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CHRONIQUES THEATRALES - Page 2

  • Théâtre - Interview d’Anthony Delon et critique de « Panik » au Théâtre Saint-Georges avec Anthony Delon, Eric Delcourt, Thomas Joussier

     

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    Après avoir eu le plaisir de découvrir  « Les Liaisons dangereuses » mises en scènes par John Malkovich et d’interviewer ce dernier, il y a 15 jours (voir mon article sur cette pièce que je vous recommande et mon interview de Malkovich, ici), ce vendredi, j’étais invitée à découvrir « Panik » au Théâtre Saint-Georges.

     Comment ai-je pu ne pas aller au théâtre pendant presque un an? Le tourbillon de la vie (et du cinéma), sans doute. Le plaisir est toujours pourtant le même que celui que j’éprouvais, enfant, lorsque vivant alors en  province, mes parents et moi passions un week end à Paris, et que cette ville, dans ma tête déjà incurablement rêveuse, était assimilée à une fête étourdissante, à des spectacles fascinants que je regardais les yeux écarquillés, le cœur battant. Le plaisir de participer à ce bruissement joyeux, cette attente haletante, dans un hall de théâtre où se mêlent invariablement des provinciaux pour qui Paris est une fête, des Parisiens blasés revendiquant de l’être qui enchaînent les spectacles sans plaisir, et quelques visages connus donnant lieu à un générique improbable.  Le plaisir, pour moi inaltéré, de cet instant qui précède le lever du rideau, où les voix se font plus discrètes, hésitantes, et se transforment en un doux murmure rassurant et fébrile. Le plaisir de plonger dans un univers, de parfois oublier que ce qui se joue n’est que fiction, d’oublier le temps qui passe, d’oublier que Paris n’est pas forcément un rêve d’enfant qu’il redevient le temps d’une représentation.

     Mais revenons au Théâtre Saint-Georges, un des seuls théâtres parisiens que je ne connaissais pas encore, un théâtre récent (1929), un théâtre néanmoins cher à ma mémoire de cinéphile puisque c’est là que fut tourné « Le dernier métro » de François Truffaut.

    « Panik » est la première pièce écrite par le metteur en scène  finlandais Mika Myllyaho et mise en scène par Jean-Claude Idée, définie comme un affrontement hilarant de trois garçons interprétés par Anthony Delon, Thomas Joussier (également adaptateur de la pièce) et Eric Delcourt qui n’ont pour seul point commun que leur panique que leur inspirent la vie et les femmes.

    Le rideau se lève sur des écrans de télévision allumés sur lesquels Joni (Anthony Delon) présente l’émission  « Alter Ego » avec une assurance teintée de cynisme. La pièce de l’appartement est colorée comme le décor d’un film d’Almodovar et rangée comme celui  d’un film Tati pour finalement aboutir à la même folie que celle sur laquelle découlent irrémédiablement les univers des deux cinéastes.

     L’appartement est celui de Max (Eric Delcourt), le frère de Joni, architecte très ordonné et même maniaque, cherchant ainsi à masquer son désordre intérieur.  Leur ami Leo (Thomas Joussier) y débarque à l’impromptu, en détresse, parce que sa compagne lui a laissé entendre qu’il serait temps qu’il réfléchisse à sa situation et qu’il mette sa vie en ordre. Mais Leo ne sait même pas ce qui ne va pas dans sa vie, et demande à Max de l’aider à travers une thérapie. Max et son frère Joni, animateur d’un talk-show, font de leur mieux avec leurs méthodes toutes personnelles, mais ne réussissent qu’à montrer à quel point ils sont, eux-mêmes, égarés.

     La forme illustre ainsi le fond puisque la pièce ne comprend pas de temps mort témoignant de notre société qui ne prend pas le temps de s’arrêter, qui essaie de masquer par la frénésie le doute, le vertige de la peur.

    Panik  (sous-titré « Hommes au bord de la crise de nerfs ») est en effet, à l’image de son titre, une pièce très symptomatique de notre époque et clairvoyante sur celle-ci. Une époque pressée, harassée, qui dispose plus que jamais de moyens de communication (notamment symbolisée ici par les multiples écrans de télévision qui ornent le décor) mais surtout dominée par la peur qui tente de se dissimuler par tous les moyens. Une époque dans laquelle on parle beaucoup mais dans laquelle, finalement, on ne communique pas. Qui entend sans écouter.

     Il faut l’atmosphère cloisonnée et rassurante d’un appartement almodovarien pour qu’éclatent la vérité, les doutes, les fêlures, les névroses et s’imaginer mort –ou un temps mort, enfin- pour se pencher sur l’existence.

     Définie ainsi, ce n’est pas une évidence mais «Panik » est bel et bien  une comédie effrénée et ce n’est pas pour rien que son auteur est avant tout metteur en scène. L’espace, judicieusement utilisé, devient un acteur à part entière. Les acteurs y courent, marchent, souffrent, bondissent, avec une énergie incroyable. L’un le parcourt de sa démarche hésitante, l’autre y fait des allers et venues, écoutant- du moins entendant- et parlant dans son oreillette et le troisième y bondit et gesticule, essayant de maîtriser l’espace pour masquer l’absence totale de maitrise sur son existence.

    Sans doute est-ce le premier talent d’un bon auteur de théâtre que de servir ses acteurs et c’est là le grand atout de cette pièce que de permettre à ses acteurs d’y déployer tout leur talent…et toute leur énergie. Et c’est aussi ce qui fait que je n’ai pas vu le temps passer, tous les trois étant très impliqués dans ces rôles d’hommes au bord de la crise de nerfs, dans cette  joute verbale incisive qui porte finalement un regard empathique sur ses personnages. Une histoire d’amitié,  sur la difficulté de communiquer, de partager ses émotions mais qui heureusement parvient à communiquer et partager ses questionnements et son énergie au spectateur.

