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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 111

  • Programme du Forum International Cinéma et Littérature de Monaco 2010

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    Comme je vous le disais il y a quelques jours, le Forum Cinéma et Littérature de Monaco et le Festival du Film Asiatique de Deauville se déroulant cette année en même temps, j'ai, comme chaque année, opté pour le second après mon instructive et épique immersion au Forum de Monaco 2009.

    Jean Van Hamme en est cette année le Président d'honneur.  Le public pourra le rencontrer lors d’une Master Class vendredi 12 mars à 16h30, suivie d’une séance de dédicaces. Le Forum Cinéma & Littérature lui rendra hommage en lui remettant un Prix pour l’ensemble de sa carrière lors de la Cérémonie de Clôture le samedi 13 mars.

    8 prix seront attribués lors de la Cérémonie de Clôture le samedi 13 mars au Grimaldi Forum: prix du meilleur roman adaptable, prix de la meilleure adaptation littéraire de télévision... C'est Olivier Marchall qui présidera le jury du meilleur roman adaptable. Jean-Christophe Grangé sera le parrain du concours de pitchs.

    Comme l'an passé seront également organisées des tables rondes et des rencontres: atelier adaptation littéraire par Jean-Christophe Grangé, une table ronde sur le thème du polar "Gang des Lyonnais, Mesrine: quand la fiction dépasse la réalité"...

    Comme l'an passé seront projetés des films en avant-première (deux seulement cette année): "Blanc comme neige" de Christophe Blanc, le vendredi, et "L'Arnacoeur" de Pascal Chaumeil  le samedi.

    Le festival se déroulera cette année sur deux jours: les 12 et 13 mars 2010.

    JURY DU MEILLEUR ROMAN ADAPTABLE

      PRÉSIDENT :Olivier MARCHAL

    Abdel RAOUF DAFRI

    Véronique ZERDOUN


    Pauline DELPECH

    Nicolas FARGUES

    JURY DE LA MEILLEURE ADAPTATION LITTERAIRE DE TELEVISION

     PRÉSIDENT: Jean-Paul LILIENFELD

    Karole ROCHER
    Armelle DEUTSCH
    Gilles DE VERDIERE
    Delphine CHANEAC

    JURY DE LA MEILLEURE BANDE DESSINEE ADAPTABLE

     PRÉSIDENT Jean-Claude MEZIERES
    Emile BRAVO
    Philippe TOME
    Marc DU PONTAVICE

    Liens:

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    Vidéos et photo inthemoodforcinema.com

    Le site officiel du Festival International Cinéma et Littérature de Monaco

    Le récit de mes mésaventures au Forum International Cinéma et Littérature de Monaco 2009

    Ma critique de "L'Arnacoeur" de Pascal Chaumeil

    Autres articles à lire actuellement sur les autres blogs "in the mood":

    Critique de "The Ghost-Writer" de Roman Polanski

    En direct du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

    Vanessa Paradis dans le spot "Rouge Coco" de Chanel

    "Tree of life" de Terrence Malick en ouverture du Festival de Cannes 2010?

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  • "Welcome" de Philippe Lioret, ce soir, à 20H50, sur Canal+

    Ce soir, Canal plus, à 20H50 diffuse "Welcome", le film de Philippe Lioret reparti bredouille des César malgré ses 10 nominations. Ma critique, ci-dessous (publiée lors de la sortie du film en salles):

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    Pour impressionner et reconquérir sa femme Marion (Audrey Dana), Simon (Vincent Lindon), maître nageur à la piscine de Calais (là où des centaines d’immigrés clandestins tentent de traverser pour rejoindre l’Angleterre, au péril de leur vie)  prend le risque d’aider en secret un jeune réfugié kurde, Bilal (Firat Ayverdi) qui tente lui-même de traverser la Manche pour rejoindre la jeune fille dont il est amoureux, Mina (Dira Ayverdi).

