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  • Arrêt sur image estival… : quelques conseils cinématographiques pour cet été (dvd, sorties salles, tv)

     

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    L'image ci-dessus est extraite de "Melancholia" de Lars von Trier

    Vous l’aurez sans doute remarqué : le rythme de ce blog s’est quelque peu ralenti ces derniers jours et a cessé d’être quotidien. J’ai ainsi décidé, à partir de demain, de faire une pause bloguesque estivale. Un petit arrêt sur image…en attendant de reprendre de plus belle l’actualité quotidienne de ce blog pour continuer à vous faire partager, avec passion et enthousiasme, mes découvertes cinématographiques.

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    De Deauville à Cannes, en passant par Paris et Cabourg, cette année a déjà été riche de pérégrinations et de vertiges cinématographiques, de retrouvailles palpitantes et énigmatiques, de hasards troublants, de rencontres cinéphiliques, de moments qui  m’ont même fait, un instant, penser que je pouvais faire mentir Truffaut et que la vie pouvait être mieux que le cinéma. (« Les films sont plus harmonieux que la vie... Il n'y a pas de temps morts. » La Nuit Américaine) et lui donner raison quand il dit que « la vie a plus d’imagination que nous ».

    N’empêche que, quand même, il l’enchante et l’éclaire magnifiquement même si les films que je vais vous recommander sont parfois sombres…et non moins éblouissants.

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    D’abord, si vous ne devez voir que deux films cet été : allez voir le romantique « J’aime regarder les filles » de Frédéric Louf (retrouvez, ici, mon dossier avec ma critique du film, l’interview du réalisateur Frédéric Louf, de l’acteur principal Pierre Niney et bientôt de l’actrice Audrey Bastien ) que j’ai découvert au Festival de Cabourg. Un film qui sort en salles ce 20 juillet. Un film au romantisme assumé, imprégné de littérature, avec un arrière-plan politique, avec un air truffaldien, voilà qui avait tout pour me plaire, sans oublier ce petit plus indicible, le charme peut-être, la sincérité sans doute, et le talent évidemment, ingrédients d’un coup de foudre cinématographique comme celui-ci. 

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     Si vous ne deviez voir que deux films cet été, l’autre film que vous ne devez manquer sous aucun prétexte, c’est l’hypnotique « Mélancholia » de Lars von Trier qui sort en salles le 17 août et que j’ai découvert à Cannes dans une ambiance pesante (suite aux pathétiques déclarations de son réalisateur en conférence de presse) mais qui ne m’a pas empêchée d’être totalement subjuguée par ce film qui est pour moi pour l’instant le meilleur de l’année. Suite à la projection cannoise, je vous en livrais alors les quelques impressions suivantes:

    Mais comment aurais-je pu ne pas être envoûtée par ce film de Lars Von Trier, aux accents viscontiens (« Le Guépard » et « Ludwig » ne racontant finalement pas autre chose que la déliquescence d’un monde et d’une certaine manière la fin du monde) étant inconditionnelle du cinéaste italien en question ?

    Dès la séquence d’ouverture (une succession de séquences et photos sur la musique de Wagner mêlant les images de Justine –Kirsten Dunst et les images de la collision cosmique), j’ai été éblouie, subjuguée. Après cette séquence éblouissante, Lars von Trier nous emmène dans un château en Suède, cadre à la fois familier et intemporel, contemporain et anachronique, lieu du mariage de Justine, hermétique au bonheur. La première partie lui est consacrée tandis que la seconde est consacrée à sa sœur Claire (Charlotte Gainsbourg). La première est aussi mal à l’aise avec l’existence que la seconde semble la maitriser jusqu’à ce que la menaçante planète « Melancholia » n’inverse les rôles, cette planète miroir allégorique des tourments de Justine provoquant chez tous cette peur qui l’étreint constamment, et la rassurant quand elle effraie les autres pour qui, jusque là, sa propre mélancolie était incompréhensible.

    Melancholia, c’est aussi le titre d’un poème de Théophile Gautier et d’un autre de Victor Hugo (extrait des « Contemplations ») et le titre que Sartre voulait initialement donner à « La nausée », en référence à une gravure de Dürer dont c’est également le titre. Le film de Lars von Trier est la transposition visuelle de tout cela, ce romantisme désenchanté et cruel. C’est aussi  un poème vertigineux, une peinture éblouissante, un opéra tragiquement romantique, bref une œuvre d’art à part entière. Un tableau cruel d’un monde qui se meurt ( dont la première partie fait penser à « Festen » de Vinterberg) dans lequel rien n’échappe au regard acéré du cinéaste : ni la lâcheté, ni la misanthropie, et encore moins la tristesse incurable, la solitude glaçante face à cette « Mélancholia », planète vorace et assassine, comme l’est la mélancolie dévorante de Justine.

