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Par Sandra Mézière. Le 7ème art raconté avec passion depuis 2003. 4000 articles. Festivals de cinéma en direct : Deauville, La Baule, Cannes, Dinard...Critiques de films : avant-premières, à l'affiche, classiques. Actualité de romancière. Podcast.
IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 49
Alors qu'un nouveau festival de cinéma se tiendra à Paris, sur les Champs Elysées, du 6 au 12 juin 2012 ( le Paris Film Festival), les Champs Elysées alors rebaptisées avenue du cinéma mettront déjà le 7ème art à l'honneur du 1er au 7 février.
7 grands films seront ainsi programmés avant leur sortie officielle. Accueil au champagne et diverses attentions sont réservées aux spectateurs privilégiés, aux tarifs habituels des places.
Ces séances auront lieu aux cinémas Balzac, Gaumont Ambassade et Marignan, Lincoln, Publicis, UGC Normandie et George V. Certains soirs, les équipes des films seront présentes. Tous les Champs-Élysées se rallient aux couleurs de l’événement Avenue du Cinéma : des menus et des cocktails « cinéma » dans les cafés-restaurants, apéritif offert sur présentation du ticket de l’avant-première du jour…
Parallèlement L’Atelier Renault, 53 avenue des Champs-Élysées, propose dans son espace « lounge » du 27 janvier au 27 février une exposition gratuite évoquant les grandes heures cinématographiques des Champs-Élysées.
Je vous laisse découvrir le programme ci-dessous et vous recommande d'ores et déjà "Une bouteille à la mer", un film à ne surtout pas manquer dont je vous reparlerai prochainement.
Programmation :
Mercredi 1er février : Zarafa, film d’animation français de Rémi Bezançon et Jean Christophe Lie, au Gaumont-Ambassade, 50 avenue des Champs-Élysées, à 14h.
Jeudi 2 février : Elena, film russe d’Andrei Ziaguintsev, avec Andrei Smirnov et Nadezhda Markina, au cinéma Lincoln, 5 rue Lincoln, à 20h.
Vendredi 3 février : Possessions, de Eric Guirado, avec Jérémie Renier, Lucien Jean- Baptiste, Julie Depardieu et Alexandra Lamy, à l’UGC George V, 50 avenue des Champs-Élysées, à 20h.
Samedi 4 février : Cendrillon 3D, Elle était une fois dans l’ouest, film d’animation avec la participation d’Antoine de Caunes et Yolande Moreau, au cinéma Publicis 133 avenue des Champs-Élysées, à 16h.
Dimanche 5 février : Une bouteille à la mer, de Thierry Binisti, d’après « une bouteille dans la mer de Gaza » de Valérie Zenatti, avec Agathe Bonitzert, Mahmoud Shalaby, Hiam Abbass, au Balzac, 1 rue Balzac, à 20h15.
Lundi 6 février : Star Wars 3D, de George Lucas, épisode 1- La Menace Fantôme, au cinéma UGC Normandie, à 20h.
Mardi 7 février : La Vie d’une Autre, de Sylvie Testud avec Juliette Binoche, Mathieu Kassovitz, François Berléand, au cinéma Gaumont Marignan à 20h.
Achat des billets comme pour une séance normale.
Se présenter 30 minutes avant l’horaire de l’Avant-Première.
Après l'annonce de ses 10 nominations aux Oscars, hier, après une pluie de récompenses qui a commencé avec le prix d'interprétation à Cannes pour Jean Dujardin, "The Artist" ressort aujourd'hui en salles, en France, sur 289 copies. Je vous recommande à nouveau vivement ce film, un de mes coups de coeur de 2011 dont vous pouvez retrouver la critique en cliquant ici.
Les nominations pour la 84ème cérémonie des Oscars viennent de tomber, à Los Angeles.
