Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Cycle François Truffaut (suite) : « La Sirène du Mississippi » (1969), entre joie et souffrance

    sirene5.jpg
    sirene2.jpg
    sirene1.jpg

    Après « Baisers volés » (1969) et « La Femme d’à côté » (1981), je poursuis aujourd’hui le cycle consacré à François Truffaut sur « In the mood for cinema », en remontant un peu dans le temps, avec « La Sirène du Mississippi », un film sorti en 1969. Dédié à Jean Renoir, adapté, scénarisé et dialogué par Truffaut d’après un roman de William Irish intitulé « Waltz into Darkness » (pour acquérir les droits François Truffaut dut emprunter à Jeanne Moreau, Claude Lelouch et Claude Berri), c’est davantage vers le cinéma d’Alfred Hitchcock, que lorgne pourtant ce film-ci, lequel Hitchcock s’était d’ailleurs lui-même inspiré d’une nouvelle de William Irish pour « Fenêtre sur cour ». Truffaut avait lui-même  aussi déjà adapté William Irish pour « La mariée était en noir », en 1968.

     

    Synopsis : Louis Mahé (Jean-Paul Belmondo) est fabriquant de cigarettes à La Réunion.  Il doit épouser Julie Roussel qu’il a rencontrée par petite annonce et dont il doit faire la connaissance le jour du mariage. Lorsqu’elle débarque  à La Réunion, d’une beauté aussi froide que ravageuse, elle ressemble peu à la photo qu’il possédait d’elle. Elle lui affirme ainsi lui avoir envoyé un faux portrait, par méfiance.  Peu de temps après le mariage, l’énigmatique Julie s’enfuit avec la fortune de Louis. Louis engage alors le solitaire et pointilleux détective Comolli (Michel Bouquet) pour la rechercher, et il rentre en France. Après une cure de sommeil à Nice, il retrouve Julie qui se nomme en réalité Marion (Catherine Deneuve) par hasard, elle travaille désormais comme hôtesse dans une discothèque. Il est déterminé à la tuer mais elle l’apitoie en évoquant son enfance malheureuse et ses sentiments pour lui qui l’aime d’ailleurs toujours… Commence alors une vie clandestine pour ce singulier couple.

     

    sirene4.jpg

     

    Ce film connut un échec public et critique à sa sortie. Truffaut expliqua ainsi cet échec : « Il est aisé d’imaginer ce qui a choqué le monde occidental. La Sirène du Mississippi montre un homme faible (en dépit de son allure), envoûté par une femme forte (en dépit de ses apparences) ». Voir ainsi  Belmondo ravagé par la passion qui lui sacrifie tout explique pour Truffaut l’échec du film. C’est vrai que ce film peut dérouter après « Baisers volés », quintessence du style Nouvelle Vague.  Son romantisme échevelé, sombre, voire désespéré (même si Doinel était déjà un personnage romantique) mais aussi son mélange des genres (comédie, drame, film d’aventures, film noir, policier) ont également pu dérouter ceux qui voyaient avant tout en Truffaut un des éminents représentants de la Nouvelle Vague.

     

     Comme chacun de ses films « La Sirène du Mississippi » n’en révèle pas moins une maîtrise impressionnante de la réalisation et du sens de la narration, des scènes et des dialogues marquants, des références (cinématographiques mais aussi littéraires) intelligemment distillées et le touchant témoignage d’un triple amour fou : de Louis pour Marion, de Truffaut pour Catherine Deneuve, de Truffaut pour le cinéma d’Hitchcock.

                           

     Truffaut traite ainsi de nouveau d’un de ses thèmes de prédilections : l’amour fou, dévastateur, destructeur. Malgré la trahison de la femme qu’il aime, Louis tue pour elle et la suit au péril de sa propre existence… Après les premières scènes, véritable ode à l’île de La Réunion qui nous laisse penser que Truffaut va signer là son premier film d’aventures, exotique, le film se recentre sur leur couple, la troublante et trouble Marion, et l’amour aveugle qu’elle inspire à Louis. Truffaut traitera ce thème de manière plus tragique, plus subtile, plus précise encore dans « L’Histoire d’Adèle.H », dans « La Peau douce » (réalisé avant « La Sirène du Mississippi)  notamment ou, comme nous l’avons vu, dans « La Femme d’à côté », où, là aussi, Bernard (Gérard Depardieu) emporté par la passion perd ses repères sociaux, professionnels, aime à en perdre la raison avec un mélange détonant de douceur et de douleur, de sensualité et de violence, de joie et de souffrance dont « La sirène du Mississippi » porte déjà les prémisses.