     Lars von Trier parvient de surcroît à instaurer un véritable suspense qui s’achève par une scène redoutablement tragique d’une beauté saisissante aussi sombre que poignante et captivante qui, à elle seule, aurait justifié une palme d’or. Un film inclassable, qui mêle les genres, à contre-courant, à la fois pessimiste et éblouissant, l’histoire d’une héroïne  incapable d’être heureuse dans une époque qui galvaude cet état précieux et rare avec cette expression exaspérante « que du bonheur ».

    Le jury en a d’ailleurs semble-t-il débattu. Ainsi, selon Olivier Assayas, lors de la conférence de presse du jury : « En ce qui me concerne, c’est un de ses meilleurs films. Je pense que c’est un grand film. Je pense que nous sommes tous d’’accord pour condamner ce qui a été dit dans la conférence de presse. C’est une œuvre d’art accomplie. » Kirsten Dunst incarne la mélancolie à la perfection dans un rôle écrit au départ pour Penelope Cruz. Lui attribuer le prix d’interprétation féminine était sans doute une manière judicieuse pour le jury de récompenser le film sans l’associer directement au cinéaste et à ses propos, lequel cinéaste permettait pour la troisième fois à une de ses comédiennes d’obtenir le prix d’interprétation cannois.

    Je retournerai le voir à sa sortie pour vous en livrer une critique digne de ce nom.

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    Le même jour (17 août) sort un autre grand film « La piel que habito"  de Pedro Almodovar, redoutable, palpitant, éblouissant… avec un scénario et une atmosphère inimitable dont ce dernier a le secret. Je vous le recommande et je retournerai également le voir pour vous en livrer une critique détaillée.

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    Toujours à l’affiche, vous pourrez également aller voir « I’m still here – the lost year  of Joaquin Phoenix », le faux documentaire de Casey Affleck.  Un film aussi malin que le « Pater » d’Alain Cavalier (même si je préfère et de loin celui de Casey Affleck), l’un et l’autre mettant en scène la réalité, un simulacre de réalité dont le réalisateur est le manipulateur et le spectateur la marionnette, victime d’images dont il est d’habitude le coupable, vorace et impitoyable, filmeur. Une brillante inversion des rôles. Une démonstration implacable. A voir. Retrouvez ma critique détaillée de « I’m still here » en cliquant ici.

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    Vous pourrez également aller voir le dernier volet des aventures de « Harry Potter »…mais vu le record d’entrées atteint, et à moins que vous ne viviez sur « Melancholia », je doute que ce ne soit déjà fait…

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    Le 3 août ressort en salles un de mes films préférés, et un chef d’œuvre incontestable « Ludwig - Le crépuscule des dieux », l’opéra funèbre d’une vertigineuse beauté de Luchino Visconti dont vous pouvez retrouver ma critique ici. A ne manquer sous aucun prétexte s’il ressort dans votre cinéma.

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    Si vous n’avez pas envie de sortir, vous pourrez toujours voir en DVD deux des meilleurs films de l’année. Lre premier, c'est  « Black swan » de Darren Aronofsky (cliquer ici pour retrouver ma critique ) . Un film aux multiples reflets et d’une beauté folle, au propre comme au figuré, grâce à la virtuosité de la mise en scène et de l’interprétation et d’un jeu de miroirs et mise(s) en abyme. Une expérience sensorielle, une danse funèbre et lyrique, un conte obscur redoutablement grisant et fascinant, sensuel et oppressant dont la beauté hypnotique nous fait perdre (à nous aussi) un instant le contact avec la réalité pour atteindre la grâce et le vertige.

     En DVD toujours vous pourrez également voir « True Grit » d'Ethan et Joel Coen ( retrouvez ma critique en cliquant ici)  . Avec « True Grit », les Coen rendent hommage au western en le renouvelant et transformant en  un conte désenchanté aux paysages enchanteurs, une sorte d’Alice au pays des merveilles dans un Ouest Américain aussi hostile que magnifiquement filmé, les mésaventures d’un trio improbable entre courage et désillusions.

