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  • Critique - LES FRERES SISTERS de Jacques Audiard (prix du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville)

    Le film le plus attendu, l’évènement de ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018, était indéniablement Les Frères Sisters de Jacques Audiard.

    Les frères sisters 2

    Jacques Audiard, Joaquin Phoenix, John C.Reilly, Alexandre Desplat et Thomas Bidegain ont en effet reçu pour ce film le Prix du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, un prix décerné à ce film « pour les qualités de sa mise en scène, pour la force de l’interprétation de quatre acteurs majeurs du cinéma américain contemporain - John C. Reilly, Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal, et Riz Ahmed - pour saluer les producteurs, grâce à qui un projet si noble a pu naître. Pour, enfin, célébrer une œuvre qui porte l’espoir d’un monde meilleur, d’une résipiscence possible. Pour toutes ces raisons, il nous a paru naturel qu’un tel travail soit récompensé d’une manière inhabituelle, originale et exceptionnelle » a déclaré Bruno Barde, le Directeur du Festival. Les Frères Sisters est le premier film tourné intégralement en langue anglaise (et avec des acteurs majoritairement américains) de Jacques Audiard. Ce sont John C. Reilly et Alison Dickey ( productrice et épouse du comédien) qui ont demandé au réalisateur de lire le roman de Patrick deWitt dont ils détenaient les droits.

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    Synopsis : Les Sisters, ce sont Charlie et Elie. Deux frères qui évoluent dans un monde sauvage et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de criminels, celui d'innocents... Ils n'éprouvent aucun état d'âme à tuer. C'est leur métier. Charlie, le cadet ( Joaquin Phoenix), est né pour ça. Elie (John C.Reilly), lui, ne rêve que d'une vie normale. Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l'Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ?

    Après sa palme d'or à Cannes en 2015 pour Dheepan, le cinéaste français n’a pourtant pas «choisi » la Croisette pour présenter son nouveau film. Lui qui a déjà exploré différents genres avec talent s’attaque cette fois à un style de film auquel il ne s’était pas encore attelé: le western. Un western qui, fort probablement, aurait figuré au palmarès cannois s’il avait été en lice. Lors de la conférence de presse du film dans le cadre du festival, Jacques Audiard a expliqué qu’il n’avait pas forcément le fantasme du western mais qu’il avait surtout envie de travailler avec des acteurs américains car « ils ont constitué un savoir du jeu cinématographique et ils ont une très grande conscience d'eux-mêmes quand ils jouent » a-t-il précisé. Ce film l’a également intéressé en raison de son « thème de la fraternité » et « l’héritage de la sauvagerie » qu’il dépeint.

    Les ingrédients du western sont pourtant là, en apparence du moins : les grandes étendues, les chevauchées fantastiques, le Far West, les personnages aux physiques patibulaires, la violence fulgurante, la menace latente. Et pourtant Les frères Sisters, à l’image de ce titre, est un film constitué de contrastes et de dualités qui détournent les codes du western. « La nuit du chasseur a été une vraie référence pour ce film» a ainsi expliqué Thomas Bidegain lors de la conférence de presse. Alors, en effet, certes il y a ici les grandes étendues et le Far West mais le film a été tourné en Espagne et en Roumanie et l’atmosphère ne ressemble ainsi à celle d’aucun autre western. Certes, il y a là les personnages aux physiques patibulaires mais ici pas de héros qui chevauchent fièrement leurs montures mais des méchants qui vont évoluer après ce parcours initiatique parsemé de violence. Alors, certes la violence justement est là, parfois suffocante, mais elle laissera finalement place à une douceur et une paix inattendues.

    Les premières images nous éblouissent d’emblée par leur beauté macabre: des coups de feu et des flammes qui luisent dans la nuit. Des granges brûlées. Des innocents et criminels tués froidement et impitoyablement. L’œuvre de deux tueurs à gages. Les frères Sisters.

    Loin des héros ou antihéros mutiques des westerns, les deux frères Sisters (les si bien et malicieusement nommés) débattent de leurs rêves et de leurs états d’âme, comme deux grands enfants. «Ce sang, c'est grâce à lui qu'on est bons dans ce qu'on fait » selon l’un des deux frères. Ce sang, c’est celui de leur père, violent et alcoolique. Leur vie n’a jamais été constituée que de violence. Ce duo improbable est constitué d’un tireur fou, le cadet, et de l’aîné, plus sage, plus raisonnable, plus émotif et même sentimental, ce qui donne parfois lieu à des scènes humoristiques tant le contraste est saisissant entre les tueurs sanglants qu’ils sont aussi et l’émotion qui étreint parfois le cadet, qui par exemple pleure lorsqu'il perd son cheval.

