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Festival International des Jeunes réalisateurs de Saint Jean de Luz 2011 : palmarès et compte-rendu

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Samedi dernier s’est achevée la 16ème édition du Festival des Jeunes Réalisateurs de Saint Jean de Luz que j’ai eu le plaisir d’être invitée à découvrir. Un festival qui, au fil des années, a gagné en notoriété mais n’a rien perdu de la convivialité caractéristique des débuts d’un festival qui s’éclipse parfois au fil des ans. Comme son nom l’indique, le principe du festival est de ne projeter que des films de jeunes réalisateurs, jeunes non pas forcément en âge mais dans leur carrière de réalisateurs de longs-métrages puisque le festival ne projette que des premiers et des deuxièmes films.

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 J’ai vu tous les films de la sélection, à savoir 10 films en compétition, 2 avant-premières hors compétition et 8 courts-métrages en compétition…même si j’en avais déjà vu certains comme « En secret » et « On the ice » déjà en compétition du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville, preuve de la qualité de la sélection (la qualité de la compétition de ce dernier Festival du Cinéma Américain ayant été, comme chaque année ou presque, remarquable).

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 Un festival qui remplit pleinement ses objectifs, celui de découvrir des talents et d’être un lieu d’échanges (après chaque projection se tient un débat avec l’équipe du film animé avec enthousiasme par Patrick Fabre, le délégué général du festival) au cinéma Le Sélect, à deux pas de la rue principale et du charmant port de Saint Jean de Luz… Un festival qui a l’humilité de mettre en avant les cinéastes qu’il présente et non ses organisateurs (ce n’est pas le cas partout…).

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 Découvrir un festival et même si je ne compte plus le nombre de ceux que j’ai déjà parcourus ou auxquels j’ai participés, cela reste toujours un plaisir et c’est aussi découvrir ses codes (et c’est d’autant plus agréable lorsqu’un festival est aussi accessible) et ses incontournables comme Claude Pinoteau et Georges Lautner qui y ont même leurs fauteuils attitrés, semble-t-il présents et assidus chaque année….et on les comprend !

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Ce festival propose des films très divers, avec néanmoins pour points communs cette année, autre celui d’être des premiers et seconds films, de mettre en scène des personnages, souvent de femmes fortes et courageuses,  enfermés dans une réalité oppressante (guerre, absence de logement, dictature, deuil, solitude) qui trouvent finalement une lueur d’espoir dans l’évasion, sous diverses formes. Des films souvent très lumineux pour mettre en scène des sujets graves.

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Ci-dessus, le jury lors de l'ouverture et ci-dessous lors de la clôture

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C’est Mélanie Laurent qui a fait l’ouverture du festival avec « Les Adoptés », également en compétition, qui a reçu le prix du jury et le prix du public, 10 ans après avoir été elle-même membre du jury du festival. L’histoire d’une famille de femmes unies par un bel et fragile équilibre qui se rompra quand l’une d’entre elles tombera amoureuse. Elles n’auront pas le temps de le reconstruire, un drame frappant l’une d’elles qui se retrouve dans le coma. Il faudra alors vivre avec l’absence et le manque, s’adopter (il s’agit bien évidemment ici d’une adoption symbolique), tisser des liens nouveaux, un nouvel équilibre peut-être encore plus fort car soudé par le drame… Mélanie Laurent a "le malheur" d’être polyvalente : elle chante (avec talent), joue, réalise, et a même présenté la cérémonie d’ouverture du Festival de Cannes, ce qui est forcément mal vu dans un pays où on souhaite mettre dans  des cases mais ce qui montre surtout qu’elle est une artiste à part entière, guidée par le désir de créer. Elle dit que ce sont avant tout les idées de mise en scène qui l’ont conduite à réaliser ce film, et c’est ce qui en fait la grande qualité et la faiblesse. La réalisation est sensible, inspirée, et témoigne d’un vrai regard de cinéaste, très influencée par le cinéma indépendant américain. Elle fait alterner humour et larmes, et une réalisation lumineuse, portée par des comédiens de talent malheureusement encore peu connus (Marie Denarnaud et Denis Ménochet) à tel point que Mélanie Laurent qui ne souhaitait pas jouer au préalable à dû s’y résoudre pour que le film puisse être monté, qui vient contrebalancer la dureté du sujet, le tout porté par la douceur des Nocturnes de Chopin. Un film lumineux et tendre sur un sujet grave, qui n’échappe pas à quelques longueurs mais en tout cas très prometteur pour la suite. Peut-être le fait que le sujet ne soit pas personnel explique-t-il que ce petit plus  qui rende un film marquant et poignant lui fasse défaut. Mélanie Laurent a également eu la bonne idée de tourner à Lyon sans que le lieu soit pour autant clairement identifiable, sa caméra étant principalement centrée sur ses acteurs principaux, leurs émotions. « On fait des films pour soi avec des équipes, avec des acteurs mais aussi pour le public. Et pour moi donc c’est le plus beau des prix » a-t-elle déclaré en recevant son prix du public.

