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  • Critique de MATTHIAS ET MAXIME de Xavier Dolan (en salles ce 16 octobre 2019)

    cinéma, Xavier dolan, Matthias et Maxime, Festival de Cannes 2019, 72ème Festival de Cannes, Gabriel D’Almeida Freitas

    L’émotion était au rendez-vous ce 22 Mai 2019 à Cannes dans le Grand Théâtre Lumière, pendant le film, et a fortiori lorsque la lumière s’est rallumée.  Comme le veut la nouvelle tradition à la fin de chaque projection officielle, un micro a été tendu au réalisateur pour qu’il prononce quelques mots. En larmes, Xavier Dolan, s’est ainsi exprimé : « Je ne pense pas que je pourrai parler longuement car je suis très ému. Cela fait tout de même 10 ans que je débarquais à Cannes avec « J’ai tué ma mère » et depuis cela a été tellement enrichissant, tellement de rencontres, tellement de moments comme ceux-ci…et merci, c’est tout… ». En larmes, je l’étais aussi après ce film pétri de tendresse, d’émotions, de vérité, d’audace. Et de talent.

    Présenté en compétition du 72ème Festival de Cannes, ce huitième film de Xavier Dolan est aussi son sixième présenté à Cannes. Ce huitième film de Xavier Dolan est reparti de Cannes sans prix. Il aurait pourtant pu prétendre à plusieurs d’entre eux, à commencer par celui du scénario. Cannes et Xavier Dolan, c’est déjà une longue histoire jalonnée de récompenses. En 2009, il réalise et produit à seulement vingt ans son premier long-métrage, « J’ai tué ma mère » présenté à la Quinzaine des Réalisateurs où il suscite un incroyable engouement en repartant avec 3 prix.  Suivront « Les amours imaginaires » et « Laurence anyways » en compétition à Un Certain Regard en 2010 et 2012. En 2013, « Tom à la ferme » ne sera pas à Cannes mais il reçoit le Prix Fipresci à la Mostra de Venise. « Mommy » a reçu le Prix du Jury du Festival de Cannes en 2014 et le César du meilleur film étranger. « Juste la fin du monde » en compétition en 2016 a reçu le Grand Prix.

    Très prolifique, Xavier Dolan, quelques mois avant le Festival de Cannes sortait le magnifique « Ma vie avec John F. Donovan ». Un film intime et universel. Passionné et passionnant. Épique et personnel. Moderne et intemporel. Sensible et fougueux. Mélancolique et enivrant. Un film dans lequel la sincérité affleure, comme dans tous les films de Xavier Dolan d’ailleurs, et nous touche en plein cœur. Un long métrage qui nous dit que les rêves et les mensonges peuvent sauver (tuer parfois, aussi). Quel plus bel hommage encore au cinéma que cette nouvelle mise en abyme ? La forme épouse le fond et ceux qui n'y ont vu qu'esbroufe sous-estiment Dolan, les mensonges du personnage de Donovan s'illustrant ainsi magistralement dans cette flamboyance hypnotique. La correspondance est comme un miroir, un révélateur entre ces enfances. Ce sont donc des êtres qui se répondent et réfléchissent, les affres de l'un condamnées à l'ombre éclairant finalement la vie de l'autre. Ce film, comme les précédents de Dolan, brasse de multiples thèmes chers à l'auteur et recèle de nombreuses scènes d'anthologie poignantes et/ou électrisantes, une fois de plus : sous la pluie, dans une salle de bain ou lorsque la ville semble comme survolée par un super héros et vue par le prisme d'un enfant rêveur. Avec, comme toujours dans les films de Dolan, une BO remarquable au service de l'émotion.

    Changement d’univers avec « Matthias et Maxime ». Deux amis d’enfance, Matthias (Gabriel d’Almeida Freitas) et Maxime (Xavier Dolan) s’embrassent pour les besoins d’un court métrage amateur. Matthias a une brillante carrière d’avocat devant lui, des airs de gendre idéal. Maxime a une vie plus chaotique. Ils viennent de milieux différents et une profonde amitié les lie. Suite à ce baiser d’apparence anodine, un doute récurrent s’installe, confrontant les deux garçons à leurs préférences, bouleversant l'équilibre de leur cercle social et, bientôt, leurs existences. 

    Le film commence ainsi par une longue scène de soirée entre amis, bouillonnante, débordante de vie, soirée de joyeuse confusion lors de laquelle les plaisanteries fusent. Immédiatement notre attention est captée par le naturel de la scène. Subrepticement s’y glissent des regards fuyants, une sensation de non-dit, le sentiment impalpable qu’une dissonance va venir briser l’harmonie, que les silences qui ponctuent cette cacophonie sont peut-être annonciateurs d’un orage. Erika, la sœur d’un de leurs amis, Rivette, jeune fille survoltée veut réaliser un petit film pour son école. Il faut trouver deux remplaçants aux deux amis qui se sont désistés et qui devaient interpréter les rôles. Les remplaçants, ce seront donc Matthias et Maxime. La scène du baiser ne nous est alors pas montrée mais alors que Matthias, en couple avec Sarah, semble ne pas y avoir accordé d’importance, pour Maxime, plus rien ne semble pareil. A quelques jours de son départ pour deux ans pour l’Australie, la confusion est désormais celle des sentiments.

    Le plan du début, d’un panneau publicitaire, montrant une famille soi-disant parfaite;, annonçait d’emblée que ce schéma ne serait pas si facile à briser, que cela ne serait pas sans heurts et sans blessures.

    Un schéma qui, comme le cadre, ce cadre, semble  enfermer Matthias et Maxime. Malgré les plaisanteries qu’ils partagent, Matthias et Maxime semblent  soudain étrangers à eux-mêmes, seuls, ailleurs, dans une bulle chacun de leur côté puisque Dolan ensuite nous les fait suivre, les séparant, les montrant si fébriles chacun de leur côté. Ils sont distraits par ce désir irrépressible et inattendu dont Dolan filme magnifiquement les moindres vacillements. Matthias qui aime reprendre les fautes sémantiques des autres semble soudain sans voix, ne plus trouver les mots pour exprimer cette confusion des sentiments qu’il fuit.

