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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 289

  • Critique de « La vie est belle » de Roberto Benigni ( projection au Festival International du Film de Boulogne-Billancourt 2012 )

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    La vie est belle. Deux films. Deux chefs d’œuvre. Deux contes pour un même titre. Celui de Capra en 1946. Et celui de Benigni en 1997. J’ai choisi de vous parler du second à l’occasion de sa projection dans le cadre du Festival International du Film de Boulogne-Billancourt (dimanche, à 14H30), un festival dont je serai membre du jury, ce week end, et dont l’ouverture a lieu ce vendredi soir (retrouvez mon article avec la programmation complète, ici).

    Tout le monde se souvient des remerciements émus, expansifs et débordants d’enthousiasme de Roberto Benigni se jetant aux pieds de Martin Scorsese et embrassant tout son jury pour les remercier  de lui avoir attribué le grand prix du jury du Festival de Cannes 1998. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance après la polémique suscitée en amont de la projection, eu égard au sujet du film que certains, sans savoir, qualifiaient déjà de « comédie sur la Shoah ». C’était compter sans l’immense talent du cinéaste et sans sa délicatesse pour traiter de ce sujet ô combien sensible.

    Roberto Benigni interprète  Guido, un jeune homme fantasque qui, en 1938, rêve d'ouvrir une librairie. Il se heurte à l’administration fasciste et, en attendant, il est serveur dans un Grand Hôtel en Toscane. Tandis que la menace plane déjà, il rencontre Dora (Nicoletta Braschi), une institutrice dont il tombe immédiatement amoureux. Guido l’enlève le jour de ses fiançailles avec un bureaucrate du régime. De l’union de Dora et Guido nait  un fils, Giosué.  Les lois raciales sont entrées en vigueur. Juif, Guido est déporté avec son fils, alors âgé de 5 ans. Par amour pour eux, Dora demande à monter dans le train qui les emmène aux camps de la mort. A partir de ce moment, Guido va alors tout faire pour préserver son fils et lui éviter de comprendre l’inénarrable horreur en lui faisant croire que tout cela n’est qu’un jeu...

    D’emblée, la voix off définit cette histoire comme un conte à la fois « douloureux » et  plein de « merveilleux », désamorçant ainsi toute critique sur l’absence de réalisme ou du moins était-elle censée le faire car cela n’empêcha pas un célèbre quotidien de parler à l’époque de « comédie négationniste ». Comment peut-on commettre un tel contre-sens ? Benigni n’a en effet jamais prétendu effectuer une reconstitution historique des camps et de la Shoah mais, au contraire, un conte philosophique, une fable, qui en démontre toute la tragique absurdité.

    Là réside l’incroyable intelligence de ce film : à travers les yeux de l’enfance, l’innocence, ceux de Giosué, la violente absurdité de leur situation est encore exacerbée puisqu’elle est indicible et ne peut s’expliquer que comme un jeu. Benigni ne cède pour autant à aucune facilité, son scénario et ses dialogues sont ciselés pour que chaque scène « comique » soit le masque et le révélateur de la tragédie qui se « joue ». Bien entendu, Benigni ne rit pas, et à aucun moment, de la Shoah mais utilise le rire, la seule arme qui lui reste, pour relater l’incroyable et terrible réalité et  rendre l’inacceptable acceptable aux yeux de son enfant.

    L’histoire se scinde ainsi en deux parties : l’histoire d’amour de Guido et Dora avec en toile de fond une critique du fascisme tourné en dérision, et le « jeu » dans le camp (« les très très méchants qui crient très fort », sont là pour « faire respecter les règles », et « on gagne des points si on se cache, si on ne pleure pas, si on ne réclame pas de goûter » et « avec 1000 points on gagne un char, un vrai »)  même si les actes de Guido sont toujours guidés par son amour pour Giosue, et pour Dora, qui lui sera d’ailleurs fatal.  Dès les premières minutes, la folie poétique de son personnage, époustouflant de créativité, séduit irrésistiblement. Les clés tombent du ciel. Les chiens se retrouvent sur des plateaux. Et l’amour fou de Guido lui ferait presque ignorer la triste réalité qui, déjà, assombrit le ciel toscan.