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Mon vrai coup de cœur du festival est signé Thierry Binisti, s’intitule « Une bouteille à la mer » et a reçu le prix du meilleur film (Chistera d’or), adapté du roman de Valérie Zenatti « Une bouteille à la mer de Gaza ». C’est l’histoire de Tal  (Agathe Bonitzer), une jeune Française installée à Jérusalem avec sa famille. A dix-sept ans, elle a l’âge des premières fois : premier amour, première cigarette, premier piercing. Et premier attentat, aussi. Après l’explosion d’un kamikaze dans un café de son quartier, elle écrit une lettre à un Palestinien imaginaire où elle exprime ses interrogations et son refus d’admettre que seule la haine peut régner entre les deux peuples. Elle glisse la lettre dans une bouteille qu’elle confie à son frère pour qu’il la jette à la mer, près de Gaza, où il fait son service militaire. Quelques semaines plus tard, Tal reçoit une réponse d’un mystérieux « Gazaman » (Mahmoud Shalaby)…..  Sujet sensible pour un film qui l’est tout autant. Cela commence par le fracas d’une bombe et s’achève par une lumière d’espoir. Thierry Binisti ne tombe jamais dans l’angélisme ni la diabolisation de l’un ou l’autre côté du mur. Il les montre au contraire si différents mais si semblables dans leurs craintes et leurs aspirations, et dans l’absurdité de ce qu’ils vivent. Film épistolaire d’un genre nouveau, il nous fait tour à tour épouser le point de vue de l’un puis de l’autre. Une poignante histoire d’amour mais surtout un vibrant hymne à la tolérance et à la paix qui m’a fait verser une petite larme. Agathe Bonitzer épouse parfaitement la belle maturité de son jeune personnage et face à elle Mahmoud Shalaby est bouleversant. Ce film sortira en salles le 28 décembre. Je vous en reparlerai plus longuement d’ici là.

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Autre grand vainqueur de ce festival, « Bullhead » dont l’acteur principal Matthias Schoenaerts est reparti avec un prix d’interprétation et dont le réalisateur Michael R.Roskam a également été récompensé du Chistera du meilleur réalisateur. Un film qui a le mérite de ne pas laisser indifférent. Jacky est issu d'une importante famille d'agriculteurs et d'engraisseurs du sud du Limbourg. A 33 ans, il apparaît comme un être renfermé et imprévisible, parfois violent… Grâce à sa collaboration avec un vétérinaire corrompu, Jacky s’est forgé une belle place dans le milieu de la mafia des hormones. Alors qu’il est en passe de conclure un marché exclusif avec le plus puissant des trafiquants d'hormones de Flandre occidentale, un agent fédéral est assassiné. C’est le branle-bas de combat parmi les policiers. Les choses se compliquent pour Jacky et tandis que l’étau se resserre autour de lui, tout son passé, et ses lourds secrets, ressurgissent… Pour moi, c’est un peu l’imposture de ce festival. Si le prix d’interprétation était amplement mérité, Matthias Schoenarts faisant passer dans son regard toute l’inhumanité apparente, et l’humanité meurtrie de son personnage, en revanche la réalisation relève davantage de l’exercice de style pour film de fin d’études, le réalisateur insistant avec beaucoup de lourdeur sur l’animalité du personnage soulignée encore par la mise en scène en long, en large et en travers sans parler des personnages qui rivalisent de bêtise et de violence, que le réalisateur tente de dédramatiser par un humour noir (ou plutôt obscur).

