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  • Critique- "Le petite Lieutenant" de Xavier Beauvois (à ne pas manquer, demain, sur France 2)

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    Alors que Xavier Beauvois fait figure de favori pour "Des hommes et des dieux" pour les Césars 2011, alors que je vous parlais la semaine dernière de la master class de Nathalie Baye (dont vous pouvez retrouver toutes mes vidéos en cliquant ici et un premier extrait en bas de cet article) qui reçut d'ailleurs le César de la meilleure actrice pour ce film en 2006, je vous le recommande vivement, demain soir, à 20H35, sur France 2.

    A l’image de ce petit lieutenant (Jalil Lespert) lorsqu’il entre à la 2ème division de police judiciaire et dont Xavier Beauvois trace le portrait, c’est avec enthousiasme que je suis entrée dans la salle de cinéma. C’est donc avec la même stupeur que lui que je me suis retrouvée plongée dans cet univers âpre, filmé sans démagogie ni complaisance. Le contraste n’en était que plus saisissant. Quelques minutes à peine après le début du film, après la parade en uniforme, impeccable, rectiligne, mécanique, institutionnelle, la réalité reprend ses droits, imparfaite, chaotique car humaine et donc faillible, aussi.

    Les failles sont d’abord celles de Caroline Vaudieu, (Nathalie Baye) qui revient dans ce service qu’elle avait abandonnée trois ans auparavant, pour cause d’alcoolisme. Peu à peu des liens vont se tisser entre cette femme qui a perdu son enfant et ce jeune homme à l’enthousiasme juvénile. Xavier Beauvois aime et connaît le cinéma et cela se voit, se montre même, un peu trop. A dessein nous l’avons compris. Son petit lieutenant et ses collègues sont en effet imprégnés par le cinéma comme nous le (dé)montrent les affiches qui décorent les murs du commissariat , une affiche différente à chaque fois ou presque : le convoyeur, Seven, Il était une fois en Amérique, les 400 coups, Podium. A croire que les policiers de la PJ ont raté leur vocation d’exploitants. Derrière le petit lieutenant, on reconnaît même une photo du Clan des Siciliens. Tout cela pour insister sur ce que le Petit Lieutenant dira lui-même, c’est à cause des films qu’il a voulu faire ce métier, pour conduire avec un gyrophare et se sentir invulnérable aussi apparemment. Seulement voilà, la réalité, c’est tout sauf du cinéma aseptisé et manichéen, c’est tout sauf cet idéal magnifié par le prisme d’un grand écran qui mythifie ceux qu’ils immortalisent. La réalité (la mortalité même) ne se divise pas en deux, non, elle se dissèque comme ce corps entre les mains du médecin légiste dont un son déchirant nous fait comprendre le terrible labeur, et nous poursuivra longtemps. Le bruit déchirant de la confrontation à la réalité.

    Réalité, réalisme : leitmotiv de ce film qui semble même emprunter à Depardon l’effroyable réalité de Faits divers. Beauvois fait même tourné un vrai SDF et s’est longuement documenté avant de réaliser son film, ce qui contribue à lui donner cet aspect documentaire. Ici les (anti) héros meurent, pleurent, faillissent. Depardon beaucoup plus que 36, quai des Orfèvres donc, dont ce film est presque le contraire, dans son recours à la musique notamment, celle-ci étant aussi omniprésente, voire omnisciente dans l’un, qu’elle est absente dans l’autre. L’alcool aussi, est aussi omniscient que l’était la musique dans le film précédemment évoquée. Peut-être trop. Pour nous faire comprendre les fêlures, les failles, encore, la réalité avec laquelle il faut composer.

