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  • Ne le dîtes à personne...ou le débat du jour

    medium_arton8800.jpgNe dîtes à personne que Ne le dis à personne de Guillaume Canet m’a déçue.

    Ne le dîtes à personne :

    Parce que le pitch était quand même alléchant : un homme dont la femme qu’il aimait depuis l’enfance a été sauvagement assassinée. Huit ans plus tard, il reçoit un email la montrant vivante.

    Parce que c’était un vrai défi d’adapter le best seller de Harlan Coben traduit en 27 langues et vendu à des millions d’exemplaires.

    Parce qu’il met en scène une pléiade d’acteurs tous plus talentueux les uns que les autres : Jean Rochefort, Nathalie Baye, François Berléand, Jalil Lespert, André Dussolier, Kristin Scott Thomas, Marie-Josée Croze, Marina Hands, Florence Thomassin…jusque dans les plus petits rôles.

    Parce qu’un tel casting ce ne doit pas être si évident à réunir.

    Parce que de ce film sombre se dégage une belle luminosité photographique (pas vraiment thématique).

    Parce que ce n’est, après tout, qu’un second long métrage.

    Parce que, quand même, il s’est attiré les foudres de quelques milliers d’automobilistes pour avoir bloqué le périphérique pendant plusieurs heures.

    Parce que le réalisateur s’est attribué un rôle particulièrement antipathique.

    Parce que vouloir faire un « thriller romantique » est une intention louable et un genre malheureusement ignoré en France.

    Parce qu’il y a des films dont la sincérité et l’énergie de ceux qui les font nous font regretter de ne pas les aimer.

    Parce qu'il vous fait oublier le temps qui passe et c’est déjà beaucoup quand d’autres vous le rappellent.

    Parce que la bande originale (notamment avec la musique de Matthieu Chedid) est particulièrement réussie.

    Parce que je n’aime pas dire du mal d’un film fait avec sincérité.

    Parce que la maladresse c’est touchant quand même.

    Parce que Mon idole portait la patte d’un futur cinéaste.

    Parce que je ne le recommanderais pas mais ne voudrais empêcher personne d’y aller.

     

    Mais quand même:

     

    Parce qu’un bon film ne se résume pas à un bon pitch.

    Parce que c’est frustrant de voir autant d’acteurs talentueux sans que leurs personnages existent réellement.

    Parce que le scénario ne joue pas avec mais contre le spectateur.

    Parce que, bon d’accord, le personnage de Berléand est maniaque et a des tocs mais ça ne rattrape pas le manque d’existence et de caractérisation de ses petits camarades.

    Parce qu'il ne suffit pas de faire soudainement une contre plongée très appuyée pour passer d’acteur qui filme à cinéaste.

    Parce qu’un film nerveux n’est pas forcément rythmé.

    Parce que ce personnage ne semble pas vraiment traqué et n’inspire ni sympathie ni même empathie.

    Parce qu’il ne doit en parler à personne et parce qu’il en parle à tout le monde.

    Parce que la scène au parc Monceau.

    Parce que ces méchants ont vraiment l’air de caricatures de méchants.

    Parce que par moment c’est aussi improbable que Mission impossible 3.

    Parce que j’en attendais beaucoup plus de cette intrigue prometteuse, de ces acteurs si talentueux, et de cette équipe qui a éclusé tous les plateaux TV de France et de Navarre.

    Parce que c’est juste un film d’action de plus qui manque de psychologie.

    Parce que trop de personnages tuent la psychologie du personnage.

    Parce qu’on se demande comment lors du précèdent procès il n’a pas été au courant  de certains détails.

    Parce que je ne me suis pas sentie impliquée ni touchée.

    Parce que  j’ai plus ri qu’aux Bronzés 3 (bon d’accord, je n’ai pas ri mais quand même…) et parce que je ne crois pas que ce soit une comédie.

    Parce que la police n’y est pas myope mais complètement aveugle.

    Parce que certains personnages apparaissent comme des cheveux sur la soupe.

    Parce que Guillaume Canet dans le rôle d'un pédophile, non vraiment …

    Parce que j’ai imaginé le même film tourné par Melville, parce que je n’aurais pas dû, parce que évidemment ce serait impossible.

    medium_18680377.jpgParce qu’un film, par exemple comme Ô Jérusalem d'Elie Chouraqui, certes scénaristiquement  imparfait, mais malgré son sujet très sensible, historiquement passionnant et si instructif, aurait mérité qu’il en soit autant question.( Phrase effacée parce que vous avez raison, l’un n’empêche pas l’autre mais j’avais juste envie de vous le recommander et oui, je vous le recommande!).

