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MADEMOISELLE DE JONCQUIERES de Emmanuel Mouret

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Quelques mots sur ce film vu hier qui m'a enchantée et que j'ajoute tardivement à la liste de mes coups de cœur de l'année 2018. Mademoiselle de Joncquières a d'ailleurs obtenu hier 6 nominations (amplement méritées) aux César (meilleure actrice pour Cécile de France, meilleur acteur pour Edouard Baer, meilleure photographie, meilleure adaptation, meilleurs costumes, meilleur décor).

Cette adaptation d'un épisode de "Jacques le Fataliste" de Diderot (déjà adapté par Bresson avec la complicité de Cocteau sous le titre Les dames du bois de Boulogne) est savoureuse du premier au dernier plan, et surtout de la première à la dernière phrase. Les dialogues y sont d'une beauté, d'une richesse, d'un lyrisme, d'une ironie, d'une profondeur jubilatoires, d'autant plus que les acteurs jonglent avec les mots et les émotions avec un talent rare, au premier rang desquels Cécile de France qui passe en une fraction de seconde d'une émotion à l'autre. Elle est absolument sidérante de justesse en femme cruelle car et seulement car blessée au cœur.

Si, comme moi, vous aimez Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, vous ne pourrez qu'être transportés par ce film finalement très moderne qui dresse le portrait de 4 femmes dont celle qui donne son nom au titre et qui, d'abord en arrière plan et effacée, se révèle la plus passionnée et vibrante (sublime et si juste aussi Alice Isaaz). L'absence de nomination du réalisateur est incompréhensible tant sa réalisation est maligne, élégante sans pour autant être académique (tout le contraire) !

Les plans séquences et les judicieuses ellipses (ou quand deux livres symbolisent magnifiquement une scène d'amour), la façon de passer de l'extérieur à l'intérieur, tout est le reflet des âmes sinueuses ou tourmentées. Edouard Baer manie aussi la langue du 18ème avec brio et incarne avec une élégance tout en désinvolture ce libertin qui peu à peu découvre les affres de la passion après les avoir tant singées et s'en être si souvent lassé. Et une mention spéciale à Laure Calamy également remarquable en amie bienveillante.

À savourer sans modération !

Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2018 Pin it! 0 commentaire

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