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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 424

  • Fête de la musique 2010

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    A l'occasion de la fête de la musique qui aura lieu demain (et déjà aujourd'hui dans certaines villes) et dont vous pouvez retrouver le programme en cliquant ici, voici des vidéos inédites du concert privé  de Charlie Winston au dernier Festival de Cannes et d'autres vidéos de ce Festival de Cannes 2010 décidément très musical... et enfin un lien vers toutes les chroniques musicales d'inthemoodforcinema.
    Concert privé de Charlie Winston au vip room de Cannes:
    Mick Jagger à Cannes (présentation de "Stones in exile"):
    Gossip girl à Cannes: (coulisses du Grand Journal):
    A lire également sur inthemoodforcinema :

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  • "Ridicule" de Patrice Leconte, ma dernière sélection au ciné club des Cinoches demain soir

    Après 8 semaines c'est demain que s'achèvera ma sélection des projections au ciné club des Cinoches avec "Ridicule" de Patrice Leconte. Je continuerai néanmoins bien entendu à vous informer de la programmation du ciné club. Retrouvez ci-dessous ma critique de "Ridicule", toutes mes critiques des films projetés aux Cinoches dans le cadre de cette sélection et toutes les informations pratiques pour venir aux Cinoches. (Retrouvez également mon article consacré au restaurant, ici) Et n'oubliez pas de spécifier que vous venez de la part d'inthemoodforcinema...

    Critique de "Ridicule" de Patrice Leconte

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    1780. Le Marquis Grégoire Ponceludon de Malavoy (Charles Berling),  issu d'une famille d'ancienne noblesse provinciale, ingénieur de formation, cherche désespérément à assécher son marécageux pays des Dombes, ravagé par une épidémie. En dernier recours, il décide de gagner Versailles pour solliciter l'aide de Louis XVI. Muni d'une lettre de recommandation, il se rend tout d'abord chez Madame de Blayac (Fanny Ardant) mais son mari qu'il était venu voir vient de décéder. Agressé sur la route non loin de Versailles, il est secouru et recueilli par le Marquis de Bellegarde (Jean Rochefort).  Ce dernier cherche d'abord à le dissuader d'aller à la cour, si frivole et impitoyable, avant de céder devant son insistance.  Là, il retrouve Madame de Blayac et fait la connaissance des courtisans et notamment de l'Abbé de Vilecourt (Bernard Giraudeau).  Dans le même temps, il rencontre Mathilde (Judith Godrèche) la savante fille du Marquis de Bellegarde qui doit épouser un vieux et riche noble...

    En sélectionnant ce film pour l'ouverture du Festival de Cannes 1996, Gilles Jacob a fait preuve d'un redoutable cynisme, certainement involontaire, tant les personnages de « Ridicule » sont d'une troublante modernité, et pourraient appartenir à des univers beaucoup plus contemporains que celui de la cour de Louis XVI, qu'ils soient médiatiques, politiques ou cinématographiques. Jusqu'où aller pour réaliser ses objectifs aussi nobles (dans les deux sens du terme) soient-ils ? Jusqu'où aller sans compromettre ses principes ni se compromettre ?

    Pour les courtisans de « Ridicule », les joutes verbales sont les cruelles, sauvages et violentes armes d'une guerre dont le ridicule est le terrible signe de reddition. L'autre n'est alors qu'un faire-valoir et qu'importe si pour briller, sauver la face, il faut l'anéantir en le ridiculisant. Pour Jean Rochefort «  C'est un western dons lequel on a remplacé les colts par des mots d'esprit ». La vive mise en scène de Patrice Leconte souligne ainsi ces échanges verbaux assénés comme des coups mortels, dégainés  sans la moindre vergogne avec pour seul souci de leurs auteurs de rester dans les bonnes grâces de la cour et du roi. Le bel esprit est alors un poison violent et vénéneux qui contamine et condamne quiconque souhaite s'en approcher. Menace constante et fatale qui plane au-dessus de chaque courtisan : le ridicule. Le langage devient l'arme de l'ambition et du paraître car « le bel esprit ouvre des portes » mais « la droiture et le bel esprit sont rarement réunis ».