     

    Bien qu’imprégné du style inimitable de Truffaut, ce film est donc aussi une déclaration d’amour au cinéma d’Hitchcock, leurs entretiens restant le livre de référence sur le cinéma hitchcockien (si vous ne l’avez pas encore, je vous le conseille vivement, il se lit et relit indéfiniment, et c’est sans doute une des meilleures leçons de cinéma qui soit). « Les Oiseaux », « Pas de printemps pour Marnie », « Sueurs froides», « Psychose », autant de films du maître du suspense auxquels se réfère « La Sirène du Mississippi ». Et puis évidemment le personnage même de Marion interprétée par Catherine Deneuve, femme fatale ambivalente, d’une beauté troublante et mystérieuse, d’une blondeur et d’une froideur implacables, tantôt cruelle, tantôt fragile, empreinte beaucoup aux héroïnes hitchcockiennes, à la fois à Tippie Hedren dans « Pas de printemps pour Marnie » ou à Kim Novak dans « Sueurs froides » notamment pour la double identité du personnage  dont les deux prénoms (Marion et Julie) commencent d’ailleurs comme ceux de Kim Novak dans le film d’Hitchcock- Madeleine et Judy-.

     

     A Deneuve, qui vient d'accepter le film, Truffaut écrivit : « Avec La Sirène, je compte bien montrer un nouveau tandem prestigieux et fort : Jean-Paul, aussi vivant et fragile qu'un héros stendhalien, et vous, la sirène blonde dont le chant aurait inspiré Giraudoux. » Et il est vrai qu’émane de ce couple, une beauté ambivalente et tragique, un charme tantôt léger tantôt empreint de gravité. On retrouve Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo dans des contre-emplois dans lesquels ils ne sont pas moins remarquables. Elle en femme fatale, vénale, manipulatrice, sirène envoûtante mais néanmoins touchante dont on ne sait jamais vraiment si elle aime ou agit par intérêt. Lui en homme réservé, follement amoureux, prêt à tout par amour, même à tuer.

     

     A l’image de l’Antiquaire qui avait prévenu Raphaël de Valentin dans « La Peau de chagrin » à laquelle Truffaut se réfère d’ailleurs, Louis tombant par hasard sur le roman en question dans une cabane où ils se réfugient ( faisant donc de nouveau référence à Balzac après cette scène mémorable se référant au « Lys dans la vallée » dans « Baisers volés »), et alors que la fortune se réduit comme une peau de chagrin,  Marion aurait pu dire à Louis : «  Si tu me possèdes, tu possèderas tout, mais ta vie m'appartiendra ».

     

    Enfin  ce film est une déclaration d’amour de Louis à Marion mais aussi et surtout, à travers eux, de Truffaut  à Catherine Deneuve comme dans cette scène au coin du feu où Louis décrit son visage comme un paysage, où l’acteur semble alors être le porte-parole du cinéaste. Le personnage insaisissable, mystérieux de Catherine Deneuve contribue largement à l’intérêt du film, si bien qu’on imagine difficilement quelqu’un d’autre interprétant son rôle.

    sirene3.jpg

     

    Comme souvent, Truffaut manie l’ellipse avec brio, joue de nouveau avec les temporalités pour imposer un rythme soutenu. Il cultive de nouveau le hasard comme dans « Baisers volés » où il était le principal allié de Doinel, pour accélérer l’intrigue.

     

    Alors, même si ce film n’est pas cité comme l’un des meilleurs de Truffaut, il n’en demeure pas moins fiévreux, rythmé, marqué par cette passion, joliment douloureuse, qui fait l’éloge des grands silences et que symbolise si bien le magnifique couple incarné par Deneuve et Belmondo. Avec « La Sirène du Mississippi » qui passe brillamment de la légèreté au drame et qui dissèque cet amour qui fait mal, à la fois joie et souffrance, Truffaut signe le film d’un cinéaste et d’un cinéphile comme récemment Pedro Almodovar avec « Les Etreintes brisées ».