    Si la première partie est traitée comme un conte de fées, la menace n’en est pas moins constamment présente. Ainsi, tel un prince de conte de fées, Guido enlève sa « princesse » sur un cheval mais un cheval sur lequel est écrit « Achtung cheval juif » tandis qu’une femme raconte avec une dramatique inconscience un problème mathématique dont la solution, pour faire des économies, consiste à éliminer les personnes hospitalisées.

    Guido prend déjà la vie comme un jeu et prend aussi la place de l’inspecteur d’Académie venu expliquer « la pureté de la race » à des enfants et se transforme en un pantin ridicule illustrant toute l’absurdité de l’expression montrant à quel point le fascisme est une clownerie et un cirque pathétiques. Et quand Giosué lit sur une vitrine «  Entrée interdite aux juifs et aux chiens », Guido tourne l’inacceptable stupidité en dérision en déclarant qu’il interdirait son magasin « aux araignées et aux wisigoths ».

    Benigni cite ainsi Primo Levi dans “Si c’est un homme” qui décrit l’appel du matin dans le camp. « Tous les détenus sont nus, immobiles, et Levi regarde autour de lui en se disant : “Et si ce n’était qu’une blague, tout ça ne peut pas être vrai…” C’est la question que se sont posés tous les survivants : comment cela a-t-il pu arriver ? ». Tout cela est tellement inconcevable, irréel, que la seule solution est de recourir à un rire libérateur qui en souligne le ridicule. Le seul moyen de rester fidèle à la réalité, de toutes façons intraduisible dans toute son indicible horreur, était donc, pour Benigni, de la styliser et non de recourir au réalisme.

    Chaque phrase a alors un double sens et n’en est que plus poignante (comme lorsque, dans le camp, Guido force son fils à aller « prendre une douche » et que l’indiscipline de ce dernier va lui sauver la vie), en ce qu’elle révèle l’ineffable mais aussi l’amour inconditionnel d’un père pour son fils. Quand il rentre au baraquement, épuisé, après une journée de travail, il dit à Giosué que c'était « à mourir de rire ». Giosué  répète les horreurs qu’il entend à son père comme « ils vont faire de nous des boutons et du savon », des horreurs que seul un enfant pourrait croire mais qui ne peuvent que rendre un adulte incrédule devant tant d’imagination dans la barbarie (« Boutons, savons : tu gobes n’importe quoi ») et n’y trouver pour seule explication que la folie (« Ils sont fous »).

    L’expression de négationnisme attribué par certains au film est d’autant plus erronée que si Benigni utilise l’humour, il ne nie à aucun moment toute l’horreur de la Shoah et  en montre même les pires abjections : la douche, l’amas de vêtements abandonnés, et cette fumée noire, cruelle réminiscence de l’horrible et impensable réalité. Ainsi, cette scène où la musique cesse brutalement, et est remplacée par le bruit d’un vent cinglant et terrifiant, où Guido avec son fils dans ses bras se retrouve au milieu d’une fumée aveuglante et terrifiante puis face à cette brutale image des corps entassés, comme sorti d’un cauchemar, rappelant que ce « jeu » n’est là que pour le dissimuler aux yeux de son enfant.  Tout cela est alors tellement irréel que même Guido, ne pouvant y croire, dira « Peut-être que tout cela n’est qu’un rêve ».

    Chaque scène ou presque ajoute à l’implacable démonstration de l’absurdité de l’ignominie comme cette scène encore où  Guido croit qu’un médecin allemand qu’il avait connu au Grand Hôtel va l’aider et découvre  qu’il ne fait appel à lui que pour l’aider à résoudre une énigme : « Viens à mon secours, j’ai perdu mon sommeil » dit le médecin, pour une simple énigme, tandis que Guido qui aurait dû prononcer cette même phrase ( rappelant une autre citation du film selon laquelle « le silence est le cri le plus puissant ») ne dit rien, muet de stupéfaction, de consternation, d’abattement devant une telle criminelle inconscience.

