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  • Lecture de scénarii et clôture du festival du film court de Lille du 11 Mars 2005

    21ème festival du film court de Lille du 7 au 11 mars 2005medium_asia11bis.jpg

    Depuis 21 ans, le festival du film court de Lille célèbre le court-métrage en projetant des films du monde entier. Pour la 6ème année consécutive, le festival proposait également la lecture de 4 scénarii pour laquelle j’étais sélectionnée. Emotion à la fois terrifiante et jubilatoire d’entendre ses mots interprétés en public…et une pensée pour la première personne 145ienne à avoir été touchée par cette "illusion tragique".

    La soirée de clôture donna lieu à la projection des films primés notamment à l’inventif « Petite routine » de Mathieu Van Eeckout qui met en scène un curieux personnage qui a enchanté le public, de même que les crabes de Arthur de Pins dans « La révolution des crabes », film d’animation qui a suscité l’hilarité générale. Le silencieux « Tempête » et ses pêcheurs, de Bertrand Poiraud nous ont ensuite tous bouleversés, de même que le poignant « Sous le bleu » de David Oelhoffen à la fois pour son sujet, son traitement et ses comédiens à fleur de peau. Enfin, le grand lauréat de ce festival est le film franco-libanais « After shave » de Hany Tamba qui nous raconte avec subtilité, humour et même onirisme l’histoire d’un barbier qui se retrouve confronté à un homme reclus dans une grande et vieille demeure bourgeoise où il vit avec les souvenirs de sa femme disparue. Un film qui vous accompagne longtemps après le générique de fin…

    Pour en savoir plus sur ce festival, son palmarès, sa lecture de scénarii etc : le site officiel du festival.

    Sandra.M

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  • Compte-rendu collectif du jury Première du festival du film asiatique de Deauville 2005

    Veuillez trouver ci-dessous … le compte-rendu collectif du jury Première du festival du film asiatique de Deauville 2005 dont les éminents membres :-) venaient des 4 coins de la France et furent tous sélectionnés sur concours (questions et critiques de films ). La version ci-dessous est la version intégrale de notre compte-rendu. Cella qui paraîtra dans le numéro d'avril de Première (page festivals) sera probablement plus condensée. A suivre...


    Un palpitant voyage aux confins de l’Asie

    Mercredi 9 Mars : première étape

    Enthousiasmés par notre palpitante mission, impatients et fébriles, sur les pas de Sandra, notre « guide », inconditionnelle de Deauville et de ses festivals notre passionnant périple commence par un hommage à Christine Hakim suivi de l’ouverture et son film éponyme sans oublier l’anecdote réjouissante du président Régis Wargnier. Cette première escale en Thaïlande suscite déjà des vocations. Cette joute musicale au xylophone sur fond de tension politique qui se clôt par un duel paroxystique, se révèle harassante pour Fabien, touchante pour les autres grâce à la passion pour la musique qui en émane. Passionnés de cinéma, nous ne sommes évidemment pas insensibles à cette ode à la musique. Après un cocktail dînatoire surréaliste dans un cadre aussi singulier et restreint que (sur)peuplé des protagonistes du festival, nous repartons avides de découvertes cinématographiques.

    Jeudi 10 Mars : deuxième escale

    Pour certains, le voyage s’annonce plus éprouvant que prévu avec Marebito dans lequel Takashi Shimizu filme Shinya Tsukamoto et aspire à traquer une peur indicible aux portes de la folie. Cette étape au pays du Soleil Levant nous entraîne dans un monde inquiétant dont le dénouement déconcerte et nous laisse sur des avis partagés.Nous plaçons donc nos espoirs communs en notre prochaine escale Electric shadows qui nous transporte en Chine et nous envoûte par ses ombres électriques métonymiques d’un cinéma qu’elles célèbrent magnifiquement. Hymne au cinéma et à l’enfance qui reflète habilement cette touchante fragilité dans laquelle nous replongeons. La nostalgie évoquée est à notre image lorsque nous ressortons de cette poétique mise en abyme. Un souvenir unanimement indélébile. Le dernier film en compétition de la journée, Chased by dreams, nous conduit en Inde mais le film précédent ayant placé la barre très haut pour nous et le rythme parfois incertain nous laissant une impression d’inachevé, il ne suscitera pas la même unanimité. La journée s’achèvera par un hommage à Takashi Miike (que Christophe aura le privilège d’interviewer) suivi de la projection de Blood and Bones. Cet uppercut filmique entre violence physique et morale avec l’inénarrable Kitano laisse présager une sortie retentissante.

