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  • Critique - ADIEU PARIS d’Édouard Baer

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    Après La Bostella (1999), Akoibon (2005) et Ouvert la nuit (2017), ce quatrième long-métrage d’Édouard Baer nous emmène dans un restaurant bien connu des nuits (et des journées) parisiennes, La Closerie des Lilas, ici tenu par Jeff, personnage incarné par le regretté Jean-François Stévenin. C’est là que huit hommes, huit « grandes figures », huit artistes, chaque année depuis vingt ans se retrouvent. Il y a là Alain, le philosophe (Berroyer), Louki, le sculpteur (François Damiens), Jacques, l’écrivain (Pierre Arditi), Enzo, le directeur de théâtre (Bernard Murat), Pierre-Henry, le chanteur (Bernard Le Coq) et l’iconoclaste indéfini (Daniel Prévost). Ils étaient les « rois de Paris ». Le rituel est bien rodé. Au menu du repas chaque année : humour et autodérision avec un zeste de perfidie, d’aigreur et de méchanceté. Ces huit-là se détestent autant qu’ils s’aiment. Et puis il y a l’intrus, le convive chaque année différent, cette année Benoît, un acteur de comédies (Benoît Poelvoorde), indésirable pour avoir commis un impair dont on ne connaîtra jamais la teneur. Et enfin, Michael (Gérard Depardieu), l’absent si présent, celui dont l’ombre plane sur tout le déjeuner qui n’a guère envie de venir et finalement ne viendra pas.

    Le titre est à l’image de ce film. Adieu Paris. Une sorte d’oxymore finalement. Adieu la ville Lumière. C’est cela Adieu Paris : un mélange d’obscurité et de lumière. De tendresse et de cruauté. Masquer la mort en singeant la vie. Une comédie mélancolique. Une fantaisie triste. Ou un « drame gai » comme on qualifiait autrefois La Règle du jeu, la comédie grinçante de Jean Renoir, d’ailleurs définie en préambule comme une « fantaisie dramatique ». Comme dans le film de Renoir, il s’agit ici de la fin d’une époque, d’un monde qui périclite, des dernières heures d’un jeu social qui a autrefois étincelé et brille de ses dernières lueurs. Même les poireaux vinaigrette ont été remplacés par une coccinelle-mozzarella, et le pot-au-feu par une simple daube sans os à moëlle.

    On songe ainsi aux comédies virtuoses de Jaoui et Bacri dans lesquelles le vernis peu à peu se craquèle même si leurs personnages sont souvent plus touchants que pathétiques, et notamment à Un air de famille de Klapisch pour le quasi huis-clos que l’on retrouve également ici. Ou encore au film de Patrice Leconte dont le titre évoque cette menace constante et fatale qui plane au-dessus de chaque courtisan : le ridicule. Le langage devient l'arme de l'ambition et du paraître car « le bel esprit ouvre des portes » mais « la droiture et le bel esprit sont rarement réunis » comme on l’entendait dans le film précité. C’est cependant à un film de Francis Veber auquel il est ouvertement fait référence, Le dîner de cons. Chaque année, la bande d’amis invite en effet un autre personnage à les rejoindre pour le procès de Yoshi (Yashi Oida), parodie aussi loufoque que dérangeante.

    Ce repas est finalement un spectacle dans lequel chacun se met en scène, incarne le rôle qu’on attend de lui. Le malaise s’insinue peu à peu car sous l’apparence d’une gaieté feinte avec une application excessive, on découvre que ces hommes se détestent cordialement, voire se méprisent et que « personne ne va bien » mais que tout le monde déploie une énergie folle pour donner le change. On sent que c’est le soir de la dernière. Ou même l’envie n’est plus là. Ce sont les derniers feux de la rampe. On tente de colmater les stigmates de la vieillesse.

    Cela n’empêche pas l’émotion, subreptice, fulgurante, l’espace d’un regard, le temps d’une chanson ou d’une phrase comme ce « pianiste qui donne du sentiment à l’ennui ». Cela n’empêche pas non plus la tendresse dans la relation entre Benoît et la douce et bienveillante Isabelle (Isabelle Nanty) qui portent d’ailleurs dans le film leurs propres prénoms. Sans doute parce que ce sont les plus sincères. Les plus touchants. Isabelle est ainsi toujours là pour réconforter Benoît qui manque tellement de confiance en lui. Cela n’empêche pas non plus la nostalgie, celle de Jeff qui cite Johnny qui ne venait pas souvent car «  il était allergique aux lilas ».

    Les femmes incarnent ici les personnages secondaires qui laissent ces grands enfants aller s’amuser entre eux, une dernière fois. Chaque apparition d’Isabelle Nanty, de Léa Drucker ou de Ludivine Sagnier n’en est pas moins réjouissante.

    Et puis il y a les acteurs qui jouent cette bande de faux amis et qui font que chaque réplique, chaque intonation, chaque silence, chaque regard sont jubilatoires pour le spectateur. Depardieu, sorte de démiurge qui domine Paris, avec son regard cinglant, son imposante stature et ses silences éloquents. Damiens et Poelvoorde avec leurs fragilités et leurs doutes, victimes de ce jeu de massacre, émouvants. Arditi dont l’arme est le langage et qui le perdra, humiliation suprême. Daniel Prévost toujours délicieusement aux frontières de la folie et de l’absurde, Berroyer, le lunaire, qui essaie de masquer qu’il perd pied, Lecoq le séducteur impénitent qui eut son heure de gloire en des temps lointains. Tous masquent leur lassitude (des autres, d’eux-mêmes, du monde, de ce Paris), leur désarroi, leur solitude derrière une exubérance fallacieuse. La caméra à l’épaule renforce ce sentiment d’instabilité, que tout peut dégénérer ou mourir à tout instant.

    Édouard Baer a écrit Adieu Paris avec Marcia Romano, une jeune scénariste à l'origine étrangère à ce milieu culturel masculin parisien issu des années 1960/1970 et qui a mis ainsi de l’ordre dans ce joyeux désordre. Cette comédie mélancolique étourdissante tournée en deux semaines est aussi portée par la photographie d’Alexis Kavyrchine et la musique de Gérard Daguerre.