    Face à cette horreur impensable, inimaginable, Guido/Benigni utilise la seule arme possible : la poésie, la dérision, l’humour comme un combat fier et désespéré. Ainsi cette scène où Guido fait écouter à tout le camp et à destination de Dora les « Contes d'Hoffmann » d’Offenbach sur un phono résonne comme un cri d’amour tragiquement sublime, éperdu et déchirant, une lumière vaine et douloureusement belle dans cette nuit macabre. Scène magnifique, pudique (jamais d’ailleurs il n’utilise les ficelles du mélodrame). Benigni recourt à plusieurs reprises intelligemment à l’ellipse comme lors du dénouement avec ce tir de mitraillette hors champ, brusque, violent, où la mort terrible d’un homme se résume à une besogne effectuée à la va-vite. Les paroles suivantes le « C’était vrai alors » lorsque Giosué voit apparaître le char résonne alors comme une ironie tragique. Et saisissante.

    Benigni, bouleversant de tendresse, d’inventivité, d’énergie fut le deuxième acteur italien à remporter l’Oscar du meilleur acteur (après Sophia Loren pour « La Ciociara » en 1960. Il obtint aussi celui du meilleur film étranger et de la musique (magnifique et inoubliable musique de Nicola Piovani ).
    A Cannes, il dédia son film "à tous ceux qui ne sont plus là, disparus pour nous faire comprendre ce que c'est que la liberté et la vie". Son film y est parvenu, magistralement.  Un hymne à la vie aussi puisque lui-même dit, pour le titre, avoir « pensé à Trotski et à tout ce qu’il a enduré : enfermé dans un bunker à Mexico, il attendait les tueurs à gages de Staline, et pourtant, en regardant sa femme dans le jardin, il écrivait que, malgré tout, la vie est belle et digne d’être vécue. Le titre est venu de là… »

    L’histoire d’un personnage poétique qui meurt et se sacrifie par amour. Un film empreint de toute la folie magique de Fellini (pour qui Benigni a d’ailleurs joué ) et de toute la poésie mélancolique et burlesque de Chaplin (il rend d’ailleurs ouvertement hommage au « Dictateur ») . Une fable tragique, inoubliable et éloquente. Une démonstration brillante et implacable par l’absurde de toute la folie humaine. Une œuvre magistrale, pleine de sensibilité, toujours sur le fil, évitant tous les écueils. Un film dans lequel, plus que jamais, le rire, salvateur, est le masque du désespoir.  Au lieu de banaliser l’horreur comme certains le lui ont reproché, en la montrant à travers les yeux d’un enfant, Benigni n’en démontre que mieux l’absurdité indicible tout en réalisant un film bouleversant de tendresse poétique qui s’achève sur une note d’espoir parce que, malgré toute l’ignominie dont les hommes sont capables, la vie est belle, nous laissant à chaque fois bouleversés. Un film aussi poignant et nécessaire que « Le Pianiste », « Le Dictateur », « Nuit et brouillard », « La Liste de Schindler ». Du grand art.

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  • Avant-première de Titanic 3D 2012 à Londres: suivez le webcast live du tapis rouge ici

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    En début d'année, j'ai eu le plaisir de découvrir les premières images de "Titanic 3D" et de pouvoir assister à une rencontre avec Jon Landau. Vous pouvez retrouver mon avis ci-dessous ainsi que mes vidéos de Jon Landau.

    Je vous ferai une critique complète la semaine prochaine puisque je le verrai en 3D en intégralité. Ajout du 1.04.2012: Retrouvez ma critique complète de "Titanic 3D 2012" en cliquant ici.

     En attendant, vous pourrez suivre le webcast live de l'avant-première londonienne sur ce blog, ci-dessus, ce 27 mars, à 18H.

     

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    Ce matin, j'ai eu le plaisir de découvrir en avant-première quelques extraits de "Titanic" en 3D (le film sera en salles seulement le 4 avril 2012) suivis d'une séance de questions réponses avec le producteur Jon Landau. Ce dernier a notamment produit "Avatar" et "Titanic". Il a également notamment été vice-président éxécutif de la production longs métrages chez Twentieth Century Fox mais surtout son travail avec les meilleurs talents créatifs fait qu'il maîtrise parfaitement le processus de création qui a conduit à cette nouvelle "version" d'un des plus grands succès cinématographiques de tous les temps (amplement mérité, je vous en reparlerai plus longuement bientôt avec une critique du film).