Comme les Golden Globes le laissaient espérer, ce sont pas moins de dix nominations pour "The Artist" (dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario...), avec une nomination bien évidemment pour Jean Dujardin qui, s'il obtenait l'Oscar, serait le premier acteur français a être récompensé de l'Oscar du meilleur acteur (même si des actrices ont obtenu l'Oscar de la meilleure actrice: Marion Cotillard en 2008 pour "La Môme" et Simone Signoret en 1960 pour "Les chemins de la haute ville") alors que, déjà, c'est une pluie de récompenses pour ce film (dont un Golden Globe du meilleur acteur et un prix d'interprétation à Cannes pour Jean Dujardin) qui est d'ores et déjà le film français le plus nommé aux Oscars de l'Histoire du cinéma. Face à Jean Dujardin: George Clooney, Brad Pitt, Gary Oldman, Demian Bichir. La compétition sera donc palpitante. C’est aussi la première fois qu’un film français est nommé comme meilleur film et meilleur réalisateur aux Oscars. Espérons que le (mauvais) esprit français ne conduira pas les « professionnels de la profession » à bouder « The Artist » aux César.
Photo ci-dessus : crédits inthemoodforcinema.com . Conférence de presse des lauréats du Festival de Cannes 2011
Un succès amplement mérité dont je me réjouis d'autant plus que j'avais eu un énorme coup de coeur pour ce film dès sa première projection cannoise et d'autant plus compréhensible que "The Artist" (dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici) est un vibrant hommage au cinéma (et au cinéma américain), à sa magie étincelante, à son histoire, mais aussi et avant tout aux artistes, à leur orgueil doublé de solitude, parfois destructrice. Des artistes qu’il sublime, mais dont il montre aussi les troublantes fêlures et la noble fragilité. Quant à Jean Dujardin, il y est flamboyant puis sombre et poignant, parfois les trois en même temps. Il fait passer dans son regard (et par conséquent dans celui du spectateur), une foule d’émotions, de la fierté aux regrets, de l’orgueil à la tendresse, de la gaieté à la cruelle amertume de la déchéance. Il faut sans doute beaucoup de sensibilité, de recul, de lucidité et évidemment de travail et de talent pour parvenir à autant de nuances dans un même personnage (sans compter qu’il incarne aussi George Valentin à l’écran, un George Valentin volubile, excessif, démontrant le pathétique et non moins émouvant enthousiasme d’un monde qui se meurt). Il avait déjà prouvé dans « Un balcon sur la mer » de Nicole Garcia qu’il pouvait nous faire pleurer. Il confirme ici l’impressionnant éclectisme de sa palette de jeu et d'expressions de son visage...un rôle qui le fait d'ores et déjà entrer dans l'Histoire du cinéma avec, nous lui souhaitons, l'apothéose à Los Angeles, le 26 février prochain.
Avec 10 nominations, "The Artist" est devancé d'une nomination par "Hugo Cabret" de Scorsese.
Je me réjouis également des trois nominations pour Woody Allen avec "Minuit à Paris "(meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario original), également un film hommage au pouvoir de l'imaginaire...et d'une certaine manière au cinéma, un film un peu oublié qui est pourtant un de mes grands coups de coeur de cette année 2011 et dont vous pouvez retrouver ma critique, ici.
En attendant de retrouver ici et sur http://inthemoodlemag.com la liste complète des nominations aux Oscars 2012 commentée, suivez les nominations en direct, ici (à 14H30, heure française) :
Synopsis : Après le décès de son mari, Rosaria Parondi (Katina Paxinou), mère de cinq fils, arrive à Milan accompagnée de quatre de ses garçons : Rocco (Alain Delon) Simone, (Renato Salvatori), Ciro (Max Cartier) et Luca (Rocco Vidolazzi), le benjamin. C’est chez les beaux-parents de son cinquième fils, Vincenzo (Spyros Fokas) qu’ils débarquent. Ce dernier est ainsi fiancé à Ginetta (Claudia Cardinale). Une dispute éclate. Les Parondi se réfugient dans un logement social. C’est là que Simone fait la connaissance de Nadia (Annie Girardot), une prostituée rejetée par sa famille. Simone, devenu boxeur, tombe amoureux de Nadia. Puis, alors qu’elle est séparée de ce dernier depuis presque deux ans, elle rencontre Rocco par hasard. Une idylle va naitre entre eux. Simone ne va pas le supporter…
Ce qui frappe d’abord, ce sont, au-delà de la diversité des styles (mêlant habilement Nouvelle Vague et néo-réalisme ici, un mouvement à l’origine duquel Visconti se trouve –« Ossessione » en 1942 est ainsi considéré comme le premier film néo-réaliste bien que les néoréalistes aient estimé avoir été trahis par ses films postérieurs qu’ils jugèrent très et trop classiques), les thématiques communes aux différents films de Visconti. Que ce soit à la cour de Bavière avec Ludwig, ou au palais Donnafigata avec le Prince Salina, c’est toujours d’un monde qui périclite et de solitude dont il est question mais aussi de grandes familles qui se désagrègent, d’être promis à des avenirs lugubres qui, de palais dorés en logements insalubres, sont sans lumière et sans espoir.