    Malgré cet aspect didactique quelque peu agaçant, Le petit Lieutenant n’en reste pas moins un constat, une radiographie d’une implacable lucidité dans laquelle Nathalie Baye excelle, son regard ou l’inflexion de sa voix laissant entrevoir en une fraction de seconde les brisures de son existence derrière cette force de façade. D’ailleurs, encore une fois, c’est surtout à ces fêlures que s’est intéressé Beauvois , bien loin des films policiers initiateurs de la vocation du petit Lieutenant. Ce petit Lieutenant c’est Jalil Laspert qui n’a pas fini de nous démontrer l’infinitude des nuances de ses ressources humaines depuis le film éponyme. Bref, un film d’une poignante âpreté, parfois un peu trop didactique, un didactisme que la composition incroyable de ses interprètes principaux (N.Baye, J.Lespert mais également R.Zem) nous fait finalement occulter.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire
  • Concours- Gagnez votre place pour la projection privée vip de "Sex friends" et des sets de voyage

    Une fois n'est pas coutume, ce concours est réservé aux lectrices du blog à qui je  propose  deux cadeaux plutôt réjouissants (grâce à Blogbang et Paramount Pictures France) dont pourront bénéficier deux d'entre vous, le 8 février 2011, à Paris (à 20H).

    Ces deux lectrices recevront chacune un pack comprenant:

    A gagner:  1 invitation pour la soirée Wi-Filles (pour en savoir plus à ce sujet rendez-vous sur le blog Wi-filles) avec la projection VIP de la comédie romantique de la Saint-Valentin 2011 (en salles le 16 février 2011)  "Sex friends" ainsi qu'un set de voyage d’une valeur de 50 euros TTC.

    Synopsis du film:  Sex Friends (Titre original : No Strings Attached) . Réalisé par Ivan Reitman - Avec Natalie Portman, Ashton Kutcher, Kevin Kline

    Entre « sex friends », il faut respecter quelques règles de base :
    Ne jamais s'attacher…. Ne jamais dîner en tête à tête.
    Partir avant le petit-déjeuner…. Et surtout, ne jamais tomber amoureux !
    Est-ce bien clair pour Emma (Natalie Portman) et Adam (Ashton Kutcher)? 

     

     


    Liens: Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel du film "Sex friends" et sur sa page Facebook. 

    Concours: Vous avez jusqu'au jeudi 3 février 2011 à minuit pour participer en n'oubliant pas de laisser vos nom, prénom, email et adresse postale à inthemoodforcinema@gmail.com avec pour intitulé de l'email "Concours sex friends". Pour être l'une des deux heureuses élues, dîtes-moi:

    1. Quelle est votre comédie romantique préférée et pourquoi?

    2. Pourquoi désirez-vous découvrir celle-ci en particulier?


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  • Concours - Gagnez 5 pass permanents pour le Festival des créations audiovisuelles de Luchon 2011

    télévision,concours,festival,luchonVous n'êtes pas sans avoir entendu parler du Festival des créations audiovisuelles de Luchon dont ce sera cette année le 13ème édition. Au coeur des Pyrénées et de l'hiver, début février (cette année du 9 au 13), c'est un festival de référence pour le monde des professionnels français et espagnols, pour les médias spécialisés et généralistes et pour le public.

    Le jury sera cette année présidé par Zabou Breitman.

    Le concept est de promouvoir l’excellence de la fiction française en présentant en avant-première les meilleures créations de la télévision pour la saison à venir mais aussi en médiatisant, promouvant ces programmes et leurs acteurs. Le festival réunit ainsi de manière cordiale mais efficace les professionnels de l’audiovisuel (les chaines, les producteurs, les réalisateurs, les scénaristes ….. ) aussi bien pour des tables rondes (master class, conférences, ateliers de scénarios...), des rendez-vous de travail, que pour des ballades à ski .Un coup de projecteur chaque année met en lumière une télévision étrangère. Enfin, dans le cadre de la compétition, les meilleures œuvres sont récompensées par un Jury de professionnels. A voir également la section de courts-métrages, ou de programmes web et tv. Parmi les fictions en compétition: "Accusé Mendès France", "E-love", "Isabelle disparue", "Joseph l'Insoumis", "Le temps du silence", "Louis XI, le pouvoir fracassé", "V comme Vian"...dans la catégorie fictions unitaires. Dans la catégorie "Séries": "Hard", "Les beaux mecs"... Pour connaître le programme complet, rendez-vous sur le site officiel du Festival de Luchon et sur sa page Facebook.

    Bref, une sélection pour tous les goûts qui vous donnera un large aperçu des créations audiovisuelles françaises et j'avoue que j'y serais allée avec plaisir si j'en avais eu la possibilité. Donc profitez-en puisque je vous donne cette chance, en vous offrant l'accréditation permanente, en partenariat avec Orange.