    "J'ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l'indifférence" disait Xavier Dolan citant Anatole France dans son discours, lyrique et émouvant, en recevant son Grand Prix pour "Juste la fin du monde". Avec "Matthias et Maxime", il prouve une nouvelle fois qu'il est le cinéaste des élans du cœur, qu'ils soient passionnés, amicaux, filiaux, à la fois fidèle à son univers si singulier et se réinventant sans cesse.

    Avec ce film dont le titre avec ces deux prénoms juxtaposés fait penser à ceux de Claude Sautet (cinéaste qu'il cite souvent et notamment "Un cœur en hiver", un de mes films préférés dont je vous parle souvent et dont je vous propose aussi la critique ici), - sans compter que le surnom de Maxime est Max, autre surnom indissociable du cinéma de Claude Sautet. Comme Claude Sautet, Xavier Dolan filme comme personne l'amitié, les regards éludés, la passion contenue, puis qui explose. Ardente. Sublime. Un film électrique comme cette scène alors que règne l’orage à l’extérieur (ou est-ce seulement dans mon imaginaire, en écrivant cette critique plus d'un mois après avoir vu le film). Comme cette  pluie qui, dans les films de Sautet, accélère et exacerbe l’expression des sentiments. Tant pis pour les haineux systématiques (qui lui donnent tort avant même de le voir ou l'entendre, qui ne supportent pas le talent a fortiori allié à l'enthousiasme et la jeunesse), Xavier Dolan est mon Claude Sautet des années 2000 et chacun de ses films m'envoûte et m'émeut autant. Infiniment.

    Comme Claude Sautet, Xavier Dolan a construit de magnifiques personnages, émouvants, attachants, vibrants de vie, à l’image de Maxime,  jeune homme en mal d’amour qui fuit sa mère et en même temps recherche son amour, un rôle de mère complexe et irascible qui incombe une nouvelle fois à Anne Dorval, à l’opposé de la mère de son ami Matthias, son autre famille.

     Sur la tombe de Claude Sautet est écrit "Garder le calme devant la dissonance". Dolan filme aussi la dissonance avec maestria.  Comme Claude Sautet, il filme ses beaux personnages, Matthias, Maxime et les autres, avec sensibilité et empathie, pour signer une "histoire simple", en apparence, si profonde en réalité, chaque seconde, même en apparence anodine, semble suspendue et contenir le désir impalpable qui remet tout en question.

    Dans une société du cynisme dans laquelle elles sont souvent méprisées, Xavier Dolan n’a pas pleur de laisser les émotions prendre le dessus et surtout de rester fidèle aux siennes, ou encore pour les souligner d'utiliser une chanson de l'Eurovision, qui sied parfaitement à l'émotion de la scène, dont le choix est déjà décrié par les pseudo-détenteurs du politiquement correct et du bon goût.

    Une fois de plus Xavier Dolan nous envoûte, électrise, bouleverse, déroute.  Il se fiche des modes, du politiquement correct, de la mesure, de la tiédeur et c’est ce qui rend ses films si singuliers, attachants, bouillonnants de vie, lyriques et intenses.  Surtout, qu’il continue à filmer les personnages en proie à des souffrances et des passions indicibles, qu'il continue à les soulever ces passions, à préférer leur folie à « la sagesse de l’indifférence », c’est si rare…  Qu’il continue à oser, à délaisser la demi-mesure, la frilosité ou la tiédeur, à se concentrer sur ceux qui voient ce que dissimulent le masque, la fantasmagorie, l’excès, la flamboyance et à ignorer ceux que cela aveugle et indiffère. Qu’il continue à toujours exalter ainsi la force de la passion et de l'imaginaire, et de faire de chacun de ses films une déclaration d'amour fou au cinéma, ce cinéma qui permet d'affronter les désillusions de l'existence et à chaque fois de prouver comme il le disait à Cannes que "tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais ».

    La réussite doit beaucoup aux choix de Gabriel D’Almeida Freitas et Xavier Dolan dans les rôles respectifs de Matthias et Maxime, dans leurs différences (dans l’apparence, la manière de parler, bouger) qui semblent aussi les rendre complémentaires et dans le choix d'Anne Dorval, une nouvelle fois dans un rôle de "Mommy".

    Un film empreint de beaucoup de douceur et de tendresse, de passion aussi, d’audace visuelle et sonore, jalonné de ces scènes fortes indissociables des films de Dolan qui imprègnent notre mémoire comme ce plan final. Un moment suspendu. Un moment à retenir son souffle.  Et à continuer à vivre avec Matthias et Maxime dans nos imaginaires que Xavier Dolan sait tant titiller et enrichir. Un film enfiévré et mélancolique, électrique et nostalgique, porteur d’illusions et d’espoirs, comme une amitié amoureuse, ou comme un été qui s’achève, cet été qui s’achève.

    Il vous faudra patienter jusqu'au 16 octobre 2019 pour le découvrir en salles en France.

    A lire aussi :

    1/Festival de Cannes 2019 - LES PLUS BELLES ANNEES D’UNE VIE de CLAUDE LELOUCH - critique du film et conférence de presse

    2/Festival de Cannes 2019 - Master class d’Alain Delon et remise de sa Palme d’or d’honneur. Récit.