Ce monde où les Parondi, famille de paysans, émigre est ici celui de l’Italie d’après-guerre, en pleine reconstruction et industrialisation, où règnent les inégalités sociales. Milan c’est ainsi la ville de Visconti et le titre a ainsi été choisi en hommage à un écrivain réaliste de l'Italie du Sud, Rocco Scotellaro.
Avant d’être le portrait successif de cinq frères, « Rocco et ses frères » est donc celui de l’Italie d’après-guerre, une sombre peinture sociale avec pour cadre des logements aux formes carcérales et sans âme. Les cinq frères sont d’ailleurs chacun une illustration de cette peinture : entre ceux qui s’intègrent à la société (Vincenzo, Luca, Ciro) et ceux qu’elle étouffe et broie (Simone et Rocco). Une société injuste puisqu’elle va désagréger cette famille et puisque c’est le plus honnête et naïf qui en sera le martyr. Dans la dernière scène, Ciro fait ainsi l’éloge de Simone (pour qui Rocco se sacrifiera et qui n’en récoltera pourtant que reproches et malheurs) auprès de Luca, finalement d’une certaine manière désigné comme coupable à cause de sa « pitié dangereuse ».
Nadia ; elle, porte la trace indélébile de son passé. Son rire si triste résonne sans cesse comme un vibrant cri de désespoir. Elle est une sorte de double de « Rocco », n’ayant d’autre choix que de vendre son corps, Rocco qui est sa seule raison de vivre. L’un et l’autre, martyrs, devront se sacrifier. Rocco en boxant, en martyrisant son corps. Elle en vendant son corps (et le martyrisant déjà), puis, dans une scène aussi terrible que splendide, en le laissant poignarder, les bras en croix puis enserrant son meurtrier en une ultime et fatale étreinte.
Annie Girardot apporte toute sa candeur, sa lucidité, sa folie, son désespoir à cette Nadia, personnage à la fois fort et brisé qu’elle rend inoubliable par l’intensité et la subtilité de son jeu.
Face à elle, Alain Delon illumine ce film sombre de sa beauté tragique et juvénile et montre ici toute la palette de son jeu, du jeune homme timide, fragile et naïf, aux attitudes et aux craintes d’enfant encore, à l’homme déterminé. Une palette d’autant plus impressionnante quand on sait que la même année (1960) sortait « Plein soleil » de René Clément, avec un rôle et un jeu si différents.
La réalisation de Visconti reprend le meilleur du néoréalisme et le meilleur de la Nouvelle Vague avec une utilisation particulièrement judicieuse des ellipses, du hors-champ, des transitions, créant ainsi des parallèles et des contrastes brillants et intenses.
Il ne faudrait pas non plus oublier la musique de Nino Rota qui résonne comme une complainte à la fois douce, cruelle et mélodieuse.
« Rocco et ses frères » : encore un chef d’œuvre de Visconti qui prend le meilleur du pessimisme et d’une paradoxale légèreté de la Nouvelle Vague, mais aussi du néoréalisme qu’il a initié et qui porte déjà les jalons de ses grandes fresques futures. Un film d’une beauté et d’une lucidité poignantes, sombres et tragiques porté par de jeunes acteurs (Delon, Girardot, Salvatori…), un compositeur et un réalisateur déjà au sommet de leur art.
« Rocco et ses frères » a obtenu le lion d’argent à la Mostra de Venise 1960.
