider par « l'écrivain fantôme » et manipuler dans les coulisses du pouvoir. Je vous promets que vous ne le regretterez pas!

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  • Festival du Film Francophone de Grèce 2011, à Athènes et Thessalonique

    Je vous parle souvent de ma passion pour la Grèce sur un autre de mes blogs, je ne pouvais donc pas ne pas vous parler ici du Festival du Film Francophone de Grèce 2011  qui , pour sa 12ème édition, se déroulera à Athènes, du 31 mars au 8 avril et à Thessalonique du 7 avril au 12 avril. Pour découvrir la programmation, rendez-vous sur la page Facebook du festival. Rendez-vous également sur le site de l'Institut Français d'Athènes pour en savoir plus.  Je vous communiquerai prochainement le programme complet ici, je peux d'ores et déjà vous annoncer que de prestigieux invités sont attendus.

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  • Découvrez en exclu web le film publicitaire de Coco Mademoiselle de Chanel avec Keira Knightley réalisé par Joe Wright

    keira.jpgPour découvrir en exclusivité web le film publicitaire de Coco Mademoiselle de Chanel avec Keira Knightley réalisé par Joe Wright rendez-vous sur un des mes autres blogs , In the mood for luxe, en cliquant ici.

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  • Palmarès des Etoiles d'or du Cinéma 2011 - prix de la presse du cinéma français

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    Ce soir, au Gaumont Marignan avait lieu la 12ème cérémonie des Etoiles d'or du cinéma dont les récompenses sont attribuées à partir des votes de la presse cinéma française. C'est l'actrice Sylvie Testud qui présidait cette cérémonie. Un hommage a été rendu à Daniel Toscan du Plantier avec la bande-annonce du très beau documentaire d'Isabelle Partiot Piéri "Toscan" que je vous recommande à nouveau et à Annie Girardot avec un extrait de documentaire bouleversant qui lui a été consacré. Un palmarès sans grande surprise à l'exception du prix du scénario attribué à Bertrand Blier à mon sens plus justifié  que le César du scénario attribué au "Nom des gens". De nouveau c'est Sara Forestier qui a été sacrée meilleure actrice devant Catherine Deneuve, Charlotte Gainsbourg, Isabelle Carré (!). Eric Elmosnino a reçu à la fois le César de la meilleure révèlation masculine et celui du meilleur acteur (ex-aequo avec Gérard Depardieu).  Un palmarès pour le reste très semblable à celui des César et des prix Lumières et une cérémonie illuminée par la joyeuse présence de Jean-Pierre Marielle ... et marquée par l'absence non élucidée de Roman Polanski au moment de la remise de son prix (alors que ce dernier était bel et bien présent). Les Etoiles d'or clôturaient les remises des prix attribués aux films de 2010 alors en route pour une nouvelle année de cinéma.

    Film

    « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois

     « Mammuth » de Benoît Delépine et Gustave Kervern

     « The ghost writer » de Roman Polanski

     « Tournée » de Mathieu Amalric

     Réalisateur

    Mathieu Amalric pour « Tournée »

     Xavier Beauvois pour « Des hommes et des dieux »

     Kim Chapiron pour « Dog pound »

     Roman Polanski pour « The ghost writer »

     Scénario

    Abdellatif Kechiche pour « Vénus noire »

     Baya Kasmi, Leclerc Michel pour « Le nom des gens »

     Bertrand Blier pour « Le bruit des glaçons »

     Géraldine Nakache, Hervé Mimran pour « Tout ce qui brille »

     Premier film

    « Belle épine » de Rebecca Zlotowski

     « L’Arnacoeur » de Pascal Chaumeil

     « Les petits ruisseaux » de Pascal Rabaté

     « Tout ce qui brille » de Géraldine Nakache et Hervé Mimran

     Documentaire

    « Benda Bilili » de Renaud Barret, Florent de La Tullaye

     « La vie sauvage des animaux domestiques » de Dominique Garing, Frédéric Goupil

     « Océans » de Jacques Perrin, Jacques Cluzaud

     « Toscan » de Isabelle Partiot-Pieri

     Premier rôle féminin

    Catherine Deneuve dans “Potiche”

     Charlotte Gainsbourg dans “L’arbre”

     Isabelle Carré dans “Les émotifs anonymes”

     Sara Forestier dans “Le nom des gens”

     Premier rôle masculin

    Gérard Depardieu dans « Mammuth »

     Eric Elmosnino dans « Gainsgourg (vie héroïque) »

     Lambert Wilson dans « Des hommes et des dieux »

     Romain Duris dans « L’arnacoeur »

     Révélation masculine

    Eric Elmosnino dans « Gainsgourg (vie héroïque)»

     Grégoire Leprince-Ringuet dans « La princesse de Montpensier »

     Raphaël Personnaz dans « La princesse de Montpensier »

     Marmaï dans « D’amour et d’eau fraîche »

     Révélation féminine

    Anaïs Demoustier dans « D’amour et d’eau fraîche »

     Audrey Lamy dans « Tout ce qui brille »

     Leila Bekhti dans « Tout ce qui brille »

     Yahima Torres dans « Vénus noire »

     Compositeur de musique originale de films

    Alexandre Desplat pour « The ghost writer »

     Bruno Coulais pour « Océans »

     Philippe Sarde pour « La princesse de Montpensier »

     Sonic Youth pour « Simon Werner a disparu... »

     Producteur de films

    Agat Films & Cie

     Fidélité Films, Wild Bunch, Buf Compagnie

     Les films du poisson

     Why not productions

     Distributeur de films

    ED. Distribution  

    Haut et Court Dist.

     Mars Distribution

     Wild Bunch Distribution

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