     

    Cela faisait un peu plus d’un an que j’attendais la sortie de ce film, depuis que Philippe Lioret l’avait évoqué avec un enthousiasme débordant lors du Salon du Cinéma 2008… Alors ? Alors…

     

    La première demi-heure, intense, âpre, au style documentaire  suit au plus près Bilal ( au plus près de son visage, de ses émotions, de sa douleur, de ses peurs)  et nous embarque d’emblée dans son parcours périlleux. Il nous embarque et il conquiert dès les premières minutes notre empathie, notre révolte aussi contre une situation inhumaine, encore à ce jour insoluble, mais contre laquelle se battent des bénévoles comme Audrey tandis que d’autres préfèrent fermer les yeux comme Simon. La réalité sociale sert ensuite de toile de fond lorsqu’apparaît Simon, et avec son apparition c’est le documentaire qui cède le pas à la fiction.

     

    Jusqu’où iriez-vous par amour ? Tel était le slogan du précèdent film dans lequel jouait Vincent Lindon : « Pour elle ». Tel pourrait aussi être celui de « Welcome ». Ce n’est, au début, pas vraiment par altruisme qu’agit Simon mais plutôt avec l’intention d’impressionner Marion, de lui prouver qu’il n’est pas comme eux, comme ceux qui baissent la tête au lieu d’agir, comme ceux qui font éclater ou  renaître un racisme latent et peu glorieux qui rappelle de tristes heures, et qui rappelle aux étrangers qu’ils sont tout sauf « welcome ».

     

     Peu à peu Bilal,  son double,  va ébranler les certitudes de Simon, Simon qui se réfugiait dans l’indifférence, voire l’hostilité, aux étrangers qu’il croisait pourtant tous les jours. L’un fait face à son destin. L’autre lui a tourné le dos. L’un a été champion de natation, mais n’a pas réalisé ses rêves. L’autre rêve de devenir champion de football. Mais l’un et l’autre sont prêts à tout pour reconquérir ou retrouver la femme qu’ils aiment. L’un et l’autre vont s’enrichir mutuellement: Simon va enseigner  la natation à Bilal, et Bilal va lui à ouvrir les yeux sur ce qui se passe autour de lui.

     

    Le film doit beaucoup à l’interprétation de Vincent Lindon (toujours aussi exceptionnel), tout en violence et sensibilité, en force et fragilité. Il manie et allie les contradictions et les ambiguïtés de son personnage avec un talent époustouflant,  faisant rapidement oublier ces  déstabilisantes minutes de changement de ton et de passage du style documentaire à la fiction (ce parti pris initial de documentaire aurait peut-être été plus intéressant, mais nous aurait  certes privés de l’incroyable prestation de Vincent Lindon et aurait aussi privé le film d’un certain nombre de spectateurs). L’interprétation du jeune Firat Ayverdi  et des   autres acteurs, également non professionnels, est  elle aussi  troublante de justesse et contribue à la force du film.

     

    Philippe Lioret a coécrit le scénario avec Emmanuel Courcol, Olivier Adam (avec lequel il avait déjà coécrit « Je vais bien, ne t’en fais pas »),   un scénario d’ailleurs parfois un peu trop écrit donnant lieu à quelques invraisemblances (en contradiction avec l’aspect engagé du film et la réalité de  sa toile de fond) qui tranche avec l’aspect documentaire du début ( histoire de la bague un peu téléphonée) mais permet aussi de souligner certaines réalités par des détails qu’un documentaire n’aurait pas forcément pu saisir (quoique) comme cette annonce d’une avalanche aux informations et de ses quelques victimes qui semblent alors disproportionnées face à cette autre réalité passée sous silence, comme ce marquage, s'il est réel, absolument insoutenable et intolérable.

     

    La photographie aux teintes grisâtres et la mise en scène appliquée de Philippe Lioret s’efface devant son sujet, devant ses personnages surtout, toujours au centre de l’image, souvent en gros plan, ou du moins en donnant l’impression tant ils existent et accrochent notre regard.