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  • 6ème Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule du 6 au 11 novembre 2019, programme complet : Gabriel Yared et l'amour à l'honneur

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    Désormais, à l'image du Festival du Cinéma Américain de Deauville (dont vous pouvez lire mon bilan détaillé de l'édition 2019, ici) ou du Festival de  Cannes, le rendez-vous avec le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule qui a lieu chaque année début novembre (du 6 au 11 cette année) est devenu pour moi  incontournable. Ainsi, n'ai-je manqué aucune des  cinq premières éditions de ce festival qui met cinéma et musique à l'honneur et les entrelace astucieusement. Je serai évidemment fidèle au rendez-vous pour la 6ème édition dont je vous présente le savoureux programme ci-dessous avec pas moins de 45 films, pour la plupart inédits et en avant-première, en compétition ou hors compétition et avec une programmation aux airs enthousiasmants d'Hollywood sans oublier des coups de projecteurs sur des classiques du cinéma. Plus d’une vingtaine d’avant-premières seront organisées en présence des équipes des films parmi lesquelles : « La Belle époque », de Nicolas Bedos, avec Guillaume Canet, Doria Tillier, Michaël Cohen, « Les Éblouis », de Sarah Suco, avec Jean-Pierre Darroussin, « Lola vers la mer », de Mya Bollaers avec Benoit Magimel, « Place des Victoires », de Yoann Guillouzouic avec Guillaume de Tonquedec, « Long time no see », de Pierre Filmon, avec Laetia Eido et Pierre Rochefort… Au programme aussi  10 longs-métrages de fiction hors compétition, parmi lesquels 2 films d’animation et deux Premières Française : «Judy», de Ruppert Goold, avec Renée Zellweger sur une musique signée Gabriel Yared et «Rattlesnakes» de Julius Amedume, avec Jimmy Jean-Louis et Jack Coleman. Comme chaque année, vous retrouverez des hommages, master classes, animations, concerts. Je vous détaille le programme ci-dessous.
     

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    Ce festival a été créé en 2014  par Sam Bobino ( qui  a aussi notamment à son actif  d’être délégué général de la Semaine du Cinéma Positif) et par le cinéaste Christophe Barratier qui ont eu la bonne idée de choisir pour ce festival le décor idyllique de La Baule, entre ses palaces et sa plage mythiques bordés des célèbres pins, la majestueuse salle Atlantia et le si convivial cinéma le Gulf Stream. Convivial, ce festival l'est d'ailleurs indéniablement.
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    Au programme notamment des années passées : les concerts de Michel Legrand, Vladimir Cosma, Lalo Schifrin, Eric Serra, de marquantes avant-premières, de formidables master class... et un palmarès qui, à chaque fois, a récompensé des films parmi les meilleurs de l'année à l'exemple du remarquable film tunisien A peine j'ouvre les yeux de Leyla Bouzid ou encore du poignant Sauver ou périr de Frédéric Tellier.

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    Le thème de cette année sera l'amour, thématique indissociable du président du jury, André Téchiné, mais aussi de l'invité d'honneur, Gabriel Yared dont les musiques ont accompagné tant de chefs-d'œuvre du cinéma et notamment du cinéma romantique.
     
    Cinéaste de la passion amoureuse et du romanesque, le réalisateur André Téchiné, quant à lui, compte dans sa filmographie de nombreux chefs-d'oeuvre parmi lesquels je vous recommande notamment : Hôtel des Amériques (que vous pourrez revoir dans le cadre du festival), Le lieu du crime, Ma saison préférée, Les Egarés... 

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    Le président du jury André Téchiné sera entouré de la comédienne Nadia Farès, du chanteur Thomas Dutronc, du compositeur Eric Neveux («Ceux qui m’aiment prendront le train», « La tête haute »…), du journaliste et écrivain Patrick Poivre d’Arvor et du réalisateur Thierry Klifa (Ibis d’Or du Meilleur film et de la meilleure musique de film au Festival de La Baule en 2017 pour «Tout nous sépare», également réalisateur du remarquable "Les yeux de sa mère" dont je vous parle, ici) ainsi que de la comédienne Astrid Bergès-Frisbey.

     
    La sublime et poétique affiche de cette 6ème édition du festival illustre parfaitement ce thème. La mer y enlace amoureusement un homme : « Par amour pour le Cinéma, par amour pour la Musique ! ». Voici le communiqué du festival au sujet de cette affiche: "À toutes les époques et dans tous les genres cinématographiques, l’amour a trouvé sa place sur les toiles des salles obscures... Souvent, les plus beaux films de cinéma sont ceux qui racontent des histoires de coeur, car le cinéma et l'amour, c'est une longue (et souvent belle) histoire. Amour platonique, amour charnel, histoires d'amour qui finissent mal (en général) ou qui finissent bien, elles sont toutes représentées à travers le septième art. Nous avons tous en mémoire un film ou une scène précise, qui nous a ému parfois aux larmes. C'est ce sentiment universel et universellement traité sur grand écran, "L'Amour", qui sera le thème du 6ème Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule. A cette occasion, les organisateurs du festival, ont demandé à l’artiste Sebastien Dupouey (déjà auteur des affiches des précédentes éditions), de réaliser une nouvelle affiche très romantique, avec toujours la mer en toile de fond, pour mieux rappeler l’amour que porte le festival à la belle station balnéaire qu’est La Baule. Le thème de « L’Amour » présent sur cette affiche est en lien aussi avec le compositeur auquel le festival rendra hommage cette année, puisqu’il s’agit de Gabriel Yared, Oscar de la Meilleure musique de film pour « Le patient anglais ». L’artiste participera d’ailleurs à une Master Class animée par Stéphane Lerouge et se produira, entouré de ses musiciens, sur la scène du Palais des Congrès Atlantia, en clôture du festival. L’Amant , Retour à Cold Mountain, 37°2 le matin, Une bouteille à la mer, Camille Claudel, La Cité Des anges… Les relations amoureuses et passionnelles sont ainsi souvent au cœur de la filmographie de Gabriel Yared."