    Le 4 Avril 2012, vous pourrez ainsi redécouvrir Titanic. Et je dis bien "redécouvrir" et non "revoir". J'étais au préalable sceptique... et il faut le dire d'emblée : le résultat est saisissant. Jamais encore la 3D ne m'avait semblée avoir cet impact (d'ailleurs, jamais encore la 3D ne m'avait semblée avoir d'impact tout court)...et c'est d'autant plus fascinant que ce matin ne nous ont été montrés que des extraits. L'immersion a pourtant été immédiate. L'émotion au rendez-vous. La 3D n'est pas ici un gadget mais un véritable atout qui donne au spectateur de vraies sensations et émotions, d'ailleurs les scènes intimistes sont presque plus impressionnantes que les scènes à grand spectacle tant le spectateur a l'impression d'être un intrus, de s'immiscer dans l'action, et pas seulement d'en être spectateur.

    La scène où Rose déambule dans les couloirs en cherchant de l'aide nous donne la sensation magique et inquiétante d'être à ses côtés, et celle où Jack et Rose s'enlacent et "volent", la sensation est étourdissante comme si nous virevoltions aussi. La lâcheté, le courage, la beauté vous happent et heurtent plus que jamais, et c'est particulièrement troublant.

    Alors, bien sûr, l'art c'est aussi de laisser place à l'imaginaire du spectateur et sans doute ce nouveau procédé est-il une manière de prendre le spectateur par la main, de lui dicter ce qu'il doit regarder et même éprouver, ce qui pourrait faire s'apparenter le cinéma à une sorte de parc d'attraction. Mais dire cela après ce que j'ai vu ce matin serait réducteur. Au contraire, tous les éléments artistiques sont justement ainsi mis en valeur: jeu des acteurs, décors ...

    Je vous le garantis, ce Titanic-là permet de revisiter le film de James Cameron. Ou quand le cinéma devient une expérience au service de l'émotion, des sensations mais surtout du film et du spectateur ( et de l'industrie, sans doute: ce film a coûté 60 semaines et 18 millions de dollars...).

    En tout cas, vous aurez la sensation étrange, vertigineuse d'être réellement impliqué dans une des plus belles histoires d'amour de l'histoire du cinéma. Histoire d'amour mais aussi d'orgueil, d'arrogance , une tragédie métaphorique des maux de l'humanité qui fait s'entrelacer mort et amour et qui reste aussi actuelle15 ans après. Un film avec de la profondeur (dans les deux sens du terme désormais), et pas un simple divertissement. Un moment de nostalgie aussi pour ceux qui, comme moi, l'ont vu en salles il y a 15 ans et pour qui ce sera aussi une romantique réminiscence.

    Le 12 Avril, plongez au "coeur de l'océan" et au coeur du cinéma... Je vous promets que vous ne regretterez pas le voyage, cette expérience unique, magique, étourdissante, réjouissante : définition du cinéma (du moins, de divertissement) finalement porté ici à son paroxysme! A voir et vivre absolument.

    "Il y a toute une nouvelle génération qui n'a jamais vu Titanic tel que nous l'avons conçu pour être présent" sur grand écran. Et cette fois, ce sera Titanic comme personne ne l'a encore jamais vu, remastérisé numériquement en 4K et minutieusement converti en 3D. Avec sa puissance émotionnelle intacte et des images plus fortes que jamais, ce sera une expérience fabuleuse pour les fans comme pour ceux qui vont le découvrir". James Cameron

     
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  • Jean-Loup Dabadie: président du jury du Festival International du Film Policier de Beaune 2012

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    C’est le membre de l’Académie Française, écrivain et scénariste français Jean-Loup Dabadie qui présidera le jury du Festival International du Film Policier de Beaune 2012 qui se déroulera du 28 mars au 1er avril. Auteur de scénarii inoubliables, notamment de films de Claude Sautet,  et auteur doté d’une grande sensibilité, voilà qui annonce le meilleur pour cette édition 2012 de ce festival qui, en 4 ans, s’est imposé comme un des grands rendez-vous cinématographiques annuels avec, toujours, une programmation riche et variée qui fait honneur à ce genre cinématographique qui a fait naitre ma passion pour le 7ème art.

