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  • Critique – « Le discours d’un roi » de Tom Hooper avec Colin Firth, Geoffrey Rush, Helena Bonham Carter…

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    C’est avec pas mal de retard que j’ai découvert « Le discours d’un roi » d’autant plus qu’il était  précédé de  la réputation de ses 12 nominations aux Oscars, soit bien plus que l’envoûtant « Black swan » de Darren Aronofsky.

    Le roi en question, c’est George VI (Colin Firth), à la fois fragile et colérique, qui n’avait d’ailleurs pas vocation à le devenir puisque c’est sont frère Edouard VIII (Guy Pierce) qui était destiné au trône à la mort de leur père.  Seulement Edouard VIII préféra abdiquer pour vivre son amour avec une femme, Wallis Simpson, à la réputation légère (du moins pour un monarque) car notamment divorcée deux fois, histoire à laquelle est d’ailleurs consacré le prochain film de Madonna W.E, dont la rumeur court qu’il pourrait être présenté dans le cadre du prochain Festival de Cannes. George VI que toute la famille royale appelle « Bertie » va donc devoir surmonter son handicap, un bégaiement qui l’empêche de s’exprimer en public. Pour cela, il pourra compter sur le soutien indéfectible de sa femme (Helena Bonham Carter) et sur l’aide d’un thérapeute du langage aux méthodes peu orthodoxes, Lionel Rogue (Geoffrey Rush). Alors qu’il mène cette guerre contre lui-même, une autre guerre beaucoup moins intime se fait de plus en plus menaçante…

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    A priori, cela s’annonçait donc comme un énième biopic avec reconstitution historique spectaculaire de rigueur et c’est sans doute d’abord le choix de prendre le contrepied de ce à quoi nous aurions pu nous attendre qui fait de ce film une grande réussite. Tom Hooper et son scénariste David Seidler ont ainsi fait le judicieux choix de l’intime, de l’histoire sans nier son implication sur l’Histoire mais vue telle que la voyait George VI, relativement lointaine. Le monde extérieur et ses rumeurs sont étouffés par l’atmosphère ouatée et non moins redoutable des allées du pouvoir.

    Plutôt que de  filmer George VI comme un personnage historique distant, Tom Hooper le filme à portée d’homme avec ses angoisses et ses faiblesses. Il n’apparait alors pas comme le puissant lointain (éloigné de nous historiquement et humainement) mais comme un homme qui doit affronter ses faiblesses en lequel chacun peut se reconnaître. La caméra de Tom Hooper le suit au plus près de son visage, de ses doutes, de son angoisse qui s’amorce. Le jeu en nuances de Colin Firth et la caméra sensible de Tom Hooper qui l’enferme ans son cadre, (il est tantôt filmé à gauche ou à droite, à son image, en marge) comme il l’est dans son handicap, nous donne la sensation asphyxiante d’éprouver nous aussi son angoisse si bien que notre souffle est  suspendu à ses lèvres hésitantes. La maîtrise du langage devient alors le véritable enjeu du suspense du film, haletant comme un thriller. Arrivera-t-il à prononcer ce fameux discours qui fera entrer le Royaume-Uni dans la guerre contre l’Allemagne nazie ?

     Un sujet qui n’a rien d’anachronique et qui est même particulièrement actuel à une époque (la nôtre)  où le contenant, la forme, la communication priment sur le contenu et le message, où celui ou celle qui recevra le plus de suffrages ne sera pas forcément le ou la plus apte à gouverner mais le ou la plus apte à délivrer son message et à maîtriser la communication et le langage. Un ancien premier ministre français au phrasé si particulier en a ainsi souvent fait les frais revendiquant et regrettant lui-même que son message qu’il ne veut pas lapidaire, expéditif, ou résumable à un slogan ne puisse être développé dans des médias toujours plus avides d’images chocs que de pensées profondes. Un peu la génération twitter aussi qui recherche le choc de la formule et qui pousse souvent à l’exagération, quitte à piétiner quelques personnes voire la réalité au passage. Plutôt que le pouvoir des mots, c’est donc celui de la communication que doit donc maîtriser le monarque. Un pouvoir qu’il était d’autant plus urgent de détenir quand un dictateur outre-Rhin en faisait un des instruments de sa propagande et l’utilisait pour haranguer, galvaniser et endormir les foules.  

