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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 572

  • "The Fountain", l'ensorcelant film de Darren Aronofsky

    Cette semaine, je vous conseille un film projeté en avant-première lors du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville ainsi commenté dans mon compte-rendu dudit festival:

    medium_afc11_2_bis.jpgAux antipodes de ce film : The Fountain de Darren Aronofsky qui nous emmène dans la quête éternelle d’un homme pour sauver la femme qu’il aime, au 16ème, 21ème et 26ème siècle. The Fountain est de ces films qui vous agacent ou vous ensorcellent. Qui ne vous laissent pas indifférent. Et c’est déjà énorme. Peut-être d’ailleurs, si je n’avais vu tous ces films en compétition dramatiquement semblables et dramatiquement là, aurais-je fait partie de la première catégorie, agacée par cet imbroglio scénaristique.  Oui mais voilà dix jours de films glauques sont passés par là et je me suis laissée envoûter, j'étais ensorcelée, hypnotisée par ce film fascinant au sens premier du terme d’une mélancolie sombre et lumineuse. The Fountain vous hypnotise littéralement et vous embarque dans sa folie, son utopie, sa beauté formelle indicible, sa quête vaine et d’autant plus magistrale , celle de la fontaine de jouvence, de la vie et surtout de l’amour éternels. On le regarde comme on admirerait un tableau somptueux, onirique et cauchemardesque à la fois, jusqu’à épuisement, jusqu’à satiété, avec l’envie de se fondre dans son univers, d’en percer le mystère, les yeux écarquillés, accrochée à son fauteuil, en espérant que le voyage et l’immersion dureront encore et encore, que l’amour absolu de Tommy et Izzi nous entraînera dans son tourbillon fantastique. Si le spectateur oublie le temps qui passe, Tommy aussi et à vouloir trouver sans cesse un moyen d’être avec sa femme pour l’éternité il passe à côté du présent et du temps qu’il pourrait véritablement passer à côté d’elle.  C’est aussi peut-être une belle métaphore de la création : à courir après l’immortalité, l’artiste en oublie le présent. A refuser d’accepter la mort, il en oublie la vie. Une fresque intemporelle et utopique à regarder sans modération. Pour s’y fondre dans un délicieux et tortueux oubli.

    Sandra.M

  • "Hors de prix" de Pierre Salvadori: une comédie 4 étoiles

    medium_hors.JPGAprès vous, le précèdent film de Pierre Salvadori avait un petit  air de famille avec les films de Claude Sautet. Avec Hors de prix, c’est du côté de la comédie américaine des années 40 et 50 et du cinéma de Ernst Lubitsch et de Billy Wilder que lorgne cette fois le réalisateur.

    Jean (Gad Elmaleh) est un serveur timide dans un grand hôtel. C’est là qu’Irène (Audrey Tautou) le rencontre et le prend pour un milliardaire. Irène a en effet un goût très prononcé pour les milliardaires, souvent grabataires, surtout pour leurs portefeuilles. Mais rien ne va se passer tout à fait comme prévu : Jean va tomber amoureux d’Irène et le serveur timide va être prêt à tout pour séduire la jeune intrigante, même imiter son mode de vie…

    Ce qui marque d’abord, dès les premiers plans, c’est l’attention avec laquelle Salvadori filme les objets, les lieux, les visages, qu’ils soient ridés, jeunes, lisses, refaits, pathétiques, ou même sinistres… Alors qu’en général dans les comédies la réalisation passe au second plan après le scénario, elle est ici un véritable outil au service de l’histoire. Cette réalisation soignée parfois judicieusement elliptique, recourant intelligemment au hors-champ, jouant sur le comique visuel, de répétition, de situation,  met aussi en valeur les comédiens, vraiment épatants, magistralement dirigés, passant d’un sentiment à l’autre à une vitesse déconcertante. Enfin, Audrey Tautou, ici flamboyante, sort des rôles de jeunes filles maussades et introverties, souvent pâles copies d’Amélie Poulain, pour jouer la femme fatale et apparemment futile. Elle a l’espièglerie et la grâce d’Audrey Hepburn, et la gouaille d’Arletty. Quant à Gad Elmaleh il fait de ce Jean un François Pignon encore plus et mieux François Pignon que celui qu’il jouait dans La Doublure de Veber. L’amour lui donne des ailes, de l’audace surtout, de l’inconscience aussi, un charme irrésistible enfin. Pour elle, l’argent est une fin, l’amour est un moyen. Pour lui, l’amour est une fin, l’argent est un moyen. Dans ce jeu de la séduction, les rôles vont néanmoins basculer. Gad Elmaleh prouve une nouvelle fois l’étendue de son talent (et son goût ancien pour le mime), avec ce personnage burlesque aux airs busterkeatoniens de clown , à la fois triste et drôle,  attendrissant en tout cas, contenant dans son regard une poésie mélancolique et une naïveté sidérante.