A la surprise générale, c'est "Omar m'a tuer" de Roschdy Zem qui va concourir pour l'Oscar du meilleur film étranger (pour le Maroc)... alors que "La guerre est déclarée" de Valérie Donzelli a finalement été recalé. Bien entendu, "The Artist" reste le grand favori mais il sera en lice dans les mêmes catégories que les films américains... Réponse la semaine prochaine pour connaître la liste des films nommés et verdict lors de la cérémonie le 26 février. Pour l'Oscar du meilleur film étranger sont donc en lice:
- Belgique : Bullhead de Michael R. Roskam - Canada : Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau - Allemagne : Pina de Wim Wenders - Iran : Une séparation d'Asghar Farhadi - Israël : Footnote de Joseph Cedar - Maroc : Omar 'a tuer de Roschdy Zem - Pologne : In Darkness d'Agnieska Holland - Taïwan : Warriors of the Rainbow - Seediq Bale de Wei Te-sheng - Danemark : SuperClasico d'Ole Christian Madsen
Adapter un fait divers aussi médiatique soit-il (ou justement parce qu’il est aussi médiatique) n’est jamais facile, d’abord parce qu’il faut respecter les droits des parties en cause, ensuite parce que réussir à susciter et maintenir l’intérêt du public avec des faits connus de tous nécessite une certaine maîtrise du récit.
C’était ici d’autant plus difficile que le fait divers est relativement récent et toujours très présent dans les esprits puisqu’il remonte au 24 juin 1991 avec l’assassinat de Ghislaine Marchal retrouvée morte dans sa villa de Mougins. Des lettres tracées avec le sang de la victime accusent : « Omar m’a tuer ». Quelques jours plus tard, Omar Raddad (Sami Bouajila), son jardinier, est écroué à la prison de Grasse. Il parle peu et comprend mal le français. Dès lors, il est le coupable évident….et idéal. Il n’en sortira que 7 ans plus tard, gracié, mais toujours coupable aux yeux de la justice. En 1994, révolté par le verdict, Pierre-Emmanuel Vaugrenard (Denis Podalydès), écrivain convaincu de l’innocence d’Omar Raddad ou du moins trouvant une belle opportunité dans la défense de son innocence, s’installe à Nice pour mener sa propre enquête et rédiger un ouvrage sur l’affaire…
C’est Rachid Bouchareb qui devait initialement réaliser ce film consacré à « L’affaire Raddad ». Le succès d’« Indigènes » en a décidé autrement. Après s’être vu proposer le rôle d’Omar, Roschdy Zem a finalement décidé de diriger lui-même le film, son second long-métrage après l’excellent « Mauvaise foi » en 2006. Le scénario originel a ainsi été écrit par Rachid Bouchareb et Olivier Lorelle. Le scénario s'inspire de deux ouvrages : « Pourquoi moi ? » dans lequel Omar Raddad livre son témoignage sur cette épreuve et « Omar : la construction d'un coupable » du romancier Jean-Marie Rouard, un livre-enquête qui dénonce les défaillances de la justice au moment de cette affaire criminelle et le lynchage médiatique dont a alors été victime Omar Raddad.
Afin d’apporter du rythme à l’histoire, les scénaristes ont eu la bonne idée de montrer les destins croisés de l’accusé Omar Raddad et de l’écrivain dandy qui écrit un livre sur ce dernier, sans doute pas seulement pour de nobles raisons, épris au moins autant d’ambition que de justice, mais cela permet en tout cas de révéler les multiples zones d’ombre de l’enquête : aucune trace de sang détectée sur les vêtements qu'Omar Raddad portait au moment du crime, ses empreintes n'apparaissent nulle part sur les lieux du crime, les gendarmes se sont débarrassés de l'appareil photo qui contenait des clichés pris par la victime peu avant son décès, son corps a été incinéré moins d'une semaine après le meurtre, alors que de nouvelles autopsies auraient dû être effectuées…sans oublier les deux phrases "Omar m'a tuer" et "Omar m'a t" écrites de manière lisible, avec les lettres bien détachées alors que Mme Marchal était dans l’obscurité…et avec cette faute d’orthographe reprise dans le titre du film, d’autant plus étrange lorsqu’on sait que Ghislaine Marchal était férue de littérature et en particulier de Sagan, le nom de sa villa étant même inspiré de celui du roman « La Chamade » (que je vous recommande vivement par ailleurs).