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    Cet hommage sera rendu à Gabriel Yared l’occasion de son 70ème anniversaire et de ses 40 ans de carrière avec plus de 100 musiques de films composées essentiellement pour le cinéma. Parmi les musiques qu’on lui doit, on peut citer : Sauve qui peut (la vie) (1980), La lune dans le caniveau (1983), Hanna K. (1983), La diagonale du fou (1984), 37°2 le matin (1986), Beyond Therapy (1987), Camille Claudel (1988), Tatie Danielle (1990), Vincent et Théo (1990), La putain du Roi (1990), L’Amant (César de la meilleure musique de film en 1993), La cité des anges (1998), Une bouteille à la mer (1999), Le talentueux Mr Ripley (1999), Un automne à New York (2000), Retour à Cold Mountain (2003), Azur et Asmar (2006), Tom à la ferme (2013), Chocolat (2015), Juste la fin du monde (2016), Dilili à Paris (2018), The Happy Prince (2018), Ma vie avec John F. Donovan (2019)… 

     

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    Gabriel Yared sera le 6ème compositeur honoré par le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule, après Francis Lai (2014), Michel Legrand (2015), Lalo Schifrin (2016), Vladimir Cosma (2017) et Eric Serra (2018). A cette occasion il donnera un concert, lors de la Cérémonie de remise des prix du festival, au Palais des congrès de La Baule, le 10 novembre, ainsi qu’une Master Class, animée par Stéphane Lerouge, au Cinéma le Gulf Stream, le 11 novembre.

    Ce sera la première fois que Gabriel Yared se produira en province.

    «Concert Gabriel Yared », le Dimanche 10 novembre à 19h, Atlantia (concert précédé de la Cérémonie de remise des prix)- Tarif : à partir de 59€ (réservation sur www.atlantia-labaule.com).

     

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    La 6ème édition du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule, proposera également le 9 novembre, une soirée musciale avec Pierre Richard. L'interprète du "Grand blond" sera sur la scène du Palais des Congrès Atlantia de La Baule pour vous offrir une véritable récréation musicale. Pierre Richard chantera, dansera, jouera du piano et rendra hommage à ceux qui l'ont influencé, comme Charlie Chaplin et Jacques Tati, mais aussi aux compositeurs de musique de films qui l'ont accompagné tout au long de sa vie, Vladimir Cosma, bien sûr (Le Grand blond avec une chaussure noire, La Chèvre), mais aussi Philippe Sarde (On aura tout vu) ou son ami Michel Fugain (Je sais rien mais je dirai tout, Les gentils les méchants)...  Il sera accompagné par un ensemble musical dirigé par le compositeur et pianiste Jean-Michel Bernard (Grand Prix Sacem 2017 de la musique pour l’image), ami et disciple de Ray Charles, auteur de bandes originales pour Michel Gondry, Etienne Chatiliez ou Francis Weber et à qui l'on doit déjà le mémorable concert hommage à Lalo Schifrin au Festival de La Baule en 2016. Jean-Michel Bernard sera notamment accompagné par le célèbre violoniste Laurent Korcia… et par le propre fils de Pierre Richard, le saxophoniste Olivier Defays (duo musical Blues Trottoir).

    « Concert Hommage à Pierre Richard, la Grande Soirée », le Samedi 9 novembre à 20h30 au Palais des Congrès Atlantia- Tarif : à partir de 59€ (réservation sur www.atlantia-labaule.com)

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    SPECTACLE MUSICAL : «LE SON D’ALEX – SPECIAL MUSIQUE DE FILMS »

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    « Le son d’Alex » est le premier stand-up musical. Armé d’une volonté tant comique que pédagogique, Alex Jaffray, par ailleurs compositeur et chroniqueur « musique » pour l’émission TéléMatin sur France 2, s’amuse à décortiquer la musique ou à donner les clés de la fabrication d’un tube. A l'occasion de la Cérémonie d'Ouverture du 6ème Festival du Cinéma et Musique de La Baule, Alex Jaffray, vous proposera un show revisité pour l'occasion autour des plus célèbres musiques de films.

    « Le Son d’Alex-Spécial Musique de Films», le Mercredi 6 novembre à 20h30 au Palais des Congrès Atlantia- Tarif :35€-Gratuit pour les Pass festival, sauf Pass gratuit -de 18ans (réservation au 02405151/ www.atlantia-labaule.com)

     
    TALENT AWARD : WILLIAM BALDWIN

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    La Star hollywoodienne, William Baldwin (« Backdraft », « Sliver », « Flatliners, l’Experience Interdite », « né un 4 juillet», «Fair Game», «Affaires privées», «Virus», «The Purge», «The Old to Die Young », «Northern Rescue»…), sera présent à La Baule pour la présentation de «Talk », un film réalisé par le français Romuald Boulanger et pour fêter l’approche du 30ème anniversaire du film «Backdraft» et la sortie de «Backdraft 2». Il recevra un « Ibis Talent Award» pour l’ensemble de sa carrière, lors de la Cérémonie de remise des prix du festival, le dimanche 10 novembre à Atlantia, le Palais des congrès de La Baule.
     

    COUP DE PROJECTEUR : PAUL MISRAKI

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    Paul Misraki est l'un des cinq compositeurs les plus prolifiques du cinéma français. Le compositeur et pianiste de l'orchestre de Ray Ventura, à qui l'on doit des titres aussi connus que " Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux", "Tout va très bien Madame la Marquise» … est aussi à l’origine de 185 musiques de films pour les plus grands cinéastes («Et Dieu créa la femme » de Vadim, « Le Doulos » de Melville, « Alphaville » de Godard, mais aussi pour Buñuel, Chabrol, Welles, Clouzot, Becker…).

    Dans le cadre des commémorations liées au 110e anniversaire de sa naissance et du 20ème anniversaire de sa mort, le Festival du Cinéma et Musique de Film a souhaité mettre un « coup de projecteur » sur son œuvre pour le cinéma. Une rencontre avec Christophe Misrachi, le fils de Paul Misraki, animée par Stéphane Lerouge, sera organisée au Cinéma de La Baule le Gulf Stream, précédée de la projection du film «Et Dieu… créa la femme » de Roger Vadim.

    FOCUS SUR LA SOCIÉTÉ DE PRODUCTION LES FILMS DU KIOSQUE:

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    Les "Films du Kiosque" ont été créés en 1995 par les producteurs François Kraus et Denis Pineau-Valencienne. Ils ont produit à ce jour 28 longs métrages français dont 14 premiers films, un unitaire et deux séries télévisées.

    Ils ont obtenu au total 26 nominations aux César, dont 4 pour les premiers films: « Les Chatouilles » d’Andréa Bescond et Eric Metayer, « Pardonnez moi » de Maïwenn, « Qu'Allah bénisse la France » d'Abd Al Malik (Ibis d'Or du Meilleur film au Festival de La Baule 2014 ) et « Monsieur et Madame Adelman » de Nicolas Bedos.