     

    Peut-être aurait-il été encore plus judicieux que cette réalisation  soit empreinte de la même rage et de la même tension que ceux dont elle retrace l’histoire, et peut-être est-ce ce qui manque à ce film aux accents loachiens pour qu’il ait la saveur d'un film de Loach. Peut-être aussi est-ce la raison pour laquelle je suis finalement restée sur la rive.  Sans doute est-ce lié à l’attente suscitée depuis plus d’un an par ce film mais plus certainement encore par le souvenir indélébile, forcément plus viscéral et plus âpre, plus marquant parce que réel,  de centaines de clandestins, dans un autre port, dans un autre pays, mais si semblables, sans doute ce souvenir de la réalité d’une souffrance inouïe soudainement sous mes yeux et si tangible prise en pleine face m’a -t-il réellement et  autrement fait prendre conscience de cette douloureuse et insoutenable réalité: chaque visage (souvent très très jeune) entrevu alors portant sur lui, à la fois si pareillement et si différemment,  la trace d’une longue et inconcevable route, d’une histoire  douloureuse, d’une détermination inébranlable, d’un pays pour lui inhospitalier, inique ou en guerre et à quel point la réalité du pays qu’ils ont quittée devait être violente et insupportable pour qu’ils aient le courage et/ou l’unique issue de prendre tous ces risques et de se confronter à la réalité de pays qui ne souhaitent ou du moins ne savent pas forcément davantage  les accueillir et panser leurs plaies.

     

    Philippe Lioret, par ce film indéniablement engagé, a le mérite de mettre en lumière une part d’ombre de la société française, et plus largement de violentes et flagrantes disparités mondiales. Le film en est à sa cinquième semaine d’exploitation et prouve ainsi que le public ne s’intéresse pas seulement aux comédies formatées que les diffuseurs s’acharnent à lui proposer et que l’âpreté d’un sujet, pourvu qu’il soit traité avec sensibilité et intelligence, pouvait aussi susciter son intérêt et le faire se déplacer en nombre. Alors à quand « Welcome » à 20H30 sur TF1 ? Il n’est pas interdit de rêver…

     

    Sandra.M

  • Master class Robert Mc Kee: bientôt à Paris!

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    Vous n'êtes pas sans connaître les fameuses master class de Robert Mc Kee dont l'ouvrage tiré de sa master class "Story" est un véritable best seller. Enseignant à Harvard et Yale, Mc Kee est également consultant pour la BBC. En 2002, il devient même un personnage de fiction sous les traits de Brian Cox dans le film de Charlie Kaufman, Adaptation. Parmi ses élèves: Peter Jackson et Paul Haggis et beaucoup d'autres. Une chance que vous allez peut-être avoir prochainement puisque Robert Mc Kee vient donner plusieurs master class à Paris. Il se pourrait aussi que j'aie cette chance. Je vous en reparlerai prochainement.

    En avril 2010, le grand analyste américain de scénarii, Robert McKee est donc de retour à Paris pour deux Masterclass. Un évènement à l'attention de tout ceux qui s'intéressent à la structure et à la qualité narrative d'une histoire. Les Masterclass STORY et THRILLER / COMEDIE / LOVE STORY sont organisées par les Editions Dixit et se dérouleront au Musée National des Arts et Traditions populaires (6, Avenue du Mahatma Gandhi 75116 Paris). En quatre jours de séminaire aussi dense que joyeux, Robert McKee expose son analyse de la narration. Plus qu'une leçon de cinéma, plus qu'une « méthode » d'écriture, plus qu'un cours magistral, Story est LA formation indispensable à tout auteur. De l'idée originelle au scénario définitif, Mckee analyse toutes les étapes de l'écriture, décomplexe les auteurs et offre les clés indispensables pour éviter les pièges, fuir les clichés et toucher les spectateurs. Car au-delà d'une méthode, c'est avant tout d'émotions qu'il s'agit. De Casablanca à Terminator, de Chinatown à La Guerre des étoiles, Robert McKee cite des centaines de films connus de tous, pointant avec enthousiasme ou virulence ce qui devrait rester à la postérité ou... à la poubelle !

    STORY

    Mercredi 7 au samedi 10 avril 2010

    THRILLER / COMEDIE / LOVE STORY

    Jeudi 22 au samedi 24 avril 2010

    Pour toutes les informations pratiques, rendez-vous sur le site des Editions Dixit en cliquant ici.