    Vendredi 11 Mars : troisième halte

    De retour au Japon dont nous sommes décidément férus, nous partons à la rencontre de la « céleste » Charon, hommage à la femme libre et mystérieuse qui rappelle Murakami et dont l’interprétation nous séduit tous. .Nikky, notre « interprète », dira tout le bien qu’elle pense de leurs interprétations aux acteurs du film. C’est ensuite en Corée du Sud que nous allons pour This charming girl qui nous plonge dans une certaine torpeur par l’accumulation de scènes non dialoguées et des plans fixes qui traduisent la morosité d’un quotidien dans lequel l’héroïne ne parvient pas à s’inscrire. L’ennui vécu par l’héroïne traverse l’écran pour gagner le spectateur. Ensuite, trois d’entre nous repartent en Thaïlande pour Born to fight, un hymne à la liberté ponctué par des cascades proches de Ong Bak. Tandis qu’Anthony part voir Trois Extremes, nous allons à la soirée de lancement du label Asian Stars. Nous y croisons notamment les musiciens cultes Brian Molko et Eric Serra du jury Action, la lumineuse Christine Hakim, et les acteurs de Charon qui effectueront une démonstration de capoera.

    Samedi 12 Mars : avant-dernier rebondissement

    Notre périple se poursuit plus rapidement que nous le souhaiterions entraînés par son rythme trépidant. Nous aimerions qu’il ne finisse jamais. Pour nous consoler de la pression du temps, nouveau départ direction Taïwan pour Holiday dreaming qui nous fait redouter que cela n’ait été qu’un rêve, un « festival dreaming ». Malgré les doutes qui nous assaillent quant à la réalité de nos pérégrinations, nous nous plongeons avec ferveur dans ce film parsemé de scènes burlesques à la Kitano qui nous emmène à la rencontre de personnages attachants dont la candeur simplement mais non moins subtilement dépeinte nous charme à l’exception de Fabien, probablement encore hypnotisé par ce xylophone qu’il ne cesse plus d’écouter. Rêveurs ou non, nous devons poursuivre notre mission consciencieusement. Quelque peu désorientés, nous décidons de retourner au Japon, plus précisément dans une villa isolée, cadre de Lakeside murder case. Le film prend le chemin d’un whodunit peu inspiré avant de se faire pensum indigeste sur le système éducatif. Cette critique du système scolaire japonais décrit (décrié même) comme élitiste sur fond de règlement de compte familial nous fait espérer un rebondissement spectaculaire. En vain. Tant pis car c’est l’heure du « film du Samedi soir » : le délectable et jubilatoire Kung Fu Hustle, film hybride entre Tex Avery et kung-fu traditionnel. Les applaudissements et les rires fusent à commencer par ceux de notre jury. Pour consoler les cinq globe trotteurs attristés à l’idée d’un départ imminent le festival organise un dîner de gala, à notre intention (du moins c’est ce que croient encore certains d’entre nous perturbés par ce singulier voyage) dans le prestigieux salon des Ambassadeurs du casino de Deauville.

    Dimanche 13 Mars : fin du voyage

    Notre destination finale approche mais nous ne nous laissons pas abattre, impatients de découvrir notre prochain lieu de villégiature : The world. Le film se déroule dans un parc miniature réunissant les plus célèbres lieux touristiques du monde entier, lieu prétexte à une étude de la jeunesse chinoise contemporaine désarçonnée dans un pays en pleine mutation cause de contradictions que l’enfermement du lieu exacerbe. Un road movie paradoxalement statique, un film choral qui mériterait une deuxième visite pour mieux en cerner les personnages. Cette étape chinoise ne nous marque néanmoins pas autant que Electric shadows dont le souvenir nous accompagnera tout au long du festival, tout comme celui du visage radieux de la réalisatrice à la réception de son prix. Un voyage aussi magnifique soit-il n’est jamais éternel. Restait néanmoins la cérémonie de clôture dont nous attendions le palmarès avec impatience. Nous sommes d’autant plus heureux d’avoir récompensé Electric shadows du prix Première qu’il n’aura pas d’autre distinction. Le cinéma asiatique nous aura étonnés par sa diversité, impression corroborée par le nombre de premiers films primés. La lumière se rallume, les ombres électriques et les lumières éclectiques se sont éclipsées. Tout cela n’était qu’un rêve, un voyage onirique qui nous aura transformés et marqués. Aligato aux protagonistes de Première et du festival qui nous ont permis de vivre cette expérience enrichissante. Après le Soleil Levant, le Soleil puis le vent qui chasse nos rêves… Restent les souvenirs. Inaltérables.

