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cinéma 2023

  • Critique de EMILY de Frances O'Connor ( au cinéma le 15/03/2023)

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    Les six films de la compétition du dernier Dinard Festival du Film Britannique que j’ai eu le plaisir de voir ont été à la hauteur des films en compétition des années précédentes, surtout, le film couronné du Hitchcock d’or, du prix du public et du prix d’interprétation féminine (rien que cela !) qui est pour moi un des grands films de cette année 2022 et qui méritait donc cette avalanche de récompenses.

    « Qui pensons-nous être ? ». Telle était la question posée sur les murs du Palais des arts de Dinard. Question à laquelle devaient répondre les films de cette édition selon les mots de la directrice artistique du festival, Dominique Green, lors de la cérémonie d’ouverture du festival.


    Tourmentée. Impétueuse. Romanesque. Flamboyante. Rebelle. Étrange. Exaltée. Ainsi pourrait être qualifiée la Manche dont le spectacle incomparable, à Dinard, inonde et ensorcelle le regard. Telle pourrait aussi être qualifiée l’héroïne du film Emily de Frances O’Connor (Emma Mackey). 

    Ce film raconte la vie imaginaire de l’une des romancières les plus célèbres du monde, Emily Brontë, disparue trop tôt, à 30 ans. Un voyage initiatique d’une jeune femme rebelle vers la maturité. Le film explore les relations qui l’ont inspirée : sa relation brute et passionnée avec ses sœurs Charlotte et Anne, son premier amour douloureux et interdit pour Weightman, et l’attention qu’elle porte à son frère Branwell.

    Cette première réalisation de Frances O'Connor dresse un portrait imaginaire de la célèbre romancière, aussi passionnant que bouleversant. Un éloge de la différence, de la liberté (avant tout celle de penser), de la puissance de l'écriture que l'auteure des Hauts de Hurlevent semble puiser autant dans les chagrins (l'amour, la mort, la solitude) que dans la sauvagerie et la rudesse des paysages du Yorkshire pour livrer cette écriture tempétueuse et poétique qui, comme ce film, nous emporte et nous enivre. Comme le panorama dinardais, finalement. 

    La réalisation époustouflante pour un premier film (photographie sublime de Nanu Segal, richesse de la profondeur de champ, utilisation signifiante de la lumière), entre Jane Campion et James Ivory est à la hauteur de son (magnifique) sujet. 

    Un hymne palpitant à la vie que l'écriture permet de sublimer, surmonter, exalter, romancer pour qu'elle devienne intensément romanesque à l'image de ce film qui est aussi enflammé et flamboyant, comme son héroïne, en contraste avec les paysages ombrageux du Yorkshire.

    Un film au romantisme sombre, envoûtant, parsemé de références au roman mythique d'Emily Brontë (entre embardées dans le genre fantastique - dont une remarquable scène de dîner qui est aussi un hommage à la force poignante et dévastatrice de l’imaginaire - et relation tumultueuse et passionnelle avec son frère) et qui interroge intelligemment les rapports entre la fiction et la vie d'un (ou une) auteur(e), la part de vérité qu’elle ou il y puise pour nourrir son art, qu’il s’agisse de s’y sauver ou de s’y perdre.

    Le président du jury de ce 33ème Dinard Festival du Film Britannique, José Garcia, a ainsi déclaré : « On a été unanimes. Emily est un très grand film, très moderne alors qu'il est sur une base très classique. »  Un film vertigineux de beauté et d’intensité, dont la sortie en France est prévue pour le 15 mars 2023.

  • Cinéma - Les meilleurs films de l'année 2022

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    Dans mon dernier post Instagram (je vous invite à suivre mon compte @Sandra_Meziere, si ce n'est pas déjà le cas), je vous souhaitais notamment de poétiser chaque poussière de seconde et, en paraphrasant Victor Hugo, de pourchasser la « splendeur du beau ». À l’heure du traditionnel bilan cinématographique, je vous propose 20 films qui m’ont marquée en 2022, certains parce qu’ils correspondaient à cette définition de l’art donnée par Hugo. Aussi, souvent, parce qu’ils répondaient à celle de Chaplin : « L'art est une émotion supplémentaire qui vient s'ajouter à une technique habile. » Ou de Jean Renoir : « L'art du cinéma consiste à s'approcher de la vérité des hommes, et non pas à raconter des histoires de plus en plus surprenantes. » 
     
    Je reconnais le caractère iconoclaste de cette liste. Mais en 2023, plus que jamais, c’est aussi ce que je (me et vous) souhaite : assumer sa voie et sa voix, rester fidèle à soi-même. 
     
    Certains de ces films n’ont reçu quasiment aucun écho médiatique, d’autres ont été méprisés par la critique. Qu’importe ! J’assume ces choix guidés souvent par l’émotion, mais aussi par des critères plus objectifs. Certains, je les ai choisis pour leur interprétation, leur mise en scène, leur audace, leur sujet, leur nécessité, leur musique, leur photographie, leur scénario, ou même pour m'avoir heurtée ou pour un unique plan marquant, parfois pour toutes ces raisons réunies. 
     
    Pas de hiérarchie dans cette liste hétéroclite. Simplement des films que je vous recommande de découvrir. Vous pouvez lire mes critiques de ces films sur Inthemoodforcinema.com.
     
    Je remarque a posteriori qu’il y a une majorité de films français, ce n'est pas un choix délibéré mais je m'en réjouis à l’heure où certains ne cessent de dénigrer le cinéma hexagonal.   
     
    Parmi ces films, beaucoup furent  découverts en festivals : aux Festival de Cannes, Festival du Cinéma Américain de Deauville, Festival du Cinéma et Musique de film de La Baule et au Dinard Festival du Film Britannique. Je vous promets encore des festivals cette année, cinématographiques mais aussi littéraires. Il s'agit après tout toujours d'histoires, à regarder ou raconter, qu’elles nous enchantent, heurtent, stupéfient, glacent, égarent, éclairent ou exaltent, qu'elles cherchent la vérité, la poésie ou le spectacle.
     
    Je complèterai cette liste ici le cas échéant car il me reste à rattraper quelques films qui ont marqué l'année (Revoir Paris, Les enfants des autres, Leila et ses frères, La Conspiration du Caire, Saint-Omer, Novembre...), je vous dirai donc si je les y inclus. J'en profite aussi pour vous recommander d'ores et déjà deux films de 2023 dont vous pouvez lire ici mes critiques : Babylon de Damien Chazelle et Emily de Frances O'Connor, le grand vainqueur du Dinard Festival du Film Britannique 2022 et pour moi le meilleur film vu cette année. Enfin, je pourrais également ajouter à cette liste de 20 films, chacun pour des raisons différentes, deux films pleins de charme qui n'ont pas récolté le succès mérité : Maria rêve de Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller et I love Greece de Nafsika Guerry-Karamaounas.