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  • César 2008 : nominations

    98cf3280090495860238fc71b4782bb2.jpgLes nominations pour les César 2008 viennent d'être communiquées. Je vous livre  mes premières impressions en vrac :

    -11 nominations pour "La Môme" (sans surprise) et pour "Un secret" (très agréable surprise), les deux films à obtenir le plus de nominations

    -Viennent ensuite "Le scaphandre et le papillon" (pour mon plus grand plaisir, je vous ai également maintes fois parlé de ce film qui a reçu le prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes) avec 7 nominations amplement méritées, Persépolis (que je n'ai pas vu) avec 6 nominations et "La Graine et le mulet" avec 5 nominations également méritées, et 4 nominations pour "Les chansons d'amour" ...

    -Autres agréables surprises: La présence du "Fils de l'épicier", un film que j'avais découvert et particulièrement apprécié au Festival de Cabourg où il a été présenté en avant-première. Espérons que cela lui permettra de connaître une seconde sortie en salles.

    -Espérons que "Le deuxième souffle" (justement pour en retrouver un) et l'excellent documentaire "L'avocat de la terreur" seront également récompensés.

    -Quelques déceptions: L'absence de "Boxes" de Janes Birkin, l'absence de "J'attends quelqu'un" de Jérôme Bonnell, de "La face cachée" de Bernard Campan, de "La vie d'artiste" de Marc Fitoussi et d'"Un baiser s'il vous plaît" d'Emmanuel Mouret, de "Vous êtes de la police" de Romuald Beugnon, l'absence de Chabrol pour "La fille coupée en deux"... et la présence excessive de "Faut que ça danse"...

    -Quant au meilleur film étranger, entre "La vie des autres", "De l'autre côté", "La nuit nous appartient", "Les promesses de l'ombre", "4 mois 3 semaines deux jours", le choix sera cornélien. Signalons la présence de deux films allemands, signe de la bonne santé actuelle du cinéma d'Outre-Rhin

    La 33ème cérémonie des César aura lieu sur Canal plus, en clair, à 20H30, le vendredi 22 février 2008. Elle sera présidée par Jean Rochefort qui succédera ainsi à Claude Brasseur et elle sera présentée par Antoine De Caunes qui succédera à Valérie Lemercier.

    Je vous livre mes préférences ci-dessous, surlignées en rouge (différentes de mes pronostics sur lesquels je reviendrai). Je vous invite également à laisser les vôtres ainsi que vos commentaires.

    Les critiques de presque tous les films nommés figurent sur ce blog. Pour les lire, cliquez sur les titres des films ci-dessus ou sous les affiches des films dans la rubrique "Les films inconcournables de 2007" du blog (colonne de gauche).

    Meilleur film 

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    La Môme 

    Un secret 

    Le Scaphandre et le papillon 

    La Graine et le mulet  

    Persépolis  

     Meilleur réalisateur 

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    Mon coeur balance  entre Miller ("Un secret" est pour moi le film de l'année), Téchiné (un de mes réalisateurs de prédilection), Kechiche (directeur d'acteurs exceptionnel), Schnabel...

     Olivier Dahan (La Môme)  

    Abdellatif Kechiche (La Graine et le mulet) 

    Claude Miller (Un secret) 

    André Téchiné (Les Témoins) 

    Julian Schnabel (Le Scaphandre et le papillon)  

    Meilleure actrice

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    Isabelle Carré (Anna M)

    Marion Cotillard (La Môme)

    Cécile de France (Un secret)

    (Mais Isabelle Carré était également remarquable,  mon enthousiasme pour ne pas dire ma passion pour le film de Claude Miller l'a néanmoins emporté...Patrick Bruel aurait également mérité une nomination pour ledit film.)

    Marina Foïs  (Darling)

    Catherine Frot (Odette Toutlemonde) 

     Meilleur acteur

    Mathieu Amalric (Le Scaphandre et le papillon) 

    Michel Blanc (Les Témoins) 

    Jean-Pierre Darroussin (Dialogue avec mon jardinier)

    Vincent Lindon (Ceux qui restent)

    Jean-Pierre Marielle (Faut que ça danse !) 

     Meilleur second rôle féminin

    Julie Depardieu (Un Secret)

    Noémie Lvovsky (Actrices)

    Bulle ogier (Faut que ça danse !) 