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Dommage quand d’autres films auraient mérité de figurer au palmarès comme « Louise Wimmer », le grand oublié du jury signé Cyril Mennegun. « Insoumise et révoltée, Louise Wimmer a tout perdu. Armée de sa voiture et de la voix de Nina Simone, elle va tout faire pour reconquérir sa vie. » nous dit le synopsis. Louise Wimmer c’est une femme comme il y en a tant d’autres, que nous croisons sans le savoir, qui se drapent dans leur fierté pour dissimuler leurs malheurs. Son histoire se déroule par bribes mais reste heureusement elliptique pour conserver le caractère universel du sujet, ce qui donne encore plus de force au récit. Nous devinons qu’elle s’est retrouvée à la rue suite à une séparation, ce que tout son entourage ignore. Au lieu d’en faire une femme pitoyable, il en fait une femme noble et fière et même au départ un peu antipathique que le spectateur au fil du récit, accompagnant dans ses échecs révoltants, prend en empathie. Il est incompréhensible que Corinne Masiero n’ait pas eu le prix d’interprétation tant son visage âpre marqué par la vie qui en devient beau tant Cyril Mennegun la filme avec justesse, empathie, et dignité, dévore l’écran, nous happe, tant elle donne corps et âme à cette femme qui ressemble à la fois à tant d’autres et aucune autre qui dort dans sa voiture dans l’attente de son logement social. Je partage l’émotion qui a submergé le délégué général du festival quand il a dû interviewer le réalisateur et son actrice juste après la projection. Une belle leçon d’humanité (mais qui, surtout ne se donne pas des airs de leçon ). Sans oublier la musique de Nina Simone symbole de liberté et d’emprisonnement aussi puisque c’est la seule musique qu’elle peut écouter, symbole de sa pauvreté. Cyril Mennegun est avant tout réalisateur de documentaires (notamment de « Tahar  l’étudiant », portrait de Tahar Rahim qui sera d’ailleurs l’acteur principal de son prochain film comme il l’a révélé à Saint Jean de Luz) et son expérience nourrit prodigieusement son film qui a de troublants accents de réalisme, sa caméra ne quittant pas cette femme. Un film plein de vie, de violence dramatiquement quotidienne aussi, empreint d’un regard jamais complaisant. Cyril Mennegun a ainsi raconté que c'est après avoir croisé, lors du tournage d'un documentaire, une femme qui s'appelait Corinne et vivait dans sa voiture, mais qu'il n'a "jamais pu filmer" et qu'il a "perdu assez vite", qu'est née l'idée du film, une histoire semble-t-il aussi proche de ce qu’a pu vivre la comédienne (que Cyril Mennegun dit avoir découverte dans un téléfilm diffusé un soir à la télévision). "Ce film est empreint de ce qu'elle est » a-t-il ainsi déclaré. On la retrouvera bien heureusement prochainement dans le prochain film de Jacques Audiard.

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Egalement en compétition, deux films dont je vous parlais précédemment, déjà évoqués dans mon compte rendu du Festival du Cinéma Américain de Deauville, « On the ice » et « En secret », deux films en apparence très différents mais qui, d’une certaine manière, montrent des adolescents qui étouffent et suffoquent . Dans « En secret » de l’Iranienne Maryam Keshawarz, Atafeh et sa meilleure amie Shireen fréquentent les soirées branchées du Téhéran underground. Elles essayent de profiter au mieux de leur jeunesse quand Mehran, le frère et complice d’Atafeh, devient membre de la police des mœurs. Alors qu’il désapprouve sévèrement leur besoin de liberté, Mehran tombe amoureux de Shireen. Ses sentiments vont vite tourner à l’obsession et mettre à l’épreuve l’amitié des jeunes filles.  « En secret » a reçu le prix du public du dernier Festival de Sundance. Le film montre  ce qui devrait être la légèreté de la jeunesse mais qui est étouffée par le poids l’intégrisme, dont la seule lueur d’espoir semble être dans la fuite, là où le bonheur semble être condamné au secret. La jeune et talentueuse actrice Sarah Kazemy, présente à Saint Jean de Luz a ainsi expliqué que si elle retournait en Iran, elle ne pourrait sans doute plus en sortir. Bouleversant témoignage sur un Etat qui oppresse la jeunesse, toute tentative de pensée libre, tout désir et qui scrute les moindres et faits et gestes (omniprésence des caméras dans la sphère privée et publique). Si le style est parfois rpesque « clipesque », le sujet habilement traité en fait presque un documentaire sur une réalité qui nie l’individu, où faire la fête ou doubler des films américains, ou s’aimer, est considéré comme subversif, condamnable. Un film courageux et nécessaire.