    Cette année, par ailleurs, le festival met Londres à l'honneur avec "London polar". A cette occasion des films emblématiques de la ville de Londres et du cinéma policier seront proposés aux festivaliers.

    Découvrez également le site officiel du festival: http://www.beaunefestivalpolicier.com/ en attendant de retrouver ici la programmation complète.

     

      FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE de Jean-Loup Dabadie (source : site officiel du festival)

     Scénariste

     1970 LES CHOSES DE LA VIE de Claude Sautet

    1971 LA POUDRE D’ESCAMPETTE de Philippe de Broca

    1972 CÉSAR ET ROSALIE de Claude Sautet

    1973 SALUT L’ARTISTE de Yves Robert

    1974 VINCENT, FRANCOIS, PAUL… ET LES AUTRES

     de Claude Sautet

    1974 LA GIFLE de Claude Pinoteau

    1975 LE SAUVAGE de Jean-Paul Rappeneau

    1976 UN ÉLÉPHANT ÇA TROMPE ÉNORMEMENT de Yves Robert

    1977 VIOLETTE ET FRANÇOIS de Jacques Rouffio

    1978 UNE HISTOIRE SIMPLE de Claude Sautet

    1979 COURAGE FUYONS de Yves Robert

    1981 CLARA ET LES CHICS TYPES de Jacques Monnet

    1983 GARÇON ! de Claude Sautet

    1984 LA SEPTIÈME CIBLE de Claude Pinoteau

    1986 DESCENTE AUX ENFERS de Francis Girod

    1992 LE BAL DES CASSE-PIEDS de Yves Robert

    2000 LA BICYCLETTE BLEUE de Thierry Binisti

    2009 LA TÊTE EN FRICHE (My Afternoons with Margueritte) de Jean Becker

     BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

     Écrivain

     1959 LES YEUX SECS (Éditions du Seuil)

    1960 LES DIEUX DU FOYER (Éditions du Seuil)

    1997 RECUEIL DE L’INTÉGRALE DES SKETCHES “BONNE FÊTE PAULETTE” (Éditions Albin Michel)

     PIÈCES DE THÉÂTRE

     MADAME MARGUERITE

     DEUX SUR LA BALANÇOIRE

     DOUBLE MIXTE

     MÊME HEURE L’ANNÉE PROCHAINE

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  • Programme du 13ème Festival du Film Francophone de Grèce 2012



    Je vous parle souvent ici et sur http://www.inthemoodforluxe.com de ma passion pour la Grèce. Je ne pouvais donc pas ne pas évoquer le 13ème Festival du Film Francophone de Grèce qui se déroulera dans différents lieux.

     Athènes : du mecredi 21 mars au mercredi 28 mars 2012

    IDEAL - DANAOS 1 & 2 - ΑUDITORIUM DE L'INSTITUT FRANÇAIS D'ATHÈNES

     * Thessalonique : jeudi 29 mars au mercredi 4 avril 2012

    PAVLOS ZANNAS
    LE SITE OFFICIEL DU FESTIVAL : www.festivalfilmfrancophone.gr

    télécharger le programme des projections

    FILM D'OUVERTURE

    Le 13e Festival du Film Francophone de Grèce présentera en ouverture le film :

     Intouchables de Éric Toledano et Olivier Nakache, avec François Cluzet et Omar Sy (2011, 112΄, couleur)

    Ce film qui a été nominé 9 fois aux César 2012 est déjà un succès mondial, classé au 3 rang du Box Office français de tous les temps, et a dépassé les 20 millions d'entrées en France. Il sortira en salles en Grèce à la fin du mois de mars 2012 par Filmtrade, distribué par Spentzos Film.