    Parmi les réalisateurs produits, on compte aussi François Favrat ("Le rôle de sa vie"), Florent-Emilio Siri ("L'Ennemi intime"), Igor Gotesman ("Five"), Maïwenn ("Le Bal des actrices"), Marion Vernoux ("Les beaux jours"), Emmanuelle Bercot ("La Tête Haute") ou encore Thierry Klifa ("Une vie à t'attendre", "Tout nous sépare"). Il viennent également de produire "La Belle époque" deNicolas Bedos qui sera présenté à La Baule. Le Festival organisera une rencontre avec le public en présence de François Kraus et une sélection de leurs films les plus en lien avec le thème de « l’amour» seront projetés.

    7 LONGS-MÉTRAGES EN COMPÉTITION

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    «J’ai perdu mon corps», film d’animation de Jérémy Clapin/Musique de Dan Levy

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    «La Belle époque» de Nicolas Bedos, avec Daniel Auteuil, Fanny Ardant, Guillaume Canet, Doria Tillier, Michaël Cohen/Musique de Nicolas Bedos & Anne-Sophie Versnaeyen

    «La Dernière vie de Simon» de Léo Karmann/Musique de Erwann Chandon

    «La Nuit venue » de Frédéric Farucci, avec Camélia Jordana/Musique de Rone

    «Les éblouis» de Sarah Suco, avec Jean-Pierre Darroussin, CamilleCottin/ Musique de Laurent Perez del Mar

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    «Lola vers la Mer» de Laurent Micheli, avec Benoit Magimel/Musique de Raf Keunen

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    «Tu mérites un amour» de et avec Hafsia Herzi/Musique de Nous deux the band

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    Les 10 longs-métrages fiction hors compétition :

    «Judy», de Rupert Gooldavec Renée Zellweger/ Musique de Gabriel Yared

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    «Adults in the room», de Costa Gavras/ Musique de Alexandre Desplat

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    «Rattlesnakes», de Julius Amedume, avec Jimmy Jean-Louis, Jack Coleman / Musique de Seymour Milton & Paul Pringle

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    «Selfie», de Thomas Bidegain, Marc Fitoussi, Vianney Le Basque, Tristan Aurouet, avec Blanche Gardin, Elsa Zylberstein, Manu Payet/ Musique de Laurent Perez del Mar

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    «L’Adieu à la nuit », de André Téchiné avec Catherine Deneuve / Musique de Alexis Rault

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    «Les Hirondelles de Kaboul», film d’animation de Zabou Breitman/ Musique de Alexis Rault «Minuscules 2», film d’animation de Thomas Szabo et Hélène Giraud / Musique de Mathieu Lamboley

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    «Long Time no see», de Pierre Filmon avec Laetitia Eidoet Pierre Rochefort / Musique de David Hadjadj

    «Place des Victoires», de Yoann Guillouzouic, avec Guillaume de Tonquedec / Musique de Amin Bouhafa

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    «l’Esprit de famille», de Eric Besnard avec Guillaume de Tonquedec, François Bérleand, Josianne Balasko

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    7 COURTS-MÉTRAGES EN COMPETITION

    Dont une Première européenne pour le film «Talk » avec William Baldwin

    «A l’aube» de Julien Trauman /Musique de Alexandre Chaigniau

    «Belle à croquer» de Axel Courtière,avec Lou Delage, Catherine Deneuve / Musique de Erik Wedin

    «Bug» de Cédric Prevost/ Musique de Eric Pilavian

    «5mn avant» de Christophe Brachet / Musique de Romain Trouillet

    «Elle s’appelait Baby » de BaptisteGourden& Mélanie Laleu, avec Marie-Christine Barrault / Musique de Pierre Tereygeol

    «Monsieur»,comédie musicale «Queer» de Thomas Ducastel

    «Talk » de Romuald Boulanger, avec WilliamBaldwin, Vanessa Guide, Tom Hudson/ Musique deGilles Luka & Clément Perin

    5 COURTS-MÉTRAGE DE L’ ADAMI (hors compétition)

    Depuis sa création en 2014, le festival diffuse, chaque année, les courts métrages desTalents de l’Adami.

    La 26e édition des Talents Adami a été confiée à Suzanne Clément, Mélanie Doutey, Guillaume Gouix, Zita Hanrotet Grégory Montelsous le regard bienveillant d’Agnès Jaouiqui les a accompagnés pour l’écriture et le montage des films. Ce sont ces 5 comédiennes et comédiens aguerris qui ont dirigé la nouvelle promotion des Talents Adami2019.

    Les films: «Relai» de Suzanne Clément / «Avanti» de Mélanie Doutey/ «Mon Royaume» de Guillaume Gouix/ «La maman des poissons» de Zita Hanrot/ «Les chiens aboient» de Grégory Montel

    Chaque film fait l’objet d’une musique originale composée par :Christophe Julien (pour «Relai»), Pascal Sangla (pour «Avanti» ), Coming Soon et Island Kizhi (pour «Mon royaume»), Ferdinand Berville (pour «La maman des poissons»), Jean-Benoît Dunckel (pour «Les chiens aboient»).

