Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 10

  • Extrait de "Shrek 4" : rencontrez le chat potelé

    shrek.jpgSi ceux qui me suivent régulièrement savent que je ne suis pas vraiment une adepte du cinéma d'animation, à certaines exceptions près comme "Valse avec Bachir", je garde néanmoins d'excellents souvenirs de certains films comme "Shrek" indissociable dans ma mémoire de sa joyeuse projection cannoise en présence de ses voix américaines. Exceptionnellement et juste pour le plaisir, un extrait de "Shrek 4":

    Sortie en salles: le 30 juin 2010

    Lien permanent Imprimer Pin it! 0 commentaire
  • Avant-programme du Festival Paris Cinéma 2010

    pariscinema10.jpg
    pariscinema3.gif

    Je vous en parlais déjà il y a quelques semaines: du 3 au 13 juillet, j'aurai le grand plaisir de faire partie du jury de blogueurs du Festival Paris Cinéma (pour en savoir plus au sujet de ce jury, cliquez ici), un Festival que vous pourrez donc plus que jamais suivre en direct sur inthemoodforcinema.com. Voici les premiers éléments de programmation du festival 2010 dont nous savions jusqu'alors seulement qu'il rendrait hommage au Japon.

    Au tarif exceptionnel de 5€ la séance, le Festival Paris Cinéma investit à nouveau la ville en proposant à un public varié des avant-premières prestigieuses, une compétition internationale de longs métrages, des films rares ou inattendus, et des rencontres avec des personnalités marquantes du cinéma.

     Invités d'honneur du Festival Paris Cinéma : la grande actrice américaine Jane Fonda, esprit libre et indépendant, mise en lumière par les regards de Fellini, Cukor, Lumet ou encore Godard ; puis le cinéaste Eugène Green, véritable poète du cinématographe.

     Après le Brésil, la Corée, le Liban, les Philippines et la Turquie, le festival met à nouveau la cinématographie d'un pays à l'honneur ; cette année plein cap sur le Japon avec plus de 100 films dont une cinquantaine d'inédits.

     Le festival propose également de nombreux événements gratuits comme la Brocante Cinéma, les Traversées de Paris sur le 7e art et en clôture, le 13 juillet, un Ciné-Karaoké géant au Centquatre.

    A noter :  une grande journée TOY STORY, le dimanche 11 juillet, permettra de re-découvrir - pour la première fois en 3D Relief - les 2 premiers volets de la trilogie, avant de savourer en avant-première TOY STORY 3, un des événements les plus attendus de cette année, également en 3D relief.

     Comme chaque année, la compétition internationale au MK2 Bibliothèque constituera un panorama inédit de la création indépendante contemporaine. Le festival propose ainsi une compétition d'une dizaine de longs métrages sélectionnés parmi plus de 1100 films en provenance du monde entier. C'est parmi ces films que le jury de 7 blogueurs aura la lourde et passionnante tâche de faire son choix !

     Comme chaque année également le festival proposera de nombreuses avant-premières avec une trentaine de longs métrages, qui feront l'actualité de la rentrée 2010 parmi lesquels outre  « Toy Story 3 » de Lee Unkrich ( dimanche 11 juillet au Gaumont Opéra Capucines), « Le Dernier Maître de l'air » de M.Night Shyamalan ( samedi 10 juillet au Gaumont Opéra Capucines)

     Le festival proposera également ses traditionnelles ressorties de l'été avec une dizaine de chefs-d'œuvre de l'histoire du cinéma sur copies neuves, parmi lesquels :« Il était une fois dan s l'Ouest » de Sergio Leone ou encore « Abattoir 5 » de George Roy Hill..

     Et toujours aussi : les séances jeune public, la Brocante cinéma, les traversées de Paris, Paris Project (réservé aux professionnels).

     INFORMATIONS PRATIQUES

     INFOR MATIONS & ACCUEIL

    du vendredi 25 juin au mardi 13 juillet

    Espace Paris Cinéma - MK2 Bibliothèque

    e-mail : info@pariscinema.org

    site :  www.pariscinema.org

    LE FESTIVAL EN DIRECT

    >> www.pariscinema.org

    Pour tout connaître du programme, des modifications de dernière minute, et suivre le festival en direct dès le 3 juillet : interviews, reportages, photos...