Plutôt que de s’attaquer aux médias et à la justice et à leur violence aveugle (traiter de l’implacable machine médiatique et judiciaire aurait d’ailleurs été un autre point de vue intéressant), Roschdy Zem a préféré réaliser un film à hauteur d’homme et dresser le portrait d’un homme simple démuni face à l’implacable machine judiciaire sans nier qu’il dépensait beaucoup au jeu (on l’a aussi accusé de dépenser pour des prostituées…mais personne n’est jamais parvenu à le prouver). Démuni parce que ne possédant pas la maîtrise du langage et son premier interrogatoire par des gendarmes montre de manière flagrante l’incompréhension, l’angoisse qui le saisissent, dans toute son humanité désarmée. Ce film est aussi un plaidoyer pour les mots, la maîtrise du langage, véritable arme (celle dont se sert l’écrivain et celle dont Omar est démuni) et instrument de pouvoir. Les mots qui l’accuseront, aussi.
Comme souvent dans les films réalisés par des acteurs, l’interprétation est remarquable pas seulement grâce à la direction d’acteurs de Roschdy Zem mais évidemment aussi grâce à l’interprétation de Sami Bouajila qui interprète Omar Raddad avec sobriété, sans jamais en faire trop, mais interprétant l’homme dans toute sa dignité bafouée, sa fragilité, presque sa candeur. Dans un regard ou un silence, il parvient ainsi à exprimer toute la détresse d’un homme, sans parler évidemment de la performance physique (perte de poids, apprentissage du marocain).
Roschdy Zem a eu l’intelligence de mettre en avant le coupable (devenu la seconde victime de cette histoire) plutôt que sa réalisation qui se contente de poser sa caméra sur pied ou sur des rails pour les scènes de l’écrivain qui « maîtrise » (sa situation, le langage) et de porter la caméra à l’épaule pour filmer les scènes plus fébriles liées à Omar Raddad (désarmé, perdu). Il n’oublie pas non plus la victime initiale en en dressant le portrait d’une femme libre, plutôt iconoclaste dont on ne souhaitait visiblement pas voir le passé révélé au grand jour !
Un film de compassion, d’humanité poignante qui témoigne autant de celle de celui dont il raconte l’histoire que de celle de celui qui se trouve derrière la caméra, comme c’était d’ailleurs déjà le cas dans son premier film « Mauvaise foi ».
Denis Podalydès est juste dans le rôle de cet écrivain parisien à mille lieux de l’univers de celui qu’il prétend défendre et Maurice Bénichou dans celui de l’avocat Vergès qui trouvera en Omar son « premier innocent ».
En attendant, le mystère demeure : les deux ADN masculins retrouvés sur les lieux du crime et qui ne correspondent ni l'un ni l'autre à celui d'Omar Raddad demeurent non identifiés. La Cour de révision, en charge du dossier a malgré cela décidé en 2002 de ne pas rejuger l'homme, qui reste toujours coupable aux yeux de la justice tout en ayant bénéficié de la grâce présidentielle de Jacques Chirac. Et surtout demeure l’honneur bafoué d’Omar Raddad, un homme physiquement libre et mentalement emprisonné. A défaut de plaider ouvertement pour son innocence, le film plaide, avec compassion, pudeur et sobriété, pour une réouverture de l’enquête et une réhabilitation d’un homme privé du pouvoir des mots, que le pouvoir de quatre mots à a jamais enfermé et à qui le pouvoir d’un seul mot pourrait rendre la liberté.
Il y a deux ans déjà, à l'initiative de blogueurs motivés débutaient les How I Met Your Blogger (HIMYB), des soirées au nom improbable voire impronnonçable mais convivivales (vraiment), dans des lieux exigus (très, puisqu'il s'agissait de caves)...enfin... au début puisque la dernière soirée se tenait dans un lieu aussi gigantesque qu'agréable sans que cela nuise à la convivialité, témoignant de leur belle (r)évolution. Ces soirées réunissent les blogueurs cinéma, et les mots d'ordre en sont toujours bonne humeur et conversations cinématographiques, et l'occasion d'échanger entre nous, d'y retrouver les pionniers du blog cinéma comme moi et de chahuter rencontrer les nouveaux blogueurs.
