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Suspendre le vol du temps avec "Le prestige" de Christopher Nolan ou "Perhaps love" de Peter Chan Ho-sun

medium_prestige.jpgDepuis qu’il avait été primé pour Following lors du 10ème Festival du Film Britannique de Dinard 1999 dont j’avais eu la chance de faire partie du jury cette même année, je suis avec beaucoup d’intérêt la carrière de Christopher Nolan qui, ensuite, avec Memento avait confirmé sa singularité et son indéniable talent. J’attendais donc avec beaucoup d’impatience cette adaptation du roman de Christopher Priest, aux sujet et casting alléchants.

 L’intrigue se déroule à Londres, au début du siècle dernier. Un magicien, Robert Angier (Hug Jackman), meurt lors de son tour emblématique qui électrise les foules « le nouveau transporteur ». Son rival, Alfred Borden (Christian Bale), est accusé et emprisonné.  Robert Angier et Alfred Borden sont deux magiciens qui s’opposent d’abord amicalement puis avec une haine et un orgueil vengeurs lorsque Borden aura, par ambition pour son art, provoqué accidentellement la mort de l’épouse d’Angier. L’envie de surpasser l’autre et de provoquer sa ruine va alors devenir obsessionnelle et l’assistante d’Angier, Olivia, (Scarlette Johansson) qui sera ensuite celle de Borden va être l’instrument de la passion dévorante des deux hommes pour leur art …

Le prestige c’est le dernier acte d’un tour de magie. Le premier acte, la promesse présente au public une situation banale. Le deuxième c’est le revirement, l’extraordinaire. Enfin c’est le prestige, le dernier acte, le plus fascinant.  Le film est lui-même construit à l’image de ces trois actes, étant tout entier une formidable métaphore d’un tour de magie d’abord, de la magie du cinéma ensuite. Le spectateur se trouve alors dans la même situation que le spectateur des spectacles d’Angier et Borden : intrigué puis admiratif puis fasciné.

« Vous n’avez pas envie de comprendre, vous avez envie d’être dupé ». Cette voix off pourrait s’appliquer aussi bien au cinéma qu’au spectacle auquel assistent les spectateurs des tours de magie d’Angier et Borden. Le spectateur a tous les indices sous les yeux et ne voit que ce qu’il a envie de voir, pourtant la clef, il l’a, dès le premier plan du film, celui de ces multiples chapeaux amoncelés, et dans de nombreux plans suivants. Mais il préfère se laisser embarquer, oublier que le temps passe, oublier qu’il y a une clef au mystère, oublier que c’est du cinéma, oublier la réalité, tout simplement.

 Un prestigieux divertissement que l’on regarde comme un tour de passe-passe avec des yeux d’enfants écarquillés. Un prestigieux divertissement et pas seulement : on se demande aussi jusqu’où, jusqu’à quels sacrifices on peut aller par amour pour son art, quel qu’il soit, presque jusqu’au déni de soi-même en l’occurrence.  C’est ce qui, aussi, de prime abord différencie les deux magiciens : l’un est prêt à tous les sacrifices. L’autre, non. Mais jusqu’à quel point le désir de vengeance mais surtout la passion pour leur art, leur obsession de vaincre l’autre, l’orgueil vont-ils les pousser à enfreindre les règles qu’ils s’étaient fixés? Jusqu’au point de non retour, peut-être, quoique rien n’y est jamais certain ou univoque…

Ce Prestige est un film en trompe l’œil, une véritable symphonie visuelle à laquelle Londres sert de cadre dans une atmosphère obscure et envoûtante. A vous de voir si vous ne voulez rien voir… A vous de choisir si vous préférez être dupés ou comprendre, si vous préférez le prestige ou la vérité, si vous préférez le cinéma ou la réalité, le fantastique ou la science.

En tout cas, un film ensorcelant et captivant qui joue avec notre regard et notre attention notamment par des flash-backs qu’affectionne d’ailleurs Christopher Nolan, une brillante métaphore et démonstration de la magie…du cinéma que je vous recommande vivement.