    Ne manquez pas ce film savoureux pour son humour absurde, sa cruauté joyeuse, son audace tonitruante, sa tendresse et sa poésie mélancoliques cristallisées dans cette réplique : « je voudrais que les choses que j’ai connues quand j’étais enfant existent encore ». On se souvient alors que le film commence par des silhouettes dessinées, dont certaines s’éclipsent, comme celles de Christophe ou Jean Rochefort. Et on quitte la salle le cœur serré de dire Adieu Paris, adieu à ce Paris-là, celui des êtres à part avec leur poésie désenchantée, leur élégance décalée mais aussi le cœur serré à l’idée de voir ces hommes partir chacun de leur côté dans un Adieu à Paris, autant dire à la vie (ils n'auront désormais même plus l'énergie de paraître et de fanfaronner, on se doute que ce repas sera le dernier), enfermés dans leur orgueil et les affres de la vieillesse, sans avoir laissé tomber le masque du cynisme, mais heureux, malgré tout, d’avoir assisté à ce spectacle transcendé par des comédiens hors normes, une fantaisie certes tristes mais revigorante et la folie clairvoyante, douce et salvatrice d'Édouard Baer.

    Sortie en salles : 26 janvier 2022

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2022 Pin it! 1 commentaire
  • 72ème Festival de Cannes : programme détaillé et festival en direct

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    Romantique et politique. Ainsi le Délégué Général du festival a-t-il défini la sélection officielle de cette 72ème édition du Festival de Cannes lors de sa conférence de presse à Paris. Je vous confirmerai ou vous infirmerai ces qualificatifs prometteurs le 26 mai mais en tout cas j’y ajoute d’ores et déjà ceux d’éclectique et jubilatoire à la lecture de ce programme. C’est donc avec un enthousiasme renouvelé que je couvrirai le festival pour la 19ème année consécutive, avec le plaisir de découvrir de nouveaux cinéastes, de voir émerger de nouveaux talents mais aussi d’assister aux projections des derniers films de cinéastes pour lesquels je m’enflamme (presque) toujours : Pedro Almodovar, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Xavier Dolan, Elia Suleiman, Bong Joon Ho, Ira Sachs, Claude Lelouch -qui nous permettra de retrouver les inoubliables personnages de la palme d’or 1966 -.

    Je me réjouis aussi d’assister à la Palme d’or d’Honneur de l’acteur dont les films sont au premier rang de ceux à l’origine de ma passion pour le cinéma.

    A quelques jours d’entrer à nouveau dans le mythique et vertigineux Théâtre Lumière, je sais déjà que, comme à chaque fois, j’y éprouverai un sentiment de réminiscence de la première fois, en 2001. Même si (et parce que) je connais les pièges et revers de ce théâtre d’orgueils, cette comédie humaine fascinante et terrifiante (un peu, parfois, aussi), la versatilité des personnalités et avis pour un sursaut de vanité, même si je sais que tant d’illusions s’y fracassent, que Cannes peut encenser, broyer, magnifier, dévaster oui, malgré tout cela, je me réjouis déjà :

    -D’entendre le petit cliquetis lorsque les contrôleurs scannent les badges à l’entrée de la salle Debussy, du Grand Théâtre Lumière ou des autres salles du festival comme un passeport pour le paradis, celui des cinéphiles. De me laisser envoûter par le lever du soleil en allant à la première projection presse du matin sur une Croisette clairsemée où errent parfois encore les derniers noctambules hagards et d’avoir alors l’impression que le monde m’appartient. D’oublier que ce tourbillon enivrant de cinéma ne durera pas toujours et que des illusions s’y perdent, aussi. D’avoir le cœur qui bat la chamade en entrant dans le Grand Théâtre Lumière, comme la première fois, comme pour un premier rendez-vous, avec un univers, un film. Fenêtre ouverte sur le monde, un monde... De revivre ce moment palpitant lorsque la salle s’éteint et que les premières images d’un film inconnu supplantent l’obscurité, à l’unisson de cette salle au souffle suspendu à ces premières images qui nous embarqueront pour un nouvel univers,  une nouvelle aventure. De ne plus faire la distinction entre le jour et la nuit, la fiction et la réalité, mes souvenirs et mon imaginaire. De retenir mon souffle, lors de cette seconde cruciale, à la fin du film, avant qu’un silence assourdissant, des murmures désapprobateurs ou des applaudissements effrénés (effréné, tout l’est à Cannes de toute façon, non ?), ne succèdent aux derniers mots du film. De parler cinéma à toute heure du jour et de la nuit, avec passion, comme si la vie en dépendait. De redécouvrir des classiques du cinéma avec Cannes Classics. De découvrir des bijoux du septième art et en être exaltée. D’être heurtée, brusquée par un film et en être exaltée, aussi, malgré tout.  D’entendre « Aquarium » de Camille Saint-Saëns et savoir que la magie va à nouveau opérer. De sortir d’une projection tardive, un peu étourdie, éblouie, arpenter la Croisette et avoir l’impression de me retrouver dans un film de Fellini. De retrouver celles et ceux, festivaliers, que je ne croise qu’une fois par an là-bas et avoir l’impression de les avoir quittés la veille. De me souvenir de la petite fille que j’étais qui, avec son père, à la télévision, regardait tout cela de loin, comme un monde lointain et inaccessible et avoir conscience de ma chance, et le dire avec fierté, même si y exhiber sa lassitude et son cynisme y est de mise parce que bien sûr il y a aussi les personnalités qui se révèlent, tristement parfois, dans ce théâtre des apparences, les Dorian Gray, Georges Duroy, Rastignac, Lucien de Rubempré de notre temps qui s’y croisent, s’y défient, s’y méprisent et probablement s’y perdent. Parce qu’il y a aussi la célérité avec laquelle Cannes passe de l’adoration à la haine. La violente versatilité de la Croisette, sa capacité à déifier puis piétiner, avec la même pseudo-conviction et force. Parce qu’il y a encore ceux qui viennent à Cannes et disent que c’est forcément mieux ailleurs et que, forcément, ils ne pouvaient pas faire autrement que d’y aller, contraints et forcés, parce qu’oubliant ou justement se rappelant très bien tous ceux qui aimeraient avoir leur chance. Mais je sais déjà que lorsqu’arrivera le dernier jour j’aurai l’impression que le festival vient de commencer et de l’avoir traversé comme un songe. Et qu’il n’y aura qu’un seul vainqueur : le cinéma.

    A partir du 16 Mai, suivez-moi en direct du Festival de Cannes et, en attendant, retrouvez mon article détaillant la programmation de cette édition 2019 (ci-dessous) MAIS AUSSI :

    POUR ME SUIVRE EN DIRECT DU FESTIVAL :

    Mon compte instagram principal (avec photos et brèves critiques des films) : @sandra_meziere

    Mes comptes twitter @Sandra_Meziere (principal) et @moodforcannes (consacré au Festival de Cannes)

    Les pages Facebook de Inthemoodforcinema (facebook.com/inthemoodforcinema) et de Inthemoodforcannes (facebook.com/inthemoodforcannes)

    Mes blogs Inthemoodforcannes.com et Inthemoodforcinema.com pour de nombreux articles cinématographiques sur cette édition du festival et les précédentes avec notamment de nombreuses critiques de films des cinéastes en lice cette année projetés les années passées à Cannes

    Pour les bonnes adresses, suivez aussi mon blog Inthemoodforhotelsdeluxe.com et son compte instagram associé @leshotelsdeluxe

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  • Conférence de presse du Festival de Cannes 2018 le 12 avril à 11h : programme de la sélection officielle

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    Ce jeudi 12 avril 2018, à 11H, à l'UGC Normandie, avenue des Champs-Elysées, aura lieu la conférence de presse du 71ème Festival de Cannes à l'occasion de laquelle sera annoncée la sélection officielle de cette édition 2018. 