    Derrière l'éclat de Versailles, derrière la blancheur à la fois virginale et cadavérique dont s'enduisent les corps et les visages se cache une cruelle noirceur, un narquois sursaut de vie,  derrière le raffinement une vulgarité indicible, un mal qui les ronge de l'intérieur comme la cour est progressivement rongée par son pathétique bel esprit, bientôt par les Lumières, une cour qui se prévaut du bel esprit de Voltaire tout en rejetant l'Esprit des Lumières qui lui sera fatal. C'est le crépuscule d'une époque annonciatrice de la Révolution. La cour parade et brille de toute sa paradoxale noirceur mais le désenchantement et le déclin la guettent. Epoque de contradictions entre les Lumières et ses découvertes scientifiques et un monde qui périclite. Portrait d'un monde qui se sait déclinant et refuse pourtant de mourir. A tout prix. Madame de Blayac incarne la conscience de ce déclin qu'elle tente de masquer par une cruauté désenchantée consciente de ses vanités et de sa vanité.

    Les savoureux et cruels dialogues, ces jeux dangereux voire mortels font penser au cynisme des « Liaisons dangereuses » de Choderlos de Laclos ou aux bons mots de Guitry. Le scénario est ainsi signé Rémi Waterhouse et inspiré des écrits de la Comtesse de Boigne.

    De twitter et ses phrases lapidaires avec lesquelles certains se réjouissent de faire preuve d'un pseudo bel esprit a fortiori si c'est au détriment d'autrui, des critiques cinématographiques (qui ont d'ailleurs tellement et injustement malmené Patrice Leconte) qui cherchent à briller en noircissant des pages blanches de leur fiel, des couloirs de chaînes de télévision dont l'audience justifie toute concession à la morale et parfois la dignité, de la Roche de Solutré hier à la Lanterne de Versailles aujourd'hui, de ces comiques ravis de ternir une réputation d'un mot cruel, prêts à tuer pour et avec un bon mot pour voir une lueur d'intérêt dans les yeux de leur public roi, que ne ferait-on pas pour briller dans le regard  du pouvoir ou d'un public, fut-ce en portant une estocade lâche, vile et parfois fatale. L'attrait du pouvoir et des lumières (médiatiques, rien à voir avec celles du XVIIIème) est toujours aussi intense, l'esprit de cour bel et bien là, bien que celle de Versailles ait été officiellement déchu il y a plus de deux siècles.

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    Le choix des comédiens principaux est aussi pour beaucoup dans cette réussite de Jean Rochefort, partagé entre ces deux mondes, à Charles Berling dont c'est ici le premier grand rôle qui y apporte son prompt et fougueux esprit, à Bernard Giraudeau, baroque et pathétique au nom si parlant d'abbé Vilecourt, en passant par Fanny Ardant cruelle, lucide et donc malgré tout touchante sans oublier Judith Godrèche d'une attendrissante candeur et obstination.

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    Pour son premier film en costumes, à partir d'un excellent scénario, Patrice Leconte a réalisé un film d'une réjouissante modernité, à la mise en scène duale et aussi élégante que les courtisans qui traversent son film sont inélégants, un film mordant aussi cruel que raffiné qui  s'achève en faisant tomber les masques de la cour et triompher les Lumières. Alors laissez-vous aller au plaisir coupable des bout rimés,  bons mots, saillies drôlatiques et autres signes du bel esprit de cette cour de Versailles, tellement intemporelle et universelle.

    De Patrice Leconte, je vous recommande aussi :  « Monsieur Hire », « La fille sur le pont », « Dogora ».

    « Ridicule » de Patrice Leconte sera projeté au ciné club du restaurant Les Cinoches le dimanche 20 juin, à 21H.

    Mes autres critiques des films projetés aux Cinoches issus de ma sélection:

    "Les Enchaînés" d'Alfred Hitchcock (1946)

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    INFORMATIONS PRATIQUES:
    Les Cinoches
    1 rue de Condé
    75006 Paris
    Métro: Odéon
    Tél: 0143541821
    Ouvert tous les jours de 9h à 2h
    Pour en savoir plus sur la programmation du ciné club: cliquez ici (avec au programme, avant la programmation "made in in the mood for cinema", "Inside man" de Spike Lee, demain, 25 avril)
    Ciné club, chaque dimanche soir, à partir de 21h
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  • Festival pocket films 2010 au Forum des Images

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    C'est cette année la 6ème édition du Festival Pocket Films basé sur la création à partir de téléphones mobiles (films, concerts, tournages). Ce festival se déroule au Forum des images jusqu'à demain soir; l'entrée est libre.

