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Critique de FRIDAY’S CHILD de A.j. Edwards (compétition Festival du Cinéma Américain de Deauville 2018)

affiche de friday's child

Synopsis : Richie, dix-huit ans, quitte sa famille d'accueil et se heurte à la dure réalité d'une vie marginale semée d'embûches et de tentations. Alors qu'il devient le principal suspect d'un cambriolage raté, il fait une rencontre improbable et découvre un amour impossible. Avec la police à ses trousses et un mystérieux individu menaçant de révéler son passé, il ne reste à Richie que peu de temps pour prendre les bonnes décisions et revenir dans le droit chemin.

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La compétition a commencé très fort avec Friday’s child de A.J. Edwards, aussi beau et déchirant qu’un poème (un chef-d’œuvre de la littérature a inspiré le réalisateur, Crime et châtiment de Dostoïevski). Cela débute par la fenêtre d’une sinistre maison qui s’éclaire, symbole du fragile espoir qui brille dans la nuit de l’existence du personnage principal, Richie. Y errent des enfants en difficulté, abandonnés, des ombres fantomatiques à l’image de Richie, dix-huit ans et le visage encore enfantin incarné par Tye Sheridan (Ready Player One, Mud), qui quitte sa famille d’accueil pour se heurter à l’âpre réalité d’une vie d’adulte esseulé. Sur sa route : une propriétaire sans scrupules, une jeune femme endeuillée et divorcée, Joan, et un mauvais génie. C’est le deuxième long métrage du réalisateur qui a travaillé avec Terrence Malick comme monteur et comme consultant artistique. Cela se ressent dans chaque plan qui exhale la même magnificence lyrique. Certains diront qu’il ne fait là que le singer, pourtant se dégage de ce film une personnalité singulière qui, dès le premier plan, vous happe. Quelle virtuosité dans la mise en scène ! Ainsi, les personnages sont souvent enfermés dans un cadre et un univers déshumanisés (un carré suffocant, des couloirs sans fin, ou dans l’embrasure d’une porte comme un hommage aux célèbres plans de John Ford) comme ils le sont par leur existence d’emblée placée sous le sceau de la tragédie. C’est un film de contrastes. Entre les décors gris et les lignes carcérales (qui m’évoquent ceux de Playtime de Jacques Tati) et les plans éblouissants baignés de lumière du soleil. Entre l’horizon apaisant filmé au format 16/9ème lorsque Richie est en compagnie de Joan et que son avenir s’éclaire. Et le format 4/3 qui l’enserre lorsque son futur s’obscurcit et qu’il semble sans espoir. Entre la poésie qui émane de ce couple d’âmes blessées et la dureté de la vie qui les broie telles ces machines carnassières sur lesquelles travaille Richie. Ajoutez à cela une musique lancinante, obsédante, hypnotique qui reflète judicieusement l’état d’esprit de Richie et vous obtiendrez un film dont la dernière scène, magistrale, vous hante longtemps après la fin. Le portrait d’une Amérique impitoyable avec les plus fragiles. A l’image des films de cette compétition.

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