    De l’hôtel du Palais à Biarritz à l’hôtel de Paris à Monaco, en passant par Cannes et Saint-Tropez, on se grise avec eux de luxe, de ces bons mots délicieusement cyniques, et de ces instants qui scintillent destinés à faire oublier. Eux leur solitude et le masque de bonheur que leur procurent leurs existences futiles. Nous, le froid et le temps qui passe. Salvadori brosse en effet le portrait acide de personnages cruels, cupides, seuls surtout, et finalement touchants qui croient pouvoir tout acheter même ce qui est hors de prix, même ce avec quoi repartiront Jean et Irène, sans un sou, mais plus riches que jamais .

    C’est étincelant, joyeusement amoral,  cyniquement émouvant, légèrement grave. C’est pétillant comme les bulles de champagne dont ils s’enivrent, et nous avec eux. Après Chabat et Gainsbourg dans Prête-moi ta main, Carré et Garcia dans 4 étoiles, Zem et France dans Mauvaise foi (toujours à l’affiche, une comédie douce amère que je vous recommande vivement), un nouveau duo au départ improbable qui relève finalement  de l’évidence par l’imagination des cinéastes, et qui prouve la bonne santé de la comédie romantique française, et même de son existence au même titre que la comédie britannique ou américaine.

    Sandra.M
  • Claude Lelouch invité des rencontres débats de la Sorbonne le 19 décembre

    Comme l'an passé, le Master 2 professionnel cinéma, en scénario, réalisation, production de l'Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne (fraîchement baptisé Master Ciné-création) organise des rencontres débats intitulées "caméras subjectives", préparées et présentées par les étudiants. Même si je manque forcément d'objectivité, ayant fait partie de sa tumultueuse et non moins enrichissante première promotion l'an passé, je peux néanmoins vous affirmer que ces rencontres sont toujours passionnantes et singulières à l'image des questions posées, souvent différentes de celles posées par les Médias. Elles sont de surcroît ouvertes au public qui peut également poser des questions.

     Mardi 19 décembre, à 19 heures, comme souvent, sera reçu un invité de marque en la personne de M. Claude Lelouch (au sujet duquel vous pouvez retrouver de nombreux articles sur ce blog, notamment dans le compte-rendu du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville).

    Le thème de ces rencontres (l'an passé celui des films à petit budget ) est cette année celui de la direction d'acteurs. Je vous encourage donc vivement à y aller. N'hésitez pas à faire part de votre opinion sur ce blog ensuite.

    medium_lelou.JPG

     

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  • Drôle de drame de Marcel Carné, une "bizarrerie" incomprise: d'un drôle de drame à une drôle de guerre