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C’est aussi à Téhéran que nous emmènent Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi dans « Poulet aux prunes », mais un tout autre Téhéran, d’abord nous sommes en 1958 et ensuite l’atmosphère est ici celle du conte enchanté et enchanteur.Depuis que son violon tant aimé a été brisé, Nasser Ali Khan, un des plus célèbres musiciens de son époque, a perdu le goût de vivre. Ne trouvant aucun instrument digne de le remplacer, il décide de se mettre au lit et d'attendre la mort. En espérant qu'elle vienne, il s'enfonce dans de profondes rêveries aussi mélancoliques que joyeuse, qui, tout à la fois, le ramènent à sa jeunesse, le conduisent à parler à Azraël, l'ange de la mort, et nous révèlent l'avenir de ses enfants... Au fur et à mesure que s'assemblent les pièces de ce puzzle, apparaît le secret bouleversant de sa vie : une magnifique histoire d'amour qui a nourri son génie et sa musique... Mélancolique, poétique, nostalgique, « Poulet aux prunes » mêle habilement les genres, les techniques, les émotions. La musique y est une bouleversante réminiscence du passé. Dommage comme l’ont souligné quelques personnes dans le public que le titre ne fasse pas honneur à la poésie mélancolique et lumineuse qui émane de ce film, même s’il témoigne d’un moment clé du film (et est aussi le titre de la bd dont il s’inspire). Dommage que le jury ait préféré, pour le prix du meilleur réalisateur, la violence et l’esbroufe de « Bullhead » plutôt que ce film qui traite  d’un sujet tragique avec poésie, sans mièvrerie, avec une construction habile et des comédiens réjouissants. Quel plaisir de voir Edouard Baër dans le rôle de l’Ange de la mort ou de retrouver Maria de Medeiros!  Le tout au son envoûtant des sanglots longs des violons.

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La déception, et d’ailleurs l’unique déception, de la sélection est venue du film « De force » de Frank Henry, une déception d’autant plus grande qu’au casting figure Isabelle Adjani qui a joué dans tant de chefs d’œuvre et reste sans doute la plus grande comédienne française. Alors comment a-t-elle pu accepter (et même être emballée à en croire le réalisateur) un film aussi invraisemblable et ennuyeux (le comble pour un film qui se veut de divertissement pur). Du casting (improbable rôle d’Anne Consigny), au scénario (pas crédible une seconde, qui ne nous tient jamais en haleine et aligne les invraisemblances) même jusqu’au son (paroles parfois incompréhensibles d’Eric Cantona), la déception est totale pour un film dont le synopsis et le casting était pourtant si prometteurs.

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A contrario, « Forces spéciales » de Stéphane Rybojad, le film de clôture, n’est peut-être pas un grand film mais il remplit pleinement sa mission de divertissement. Afghanistan. Elsa Casanova, grand reporter, est prise en otage par les talibans. Devant l’imminence de son exécution, une unité des Forces Spéciales est envoyée pour la libérer. Dans des paysages à la fois hostiles et magnifiques, une poursuite impitoyable s’engage alors entre ses ex-ravisseurs qui n’entendent pas laisser leur proie leur échapper et ce groupe de soldats qui, au péril de leur vie, n’ont qu’un objectif : la ramener vivante. Entre cette femme de caractère et ces hommes de devoir, contraints d’affronter ensemble les pires dangers, vont se nouer des liens affectifs, violents, intimes…

Surtout le débat qui a suivi le film s’est révélé passionnant et, a postériori, a donné encore plus d’intérêt au film. Raphael Personnaz a ainsi raconté comment il s’était réellement entraîné auprès des forces spéciales, et le réalisateur é évoqué ses précédents reportages (notamment pour « Envoyé spécial ») qui ont nourri ce film tourné dans des conditions particulièrement difficiles (au Tadjikistan). Il avait d’ailleurs déjà tourné un documentaire sur les « Forces spéciales ».

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Egalement hors compétition « JC comme Jésus Christ » de Jonathan Zaccaï, farce très drôle sur le milieu du cinéma dans laquelle Vincent Lacoste interprète un jeune réalisateur prodige qui a obtenu la palme d’or à 15 ans et dont, à 17 ans, le seul vrai problème est de passer le bac.  Dommage que cela se réduise à une farce justement, relevant plus d’une suite de sketchs que du scénario construit et surtout que le milieu du cinéma y soit traité uniquement comme une vaste imposture dépourvue de toute passion ou intelligence, et regardé avec un certain mépris… A prendre au 36ème degré donc et à voir  pour d’Elsa Zylberstein qui se moque d’elle-même, semble-t-il avec beaucoup de plaisir.