     A l'heure à laquelle cette nouvelle capacité donnée à chacun de filmer n'importe où, n'importe quand, et souvent n'importe comment soulève de nouvelles questions éthiques, il est intéressant de voir que ce nouvel outil filmique peut aussi devenir un moyen d'expression artistique, et même un nouveau mode d'écriture du cinéma.

     Le jury de cette 6ème édition est composé de Benoît Jacquot, Pierre Haski, Paul Otchakovsky-Laurens, Valérie Mréjen, Jérôme Delormas.

     Je vous recommande tout particulièrement la soirée de clôture demain à 18H30 suivie à 20H d'un remix géant du festival par Romuald Beugnon.

    Je vous laisse découvrir le programme très riche sur le site officiel du Festival Pocket Films 2010.

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  • Bande-annonce et featurette d' "Inception" de Christopher Nolan

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    Comme je serai probablement loin des salles obscures françaises lorsque le film sortira (le 21 juillet) et parce que je suis Christopher Nolan avec beaucoup d'attention (et pour cause...) depuis une certaine inoubliable semaine de 1999 ,  pour vous faire patienter avant la sortie de ce très attendu "Inception" (avec au casting:  Leonardo DiCaprio, Mation Cotillard, Ellen Page, Cillian Murphy Michael Caine, Joseph Cordon-Lewitt ) voici la bande-annonce en vf et en vo et une featurette du film dont voici le très attractif synopsis: 

     Dom Cobb est un voleur confirmé, le meilleur dans l'art périlleux de l'extraction ("inception" en anglais). L'extraction consiste à s'approprier les secrets précieux d'une personne, enfouis au plus profond de l'inconscient pendant qu'elle rêve et que l'esprit est le plus vulnérable. Le milieu de l'espionnage industriel convoite Cobb pour ses talents. Dom Cobb devient alors un fugitif recherché sur toute la planète. A cause de cela, il perd son plus grand amour. Une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie antérieure. Au lieu de subtiliser une idée, Cobb et son équipe vont devoir en implanter une dans l'esprit d'une personne. S'ils y parviennent, cela pourra constituer le crime parfait. Cependant aucune stratégie n'a pu préparer l'équipe à un ennemi dangereux, qui semble avoir toujours un coup d'avance. Un ennemi qui seul Cobb aurait pu voir venir. Cet été, votre esprit est la scène du crime.

    "Inception" est le deuxième scénario original de Christopher Nolan depuis "Following". Raison de plus pour attendre ce film avec énormément d'impatience!

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  • Critique de « L’illusionniste » de Sylvain Chomet (sur un scénario de Jacques Tati) : un conte d’une tendre mélancolie

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    28 ans déjà que Jacques Tati est décédé, rendu néanmoins immortel par son incomparable et inoubliable personnage de Monsieur Hulot avec son  élégance maladroite, sa poésie burlesque et parfois mélancolique. En reprenant ce scénario inédit de Jacques Tati (dont il dit n’avoir modifié que 30%) Sylvain Chomet lui rend un vibrant hommage. Le personnage ne s’appelle pas ici Hulot mais Tatischeff (du vrai nom de Jacques Tati) et la longue silhouette hésitante et nonchalante rappelle davantage ce dernier que son personnage de Monsieur Hulot.

     C’est la fin des années 50 et le début d’une révolution pour le music hall avec le succès grandissant et incroyable du rock et la fin des numéros traditionnels comme celui de  Tatischeff, magicien à l’ancienne avec lapin de rigueur. Son public s’est clairsemé et les propositions de contrat se raréfient. Il part tenter sa chance à Londres où il connaît le même échec. Il se retrouve finalement dans le pub d’un village écossais où il rencontre Alice, une jeune fille pauvre et seule qu’il va prendre sous aile pourtant déjà bien fragile…

    Cet « Illusionniste » n’a rien à voir avec le film de Neil Burger de 2006 ni d’ailleurs avec les films d’animation actuels. A l’heure de la 3D, Sylvain Chomet signe des films d’animation à l’ancienne (comme un écho à l’univers de son personnage de Tatischeff) desquels se dégage un charme nostalgique.