    • Lors de sa sortie en 1937,  Drôle de drame  est un échec, le public étant désorienté par son ton acéré et par son medium_drole2.2.JPGsynopsis rocambolesque que la précision de son écriture rend néanmoins parfaitement compréhensible.
    •  L’intrigue se déroule ainsi à Londres en 1900. Elle met en scène le professeur de botanique Molyneux (Michel Simon) qui écrit en cachette des romans policiers sous le pseudonyme de  Félix Chapel. Son cousin Soper, évêque de Bedford (interprété par Louis Jouvet) qui a lancé une véritable croisade contre ces livres « impies » s’invite à dîner chez Molyneux ignorant qu’il s’agit aussi de Felix Chapel.  La cuisinière ayant déserté le domicile, les Molyneux préfèrent eux aussi quitter le domicile en le laissant seul plutôt que d’avouer que c’est Mme Margaret Molyneux(Françoise Rosay) qui a fait la cuisine. Persuadé que Molyneux a tué sa femme, l’évêque alerte alors la police. Déguisé en Chapel, arborant une fausse barbe Molyneux est contraint de revenir sur les lieux « du crime » pour effectuer un reportage, lieux alors occupés par la presse et encerclés par une foule furibonde. Pendant ce temps William Kramps (Jean Louis Barrault) l’assassin de boucher décide de tuer Chapel et tombe amoureux de Mme Molyneux tout en sympathisant avec Mr Molyneux...ignorant qu’il s’agit aussi de Chapel. Tout dégénère dans la folie  générale et dans la loufoquerie. Le boucher avoue finalement le meurtre qu’il n’a pas commis et Molyneux est contraint d’être Chapel à vie, sacrifiant ainsi sa véritable identité et assumant jusqu’à la fin de ses jours sa fonction d’escroc littéraire. 
    • Carné et Prévert qui désiraient à nouveau collaborer ensemble avaient d’abord songé à s’inspirer d’un fait divers sur un bagne d’enfants de Belle-île-en mer. La censure s’y opposa et le producteur prévu, le commandant d’aviation Coriglion Molinier, ami d’André Malraux, leur propose alors deux sujets dont il avait acquis les droits  dont le roman de J. Storer-Clouston  The lunatic at large or his first offence  paru en France sous le titre de  La mémorable et tragique aventure de Mr Irwyn Molyneux.  Carné, Prévert et l’équipe technique s’étaient tant amusés à réaliser le film qu’ils étaient persuadés qu’il en irait de même pour le spectateur. Ce film qui se voulait avant tout ludique ne séduisit pourtant pas du tout le public qui le jugea aussi « bizarre, bizarre » que la réplique qui l’a immortalisé.  Le film a même été accueilli par des sifflets et un véritable chahut et au Colisée où il passait en exclusivité il fut accueilli par des « Idiot », « On se fout de nous » particulièrement encourageants…  En province il fut même présenté  avec le slogan « le film le plus idiot de l’année. »   Le public  d’Outre-Manche sera beaucoup plus sensible au film présenté au nom de « Bizarre…bizarre ! » Son caractère théâtral lui fut également reproché  faisant dire à certains que le véritable « réalisateur » n’était pas Carné mais son scénariste Jacques Prévert , Carné n’ayant alors fait, selon ses détracteurs,  que transcrire le texte en film. Certaines critiques furent alors aussi acerbes que les propos du film : « Marcel Carné a essayé, c’est visible, de transposer dans le style français cette loufoquerie arbitraire et clownesque, qui nous ravit tant dans les films américains. Il n’est parvenu qu’à une sorte de violent vaudeville théâtral, au dessin caricaturalement stylisé(…) »  (Les Beaux Arts du 29.10.1937)[1]ou encore dans  Candide , du 28 octobre 1937 Jean Fayard écrivit : « tout cela est trop compliqué, trop verbeux, trop appuyé, trop voulu » même si d’autres reconnaissaient déjà  qu’il n’y avait « pas une faute à relever dans cette comédie échevelée. »[2] 
    • Ce qui déconcerte peut-être davantage encore le public ce sont probablement les personnages, aucun n’étant véritablement innocent à commencer par les traditionnels amoureux des films de Prévert ici inspirateurs des romans infâmes de Chapel et qui reçoivent « la première pierre de celui qui n’a jamais pêché », probablement le seul personnage véritablement innocent du film. Le balayeur n’est pas plus innocent (« C’est justement les affaires des autres qui m’intéressent ») que le gardien de prison qui n’hésite pas, moyennant finance, à fermer les yeux sur le baiser échangé par les amoureux à travers les grilles de la cellule. Les personnages sont même parfois d’un véritable cynisme comme ce curieux noceur interprété par Marcel Duhamel qui prend le deuil des morts qu’il ne connaît pas afin de se sentir « moins seul dans la vie. » 
    • medium_drole.JPGDrôle de drame  est en effet une véritable critique sociale où le paraître prime sur l’être et engendre cette folie et ce quiproquo généralisé entre petits mimosas carnivores et évêque gastronome. Personne n’échappe à la critique ou à l’ironie cinglante : pas plus la bourgeoisie et ses mensonges sociaux qui préfère passer pour criminelle plutôt que pour « des imbéciles » en manquant aux usages. Ce sont aussi les délires d’une vieille tante qui n’a jamais pu supporter sa famille, l’exagération de la presse à sensation, les délires moralisateurs d’un homme d’Eglise finalement ridiculisé d’un kilt et même accusé du meurtre qu’il avait dénoncé, l’incompétence de la police qui se laisse entraîner dans cette histoire rocambolesque sans vraiment se poser de questions etc.
    •  Le peuple n’a d’ailleurs probablement pas apprécié l’image que le film lui renvoyait. Il est en effet dépeint  comme versatile. Ainsi, après avoir réclamé la tête de Molyneux puis celle de sa femme et celle de l’évêque, il exige finalement celle de William Kramps. La bourgeoisie n’a pas plus apprécié cet humour ravageur qui souligne  son souci des convenances. Cette critique passe également par des dialogues avec des expressions du langage courant qui prennent ici un tout autre sens comme l’inspecteur qui dit à Molyneux déguisé en Chapel et revenant sur les lieux du crime : « Considérez-vous ici comme chez vous. » Ces dialogues furent aussi jugés trop travaillés : « Là où il y a contrepoison il y a poison »  ou encore le célèbre « mimétisme du mimosa » de Michel Simon. On y retrouve pourtant les décors de Trauner, les images de Schufftan qui avaient contribué au succès des films du réalisme poétique.
    • Il semble donc qu’on ne puisse pas rire de tout en 1937, que par un drôle de drame on ne puisse faire oublier qu’une drôle de guerre se profile. Le film connaîtra néanmoins un véritable triomphe lors de sa reprise nationale en 1952, peut-être le public avait-il alors davantage le goût de rire de tout...
    • Sandra.M