     

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  • Trailer de "Logorama" de H5 : Oscar du meilleur court-métrage d'animation

    oscars3.jpgEn guise de conclusion de cette série d'articles consacrés aux Oscars 2010; je vous propose, ci-dessous, de visionner le trailer de "Logorama" de H5 (François Halaux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplain) Oscar du meilleur court-métrage d'animation réalisé à partir de plus de 2500 logos. H5 est l'auteur de nombreux clips et signe ici son premier court-métrage.

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    Pour en savoir davantage, rendez-vous sur le site officiel de "Logorama".

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  • Palmarès complet des Oscars 2010

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    Au regard de mes articles d'hier, je ne vous surprendrai pas en disant que je ne suis pas particulièrement enthousiaste en lisant le palmarès de ces Oscars 2010.

     Seule consolation: seulement 3 Oscars "techniques" (photo, direction artistique  et effets spéciaux) pour "Avatar" (plus gros succès cinématographique de tous les temps) qui est avant tout cela: une prouesse technique, mais j'avoue que le fait qu'un chef d'oeuvre comme "Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino soit une nouvelle fois oublié du palmarès ( "seulement" un Oscar du meilleur second rôle pour le prix d'interprétation du dernier Festival de Cannes: Christoph Waltz) me laisse assez perplexe. Est-ce que les Oscars se "césariseraient" en privilégiant un thème ("Démineurs" traitant du déminage à Bagdad) à une qualité cinématographique, expliquant ainsi les 6 Oscars  de "Démineurs" de Kathryn Bigelow (que je n'ai pas vu, je m'abstiendrai donc de tout commentaire à ce sujet), première réalisatrice recevant l'Oscar du "meilleur réalisateur"?

    Quant aux acteurs, ce sont Sandra Bullock pour "The blind side" et Jeff Bridges pour "Crazy heart" qui remportent les Oscars des meilleurs acteurs, la première ayant obtenu le Razzie de la plus mauvaise interprétation pour son rôle dans "All about Steve" deux jours auparavant, le second  obtenant enfin l'Oscar du meilleur acteur après 5 nominations.

     Côté meilleur film étranger, le duel tant attendu entre "Un Propgète" de Jacques Audiard et "Le ruban blanc" de Michael Haneke aura eu un dénouement en demi-teinte puisque c'est le film argentin "El secreto de sus ojos" qui est reparti avec la prestigieuse statuette.

     La France repart néanmoins avec un Oscar grâce au court-métrage d'animation "Logorama" et d'une certaine manière avec celui du meilleur film documentaire "The Cove " étant coproduit par Luc Besson.

    Je vous laisse découvrir le reste du palmarès, ci-dessous.

     

    Meilleur film :
    DEMINEURS

    Meilleur acteur :
    Jeff Bridges, CRAZY HEART

    Meilleure actrice :
    Sandra Bullock, THE BLIND SIDE

    Meilleur second rôle féminin :
    Mo'nique, PRECIOUS

    Meilleur second rôle masculin :
    Christoph Waltz, INGLOURIOUS BASTERDS

    Meilleur réalisateur :
    Kathryn Bigelow, DEMINEURS


    Meilleur scénario original :
    Mark Boal, DEMINEURS

    Meilleur scénario adapté :
    Goeffrey Fletcher, PRECIOUS

    Meilleure photo :
    AVATAR

    Meilleur montage :
    DEMINEURS

    Meilleure direction artistique :
    AVATAR

    Meilleurs costumes :
    VICTORIA, LES JEUNES ANNEES D'UNE REINE

    Meilleur maquillage :
    STAR TREK

    Meilleur musique originale :
    Michael Giacchino, LA-HAUT

    Meilleure chanson originale :
    "The weary kind", CRAZY HEART

    Meilleur montage son :
    DEMINEURS

    Meilleurs mixage son :
    DEMINEURS


    Meilleurs effets spéciaux :
    AVATAR

    Meilleur film d'animation :
    LA-HAUT

    Meilleur film dans une langue étrangère
    EL SECRETO DE SUS OJOS (Argentine)