    Enfin, plutôt que d’aller voir « Un amour de jeunesse » de Mia Hansen-Love préférez-lui le magnifique « Le père de mes enfants », le précédent film de la réalisatrice disponible en DVD dont vous pouvez retrouver ma critique ici.  Un film qui a l'ambivalence et les nuances de la vie : à la fois lumineux et mélancolique, tragique et plein d'espoir, mystérieux et séduisant. Un film qui m'a bouleversée . La musique de la fin qui vous rappellera un classique du cinéma m'ayant complètement achevée.

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    Quelques films à ne pas manquer prochainement également à la télévision et surtout « L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » d’Andrew Dominik, le 28 juillet à 20H35 sur France 3. Un western d’une intensité hitchcockienne. Voilà, c’est un western hitchcockien, un western d’auteur.  Ce film est l’histoire d’une légende interprétée par une autre. Un film d’une grande modernité qui renouvelle le genre. Un western qui s’appréhende comme un thriller psychologique. Une œuvre sombrement poétique et mélancolique, lyrique. Un voyage dans des âmes tourmentées et complexes. Un grand film d’une rare richesse psychologique et d’une grande beauté formelle. Qui nous parle d’un monde qui a fait d’un criminel un héros. Qui nous parle aussi du nôtre. Qui fabrique des légendes.  Des lions en cage, celle de leur âme, celle que leur fabriquent ceux qui les traquent, impitoyablement, inlassablement.  Un film qui vous berce, ensorcelle et hypnotise de sa lueur incomparable bien après le générique de fin. Ce film a été présenté à Deauville en 2007. Retrouvez ma critique et le récit de la conférence de presse en cliquant ici.

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    Le 20 juillet, à 20H40, sur TCM, ne manquez pas le chef d'oeuvre romantique de Michael Curtiz "Casablanca" dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici.  Quelques raisons de (re)découvrir ce film le charme troublant de ce couple de cinéma mythique et le charisme ensorcelant de ceux qui les incarnent, la richesse des personnages secondaires,  la cosmopolite Casablanca, la musique de Max Steiner, la voix de Sam douce et envoûtante chantant le nostalgique « As time goes by », la menace de la guerre lointaine et si présente, la force et la subtilité du scénario (signé Julius et Philip Epstein d'après la pièce de Murray Burnett et Joan Alison « Everybody comes to Rick's »), le dilemme moral, la fin sublime, l'exaltation nostalgique et mélancolique de la force du souvenir et de l'universalité de l'idéalisme (amoureux, résistant) et du combat pour la liberté qui font de ce film un chef d'œuvre...et un miracle quand on sait à quel point ses conditions de tournage furent désastreuses.

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    Vous pourrez en revanche très bien vous passer de « Super 8 » de JJ Abrams dont je me demande encore comment celui qui m’a tant fait rêver, Steven Spielberg, a pu le produire, ce film n’étant qu’une caricature insipide, mièvre et ennuyeuse de son univers poétique et onirique.

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    Je reviens très vite pour, comme chaque année, vous emmener dans ce festival que je fréquente depuis l’enfance et qui est sans doute le merveilleux « coupable » de ma passion pour le cinéma. Evidemment il s’agit du Festival du Cinéma Américain de Deauville au sujet duquel vous pouvez d'ores et déjà retrouver de nombreuses informations sur mon blog « In the mood for Deauville » mais aussi en vous abonnant à ma nouvelle page Facebook consacrée à ce festival (http://facebook.com/inthemoodfordeauville ) et à mon compte twitter dédié à Deauville (http://twitter.com/moodfdeauville ) sur lesquels vous trouverez les premières informations sur le concours que j’organiserai en août pour gagner des pass pour ce festival qui cette année s’annonce exceptionnelle avec pour invité d’honneur Francis Ford Coppola et une programmation qui renoue avec les belles années du festival.

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    En attendant le retour de l’actualité sur ce blog, n’oubliez pas de plonger « in the mood for cinema » sans modération....  Et de rêver follement. De mon côté, je vais m’évader, en pensées, en lectures, en écriture, en rêves un peu fous... et je vous retrouve très bientôt…pour de nouvelles pérégrinations « in the mood for cinema ».

    Même pendant cet intermède estival vous pouvez toujours me contacter à inthemoodforcinema@gmail.com .