     Le jury du 13e Festival du Film Francophone de Grèce:

     - Président :

    Vassilis Alexakis

    Écrivain et journaliste grec installé en France depuis 50 ans. Vassilis Alexakis a écrit une douzaine de romans dont "La Langue maternelle", Prix Médicis en 1995 et "Ap. J.-C"., Grand prix du roman de l 'Académie française en 2007.

     - Membres :

     - Michel Démopoulos

    Critique et cinéaste, Michel Démopoulos a dirigé pendant 15 ans le festival du Film de Thessalonique dont il a fait un festival d'envergure internationale. Il a également œuvré en faveur du cinéma au sein de ERT. Il est consultant, expert, curateur pour de nombreux festivals et organismes internationaux.

     - Amanda Livanou

    Productrice de films nombreux films de fiction et documentaires grecs dont "Back door" de Y. Tsemberopoulos, "Un jour dans la nuit" de G. Panoussopolous, Screeaming J Hawkins: I Put a Spell on Me" de Νikos

    Τriandafilidis et tout récemment "L" de B. Makridis de sélectionné en compétition au festival de Sundance.

     - Clémence Poesy

    Comédienne française, Clémence Poésy mène une carrière sans frontière ou se côtoient des films d'auteurs tels "Jeane Captive" de Philippe Ramos, et des productions internationales tels "127 heures" de Dany Boyle et "Harry Potter et les reliques de la mort" de David Yates.

     - Yorgos Tsemberopoulos

    Cinéaste grec Yorgos Tsemberopoulos, depuis son premier film "Talgo", d'après le roman de Vassilis Alexakis, en 1984 a réalisé de nombreux documentaires et fictions, dont "Back door" en 2000. Il est également producteur.

     * 23|03|2012 , à GAZARTEORCHESTRE NATIONAL DE JAZZ
    Daniel Yvinec

    Cine-Concert Carmen

    Film muet accompagné par l'Orchestre national de jazz de Paris.

    Composant n° 1 : La projection de Carmen de Cecil B. DeMille, maître et pionnier du film à grand spectacle hollywoodien.

    Composant n° 2 : une bande originale jouée en direct par les très talentueux musiciens de l'Orchestre national de jazz de Paris, dirigés par Daniel Yvinec, grand amateur de croisements artistiques novateurs.

    Au final, l'Orchestre national de jazz offre un spectacle musical et visuel à multiples couches, où tout est soigneusement travaillé pour servir une image grandiose et créer une expérience sensorielle envoûtante.

     CO-ORGANISATION

    INSTITUT FRANÇAIS, ORCHESTRE NATIONALE DE JAZZ, GAZARTE

     

    LE 13e FESTIVAL DU FILM FRANCOPHE DE GRÈCE

    à Athènes, du 21 au 28 mars

    et à Thessalonique, du 29 mars au 4 avril

     

    est organisé par l'Institut français de Grèce

    Sous l'égide de la Mairie d'Athènes

     

    en collaboration avec les ambassades de France, de Belgique,

    du Canada, du Liban, Maroc, de la Roumanie, de la Suisse

    et de la Tunisie en Grèce

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  • Devenez membre du jury des étudiants du Festival Paris Cinéma 2012

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    Je vous parle depuis longtemps de ce festival qui fêtera ses 10 ans cette année (dont Hong Kong sera le pays à l'honneur) et dont j'ai eu le plaisir de faire partie du jury de blogueurs, il y a deux ans. Si vous aussi souhaitez faire partie d'un jury dans le cadre de ce festival, vous pouvez postuler pour le jury des étudiants.

    Comme chaque année, le Festival Paris Cinéma, invite les étudiants parisiens à devenir membre du Jury des étudiants, et à décerner le Prix des Étudiants à un des longs métrages de la Compétition internationale.

     Avant de vous inscrire, vérifiez que vous êtes disponible toute la durée du festival qui aura lieu cette année du 30 juin au 10 juillet 2012. Les séances de la Compétition internationale auront lieu du 30 juin au 9 juillet 2012 inclus. Les étudiants du Jury décernent le Prix des Étudiants à l’un des longs métrages de la Compétition internationale du Festival Paris Cinéma, véritable laboratoire du cinéma de demain.  Les étudiants sont invités à rédiger de courtes critiques qui seront publiées sur le site Internet du festival. L’étudiant qui rédigera la meilleure critique sera invité par l’Office Franco Québécois pour la Jeunesse à participer aux Rendez-vous du Cinéma Québécois qui se dérouleront en février prochain à Montréal.