    Meilleur film documentaire :
    THE COVE

    Meilleur court métrage de fiction :
    THE NEW TENANTS, Joachim Back et Tivi Magnusson

    Meilleur court métrage d'animation :
    LOGORAMA, Nicolas Schmerkin

    Meilleur court métrage documentaire :
    MUSIC BY PRUDENCE, Roger Ross Williams et Elinor Burkett

     

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  • "Inglourious basterds" de Quentin Tarantino: mon favori pour les Oscars 2010

    Même si je doute fort qu'il l'emporte lors de cette 82ème cérémonie des Oscars, "Inglourious basterds" de Quentin Tarantino reste mon favori, un véritable chef d'oeuvre, très loin devant le très commercial "Avatar" de James Cameron qui risque cependant d'emporter l'adhésion de l'Académie. "Inglourious basterds" est ainsi nommé dans les catégories meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur dans un second rôle, meilleur scénario original, meilleure photographie et meilleur son. J'espère aussi évidemment qu' "Un Prophète" de Jacques Audiard sera récompensé (de l'Oscar du meilleur film étranger), ainsi que "A single man", le très beau premier film du couturier Tom Ford et que "In the air" recevra également au moins un prix, pourquoi pas celui du scénario. Résultats à suivre demain sur inthemoodforcinema.com  ! En attendant, retrouvez ci-dessous, ma critique d' "Inglourious basterds" écrite lors du Festival de Cannes 2009 à l'occasion duquel j'ai découvert ce film.

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    Photos ci-dessus: Quentin Tarantino, Brad Pitt, Mélanie Laurent (photos inthemoodforcannes.com ).
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    Bien sûr, j’ai été envoûtée par la poésie et la mélancolie sensuelles des « Etreintes brisées » de Pedro Almodovar ( sur lequel je reviendrai et avec lequel le film de Tarantino présente d’ailleurs quelques similitudes), bien sûr j’ai été enthousiasmée par la précision remarquable de la réalisation de Jacques Audiard mais le film de Quentin Tarantino est le premier de ce festival et peut-être même le premier film depuis un moment à m’avoir ainsi hypnotisée, captivée, étonnée de la première à la dernière seconde. Le premier film depuis longtemps que j’avais envie de revoir à peine le générique achevé.

     

    Pitch : Dans la France occupée de 1940, Shosanna Dreyfus assiste à l’exécution de sa famille tombée entre les mains du colonel nazi Hans Landa ( Christoph Waltz). Shosanna (Mélanie Laurent) s’échappe de justesse et s’enfuit à Paris où elle se construit une nouvelle identité en devenant exploitante d’une salle de cinéma. Quelque part, ailleurs en Europe, le lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt) forme un groupe de soldats juifs américains pour mener des actions punitives particulièrement  sanglantes contre les nazis. « Les bâtards », nom sous lequel leurs ennemis vont apprendre à les connaître, se joignent à l’actrice allemande et agent secret Bridget von Hammersmark (Diane Krüger) pour tenter d’éliminer les dignitaires du troisième Reich. Leurs destins vont se jouer à l’entrer du cinéma où Shosanna est décidée à mettre à exécution une vengeance très personnelle.

     

    De ce film, très attendu et seul film américain de cette compétition officielle 2009, je n’avais pas lu le pitch, tout juste vu la bande-annonce qui me faisait craindre une grandiloquence maladroite, un humour douteux, voire indécent sur un sujet délicat. Je redoutais, je pensais même détester ce film et ne m’attendais donc pas à ce que la première séquence (le film est divisé en 5 chapitres qui correspondent aux parcours de 5 personnages) me scotche littéralement à l’écran dès la première seconde, à ne plus pouvoir m’en détacher jusqu’à la dernière ligne du générique.

     

    L’un des premiers plans nous montre une hache dans un univers bucolique que la caméra de Tarantino caresse, effleure, esquisse et esquive : finalement ce simple plan pourrait résumer le ton de ce film, où la menace plane constamment, où le décalage est permanent, où toujours le spectateur est sur le qui-vive, la hache pouvant à chaque instant venir briser la sérénité. Cette première séquence dont nous ne savons jamais si nous devons en rire, ou en frissonner  de plaisir (parce qu’elle est jubilatoire à l’image de tout ce film, une première séquence au sujet de laquelle je ne vous en dirai pas plus pour maintenir le suspense et la tension incroyables qui y règne) ou de peur, est sans nul doute une des plus réussies qu’il m’ait été donné de voir au cinéma.