    >> Suivez le festival sur Twitter et Facebook...

    >> Appli téléphones portables pour suivre le festival, les news, et consulter le programme des séances.

    LE FESTIVAL EN IMAGES

    >>Toutes les images du festival réalisées et montées par les étudiants de l'École Supérieure Libre d'Études Cinématographiques

    (ESEC) sur le site du festival et sur www.esec.edu

    >> Découvrez d'autres images sur www.dailymotion.com/festivalpariscinema

    TARIFS

    Les cartes de fidélité (Gaumont, MK2...), habituellement acceptées par les salles de cinéma, sont valables sur les séances du festival.

    >> Le Pass : 30€

    Carte nominative permettant l'accès à toutes les séances du festival, dans la limite des places disponibles. En vente dès le 3 mai sur www.pariscinema.org  , www.fnac .

    com et dans une sélection de magasins Fnac.

    info pass@pariscinema.org

    >> Nuit du Cinéma : 12€

    Forfait donnant accès aux séances de la Nuit du Cinéma, dans la nuit du 3 au 4 juillet au Forum des images.

    >> Séance : 5€

    Les billets sont en vente dans la salle où est programmée la séance.

    >> Journée Toy Story : 7€ la séance / 3€ pour les porteurs du Pass (location lunettes 3D).

    >> Parcours « Les traversées de Paris » : 5€

    Réservation obligatoire.

    Inscription dès le 3 mai sur www.pariscinema.org .

    >> Entrée libre pour les événements au CENTQUATRE , la Brocante Cinéma et les masterclass à la BnF. 

    LES LIEUX 2010

    >>1er arrondissement

    Forum des images

    Forum des Halles, 2 rue du Cinéma

    métro Châtelet-les-Halles

    tél. 01 44 76 63 00 / www.forumdesimages.fr

    >> 5e arrondissement

    Grand Action

    5, rue des Écoles

    métro Cardinal-Lemoine, Jussieu

    tél. 01 43 54 47 62 / www.legrandaction.com

    Filmothèque du Quartier latin

    9 rue Champollion

    métro Saint-Michel, Cluny-La-Sorbonne, Odéon

    tél. 01 43 26 70 38 / www.lafilmotheque.fr

    >> 9e arrondissement

    Gaumont Opéra Capucines

    2 boulevard des Capucines

    métro Opéra, Chaussée d'Antin - La Fayette

    tél. 08 92 69 66 96 / www.cinemasgaumontpathe.com

    >> 12e arrondissement

    Cinémathèque française

    51 rue de Bercy

    métro Bercy

    tél. 01 71 19 33 33 / www.cinematheque.fr

    >> 13e arrondissement

    Bibliothèque Nationale de France (BnF)

    Quai François-Mauriac

    métro Bibliothèque François-Mitterrand

    tél. 01 53 79 59 59 / www.bnf.fr

    MK2 Bibliothèque

    128-162 avenue de France

    métro Bibliothèque François-Mitterrand, Quai de la Gare

    tél. 08 92 69 84 84 (#01) / www.mk2.fr

    >> 15e arrondissement

    Maison de la culture du Japon à Paris

    101 Quai Branly

    métro Bir-Hakeim

    tél. 01 44 37 95 01 / www.mcjp.fr

    >> 19e arrondissement

    CENTQUATRE

    104 rue d'Aubervilliers / 5 rue Curial

    métro Stalingrad, Crimée, Riquet

    tél. 01 53 35 50 00 / www.104.fr

    MK2 Quai de Seine / Quai de Loire

    14 Quai de la Seine

    7 Quai de la Loire

    métro Stalingrad, Jaurès

    tél. 08 92 69 84 84 (#10) / www.mk2.fr

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL PARIS CINEMA 2010 Pin it! 5 commentaires
  • Vidéo de l'avant-première mondiale d'"Iron man 2"

    Un peu débordée à l'approche du tourbillon cannois, en attendant le retour des critiques de films, pour patienter, je vous propose la vidéo de l'avant-première mondiale d' "Iron man 2":

    Lien permanent Imprimer Pin it! 1 commentaire
  • Les Rolling Stones à Cannes le 19 mai pour "Stones in exile" de Stephen Kijak

    stones1.jpg

    ©Dominique Tarlé

    stones2.jpg

    ©Dominique Tarlé

    stones3.jpg

    ©Dominique Tarlé

    stones4.jpg

    ©Jim Marshall

    stones5.jpg

    ©Jim Marshall

    Je m'échappe momentanément de la présentation des films de la compétition officielle pour vous parler de ce qui sera sans aucun doute un des grands événements de ce Festival de Cannes 2010 et aussi un de ceux que j'attends le plus en tant qu'inconditionnelle du groupe : la présentation de Stones in Exile, le documentaire de Stephen Kijak consacré à l'enregistrement de l'album des Rolling Stones Exile on Main Street paru en 1972.

    Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts et Ron Wood seront ainsi à Cannes pendant le Festival pour présenter ce documentaire.

    Le film sera ainsi projeté en avant-première mondiale. Il a été coproduit par Mick Jagger. Sa sortie en salles n'est pas encore programmée.  Nous savons seulement que Exile on main street (Universal) sortira en version remasterisée et avec dix titres inédits, le 17 mai.

    Résumé du film:  À la fin des années 1960, les Rolling Stones se trouvent à un tournant de leur vie. Harcelé par la presse, luttant contre l’emprise de la drogue, au bord de la faillite financière, le groupe jette l’éponge et se réfugie dans le Sud de la France. Là, ils commencent les enregistrements les plus difficiles de toute leur carrière pour faire le meilleur disque de rock and roll au monde. Le film raconte cet exil. Il montre les Rolling Stones luttant pour leur vie. C’est l’histoire de l’album mythique Exile on Main Street.

    Film en séance spéciale de la Quinzaine des Réalisateurs, le 19 mai, au Palais Stéphanie, à 17H et 19H30.

    Et en bonus, ma chanson favorite des Stones:

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2010 Pin it! 0 commentaire
  • Ce soir, ne manquez pas "Les Enchaînés" d'Hitchcock au ciné club du restaurant Les Cinoches

    enchaines.jpgJe vous en parlais il y a quelques jours, à partir de ce soir et cela pour 8 semaines consécutives, j'ai le plaisir de choisir la programmation du ciné club du restaurant Les Cinoches. Cette série de films cultes débute ce soir avec "Les Enchaînés" d'Hitchcock à partir de 21h, une occasion de voir ou revoir ce chef d'oeuvre du maître du suspense en dégustant un délicieux repas. Pour en savoir plus:

    -Mon article sur les Cinoches et son ciné club avec toutes les informations pratiques.

    -Ma critique des "Enchaînés" d'Hitchcock

    -Le site officiel des Cinoches

    Lien permanent Imprimer Catégories : CINE CLUB LES CINOCHES Pin it! 0 commentaire
  • Critique de « César et Rosalie » (1972) et décryptage du cinéma de Claude Sautet

     
    cesar.jpg

     Il y a les cinéastes qui vous font aimer le cinéma, ceux qui vous donnent envie d'en faire, ceux qui vous font appréhender la vie différemment, voire l'aimer davantage encore. Claude Sautet, pour moi, réunit toutes ces qualités.

     Certains films sont ainsi comme des rencontres, qui vous portent, vous enrichissent, vous influencent ou vous transforment même parfois.  Les films de Claude Sautet, pour moi, font partie de cette rare catégorie et de celle, tout aussi parcimonieuse, des films dont le plaisir à les revoir, même pour la dixième fois, est toujours accru par rapport à la première projection. J'ai beau connaître les répliques par cœur, à chaque fois César et Rosalie m'emportent dans leur tourbillon de vie joyeusement désordonné, exalté et exaltant.

     Claude Beylie parlait de « drame gai » à propos de César et Rosalie, terme en général adopté pour la Règle du jeu de Renoir, qui lui sied également parfaitement. Derrière l'exubérance et la truculence de César, on ressent en effet la mélancolie sous-jacente. César donc c'est Yves Montand, un ferrailleur qui a réussi, vivant avec Rosalie (Romy Schneider) divorcée d'Antoine (Umberto Orsini), et qui aime toujours David (Sami Frey), un dessinateur de bandes dessinées, sans cesser d'aimer César. Ce dernier se fâche puis réfléchit et abandonne Rosalie à David. Des liens de complicité et même d'amitié se tissent entre les deux hommes si bien que Rosalie, qui veut être aimée séparément par l'un et par l'autre, va tenter de s'interposer entre eux, puis va partir...

    cesar5.jpg

     Dans ce film de 1972, qui fut souvent comparé à Jules et Jim de Truffaut, on retrouve ce qui caractérise les films de Claude Sautet : les scènes de café, de groupe et la solitude dans le groupe, la fugacité du bonheur immortalisée, l'implicite dans ce qui n'est pas- les ellipses- comme dans ce qui est-les regards- (Ah, ces derniers regards entre les trois personnages principaux! Ah, le regard de David lorsque l'enfant passe des bras de Rosalie à ceux de César, scène triangulaire parfaitement construite!).