    Concours: Pour faire partie des 5 heureux élus, dîtes-moi  par email à inthemoodforcinema@gmail.com, avec pour intitulé de votre email "Concours Luchon" , avant le 4 février 2011, et en n'oubliant pas de joindre vos coordonnées:

    1. Quel téléfilm a reçu le prix du public 2010?

    2. Qui a reçu le prix du meilleur scénario décerné par le jury de professionnels, l'an passé?

    3. Quel grand cinéaste présidait le jury de professionnels l'an passé?

    4. En une phrase ou en une page, pour départager les gagnants, pourquoi souhaitez-vous assister à ce festival?

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  • "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb, en lice pour l'Oscar du meilleur film étranger

    cinéma,hors-la-loi,rachid bouchareb,bernard blancan,oscarJe vous avais déjà fait part de mon enthousiasme pour ce film lors de sa projection cannoise qui avait donné lieu à une polémique sans fondement. Je me réjouis donc d'autant plus que "Hors-la-loi" fasse partie des finalistes concourant pour l'Oscar du meilleur film étranger, pour l'Algérie  (avec "Biutiful" d’Alejandro Gonzales Innaritu (Mexique), "Revenge" de Susanne Bier (Danemark), "Incendies" de Denis Villeneuve (Canada), "Canine" de Yorgos Lanthimos (Grèce). Des films qui ont en commun leur noirceur et leur âpreté mais aussi des scénarii brillants et une réalisation très maîtrisée. Le choix sera sans doute cornélien pour les membres de l'Académie même si vous aurez compris vers quel film va ma préférence même si cette sélection constitue d'ores et déjà une belle revanche et victoire pour le film de Rachid Bouchareb. Fin du suspense le 27 février.  En attendant retrouvez, ci-dessous, mon dossier spécial consacré au film avec ma critique du film publiée suite à la projection cannoise en mai dernier, mon interview de Bernard Blancan et le compte rendu de la conférence de presse cannoise.

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    "Hors-la-loi", 4 ans après le prix d'interprétation collective reçu par les acteurs d'"Indigènes" dont il est davantage une sorte de prolongement (les personnages interprétés par Jamel Debbouze, Roschdy Zem, Sami Bouajila portent ainsi les mêmes prénoms que dans « Indigènes ») que réellement la suite, faisait  partie des films de cette compétition 2010 qui suscitaient le plus d'attente même si cette année, contrairement à "Indigènes "il y a 4 ans, il représente l'Algérie et non la France. C'est aussi le film qui a suscité la plus vive polémique en raison d'une séquence de 6 minutes consacrée au massacre de Sétif à laquelle on a reproché de mettre davantage l'accent sur le massacre des manifestants algériens par l'armée française que sur celui des colons européens. Une polémique absurde puisque c'est du point de vue de ses trois protagonistes algériens que nous voyons ce film et que par ailleurs le massacre des colons européens n'est nullement nié, là n'est simplement pas le sujet. Il n'empêche que cette polémique aura valu aux festivaliers une sécurité inédite : démineurs, hélicoptères, dizaine de cars de CRS, fouille accrue à l'entrée du palais, interdiction de toute bouteille d'eau dans la salle... Plus de 50 ans après, la guerre d'Algérie reste un sujet extrêmement sensible...

    Synopsis: Chassés de leur terre algérienne, trois frères et leur mère sont séparés. Messaoud (Roschdy Zem) s'engage en Indochine. A Paris, Abdelkader (Sami Bouajila) prend la tête du mouvement pour l'Indépendance de l'Algérie et Saïd ( Jamel Debbouze) fait fortune dans les cabarets et les clubs de boxe de Pigalle. Leur destin, scellé autour de l'amour d'une mère, se mêlera inexorablement à celui d'une nation en lutte pour sa liberté...

    Ce film vaut beaucoup plus et mieux que la polémique à laquelle on tente de le réduire. Ce qui marque d'abord, c'est la qualité de la mise en scène et la somptuosité  de la photographie.

     « Hors-la-loi » n'est par ailleurs pas un manifeste politique mais une sorte de western des temps modernes aux accents parfois melvilliens sur fond de naissance du fln (que Rachid Bouchareb n'épargne d'ailleurs nullement).