    J'en profite ainsi, en attendant de vous détailler ici cette sélection officielle, pour reprendre les éléments de cette sélection qui sont d'ores et déjà officiels...non des moindres d'ailleurs qui promettent une édition flamboyante !

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    Comme chaque année, pour ce qui sera mon 18ème Festival de Cannes, vous pourrez suivre ici en direct le festival (ainsi que sur mes autres blogs Inthemoodforcannes.com -entièrement consacré au festival-, Inthemoodforfilmfestivals.com pour la partie cinéma et, pour la partie "luxe", Inthemoodforhotelsdeluxe.com). Vous pourrez également le suivre sur mes différents réseaux sociaux : @moodforcannes et @Sandra_Meziere pour twitter, @sandra_meziere pour Instagram et facebook.com/inthemoodforcannes et http://facebook.com/inthemoodforcinema.

    Comme d'habitude, je ne partagerai ici aucune "rumeur" sur la programmation mais seulement les informations officielles.

    Pour l'instant, à un mois de l'ouverture officielle, nous savons seulement que :

    -Pour sa 71ème édition, le Festival de Cannes aura lieu du mardi 8 au samedi 19 mai.  Il commencera un jour plus tôt mais aura une durée identique aux années précédentes

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    -l'affiche 2018 s'inspire de Pierrot le fou de Jean-Luc Godard.  Georges Pierre (1927-2003) est l’auteur du visuel de l’affiche du 71e Festival de Cannes, extrait de Pierrot le fou de Jean-Luc Godard (1965). Cet immense photographe de plateau immortalise les tournages de plus d’une centaine de films en 30 ans d’une carrière qui débute en 1960 avec Jacques Rivette, Alain Resnais et Louis Malle. Il engage ensuite des collaborations avec Robert Enrico, Yves Robert, Claude Sautet, Bertrand Tavernier, Andrzej Żuławski, Andrzej Wajda, et donc Jean-Luc Godard. Engagé en faveur de la reconnaissance du statut d’auteur pour le photographe de plateau, Georges Pierre a fondé l’Association des Photographes de Films, chargée de la défense des intérêts matériels et moraux des photographes de cinéma. La graphiste Flore Maquin signe la maquette de cette affiche. Inspirée par la pop culture, cette illustratrice de 27 ans réunit dans un univers vif et coloré le dessin, la peinture et le numérique. Passionnée de cinéma, elle collabore avec Universal Pictures, Paramount Channel, Europacorp, Wild Side, Arte autour d’affiches de films revisitées ou alternatives (www.flore-maquin.com).

    -Cate Blanchett présidera le jury du Festival de Cannes 2018.

    Retrouvez mon article complet à ce sujet en cliquant ici avec trois critiques de films avec Cate Blanchett.

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    Photo personnelle ci-dessus prise lors de l'hommage rendu à l'actrice dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    -Le cinéaste français Bertrand Bonello présidera le Jury de la Cinéfondation et des Courts métrages : « Qu’attendons-nous de la jeunesse, des cinéastes inconnus, des premiers films ? Qu’ils nous bousculent, qu’ils nous fassent regarder ce que nous ne sommes pas capables de voir, qu’ils aient la liberté, le tranchant, l’insouciance et l’audace que parfois nous n’avons plus. La Cinéfondation s’attache depuis 20 ans à faire entendre ces voix et je suis extrêmement fier cette année de pouvoir les accompagner. »

    -Vivier de nouveaux talents du 7ème art, l’Atelier de la Cinéfondation 2018 accueille ainsi 15 réalisateurs internationaux et leurs prometteurs projets de films. Cette 14ème édition sera, comme chaque année, l’occasion pour ces cinéastes et leurs producteurs de rencontrer des partenaires financiers à Cannes. Un précieux sésame pour passer à la réalisation ! Retrouvez les heureux sélectionnés de l'édition 2018 sur http://www.cinefondation.com/fr/.

    -A l’occasion du 50ème anniversaire de la sortie de "2001 : L’Odyssée de l’espace" le samedi 12 mai 2018 à Cannes vous pourrez (re)découvrir en avant-première mondiale le film culte de Stanley Kubrick, dans sa version originale 70mm. La copie sera présentée dans le cadre de Cannes Classics par Christopher Nolan qui a étroitement collaboré avec Warner Bros. Entertainment sur le processus de re-masterisation et qui honorera le Festival de Cannes de sa première venue.  

    Christopher Nolan participera en effet également à une Masterclass le dimanche 13 mai 2018, au cours de laquelle il évoquera sa filmographie et partagera sa passion pour l’œuvre singulière de Stanley Kubrick.

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    - Ursula Meier présidera le Jury de la Caméra d’or. "Depuis 1994, la réalisatrice suisse façonne une cinématographie audacieuse qui souligne la complexité du monde. Ses 5 courts métrages, 2 œuvres télévisées, 2 documentaires et 2 longs métrages ont chacun rivalisé d’inventivité, et lui ont permis de s’imposer dans le paysage européen" a souligné le Festival de Cannes. Avec 6 professionnels à ses côtés, Ursula Meier désignera la meilleure première œuvre présentée en Sélection officielle, à la Semaine de la Critique - Cannes ou à la Quinzaine des Réalisateurs lors de la soirée de Clôture du Festival de Cannes, le samedi 19 mai.

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    -Le 71ème Festival de Cannes s’ouvrira le 8 mai  avec la projection en Compétition d’Everybody Knows (Todos Lo Saben), le nouveau film d’Asghar Farhadi  en salles le 9 Mai ! Devant la caméra du cinéaste iranien, l’un des couples les plus emblématiques du cinéma actuel : Penelope Cruz et Javier Bardem. Entièrement tourné en espagnol dans la péninsule ibérique, le 8ème long métrage d’Asghar Farhadi suit Laura qui vit avec son mari et leurs enfants à Buenos Aires. À l’occasion d’une fête de famille, elle revient dans son village natal, en Espagne, avec ses enfants. Un événement inattendu va bouleverser le cours de leur existence. La famille, ses secrets, ses liens, ses traditions et les choix moraux qu’ils imposent sont, comme chacun des scénarios du cinéaste, au cœur de l’intrigue.