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  • Reprise des cours publics Jean-Laurent Cochet en 2007

    medium_cochet.JPGJe vous ai déjà parlé plusieurs fois (ici) , (ici aussi),   des cours publics Jean-Laurent Cochet et y étant retournée ces deux dernières semaines, aimantée par leur atmosphère captivante et presque ensorcelante, je ne peux m’empêcher de les évoquer à nouveau car plus que du théâtre c’est une véritable expérience, une leçon passionnante par un homme passionné, habité même par le théâtre qui, pendant deux heures, vous fait oublier à quelle époque vous vivez,  où vous vous trouvez, l’absence de décor, qui vous plonge dans une atmosphère recueillie, attentive, exaltée,  lénifiante, paradoxalement aussi.  Vous traversez les siècles et les histoires, les drames et les comédies,  avec La Fontaine, Beaumarchais, Molière, Guitry, Mérimée, Giraudoux, Feydeau, Anouilh, Aragon, Hugo et les autres.

    Jean-Laurent Cochet poursuit donc en effet ses cours publics désormais appelés Master classes. Quelques changements sont intervenus par rapport à l’an passé : désormais l'ordre de passage des élèves est prévu à l'avance,  ils apprennent de véritables extraits de pièces pendant lesquels Jean-Laurent Cochet ne les interrompt pas même si les cours demeurent partiellement improvisés, et même si Jean-Laurent Cochet fait toujours travailler ses élèves devant le public. Leur faisant presque miraculeusement sortir la note juste.  En réalité en leur transmettant sa rigueur, sa passion. En leur donnant parfois même la réplique. En se révoltant encore et toujours, aussi. Pas contre ses élèves, qu’il admire toujours des étincelles dans les yeux mais contre cette langue française parfois méprisée qu’il vénère et dont il transmet si bien la majesté. Dans le public, il n’est pas rare de croiser de grands noms du théâtre et parfois du cinéma, désireux d’apprendre encore et toujours, et comme le reste du public, les yeux brillants de curiosité, d’admiration, de passion pour cet art dont Jean-Laurent Cochet sait si bien témoigner de la beauté, de la difficulté, et de la magie qui, si souvent pendant ses cours, surgit devant une salle toujours conquise. Des cours qui illustrent magistralement la citation d’exergue de ce blog : « Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion »

    Si vous aimez le théâtre, les mots,  la littérature, alors n’hésitez pas vous passerez deux heures délicieuses à déguster la saveur des mots magistralement sublimés par la précision du jeu des élèves et les envolées lyriques explicatives de Jean-Laurent Cochet. Plus qu'une leçon de théâtre, une leçon de vie. Là plus qu'ailleurs, là où les mots prennent vie, sens, ils sont indissociables. 

    Lundi prochain 18 décembre, de 18H à 20H30, ce sera la dernière de l’année avec une lecture exceptionnelle de  Boudu sauvé des eaux de René Fauchois par Jean-Laurent Cochet.

    7 Master Classes sont prévus en 2007. 7 cours publics magistraux de 18H à 20H, toujours le lundi, au Théâtre de la Pépinière Opéra, 7 rue du Louvre, 75002 Paris. Métro Opéra.