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  • Critique de "L'autre monde" de Gilles Marchand (ce soir sur Canal + à 20H45)

    Retrouvez ci-dessous ma critique publiée suite à l'avant-première du film, l'an passé.

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    Alors que le virtuel prend de plus en plus le pas sur le réel ou en tout cas fait partie intégrante de nos existences, le cinéma s'empare de plus en plus du sujet, thème d'ailleurs récurrent de ce Festival de Cannes 2010. Gilles Marchand réalise là son deuxième long après « Qui a tué Bambi »  qui, comme « L'Autre monde » sélectionné hors compétition du Festival de Cannes 2010, figurait en sélection officielle du Festival de Cannes (2003). Gilles Marchand est avant tout scénariste, notamment des films de Dominik Moll dans lesquels une situation ordinaire dérapait déjà toujours vers une réalité déroutante. Déjà vers un autre monde.

    L'été dans le Sud de la France. Gaspard (Grégoire Leprince-Ringuet) vient de tomber amoureux de Marion (Pauline Etienne.) Il partage son temps entre cette dernière et ses deux meilleurs amis. Mais un jour, alors qu'il se trouve avec Marion, il va tomber par hasard sur un portable égaré, celui d'Audrey (Louise Bourgoin). Les jeunes amoureux vont alors aller à un rendez-vous donné sur le portable d'Audrey.  Gaspard ne peut s'empêcher d'être attiré par cette jeune femme belle, sombre et double. Gaspard découvre que sur un jeu en réseau « Black hole » Audrey est Sam. Gaspard se crée à son tour un avatar pour la rejoindre.  La vie de Gaspard va alors basculer. Dans L'Autre Monde...et dans celui-ci.

    L'écueil à éviter était de tomber dans le film pour jeunes ou uniquement destiné aux amateurs de jeux vidéos. Un écueil intelligemment contourné par un scénario qui mêle judicieusement l'univers réaliste et lumineux de la réalité par lequel le film commence, à celui inquiétant et sombre de l'univers virtuel dans lequel il nous plonge progressivement. Si les adultes ou du moins les personnes responsables sont peu présentes, (à l'exception du père de Marion, autoritaire et menaçant) chacun peut  néanmoins s'identifier à Grégoire Leprince Ringuet qui incarne un jeune homme normal et heureux qui perd progressivement le sens des réalités.

    Par un habile jeu de mise en abyme, le frère d'Audrey (Melvil Poupaud) est d'une certaine manière le double du scénariste/réalisateur et le spectateur celui de Gaspard puisque le film le plonge lui aussi dans un « autre monde » sur lequel il désire en savoir davantage et puisqu'il est lui aussi manipulé par le réalisateur/démiurge comme l'est Gaspard. Le film joue sur la tentation universelle de fuir la réalité que ce soit par le cinéma ou en s'immergeant dans un univers virtuel. Audrey/Sam symbolise à elle seule cet autre monde, celui du fantasme, et des tentations adolescentes de jouer avec son identité et avec la mort. Un monde de leurres, ici aussi troublant, fascinant que malsain. Un univers factice qui donne une illusion d'évasion et rejaillit sur la réalité. Un monde qui a pour seul loi les désirs, érotiques et/ou morbides. Que serait un monde sans morale et sans loi ? Black hole. Un trou noir.

     Sans être moraliste (et heureusement), le film met en garde contre ces univers virtuels dans lesquels mourir se fait d'un simple clic et où jouer avec la vie devient un jeu enfantin. Le sens, absurde, de cette réalité virtuelle se substitue alors au sens des réalités et la mort, mot qui perd alors tout sens, devient un jeu dans la vie réelle comme dans cette scène où les amis de Garspard se placent devant des voitures lancées à vive allure.

     « Black hole » c'est à la fois l'évasion et le paradis (heaven comme le tatouage que porte Audrey) mais Heaven symbolise aussi cet univers de perdition dans lequel Audrey est Sam. Un univers auquel les images d'animation procurent une beauté sombre et troublante.

    Par une réalisation fluide, Gilles Marchand nous embarque nous aussi dans un autre monde, un monde de contrastes entre luminosité et noirceur, entre film réaliste et archétypes du film noir (avec sa femme fatale et ses rues sombres de rigueur), un monde dangereusement fascinant, sombre et sensuel comme cette plage noire, purgatoire où se retrouvent les morts de « Black hole ».