     

     « La Sirène du Mississippi » s’achève par un plan dans la neige immaculée qui laisse ce couple troublant partir vers son destin, un nouveau départ, et nous avec le souvenir ému de cet amour fou dont Truffaut est sans doute le meilleur cinéaste.

     

    Dix ans plus tard, Catherine Deneuve interprétera de nouveau une Marion dans un film de Truffaut « Le dernier métro », et sera de nouveau la destinataire d’ une des plus célèbres et des plus belles répliques de Truffaut, et du cinéma, que Belmondo lui adresse déjà dans « La Sirène du Mississippi »:

     

     « - Quand je te regarde, c'est une souffrance.

    - Pourtant hier, tu disais que c'était une joie.

    - C'est une joie et une souffrance.''

     

    Sans doute une des meilleures définitions de l’amour, en tout cas de l’amour dans le cinéma de Truffaut… que nous continuerons à analyser prochainement avec « L’Histoire d’Adèle.H ». En attendant je vous laisse méditer sur cette citation et sur le chant ensorcelant et parfois déroutant de cette insaisissable « Sirène du Mississippi ». 

     

    Bonus: le trailer de "La Sirène du Mississippi"

  • « Home » de Yann Arthus-Bertrand : des vérités qui dérangent ?

    home1.jpg

    Impossible de passer à côté de « Home », le plaidoyer pour la sauvegarde de la planète de Yann Arthus-Bertrand disponible depuis aujourd’hui, à l’occasion de la journée de l’environnement, et pour 10 jours sur youtube, ici, projeté dans 184 salles en France et aussi dans 130 pays, diffusé sur France 2 ce soir à 20H35 (diffusion suivie d’un débat intitulé « Comment sauver la planète », présenté par Yves Calvi, avec notamment Yann Arthus-Bertrand, Maud Fontenoy…) sans compter la projection géante ce soir sur le Champ de Mars à partir de 22H et la sortie en DVD. C’est donc at « home » que j’ai décidé de regarder le film éponyme.

     

    Ce qui m'a d'abord interloquée, ce sont les noms des marques qui apparaissent en guise de générique puis le ton de la voix off à la fois familière et pédagogique, lente et emphatique qui débute par un très grandiloquent «  Toi homo-sapiens, homme qui pense ». Cela commence comme une fable que l’on raconterait pour assagir des enfants indisciplinés, les habitants de cette gigantesque maison sans frontières que représente la terre.

     

    Puis, évidemment on ne peut rester insensibles devant ces étendues gigantesques et époustouflantes, ces images aériennes, spectaculaires, d’une beauté à couper le  souffle ou parfois d’une terrifiante beauté, qui font parfois ressembler ces images pourtant réelles à une peinture abstraite dont le mélange subtil des couleurs, l’assemblage des formes, la juxtaposition des matières leur feraient atteindre la perfection. En remontant aux origines de la terre, en traversant la planète, grâce à des images filmées dans 54 pays, nous voyageons à travers la terre vue du ciel, chaque image nous faisant prendre conscience de sa beauté infinie, de  sa richesse, de sa diversité, de ses disparités criantes. Aussi. Surtout.

    home3.jpg
    home4.jpg

     