    12 classiques du cinéma

    «L’Amant » de Jean-Jacques Annaud / Musique de Gabriel Yared

    «le Patient Anglais» de Anthony Minghella/ Musique deGabriel Yared

    «37°2 Le Matin» de JJ Beinex/ Musique de Gabriel Yared

    «Une bouteille à la mer» de Luis Mandoki/ Musique de Gabriel Yared (spécial 20eme anniversaire)

    «Hôtel des Amériques», de André Téchiné / Musique dePhilippe Sarde

    «Une vie à t’attendre» de Thierry Klifa/ Musique de David François Moreau (spécial 15eme anniversaire)

    «La Tête Haute » de Emmanuelle Bercot/ Musique de Eric Neveux (dont vous pouvez retrouver ma critique ci-dessous)

    La tête haute, Emmanuelle Bercot, cinéma, film,

    "La tête haute" était le film d'ouverture du 68ème Festival de Cannes.  Le temps de débarrasser la scène du Grand Théâtre Lumière des apparats de l’ouverture de ce 68ème Festival de Cannes, et nous voilà plongés dans un tout autre univers : le bureau d’une juge pour enfants (Catherine Deneuve), à Dunkerque. La tension est palpable. Le ton monte. Les éclats de voix fusent. Une femme hurle et pleure. Nous ne voyons pas les visages. Seulement celui d’un enfant, Malony, perdu au milieu de ce vacarme qui assiste, silencieux, à cette scène terrible et déroutante dont la caméra frénétique accompagne l’urgence, la violence, les heurts. Un bébé crie dans les bras de sa mère qui finalement conclut à propos de Malony qu’il est « un boulet pour tout le monde ». Et elle s’en va, laissant là : un sac avec les affaires de l’enfant, et l’enfant, toujours silencieux sur la joue duquel coule une larme, suscitant les nôtres déjà, par la force de la mise en scène et l’énergie de cette première scène, implacable. Dix ans plus tard, nous retrouvons les mêmes protagonistes dans le même bureau …

    Ce film est réalisé par Emmanuelle Bercot dont j’avais découvert le cinéma et l’univers si fort et singulier avec « Clément », présenté à Cannes en 2001, dans le cadre de la Section Un Certain Regard, alors récompensé du Prix de la jeunesse dont je faisais justement partie cette année-là. Depuis, je suis ses films avec une grande attention jusqu’à « Elle s’en va », en 2013, un très grand film, un road movie centré sur Catherine Deneuve, « né du désir viscéral de la filmer ». Avant d’en revenir à « La tête haute », je ne peux pas ne pas vous parler à nouveau de ce magnifique portrait de femme sublimant l’actrice qui l’incarne en la montrant paradoxalement plus naturelle que jamais, sans artifices, énergique et lumineuse, terriblement vivante surtout. C’est aussi une bouffée d’air frais et d’optimisme qui montre que soixante ans ou plus peut être l’âge de tous les possibles, celui d’un nouveau départ. En plus d’être tendre (parfois caustique mais jamais cynique ou cruel grâce à la subtilité de l’écriture d’Emmanuelle Bercot et le jeu nuancé de Catherine Deneuve), drôle et émouvant, « Elle s’en va » montre que, à tout âge, tout peut se (re)construire, y compris une famille et un nouvel amour. « Elle s’en va » est de ces films dont vous ressortez émus et le sourire aux lèvres avec l’envie d’embrasser la vie. ( Retrouvez ma critique complète de ELLE S'EN VA en cliquant ici.)

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    Et contre toute attente, c’est aussi l’effet produit par « La tête haute » où il est aussi question de départ, de nouveau départ, de nouvelle chance. Avec beaucoup de subtilité, plutôt que d’imprégner visuellement le film de noirceur, Emmanuelle Bercot a choisi la luminosité, parfois le lyrisme même, apportant ainsi du romanesque à cette histoire par ailleurs particulièrement documentée, tout comme elle l’avait fait pour « Polisse » de Maïwenn dont elle avait coécrit le scénario. Le film est riche de ce travail en amont et d’une excellente idée, celle d' avoir toujours filmé les personnages dans un cadre judiciaire : le bureau de la juge, des centres divers… comme si toute leur vie était suspendue à ces instants.

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    Le grand atout du film : son énergie et celle de ses personnages attachants interprétés par des acteurs judicieusement choisis. Le jeune Rod Paradot d’abord, l’inconnu du casting qui ne le restera certainement pas longtemps et qui a charmé l’assistance lors de la conférence de presse cannoise du film, avec son sens indéniable de la répartie (« la tête haute mais la tête froide »…), tête baissée, recroquevillé, tout de colère rentrée parfois hurlée, dont la présence dévore littéralement l’écran et qui incarne avec une maturité étonnante cet adolescent insolent et bravache qui n’est au fond encore que l’enfant qui pleure des premières minutes du film. Catherine Deneuve, ensuite, une nouvelle fois parfaite dans ce rôle de juge qui marie et manie autorité et empathie. L’éducateur qui se reconnaît dans le parcours de ce jeune délinquant qui réveille ses propres failles incarné par Benoît Magimel d’une justesse sidérante. La mère (Sara Forestier) qui est finalement l’enfant irresponsable du film, d’ailleurs filmée comme telle, en position fœtale, dans une très belle scène où les rôles s’inversent. Dommage (et c’est mon seul bémol concernant le film) que Sara Forestier ait été affublé de fausses dents (était-ce nécessaire ?) et qu’elle surjoue là où les autres sont dans la nuance, a fortiori les comédiens non professionnels, excellents, dans les seconds rôles.

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    Ajoutez à cela des idées brillantes et des moments qui vous cueillent quand vous vous y attendez le moins : une main tendue, un « je t’aime »furtif et poignant, une fenêtre qui soudain s’est ouverte sur « Le Monde » (littéralement, si vous regardez bien…) comme ce film s’ouvre sur un espoir.

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    Après « Clément », « Backstage », «  Elle s’en va », Emmanuelle Bercot confirme qu’elle est une grande scénariste et réalisatrice (et actrice comme l'a prouvé son prix d'interprétation cannois) avec qui le cinéma va devoir compter, avec ce film énergique et poignant, bouillonnant de vie, qui nous laisse avec un salutaire espoir, celui que chacun peut empoigner son destin quand une main se tend et qui rend un bel hommage à ceux qui se dévouent pour que les enfants blessés et défavorisés par la vie puissent grandir la tête haute. Un film qui « ouvre » sur un nouveau monde, un nouveau départ et une bouffée d’optimisme. Et ça fait du bien. Une très belle idée que d’avoir placé ce film à cette place de choix d'ouverture du 68ème Festival de Cannes et de lui donner cette visibilité.