     

     Chaque séquence au premier rang desquelles la première donc recèle d’ailleurs cette même ironie tragique et ce suspense hitchcockien, le tout avec des plans d’une beauté, d’une inventivité sidérantes, des plans qui sont ceux d’un grand cinéaste mais aussi d’un vrai cinéphile (je vous laisse notamment découvrir ce plan magnifique qui est un hommage à « La Prisonnière du désert » de John Ford )  et d’un amoureux transi du cinéma. Rien que la multitude  de références cinématographiques mériterait une deuxième vision tant l’admiration et la surprise lors de la première empêchent de toutes les distinguer.

     

     Oui, parce que « Inglourious Basterds » est aussi un western. « Inglourious Basterds » appartient en réalité à plusieurs genres… et à aucun : western, film de guerre, tragédie antique, fable, farce, comédie, film spaghetti aussi. En fait un film de Quentin Tarantino .  (« Inglourious Basterds » est inspiré d’un film italien réalisé par Enzo G.Castellari). Un genre, un univers qui n’appartiennent qu’à lui seul et auxquels il parvient à nous faire adhérer, quels qu’en soient les excès, même celui de réécrire l’Histoire, même celui de se proclamer chef d’œuvre avec une audace et une effronterie  incroyables. Cela commence ainsi comme un conte  (« il était une fois »), se termine comme une farce.

     

    Avec quelle facilité il semble passer d’un ton à l’autre, nous faire passer d’une émotion à une autre, comme dans cette scène entre Mélanie Laurent et Daniel Brühl, dans la cabine de projection, une scène  qui, en quelques secondes, impose un souffle tragique poignant, époustouflant, d’un rouge éblouissant. Une scène digne d’une tragédie antique.

     

    Il y a du Hitchcock dans ce film mais aussi du Chaplin pour le côté burlesque et poétique et du Sergio Leone pour la magnificence des plans, et pour cet humour ravageur, voire du Melville aussi pour la réalisation, Meville à qui un autre cinéaste (Johnnie To) de cette compétition se référait d’ailleurs. Voilà, en un endroit tenu secret, Tarantino, après les avoir fait kidnapper et fait croire à leurs disparitions au monde entier, a réuni Chaplin,  Leone, et Hitchcock et même Melville et Ford, que l’on croyait morts depuis si longtemps et leur a fait réaliser ce film qui mêle avec brio poésie et sauvagerie, humour et tragédie.

     

    Et puis, il y a en effet le cinéma. Le cinéma auquel ce film est un hommage permanent, une déclaration d’amour passionnée, un hymne vibrant à tel point que c’est le cinéma qui, ici, va sauver le monde, réécrire la page la plus tragique de l’Histoire, mais Tarantino peut bien se permettre : on pardonne tout au talent lorsqu’il est aussi flagrant. Plus qu’un hommage au cinéma c’est même une leçon de cinéma, même dans les dialogues : « J’ai toujours préféré Linder à Chaplin. Si ce n’est que Linder n’a jamais fait un film aussi bon que « Le Kid ».  Le grand moment de la poursuite du « Kid ». Superbe . »  Le cinéma qui ravage, qui submerge, qui éblouit, qui enflamme (au propre comme au figuré, ici). Comment ne pas aimer un film dont l’art sort vainqueur, dans lequel l’art vainc la guerre, dans lequel le cinéma sauve le monde ?

     

     

    Comment ne pas non plus évoquer les acteurs : Mélanie Laurent, Brad Pitt, Diane Krüger, Christoph Waltz, Daniel Brühl y sont magistraux, leur jeu trouble et troublant procure à toutes les scènes et à tous les dialogues (particulièrement réussis) un double sens, jouant en permanence avec le spectateur et son attente. Mélanie Laurent qui a ici le rôle principal excelle dans ce genre, de même que Daniel Brühl et Brad Pitt qui, depuis « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford », le chef d’œuvre d’Andrew Dominik ne cesse de prendre de l’épaisseur et nous surprendre.