    Ludivine Sagnier (Un Secret)

    Sylvie Testud (La Môme) 

     Meilleur second rôle masculin 

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    Fabrice Luchini (Molière) 

    Laurent Stocker (Ensemble c'est tout) 

    Michael Lonsdale (La Question humaine)

    Pascal Greggory (La Môme)

    Sami Bouajila (Les Témoins) 

     Meilleur espoir masculin

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    (Impossible de choisir: je vote pour les 5! Même si un prix pour Nicolas Cazalé permettrait peut-être au film d'être reconnu à sa juste valeur...contrairement aux autres films qui n'en ont pas -moins- besoin. Johan Libéreau était époustouflant de naturel pour un premier rôle et la grâce de Grégoire Leprince Ringuet le mériterait également,   bon allez, je me lance quand même...)

    Nicolas Cazalé (Le Fils de l'épicier)

    Grégoire Leprince-Ringuet (Les Chansons d'amour)

    Johan Libéreau (Les Témoins)

    Jocelyn Quivrin (99 francs)

    Laurent Stocker (Ensemble c'est tout)

     Meilleur espoir féminin

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    Afin de reconnaître le talent admirable et rare de l'actrice mais aussi de son directeur d'acteurs Abdellatif Kechiche:

    Louise Blachère (Naissance des pieuvres)

    Adèle Henel (Naissance des pieuvres)

    Hafsia Herzi (La Graine et le mulet)

    Clotilde Hesme (Les Chansons d'amour)

    Audrey Dana (Roman de gare)

     Meilleur Scénario original

    La Môme

    Two days in Paris

    La Graine et le mulet

    Ceux qui restent

    Molière 

     Meilleure adaptation 

    Ensemble c'est tout 

    Darling 

    Un secret 

    Le Scaphandre et le papillon

    Persépolis

     Meilleur premier film 

    N'ayant vu aucun des 5, je m'abstiens de voter...

    Ceux qui restent 

    Et toi, t'es sur qui ? 

    Naissance des pieuvres

    Persépolis

    Tout est pardonné 

     Meilleur film étranger

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    4 mois, 3 semaines et 2 jours

    De l'autre côté

    La Nuit nous appartient

    Les Promesses de l'ombre

    La Vie des autres

     Meilleur documentaire

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    Le Premier cri

    L'Avocat de la terreur

    Retour en Normandie

    Les Animaux amoureux

    Les Lip, l'imagination au pouvoir 

    Meilleur Montage 

    Le montage est une des grandes qualités d'"Un secret" mais aussi du "Scaphandre et le papillon"... Simplement parce qu'il fallait choisir...

    La Graine et le mulet 

    Un secret

    La Môme

    Persépolis

    Le Scaphandre et le papillon

     Meilleure Photo 

    (Même si la photo est admirable dans ces 5 films, j'aimerais bien que "Le second souffle" ne reparte pas bredouille donc...)

    Le Deuxième souffle 

    Un secret 

    L'Ennemi intime

    Le Scaphandre et le papillon 

    La Môme  

    Meilleur Son

    (Le son est un des éléments essentiels du film pour lequel j'ai voté même s'il l'est aussi par définition des comédies musicales citées...)

    L'Ennemi intime 

    Les Chansons d'amour 

    Persépolis

    La Môme 

    Le Scaphandre et le papillon

    Meilleurs costumes 

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    Notons que "La Môme" est également nommée dans cette catégorie aux Oscars.

    La Môme 

    Un secret 

    Le Deuxième souffle

    Molière 

    Jacquou le croquant 

     Meilleur décor

    Molière

    Le Deuxième souffle

    Un secret

    Jacquou le croquant

    La Môme 

    Meilleure musique

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    Les Chansons d'amour

    Persépolis

    L'Ennemi intime

    Un secret

    Faut que ça danse !

  • Nomination aux Oscars 2008 ou l'assassinat de Jesse James par l'aveugle académie

    31039387b17b82d1eaf84f53f078dabb.jpgAlors que la grève des scénaristes se poursuit aux Etats-Unis et qu'on ignore encore si la cérémonie des Oscars 2008 pourra avoir lieu comme prévu le 24 février prochain, l'Académie a annoncé hier les nommés.