    Louise Bourgoin est parfaite en fragile femme fatale, sensuelle et mystérieuse face à un Grégoire Leprince-Ringuet dont la douceur et la normalité semblent à tout instant pouvoir basculer, un être lumineux dont « Black hole » va révéler les zones d'ombre. Pauline Etienne est elle aussi parfaite en jeune fille enjouée et fraîche qui connaît ses premiers émois amoureux.

     « L'Autre monde » est une brillante mise en abyme,  un film  sur le voyeurisme, la manipulation, la frontière de plus en plus étroite entre réel et virtuel qui  plonge le spectateur dans un  ailleurs aussi inquiétant que fascinant, un film haletant, savamment « addictif » comme « Black hole », qui nous déroute et détourne habilement de la réalité. Un film que je vous recommande vivement !

    En introduction à la projection, Gilles Marchand a ainsi précisé que le rapport du joueur au jeu, à l'écran l'avait toujours intrigué : « Les choses qui se passent dans le monde virtuel me paraissent particulières à notre époque et universelles. Ce qui m'intéressait c'était d'avoir une narration fluide et un montage parallèle entre ces deux mondes. Second life a fait partie de l'inspiration. Le fait qu'il n'y ait pas de but précis dans le jeu m'intéressait. On était entre le réseau social et le jeu. Ce qui m'intéressait aussi c'était le parcours de Gaspard, son hésitation entre deux femmes, deux archétypes de femmes ».

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  • Concours - Gagnez votre pass pour le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011

    deauville20114.jpgA partir du 7 août, comme chaque année vous pourrez gagner ici des pass pour le Festival du Cinéma Américain de Deauville, en partenariat cette année avec le CID.

    Un concours similaire à celui organisé l'an passé  sera mis en place sur mon blog consacré au Festival du Cinéma Américain de Deauville: http://www.inthemoodfordeauville.com

     Le top départ sera donné sur la nouvelle page Facebook d'inthemoodfordeauville.com . Je vous invite donc à vous y inscrire dès à présent pour en savoir plus: http://facebook.com/inthemoodfordeauville

    Vous pourrez également me suivre en direct de Deauville sur twitter: http://twitter/com/moodfdeauville .

    Lien permanent Imprimer Catégories : CONCOURS Pin it! 0 commentaire
  • "The Artist" de Michel Hazanavicius projeté le soir du palmarès du 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Le film pour lequel Jean Dujardin a reçu le prix d'interprétation du dernier Festival de Cannes sera projeté le soir du palmarès de ce 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville. Un de mes coups de coeur du Festival de Cannes 2011 (doont je vous livrerai ma critique ultérieurement) que je me réjouis de revoir à cette occasion.  Un film muet en noir et blanc, si différent des films habituellement primés à Cannes, passé à la dernière minute de hors compétition à la compétition. Il était d’autant plus difficile de ne pas primer ce film qu’il s’agit d'un hommage au cinéma, à sa magie étincelante, à son histoire, mais aussi et avant tout aux artistes, à leur orgueil doublé de solitude, parfois destructrice…et donc d’une certaine manière à Cannes. Film éblouissant, réjouissant, émouvant qui convoque de nombreux souvenirs de cinéma. Déclaration d’amour au cinéma qui ressemble à tant de films du passé et à aucun autre film contemporain dont la réalisation est étonnamment inspirée (dans les deux sens du terme d’ailleurs puisque, en conférence de presse, Michel Hazanavicius a revendiqué son inspiration et même avoir « volé » certains cinéastes). Film burlesque, inventif, malin et touchant. Parce que l’émotion n’est pas ce qui prime pour une palme d’or (mais qu’est-ce qui prime pour une œuvre, vaste question…), le jury a choisi de récompenser l’acteur qui l’incarne,  cet « artiste » auquel le film est un hommage.  Une récompense méritée et qui consacre une carrière construite pas-à-pas et qui n’en est sans doute qu’à ses débuts (on évoque maintenant une sélection aux prochains Oscars.  )

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  • Francis Ford Coppola: invité d'honneur du 37ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Ci-dessus, photo de la 30ème édition du festival-inthemoodfordeauville.com

    Deauville ne pouvait rêver mieux comme invité d'honneur pour sa 37ème édition que Francis Ford Coppola. Le festival lui avait déjà rendu hommage pour la 30ème mémorable édition du festival pour laquelle il était accompagné de Georges Lucas et Steven Spielberg.