    La scène du massacre de Sétif est essentiel pour expliquer l'attachement viscéral à la terre des trois frères, leur besoin de vengeance, leur hargne.

     Bouchareb interroge aussi la question de cause juste ou de guerre juste qui dépasse largement le cadre de la guerre d'Algérie. Jusqu'où aller pour défendre un idéal, une cause que l'on croit juste ? La fin justifie-t-elle les moyens ? La violence est-elle une arme nécessaire pour trouver le chemin de la liberté ?

    La quasi dévotion du personnage de Sami Bouajila  qui sacrifie tout (y compris sa vie) à la cause qu'il défend en est la parfaite illustration. C'est d'ailleurs lui qui domine toute la distribution. Soulignons également la présence d'un autre des cinq lauréats du prix d'interprétation de 2006, Bernard Blancan, injustement absent de la conférence de presse et de l'émission Le Grand Journal à laquelle l'équipe était invitée (présente dans les coulisses de l'émission, je vous en reparlerai demain avec de nombreuses photos) remarquable dans le personnage du Colonel Faivre.

    Une mise en scène ample, lyrique, inspirée, rythmée d'un cinéphile dont on sent les multiples et prestigieuses influences (du "Parrain" de Coppola au cinéma de Scorsese en passant par celui de Melville). Des comédiens une nouvelle fois remarquables. Des questionnements et un sujet passionnants et qui dépassent le cadre de la guerre d'Algérie. Pour moi, un des meilleurs films de cette édition 2010.

    Interview de Bernard Blancan à Cannes suite à la projection de "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb

    Conférence de presse de "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb

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    La conférence de presse du film de Rachid Bouchareb (« Hors-la-loi ») qui revenait sur la Croisette 4 ans après la présentation d' « Indigènes » en compétition, était sans aucun doute la plus attendue de ce festival en raison de la polémique évoquée dans mon article précédent. C'est pourtant ( et heureusement) le cinéma qui fut davantage évoqué lors de cette conférence. En voici un résumé.

    Rachid Bouchareb  a tout d'abord tenu à remercier Thierry Frémaux. Puis il a précisé que le film n'était « pas fait pour mettre en place un affrontement  mais au contraire pour avoir un débat .» « Que cela suscite une telle violence autour du film » est exagéré a-t-il ajouté. « Il n'y a aucune raison pour que les générations qui arrivent héritent du passé. »

    Jamel Debbouze évoquant son personnage et l'attitude qu'il aurait eu dans les mêmes circonstances : « Mon personnage ne rentre pas complètement dans la révolution. Je pense que c'est ce que j'aurais fait et en même temps ceux qui l'ont fait n'avaient pas d'autre alternative. » Rachid Bouchareb a également démenti la rumeur selon laquelle Matignon aurait fait des pressions pour que le film ne soit pas sous pavillon français au festival.

    Rachid Bouchareb a défini ainsi son film : « Mon film parle de la violence politique. Cette violence politique est liée à tout mouvement révolutionnaire et pas seulement à la révolution algérienne. » « Je voulais aussi que mon film soit un western. » Concernant la réaction parfois virulente des pieds noirs, Rachid Bouchareb a précisé : « Quand j'ai vu « Le coup de Sirocco » j'ai été très ému mais chacun a son histoire dans la grande Histoire. » « Mon film n'est pas un film contre. Il a le même esprit qu' »Indigènes ». Dans ce film chacun a sa place. La douleur c'est l'histoire de toutes les mères. C'est la meilleure réponse qu'on peut donner. »

    Pour Jamel Debbouze, « une polémique n'existe que si elle est en résonance avec le présent. Pour aborder l'avenir il faut bien avoir fait le point sur le passé. » Pour Rachid Bouchareb, le film est « un voyage dans le passé colonial. Pour moi c'est aussi découvrir des choses quand je fais un film, par exemple comment le public et la presse réagissent. »

    A la fin de la conférence Rachid Bouchareb a tenu à déclarer que « les promesses faîtes aux anciens combattants n'ont pas été tenues ». Enfin pour clore la polémique : « Je ne discuterai pas avec les gens qui veulent faire du film un champ de bataille car il y a eu trop de violence dans le passé. On ne va pas remettre ça aujourd'hui. »