    Je regrette évidemment que "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" d'Andrew Dominik ne soit pas davantage cité (ce film est nommé comme meilleur second rôle et meilleur directeur photo), pour moi le meilleur film de 2007 (voir ma critique ici), je me réjouis néanmoins de la nomination de Casey Affleck ...même si je regrette qu'il soit nommé seulement comme second rôle (Pourquoi? Qu'est-ce qu'un premier rôle alors?) tant sa composition était exceptionnelle!

    Je suis perplexe devant les nominations pour "La vie en rose" (Titre américain de "La Môme" d'Olivier Dahan (voir ma critique ici), pour le meilleur costume,  le meilleur maquillage, la meilleure actrice), peut-être parce que ce film reflète finalement une vision assez "américaine" de la France. Marion Cotillard est ainsi nommée comme meilleure actrice. Sera-t-elle la troisième française à obtenir un Oscar après Juliette Binoche en 1997 pour "Le Patient anglais"  (en l'occurrence un Oscar du meilleur second rôle, Marion Cotillard qui a déjà obtenu le Golden Globe de la meilleure actrice étant nommée comme meilleure actrice) et Simone Signoret en 1960 pour "Les chemins de la haute ville"?

     Je me réjouis des 4 nominations pour "Le Scaphandre et le papillon" de Julian Schnabel (voir ma critique ici), dont une pour la réalisation.

     Je suis assez surprise des 7 nominations de "Michael Clayton" de Tony Gilroy , premier film (certes très maîtrisé dans lequel George Clooney, ainsi nommé comme meiller acteur, montre une nouvelle facette de son jeu-voir ma critique et mon article sur la conférence de presse au Festival du Cinéma Américain de Deauville, en cliquant ici) en tant que réalisateur du scénariste de la trilogie des Jason Bourne. "La vengeance dans la peau" est d'ailleurs également nommée (3 nominations, méritées, à des Oscars "techniques").

    Je suis déçue que "Into the wild" (cliquez ici pour lire ma critique) ne soit nommé que deux fois. La réalisation, l'adaptation et l'interprétation principale auraient également mérité une nomination.

    32aebd155cf73677161b96cae35902c1.jpg"No country for old men" des frères Coen et "There will be blood" de Paul Thomas Anderson   sont les plus nommés avec 8 nominations chacun.

    Pour le reste, je vous laisse découvrir et vous invite à laisser vos commentaires et pronostics...

    Meilleur acteur

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    Georges Clooney à la conférence de presse de "Michael Clayton" au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007. Photo: Sandra.M

    George Clooney - Michael Clayton

    Daniel Day-Lewis - There Will Be Blood

    Johnny Depp - Sweeney Todd The Demon Barber of Fleet Street

    Tommy Lee Jones - In the Valley of Elah

    Viggo Mortensen - Eastern Promises

    Meilleur acteur, second rôle

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    Casey Affleck parmi l'équipe du film "L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" lors de l'avant-première du film au Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007- Photo : Sandra.M

    Casey Affleck - The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford

    Javier Bardem - No Country for Old Men

    Philip Seymour Hoffman - Charlie Wilson's War

    Hal Holbrook - Into the Wild

    Tom Wilkinson - Michael Clayton

    Meilleure actrice

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    Cate Blanchett - Elizabeth: The Golden Age

    Julie Christie - Away from Her

    Marion Cotillard - La Vie en Rose

    Laura Linney - The Savages

    Ellen Page - Juno

    Meilleure actrice, second rôle

    Cate Blanchet - I'm Not There

    Ruby Dee - American Gangster

    Saoirse Ronan - Atonement

    Amy Ryan - Gone Baby Gone

    Tilda Swinton - Michael Clayton

    Meilleur film d'animation

    Persepolis

    Ratatouille

    Surf's Up

    Meilleure direction artistique

    American Gangster

    Atonement

    The Golden Compass

    Sweeney Todd The Demon Barber of Fleet Street

    There Will Be Blood

    Meilleur direction photo

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    The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford

    Atonement

    Le Scaphandre et le papillon

    No Country for Old Men

    There Will Be Blood

    Meilleurs costumes

    Across the Universe

    Atonement

    Elizabeth: The Golden Age

    La Vie en Rose

    Sweeney Todd The Demon Barber of Fleet Street

    Meilleur réalisateur

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    Julian Schnabel, Le Scaphandre et le papillon