    Parce que tout ça donc je vous le dis quand même (on est entre nous, hein!) . Parce que je voudrais que vous m'expliquiez  POURQUOI (et si) vous  avez aimé…ou pas. Parce que ce n’est qu’un avis parmi d’autres. Parce que j’ai envie d’en débattre  !

    Sandra.M

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE(2004 à 2007) Pin it! 18 commentaires
  • En attendant Babel...

    medium_labyrinthe.jpgEn attendant Babel, le chef d’œuvre d’Alejandro Gonzalez Inarritu ( Je vous en avais longuement medium_californie.jpgparlé lors du dernier Festival de Cannes où il a obtenu le prix de la mise en scène, je retournerai très certainement le voir pour vous en parler à  nouveau, mais je vous le recommande d'ores et déjà) qui sortira le 15 novembre, deux films présentés lors du dernier festival de Cannes, l’un en compétition officielle, Le labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro, l’autre dans la section Un Certain Regard, La Californie de Jacques Fieschi, sont sortis récemment (le premier la semaine dernière, le second cette semaine) et sont malheureusement passés quasiment inaperçus.

     La Californie, premier long métrage du scénariste Jacques Fieschi, est surtout remarquable par les prestations de ses deux acteurs principaux : Nathalie Baye et Roshdy Zem, le Labyrinthe de Pan, un conte pour adultes, l'est surtout pour son univers si particulier, ensorcelant, signifiant, à la fois sombre et poétique. Vous pouvez retrouver mes articles sur ces medium_babel.jpgdeux films en cliquant ici :

    Festival de Cannes 2006, critiques de la Californie et du Labyrinthe de Pan.

    Sandra.M

  • In the mood ... for cinema!

    medium_photosordi_464.jpgAprès quelques jours de silence laborieux, l’actualité cinématographique revient sur « Mon Festival du Cinéma » passé en version professionnelle, avec un nouveau design, un nouveau nom, « In the mood for cinema » (mais une adresse inchangée), plus en adéquation avec son contenu.

    Plus que jamais l’objectif de ce blog est en effet de vous plonger dans l’ambiance du cinéma avec des reportages sur les festivals de cinéma, avec bien sûr les incontournables : le Festival du Cinéma Américain de Deauville  (le premier festival auquel j’ai assisté, il y a 14 ans, ce blog est d’ailleurs le seul qui figure parmi les liens de son site officiel), le Festival du Film Asiatique de Deauville, le Festival de Cannes, (qui fêtera l’an prochain ses 60 ans), le Festival du Film Britannique de Dinard, le Festival du Film Romantique de Cabourg etc et peut-être aussi cette année quelques nouveautés…et pourquoi pas des festivals à l’étranger.

    medium_photosordi_1525bis.JPGCe nom est aussi bien sûr un hommage au sublime film de Wong Kar Wai, In the mood for love, film emblématique parmi ceux plébiscités par ce  blog sur lequel vous pouvez d’ailleurs retrouver la critique du film en question.

    Après deux ans d’existence, de nombreuses pérégrinations festivalières, cinématographiques, et dans les salles obscures, l’objectif de ce blog reste le même : ne pas écrire à tout prix sous prétexte d’exercer une plume potentiellement acerbe mais avant tout vous faire partager mes coups de cœur pour des films très hétéroclites. Peu importe qu’ils aient été encensés ou vilipendés par la critique « classique », peu importe qu’ils aient coûté des millions de dollars ou quelques milliers d’euros, peu importe qu’ils aient engrangé des millions d’entrées ou n’aient même pas eu de distributeurs, peu importe qu’il s’agisse de courts ou de longs métrages, peu importe qu’ils soient classiques ou expérimentaux.

    medium_photosordi_1595bis.JPGL’objectif d’ In the mood for cinema sera aussi, parfois, de vous faire partager ma vision de l’industrie cinématographique actuelle, du scénario, bref la vision d’une jeune scénariste passionnée, consciente des obstacles, des difficultés auxquels elle est et sera confrontée dans un paysage cinématographique de plus en plus uniformisé et tributaire des desideratas des chaînes de télévision, mais aussi plus que jamais consciente que les portes de l’univers cinématographique ne sont pas hermétiquement closes même lorsqu’on n’appartient pas initialement à son cénacle, certes avec beaucoup de passion, de volonté, de motivation. J’y reviendrai bientôt…

    L’intérêt principal d’un blog, outre la liberté de ton qu’il permet, c’est aussi son interactivité et le débat auquel il  peut donner lieu. Vous êtes donc plus que jamais invités à participer, critiquer et même suggérer.

    medium_photosordi_1368bis.JPGCe blog comprend aussi de nombreux liens utiles de sites institutionnels ou de blogs cinématographiques sur lesquels je vous recommande de promener votre regard de cinéphiles avertis ou de simples spectateurs...mais en tout cas votre regard d’amoureux transis du septième art.