    C’est évidemment un bonheur de retrouver la silhouette longiligne, élégante et si singulière de Jacques Tati même si ici le burlesque caractéristique du cinéaste n’est présent que par petites touches pour laisser la place à la mélancolie, la nostalgie, la gravité, la solitude, le pessimisme. C’est le triste constat de la fin d’une époque où la magie n’a plus sa place, où les ventriloques se retrouvent à la rue, où les clowns se pendent, saltimbanques d’un autre temps dévorés par une société de consommation vorace et impitoyable. C’est la mélancolie qui domine renforcée par l’atmosphère sombre et brumeuse d’Edimbourg où Sylvain Chomet a choisi de situer l’intrigue. La fin d’une époque. La fin d’un rêve. La fin des illusions, dans tous les sens du terme. Même Alice ne peut plus croire au pays des merveilles.

    L’hommage à Tati ne s’arrête pas au nom et à l’allure du personnage : des cadrages  (de pied, jamais de gros plan comme chez Tati) au manège urbain qui rappelle  Playtime, en passant par l’absence de dialogues aux quelques images de « Mon oncle » aperçues dans un cinéma dans lequel se retrouve Tatischeff, Sylvain Chomet distille de nombreux clins d’œil au cinéaste.

    Vous le savez peut-être, je ne suis pas une grande adepte de l’animation et je me prends à rêver de ce qu’aurait été ce film, sans aucun doute poignant, si Tati l’avait tourné, dans lequel lui aussi, à la manière de Chaplin nous aurait parlé des « Feux de la rampe » et de cette douleur incommensurable lorsqu’ils s’éteignent mais lorsque le cinéma nous abreuve de films qui rivalisent de surenchère dans l’hypnotisme visuel et sonore (comme )  la poésie mélancolique et nonchalante de Tati alliée à l’univers joliment nostalgique de Sylvain Chomet  font de  cette fantaisie poétique et tendre teintée de mélancolie et tristement drôle une respiration salutaire, nous laissant à la fois abattus et heureux. Abattus par tant d’illusions perdues et heureux de voir les derniers sursauts d’un monde et d’un cinéaste, irremplaçables et eux aussi disparus.

    Retrouvez aussi mon article consacré à l’exposition « Deux temps, trois mouvements » à la Cinémathèque et ma critique de "PlayTime" de Jacques Tati.

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  • Avant-première – Critique de « Night and day » de James Mangold avec Cameron Diaz et Tom Cruise : un couple irrésistible

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    Après le très décevant « L’Agence tous risques », je redoutais le pire pour cette nouvelle comédie d’action. Réalisée par James Mangold (« Une vie volée », « Walk the line », « 3H10 pour Yuma »…), elle met  en scène une jeune femme, June (Cameron Diaz) qui, à l’aéroport, rencontre « par hasard » un homme mystérieux Roy (Tom Cruise) par lequel elle est immédiatement séduite. Elle découvre rapidement qu’il est en fait un espion en fuite détenant  une batterie d’une force énergétique inégalée. Pour sauver sa peau, elle n’a alors d’autre choix que de le suivre, embarquée dans de rocambolesques aventures avec aux trousses : le FBI, la CIA et des trafiquants hispaniques… Rien que ça. Mais peut-elle vraiment lui faire confiance ?

    Initialement intitulé « Wichita » et finalement « Knight and day » dans la version américaine (un titre d’ailleurs beaucoup plus significatif, on se demande pourquoi il n’a pas été conservé dans la version française), après que le scénario soit passé entre de nombreuses mains c’est sous le titre « night and day » que le film sortira en France le 28 juillet 2010.