    Anthony Delon est parfait dans le rôle de ce présentateur sans aucun doute aux antipodes de sa personnalité, un présentateur comme il y en a tant qui cache derrière une accumulation de conquêtes et un cynisme revendiqué un vide, une peur, et peut-être un mal être.  Thomas Joussier est tout aussi convaincant dans son personnage lunaire, candide, égaré, presque enfantin.  Et Eric Delcourt est également irréprochable dans son rôle survolté, de la maîtrise au déchaînement laissant finalement affleurer sa fragilité.

    Trois personnages démunis, dans l’air du temps qui vous feront oublier celui qui passe et vous interroger sur une époque vorace, cynique, mais surtout sur ce que ces caractéristiques masquent. Une comédie qui vaut surtout par ses trois comédiens particulièrement impliqués et une mise en scène remarquable.

    Interview d’Anthony Delon

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    Après la représentation, on m’a proposé d’interviewer Anthony Delon. Perfectionniste, j’étais partagée entre l’envie de refuser  pour n’avoir pas eu la possibilité de préparer cette interview en raison de son caractère impromptu (et dire qu’il y a tant de questions que, avec le recul, j’aurais aimé lui poser…) et l’envie d’interviewer ce remarquable comédien que l’on réduit encore trop à son nom mais qui a bel et bien une identité et un talent singuliers. Cette interview aura au moins eu le mérite de la spontanéité de l’instant (malgré mes onomatopées redondantes, mes digressions et interventions parfois superflues). Je  remercie le théâtre Saint-Georges pour l’accueil et à nouveau Anthony Delon pour sa gentillesse, sa disponibilité (et une humilité sincère et non un masque opportuniste)…peut-être trop pour un métier qui dévore les âmes sensibles et qui est sans doute à la fois « une joie et une souffrance » comme aurait dit Truffaut, on y revient... En tout cas, j’espère avoir le plaisir de le revoir prochainement sur les écrans (comment est-ce possible qu’il n’ait tourné que 13 films depuis « Une épine dans le cœur » d’Alberto Luttuada en 1985 ?).

     Remarque : pour préciser ce que je dis à propos de twitter dans l’interview, qui est un outil certes désormais indispensable, je déteste avant tout qu’il soit un moyen lâche de dénigrer, de stigmatiser, et finalement l’illustration de ce qu’évoque la pièce sur cette communication à outrance et sur une société qui se glorifie du cynisme comme s’il était un signe de force et son contraire, une faiblesse, époque qui préfère la tonitruance à la discrétion.

    Puisque de James Gray il est question dans cette interview j'en profite pour vous recommander « Two lovers » dont vous pourrez trouver ma critique en cliquant ici. Un film d’une tendre cruauté, d’une amère beauté, et parfois même d'une drôlerie désenchantée,  un thriller intime d’une vertigineuse sensibilité à l’image des sentiments qui s’emparent des personnages principaux, un film dans lequel James Gray  dépeint de manière subtile la maladresse touchante d’un amour vain mais surtout la cruauté cinglante de l’amour sans retour qui emprisonne, qui exalte et détruit. Et puisque de Clint Eastwood il y est aussi question je vous rappelle également que « J.Edgar » est encore à l’affiche et que vous pouvez en retrouver ma critique en cliquant ici. Mais je digresse encore... Des films aux scénarii ciselés en tout cas… Espérons retrouver prochainement Anthony Delon dans un film de ces grands cinéastes avec un rôle à la hauteur de son talent.

    Dernière précision : le montage malencontreux de ma vidéo coupe la dernière phrase dans laquelle Anthony Delon parle de son tournage, à Londres.

    Retrouvez également cet article sur mon nouveau magazine en ligne "In the mood - Le Magazine" : http://inthemoodlemag.com/?p=461

      

    « Panik » au Théâtre Saint-Georges, Paris 75009. Du mardi au samedi à 21 heures, le samedi à 17 heures. Tél. 01.48.78.63.47.

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  • Théâtre - « Les Liaisons dangereuses » au Théâtre de l’Atelier : interview de John Malkovich et critique de la pièce

    Vingt-quatre ans après avoir interprété Valmont dans le magnifique film de Stephen Frears « Les Liaisons dangereuses », adapté du chef d’œuvre éponyme de Choderlos de Laclos, John Malkovich le met aujourd’hui en scène, au Théâtre de l’Atelier.   Une idée qu’il a eue avant même de jouer Valmont dans le film de Stephen Frears, rôle auquel il doit sa notoriété et une interprétation à laquelle les futurs Valmont lui doivent d’être condamnés à une cruelle comparaison tant il est indissociable de ce rôle dans lequel il était  aussi époustouflant, charismatique que machiavélique.

    Avant-hier, j’ai eu le plaisir de découvrir la pièce lors de sa répétition générale puis de pouvoir interviewer John Malkovich, après la représentation.  Cette adaptation du roman pour le théâtre a été faite par le dramaturge britannique Christopher Hampton, dans une nouvelle traduction de Fanette Barraya.