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    Copyright Memento Films Distribution 

    - Voilà une projection et une montée des marches qui, sans aucun doute créeront l'évènement  : le nouveau film de la galaxie Star Wars Movies™, Solo : A Star Wars story sera en Sélection officielle (hors compétition) ! En 2002, ce fut Star Wars II : L’Attaque des clones et en 2005, Star Wars : La Revanche des Sith. En 2018, l’un des plus grands mythes de l’histoire du cinéma revient Hors Compétition sur le tapis rouge du Festival de Cannes.  Le deuxième spin-off de la saga sera dévoilé sur l’écran du Grand Théâtre Lumière. L’épisode revient sur la jeunesse du célèbre contrebandier, as du pilotage et charmant vaurien, Han Solo.   Écrit par Lawrence et Jonathan Kasdan, le film est réalisé par Ron Howard, interprète du classique American Graffiti de George Lucas et auteur de nombreux succès populaires et critiques comme Apollo 13 (1995) ou Un homme d’exception (2002, Oscar du meilleur film et Oscar du meilleur réalisateur).   Autour d’Alden Ehrenreich (Blue Jasmine, 2013) qui incarne Han Solo, le casting compte Woody Harrelson (No Country For Old Men, 2007), Emilia Clarke (Terminator Genisys, 2015), Donald Glover (Seul sur Mars, 2015), Thandie Newton (Jefferson à Paris, 1995), Phoebe Waller-Bridge (La Dame de fer, 2011), Joonas Suotamo (Star Wars VIII: Les Derniers Jedi, 2017) et Paul Bettany (Dogville, 2003).   Solo : A Star Wars story est produit par Kathleen Kennedy, la Présidente de LucasFilm ainsi que par Allison Shearmur et Simon Emanuel. Les producteurs exécutifs sont Lawrence Kasdan, Jason McGatlin, Phil Lord et Christopher Miller.   La séance dans le grand amphithéâtre Lumière du Palais des Festivals de Cannes s’annonce comme un événement pour tous les fans de la saga et pour tous les autres. Solo est distribué par la Walt Disney Company. Il sortira en France le 23 mai, deux jours avant sa sortie aux États-Unis.

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    - Cette année encore, c'est Edouard Baer qui sera le maître des Cérémonies d'ouverture et de clôture du Festival de Cannes pour sa 71ème édition !  Produites par CANAL+, les Cérémonies seront retransmises sur la chaîne en clair, en direct et en exclusivité les 8 et 19 mai 2018.

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    -A l'occasion d'une interview dans le Film Français, le délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux a annoncé quelques nouveautés  : désormais tout film en compétition devra sortir dans les salles françaises, la presse ne découvrira plus les films avant les festivaliers et la séance de gala sera ainsi la vraie première mondiale, la presse verra ainsi le film à 19h en même temps en Debussy et pour les séances de 22, le lendemain matin dans le grand théâtre Lumière.

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      -Pour cette année a été créé un nouveau prix intitulé "prix de la citoyenneté". Je vous en reparlerai longuement dans un prochain article.

    Dans les sélections parallèles :

    -L’affiche de la compétition de la Semaine de la Critique au prochain Festival de Cannes. Sur cette affiche figure l'actrice Noée Abita, révélation du film Ava de Léa Mysius dont vous pouvez retrouver ma critique ici.

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    -L'affiche de la Quinzaine des Réalisateurs (qui célèbrera cette année ses 50 ans)a été « réalisée à partir d’une photo de William Klein. L’artiste présent avec son film Festival panafricain d’Alger 1969 lors des jeunes années de la Quinzaine nous a fait l’honneur d’illustrer cette édition anniversaire. Sa conception graphique est de Michel Welfringer. »

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    -Le 9 mai, la Quinzaine des Réalisateurs remettra le Carrosse d’Or à Martin Scorsese. En 1974, il avait présenté "Mean Streets" à la quinzaine.  A cette occasion, le film sera projeté  et une rencontre exceptionnelle avec le cinéaste sera proposée.

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    -Le réalisateur et scénariste norvégien Joachim Trier présidera le jury de la 57ème Semaine de la Critique qui décernera 3 prix à Cannes. Il sera entouré de l’actrice et jeune réalisatrice américaine Chloë Sevigny, du comédien argentin Nahuel Pérez Biscayart, récent lauréat d’un César pour son rôle dans 120 Battements par minute de Robin Campillo, Eva Sangiorgi, nouvelle directrice de la Viennale, Festival international du film de Vienne et du journaliste culturel français Augustin Trapenard.

     

    En attendant l'édition 2018 du Festival de Cannes en direct, retrouvez, en cliquant ici, mon compte rendu de l'édition 2017.

    Retrouvez également mon article sur le Dictionnaire amoureux du Festival de Cannes de Gilles Jacob, la lecture idéale pour préparer au mieux le festival.

  • Cinq extraits du making-of de "Mon Pote" de Marc Esposito avec Edouard Baer, Benoît Magimel...

    pote.jpgAlors que "Mon pote" de Marc Esposito sortira en salles le 1er décembre prochain et que vous pouvez retrouver ma critique du film en avant-première en cliquant ici, je vous invite à découvrir cinq extaits du making-of du film, ci-dessous.

      

  • Avant-première - Critique de « Mon Pote » de Marc Esposito avec Edouard Baer et Benoît Magimel

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    Avec  « Mon pote », Marc Esposito signe son cinquième film après « Le cœur des hommes », « Toute la beauté du monde », « Le cœur des hommes 2 » et un documentaire sur Patrick Dewaere.

    Victor (Edouard Baer) est le patron d’un magazine automobiles. Un jour, il va parler de son travail dans une prison. Un ancien voleur de voitures, Bruno (Benoît Magimel), inconditionnel de son magazine, glisse un papier dans sa poche lui demandant de l’embaucher afin qu’il puisse bénéficier d’une liberté conditionnelle. Victor accepte. Une amitié naît entre les deux hommes.

    Mon pote est à l’image de ses personnages.  Fort sympathique. A l’image de cette année cinéma aussi. Jalonnée de films sympathiques mais pas de chefs d’œuvre qui vous chavirent le cœur, vous estomaquent, vous bouleversent, vous époustouflent. Un seul film, peut-être deux,  cette année pourrait à mon avis entrer dans cette catégorie et je pense que venu le moment du bilan de cette année, il me sera bien difficile de trouver 10 films incontournables alors que les années passées c’était un crève-cœur de n’en choisir que 10. Le résultat d’un cinéma de plus en plus frileux, formaté, soumis aux diktats des chaînes de télévision ? Peut-être mais je m’égare…

    Revenons à ce « pote » très sympathique donc. Marc Esposito s’est donc inspiré d’une histoire vécue, sa rencontre, alors qu’il était critique pour le magazine « Première », avec Jean-Luc Levesque, ancien détenu, qui lui avait également demandé de l’embaucher lorsqu’il était intervenu dans sa prison. D’abord maquettiste à Première, ce dernier est ensuite devenu directeur artistique de Studio Magazine.