    Jason Reitman, Juno

    Tony Gilroy, Michael Clayton

    Joel et Ethan Coen, No Country for Old Men

    Paul Thomas Anderson, There Will Be Blood

    Meilleur documentaire

    No End in Sight

    Operation Homecoming: Writing the Wartime Experience

    Sicko

    Taxi to the Dark Side

    War/Dance

    Meilleur documentaire, court-métrage

    Freeheld

    La Corona (The Crown)

    Salim Baba

    Sari's Mother

    Meilleur montage

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    The Bourne Ultimatum

    Le Scaphandre et le papillon

    Into the Wild

    No Country for Old Men

    There Will Be Blood

    Meilleur film étranger

    Beaufort Israël

    The Counterfeiters Austria

    Katyn Poland

    Mongol Kazakhstan

    12 Russia

    Meilleur maquillage

    La Vie en Rose

    Norbit

    Pirates of the Caribbean: At World's End

    Meilleur musique de film

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    Dario Marianelli, Atonement

    Alberto Iglesias, The Kite Runner

    James Newton Howard, Michael Clayton

    Michael Giacchino, Ratatouille

    Marco Beltrami, 3:10 to Yuma

    Meilleure chanson originale pour un film

    Falling Slowly dans le film Once; Glen Hansard et Marketa Irglova

    Happy Working Song dans le film Enchanted; Alan Menken et Stephen Schwartz

    Raise It Up dans le film August Rush

    So Close from Enchanted; Alan Menken et Stephen Schwartz

    That's How You Know dans le film Enchanted; Alan Menken et Stephen Schwartz

    Meilleur film

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    Atonement

    Juno

    Michael Clayton

    No Country for Old Men

    There Will Be Blood

    Meilleur film d'animation, court-métrage

    I Met the Walrus

    Madame Tutli-Putli

    Même Les Pigeons Vont au Paradis (Even Pigeons Go to Heaven)

    My Love (Moya Lyubov)

    Peter & the Wolf

    Meilleur court-métrage

    At Night

    Il Supplente (The Substitute)

    Le Mozart des Pickpockets

    Tanghi Argentini

    The Tonto Woman

    Meilleur montage sonore

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    L'équipe de "La vengeance dans la peau" à l'avant-première du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2007. Photo: Sandra.M

    The Bourne Ultimatum

    No Country for Old Men

    Ratatouille

    There Will Be Blood

    Transformers

    Meilleure sonorisation

    The Bourne Ultimatum

    No Country for Old Men

    Ratatouille

    3:10 to Yuma

    Transformers

    Meilleurs effets visuels

    The Golden Compass

    Pirates of the Caribbean: At World's End

    Transformers

    Meilleure adaptation de scénario

    Atonement

    Away from Her

    Le Scaphandre et le papillon

    No Country for Old Men

    There Will Be Blood

    Meilleur scénario original

    Juno

    Lars and the Real Girl

    Michael Clayton

    Ratatouille

    The Savages

     

  • Bilan du salon du cinéma 2008 (suite et fin): la cour des miracles

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                                               Photo ci-dessus: Les allées du Salon du cinéma, vendredi matin

    e9b272e1fa2877d18b62146b27fc1819.jpgUn bilan délibérément désordonné de ce salon du cinéma 2008 à l’image de ce qu’a été ce dernier malgré une initiative très louable et de nombreux aspects positifs. Peut-être est-ce après tout un hommage  artistique à la Nouvelle Vague que de superposer ainsi les voix, les sons … laquelle superposition créait une cacophonie tantôt risible, tantôt agaçante, principal défaut de ce salon résultant de la typographie des lieux (un hall impersonnel, glacial, et résonant –et aspirant pourtant surtout à faire raisonner- du parc des expositions). L’autre défaut résulte de l’organisation de l’espace professionnel dont l’initiative est là aussi très louable, notamment dans le désir de permettre aux jeunes auteurs (condition d’inscription : une sélection d’un film en festival), notamment par le biais de l’espace ciné-connexion et d’ateliers, de rencontrer des professionnels et de permettre aux professionnels de réfléchir et débattre sur leurs professions mais en raison de changements d’horaires de dernière minute, du manque de lisibilité du site internet officiel du salon, et d’un espace professionnel à l’accès labyrinthique, je me suis ainsi retrouvée seule avec trois intervenants notamment du CNC à une conférence sur les aides à l’écriture (qui aurait dû en intéresser plus d’une, et à laquelle je n’étais d’ailleurs pas la seule inscrite !), laquelle, ou plutôt lequel entretien particulier, s’est néanmoins avéré pour moi passionnant.