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    C’est avec un plaisir non dissimulé que je me suis rendue au Théâtre de l’Atelier, d’abord parce que « Les Liaisons dangereuses » est un de mes romans préférés (mais quel amoureux de la littérature et de l’écriture ne le serait pas tant, au-delà de son histoire, c’est un sublime et terrible hommage au redoutable pouvoir de l’écriture) et parce que j’étais particulièrement curieuse et impatiente d’en découvrir cette mise en scène ayant beaucoup aimé celle, également de John Malkovich, de « Good Canary » (cf ma critique en bas de cette page), ensuite parce que aller au théâtre est toujours pour moi comme un rendez-vous amoureux, auquel je me rends avec fébrilité et bonheur, et parce que j’en ai pris trop peu le temps ces derniers mois, enfin parce que je me réjouissais de pouvoir interviewer John Malkovich (je croyais d’ailleurs alors que nous serions plusieurs à l’interviewer en même temps, ignorant que j’aurais le plaisir d’une interview individuelle, juste après la pièce, bien qu'étant encore dans l’émotion, dévastatrice, de celle-ci).

    Pierre Choderlos de Laclos a écrit son célèbre roman épistolaire en 1782  lorsque, militaire dans l’armée de Louis XVI, il s’ennuyait dans sa triste vie de garnison.  Qu’en est-il aujourd’hui de la résonance de ce texte devenu un chef d’œuvre de la littérature?

    Il m’a d’abord fallu quelques minutes avant de me départir de mes souvenirs de la musique incisive des mots de Choderlos de Laclos, du style épistolaire, de mes souvenirs vivaces du roman, de ce duel libertin au Siècle des Lumières, puis pour m’habituer à la mise en scène, au décor et aux costumes volontairement inachevés, intemporels, incluant des éléments contemporains pour nous rappeler l’incroyable modernité de cette œuvre écrite en 1782. Les dix comédiens (choisis par John Malkovich parmi les 300 environ qui ont auditionné) sont présents sur scène d’emblée au milieu d’un décor relativement dépouillé, en arc de cercle. Un cercle vicieux sans doute. Le vice du libertinage.  Le cercle épistolaire, littéraire qui les relie tous les uns aux autres dans un manège implacable et fatal, aussi.  Il m’a fallu aussi quelques minutes pour oublier Malkovich, Close et Pfeiffer et substituer à  leurs souvenirs ces visages juvéniles (à l’exception de la comédienne Sophie Barjac, tous ont moins de 27 ans, d’ailleurs pas un anachronisme mais au contraire une fidélité au roman puisque les personnages avaient entre 15 et 30 ans).

    Je me suis d’abord sentie comme en dehors de l’intrigue. Ne vous méprenez pas : il ne s’agissait pas d’ennui mais au contraire de la légèreté contagieuse, celle de Valmont (je n’étais donc pas en dehors de la pièce mais bel et bien dedans), sa désinvolture… et puis, peu avant l’entracte, la cruauté dissimulée derrière cette légèreté désinvolte a  commencé à agir, à retentir. Les lumières se tamisent et se teintent alors de couleurs mystérieuses, inquiétantes même. La violence des sentiments gronde. La musique résonne, poignante. Oui, poignante comme un coup de poignard. Le jeu de séduction se transforme en rivalité meurtrière. Le combat de Merteuil contre Valmont. Mais aussi celui de Mme de Tourvelle  contre  Valmont, contre elle-même, contre ses sentiments mais elle cède, enfin, déjà, à ses sentiments irrépressibles, alors tragiquement belle et passionnée. Ses mots, sa douleur, sa passion résonnent dans la salle, en moi. L’interprétation (vraiment sidérante) de Jina Djemba m’a donnée des frissons. L’âge des comédiens n’a plus d’importance. Jina Djemba EST alors Mme de Tourvel, ses tourments exaltés et ravageurs. Le corps et le cœur dominent la raison. (La mise en scène retranscrit d’ailleurs parfaitement cela, de par l’engagement physique qu’elle réclame aux acteurs, impressionnant duel de fin et impressionnantes scènes entre Tourvel et Valmont). L’émotion surgit, brusquement. J’ai beau connaître le tragique dénouement, je n’ai pu m’empêcher d’espérer que Mme de Tourvelle ne s’échappe avant qu’il ne soit trop tard, je n’ai pu m’empêcher d’espérer que Valmont n’éprouve un remord salutaire. Les comédiens sont convaincants pour certains, voire époustouflants pour d'autres ( en particulier Jina Djemba dans le rôle de Mme De Tourvel mais aussi Julie Moulier qui joue toute la cruauté, l’assurance, l’impertinence, la perversité avec un aplomb, une diction, une facilité admirables ; Rosa Bursztejn est parfaite dans le rôle de l’ingénue Cécile de Volanges, et Yannik Landrein campe un Valmont très différent de celui de Frears mais d’une sournoise désinvolture tout aussi redoutable  ) à tel point que j’ai tout oublié : le décor, l’époque, la lumière qui un jour se rallumera, pour ne voir que ces personnages qui luttent contre les autres et contre eux-mêmes, que ces sentiments cruels, réfrénés, exaltés. La preuve de l’incroyable modernité du texte d’où, à mon avis, l’inutilité d’y inclure ipad et iphone pour en témoigner et de faire que des scènes libertines frôlent alors la farce et même le graveleux. Seul vrai bémol qui ne m'empêche pas de vous recommander la pièce, ne serait-ce que pour (re)découvrir le texte et des comédiens épatants.  Quant à savoir si cela résonne encore aujourd’hui… Est-ce si différent aujourd’hui dans certains "cercles" parisiens ? Seulement, les masques ne finissent pas toujours par tomber… Et puis les sentiments, leur violence, est évidemment intemporelle tellement bien retranscrite grâce à la lucidité cruelle de Choderlos de Laclos.