    Sans tomber dans la psychologie de comptoir, le scénario montre habilement et par petites touches comment le poids de l’enfance et de l’Histoire (son père, ceux qui l’ont précédé, tous ceux dont les regards pèsent sur lui) sont responsables de son handicap. Mais, au-delà du combat personnel, c’est aussi une très belle histoire d’amitié entre deux hommes à la fois très différents et en quête de reconnaissance. Rogue demande constamment à être sur un pied d’égalité avec George VI, lui qui toujours à été à distance : du peuple, des autres, des mots. Prendre la parole c’est prendre sa place et exister. Le langage, dans le titre même, a d’ailleurs toute son importance : il ne s’agit pas du discours du roi mais d’un roi, qui n’a pas encore son identité propre, écrasé  par le poids de l’Histoire et  de ses prédécesseurs.

    La richesse des dialogues saupoudrés d’un humour so british participe amplement de la réussite du film. Il est vrai que le langage d’un film dont le sujet est justement le langage se devait d’être exemplaire mais ce n’était pas pour autant gagné d’avance.

    Enfin, le grand atout du film ce sont ses acteurs principaux : Colin Firth (absolument remarquable, ne forçant pas trop le trait comme c’est souvent le cas dans ces rôles à Oscars mais reflétant le bégaiement essentiellement par l’angoisse qu’il générait , Colin Firth d’ailleurs qui interprétait déjà pour moi un des meilleurs rôles de 2010  dans le très beau « A single man » de Tom Ford pour lequel il était déjà nommé à l’Oscar du meilleur acteur), Geoffrey Rush( impeccable en médecin peu conventionnel et malicieux ) et Helena Bonham Carter ( parfaite en future reine, à la fois cinglante et épouse aimante. )

    Si « Le discours d’un roi » n’est pas un film exceptionnel,  c’est un beau film en raison du degré de raffinement de chacun des éléments qui le constituent (musique –du Français Alexandre Desplat, d’ailleurs très belle mais parfois un peu trop présente pour un film sur le langage même si elle en est une autre forme-, scénario, interprétation, mise en scène), un film à résonance universelle autant de par le combat qu’il met en scène (un homme, fut-il roi, qui surpasse ses faiblesses et ses peurs) que de par le langage qu’il emploie et dont il souligne le poids historique.

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  • Festival du Film romantique de Cabourg 2011: 25ème édition

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    C'est un peu tôt vous direz-vous sans doute pour vous parler d'un festival qui se déroule en juin alors même que l'hiver n'a pas dit son dernier mot mais un peu de romantisme ne fait jamais de mal et il n'est jamais trop tôt pour (bien) préparer une belle escapade festivalière. Je n'y suis allée que trois fois depuis ma participation au jury de courts-métrages en 2002 (ah oui, si loin que ça , déjà...) et j'avoue que cela me tenterait bien d'y refaire  un tour cette année d'autant que je travaille sur un projet pour lequel il pourrait m'être utile d'aller là-bas. Pour l'instant tout ce que nous savons c'est que le festival fêtera ses 25 ans, qu'il aura lieu du 15 au 19 juin et que, en plus des "journées romantiques", vous pourrez vous plonger dans les "journées mexicaines".  Vous pourrez bien entendu trouver ici toutes les informations concernant le festival ainsi que sur son site officiel: Site offficiel du Festival de Cabourg. En attendant Cabourg, pour moi il y aura peut-être Berlin la semaine prochaine, si une très sympathique invitation se confirme. A suivre...

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  • Programme et jury du Festival international des Scénaristes de Bourges 2011

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    Cette année c'est du 30 mars (ouverture à 20H avec la projection d'un film en avant-première) au 2 avril (avec la remise des prix à 20H30) qu'aura lieu le Festival international des scénaristes de Bourges dont ce sera la 14ème édition. Après le rendez-vous manqué de l'an passé, malgré la très sympathique invitation du festival, j'ignore encore si j'aurai la possibilité d'y faire un tour cette année. En attendant, je vous invite à découvrir les premiers éléments de programmation et les premiers noms des jurés de cette édition 2011.