     

     Vous souhaitez devenir membre du Jury des étudiants ?

     Rien de plus simple !

     Remplissez le Formulaire de candidature que vous retrouverez ici  http://www.pariscinema.org/fr/programmes-2012/competition1/etudiants.htmlet faites-le  parvenir au festival par courrier avant le 18 mai 2012 à l’adresse suivante :

     FESTIVAL PARIS CINÉMA 

    Jury des Étudiants

     155 rue de Charonne

     75011 Paris

     Pour toute information :

     FESTIVAL PARIS CINÉMA

     Site : www.pariscinema.org

     Email : info@pariscinema.org

     Tél. : 01 55 25 55 25

     Retrouvez mes articles sur les éditions précèdentes du festival:

     

     

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  • Critique « Les Adieux à la Reine » de Benoit Jacquot avec Léa Seydoux, Diane Kruger, Virginie Ledoyen

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    Benoit Jacquot aime adapter des romans et mettre en scène des femmes comme protagonistes de ses films : Virginie Ledoyen dans « La Fille seule », Judith Godrèche dans » La Désenchantée » Isabelle Huppert dans « Villa Amalia », « L'École de la chair », « Les Ailes de la colombe », « Pas de scandale »,  Isabelle Adjani dans « Adolphe »…

    Son dernier film, « Les adieux à la reine », ne déroge pas à la règle puisqu’il s’agit d’une adaptation du roman éponyme de Chantal Thomas, et puisque c’est à travers le regard paradoxalement innocent et clairvoyant de la jeune Sidonie Laborde ( Léa Seydoux), jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine  (Diane Kruger) que nous voyons Versailles, en 1789, à l’aube de la révolution. L’insouciance et la désinvolture y règnent encore tandis que, à l’extérieur, la révolte gronde.  Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive jusqu’à la Cour, le château se vide. Nobles et serviteurs s’enfuient. Entièrement dévouée à la Reine par qui elle se croit protégée, Sidonie souhaite rester. Benoit Jacquot nous fait vivre à ses côtés ses trois derniers jours à Versailles, les 14,15, 16 juillet 1789 : la fin d’une époque.

    Comme souvent, Benoit Jacquot met en scène une réalité étouffante, la solitude de ses personnages et le désir de fuite mais quand cette réalité est celle de Versailles filmé avec une modernité et un réalisme étonnants, cela devient absolument passionnant.

    Dès les premiers plans, il capte ainsi notre intérêt et notre empathie en nous mettant à la place de Sidonie (souvent filmée de dos) qui, en trois jours, va grandir en découvrant toute la violence redoutable de Versailles, la lâcheté, la vanité, derrière les visages poudrées, derrière les masques qui tombent.

    Que vous aimiez ou pas les films historiques, celui-ci vous happera  pour vous conduire dans les dédales mystérieux et inquiétants de Versailles pour ne plus vous lâcher jusqu’à la dernière seconde. D’abord parce que c’est un Versailles loin des clichés que nous fait ici découvrir Benoit Jacquot. Personnage à part entière, Versailles est filmé comme une prison dorée au vernis qui se craquèle, souvent moins clinquante que les fastes de la cour le laissent imaginer, et c’est à travers Versailles, lieu d’un huis-clos étouffant, que nous sont relatées ces trois journées historiques mais c’est aussi la brillante métaphore d’un monde qui se meurt, pourri de l’intérieur, tout comme cet étang apparemment impassible est gangréné par les rats, ou ces tenues dorées sous lesquelles sévissent les moustiques.