     

    Que dire de la BO (signée Ennio Morricone) incroyable qui, comme toujours chez Tarantino, apporte un supplément de folie, d’âme, de poésie, de lyrisme et nous achève…

     

    Si Quentin Tarantino a déjà remporté la palme d’or en 1994 (et a notamment présidé le jury en 2004, remettant la palme d’or à Michael Moore pour « Fahrenheit 9/11 », il a également donné une leçon de cinéma l’an passé), il pourrait bien renouveler l’exploit. A défaut, il mériterait le prix de la mise en scène auquel pourraient également prétendre Jacques Audiard et Pedro Almodovar, deux films de ce point vue également parfaits... Il est en tout cas impossible qu’il ne figure pas au palmarès, même si les dissensions avec Isabelle Huppert qui avait effectué le casting pour « Inglourious Basterds » pourraient compliquer encore la tâche.

     

    Quentin Tarantino avec ce septième long-métrage a signé un film audacieux, brillant, insolent, tragique, comique, lyrique, exaltant, décalé, fascinant, irrésistible, cynique, ludique, jubilatoire, dantesque, magistral. Une leçon et une déclaration d’amour fou et d’un fou magnifique, au cinéma.  Ce n’est pas que du cinéma d’ailleurs : c’est un opéra baroque et rock. C’est une chevauchée fantastique. C’est un ouragan d’émotions. C’est une explosion visuelle et un ravissement permanent et qui font passer ces 2H40 pour une seconde !

     

     Bref, il se pourrait bien qu’il s’agisse d’un chef d’œuvre… Je vous laisse en juger par vous-mêmes lors de sa sortie en salles le 21 août et lors de la proclamation du palmarès de ce festival de Cannes 2009 dont il est impossible qu’il ne l’honore pas… A contrario de ses « bâtards sans gloire », Tarantino mérite indéniablement d’en être auréolé ! « Inglourious Basters » était le film le plus attendu de ce festival 2009. A juste titre.

  • Oscar du meilleur film étranger pour "Un Prophète" de Jacques Audiard ou "Le Ruban blanc" de Michael Haneke ?

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    3-1-2010_005.jpgDans quelques heures aura lieu la 82ème cérémonie des Oscars et pour "Un Prophète" de Jacques Audiard, peut-être le couronnement d'une formidable aventure et une revanche face au "Ruban Blanc" de Michael Haneke qui, au dernier Festival de Cannes, lui avait ravi la palme d'or, "Un Prophète" ayant obtenu le Grand Prix, de même qu'aux European awards où il lui avait ravi le prix de meilleur film européen, Tahar Rahim ayant néanmoins reçu le prix du meilleur acteur européen. Aux Golden Globes qui préfigurent souvent les Oscars c'est Michael Haneke qui avait eu la préfèrence des votants. "Un Prophète" avait néanmoins remporté le Bafta du meilleur film étranger, une nouvelle fois face au "Ruban blanc".

     

     

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    Après  9 César dont deux pour Tahar Rahim (meilleur jeune espoir masculin et meilleur acteur), cette cérémonie des Oscars marquera-t-elle l'apothéose de cette pluie de récompenses avec un Oscar du meilleur film étranger? A suivre dans quelques heures. A moins que l'Académie ne crée la surprise en récompensant l'un des autres nommés: Ajami (Israël), El secreto de sus ojos (Argentine), Fausta (La Teta Asustada) (Pérou).

    En attendant et en souhaitant bonne chance à l'équipe de Jacques Audiard, revoyez ci-dessous mes vidéos inédites de Tahar Rahim et de l'équipe des César, en salle presse des César 2010.

    Liens:

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    Critique du "Ruban Blanc" de Michael Haneke

    Souvenirs de la projection cannoise d' "Un Prophète"

    Rencontre autour d' "Un Prophète" au cinéma le Saint-Germain-des-Prés