    Dès les premières minutes, de ce couple de cinéma se dégage un charme indéniable, insaisissable, sensuel et irrésistible qui fait qu’ils peuvent nous éblouir avec les pires invraisemblances, nous embarquer dans les aventures les plus improbables sans que nous y trouvions à redire. Le film, grâce en très grande partie à ses deux interprètes principaux et leur alchimie, nous charme comme Roy charme June. Peu nous importe alors que June n’ait rien de la garagiste jamais sortie de son trou perdu qu’elle est censée incarner ou qu’elle s’adapte à toutes les situations avec maestria ou que Roy sache aussi bien piloter un avion de ligne que se sortir avec un sourire et une décontraction imperturbables des situations les plus désespérées ; ils instaurent d’emblée une complicité avec le spectateur. Notre cœur s’emballe alors pour leurs rocambolesques aventures comme celui de June pour Roy.  Tout comme le sien, il  a alors ses raisons que la raison ne connaît pas et peu importe qu’elle nous souffle que tout cela est totalement invraisemblable. Nous faire croire à l’invraisemblable,  nous rendre volontairement et joyeusement crédules, c’est aussi un des plaisirs inestimables du cinéma.

    Cameron Diaz retrouve ici Tom Cruise après « Vanilla sky » en 2001. Ils sont incroyablement complémentaires et forment un couple particulièrement séduisant. Tom Cruise mêle action et second degré avec beaucoup de classe, un charisme inédit et sans jamais tomber dans le ridicule dans lequel ce genre de rôle peut rapidement faire tomber un acteur. Et Cameron Diaz est irrésistiblement lumineuse, drôle et énergique. A noter en prime la présence de Paul Dano ("Little miss sunshine", "The good heart"...)  en surdoué des formules mathématiques.

      Les dialogues sont percutants, la réalisation nerveuse ne nous laissant  le temps ni de réfléchir ni de nous appesantir sur les invraisemblances et cela fait parfois un bien fou quand c’est fait avec autant de légèreté (apparente, et certainement le résultat d’un long travail de réécriture au regard du nombre de scénaristes qui se sont succédés).

    Par ailleurs, le film a l’intelligence de ne pas prétendre à être autre chose qu’un divertissement, à ne pas essayer de se justifier par un discours moralisateur sur la faim dans le monde, l’écologie ou que sais-je encore…

    On laisse avec regret Roy et June avec l’envie de retrouver ces deux personnages si charmeurs, charmants et attachants. Comme souvent dans les films américains, la fin est d’ailleurs suffisamment ouverte pour pouvoir donner lieu à une suite ou même faire de Roy et June des personnages récurrents.  Alors, si vous voulez voir un vrai divertissement qui a la modestie et l’intelligence de ne pas aspirer à être autre chose et dont les deux acteurs vous  séduiront, vous hypnotiseront et vous embarqueront  dans d’époustouflantes et improbables péripéties des Etats-Unis jusqu’en Autriche, dans l’envoûtante ville de Salzbourg, et même en Espagne pour une corrida d’un nouveau genre, rendez-vous dans les salles le 28 juillet prochain.

    Retrouvez un extrait du film en cliquant ici.

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  • « Fatal » de Michaël Youn : lucide et opportuniste

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    C’est promis, ce soir, je reviens à Paris et donc à une offre (et donc des critiques) cinématographique(s) plus diversifiée(s), c’est-à-dire pas seulement des comédies ou des blockbusters, comme ce que se cantonnent malheureusement à projeter certains cinémas de province quelque peu frileux. Je ne recule devant rien puisque, après le désolant « Les meilleurs amis du monde », hier c’est « Fatal » de Michaël Youn que j’ai dû me résoudre à aller voir, à vrai dire intriguée entre, d’un côté, les critiques à la limite du panégyrique et, de l’autre, la bande-annonce qui annonçait un film ne me semblant pas mériter tous ces éloges. Comme je n’aime ni me fier aux critiques, ni m’arrêter à mes préjugés, j’ai décidé d’aller juger sur pièce.