     Sur la tombe de Claude Sautet au cimetière Montparnasse, il est écrit : « Garder le calme devant la dissonance », voilà probablement la phrase qui définirait aussi le mieux son cinéma : d'abord parce que son cinéma est un cinéma de la dissonance, de l'imprévu, de la note inattendue dans la quotidienneté (ici, l'arrivée de David) et ensuite parce que cette épitaphe fait référence à la passion de Claude Sautet pour la musique. Claude Sautet a ainsi été critique musical au journal « Combat », un journal de la Résistance, il avait ainsi une vraie passion pour le jazz et pour Bach, notamment. Il a par ailleurs consacré un film entier à la musique, « Un cœur en hiver », (d'après un recueil de nouvelles de Lermontov : « Un héros de notre temps ») le meilleur selon moi tant les personnages y sont ambivalents, complexes, bref humains, et tout particulièrement le personnage de Stéphane interprété par Daniel Auteuil, le « cœur en hiver », pouvant donner lieu à une interprétation différente à chaque vision du film. Le tempo de ses films est ainsi réglé comme une partition musicale, impeccablement rythmée, une partition dont on a l'impression qu'en changer une note ébranlerait l'ensemble de la composition. C'est évidemment aussi le cas dans « César et Rosalie ».

    « L'unité dans la diversité ».  Pour qualifier le cinéma de Claude Sautet et l'unité qui le caractérise malgré une diversité apparente, nous pourrions ainsi paraphraser cette devise de l'Union européenne. Certes a priori, « L'arme à gauche » est un film très différent de « Vincent, François, Paul et les autres », pourtant si son premier film  « Classe tous risques »  est un polar avec Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo («  Bonjour sourire », une comédie, a été renié par Claude Sautet qui n'en avait assuré que la direction artistique), nous pouvons déjà y trouver ce fond de mélancolie qui caractérise tous ses films. Tous ses films se caractérisent d'ailleurs aussi par le suspense (il était fasciné par Ford et Hawks ) : le suspense sentimental avant tout, concourant à créer des films toujours haletants et fascinants.  Claude Sautet citait ainsi souvent la phrase de Tristan Bernard : « il faut surprendre avec ce que l'on attend ». On ne peut certainement pas reprocher au cinéma de Claude Sautet d'être démesurément explicatif, c'est au contraire un cinéma de l'implicite, des silences et du non-dit. Pascal Jardin disait  de Claude Sautet qu'il « reste une fenêtre ouverte sur l'inconscient ».

    Dans « Nelly et M. Arnaud » se noue ainsi une relation ambiguë entre un magistrat à la retraite, misanthrope et solitaire, et une jeune femme au chômage qui vient de quitter son mari. Au-delà de l'autoportrait ( Serrault y ressemble étrangement à Sautet ), c'est l'implicite d'un amour magnifiquement et pudiquement esquissé, composé jusque dans la disparition progressive des livres d'Arnaud, dénudant ainsi sa bibliothèque et faisant référence à sa propre mise à nu. La scène pendant laquelle Arnaud regarde Nelly dormir, est certainement une des plus belles scènes d'amour du cinéma: silencieuse, implicite, bouleversante. Le spectateur retient son souffle, le suspense, presque hitchcockien y est à son comble. Sautet a atteint la perfection dans son genre, celui qu'il a initié: le thriller des sentiments.