    Marc Esposito aime les acteurs et les amitiés viriles et mettre en valeur les uns et les autres, sonder le cœur des hommes, et chaque seconde de son film en témoigne. Le plaisir, la jubilation même, avec lesquels il les filme transpire dans chaque plan, d’ailleurs souvent des plans séquences, souvent des plans frontaux pour donner le sentiment de la vie d’après son auteur. Si le film est certes très vivant, ses personnages TOUS aussi sympathiques les uns que les autres (les truands ressemblent à des enfants de chœur) sont en revanche très éloignés de la vraie vie autant que du cinéma de Claude Sautet (vous le savez, ou pas, ma référence) que cite souvent Marc Esposito. Peut-être aurait-il d’ailleurs été plus intéressant que la toile de fond soit un journal de cinéma et non un journal automobiles, afin que son regard sur le milieu qui l’entoure soit plus acéré, moins complaisant et admiratif ?

    Pour que nous ayons l’impression de voir se dérouler sous nos yeux des choses de la vie, il aurait sans doute fallu plus de nuances, d’aspérités et que les deux compères connaissent plus d’obstacles…mais après tout c’est un parti pris. Et surtout les deux acteurs principaux sont tellement réjouissants et parfaits dans leurs rôles qu’ils empêchent l’ennui de s’installer : Edouard Baer enfin dans un rôle plus mature –du moins au début- et autoritaire et Benoît Magimel dans un personnage plus fragile. Les personnages féminins, plus effacés, ne sont là que pour les mettre en valeur, Marc Esposito a néanmoins eu la judicieuse idée de faire appel à deux actrices inconnues du grand public : Léonie Simaga et Diane Bonnot. Sans doute en prévision du deuxième « volet » intitulé « Ma copine » où les femmes auront les rôles principaux et les hommes un rôle secondaire.

    Notons que la musique (signée Calogero quand il ne s’agit pas de reprises comme Marc Esposito y est accoutumé afin d’inscrire le film dans notre époque comme « This is the life » d’Amy Mc Donald) est parfois un peu trop présente.

    Si vous avez envie d’un film bienveillant, tendre, sympathique, plein d’empathie, vivant (mais pas forcément très ancré dans la « vraie vie »), d’une nouvelle histoire de potes (décidément à la mode, et gageons sans prendre trop de risques que celle-ci aussi connaîtra un franc succès) décrite et filmée comme une histoire d'amour et d’un homme qui lui aussi voulait vivre sa vie et pour qui le chemin du bonheur n’est pas forcément moral mais quelque part entre le respect des routes tracées et le franchissement des lignes blanches, alors ce « pote » devrait vous ravir.

    BONUS: Critique de "Toute la beauté du monde" de Marc Esposito

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    Toute la beauté du monde nous promet Marc Esposito, en nous précisant dès la bande annonce qu’il s’agit d’une « histoire d’amour » qu’il a écrite et réalisée. Ambitieux programme, mais de la part du réalisateur qui avait si bien su sonder le "cœur des hommes" dans le film homonyme, je m’autorise à penser qu’il n’est pas si présomptueux et pas totalement irréaliste. Un film qui ose se revendiquer romantique et refléter toute la beauté du monde est paradoxalement audacieusement à contre courant et attise déjà ma curiosité d’esthète et d’utopiste invétérées. La beauté, « la promesse du bonheur » pour Stendhal. C’est donc le cœur battant que je pars à la découverte de toute la promesse du bonheur du monde, un peu comme je partirais Sur la route de Madison, perfection du genre.

    Le film débute sur un ciel azuré, sans nuages, qui ne vont néanmoins pas tarder à apparaître et à l’obscurcir temporairement… En effet, les protagonistes de l’histoire ne sont pas ici quatre hommes liés par une indéfectible et réconfortante amitié comme dans Le Cœur des hommes, mais une femme (Tina interprétée par Zoé Félix qui jouait déjà dans Le Cœur des hommes de même que Marc Lavoine qui y interprétait par ailleurs un personnage aux antipodes de celui qu’il interprète ici) dont le mari vient de mourir dans un accident de voiture, et un homme Franck (Marc Lavoine) qui va s’évertuer à lui redonner le goût de la vie, et de l’amour. Franck est un ami de son frère qui avant même de la connaître va lui conseiller de partir à Bali, troisième protagoniste de l’histoire, symbole de toute cette beauté du monde en laquelle elle ne croit plus. Franck qui a eu un véritable coup de foudre pour Tina, va donc la retrouver là-bas d’abord pour la guider à travers cette île à la beauté incandescente, tout en mettant de côté ses sentiments qu’elle se refuse à partager, persuadée que son mari restera l’unique amour de sa vie.

    Marc Esposito semble tellement subjugué par Bali que cet amour-là étouffe celui qu’il veut nous raconter, et toute cette beauté du monde au lieu de faire émerger ou de cristalliser les sentiments les submerge plutôt. Son film qui a le louable objectif d’être une comédie romantique (louable car finalement plutôt politiquement incorrect) se rapproche alors malheureusement davantage du roman photo que du film romantique avec une redondance de plans de lunes, de ciels, d’étoiles, qui frôlent le ridicule car au lieu de sublimer et reflèter la relation  et l'intériorité tourmentée de Franck et Tina comme ils auraient pu le faire, ils créent une distanciation et une rupture. Redondance de plans tout court d’ailleurs, Marc Esposito n’étant apparemment pas parvenu à choisir entre tous les plans d’ensemble de l’île qu’il vénère, et tous les plans des pérégrinations à moto de ses personnages à travers les rizières, si bien que cela disperse l’attention, et empêche l’émotion de s’installer, et le spectateur d’être en empathie pour ces personnages à fleur de peau auquel nous aurions tellement aimé nous attacher tant ils savent être touchants quand la caméra se pose sur eux et oublie son aveuglement admiratif pour Bali. D’ailleurs la dernière partie du film qui se déroule en Provence est plus intéressante car vraiment recentrée sur les deux personnages et le dilemme de Tina. Redondance enfin de la musique qui masque au lieu de révéler.