Côté compétition de courts-métrages, c’est l’humour cruel et dévastateur qui l’a emporté avec « Aime-moi » de David Courtil. Dommage que mon favori « Alexis Ivanovitch vous êtes mon héros » de Guillaume Gouix déjà favori à Cabourg soit à nouveau reparti sans récompenses. « Alex et Cerise s’aiment d’un amour joyeux. Un jour, Alex est agressé devant Cerise et la peur l’empêche de réagir. Alors que Cerise fait de cette histoire une simple anecdote, Alex la vit comme une réelle humiliation. Et si son amour-propre le faisait passer à côté du bonheur. » Le fait que Guillaume Gouix soit acteur n’est sûrement pas étranger au jeu des comédiens qui résonne ici si juste (Swann Arlaud est réellement remarquable et me fait aussi penser à cette phrase de Pierre Duculot à propos de son actrice principale lors du festival de Cabourg « la beauté des filles ordinaires qui ne le sont pas », Swann Arnaud a ainsi la beauté d’un garçon ordinaire dont Guillaume Gouix révèle la belle fragilité, cela confirme d’ailleurs au passage le talent de découvreur d’acteurs de Jean-Pierre Améris puisque, Swann Arlaud, comme Pierre Niney, dont je vous parlais  lors de la sortie de « J’aime regarder les filles » jouait dans « Les Emotifs anonymes », son dernier film.) Guillaume Gouix arrive à rendre particulièrement touchant ce personnage radieux et joyeusement désinvolte qui, en une fraction seconde, blessé dans son orgueil, va tout remettre en question, découvrant ne pas être le héros qu’il aurait aimé être aux yeux de son amoureuse. Ce film recèle de ces instants de vérité dont parle si souvent Lelouch ( même si ce court-métrage n’a rien d’un Lelouch) qui auraient à eux seuls valu une récompense à ce film très juste et sensible.

Quoiqu’il en soit, un festival avec une programmation de belle qualité avec un objectif louable, celui de permettre de découvrir les talents de demain, le tout dans un cadre particulièrement agréable que je connaissais certes déjà mais que j’ai redécouvert avec plaisir. A noter également : l’accueil particulièrement chaleureux de l’équipe du festival. Je vous le recommande et en attendant n’oubliez pas d’aller voir « Une bouteille à la mer », le 28 décembre.

 Pour en savoir plus : http://www.fijr-sj.com

Retrouvez également prochainement quelques conseils gastronomiques et touristiques à Saint Jean de Luz sur mon blog http://www.inthemoodforluxe.com .

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Concert de musique de films sur la place Louis XIV le jour de la clôture

 

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Ci-dessus, les très expressives et originales photos de Maxime Bruno exposées dans le hall du Sélect. A découvrir également les photos de Christophe Brachet, l'autre photographe du festival.

 

PALMARES COMPLET DU FESTIVAL

CHISTERA du Meilleur Réalisateur parrainé par CINE +

 Michaël R. ROSKAM pour le film « Bullhead» (Belgique)

 CHISTERA du Meilleur Film parrainé par France BLEU

« Une bouteille à la mer » de Thierry BENISTI (France)

 CHISTERA de la Meilleure Interprétation Féminine

Sandra HULLER dans « L’amour et rien d’autre » de Jan SCHOMBURG (Allemagne)

CHISTERA de la Meilleure Interprétation Masculine parrainé par JOACASINO

 Matthias SCHOENAERTS dans «Bullhead » de Michaël R. ROSKAM (Belgique)

 CHISTERA DU PUBLIC

« Les adoptés » de Mélanie LAURENT (France)

 CHISTERA DU JURY DES JEUNES parrainé par ALLIANZ

« Les adoptés » de Mélanie LAURENT (France)

  CHISTERA DU JURY DU COURT-METRAGE parrainé par Suez-GDF

 « L’accordeur » de Olivier Treiner (France)

   CHISTERA DU PUBLIC DU COURT-METRAGE

 « Aime-moi » de David Courtil (France)

 

Commentaires

  • Ce festival semble très tentant.
    Premières oeuvres, courts metrages, tout ça me parle bien.

  • Moi aussi ça me parle.
    D'autant qu'il y a la mer toute proche !
    Bon on organise nos vacances l'année prochaine ?

  • Et qui est le beau garçon membre du jury ?

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