     Une "conversation avec Francis Ford Coppola" est également prévue, plus précisément une rencontre avec le public qui devrait être un des temps forts de ce Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011.

    Filmographie en tant que réalisateur:

    1962 DEMENTIA 13 *

    1966 BIG BOY (You’re a Big Boy Now) *

    1968 LA VALLEE DU BONHEUR (Finian’s Rainbow)

    1969 LES GENS DE LA PLUIE (The Rain People) *

    1972 LE PARRAIN (The Godfather) *

    1974 CONVERSATION SECRETE (The Conversation) *

    LE PARRAIN II (The Godfather: Part II) *

    1979 APOCALYPSE NOW *

    1982 COUP DE COEUR (One From the Heart) *

    1983 OUTSIDERS (The Outsiders)

    RUSTY JAMES (Rumble Fish) *

    1984 COTTON CLUB (The Cotton Club) *

    1986 PEGGY SUE S’EST MARIEE (Peggy Sue Got Married)

    1987 JARDINS DE PIERRE (Gardens of Stone)

    1988 TUCKER (Tucker: The Man and His Dream)

    1989 NEW YORK STORIES - segment LIFE WITHOUT ZOE *

    1990 LE PARRAIN III (The Godfather: Part III) *

    1992 DRACULA (Bram Stoker’s Dracula)

    1996 JACK

    1997 L’IDEALISTE (The Rainmaker) *

    2007 L’HOMME SANS AGE (Youth Without Youth) *

    2009 TETRO *

    2011 TWIXT *

    Pour connaître le reste de la programmation du festival en détails, rendez-vous sur mon blog qui y est entièrement consacré : http://www.inthemoodfordeauville.com
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  • Critique- "Ludwig - Le Crépuscule des Dieux" de Luchino Visconti - la ressortie de l'été (en salles le 3 août)

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    Voilà une séance que vous ne pouvez manquer cet été si, par bonheur, votre ville fait partie de celles qui ressortiront le chef d'oeuvre de Luchino Visconti "Ludwig - Le Crépuscule des Dieux", à nouveau en salles le 3 août. A ne manquer sous aucun prétexte!!

    Critique de "Ludwig - le Crépuscule des Dieux" : un opéra funèbre d'une vertigineuse beauté

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    Aparès mon dossier sur « Le Guépard », je vous propose aujourd’hui la critique d’un autre chef d’œuvre de Luchino Visconti, son dernier (même s’il réalisa encore deux films ensuite) datant de 1972 : « Ludwig ou le Crépuscule des dieux ». Coproduction italienne, française et allemande, il s’agit du dernier volet de sa trilogie allemande également composée des « Damnés » (1969) et de « Mort à Venise » (1971). Visconti voulait initialement réaliser l’adaptation de « A la recherche du temps perdu » de Proust mais, faute de financements, en attendant que ce projet puisse voir le jour, il décide de tourner « Ludwig ». D’une durée initiale de 3H40 le film sort en France avec une durée de 3H, encore davantage malmené, contre les vœux de Visconti, pour la sortie en Allemagne. Après la mort de Visconti, le film est vendu aux enchères par les producteurs en faillite et est adjugé pour 68 millions de lires à des proches du cinéaste qui se cotisent, avec le soutien de la RAI, afin de récupérer l’intégralité des bobines. Après la mort de Visconti, Ruggero Mastroianni et Suso Cecchi d’Amico remonteront une version approchant des quatre heures et dix minutes d’origine.

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     Ludwig (Helmut Berger) c’est le portrait tragique du roi Louis II, devenu, à 19 ans, en 1864, roi de Bavière, royaume allemand encore autonome, entre la Prusse  et l'empire austro-hongrois. Sa rencontre avec Wagner (Trevor Howard),  la même année, va bouleverser l’existence de l’un et de l’autre. Le roi y trouvant une amitié et un sujet d’admiration, le compositeur un riche et puissant mécène contribuant à son succès. Epris de sa cousine l’impératrice Elisabeth d’Autriche (Romy Schneider) qui, comme Wagner, le décevra, il se fiance avec sa sœur Sophie (Sonia Petriva) avant de rompre les fiançailles puis de sombrer dans la solitude et la démence.