    Tél : 01 42 61 44 16 

     22 et 29 janvier, 12 et 19 février, 5 et 19 mars, et le 2 Avril.

    Location ouverte à partir du 19 décembre 2006.

    Jean-Laurent Cochet a également annoncé que les cours publics allaient se déplacer en province en 2007. Pour en savoir plus rendez-vous sur le site officiel de la compagnie : http://www.jeanlaurentcochet.com .

    Pour en savoir plus sur le parcours de M.Jean-Laurent Cochet: http://www.theatreonline.com/indexation/a/detail_artiste12006.asp 

     

    Sandra.M

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  • "In the mood for cinema" sur France Inter

      medium_inter.JPGBienvenue aux auditeurs de France Inter qui découvriraient « In the mood for cinema » suite à l’émission « Blog à part » de David Abiker et Alexandre Boussageon  qui y a été consacrée ce matin. Comme juste deux questions aussi étranges et anodines qu’expéditives m’ont été posées par ce dernier, par téléphone de surcroît, et que ma réponse devait être encore plus  inintéressante, vous en saurez plus et mieux en parcourant ce blog et notamment les rubriques « Editorial » et « A propos » qui vous en diront davantage quant à ses objectifs.

    A cette occasion, un article musical…et un peu cinématographique aussi, forcément, au sujet du magnifique concert de Vincent Delerm, à La Cigale, ci-dessous.

    Bon voyage sur « In the mood for cinema ». En espérant vous  y revoir, souvent.

    Cinématographiquement vôtre.

    Sandra.M

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  • Vincent Delerm à La Cigale: des concerts "In the mood for cinema"

    Un soir de 29 novembre à La Cigale

     