    Cette année, c’est le réalisateur et scénariste Gilles Marchand qui présidera le Grand Jury de cette 14e édition. On le connaît notamment pour « Harry, un ami qui vous veut du bien », « Qui a tué Bambi ? » et, plus récemment, « L’Autre monde » avec Louise Bourgoin.

    Il donnera une « Leçon de Scénario », le jeudi 31 mars à 16h. Après la projection de « Harry, un ami qui vous veut du bien », Gilles Marchand reviendra sur son travail, sa manière bien particulière d’aborder la notion de genre, ses rapports au scénario et à la caméra, ses choix, ses remises en questions,….

    Vous pourrez aussi découvrir ou redécouvrir « Qui a tué Bambi ? » qui sera projeté le vendredi 01 avril à 12h.

    Gilles Marchand, pour le grand jury, sera notamment entouré de : Les actrices Anne Alvaro (« Le Scaphandre et le papillon », « Le Goût des autres », « Le Bruit des glaçons ») et Edith Scob (« Les Yeux sans visage », « Mille milliards de dollars »), les comédiens Thomas Coumans (« La Peau de chagrin », la série TV « A tort ou à raison ») et Marc Citti (« Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel », « Les yeux clairs »), mais aussi le producteur Christopher Granier-Deferre (« Amore », « Mes amis, mes amours », « Arsène Lupin »).

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    Le Jury de la Création sera présidé par le réalisateur et scénariste Alain Berliner, connu pour « La Peau de chagrin », « Ma vie en rose », la série TV « Clara Sheller », …
    Quant au Jury Jeune, le Président sera cette année un comédien dont le nom n'a pas encore été communiqué.

    Au programme également: réflexions et débats d'idées (qui vous permettront cette année notamment de tout savoir pour développer votre scénario avec les plate-formes européennes, sur la méthodologie de réécriture, la notion de genre...), showcases et soirées, découvertes d'auteurs, projections de films.

    Au programme encore: le "showcase ont time one set": À Bourges, tout le monde connaît le Marathon d’écriture du court métrage en 48h… Cette année encore une création musicale originale verra le jour également en 48h !

    Le temps d’une soirée exceptionnelle : « One time, one set » réunira sur scène le jeudi 31 mars 2011 des comédiens et comédiennes, sous la houlette de la compositrice de musique Béatrice Thiriet pour une création inédite et innovante, sur le thème des Chansons de cinéma.

    Une réorchestration qui démarrera in situ pendant le Festival, dès le premier jour, pour un résultat 48h plus tard …

    Enfin comme chaque année de nombreux ateliers seront mis en place afin de permettre à de nouveaux auteurs d'émerger: maraton d'écriture, forum des auteurs de fiction, d'animation et de documentaire etc.

    Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site officiel du festival.

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  • "Orange mécanique" de Stanley Kubrick au Festival de Cannes 2011: projection numérique en avant-première mondiale

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    L'an passé, c'est la sélection Cannes Classics qui m'a procurée mes plus belles émotions du Festival de Cannes avec la projection de la version restaurée du "Guépard" de Luchino Visconti. Une section qui chaque année nous permet de redécouvrir des chefs d'oeuvres du septième art, cette année il y aura donc notamment "Orange mécanique" de Stanley Kubrick, lequel sera également à l'honneur à la Cinémathèque avec une exposition àdu mercredi 23 mars au dimanche 31 juillet, mais aussi avec une sortie en dvd de l'intégrale le 23 mars, et une rétrospective nationale en salles à partir du 1er juin.

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  • Ouverture du 33ème Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand

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    C'est ce soir que débutera l'édition 2011 du plus grand festival de courts-métrages au monde, à savoir celui de Clermont-Ferrand qui s'achèvera le 12 février. Plutôt que de vous détailler le pantagruèlique programme, je vous invite à découvrir le très attractif nouveau site internet officiel du Festival ou à vous inscrire sur son compte twitter ou sa page Facebook.  Vous y trouverez toute la programmation détaillée.

    Vous pourrez bien entendu retrouver le palmarès ici et pour ceux qui iront y faire un tour n'hésitez pas à venir nous recommander ici les pépites cinématographiques que vous y aurez découvertes.

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  • L'interview de Sharon Stone à propos de "Largo Winch 2" de Jérôme Salle

    En attendant ma critique de "Largo Winch 2" en avant-première, retrouvez ci-dessous l'interview de Sharon Stone à propos du film.