Juste après les César et les Oscars (je serai normalement aux premiers comme ces deux dernières années mais je vous en reparlerai), cette année, le 2 mars, aura donc lieu la cérémonie des HIMYB awards, des prix remis par les blogueurs cinéma à partir d'une sélection de films en lice choisis par un "jury" dont je fais partie. L'occasion de faire entendre notre voix mais surtout un autre moyen de partager notre enthousiasme et notre passion (me concernant, en tout cas, credo, plus que jamais, de mes blogs) et je l'espère de faire découvrir des films à côté desquels sont passés les médias dits traditionnels. Pour tout dire, ces choix ont été envoyés par email, sans échange avec les autres membres du jury, raison pour laquelle s'y retrouvent des films que j'ai beaucoup défendus ici et d'autres beaucoup moins (et ce qui explique aussi qu'en soit absent le casting éblouissant de ce film-ci que j'ai beaucoup défendu) mais l'ensemble de la sélection reflète assez bien les diverses tendances sur les blogs cinéma cette année 2011. Quant à mes propres choix, vous pourrez les retrouver dans mon top 11 2011 et dans mon bilan détaillé de l'année 2011, ici.
Les blogueurs (et donc vous si vous l'êtes) ont ainsi jusqu'au 18 février pour voter et s'inscrire à la soirée du 2 mars, ici: http://himyb.fr et d'ores et déjà, je vous laisse découvrir les films en lice ci-dessous et aller vous inscrire sur le site en qestion. Je vous en reparlerai bien entendu ici ainsi que sur mon nouveau blog http://inthemodlemag.com .
En bonus, mes critiques des films en lice ci-dessous et, puisque de vote il est question, je vous rappelle que vous pouvez soutenir mon projet littéraire en vous inscrivant comme éditeur sur http://www.mymajorcompanybooks.com puis comme fan de ma page http://www.mymajorcompanybooks.com/meziere . Vous en saurez plus sur le projet en question sur ma page ainsi que sur le concours d'écriture que j'ai récemment remporté, mais pour l'heure place aux blogs, au cinéma et aux votes!
Black Swan Drive Intouchables J’ai Rencontré le Diable Melancholia Shame The Artist The Tree of Life
Acteur de l’année
Colin Firth – Le Discours d’un Roi Jean Dujardin – The Artist Michael Fassbender – Shame Omar Sy – Intouchables Ryan Gosling – Drive
Actrice de l’année
Carey Mulligan – Shame Jessica Chastain – The Tree of Life Kirsten Dunst – Melancholia Marina Foïs – Polisse Natalie Portman – Black Swan
Réalisateur de l’année
Brad Bird – Mission : Impossible Protocole Fantôme Darren Aronofsky – Black Swan Lars Von Trier – Melancholia Nicolas Winding Refn – Drive Terrence Malick – The Tree of Life
Film d’animation de l’année
Happy Feet 2 Le Chat Potté Les Aventures de Tintin – le Secret de la Licorne Rango The Prodigies
Révélation de l’année
Brit Marling – Another Earth David Michod – Animal Kingdom Elle Fanning – Somewhere Hailee Steinfeld – True Grit Jessica Chastain – The Tree of Life
Direct-to-Video de l’année
Blood Island Black Death Stake Land Super Triangle
Le mauvais film de l’année
Dream House Green Lantern La Conquête Les tribulations d’une caissière Mon père est une femme de ménage
La scène la plus marquante de l’année
Black Swan – le ballet final Drive – l’ascenseur Le Discours d’un Roi – le discours du roi Les aventures de Tintin le Secret de la Licorne – poursuite à Bagghar Melancholia – la fin
La BO la plus entêtante de l’année
Black Swan Drive Happy Feet 2 Sucker Punch Tron l’Héritage
Le scénario de l’année
Black Swan Drive La Piel que Habito Polisse Source Code
La plus belle affiche de l’année
Black Swan Drive Minuit à Paris The Artist Tron l’Héritage