    Après l’entracte, la cruauté, la sauvagerie dominent en effet. Le décor même s’écroule violemment, se dépouille un peu plus encore, pour n’être plus que débris et corps enchevêtrés,  avant que le masque de la Marquise de Merteuil ne tombe,  qu’elle ne se démaquille, que soit enfin découvert son ignominieux visage si longtemps et bien dissimulé. Reste la beauté, celle sacrifiée, de Mme De Tourvelle. Celle des mots de Choderlos Laclos. Celle, terrible et envoûtante, de l’écriture. Celles de la manipulation, de la séduction  et de l’échange épistolaire dont Choderlos Laclos fait  un art. Pouvoir terrible, magique, des mots qui peuvent susciter le désir, la passion mais aussi détruire impitoyablement, et tuer. Physiquement comme Valmont. Socialement comme Mertueil. Sans doute la plus cruelle des vengeances mais qui les laissera tous deux vaincus, sans que personne d’autre ne sorte victorieux  de cette lutte impitoyable, annonciatrice d’un 1789 et d’une autre Terreur en réponse à celle des mots et de la débauche dont la Noblesse se servait et abusait. Revoyez d’ailleurs également « Ridicule » de Patrice Leconte qui en témoigne aussi magnifiquement et cruellement.

    Reste aussi et enfin un texte, le vertige sensuel, cruel, intemporel des mots, de l’œuvre, sa clairvoyance sur la duplicité des apparences, à tel point que je n’ai qu’une envie : le relire.  Un texte bouleversant de lucidité, de beauté, de cruauté, que cette mise en scène singulière, surprenante, donnera, je l’espère, envie de découvrir à ceux qui ne le connaissaient pas encore et qui, peut-être, mésestiment le pouvoir de l’écriture et des mots, peut-être, finalement, les seuls vainqueurs.

    Retrouvez également cet article à la une de mon nouveau site : http://inthemoodlemag.com

    Pour tout savoir sur la pièce rendez-vous sur son site officiel, sa page Facebook et son compte twitter. Et retrouvez mon interview de John Malkovich ci-dessus, en haut de cet article.

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    En bonus, ci-dessous, ma critique de « Good Canary » précédente mise en scène de John Malkovich

     "Les Liaisons dangeureuses" - Théâtre de l'Atelier, à partir du 12 janvier, 1, place Charles-Dullin (XVIIIe). Tél: 01 46 06 49 24.- Horaires: 20 h du mardi  au samedi, mat. Samedi et dimanche. 16 h. - Places: de 10 à 38 €. Durée: 1  h  55.- Jusqu'en mai.

    Un petit extrait ci-dessous qui, je l'espère, donnera envie de lire le livre mais aussi de voir le film remarquable de Stephen Frears et j'en profite enfin pour vous rappeler que vous pouvez soutenir la publication de mon recueil de nouvelles, en vous inscrivant comme fan sur la page suivante: http://www.mymajorcompanybooks.com/meziere

    Critique de "Good canary" de Zach Helm - Mise en scène de John Malkovich

    89fe8546ccd9f5530eef0c187c719b17.jpgAdaptation de Lulu et Michael Sadler

    Décors : Pierre-François Limbosch

    Costumes : Caroline de Vivaise

    Effets spéciaux et lumières : Christophe Grelié

    Musique originale : Nicolas Errera-Ariel Wizman

    Avec Christiana Reali, Vincent Elbaz, Ariel Wizman, José Paul, Jean-Paul Muel, Stéphane Boucher, Bénédicte Dessombz

    J’ai rarement vu des comédiens saluer avec autant de gravité à la fin d’une pièce de théâtre. Et un public applaudir avec autant de gravité, de gravité émue. Comme si les uns et les autres étaient encore plongés dans ce qu’ils venaient de jouer (de vivre ?), ou de voir (de vivre aussi ?).

    Flash-back. 2H30 plus tôt. New York. Milieu des annés 80. Annie (Christiana Reali) ne peut plus supporter le regard des autres. Pourquoi Jacques (Vincent Elbaz), son compagnon éperdument amoureux d’elle, vit-il si mal le succès du roman qu’il vient d’écrire et dont l’histoire sulfureuse et provocatrice semble inspirée d’un passé douloureux ?