     

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    «Et Dieu créa la femme» de Roger Vadim / Musique de Paul Misraki

    «La Piscine» de Jacques Deray/ Musique de Michel Legrand (version remastérisée/ spécial 50eme anniversaire) -dont vous pouvez retrouver ma critique ci-dessous-

    «Le distrait» de Gérard Oury/ Musique deVladimir Cosma

    «Un homme amoureux» de Diane Kurys/ Musique de Georges Delerue

    «Backdraft» de Ron Howard /

    EXPOSITION :ROMY SCHNEIDER & ALAINDELON,«LES AMANTS MAGNIFIQUES»

    Le Festival rendra hommage au couple mythique du cinéma français, lors d’une grande exposition photo, organisée en partenariat avec la Galerie de l’Instant. En effet, comment parler d’Amour au Cinéma, sans évoquer Romy Schneider et Alain Delon.

    Une projection exceptionnelle de « La Piscine », à l’occasion du 50ème anniversaire du film de Jacques Deray, sera organisée également (dans sa nouvelle version restaurée), ainsi qu’un documentaire de 30mn, totalement inédit, réalisé par la femme de Jacques Deray, Agnès Vincent, sur le tournage du film, qui sera dévoilé durant le festival. L’occasion également de célébrer le 80ème anniversaire de la naissance de l’interprète de « L’Important c’est d’aimer », «Une histoire simple», «Les choses de lavie»,«Plein soleil» et de  «Sissi»…

    Exposition «Romy Schneider & Alain Delon, Les Amants magnifiques», du 01 novembre au 08 décembre 2019, au Centre Culturel Chapelle Sainte-Anne, Place du Maréchal Leclerc -La Baule-Escoublac, du mardi au dimanche de 14h à 19h, entrée libre. Une exposition organisée par le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule en partenariat avec la Ville de La Baule et la Galerie de l’Instant (Commissaire d’exposition: Julia Gragnon)

    Critique  - LA PISCINE de Jacques Deray (1969)

     

    Marianne (Romy Schneider) et Jean-Paul (Alain Delon) passent en effet des vacances en amoureux dans la magnifique villa qui leur a été prêtée sur les hauteurs de Saint-Tropez. L’harmonie est rompue lorsqu’arrive Harry (Maurice Ronet), ami de Jean-Paul et de Marianne chez lequel ils se sont d’ailleurs rencontrés, cette dernière entretenant le trouble sur la nature de ses relations passées avec Harry. Il arrive accompagné de sa fille de 18 ans, la gracile et nonchalante Pénélope (Jane Birkin).

    La piscine fait partie de ces films que l’on peut revoir un nombre incalculable de fois (du moins que je peux revoir un nombre incalculable de fois) avec le même plaisir pour de nombreuses raisons mais surtout pour son caractère intelligemment elliptique et son exceptionnelle distribution et direction d’acteurs.

    Dès les premières secondes, la sensualité trouble et la beauté magnétique qui émane du couple formé par Romy Schneider et Alain Delon, la langueur que chaque plan exhale plonge le spectateur dans une atmosphère particulière, captivante. La tension monte avec l’arrivée d’Harry et de sa fille, menaces insidieuses dans le ciel imperturbablement bleu de Saint-Tropez. Le malaise est palpable entre Jean-Paul et Harry qui rabaisse sans cesse le premier, par une parole cinglante ou un geste méprisant, s’impose comme si tout et tout le monde lui appartenait, comme si rien ni personne ne lui résistait.

    Pour tromper le langoureux ennui de l’été, un jeu périlleusement jubilatoire de désirs et de jalousies va alors commencer, entretenu par chacun des personnages, au péril du fragile équilibre de cet été en apparence si parfait et de leur propre fragile équilibre, surtout celui de Jean-Paul, interprété par Alain Delon qui, comme rarement, incarne un personnage vulnérable à la sensualité non moins troublante. L’ambiguïté est distillée par touches subtiles : un regard fuyant ou trop insistant, une posture enjôleuse, une main effleurée, une allusion assassine. Tout semble pouvoir basculer dans le drame d’un instant à l’autre. La menace plane. L’atmosphère devient de plus en plus suffocante.

    Dès le début tout tourne autour de la piscine : cette eau bleutée trompeusement limpide et cristalline autour de laquelle ils s’effleurent, se défient, s’ignorent, s’esquivent, se séduisent, autour de laquelle la caméra virevolte, enserre, comme une menace constante, inéluctable, attirante et périlleuse comme les relations qui unissent ces 4 personnages. Harry alimente constamment la jalousie et la susceptibilité de Jean-Paul par son arrogance, par des allusions à sa relation passée avec Marianne que cette dernière a pourtant toujours niée devant Jean-Paul. Penelope va alors devenir l’instrument innocent de ce désir vengeur et ambigu puisqu’on ne sait jamais vraiment si Jean-Paul la désire réellement, s’il désire atteindre Harry par son biais, s’il désire attiser la jalousie de Marianne, probablement un peu tout à la fois, et probablement aussi se raccrochent-ils l’un à l’autre, victimes de l’arrogance, la misanthropie masquée et de la désinvolture de Harry. C’est d’ailleurs là que réside tout l’intérêt du film : tout insinuer et ne jamais rien proclamer, démontrer. Un dialogue en apparence anodin autour de la cuisine asiatique et de la cuisson du riz alors que Jean-Paul et Penelope reviennent d’un bain nocturne ne laissant guère planer de doutes sur la nature de ce bain, Penelope (dé)vêtue de la veste de Jean-Paul dans laquelle elle l’admirait de dos, enlacer Marianne, quelques jours auparavant, est particulièrement symptomatique de cet aspect du film, cette façon d’insinuer, cette sensualité trouble et troublante, ce jeu qui les dépasse. Cette scène entremêle savoureusement désirs et haines latents. Les regards de chacun : respectivement frondeurs, évasifs, provocants, dignes, déroutés… font que l’attention du spectateur est suspendue à chaque geste, chaque ton, chaque froncement de sourcil, accroissant l’impression de malaise et de fatalité inévitable.