    D'après lmedium_asia8.2.jpge jury Première du festival du film asiatique de Deauville 2005

    Ci-contre, photo de Sandra.M de l'hommage à Takeshi Miike par Lionel Chouchan et Jean-Pierre Dionnet
    Retrouvez bientôt d'autres photos du festival asiatique dans la galerie photos

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  • Atelier de l'Ecran à l'Encre

    Le mois de mars s’annonce pour moi, et donc pour ce blog, joyeusement chargé. Le festival de l’Encre à l’Ecran de Tours propose en effet un atelier d’écriture critique. Quelques étudiants, auteurs des meilleures critiques envoyées au préalable seront invités pendant 4 jours au festival et à participer à son atelier « de l’Ecran à l’Encre ». Je fais partie des sélectionnés pour ce festival et y suis invitée. Vous en retrouverez donc un compte-rendu détaillé sur ces pages… et très bientôt plus d’informations sur ce festival qui s’adresse aux passionnés d’écriture…et de cinéma !

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  • Cinéma Paradiso

    medium_18371853_vign.jpgDemain, départ pour Deauville, énième départ pour Deauville l’enchanteresse, ses Planches immortalisées par Lelouch, son atmosphère délicieusement surannée ou intemporelle, son ambiance si cinématographiquement ensorcelante, mais cette fois pour son festival du film asiatique. Après avoir été membre de jurys de festivals de cinéma à Cognac, Dinard, Paris, Saint-Malo, Cannes, Cabourg et Deauville déjà (son festival du film américain ) me voici donc sélectionnée pour être jurée au sein du jury Première à Deauville…forcément encore une expérience enrichissante dont vous trouverez le (palpitant…si, si …forcément) récit ici dès mon retour avec le résumé et mes critiques des films en compétition, de nombreuses photos du festival…mais aussi le compte-rendu de ses soirées : de gala, d’ouverture et de clôture… et toutes mes impressions après ces 5 journées au cœur -palpitant lui aussi- du festival… (Lien : le site officiel du festival).

    Retrouvez également mon récit de la lecture de scénarii du festival du film court de Lille pour laquelle mon scénario « l’illusion tragique » est sélectionné et en compétition ainsi que le compte-rendu de la soirée de clôture… (Lien : le site officiel du festival avec mon synopsis).

    A bientôt sur ces pages pour le récit de mes (palpitantes donc) pérégrinations festivalières… dès lundi 14 Mars.

    « Cinématographiquement »

    Sandra.M

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  • Le photographe de Guibert/Lefèvre/Lemercier

    Didier Lefèvre immortalise ce périlleux périple en Afghanistanmedium_006_le_20photographe.jpg où il accompagna une mission humanitaire en 1986, nous livrant un documentaire captivant entremêlant judicieusement photographie, et bande dessinée d’E.Guibert. Nous franchissons avec lui les cols abruptes, traversons les routes escarpées, les paysages arides, rudes, côtoyons les vies et ce pays ravagés, déchirés, mutilés par la guerre entre Soviétiques et Moudjahidin. L’originalité formelle procure une véracité, une émotion prégnantes au reportage, le transformant en une singulière expérience autant pour l’auteur que le lecteur. Il ne dissimule ni ses doutes, ni ses craintes, ne tombe jamais dans l’écueil du voyeurisme, n’hésitant pas à déposer son appareil quand l’image qui s’offre à lui devient trop insoutenable. Il fige des images touchantes, poignantes, insolites, âpres, des regards désarçonnés, égarés qui nous happent dans leurs précipices de douleur. Son regard est empreint d’empathie, d’admiration même pour ces médecins sans frontières qui franchissent, transcendent avec tant de courage celles de la peur. Une symphonie picturale à plusieurs mains aux couleurs de l’Orient, soulignant ses différences avec l’Occident et l’universalité de la douleur et de l’humanisme. Un voyage d’une rare intensité, aux résonances contemporaines indéniables, auquel je vous convie vivement. Ce livre fait partie de la sélection du livre de société 2005 dont je suis membre du jury.