    Ce ne sont pas d’abord des comédiens que nous voyons mais des mots (que je vous laisse découvrir) sur des cubes luminescents. Définitifs, avec un peu d’espoir tout de même. Si peu. Des mots graves, presque cruels. Lucides en tout cas. Et puis on nous souhaite une bonne soirée. Le ton est donné. Entre légèreté de la forme et gravité du fond. Nous sommes déjà happés. Et puis nous découvrons Annie et Jacques à la terrasse d’un café. Annie lit sa chaussure (oui, vous avez bien lu). Jacques n’a pas l’air si étonné. Il est habitué à son caractère fantasque et aux excès, aux absurdités parfois poétiques, que les amphétamines qu’elle (sur)consomme engendrent. Et puis, un peu plus tard, il va lui acheter un canari, celui dont on a expliqué au début que son étouffement prévient des coups de grisou dans les mines de charbon. Celui qui annonce l’inéluctable. Jusqu’à ce qu’Annie suffoque. Et à partir de là pour nous aussi l’air se raréfie. Annie nous agrippe, avec son désespoir, nous embarque dans son univers fait de destruction, de trivialité aussi, et puis  de violence et de passion, Annie l’écorchée vive dont les pensées déforment les images projetées sur les cubes. Annie et ses déchirures et ses blessures et ses hantises. Annie tourbillonne, danse frénétiquement, alpague, déroute, inquiète,  cache sa détresse derrière sa violence. Annie interprétée par une Christiana Reali méconnaissable, surprenante, électrique, désespérée, suicidaire. Magistrale. Annie qui nous embarque dans ses délires fantasmagoriques, entre Warhol et Munch. Un cri qui se déforme. Un cri de Munch qui aurait été repeint par Dali. Annie avec la cruauté et la drôlerie de l’ironie de son  désespoir proclamé, jeté aux visages des ignorants. La musique nous encercle, les images nous hypnotisent, l’émotion nous envahit. Nous ne savons plus si nous sommes au théâtre ou au cinéma tant cette pièce est cinématographique. Egarés, comme Annie. Annie qui s’exhibe pour ne pas être vue. A coté de ce personnage si fort dans sa fragilité, si obstiné à se détruire, les autres comédiens sont évidemment (volontairement) plus effacés même si le jeu de Vincent Elbaz (qui pour l’occasion a gardé son look du « Dernier gang »), en intensité sombre et mystérieuse est aussi remarquable, même si celui d’Ariel Wizman, comédien débutant en dealer, est prometteur, même si celui des deux éditeurs dédramatisent et esquissent ainsi en toile de fond une satire du milieu de l’édition, ici féroce et cupide, même si celui du critique si humain, et destructeur sans le vouloir vraiment, si inélégant même lorsqu’il ne veut plus n'être élégant que dans son apparence. La mise en scène, si inventive, de John Malkovich qui, cinq ans après « Hysteria », revient à Paris en adaptant cette pièce d’un jeune auteur américain, devrait nous rassurer (elle crée aussi parfois une distance salutaire, ironique, intelligente avec la gravité du propos) mais elle renforce l’émotion et nous plonge encore davantage dans les abimes des tourments d’Annie. Et permet à la pièce d’atteindre parfois des instants de grâce comme lorsque les mots projetés sur l’écran se substituent aux silences et aux paroles qu’ils ne savent se dire. Peu à peu le secret qui lie leur silence, leur complicité, jaillit, suscite notre empathie. On voudrait respirer, oublier, s’échapper, s’évader de la cage, mais nous sommes comme le canari, enfermés dans notre cage, condamnés à suffoquer aussi, à étouffer sur fond de brasier impitoyable et meurtrier,  face à elle, avec elle, impuissants, terrassés. Et puis vient une autre scène qui nous rappelle la précédente. Avec sa petite lueur en plus. D’espoir peut-être. D’espoirs déchus en tout cas. L’écran ironique nous souhaite de nouveau une bonne soirée. Fondu au noir. Rideau. Applaudissements. Gravité. La lumière nous éblouit après tant d’obscurité. De belle et retentissante obscurité.

    Une histoire d’amour extrême servie par une mise en scène qui la magnifie, entre vidéos et photos projetées et meubles mouvants. Une pièce qui vous prend à la gorge comme un bad canary, qui vous fait manquer d’air pour que vous le trouviez encore plus appréciable ensuite, pour que vous respiriez chaque seconde, saisissiez chaque lueur d’espoir. Une pièce à la base peut-être moyenne dont la mise en scène et l’interprétation, si ingénieuses, la rendent si marquante et réussie… Ne la manquez pas. Il vous reste encore quelques jours pour être enfermés dans la cage mystérieuse, oppressante et fascinante, de ce « Good canary »…

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  • Première – Critique – « Une journée ordinaire » avec Anouchka Delon et Alain Delon au théâtre des Bouffes Parisiens

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    Ce soir, au théâtre des Bouffes Parisiens (ce n’est pas un hasard, ce théâtre appartenait à Jean-Claude Brialy, grand ami d’Alain Delon) a eu lieu la première de la pièce « Une journée ordinaire ».  Une pièce qui met en scène Alain Delon n’a de toute façon rien d’ordinaire et le titre, déjà, est d’une délicate dérision. Cela n’a rien d’ordinaire parce que Tancrède, Roch Siffredi, Jeff Costello, Corey, Robert Klein, Roger Sartet, Gino…, tout un pan de l’histoire du cinéma accompagne celui qui les a immortalisés. Cela n’a rien d’ordinaire parce que Delon est seulement pour la septième fois au théâtre. Cela n’a rien d’ordinaire parce que cette pièce a été écrite par Eric Assous à la demande de Delon pour sa fille Anouchka.

    Emportée par le doux tourbillon de la vie parisienne, je réalise que la dernière pièce de théâtre à laquelle j’ai assisté c’était aussi une pièce avec Alain Delon, "Love letters" et auparavant « Sur la route de Madison », pourtant les premières années à Paris, j’allais très souvent au théâtre pour voir des pièces classiques, plus avant-gardistes ou populaires, ou les trois. Et pourtant j’ai toujours tant aimé ce frémissement, ce murmure, ce frisson avant le lever de rideau, avant cette rencontre palpitante qui nous plonge à la fois hors de la réalité et pleinement dans l’instant présent qui se joue face à nous. J’ai toujours aimé, aussi, observer le spectacle qui se joue dans la salle, intemporel ballet de la vie parisienne,  réminiscence de mes lectures balzaciennes favorites et qui fait que lors d’une première comme celle-ci se croisent un chanteur aux allures de poète d’un autre temps, un écrivain aux allures de chanteur lui aussi –décidément, le décalage était à la mode- d’un autre temps, un présentateur de jeux télévisés, un mythe du cinéma, une actrice qui aurait aimé l’être, sans doute, ce mythe,  et tant d’autres qui se croisent, s’observent et souvent feignent de s’ignorer ou s’adorer avec la même application. Fascinant ballet dont chacun est à la fois danseur, chorégraphe et spectateur. Mais là n’était pas l’essentiel, juste ce qui permettait de se distraire en l’attendant.