    A ce duo improbable s’oppose un autre duo (que je vous laisse découvrir car il fait prendre une autre tournure à l’histoire qui ne cesse d’ailleurs de nous emmener là où on ne l’attend pas, là où le western ne nous a pas habitués à aller) notamment constitué d’ un prospecteur qui détient une mystérieuse formule chimique qui permet de trouver de l’or. Incarné par Riz Ahmed, cet homme rêve d’utopies socialistes, une société de justice dans lequel l’homme serait libre, vraiment libre. Audiard détourne aussi les codes du western en ce que son film présente plusieurs degrés de lecture. La violence héritée de leur père que manifestent les deux frères, c’est aussi celle de cette Amérique héritée des pères fondateurs. Pour trouver de l’or et donc s’enrichir, les compères vont polluer la rivière sans souci des conséquences sur l’environnement et sur leur propre vie. Des drames vont pourtant découler de cet acte métaphorique d’un capitalisme carnassier et impitoyable.

    Mais les frères Sisters est aussi un conte à la fois cruel et doux. Lr dénouement est ainsi aussi paisible que le début du film était brutal. Comme la plupart des films de cette sélection, il s’achève sur une note d’espoir. L’espoir d’une Amérique qui ouvre enfin les yeux, se montre apaisée et fraternelle. Si les frères Sisters, ces tueurs à gages sans états d’âme ont changé, qui ne le pourrait pas ? Tout est possible…Ajoutez à cela la photographie sublime de Benoît Debie, la musique d’Alexandre Desplat et vous obtiendrez un western à la fois sombre et flamboyant. Et d’une originalité incontestable.

     

  • Critique de THUNDER ROAD de Jim Cummings (Grand prix du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018)

    Critique extraite de mon compte rendu du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018, à lire ici.

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    C’est à ce film atypique que le jury a choisi de décerner le grand prix, « un film insolite et si inventif, écrit, joué, produit et réalisé par un jeune homme à part », « quelle joie et quelle émotion d’assister à la naissance d’un artiste, à l’arrivée d’une comète qui suscite le rire et les pleurs avec une singularité qui nous bluffe, un film qui a le mérite de ne ressembler à aucun autre » a ainsi souligné la présidente du jury, Sandrine Kiberlain.

    thunder road

    Synopsis : L'histoire de Jimmy Arnaud, un policier texan qui essaie tant bien que mal d'élever sa fille. Le portrait tragi-comique d'une figure d'une Amérique vacillante.

    Thunder road est un film très différent des autres longs métrages de la compétition de ce 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Très différent en apparence seulement. Comme les autres, il dépeint en effet un personnage englué dans une quotidienneté étouffante. Comme les autres, il appelle à une nécessaire évasion. La comparaison s’arrête là car en effet, Jim Cummings est « une comète » qui a débarqué sur la planète cinéma et risque de ne pas en partir de sitôt tant son talent (de cinéaste, d’auteur et d’acteur) crève l’écran. Tout commence par un sidérant plan-séquence de plus de dix minutes qui était au départ le sujet d’un court-métrage de Jim Cummings qui lui valut une récompense à Sundance en 2016. La caméra passe fugacement sur l’assemblée d’un enterrement avant de s’attarder sur le fils de la défunte vêtu de son uniforme de policier. Il commence alors un long monologue tandis qu’un lent travelling avant nous rapproche doucement comme pour mieux débusquer les fêlures de plus en plus apparentes au fur et à mesure que le discours fantasque se déroule. Et comme tout le reste du film, autant dans son montage que dans les réactions de son personnage, Thunder road nous embarque toujours là où on ne l’attend pas. Ainsi, nous n’entendrons jamais la chanson de Bruce Springsteen qui donne son nom au film (le radio cassette enfantin qui aurait dû le diffuser pendant l’enterrement ne démarrera jamais). Ce discours d’ouverture totalement décalé, entre digressions, larmes, et pas de danse totalement improbables, nous place d’emblée en empathie avec le personnage principal, totalement démuni face à ce deuil. Tenter de danser devant un cercueil, quelle belle et déchirante métaphore de l'existence, non ? Le personnage en question sera d’ailleurs de tous les plans. Et les réactions à ses fantaisies burlesques sont toujours ou presque hors champ. Il semble tenter en vain et seul contre tous de sortir de ce cadre (de cinéma et de vie) qui l’étouffe, ne lui laisse pas de répit, comme une distorsion de la réalité. Sa vie est en effet devenue un cauchemar. Dans ce cauchemar qui l’emprisonne, la folie n’est pas bien loin, qui guette. Son univers s’est écroulé avec la mort de sa mère et il ne sait plus comment gérer ses émotions dévastatrices que son éducation lui a probablement appris à masquer et qui le submergent. « On fait tous son deuil différemment on est tous uniques, il n'y a pas de bonne façon ou de mauvaise façon», entend-on dans la première partie du film qui est aussi la démonstration de cette impossibilité de faire face quand on est confronté à l’impensable. Thunder road, la chanson de Springsteen invite à découvrir le monde et à quitter la petite ville dont il est question comme un écho à ce « tu veux qu’on s’évade ? » de Jimmy Arnaud à sa fille. Certains spectateurs ou commentateurs y ont vu une farce tragi-comique. J’y ai surtout vu le bouleversant (et certes fantasque) portrait d’un homme désorienté et, au-delà, d’une Amérique déboussolée de laquelle une évasion semble possible, ou en tout cas un lendemain plus joyeux comme nous le dit cette ultime scène et ce regard final dans lequel passe une multitude d’émotions, nous étreignant nous aussi d’émotions. En plus de toutes les casquettes évoquées par Sandrine Kiberlain, Jim Cummings est aussi le musicien de son film…le tout pour un budget de 180000 euros. N’attendez pas pour découvrir ce film singulier (encore à l’affiche). Je vous le garantis, vous serez à votre tour charmé par ce personnage aussi excessif que fragile, dérouté que déroutant, interprété par un artiste plein d’énergie et de fantaisie dont, sans aucun doute, ce film signe la prometteuse éclosion.