    medium_delerm2.JPGC’était un soir de novembre à la Cigale,

    D’ailleurs cela a commencé par leurs voix si musicales

    Avec aussi le charme suranné d’images un peu jaunies

    Sur un rideau blanc quand même un peu décrépi

    Puis, l’un s’évanouit, l’autre apparut à nos yeux attendris, tout ouïe aussi

    Dans une salle qui aurait pu être de Chatenay Malabry

    Ou recevoir l’archevêque de Canterbury

    Mais c’était dans mon impitoyablement belle ville de Paris

    Là où le faux pas n’est pas permis 

    medium_delerm1.JPGOù, pour presque rien,

    Cela peut s’achever en dénouement shakespearien

    Et puis des piqûres d’araignées

    Au doux présent nous ont ramenés

    A la poésie d’une époque un peu désenchantée

    Alors, son regard aiguisé il a baladé

    Avec son allure élégamment dégingandée

    Sur son époque passée enchantée

    Qu’il sait si joliment nous faire partager, regretter

    Sur son époque actuelle

    Sur laquelle il pose et ose son regard faussement cruel

    Avec sa voix devenue mélodieuse

    Sublimée par les notes de son piano, langoureuses

    Comme de belles et filmiques histoires

    Qu’il conterait à d’éternels enfants dans le noir

    Toujours l’ironie au bord des lèvres

    La pudeur de celui  qui ne renonce pas aux rêves

    Qui sait que l’enfance est à jamais révolue

    Celle qui ne l’a jamais autant ému

    Qu’il nous appartient d’en garder toujours la folie

    De la raviver par notre goût immodéré d’envies, en vie,

    Qui cache sa nostalgie derrière une douce ironie

    Raillant Renaud, les capricornes, les koalas, juste la vie, surtout lui

    Hitchcock Truffaut les entretiens

    Ca aussi, nous avons en commun

    Cela ressemblait à un film de Fellini

    Avec lui, nous sommes allés en Italie

    Cela ressemblait à du Woody Allen

    L’humour pour si bien cacher ses peines

    Cela ressemblait à du Chaplin, simplement finalement à Delerm

    Qui, de sa plume, a capturé les plaies des temps modernes

    Empreint de toute la nostalgie de Truffaut

    Cela ressemblait  à un film avec Jean-Pierre Léaud

    Qui se regarde et s’écoute comme un film d’antan

    Aussi captivant que la voix suave de Fanny Ardant

    On aurait dit ce film avec Charles Denner

    Dont il aurait pu composer l’air

    Cela ressemblait à du cinéma

    Il devrait passer derrière la caméra

    Et puis son air quelque peu distant

    Peut-être intimidé par la présence de son Philippe de parent

    Ou simplement l’humilité maladroite du talent

    Lecteurs du Figaro Madame ou de Libé

    A sa place le public l’a trop timidement entonné

    Par des diapos pourtant bien aidé

    Pour, avec lui, se retrouver en natation synchronisée

    Il a pourtant  finalement si bien su l’envoûter, l’électriser

    Malgré l’air un peu blasé

    De certains Parisiens bobos par Renaud raillés

    Ou de provinciaux qui ont Sardou manqué

    Et se sont à La Cigale égarés

    Disant Delerm c’est bien mais faut aimer Delerm

    A moins qu’ils n’aient eu la déveine

    De dîner auparavant avec Anita Pettersen

    Réveillés quand même par le duo avec Fersen

    Qui nous a entraînés dans sa rengaine

    La salle a enfin trouvé son entrain

    Enchaînant les rappels, tapant dans les mains

    Pour oublier le petit matin, en vain

    Car, forcément, il succèderait, chagrin

    A ce soir  qu’on aurait cru sans lendemain

    J’aurais aimé faire la peau

    Aux maudits qui remettaient trop tôt leurs manteaux

    Avant même le rideau, le dernier écho

    Habitués à zapper, passer, décrier, éluder

    Prisonniers encore de leurs piètres et opiniâtres réalités

    Si pressés toujours de la retrouver

    Métro Boulot Dodo

    Finalement des amateurs égarés de la dame au chapeau

    medium_delerm3.JPGSurtout ne pas rater le dernier métro

    Finalement d’autres admirateurs de Truffaut

    Pourtant le repos arrive bien assez tôt

    Pour se priver de celui des maux

    Engloutis dans cette avalanche de jolies nostalgies

    Pas seulement de Chatenay Malabry

    Déjà, encore, j’étais ailleurs, sur le quai des Grands Augustins,

    Avec peut-être un livre de Modiano à la main

    Et tant de rêves dans ma tête

    Qui plus que jamais chantaient à tue-tête

    Quelque chose comme un air de fête

    Et puis, il le fallait alors je suis sortie

    Avec une image improbable de mariachis

    Enveloppée aussi d’un voile d’une réconfortante mélancolie

    Suscitée par son enchanteresse poésie

    Moi et mes rêves à la folie

    Qui crois aux quatrièmes de couverture

    Qui peuvent effacer toutes les blessures

    Qui sais les soirs d’été à Ambroise Paré

    Mais aussi que tout peut en un jour changer, révéler, réveiller

    Ignorant la chaleur ou le froid ou la pluie

    Ignorant si j’étais à Paris ou Chatenay Malabry

    En rentrant, j’ai admiré plus que jamais l'incomparable charme germanopratin

    Tiens, tiens le quai des Grands Augustins

    Après être passée devant le Carrousel illuminé

    De son incomparable beauté auréolé

    Comme une chanson de Delerm un soir d’été

    Insatiable esthète acharnée

    Si seulement c’était un métier

    Je dois avouer avoir quelques chansons absentes regretté

    Ainsi, j’aurais aimé savourer sa délicieuse heure du thé

    Entendre la voix de Jean-Louis

    Voir le visage de Fanny, aussi

    C’était un soir à La Cigale

    Avec celui que j’ai découvert par son imitateur intarissable

    medium_photosordi_165.jpgDans le Deauville  de Trintignant, subrepticement ensorcelant

    Celui qui n’est jamais décevant

    Le mien celui qui suspend le vol du temps,

    Je vous écris dans le silence qui s’installe

    Le silence lénifiant après un doux soir à la Cigale,

    Dé(i)fiant le temps, la réalité,  l’ennui

    Un moment de poésie, un beau moment de vie, de nostalgie, de mélancolie, de rêveries

    Juste envie de dire merci. Allez-y. Courrez-y.

    Malgré la ville normale

    Malgré les voitures banales

    Il y aura toujours le chant des cigales

    C’était juste et tellement un soir de novembre inoubliable à La Cigale

    medium_de4.jpgVincent Delerm est à La Cigale, à Paris, du 21 novembre au 9 décembre 2006, tous les soirs, à 20H (29,70 euros la place) et sera ensuite en tournée dans toute la France.

    Renseignements et réservations sur http://www.lacigale.fr

    Site officiel de Vincent Delerm

    Blog consacré à Vincent Delerm

     

    Sandra.M

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