    On ne peut non plus rester insensibles devant cet hymne à la terre qui nous explique qu’en 200 000 ans d'existence, l'Homme a rompu un équilibre fait de près de 4 milliards d'années d'évolution. On ne peut rester insensibles devant la fragilité et la subtilité de cet équilibre qui se rompt. On ne peut rester insensibles devant ces tours insolentes et dévastatrices qui conquièrent le ciel de Shanghai : 3000 tours érigées en 20 ans. On ne peut rester insensibles devant ces villes tentaculaires qui se gorgent d’eau face à ces étendues asséchées, dans d’autres endroits de la planète, où elle est une quête quotidienne et vitale (500 millions d’Hommes habitent ainsi des contrées désertiques !). On ne peut rester insensibles devant cette sidérante standardisation, jusqu’aux pavillons de Pékin qui ressemblent à s’y méprendre à ceux de Palm Springs. On ne peut rester insensibles devant la construction à outrance,  la monstruosité bétonnée, vulgaire et sophistiquée de Dubaï qui contraste tellement avec l'image sublimement   simple et rare qui lui succède, celle d’une baleine qui nage dans la mer. Ni devant ces fleuves qui n’atteignent plus la mer. Ni devant ces mégapoles comme Lagos qui croissent à une vitesse spectaculairement inquiétante. L’exemple de l’île de Pâques où la civilisation n’a  pas survécu après avoir été exploitée jusqu’au bout, autrefois une des plus brillantes, est également très parlant.  Certains chiffres dont il use et abuse ne peuvent non plus laisser indifférents comme la banquise du pôle nord qui a perdu 30% de sa surface en 30 ans, comme les 80% des glaces du Kilimandjaro  qui ont disparu, ou ces 20% des Hommes qui consomment 80% des ressources de la planète.

     

    home7.jpg
    home8.jpg

     

    Yann Arthus- Bertrand, parfois avec un peu trop de manichéisme, s’inscrit donc dans un débat philosophique de longue date opposant la culture dévastatrice à la nature bienveillante, avec une musique angoissante lorsque sont montrées des mégalopoles ou une musique lénifiante et rassurante quand ce sont des paysages vierges de toute habitation ou du moins de toute modernité.

     

     Alors évidemment je ne vais pas tomber dans le travers cynique à la mode qui consiste à voir derrière chaque bonne action un intérêt fallacieux ou une mauvaise intention. C’est vrai que c’est finalement plus facile de ne rien faire, de ne rien dire. Et rien que l’initiative déjà est louable et nécessaire. Mais tout de même quelques aspects m’ont dérangée…

     

     D’abord les noms des marques partenaires (au début et à la fin) quand, dans le même temps, il dénonce « la croissance qui exige toujours plus de combustible » , certaines d’entre elles étant par ailleurs des marques de cosmétiques alors que dans le documentaire même il nous interpelle sur les demandes croissantes en cosmétiques et leurs conséquences écologiques désastreuses !  Ne démontre-t-il pas là malgré lui les limites de son manichéisme?

     

    Ensuite, la date de diffusion, dont je suppose qu’elle est indépendante des souhaits du réalisateur, à la veille des élections européennes, me semble  avoir un côté opportuniste alors que justement il aurait été passionnant et plus constructif qu’elle donne lieu à un débat entre les différents partis  et candidats,  ce qui aurait peut-être épargné celui, affligeant d’hier soir  (l’Europe mérite mieux que ça non ?).

     

    Peut-être aussi les accusations sont-elles trop tournées vers l’industrie pétrochimique, oubliant le nucléaire, oubliant (ou le feignant, sans doute pour des raisons légitimes de faisabilité du projet) les responsabilités de certains Etats.

    home6.jpg

     

    En revanche, je ne lui reprocherai pas l’utilisation de l’hélicoptère qui a fait l’objet de commentaires, d'abord, parce que, comme dirait Machiavel « la fin justifie les moyens »,(même si le réalisateur récuserait cette justification, ou alors il serait en contradiction avec son propos) et ensuite parce que toutes les émissions de gaz carbonique engendrées par le film sont calculées et compensées par des sommes d’argent qui servent à donner de l’énergie propre à ceux qui n’en ont pas. Les bénéfices du film iront ainsi à l'ONG de Yann Arthus-Bertrand, GoodPlanet , et la pollution générée par le tournage sera « compensée carbone “.

     

    Si vraiment je voulais chipoter je vous parlerais d’une faute de français que je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer, un peu dérangeante néanmoins quand tout se veut aussi lisse… (« les éléments sur lequel il repose sont perturbés » au lieu de lesquels).

     

    Et puis je me suis aussi souvenue de la condamnation du producteur du film en question à démolir une partie de sa propriété dans le Var construite illégalement et de ça (la marque étant une de celles citées)…, sans vouloir stigmatiser qui que ce soit mais simplement pour dire que rien n'est aussi simple, voire simpliste...