     

  • CONCOURS - Gagnez un séjour de rêve pour 2 au Novotel Thalassa Dinard

     

    Je suis vraiment ravie de pouvoir vous proposer ce concours pour un séjour de rêve dans un hôtel splendide  pour lequel je vous ai récemment fait part de mon enthousiasme, un hôtel situé en Bretagne (ce qui est aussi un atout indéniable, non ?) : le Novotel Thalassa Dinard. Je profite du Festival du Film Britannique de Dinard qui aura lieu cette semaine et en direct duquel je serai pour lancer ce concours dans cet établissement d’exception, véritable oasis de bien-être et de sérénité.

    Je remercie le Novotel Thalassa Dinard pour ce beau partenariat qui permettra à l’un d’entre vous de remporter un séjour pour deux d’une valeur de 466€ par personne (soit 932 euros) pour une chambre côté jardin, pour deux nuits en chambre et petits déjeuners avec, en plus, 3 soins par personne et par jour (Escale Océane). Bref, le séjour idéal pour vous ressourcer et profiter des bienfaits de la mer et de la Bretagne !

    Avant de vous poser quelques questions qui vous permettront peut-être de remporter ce séjour  dans un lieu idyllique (retrouvez le concours en bas de cet article),  je publie à nouveau ci-dessous l’article sur mon séjour qui vous donnera une idée des multiples atouts de cet établissement, l’adresse idéale pour découvrir Dinard et Saint-Malo sur lesquels, depuis l’hôtel, vous aurez une vue à couper le souffle.

    Dinard. Prononcez le nom de cette sublime ville bretonne et s’enclenche pour moi la valse des souvenirs sur la Côte d’Emeraude, la si bien nommée. Souvenirs d’enfance. Mais aussi souvenirs du Festival du Film Britannique où je retourne régulièrement depuis ma participation à son jury en 1999 (retrouvez ici le texte que j’avais écrit dans le livre anniversaire du festival Flashback). Une nouvelle de mon recueil de 16 nouvelles sur les festivals de cinéma Les illusions parallèles (Editions du 38) se déroule même dans le cadre de ce festival et j’avais eu le plaisir de le dédicacer en 2016 dans le très belle librairie Nouvelles impressions de Dinard. Retrouvez aussi mes nombreux articles sur le Festival du Film Britannique sur mon blog cinéma Inthemoodforcinema.com. Vous l’aurez compris : en bref, j’aime Dinard !


    Ci-dessus, en dédicace à la librairie Nouvelles impressions de Dinard.

    A l’invitation du Novotel Thalassa de Dinard, j’ai eu le plaisir de (re)découvrir cet établissement où j’étais allée à ses débuts et qui, depuis et a fortiori ces derniers temps, a su si bien évoluer et se transformer. L’hôtel se situe ainsi entre le Mont St Michel et le Cap Fréhel aux portes de St Malo et du golf de St-Briac. Un emplacement idyllique pour les amoureux de la région et pour ceux qui souhaiteraient avoir un chaleureux port d’attache afin de la découvrir.

    Dès l’accueil, vous saisit une impression de bien-être et de sérénité, rares, qui ne se démentira pas de tout le séjour. Devant l’hôtel se situe une belle fontaine qui déjà vous invite à la détente. Dès que vous franchissez l’entrée du parking (gratuit), la végétation luxuriante vous enveloppe et vous embarque. L’accueil à la réception est particulièrement affable et souriant. Une belle exposition dans le hall agrémente joliment les lieux. Dès le hall, l’espace, l’ouverture sur la mer avec les grandes baies vitrées, les ascenseurs habillés de trompe-l’œil évoquant la côte d’Emeraude, invitent à la détente et à l’évasion.

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