     Comment parler d’un film dont chaque plan est un tableau somptueux et dont chaque seconde est un hymne à la beauté qui imposent le silence ? Comment rendre hommage à ce chef d’œuvre fascinant ? Aucun mot sans doute ne pourra transcrire ce que les images de Visconti célèbrent magnifiquement, visuellement et musicalement. Dès les premiers plans, cela vous heurte et vous subjugue tout à la fois, et vous coupe le souffle : une magnificence visuelle tragique et ensorcelante. Le visage du roi, d’une beauté d’abord jeune mais grave et mélancolique déjà. Des scènes entrecoupées de plans fixes de témoins de l’Histoire et de son histoire qui s’expriment face à nous, le visage à demi dans la pénombre, voilé à l’image de la vérité que, sans doute, ils trahissent. Ils nous prennent alors à témoin de la folie de ce roi ou en tout cas de ce que eux appellent folie et ne pourront, de leur médiocrité, sans doute jamais comprendre : son goût des arts, de la beauté, de la liberté. Comment pourraient-ils comprendre ce roi épris de liberté et prisonnier des conventions de son rang ? Comment pourraient-ils comprendre ce roi si différent d’eux : homosexuel, esthète, amoureux de la liberté et des arts ?

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     Tandis que tout se décompose : son visage, son pays, son entourage, ses dernières illusions reste cette beauté inaltérable de l’art mais une beauté hantée déjà par la fatalité et la mort, une beauté douloureuse soulignée par la somptuosité des décors et des costumes. Des salons byzantins de  Neuschwanstein à la grotte de Linderhof aux galeries de miroirs de Herrenchiemsee, la caméra de Visconti, accompagnée de la musique de Wagner (Tannhäuser ; Tristan und Isolde) ou de Schumann (Kinderscenen), en caresse les lignes baroques, admirables, raffinées et extravagantes,  la beauté démesurée et tragique, nous émouvant aux larmes comme Ludwig l’est par la musique de Wagner.

     Si, malgré la décomposition du monde de ces dieux au crépuscule (le Crépuscule des dieux est le nom d'un drame musical de Wagner) qui l’entourait, la beauté était la dernière lueur  de l’espoir chez le Prince de Salina dans « Le Guépard », elle est ici désespérée mais non moins éblouissante, signe d’une immortalité impossible, ce à quoi les châteaux plus spectaculaires les uns que les autres que fit construire le roi ne changeront rien.  

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     Ludwig c’est donc Helmut Berger à la fois fragile et hautain, solitaire et exalté, puissant et perdu, en force et en retenue. Au fur et à mesure que les années s’écoulent, que les désillusions s’accumulent, que son idéalisme choit, le visage et le regard de l’acteur s’imprègnent de plus en plus de gravité, de déchéance, de noirceur mais il gagne aussi notre sympathie, nous, juges impuissants pris à témoin. Face à lui Romy Schneider prend sa revanche sur les Sissi, ce personnage candide et frivole dont elle a si longtemps voulu se détacher qu’elle incarne ici à nouveau mais tout en mystère, ambigüité. Impériale impératrice qui semble voler plus qu’elle ne marche tel un cygne noir, élégant, gracieux, sauvage qui ressemble tant (trop) au Ludwig des premières années.

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     Visconti, trois ans avant sa mort, comme un  écho testamentaire, nous livre une subtile mise en abyme qui interroge et illustre la beauté de l’art, une symphonie visuelle et sonore, un chant de désespoir, un film d’une flamboyance crépusculaire, une réflexion ardente et vertigineuse sur l’art, la solitude, la folie enchaînés douloureusement et sublimement sur la musique de Wagner, comme en une fatale étreinte. Un hymne à la beauté des corps et des âmes, fussent-elles (ou surtout car) torturées.  Un hommage à l’art. Au sien. A celui dont la beauté transcende ou isole. A celui qui perdra un roi, héros romantique, trop sensible, trop exalté, trop différent.  Le portrait d’un roi à son image, un opéra funèbre à la beauté inégalée, sombre et éblouissante, et qui lui procure ce qu’il a tant et mortellement désiré : des accents d’éternité.

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  • Critique de "Two lovers" de James Gray avec Joaquin Phoenix, Gwyneth Paltrow, Vinessa Shaw...

    Alors que Joaquin Phoenix est actuellement à l'affiche du faux documentaire de Casey Affleck "I'm still here" (que je vous recommande et dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici), retrouvez ci-dessous ma critique de "Two lovers" de James Gray que j'ai revu dans le cadre du Festival Paris Cinéma 2011 où il était présenté en hommage à Isabelle Rossellini à qui le festival consacrait une rétrospective.