     

    De plus, les vérités sont assénées, c’est vrai révoltantes, sans peut-être la révolte qui s’impose même si, sans doute, la réalisation du projet, les autorisations qu’il impliquait et sa large diffusion ont forcément imposé des concessions, et une certaine sagesse diplomatique.

     

     Je suis cependant mille fois plus sensible à un projet comme celui-ci ("Women are heroes" de JR) dont je vous ai parlé lors de ma rencontre avec sa productrice au Festival de Cannes et dont je vous reparlerai. Les moyens déployés ici, le ton parfois à la limite du blockbuster avec musique et catastrophisme de rigueur me paraissant finalement en contradiction avec le sujet.

     

    A trop survoler le problème (dans tous les sens du terme), peut-être ne fait-on finalement  aussi que le surplomber sans vraiment lui donner un visage humain, aussi imparfait soit-il (et finalement le documentaire de Davis Guggenheim « Un vérité qui dérange » avec toutes ses imperfections étaient peut-être plus parlant).

     

    Le côté anxiogène est heureusement compensé par l’éveil  actuel des consciences qu’il met en avant à la fin du documentaire tout en mettant l'accent sur la nécessité d’agir face à cette emprise croissante de l’Homme sur l’environnement.

     

    Au final un documentaire visuellement époustouflant, pédagogique mais qui est loin d’être exempt de contradictions, prouvant qu’il serait simpliste d’opposer simplement nature et culture, mais qui aura le mérite, et non des moindres (!), -espérons-le- d'éveiller ou de réveiller les consciences, individuelles, politiques, étatiques. A vous de juger … 

  • Parenthèse lavalloise et parenthèse (dés)enchantée…

    Suite au sympathique article que m’a consacré le Courrier (pas encore international) cette semaine, un message qui s’adresse donc  d’abord plus particulièrement aux Mayennais : pour ceux que le festival, notamment évoqué dans l’article et  dont j’ai initié l’idée,  intéresse ou qui souhaitent en débattre, je vous invite à rejoindre le groupe Facebook que j’ai créé "Pour la création d'un festival de cinéma à Laval" ou à me laisser un email à inthemoodforcinema@gmail.com .  Et bienvenue à ceux qui découvriraient le blog à cette occasion... dont les messages sont également les bienvenus.

     

    Pour les autres, après, exceptionnellement quelques jours sans écrire (sur ce blog en tout cas), l’actualité revient sur « In the mood for cinema ». Quelques jours pour se remettre de l’étourdissant tourbillon cannois.  Quelques journées salutaires pour réfléchir à l’avenir, de ce blog et pas seulement. Pour ne pas céder à une course frénétique à l’information qui s’empare d’internet et ne laisse plus le temps de réfléchir, de distinguer la dérision du dérisoire, le superflu du superficiel, l’information du marketing qui s’immisce de plus en plus insidieusement dans la blogosphère (et parfois même ici presque malgré moi). Pour que ce blog retrouve son aspiration première : partager ma passion, jongler avec les mots, tout en gardant sa singularité, sa liberté de ton. Vous parler du cinéma qui m’enthousiasme. Ignorer celui qui me déplait, ou pire : m’indiffère. Pour que ce blog reste un plaisir.  Pour continuer à préférer la démesure à la tiédeur. Pour retrouver la douceur du silence et de l’absence. Pour ne pas parler pour ne rien dire, ou presque pire : pour dire avec médiocrité.  Ne pas écrire parce qu’il le faut mais parce que j’ai une envie irréfragable de vous parler d’un film. D’un évènement. D’un instant. Quelques jours pour retrouver l’envie dévorante et irrépressible d’écrire. « Quelques jours avec moi » dirait Claude Sautet que je n’avais pas cité depuis  5 jours au moins.

     

    Concernant les films vus lors du Festival de Cannes dont je n’ai pas encore parlé sur ce blog, j’ai choisi de vous en parler lors de leurs sorties afin de rester plus en phase avec l’actualité.

     

    En attendant de nouvelles critiques, je vous conseille (et cela inconditionnellement) donc deux films encore à l’affiche « Les Etreintes brisées » de Pedro Almodovar ou « Je l’aimais » de Zabou Breitman. Cliquez sur les critiques des films précités pour lire mes critiques.