    Fatal c’est donc Fatal Bazooka incarné par Michaël Youn, un personnage de sketch créé par ce dernier puis développé dans un album musical dont il a tout de même vendu 500000 exemplaires. Le film invente donc une vie à ce rappeur fictif qui dans le film a vendu 15 millions d’albums, a des millions de fans, a développé tout un merchandising autour de son nom, y compris un magazine, et projette même d’ouvrir son propre parc d’attraction : Fataland. Dans son domaine, il est le n°1 incontesté jusqu’à ce qu’arrive un concurrent, Chris Prolls, (Stéphane Rousseau) et jusqu’à ce que le public découvre que Fatal Bazooka est en réalité un savoyard nommé Robert LaFondue...

    Il faut l’avouer : les premières minutes, le déploiement de moyens fait illusion, la surenchère satirique sur le milieu de la télévision et de la musique électro-pop surprend plutôt agréablement. La photographie aussi bling bling que le héros du film également. Tout est là pour nous (dé)montrer que nous sommes au cinéma et non dans un sketch télévisé. Les choses se gâtent avec le personnage de Michaël Youn, de cinq ans d’âge mental. Le ton est alors davantage celui d’une bande dessinée que d’un film de cinéma : surjeu, décors champêtres acidulés, personnages régressifs…

    Il y a au moins une chose qu’on ne peut nier à Michael Youn, c’est qu’il est  d’une incontestable lucidité sur le milieu qui l’entoure et particulièrement malin. Derrière les blagues potaches, derrière l’humour vulgaire, derrière son personnage simple d’esprit se cache un sens du marketing particulièrement aigu. En feignant de dénoncer  le cynisme et le mercantilisme d’un certain milieu musical (un aspect d’ailleurs plutôt réussi entre les causes humanitaires défendues par les « artistes » là  avant tout pour servir la leur, et les musiques insipides d’une efficacité redoutable car savamment habillées de marketing et de sons assourdissants et ingénieusement répétitifs ), il en tire profit avec beaucoup d’habileté. Ou comment exploiter ce qu’on feint de dénoncer : le merchandising (Michaël Youn incarne un personnage pseudo parodique qui vit du merchandising mais sans doute le film d’une manière ou d’une autre (re)lancera-t-il les ventes d’albums avec la BO du film et les musiques qui circulent déjà sur youtube), la misogynie (Fatal est montré comme misogyne, ce que Michaël Youn prétend dénoncer, seulement les personnages féminins du film sont eux-mêmes d’une bêtise affligeante -car cupide notez bien concernant Athéna-Paris Novotel-Hilton- ), le mépris du public ( Fatal méprise le public mais le film n’en donne guère une image plus glorieuse puisqu’il le montre versatile,  et prêt à se laisser éblouir par n’importe quel produit formaté ou à glorifier n’importe quelle bimbo ou n’importe quel illuminé ), le narcissisme (Fatal pratique le culte de la personnalité mais Michaël Youn ne laisse pas plus de place aux seconds rôles que Fatal à ses acolytes, dommage d’ailleurs Stéphane Rousseau est assez irrésistible en Jean-Claude Vandamne de la musique accro au bio et Catherine Allégret s’en sort avec les honneurs échappant presque aux caricatures féminines évoquées plus haut).  Sous son apparence de dénonciation d’un système et d’autodérision, Fatal représente donc l’utilisation paroxystique de ce système et finalement une ingénieuse publicité hors de prix pour ses produits dérivés.  Ce n’est finalement pas le film qui me dérange ou déplait, d’une certaine manière plutôt réussie dans son genre, mais la bonne conscience de laquelle se pare son auteur et qui n’est finalement qu’un astucieux argument de vente…

    En digne ancien étudiant en commerce, Michaël Youn a bien compris et assimilé les recettes d’une publicité rentable mais aussi celles du cinéma. On ne peut ainsi non plus nier la présence d’un scénario là aussi efficace : le héros déchu qui renait de ses cendres après  un retour aux racines, une introspection et une remise en cause et qui revient pour faire sa leçon de morale.

    Si le film est assurément rythmé à en être vertigineux et s’il atteint parfois sa cible dans sa satire grinçante du milieu du show business qui malheureusement finit toujours par verser dans la vulgarité, il tombe littéralement à plat en tirant profit de ce qu’il feint de dénoncer. L’autodérision n’est finalement qu’un argument commercial dissimulé. Le comble de la société de consommation et du cynisme. Un film guidé par une lucidité aussi brillante que désolante et surtout opportuniste.

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