    Si le film frôle seulement le ridicule sans jamais l’atteindre c’est parce que en émane une telle sincérité, malgré la justesse parfois aléatoire du jeu de Zoé Félix, que, malgré tous ses défauts, je ne parviens pas à ne pas l’aimer. (A propos notez que Jean-Pierre Darroussin est encore une fois d’une justesse remarquable et ses répliques d’une saveur jubilatoire.) Défauts d’une touchante maladresse donc. Touchante maladresse comme celle de ce personnage si attachant interprété par Marc Lavoine, sorte de bon samaritain, d’une douceur, d’une patience, d’un altruisme et d’un amour désintéressés qui forcent l’admiration, l’incrédulité diront certains. Les dialogues eux aussi sont parfois d’une maladroite simplicité, à l’image du personnage principal étouffé par cet amour qui s'impose à lui comme une évidence, et à cause duquel il paraît avoir soudain "huit mots de vocabulaire et deux de QI". Après tout peut-être n'existe-t-il tout simplement pas de mots pour "dire" la beauté, la beauté de ces paysages idylliques ou de ces sentiments suffocants, ineffables émotions? La beauté se ressent. Un sourire impromptu. Un paysage sublime. Un moment d’abandon. Une main se laissant frôler et prendre. L’aveu impossible de l’évidence alors. Cela peut paraître mièvre ou naïf. Peut-être…Marc Esposito aura au moins eu le courage de sa naïveté, le courage d’aller à contre-courant du cynisme ambiant et finalement plus facile. Tout simplement probablement a-t-il été submergé par cette intransmissible beauté qu’il voulait tout à la fois suggérer, montrer, sublimer, sans avoir malheureusement su choisir. Submergé aussi probablement par la magnifique expérience que fut ce tournage (à tel point qu'il a tenu à le souligner dans le générique) et qu'il a peut-être inconsciemment davantage réussi à nous faire partager que le cheminement de ses personnages. Réaliser c'est malheureusement aussi et surtout choisir, choix certes cornélien.

    Alors aura-t-il été à la hauteur de son utopique promesse ? Peut-être pas. Il aura cependant au moins eu le courage de la formuler…et rien que pour cela, sa promesse est déjà une esquisse de toute la beauté du monde qu’il aspirait à nous faire partager, une promesse en laquelle il nous donne envie de croire -et c’est déjà beaucoup- et que je vous engage à découvrir, même si vous lui préfèrerez forcément la sublime, inoubliable et inégalable route de Madison.

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  • Concours: 10x2 places pour "Une exécution ordinaire" de Marc Dugain avec André Dussolier, Edouard Baer, Marina Hands

     

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    Je suis ravie de vous proposer aujourd'hui 10 places pour 2 pour "Une exécution ordinaire" de Marc Dugain avc Marina Hands, Edouard Baer et André Dussolier. Un film que son sujet, sa bande annonce particulièrement réussie, le contre-emploi d'Edouard Baer et la ressemblance frappante et étonnante entre Dussolier et Staline me donnent particulièrement envie de voir. La critique sera bien sûr prochainement en ligne sur inthemoodforcinema.com.

    Pour remporter ces places, soyez parmi les 10 premiers à m'envoyer les bonnes réponses aux 2 questions suivantes à inthemoodforcinema@gmail.com  avec comme intitulé de l'email "Une exécution ordinaire" et en n'oubliant pas de préciser vos coordonnées postales pour l'envoi des places. Seuls les gagnants seront contactés.

    1. A quoi correpondent ces chiffres: 05.03.1953

    2.De quel film est extraite cette image?

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  • Bilan du 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville : le cinéma indépendant à l’honneur et la radiographie d'une Amérique engluée dans le présent

    face18.jpgIl y a une semaine déjà s’achevait le 34ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Il ne m’en fallait pas moins pour prendre du recul sur ce qu’est invariablement un festival de cinéma, celui-ci en particulier : une tornade émotionnelle dont le tourbillon fascinant, parfois dévastateur mais non moins majestueux, vous emporte et vous laisse bousculé, étourdi, heureux et épuisé, régénéré et mélancolique, un peu changé et riche de paradoxes comme ce festival sait si bien les exhaler et concilier. Cette 34ème édition n’a pas dérogé à la règle même si pour beaucoup ce fut un « petit festival ». Pour moi, au bout de quinze années (et cette année n’était certainement pas la dernière…) je le trouve toujours aussi riche et passionnant, et il me fait toujours vivre des moments, de vie et de cinéma, exaltants et ineffables, souvent même improbables.

    Cette édition fut en effet probablement moins festive et son générique moins spectaculaire que celui de l’an passé mais contrairement à un certain nombre de festivaliers j’ai trouvé sa compétition particulièrement riche et variée, et une nouvelle fois Deauville, à travers sa programmation, a effectué une radiographie particulièrement instructive de l’Amérique contemporaine. Deauville était ainsi cette année avant tout la vitrine du cinéma indépendant (comme en témoignait d’ailleurs aussi son hommage à l’actrice Parker Posey) et peut-être un peu moins la vitrine des blockbusters à venir...quoique…

    affichedeauville2008.jpg  Cela avait pourtant commencé en fanfare sur un air joliment suranné et naïf d’Abba, avec un film enchanté et enchanteur, mené par une Meryl Streep à l’enthousiasme communicatif (voir ma critique sur http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com ). Une légèreté plutôt bannie de la compétition ancrée dans les problèmes de l’Amérique contemporaine, en particulier liés à  l’enfance et à l’adolescence, symboles d’une Amérique qui n’arrive plus à grandir, à trouver une lueur d’espoir alors que ses enfants se font tuer en Irak, une Amérique engluée dans un présent inextricable, terrassant rêves et utopies.

     L’Irak, c’était d’ailleurs le sujet hors champ de mon grand favori de cette compétition 2008, oublié de la compétition « American son » ou l’histoire d’un Marine de 19 ans qui tombe amoureux juste avant d’être envoyé en Irak. La guerre est hors champ et pourtant omniprésente et rend d’autant plus poignante cette histoire d’amour a priori banale mais sur laquelle pèse une épée de Damoclès. A travers le portrait de ce jeune homme comme tant d’autres, le réalisateur Neil Abramson personnifie et humanise ces soldats envoyés en Irak et sans jamais vraiment aborder le sujet de front crée une des dénonciations les plus efficaces de la guerre, de cette guerre qui broie des innocents, implique ces fils américains dans un combat qui les dépasse, un combat parfois aussi pour échapper à la banalité de leur existence ou même la délinquance. Certains ont trouvé l’histoire d’amour banale, naïve mais c’est justement cette banalité et cette naïveté qui exacerbent la profondeur et la dureté de ce qui suit, de cet inéluctable départ à la guerre, la réalité et le poids de son choix. Nous suivons ce jeune Marine et avec lui éprouvons l’impitoyable compte à rebours avant la fin de l’innocence de ce fils américain comme tant d’autres qui, en 96 heures, va devenir adulte. Finalement beaucoup plus efficace que « Dans la vallée d’Elah » projeté l’an passé, pourtant si démonstratif.