    L’essentiel a eu lieu quand le rideau s’est levé et que j’ai oublié tout le reste, alors insignifiant. Quand le rideau s’est levé sur Anoucka Delon/Julie allongée dans un canapé et Alain Delon/Julien de dos. De dos pour que les premiers regards, sans doute, ne soient pas dirigés vers lui mais vers celle que cette pièce est destinée à mettre en lumière. Ce qui m’a marquée d’abord, c’est la justesse éclatante d’Anouchka Delon (tout comme cela m’avait déjà marquée dans « Le Lion »). Sa voix parfaitement posée. Sa prestance. Son assurance (pas une seule fois elle ne trébuchera). Et puis Delon, dans ce costume trop petit pour lui.

    « Une journée ordinaire », c’est l’histoire d’une fille de vingt ans qui n’ose pas annoncer à son père avec qui elle vit seule qu’elle va le quitter pour vivre avec son amoureux mais Une journée ordinaire c’est surtout l’histoire d’un homme qui aime profondément, follement sa fille, qui s’éclipse pour la laisser vivre sa vie. Un duo, presque un couple comme en témoigne la gémellité de leurs prénoms (qui n’est pas sans rappeler celle de ceux des interprètes).  Un homme fier, nostalgique, mélancolique, d’une malice parfois enfantine, d’une dureté fugace et finalement attendrissante. Un personnage qui se confond avec son interprète. Certains diront que Delon devrait plutôt jouer de grands textes d’auteurs classiques mais quand on est soi-même un « personnage shakespearien » pour reprendre les termes de Pascal Jardin, quand on promène avec soi une telle mythologie, nul besoin de jouer Shakespeare pour toucher ou émouvoir.

    Alors bien sûr n’importe quel costume serait trop petit pour Delon qui a eu les plus beaux rôles qu’un acteur puisse désirer (pour ceux qui douteraient –si, il paraît qu’il y en a- de la diversité et de la -dé-mesure de son talent, regardez -notamment- « Monsieur Klein », « Le Professeur », « Le Guépard », « Plein soleil », « Le cercle rouge », "La Piscine", et dîtes-moi quel acteur pourrait interpréter avec la même apparente facilité des rôles si différents et si magistraux ) si bien qu’au début de la pièce il m’est apparu presque effacé mais au fur et à mesure que la pièce avançait le costume gagnait en élégance, en taille (au propre comme au figuré) pour finalement nous le laisser voir presque à nu, à vif, pour que la fiction rejoigne le mythe et la réalité.

     Eric Assous (sur une mise en scène de Jean-Luc Moreau)  joue intelligemment du parallèle entre ce personnage dont la fille est "l’ambition", qui porte son "deuil comme une légion d’honneur" et Delon, l’homme qui se définit comme nostalgique, passéiste et dont l’ambition est de faire des Delon une « dynastie d’acteurs ». Je n’ai pu m’empêcher de repenser à cet instant à la fois magique et mélancolique, en mai dernier, au Festival de Cannes, lorsque devant moi Claudia Cardinale et Alain Delon se voyaient sur l’écran dans « Le Guépard », cet écran qui racontait la déliquescence d’un monde et  le renouveau d’un autre tandis qu’eux-mêmes revoyaient une époque révolue sans doute avec douleur et bonheur.  Ce soir le prince de Salina, le « Guépard » c’était Delon et Tancrède c’était Anouchka.

    On rit beaucoup, aussi, du décalage entre cette fille et ce père qui refuse de la voir grandir. De la crainte qu’il inspire. La crainte qu’inspire le personnage du père comme le mythe Delon mais l’un comme l’autre laissent affleurer par instants leurs failles, et même un soupçon d’enfance dont le surgissement, soudain, n’en est que plus bouleversant. Cette pièce qui se qualifie de « comédie moderne » vaut pour moi davantage pour les moments d’émotions qui la traversent même si certains qui l’ignorent encore seront sans doute étonnés que Delon les fasse rire autant (et la salle riait, beaucoup, moi la première, à tel point qu'il était parfois impossible d'entendre certaines répliques) comme ce fut le cas dans « Les montagnes russes » (une pièce également signée Eric Assous) où il déployait déjà sa force comique. Et puis lui qui aimait tant Gabin célèbre pour ses scènes de colère est aussi tellement impressionnant quand il se met en colère, mais aussi quand sa voix se fait plus posée, fragile. La virtuosité avec laquelle il fait passer le public du rire aux larmes est sidérante, de même que celle avec laquelle il passe de la tristesse à la colère en passant par la dérision.

     Ce que j’ai préféré ce sont néanmoins ces trop rares instants où Delon s’exprime face à la salle où, en un quart de seconde, il parvient à nous bouleverser, où la solitude de ce père face à nous fait écho à celle de l’acteur. Delon dit que « le comédien joue, l’acteur vit » et c’était aussi sans doute ce qui était si bouleversant cette impression qu’il donnait la sensation de vivre devant nous. C’était ce qui était beau, troublant et qui suspendait le souffle de la salle. Une salle debout à la fin de cette pièce trop courte qui se confondait étrangement avec la réalité quand Delon, l’acteur, le père enlaçait sa fille et la poussait au devant de la scène pour qu’elle récolte les applaudissements. Amplement mérités.  Quel bonheur pour lui sans doute qui rêvait de jouer avec sa fille de voir son nom sur l’affiche, à côté du sien, tout en haut. Quel bonheur de voir qu’au milieu de la pièce c’était son apparition à elle qui était applaudie. A signaler également la présence d’Elisa Servier (dans le rôle de l’amie de Julien,  juste et émouvante)  et Christophe de Choisy (très drôle en petit ami terrorisé): deux rôles trop courts mais dans lesquels l'un et l'autre excellent.