    Aucun des 4 personnages n’est délaissé, la richesse de leurs psychologies, de la direction d’acteurs font que chacune de leurs notes est indispensable à la partition. La musique discrète et subtile de Michel Legrand renforce encore cette atmosphère trouble. Chacun des 4 acteurs est parfait dans son rôle : Delon dans celui de l’amoureux jaloux, fragile, hanté par de vieux démons, d’une sensualité à fleur de peau, mal dans sa peau même, Romy Schneider dans celui de la femme sublime séductrice dévouée, forte, provocante et maternelle, Jane Birkin dont c’est le premier film français dans celui de la fausse ingénue et Maurice Ronet dans celui de l’ « ami » séduisant et détestable, transpirant de suffisance et d’arrogance…et la piscine, incandescente à souhait, véritable « acteur ». Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas lever le voile sur les mystères qui entourent ce film et son dénouement.

    Deray retrouvera ensuite Delon à 8 reprises notamment dans Borsalino, Flic story, Trois hommes à abattre… mais La piscine  reste un film à part dans la carrière du réalisateur qui mettra en scène surtout un cinéma de genre.

    Neuf ans après  Plein soleil de René Clément (que je vous recommande également), la piscine réunit donc de nouveau Ronet et Delon, les similitudes entres les personnages de ces deux films sont d’ailleurs nombreuses et le duel fonctionne de nouveau à merveille.

    Un film sensuel d'une incandescence trouble porté par des acteurs magistraux, aussi fascinants que cette eau bleutée fatale, un film qui se termine par une des plus belles preuves d’amour que le cinéma ait inventée. A voir et à revoir. Plongez dans les eaux troubles de cette « piscine » sans attendre une seconde …à vos risques et périls.

    En complément : cliquez ici pour retrouver mon article sur la remise de la palme d'or d'honneur à Alain Delon lors du dernier Festival de Cannes avec également le récit de sa master class et une dizaine de critiques de films avec l'acteur.

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    5 films documentaires inédits (dont une Première Mondiale)

    - «André Téchiné, l’insoumis», de Thierry Klifa

    - «Bandes originales : Gabriel Yared », de Pascale Cuenot

    - «Bandes Originales : Jean-Michel Bernard», de Pascale Cuenot (Première Mondiale)

    -«Les silences de Johnny», de Pierre William Glenn / Musique de RurikSallé

    - «Romy Schneider, à fleur de peau», de Bertrand Teissier

    RENCONTRES & MASTER CLASS

    Pour la deuxième année consécutive, l’UCMF (l’Union des Compositeurs de Musiques de Films), renouvelle son partenariat avec le Festival. À cette occasion, les compositeurs lauréats des Prix UCMF 2019, seront conviés au Festival. Ils participeront à une table ronde sur le thème de la musique à l’image.

    Des Masters Class seront aussi organisées avec les Principaux invités du Festival, animées par Stéphane Lerouge.

    Des rencontres auront lieu avec les scolaires:

    *Projection d’un film à destination de 900 élèves d’écoles primaires de La Baule, suivie d’un échange avec le compositeur de la musique du film, pour une première approche et initiation de la musique à l’image.

    *Rencontre avec 200 lycéens de la Cité Scolaire Grand Air à La Baule avec Gabriel Yared (master class dans l’amphithéâtre du lycée).

    LA FACTORY

    Cette année une résidence d'artistes nommée «La Factory » sera créée. Elle accueillera à La Baule, 6 jeunes étudiants compositeurs de musique de films issus des CNSM (Conservatoire National Supérieur de Musique) de Paris et de Lyon, ainsi que du Conservatoire Municipal de Paris, Paul Dukas(Paris12e).

    Encadré par le compositeur et enseignant, Emmanuel d’Orlando (« Populaire », « House of time », « Si j’étais un homme »…), ces six jeunes compositeurs auront 4 jours pour composer une oeuvre originale sur place, destinée à un court métrage d’animation de l’École des Gobelins(une des meilleures écoles d’animation aum onde).

    Un Ibis de la Révélation JeuneTalent, récompensera l’un d’entre eux.

    Ce festival et l'inoubliable et bouleversant concert de Michel Legrand (au lendemain du tragique 13 novembre 2015)  sont d'ailleurs le cadre et la toile de fond de l’une des nouvelles de mon recueil Les illusions parallèles. (Editions du 38 - 2016).

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    Pour tout savoir sur le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule, ci-dessous les liens vers mes articles sur les précédentes éditions avec les critiques des films présentés dans le cadre du festival :

    -le site officiel du festival

    -Mon compte rendu de la 1ère édition du festival (2014)

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    -Mon compte rendu de la 2ème édition du festival (2015)

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    -Mon compte rendu de la 3ème édition du festival (2016)

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    -Mon compte rendu de la 4ème édition du festival (2017)

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    Quelques articles sur l'édition 2018 :

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    Critique de Sauver ou Périr de Frédéric Tellier

     

    Critique de Ma mère est folle de Diane Kurys

     

    Quelques bonnes adresses à La Baule :

     

    -Mon article sur l'hôtel Barrière Le Royal Thalasso de La Baule

     

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    -Mon article sur l'Hermitage Barrière de La Baule

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    Cette année, pour la première fois, le Groupe Barrière, partenaire officiel et historique, du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule, vous propose l'offre "Pass festival + chambre d'hôtel" pour vivre le festival. Valable pour des séjours réalisés du 8/11/2019 au 10/11/2019.  Le Pass Journée Festival ne donne pas accès à la Cérémonie de Clôture.
    Prépaiement requis - Non modifiable et non annulable. Offre valable sous réserve de disponibilités et soumise à conditions, dans la limite des chambres réservées à cette offre.  A partir de 249 euros la nuit. Cliquez ici pour réserver.

    Informations pratiques :

    Les Pass pour la 6ème édition du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule, qui aura lieu du 6 au 11 novembre prochain, sont disponibles, dès à présent, sur internet, et au Cinéma le Gulf Stream à La Baule depuis le 19 octobre. 

    Retrouvez l'ensemble des informations pratiques, sur le site officiel du festival, en cliquant ici.