 En Février sortira The Illusionist d’Edward Norton présenté au dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville. On y retrouve cette même atmosphère sombre. Des deux, je vous recommande  néanmoins le premier, le second vaut le déplacement uniquement pour la formidable performance d’Edward Norton.

A noter : David Bowie interprète Tesla, qui a véritablement existé et découvert le champ magnétique rotatif.

medium_perhaps_love.JPG Puisqu’il est question de divertissement, j’en profite pour vous recommander un film présenté en avant-première au dernier Festival du Film Asiatique de Deauville qui avait recueilli le lotus d’or…des applaudissements ! C’est une comédie musicale du Hongkongais Peter Chan Ho-sun intitulée Perhaps love qui entraîne le spectateur dans un univers chatoyant, enchanté et enchanteur.

Pékin, il y a longtemps…Lin Jiang Dong souhaite faire carrière dans le cinéma quand il tombe amoureux de la jolie Sun Na, danseuse dans un bar. Elle aussi espère un jour briller à l’écran… 

 

Avec cette comédie musicale romantique et virevoltante, au rythme soutenu, Peter Ho-Sun Chan a su nous éblouir sans nous aveugler ou nous tromper, ayant construit un véritable scénario dont la fin peut rappeler celle du sublime Casablanca de Michael Curtiz dont les amateurs ne pourront qu’être charmés par ce Perhaps love mais aussi les amoureux du septième art puisque Perhaps love est aussi une mise en abyme lyrique au rythme époustouflant.

Sandra.M

Commentaires

  • Oui, pour le Prestige... même si j'ai eu besoin du deuxième effet KissCool !!! Nobody's perfect et je n'ai vraiment pas regretté surtout quand il y a des beaux garçons...

    Je suis éloignée des salles quelques jours. J'espère que "Perhaps love" sera encore à l'affiche. J'aime l'amour et c'est pas peut-être !

    Ah oui, je suis amoureuse de James Bond... je tiens à te le dire pour que tu suives bien ma bio !

  • Pacale, c'est plus possible, il va falloir choisir!! Ne me dis pas que tu as rajouté Hugh et Christian à ta liste?

    Je vais voir James cet après-midi. Ne crains rien, je ne le pousserai pas à commettre une infidélité!

  • Je ne fais pas de liste ! Ce ne sont pas des animaux quand même ! Mais l'amour est un oiseau rebelle, tu sais bien et je ne suis qu'une pauvre femme. Cela dit j'avoue que là... je m'en tiens pour quelque temps à Daniel Craig : il me comble (je viens de m'acheter "Munich" en DVD...).

  • Que m'arrive t'il, je ne suis pas tombée amoureuse de Leonardo ??? Trop jeune peut-être ? Crois-tu que je doive consulter !!!

  • Deux heures de magie! C'est ce que j'ai ressenti en sortant de la salle. Tout comme les 2 héros du film qui s'affrontent par tours de magie interposés on est trompé et emporté par ce tour de magie qui nous laisse pantois.
    D'une main de maître, Christopher Nolan, qui n'avait pas été aussi prestigieux depuis Memento, nous entraine dans une lutte sans merci entre deux magiciens dont l'issue sera autant surprenante que fatale. La construction filmique avec ses muliples flashbacks participe à l'élaboration du tour auquel le spectateur assiste dans la salle.
    La distribution est toute aussi prestigieuse. Jackman et Bale s'affrontent avec classe et détermination. Ils mettent le spectateur dans une position difficile, il est impossible de faire un choix entre les deux. On laisse donc l'histoire choisir pour nous pendant qu'on se délecte de ce tour qui surpasse tous les autres.
    Le Prestige est un des films de l'année. A voir!

    Je me suis lancée et ai choisi un des films qui me tiens le plus à coeur. J'espère que tu apprécieras (et surtout ne fais pas attention au style, l'écriture n'a jamais été mon point fort).

  • Coucou Emma!

    Ravie de lire ta critique. Pour quelqu'un dont l'écriture n'est pas le fort, c'est plus qu'agréable à lire et cela donne vraiment envie de voir le film, particulièrement "délectable", je suis d'accord avec toi! A très bientôt "In the mood"...ou au théâtre.

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