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  • Palmarès complet des Trophées du Film Français 2011

     

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    Les 18es Trophées du Film français ont été remis hier soir au Palais de Tokyo. Ces Trophées récompensent les champions du box-office et des audiences, ainsi que l’exploitant de l’année, trois duos "producteur-réalisateur", et la personnalité de l’année, désignée par les lecteurs du magazine. Et pour la première fois est décerné le Prix du public TF1, choisi parmi les 15 plus gros succès français du box office par les internautes des sites du groupe TF1. Je vous laisse découvrir le palmarès ci-dessous.

    Trophée de l’exploitant : Antoine Cabot (UGC Cité Ciné Les Halles Paris). 2e : Sylvain Pichon (Le Méliès à Saint-Étienne). 3e : Marc Bonny et Ronan Frémondière (Comoedia à Lyon).

    Trophée du duo cinéma : Xavier Beauvois–Pascal Caucheteux, Grégoire Sorlat (Why Not Productions) et Etienne Comar (Armada Films) pour Des hommes et des dieux. 2e : Roman Polanski–Alain Sarde, Robert Benmussa (RP Productions) pour The Ghost Writer. 3e : Mathieu Amalric–Yaël Fogiel, Laetitia Gonzalez (Les Films du Poisson) pour Tournée.

    Trophée du duo révélation : Michel Leclerc–Antoine Rein, Fabrice Goldstein (Karé), Caroline Adrian (Delante) pour Le nom des gens. 2e : Pascal Chaumeil–Nicolas Duval-Adassovsky, Yann Zenou, Laurent Zeitoun (Quad Films) pour L'arnacoeur. 3e : Katell Quillévéré–Justin Taurand (Les Films du Bélier) pour Un poison violent.

    Trophée du duo télévision : Olivier Assayas–Daniel Leconte (Film en Stock) pour Carlos. 2e : Arnaud Bédouet–Mathilde Muffang (La Boîte à Images) pour Clandestin. 3e : Gilles Amado–Thomas Bornot, Alain-Michel Blanc et Christophe Nick (Yami 2) pour Jusqu'où va la télé ?

    Trophée du prix du public TF1 : L'arnacoeur de Pascal Chaumeil. 2e : Les petits mouchoirs de Guillaume Canet. 3e : Fatal de Michaël Youn.

    Trophée de l'oeuvre européenne : Le voyage extraordinaire de Samy de Ben Stassen (nWave Pictures- StudioCanal) 2e : Planète 51 de Jorge Blanco, Javier Abad, Marcos Martinez (Illion Animation–UGC Distribution) 3e : Kick-Ass de Matthew Vaughn (Mary Films, Plan B–Metropolitan Filmexport).

    Trophée de la fiction unitaire télé : Clem de Joyce Buñuel (Merlin), diffusée sur TF1. 2e : Au bas de l'échelle d'Arnaud Marcadier (TF1 Production), diffusée sur TF1. 3e : Tombé sur la tête de Didier Albert (JLA) , diffusée sur TF1

    Trophée de la première oeuvre: L'arnacoeur de Pascal Chaumeil (Quad Films–Universal France). 2e : Le mac de Pascal Bourdiaux (La Petite Reine–Warner Bros. France). 3e : Tout ce qui brille (Vertigo Productions–Pathé Distribution).

    Trophée des Trophées : Harry Potter et les reliques de la mort (1re partie) de David Yates (Warner Bros. France). 2e : Les petits mouchoirs de Guillaume Canet (EuropaCorp Distribution) 3e : Inception de Christopher Nolan (Warner Bros. France).

    Trophée du Film français : Les petits mouchoirs de Guillaume Canet (Les Productions du Trésor–EuropaCorp Distribution). 2e : Camping 2 de Fabien Onteniente (Pulsar Productions–Pathé Distribution). 3e : L'arnacoeur de Pascal Chaumeil (Quad Films–Universal France).

    Trophée de la personnalité de l’année : Yaël Fogiel et Laetitia Gonzalez, productrices des Films du Poisson (Tournée, L'arbre). 2e : Jacques Bled, cofondateur du studio Mac Guff Ligne (Moi, moche et méchant). 3e : Guillaume Canet, réalisateur (Les petits mouchoirs).

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