    cesar3.jpg

    Les films de Sautet ont tous des points communs : le groupe, (dont « Vincent, François, Paul et les autres » est le film emblématique), des personnages face à leurs solitudes malgré ce groupe, des scènes de café,( « A chaque film, avouait Sautet, je me dis toujours : non, cette fois tu n'y tournes pas. Et puis, je ne peux pas m'en empêcher. Les cafés, c'est comme Paris, c'est vraiment mon univers. C'est à travers eux que je vois la vie. Des instants de solitude et de rêvasseries. ») les personnages filmés à travers les vitres de ces mêmes cafés, des scènes de pluie qui sont souvent un élément déclencheur, des scènes de colère (peut-être inspirées par les scènes de colère incontournables dans les films de Jean Gabin, Sautet ayant ainsi revu « Le jour se lève » ...17 fois en un mois!), des femmes combatives souvent incarnées par Romy Schneider puis par Emmanuelle Béart, des fins souvent ouvertes et avant tout un cinéma de personnages : César, Rosalie, Nelly, Arnaud, Vincent, François, Paul, Max, Mado, ...et les autres, des personnages égarés affectivement et/ou socialement, des personnages énigmatiques et ambivalents.

    Claude Sautet, en 14 films, a imposer un style, des films inoubliables, un cinéma du désenchantement enchanteur, d'une savoureuse mélancolie, de l'ambivalence et de la dissonance jubilatoires, une symphonie magistrale dont chaque film est un morceau unique indissociable de l'ensemble. Il a signé aussi bien des "drames gais" avec « César et Rosalie », ou encore le trop méconnu, fantasque et extravagant « Quelques jours avec moi », un film irrésistible, parfois aux frontières de l'absurde, mais aussi des films plus politiques notamment le très sombre « Mado » dans lequel il dénonce l'affairisme et la corruption...

    cesar4.jpg

     « Les films de Claude Sautet touchent tous ceux qui privilégient les personnages par rapport aux situations, tous ceux qui pensent que les hommes sont plus importants que ce qu'ils font (..). Claude Sautet c'est la vitalité. »,  disait Truffaut. Ainsi, personne mieux que Claude Sautet ne savait  et n'a su dépeindre des personnages attachants, fragiles mais si vivants (à l'exception de Stephan interprété par Daniel Auteuil dans Un cœur en hiver, personnage aux émotions anesthésiées quoique...) comme le sont César et Rosalie.

     Ici au contraire ce n'est pas « un cœur en hiver », mais un cœur qui bat la chamade et qui hésite, celui de Rosalie, qui virevolte avec sincérité, et qui emporte le spectateur dans ses battements effrénés. Et effectivement on retrouve cette vitalité, celle de la mise en scène qui épouse le rythme trépidant de César face au taciturne David. César qui pourrait agacer ( flambeur, gouailleur, lâche parfois) face à la fragilité et la discrétion de l'artiste David. Deux hommes si différents, voire opposés, dans leur caractérisation comme dans leur relation à Rosalie que Sautet dépeint avec tendresse, parfois plutôt une tendre cruauté concernant César.

    cesar02.jpg

     Là se trouve la fantaisie, dans ce personnage interprété magistralement par Yves Montand, ou dans la relation singulière des trois personnages, si moderne. Un film qui n'est pas conventionnel jusque dans sa magnifique fin, ambiguë à souhait. Sans effets spéciaux. Simplement par la caractérisation ciselée de personnages avec leurs fêlures et leur déraison si humaines.

     On a souvent dit de Claude Sautet était le peintre de la société des années 70 mais en réalité la complexité des sentiments de ses personnages disséquée avec une rare acuité est intemporelle.  S'il est vrai que la plupart de ses films sont des tableaux de la société contemporaine, notamment de la société d'après 1968, et de la société pompidolienne, puis giscardienne, et enfin mitterrandienne,  ses personnages et les situations dans lesquelles il les implique sont avant tout universels, un peu comme « La Comédie Humaine » peut s'appliquer aussi bien à notre époque qu'à celle de Balzac.

    cesar8.jpg

    « César et Rosalie » est un film à l'image de son personnage principal qui insuffle ce rythme précis et exalté : truculent et émouvant, mélancolique et joyeux, exubérant et secret. Un film intemporel et libre, qui oscille entre le rire et les larmes, dans lequel tout est grave et rien n'est sérieux (devise crétoise, un peu la mienne aussi). Un film délicieusement amoral que vous devez absolument voir ou revoir ne serait-ce que pour y voir deux monstres sacrés (Romy Schneider et Yves Montand, l'une parfaite et resplendissante dans ce rôle de femme riche de contradictions moderne, amoureuse, indépendante, enjouée, et triste, incarnant à elle seule les paradoxes de ce « drame gai » ; l'autre hâbleur, passionné, cabotin, bavard, touchant face à Samy Frey silencieux, posé, mystérieux, séduisant mais tous finalement vulnérables, et les regards traversés de voiles soudains de mélancolie  ) au sommet de leur art et pour entendre des dialogues aussi incisifs, précis que savoureux (comme pour le scénario également cosigné par Jean-Loup Dabadie)...