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  • "L'ami de Bono" de Jean Grégor

    medium_bono.jpgCela débute comme une photo de classe, instantané d’adolescence aux relents d’éternité. Puis, J. Grégor portraiture chacun de ceux qui y figurent notamment à travers la musique qu’ils aiment : Daho, Dire Straits, U2... Il dresse ainsi le tableau d’une génération de trentenaires, une peinture aux traits parfois cruels, le choix arbitraire de « morceaux » de leur vie mettant en exergue les désillusions de chacun. La musique devient alors un moyen de communication, de singularisation, même d’exclusion. L’ami de Bono, c’est avant tout le récit initiatique de celui que désigne le titre éponyme, Dany Dane, envoûté par U2. Ce périple le mènera jusqu’au chanteur, en Irlande, voyage crucial signifiant un pansement sur la plaie des illusions perdues. La musique, mélancolique, rythme aussi les phrases harmonieuses du livre comme elle rythme l’existence des personnages, musiques impitoyablement ou délicieusement immortelles malgré le temps qui passe, les regrets et remords qui s’amoncellent, un flash-back sonore sur les rêves souvent déchus du passé de ces êtres «libres et fiers» devenus «tristes et soumis». Un refrain lancinant qui résonne longtemps après la dernière ligne, nostalgique et délicieusement ensorcelant, une composition lucide et salutaire sur une génération désenchantée. Ce livre est sélectionné pour le prix du livre de société dont je suis membre du jury. Il est publié au Mercure de France. (2005)

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  • Mar adentro -Alejandro Amenabar

    Le sujet âpre du film (l’enthanasie) pourrait en rebuter certains …mais probablement manqueraient-ils alors un film d’une richesse incontestable. C’est en effet l’histoire vraie de Ramon qui, tétraplégique et donc prisonnier de son corps suite à un « accident », 28 ans plus tôt, désire s’en libérer et réclame le droit à mourir dans la dignité.

    Dès les premiers plans nous nous immisçons dans les rêves d’évasion, de « mar adentro » de Ramon…et d’emblée l’émotion et le souffle épique de la réalisation sont palpables…et ne cesseront de l’être jusqu’à la dernière seconde du film nous emmenant dans ce combat, ce voyage vers la mort par le truchement d’un vibrant hommage à l’existence.
    En effet, si le dessein du protagoniste est la mort, rarement un film nous aura pourtant parlé aussi bien de la vie, de l’amour aussi et surtout, l’amour entier et inconditionnel qui accepte mais n’exige et n’attend pas…et si le film est bouleversant ce n’est pas là où forcément on pourrait s’y attendre dans l’évocation d’un tel sujet. Ni voyeur, ni larmoyant, ni non plus démagogique, Mar adentro avant d’être un plaidoyer pour l’euthanasie et le droit àmedium_18403632.jpg mourir dans la dignité est un plaidoyer pour la vie, ces rencontres imprévus qui font le sel de l’existence, sa grisante liberté qui contribue à en faire un droit et non un devoir. Peut-être est-ce d’ailleurs l’ambiguïté du film ? C’est un hymne vibrant à la liberté, à la dignité, à la vie qui nous amènerait presque à nous interroger sur les raisons du combat de Ramon.

    Emprisonné dans son corps, Javier Bardem transmet dans son regard si expressif des émotions d’une force inouïe et aussi différentes que le désir, le désarroi, l’ironie, la mélancolie…Son regard, fenêtre ouverte sur ses émotions nous ferait presque oublier son enfermement. La caméra, souvent subjective,(voire constamment car si nous ne voyons pas tout au long du film le monde à travers son regard, le réalisateur recourant régulièrement au contre-champ, nous avons néanmoins la sensation d’appréhender le monde comme lui tant la réalisation et le scénario épousent son combat) nous fait entrer dans son intériorité et nous permet de l’accompagner dans ses évasions oniriques qui mettent en exergue la violence de ce corps inerte, qui condamne son esprit à vivre et vagabonder malgré tout.

    Malgré un sujet grave, Amenabar a réussi à réaliser un film empreint de lyrisme et de poésie grâce à une réalisation et une interprétation sobres et inspirées. C’est enfin une courageuse réflexion sur la mort mais c’est aussi un de ces films qui vous donne envie de profiter de chaque seconde et de humer l’air si fugace du bonheur, de profiter du privilège si fragile de notre liberté. Un film rare qui jamais ne tombe dans la sensiblerie mais nous touche constamment avec une justesse implacable et saisissante. Là où un film caricaturalement américain aurait insisté le cinéaste espagnol élude et use avec intelligence et subtilité de l’implicite, du hors champ, nous prouvant encore une fois que le cinéma n’a pas besoin de montrer avec ostentation pour démontrer.
    Un Oscar du meilleur film étranger amplement mérité.

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE(2004 à 2007) Pin it! 0 commentaire