     A l’image de la monarchie et de la noblesse, Versailles se décompose et derrière l’étincelante galerie des glaces se cachent des couloirs étroits, sombres et humides filmés comme un gouffre obscur et menaçant, tout comme derrière les visages poudrés et les fastes de la cour se dévoile un monde en décomposition. La caméra frémissante de Benoît Jacquot épouse et métaphorise ces frémissements et  est si précise qu’il nous donne l’impression de ressentir l’humidité glaçante des couloirs de Versailles où grouille toute cette vie souterraine et fourmillante d’une noblesse qui préfère rester tapie dans des appartements délabrés dans l’ombre du roi plutôt que de vivre à la lumière de ses châteaux, une noblesse qui se contente de cette vie obscure dans l’ombre du roi avec l’obsessionnel espoir de quérir un peu de sa lumière. Intemporelle valse des courtisans qui en plus de la fin d’un monde nous parle du nôtre grâce à la modernité de la mise en scène et du jeu des acteurs qui brouillent judicieusement les repères temporels…

    Ensuite, les relations troubles entre les trois femmes (la Reine, Sidonie et Madame de Polignac incarnée par Virginie Ledoyen) composées de domination, d’admiration, de manipulation, d’obsession sont absolument passionnantes car elles résument aussi toute la complexité de cet esprit de cour et des sentiments condamnés par l’intérêt et l’image, le souci des apparences là encore finalement très contemporain. Ces plans de courtisans qui courent pour apercevoir le Roi ou la Reine ou être aperçus d’eux rappellent une époque beaucoup moins lointaine avide d’images et qui s’aveugle dans l’admiration vaine et outrancière d’une autre royauté.

    Diane Kruger incarne cette reine frivole (qui pense à un nouveau motif pour ses vêtements quand le peuple meurt et gronde, quand son monde périclite) et capricieuse, prisonnière de Versailles comme de ses bracelets accrochés à ses poignets, qui passe d’un état à l’autre, tantôt horripilante, tantôt bouleversante, comme lorsqu’elle trône, terriblement seule et majestueuse, dans cette pièce soudain tristement luxueuse, illuminée par le feu d’une cheminée, déchirant des lettres, tandis que les vautours rôdent déjà. Symbole d’une époque et d’un monde qui chancèlent, image bouleversante de beauté, de mélancolie, de cruauté mêlées.

    Léa Seydoux, avec son visage diaphane, son regard déterminé, est absolument parfaite dans ce rôle de jeune lectrice qui, en trois jours, va vivre un parcours initiatique, passer de l’innocence à la conscience de la dure réalité, de quelqu’un à personne, et qui va fuir dans l’ombre d’une forêt, autant dire mourir puisqu’elle ne vivait que dans l’ombre lumineuse de la Reine et ces adieux à la Reine résonnent douloureusement comme des adieux à une époque, à un monde, à la vie.

    Une autre excellente idée est d’avoir concentré l’action sur trois jours, trois jours au cours desquels Versailles passe de la frivolité à la panique. La caméra frénétique de Benoit Jacquot renforce ce sentiment de tension palpable et crée un suspense captivant.

    Ajoutez à cela l’excellent scénario de Gilles Taurand, la musique de Bruno Coulais, la caméra vacillante de Benoit Jacquot à l’image de ce qu’elle enregistre, ce monde qui chancèle, et vous obtiendrez un des meilleurs films de cette année, passionnant du début à la fin, férocement moderne, cruellement réaliste, magnifiquement mélancolique, la brillante métaphore de la fin d’un monde, et de l’éternelle valse pathétique des courtisans qui, pour satisfaire leur orgueil et un peu de lumière ( celle de la richesse mais surtout de la célébrité) sont prêts à tout, au mépris des autres et parfois de leur propre dignité. Un tableau d’une tragique élégance aussi fascinant que terriblement cruel et mélancolique, historique et contemporain, instructif et intemporel.

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  • Le printemps du cinéma 2012 (18,19,20 mars ): les films à voir

    Le printemps du cinéma (pendant lequel la séance est à 3,50 euros): une excellente occasion de découvrir des films que vous avez manqués lors de leur sortie ou de découvrir des films à l'affiche. Ci-dessous, le rappel des films recommandés sur ce blog depuis le début de l'année (vous pourrez accéder à leurs critiques en cliquant sur leurs titres) avant de vous parler du très réussi "Les adieux à la reine" de Benoît Jacquot.

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 0 commentaire