    cesar01.jpg

     Claude Sautet disait lui-même que ses films n'étaient pas réalistes mais des fables. Son univers nous envoûte en tout cas, et en retranscrivant la vie à sa « fabuleuse » manière, il l'a indéniablement magnifiée. Certains lui ont reproché son classicisme, pour le manque de réflexivité de son cinéma, comme on le reprocha aussi à Carné dont Sautet admirait tant « Le jour se lève. » On lui a aussi reproché de toujours filmer le même milieu social (bourgeoisie quinquagénaire et citadine). Qu'importe ! Un peu comme l'ours en peluche du « Jour se lève » qui a un œil qui rit et un autre qui pleure, nous ressortons de ses films, entre rires et larmes, bouleversés, avec l'envie de vivre plus intensément encore car là était le véritable objectif de Claude Sautet : nous « faire aimer la vie »...et il y est parvenu, magistralement. Personne après lui n'a su nous raconter des « histoires simples » aux personnages complexes qui nous parlent aussi bien de « choses de la vie ».

    "César et Rosalie" de Claude Sautet sera projeté au restaurant Les Cinoches dans le cadre de son ciné club et de la programmation que j'ai eu le plaisir de choisir, dimanche prochain 9 mai, à 21H. Cliquez ici pour en savoir plus sur Les Cinoches.

    FILMOGRAPHIE  DE CLAUDE SAUTET                                                              

    Né à Montrouge (près de Paris) en 1924, Claude Sautet est mort à Paris le samedi 22 juillet 2000 à l'âge de soixante-seize ans...

     Longs-métrages réalisés par Claude Sautet

     Bonjour sourire (1955)

    Classe tous risques (1960)

     L'Arme à gauche (1965)

    Les Choses de la vie (1970)

     Max et les Ferrailleurs (1970)

    César et Rosalie (1972)

    Vincent, François, Paul et les autres (1974)

    Mado (1976)

    Une histoire simple (1978)

     Un mauvais fils (1980)

    Garçon ! (1983)

    Quelques jours avec moi (1988)

    Un cœur en hiver (1991)

     Nelly et Monsieur Arnaud (1995)

     

     A voir : le documentaire de N.T.Binh  « Claude Sautet ou la magie invisible »

    A noter: Claude Sautet a également travailler comme ressemeleur de scénarii pour de nombreux cinéastes et notamment sur  (parmi de nombreux autres films ) « Borsalino » de Jacques Deray.

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DE CLASSIQUES DU SEPTIEME ART Pin it! 2 commentaires
  • La sélection officielle du Festival de Cannes 2010 détaillée

    cannes4.jpgSur In the mood for Cannes, chaque jour, jusqu'à l'ouverture du 63ème Festival de Cannes, retrouvez de nouveaux articles sur tout ce qui fait le Festival de Cannes (films, soirées, médias...) avec, chaque jour, un film ou plusieurs films de la sélection officielle présenté(s) en détails. Pour l'instant les films cités ci-dessous ont été présentés. Pour en savoir plus sur ces films, cliquez sur leurs titres.  D'autres articles suivront bientôt.

    "Biutiful"d'Alejandro Gonzales Inarritu (compétition)

    "Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois-(compétition)

    "Fair game" de Doug Liman (compétition)

    "La nostra vita" de Daniele Luchetti (compétition)

    "La Princesse de Montpensier" de Bertrand Tavernier (compétition)

    "Le Guépard" de Luchino Visconti (Cannes classics )

    "Robin des bois" de Ridley Scott (film d'ouverture)

    "Socialisme"de Jean-Luc Godard (Un Certain Regard)

    "Tournée" de Mathieu Amalric (compétition)

    "You will meet a dark stranger"-Woody Allen(hors compétition)

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2010(2) Pin it! 0 commentaire