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     Mon deuxième coup de cœur de la compétition dont je vous ai déjà parlé c’est « Gardens of the night » un film pudique, sensible, magistralement traité sans complaisance ni voyeurisme  (prix de la critique internationale qui récompense un film pour ses qualités artistiques) sur un sujet particulièrement délicat dont le traitement aurait pu s’avérer scabreux. Un film dont la réalisation témoigne d’un grand savoir-faire et a fait vibrer une poignante note d’espoir chez les festivaliers… Un film qui a fait l’unanimité. (voir ma critique sur http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com )

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    face26.jpg  Le prix de la révélation Cartier et le prix du jury ont été dévolus à mon troisième favori : « Ballast » de Lance Hammer, portrait particulièrement sensible de trois êtres (dont un adolescent, encore) que la mort du frère jumeau de l’un d’entre eux (et père de l’adolescent) va bouleverser. La lenteur lancinante et prenante, la morosité presque fascinante des paysages : tout contribue à nous faire éprouver leur lente réconciliation avec eux-mêmes et l’existence avec une judicieuse économie de mise en scène et d’emphase. (les acteurs sont par ailleurs des non professionnels). Un film d’une efficacité et d’un réalisme bluffant.

     Tous les autres films ou presque de cette compétition évoquaient d’ailleurs une enfance ou une adolescence meurtrie, désarçonnée, égarée, douloureuse, des personnages fragiles, un pénible passage à l’âge adulte :

    - une régression infantile dans le mésestimé « Momma’s man » de Azazel Jacob  (ou comment au lieu de rentrer chez lui auprès de sa femme et de son nouveau-né un trentenaire trouve une excuse fallacieuse pour rester chez ses parents)

    - les adolescents surdoués et non moins en crise du très conventionnel et télévisuel « Smart people » avec lesquels leur père taciturne depuis la mort de leur mère n’arrive plus à communiquer

    - le contexte douloureux et âpre d’un premier amour dans « Snow Angels »

    - l’éveil à la sexualité, le rapport au corps, le racisme dans « Towelhead » d’Alan Ball (scénariste de « American Beauty » et créateur de la série « Six feet under »), un film faussement subversif, réellement malsain sous prétexte d’éviter tout manichéisme (auquel il n’échappe pourtant pas dans le personnage de la jeune fille) et toute morale bien pensante : cela aurait pu être intéressant traité avec un peu plus de délicatesse

    - la quête insoluble du père dans « All god’s children can dance »

    - la fascination fatale pour la violence des adolescents dans un prestigieux pensionnat de la Côte Est dans « Afterschool ».

    - les péripéties de deux  sœurs (dans « Sunshine cleaning ») qui décident de créer une société de nettoyage de scènes de crime et cicatrisent ainsi leur blessure d’enfance : le suicide de leur mère. Par l’heureux producteur de « Little miss sunshine » dont sunshine et le ton décalé sont les deux seuls points communs avec ce film-ci, le premier n’arrivant scénaristiquement pas à la hauteur du second.

    Et enfin « The visitor » de Tom McCarthy qui échappe semble-t-il à cette classification, le Grand Prix de cette édition 2008, le seul film de cette compétition que j’ai manqué (mais vous pourrez retrouver ma critique dès sa sortie en salles, le 29 octobre 2008, sur www.inthemoodforcinema.com ) et qui raconte  comment un vieux professeur solitaire retrouve goût à la vie quand il découvre chez lui des squatteurs, un Syrien et une Sénégalaise victimes d’un escroc.

     Carole Bouquet, la présidente du jury de cette 34ème édition, plutôt avare d’explications sur les raisons des choix du jury, lors de la remise des prix, a simplement déclaré « Nous aurions voulu mettre d’autres films et metteurs en scène à l’honneur mais c’est le jeu ». Zoe Cassavetes, présidente du jury Cartier, quant à elle a déclaré : « la sélection nous a montrés des films très différents avec malgré tout une similarité, celle de la provocation et l’honnêteté » ajoutant « Nous avons une élection en novembre qui va nous permettre de redistribuer les cartes du rêve, de la culture et de la paix ». Zoe Cassavetes n’est pas la seule à placer tous ses espoirs en Obama puisque le réalisateur de « Ballast », en recevant son prix, a également déclaré « Notre pays est dans un état lamentable et ça me gêne beaucoup, c’est pourquoi je crois au pouvoir de l’art qui peut vraiment changer les choses. Pour cela nous avons un véritable espoir à saisir et il s’appelle Barack Obama. »

     Le rêve, l’onirisme étaient donc définitivement évincés de cette compétition 2008 même si dans certains émergeaient une (très faible) lueur d’espoir. Comme si le cinéma enserré dans une réalité sombre ne pouvait et ne devait y échapper mais au contraire la mettre en lumière : une lumière bien crue et blafarde le plus souvent.

     En allait-il autrement des Premières ? Il est vrai que cette année, pour mon plus grand plaisir, tous les genres ou presque étaient représentés : du western avec le second film en tant que réalisateur d’ Ed Harris «  Appaloosa » à la comédie romantique avec le très efficace « Coup de foudre à Rhode Island » de Peter Hedges, à la comédie d’action avec « Max la menace » de Peter Segal en passant par le thriller suffocant avec « Harcelés » de Neil La Bute, la comédie grinçante à suspense avec le très réussi « Married life », le film de guerre engagé avec « Miracle à Santa Anna » de Spike Lee, le film inclassable avec « Meurtres à l’Empire State Building » de William Karel, le film politique sous forme de « fiction documentaire » avec « Recount », le mélo improbable avec « The Yellow handkerchief » de Udayan Passad…

     Parmi ces 10 jours si intenses et forcément trop courts, je retiendrai :

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    -la passion communicative et l’engagement infaillible de Spike Lee lors de son hommage mais aussi à travers son dernier film projeté en Première : le magnifique et lyrique « Miracle à Santa Anna » (voir ma critique sur http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com )

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    -l’émotion d’Ed Harris lors de son hommage ("Quand j'exprime ce qu'il y a au fond de mon coeur, je m'émeus moi-même, désolé! Je ne me sens jamais autant en vie que lorsque je joue. Je suis un homme extrêmement chanceux. Au mois de novembre, je fêterai mes vingt-cinq ans de mariage avec mon épouse, l'actrice Amy Madigan. Son amour, son soutien, son encouragement et sa passion pour la vérité m'apportent une stabilité constante, la joie et m'inspirent tous les jours.") et le plaisir de retrouver un western classique qui respecte magistralement les codes du genre avec en prime une ode à l’amitié, beaucoup d’humour et évidemment des Indiens, des paysages majestueux…, et cette envie de « laisser le temps au temps » à l’image de l’époque à laquelle se déroule le film. Dommage juste que le « méchant » incarné par Jeremy Irons ait un rôle si plat, voire inexistant. « Appaloosa » du nom d’un petit village du Mexique, à la fin du 19ème. Sortie en salles le premier octobre : je vous en reparlerai à cette occasion sur www.inthemoodforcinema.com . Me voilà presque prête à rejoindre « l’IAFT » l’Immense Amicale de vos Fans Tricolores, pour reprendre l’expression du président fondateur du festival Lionel Chouchan !