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     Direction New York, ville fétiche du cinéma de James Gray, où, après avoir tenté de se suicider,  un homme hésite entre suivre son destin et épouser la femme que ses parents ont choisie pour lui, ou se rebeller et écouter ses sentiments pour sa nouvelle voisine, belle, fragile et inconstante, dont il est tombé éperdument amoureux, un amour dévastateur et irrépressible.

    L’intérêt de « Two lovers » provient avant tout des personnages, de leurs contradictions, de leurs faiblesses. Si James Gray est avant tout associé au polar, il règne ici une atmosphère de film noir et une tension palpable liée au désir qui s’empare du personnage principal magistralement interprété par Joaquin Phoenix avec son regard mélancolique, fiévreux, enfiévré de passion, ses gestes maladroits, son corps même qui semble  crouler sous le poids de son existence, sa gaucherie adolescente.

    Ce dernier interprète le personnage attachant et vulnérable de Leonard Kraditor (à travers le regard duquel nous suivons l’histoire : il ne quitte jamais l’écran), un homme, atteint d'un trouble bipolaire (mais ce n'est pas là le sujet du film, juste là pour témoigner de sa fragilité) qui, après une traumatisante déception sentimentale, revient vivre dans sa famille et fait la rencontre de deux femmes : Michelle, sa nouvelle voisine incarnée par Gwyneth Paltrow, et Sandra, la fille d’amis de ses parents campée par l’actrice Vinessa Shaw. Entre ces deux femmes, le cœur de Leonard va balancer…

    Il éprouve ainsi un amour obsessionnel, irrationnel, passionnel pour Michelle. Ces « Two lovers » comme le titre nous l’annonce et le revendique d’emblée ausculte  la complexité du sentiment amoureux, la difficulté d’aimer et de l’être en retour, mais il ausculte aussi les fragilités de trois êtres qui s’accrochent les uns aux autres, comme des enfants égarés dans un monde d’adultes qui n’acceptent pas les écorchés vifs. Michelle et Leonard ont, parfois, « l’impression d’être morts », de vivre sans se sentir exister, de ne pas trouver « la mélodie du bonheur ».

    Par des gestes, des regards, des paroles esquissés ou éludés, James Gray  dépeint de manière subtile la maladresse touchante d’un amour vain mais surtout la cruauté cinglante de l’amour sans retour qui emprisonne ( plan de Michelle derrière des barreaux de son appartement, les appartements de Leonard et Michelle donnant sur la même cour rappelant ainsi « Fenêtre sur cour » d’Hitchcock de même que la blondeur toute hitchcockienne de Michelle), et qui exalte et détruit.

    James Gray a délibérément choisi une réalisation élégamment discrète et maîtrisée et un scénario pudique et  la magnifique photographie crépusculaire de Joaquin Baca-Asay qui procurent des accents lyriques à cette histoire qui aurait pu être banale,  mais dont il met ainsi en valeur les personnages d’une complexité, d’une richesse, d’une humanité bouleversantes.  James Gray n’a pas non plus délaissé son sujet fétiche, à savoir la famille qui symbolise la force et la fragilité de chacun des personnages (Leonard cherche à s’émanciper, Michelle est victime de la folie de son père etc).

     Un film d’une tendre cruauté, d’une amère beauté, et parfois même d'une drôlerie désenchantée,  un thriller intime d’une vertigineuse sensibilité à l’image des sentiments qui s’emparent des personnages principaux, et de l’émotion qui s’empare du spectateur. Irrépressiblement. Ajoutez à cela la bo entre jazz et opéra ( même influence du jazz et même extrait de l’opéra de Donizetti, L’elisir d’amore, « Una furtiva lagrima » que dans  le chef d’œuvre de Woody Allen « Match point » dans lequel on retrouve la même élégance dans la mise en scène et la même "opposition" entre la femme brune et la femme blonde sans oublier également la référence commune à Dostoïevski… : les ressemblances entre les deux films sont trop nombreuses pour être le fruit du hasard ), et James Gray parvient à faire d’une histoire a priori simple un très grand film d’une mélancolie d’une beauté déchirante qui nous étreint longtemps encore après le générique de fin. Trois ans après sa sortie : d’ores et déjà un classique du cinéma romantique.

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