    Cette fin de journée a été pour moi tout sauf ordinaire. Un beau moment. L’émotion d’un acteur extraordinaire. L'émotion d'une salle debout. L’éclosion d’une actrice.  La complicité d’un père et sa fille. Un troublant écho entre la réalité et la fiction. Entre l’homme et le mythe. Il m’a fallu pas mal de temps après pour retrouver le chemin de la réalité, pour faire retomber  l’émotion de cette dernière « image », poignante,  et puis je me suis mise à rêver que cette lettre transmise à la fin de la pièce dans laquelle j’évoquais mon scénario arrive à son destinataire et qu’un jour il incarne ce rôle écrit pour lui et que cette journée décidément soit extraordinaire.  

    C’était la cinquième fois que je voyais Delon au théâtre après « Variations énigmatiques », «  Les Montagnes russes », « Sur la route de Madison », « Love letters » et je n’espère vraiment pas la dernière. En tout cas pas la dernière fois qu’un(e) Delon montait sur scène. La dynastie des acteurs Delon n’est pas prête de s’éteindre. Une nouvelle étoile est née, lors d’une journée faussement ordinaire. Un moment de théâtre mais surtout de vie extraordinaire et à ne pas manquer mais dépêchez-vous car ne sont (pour l'instant) prévues que 100 représentations exceptionnelles, jusqu'au 12 mars 2011.

    Il est (très) tard. Ce sont mes premières réactions, un peu désordonnées et imprécises, encore sous le coup de l’émotion de la pièce et de l’instant  mais j’y reviendrai. En tout cas, je crois que vous l’aurez compris, je vous recommande cette pièce qui vous fera passer du rire aux larmes, du mythe à la réalité (et inversement) et un excellent moment, je vous le garantis.

     En attendant, cliquez ici pour retrouver tous mes articles du cycle Delon publié sur ce blog.

    Renseignements: Théâtre des Bouffes Parisiens/ 4 rue Monsigny/75002 Paris.

  • "Une journée ordinaire" avec Anouchka et Alain Delon au théâtre des Bouffes parisiens à partir du 21 janvier

    journée2.jpg

    journée.jpgDans le cadre du cycle consacré à Alain Delon sur ce blog (lequel au passage vient de dire dans le Journal du Dimanche qu'il "ne trouve pas de scénario"... encore faudrait-il pouvoir lui envoyer directement, je connais quelqu'une que cela intéresserait, encore et toujours... à bon entendeur... ), voici toutes les informations concernant la pièce qu'il jouera au théâtre dans "Une journée ordinaire" à partir de janvier.

     Cette pièce écrite par Eric Assous à la demande d'Alain Delon se jouera donc à partir du 21 janvier au théâtre des Bouffes Parisiens. Alain Delon souhaitait en effet jouer au théâtre avec sa fille Anouchka avec laquelle il avait déjà joué dans le très beau téléfilm "Le lion" réalisé par José Pinheiro, en 2003 et dans lequel le talent de cette dernière était réellement bluffant.

     Eric Assous avait déjà écrit "Les Montagnes russes" qu'Alain Delon avait joué au théâtre Marigny (et dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici). En 2007, c'est dans "Sur la route de Madison" qu'il avait à nouveau foulé les planches (voir ma critique ici) puis en 2008 avec Anouk Aimée dans "Love letters" (voir ma critique ici) mais c'est sans aucun doute dans "Variations énigmatiques", une très belle pièce d'Eric Emmanuel Schmitt qu'il avait été le plus bouleversant, face à Francis Huster. Bien entendu, j'essaierai de ne pas manquer cette "journée ordinaire" dont vous pourrez retrouver ma critique ici.

     Eric Assous dit ainsi de cette pièce : "J'espère que la pièce sera à la fois drôle et émouvante. Il y a des passages entiers où le personnage que joue Alain Delon se confond avec ce qu'il est réellement. Dur et fragile, autoritaire et attendrissant, qui collectionne tous les signes de la réussite mais qui reste pourtant profondément ébréché." 

    Résumé officiel de la pièce: "Entre un père et sa fille, la séparation est inéluctable. Un jour, elle part avec un autre, il faut l'accepter, faire bonne figure. Pas facile de donner à un inconnu ce qu'on a de plus précieux. Julie a 20 ans. Elle rêve de liberté et d'émancipation. Et en plus, elle est amoureuse. Seulement voilà, elle vit avec son père. Veuf depuis 12 ans, il n'a pas l'intention de voir Julie quitter la maison. Alors, elle lui propose un marché. Lui présenter son amoureux et faire la connaissance dans la même soirée de la femme que son père voit de temps à autre."

    Location ouverte du 21 janvier au 12 mars 2011. Du mardi au samedi à 20H30. Matinée le samedi à 17H. De 12€ à 70€. Réservations sur le site des Bouffes Parisiens: http://www.bouffesparisiens.com/ .

    Cliquez ici pour lire mes autres articles consacrés à Alain Delon.

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  • Les Master Classes de Jean-Laurent Cochet: en attendant de se jeter à l'eau...

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    Cela faisait bien quelques mois que je ne vous en avais pas parlé et que je n'y suis pas retournée: les fameuses master classes (cours publics) de Jean-Laurent Cochet!