    - la magie intemporelle du cinéma avec mon coup de cœur de ce festival 2009 : « Meurtres à l’Empire State Building » de William Karel, une œuvre inclassable d’une inventivité visuelle et scénaristique incroyable, un hommage drôle, palpitant et émouvant au film noir américain et à toutes ses figures mythiques

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    -la modestie, l’enthousiasme de Juliette Binoche lors de la conférence de presse de « Coup de foudre à Rhode Island » , une comédie romantique dans laquelle elle irradie et excelle (de même que Steve Carell), un genre dans lequel on aimerait les voir l’un et l’autre plus souvent (un film actuellement à l’affiche que je recommande à tous les amateurs du genre qui, s’il ne le renouvelle pas, en respecte les règles avec beaucoup de talent et utilise avec ingéniosité ceux, multiples, de ses interprètes principaux)

    -Steve Carell, encore, aussi efficace dans la comédie romantique « Coup de foudre à Rhode Island » que dans la comédie d’action : le très réussi « Max la menace » (une comédie d’action aux scènes d’action aussi impressionnantes, enfin presque, que dans un James Bond, et au scénario qui tient la route et se suit avec jubilation)

    -la palpitante épopée électorale de « Recount » (que je n’espère pas prémonitoire pour cette élection 2008…)

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    -la très réussie première œuvre d’Helen Hunt en tant que réalisatrice « Une histoire de famille » qui fait beaucoup penser à Woody Allen, mêlant humour, émotion, profondeur avec beaucoup d’habileté, brassant de nombreux thèmes avec le même intérêt, dressant des portraits de personnages exubérants, attachants, fragile, humaines et débutant par une citation juive que je vous laisse découvrir qui prend toute sa signification à la fin. Un premier film étonnamment maîtrisé, drôle et poignant.

    -le galimatias d’André Halimi lors de la remise du prix littéraire à François Forestier (si quelqu’un a la traduction, je suis preneuse…)

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    -la disponibilité de Viggo Mortensen et son indissociable drapeau de l’équipe de San Lorenzo

    -le percutant, courageux et nécessaire « Johnny Mad Dog », prix Michel d’Ornano 2008 pour son réalisateur Jean-Stéphane Sauvaire, sur les enfants soldats et son utilisation intelligente du hors champ

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    -Des regards aussi : ceux, bleutés et perçants, de Ed Harris et Viggo Mortensen,  ou celui, terrifiant, de Samuel L.Jackson lors d’une conférence de presse où il a particulièrement économisé son sourire si bien que le soir même le voir dans « Lakeview terrace » où il interprète un policier raciste était d’autant plus crédible et terrifiant !

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    -la causticité et le cynisme réjouissant de « Married life »

    -la polémique suscitée par « The girl next door » de Gregory Wilson (que je n’ai pas vu), un film qui a tellement heurté les festivaliers que son réalisateur a dû être accompagné de 4 gardes du corps pendant toute la fin de sa présence à Deauville

    -les étourderies attendrissantes et la gentillesse de la présentatrice Gennie Godula (qui aura consolé les admirateurs de Sir Didier Allouche)

    -la richesse, la noirceur, la diversité des films en compétition

    -l’intransigeance de certains spectateurs et « journalistes » qui peut-être devraient retourner à Appaloosa au 19ème et, comme le préconise Ed Harris donner eux aussi le temps au temps , le temps aussi d’admettre que leur avis n’est que l’expression d’une subjectivité faillible (comme le mien sur ce blog) et non l’expression d’une vérité objective infaillible qui ne tolère aucune tentative d’objection

    -le regret de n’avoir pas eu le temps de profiter des Nuits Américaines ( des projections de classiques du cinéma américain 24H sur 24H)

    - de belles rencontres professionnelles et de drôles de hasards et coïncidences à la Lelouch (d’ailleurs absent cette année ?)

    -les musiques d’Abba qui n’ont cessé de résonner dans le CID lors de l’ouverture, entre les séances toute la semaine… et même dans « Max la menace » et qui résonnent encore dans ma pauvre tête endolorie de festivalière traumatisée 

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    -l’absence regrettée de Canal plus (presque) compensée par le fameux et incontournable lounge Orange

    -les couleurs changeantes des Planches et des festivaliers à fleur de peau, finalement pareillement chatoyantes

    -les facéties et l'humour joyeusement décalé d’Edouard Baer à chacune de ses apparitions toujours acclamées

    -les charismatiques et francophiles présences de William Hurt et John Malkovich

     Et tant d’émotions viscérales, de souvenirs contrastés, d’images bigarrées, d’instants magiques, de rencontres ou retrouvailles passionnantes et/ou impromptues que ces quelques lignes ne sauraient retranscrire et que j’aurai tout juste assez d’une année pour digérer d’ici la 35ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville que vous pourrez évidemment suivre sur « In the mood for Deauville » après avoir suivi le Festival de Cannes sur http://inthemoodforcannes.hautetfort.com , et, dès maintenant, de nombreux autres événements cinématographiques sur www.inthemoodforcinema.com . En attendant, n’hésitez pas à livrer vos commentaires sur cette édition 2008 du Festival du Cinéma Américain de Deauville…et n’oubliez surtout pas de plonger « in the mood for cinema » !

    Sur http://inthemoodfordeauville.hautetfort.com retrouvez de nombreuses photos et vidéos inédites et mes critiques de film de ce 34ème Festival du Cinéma Américain.

     PALMARES COMPLET DE CE 34ème FESTIVAL DU CINEMA AMERICAIN DE DEAUVILLE 

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     Grand prix

     « The Visitor » de Thomas McCarthy

     Prix du jury

     « Ballast » de Lance Hammer 

     Prix de la Révélation Cartier

     « Ballast » de Lance Hammer 

     Prix de la critique internationale

     « Gardens of the night » de Damian Harris

     Prix Michel d'Ornano

     Jean-Stephane Sauvaire (“Johnny Mad Dog”)

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