    Je vous laisse avec la citation d’exergue de ce blog, plus que jamais d’actualité : « Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion ». Un exquis et jubilatoire égarement auquel je vous convie…in the mood for cinema!

    Cinématographiquement vôtre.

    Sandra.M

    Lien permanent Imprimer Catégories : EDITORIAUX Pin it! 6 commentaires
  • "Scoop", la dernière comédie policière de Woody Allen

    medium_scoop.jpgAprès Match point (voir ma critique, ici), perfection du genre, film délicieusement immoral au scénario virtuose totalement et magnifiquement scénarisé en fonction de son dénouement et de la balle de match finale, quel film pouvait donc bien  ensuite réaliser Woody Allen ? Evidemment pas un film noir qui aurait inévitablement souffert de la comparaison. Si, à l’image de Match point, Woody Allen a de nouveau délaissé New York -qu’il a tellement sublimée et immortalisée- pour Londres, si comme dans Match point, il a de nouveau eu recours à Scarlett Johansson comme interprète principale,  il a donc néanmoins délaissé le film noir pour retourner à la comédie policière à l’image d’Escrocs mais pas trop ou du Sortilège du scorpion de Jade. Si le principal atout de Match point était son scénario impeccable, c’est ailleurs qu’il faut aller chercher l’intérêt de ce Scoop.

    L’intrigue est ainsi délibérément abracadabrantesque et improbable. Le célèbre journaliste d'investigation Joe Strombel, arrivé au Purgatoire, y rencontre la secrétaire de l’aristocrate Peter Lyman, également politicien à l’image irréprochable de son état. Elle lui révèle qu’elle aurait été empoisonnée par ce dernier après avoir découvert que Peter serait en réalité le tueur en série surnommé « le Tueur au Tarot » qui terrorise Londres. Professionnel et avide de scoops jusqu’à la mort et même après, Joe Strombel, va se matérialiser à une jeune étudiante en journalisme (et accessoirement en orthodontie), la jeune Sondra (Scarlett Johansson) lorsqu’elle est enfermée dans une boîte lors du tour de magie de l’Américain Splendini (Woody Allen). Croyant avoir trouvé le scoop du siècle elle décide de faire la connaissance de Peter Lyman (charismatique et mystérieux Hugh Jackman) pour le démasquer, avec, comme « perspicace » collaborateur, Splendini. Evidemment elle va tomber amoureuse (de Peter Lyman, pas de Woody, celui-ci ayant ici renoncé au rôle de l’amoureux, dans un souci de crédibilité, ou dans un sursaut de lucidité, pour jouer celui du protecteur). Elle n’aurait peut-être pas dû…

    Woody Allen est donc passé de la noirceur à la légèreté. C’est agréable la légèreté, aussi, surtout après la noirceur, aussi parfaite soit-elle. Woody Allen nous revient aussi en tant qu’acteur, fidèle à lui-même, balbutiant, maladroit, chaplinesque, woodyallenesque plutôt, adepte de l’ironie et de l’autodérision, et narcissique de religion (si, si, vous verrez, ça existe). Intrigue abracadabrantesque donc mais c’est aussi ce qui fait le charme de ce scoop. Preuve que légèreté et noirceur ne sont pas totalement incompatibles, Woody Allen a saupoudré son scoop d’humour exquisément noir avec notamment une mort presque sympathique en  grande faucheuse embarquant ses défunts et bavards voyageurs. Woody Allen lui aussi nous embarque, dans un jeu, dans son jeu. Il ne nous trompe pas. Nous en connaissons les règles, les codes du genre : la désinvolture et la loufoquerie sont de mise.

    La mise en scène reste cependant particulièrement soignée, Scarlett Johansson est de nouveau parfaite, cette fois en étudiante naïve  et obstinée. Comme la plupart des bonnes comédies, ce Scoop  fonctionne sur les contrastes  d’un duo impossible, celui de la journaliste écervelée et obstinée et de son protecteur farfelu. Certes, vous n’explosez pas de rire mais vous avez constamment le sourire aux lèvres entraînés par l’entrain communicatif et l’humour décalé de Woody Allen qui montre à nouveau que l’on peut être un réalisateur particulièrement prolifique sans rien perdre de son enthousiasme et de sa fraîcheur. Une bonne humeur tenace et contagieuse vaut après tout mieux qu’un rire explosif, non ?

    Un film rythmé, léger, burlesque, ludique à la mise en scène soignée avec une touche d’humour noir même si on peut regretter que la morale soit sauve et même si on peut donc regretter l’immoralité jubilatoire de Match point. Ce scoop-là n’est ni sidérant, ni inoubliable, mais néanmoins il vaut la peine d’être connu.

    Sandra.M

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE(2004 à 2007) Pin it! 7 commentaires