    En attendant d'avoir le courage ou l'inconscience d'oser m'inscrire à ses cours destinés aux "amateurs"...un jour...peut-être (des volontaires pour se jeter à l'eau-qui peut-être glaciale:-))- avec moi?), je retournerai vraisemblablement à l'un des ses prochains cours publics qui sont toujours des moments uniques et des sources incroyables d'enrichissement culturel chaque fois jalonnés de moments de magie théâtrale. 

    D'ailleurs, si vous connaissez d'autres cours de théâtre pour débutants (je ne considère pas mes quelques heures de torture cours avec Martine Amsili comme me permettant d'être autrechose que débutante) amateurs souhaitant le rester et avant tout apprendre des textes classiques, dans le centre de Paris (oui, je sais ce sont des exigence de diva:-)), n'hésitez pas à me transmettre l'information dans les commentaires de cette note ou à inthemoodforcinema@gmail.com .

     Je vous ai déjà longuement et de nombreuses fois parlé des cours Cochet alors pour achever de vous convaincre, je vous renvoie à mes précèdents articles et comptes rendus de ses cours publics (auxquels j'assiste, par intermittence, depuis 2005!).

    -Article du 7 octobre 2008: http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2008/10/07/reprise-des-master-class-jean-laurent-cochet-le-rendez-vous.html

    -Article du 21 novembre 2005 : http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2005/11/21/cours-publics-d’interpretation-de-jean-laurent-cochet-quand.html

    -Article du 11 Avril 2006 : http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2006/04/11/prol...

    -Article du 21 septembre 2006 : http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2006/09/21/repr...

    -Article du 13 décembre 2006 : http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2006/12/13/repr...

    Informations pratiques: Les prochains cours auront lieu le lundi 16 novembre,  le 30 novembre, de 18h à 20H et  le  14décembre (exceptionnellement de 20H à 22h). Si la première année de la mise en place de ces cours publics, le public était (au début) clairsemé, les cours affichent désormais souvent complets. Je vous conseille donc vivement de réserver.

    Théâtre de la Pépinière Opéra. 7 rue Louis-le-Grand- 75002 - Paris- Tel: 01-42-61-44-16 - Métro Opéra - Location ouverte du mardi au samedi de 11h à 18h, et le lundi de 12hà 18h.

    Plein tarif: 15€, Tarif étudiant: 11€, Tarif 5 cours: 55 € 

    Site internet: http://www.jeanlaurentcochet.com

     

  • Le palmarès des Molières 2009

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    Présidée par Bernard Giraudeau et Frédéric Mitterrand, la 23ème Nuit des Molières,  hier soir, au Théâtre de Paris et en direct sur France 2, a dévoilé son palmarès.

    On notera les deux prix reçus par Zabou Breitman (Molière de l'Adaptateur et Molière du théâtre privé pour le Petit Montparnasse) pour son adaptation de Raymond Depardon "Des gens" (Zabou Breitman dont je vous recommande plus que vivement le dernier film, "Je l'aimais" qui sort en salles le 6 mai) ainsi que les Molières du meilleur comédien et de la meilleure comédienne, ayant déjà tous deux laissé des rôles inoubliables au cinéma, dans "Je ne suis pas là pour être aimé" de Stéphane Brizé pour Patrick Chesnais, dans "Le Goût des autres" pour Anne Alvaro.

    Molière du comédien : Patrick Chesnais dans «Cochons d'Inde»

    Molière de la comédienne : Anne Alvaro dans «Gertrude (le cri)»

    Molière du comédien dans un second rôle : Roland Bertin dans «Coriolan»

    Molière de la comédienne dans un second rôle : Monique Chaumette dans «Baby Doll»

    Molière du metteur en scène : Christian Schiaretti pour «Coriolan»

    Molière de la révélation théâtrale : Aude Briant dans «Le Journal à quatre mains»

    Molière de la révélation théâtrale masculine : David Lescot dans «La Commission centrale de l'enfance» 

    Molière de l'auteur francophone vivant : Jean-Claude Grumberg pour «Vers toi terre promise»

    Molière de l'adaptateur : Zabou Breitman pour «Des gens», d'après «Urgences» et «Faits divers»
    Molière du décorateur/scénographe : Catherine Bluwal pour «Le Diable rouge»

    Molière du créateur costumes : Claire Risterucci pour «Madame de Sade»

    Molière du créateur lumières : Marie-Hélène Pinon pour «Le Diable rouge»

    Molière du théâtre public : «Coriolan» au TNP de Villeurbanne
    Molière des compagnies : «L'oral et hardi», cie Faisan

    Molière du théâtre privé : «Des gens», au Petit Montparnasse

    Molière de la pièce comique : «Cochons d'Inde», de Sébastien Thiéry et Anne Bourgeois

    Molière du théâtre musical : «L'Opéra de Sarah», au théâtre de l'Œuvre.
  • Dernière de "Love letters" avec Alain Delon et Anouk Aimée, au théâtre de la Madeleine, ce 29 novembre

    loveletters.jpgCe samedi 29 novembre 2008, au théâtre de la Madeleine, aura lieu la dernière de "Love letters", la pièce de A.R. Gurney dont  Anouk Aimée et Alain Delon ont donné 20 représentations exceptionnelles.

    Cliquez sur le lien suivant pour lire mon article consacré à la Première de "Love letters" avec Anouk Aimée et Alain Delon sur lequel vous trouverez également tous les renseignements pratiques pour assister à la pièce. Il reste encore des places pour demain et après-demain...

     

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