    f80c34778e7f8acfda0a89de7ff9c30f.jpgQuelques informations, observations, remarques glanés au fil de mes déambulations coupables (oui, coupable : coupable de zapper ainsi entre les stands tel un spectateur glouton et consumériste mais je vous rassure, je ne me suis pas laissée aller à manger du pop corn dont la présence m’a quelque peu enragée, je vous rassure de nouveau, je n’ai pas côtoyé les bêtes sauvages présentes au salon pour les démonstrations des dresseurs ensuite et ne leur ai pas transmis, ma rage donc, et encore moins les pop corns) entre les rayons stands :

    -Marc Esposito a annoncé que son prochain film serait l’histoire de « L’amitié entre deux filles », et même s’il n’est qu’à la trentième page du scénario il a annoncé déjà savoir les deux comédiennes « connues » avec lesquelles il désire tourner ;

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    Christophe Barratier, Julien Rappeneau, Nora Arnezeder venus évoquer "Faubourg 36"

    4667178e1cde8989fb836ca20d630b4b.jpg-Un partie de l’équipe du film de « Faubourg 36 », le second long-métrage  de Christophe Barratier après «  les Choristes » (la jeune comédienne Nora Arnezeder, le scénariste Julien Rappeneau et le réalisateur Christophe Barratier) était également présente.  C’est avec beaucoup de passion que le cinéaste a présenté son film et surtout qu’il a défendu le scénario (ça fait plaisir !),   et son attachement à celui-ci qu’il estime essentiel, se positionnant en digne héritier du cinéma de Duvivier, Carné et Prévert ou Charles Spaak. Pour lui « Le cinéma, avant d’être de la pellicule, ce sont d’abord des écrits », prenant ainsi pour exemple la grève des scénaristes (qui se poursuit)  aux Etats-Unis : « Quand les scénaristes ne travaillent plus, la production entière est paralysée. » Même s’il faut apporter un bémol à ces propos,  la situation française étant différente de la situation américaine de par la tradition, héritée de la Nouvelle vague, de l’auteur réalisateur. Puis Christophe Barratier revient à « Faubourg 36 » qui, comme les films des réalisateurs et scénaristes précités, se déroule pendant le Front Populaire empruntant son style à plusieurs genres différents : film noir, comédie dramatique, comédie musicale, histoire d’amour... Il se réfère ainsi à « La belle équipe » (cliquez ici pour lire mon analyse du film de Duvivier), comparant ainsi Clovis Cornillac à Jean Gabin, Jugnot à Blier et Nora Arnezeder à Michèle Morgan ou Simone Simon dans « La Bête humaine » (Cliquez ici pour lire mon analyse du film en question). Il évoque également son directeur de la photographie, le talentueux Tom Stern (qui a  beaucoup travaillé avec Clint Eastwood, notamment sur « Million dollar baby » ou encore sur « Les Sentiers de la perdition » ou « American beauty »), il l’a choisi pour sa capacité à créer une  lumière très contrastée, volontairement irréelle. Il est ensuite revenu sur les deux ans d’écriture du scénario, sur l’angoisse et la part de confort que celle-ci représente comparant le cerveau à un ordinateur qui n’arrive pas à se mettre sur le mode veille durant cette période d’ébullition créatrice. Pour lui « Faubourg 36 » est une fable dont l’objectif est que ce soit « beau et pas réaliste » revendiquant l’aspect artificiel du film, son côté « film de studio » puisque tous les décors ont été refaits en studio. Enfin, il a évoqué la musique revendiquant là aussi ce que certains critiques appellent parfois « une musique envahissante » et prenant de nouveau pour exemple le cinéma d’avant-guerre alors qu’elle était omniprésente.  Ce film, qui sortira en septembre, s’annonce comme un film dans la tradition de ceux appelés «  de qualité française », dénué de l’aspect péjoratif du terme mais revendiquant au contraire ses artifices au service d’une œuvre imaginaire, irréaliste, s’assumant comme telle.

    12dd0f025e7337e96952e05f2f5d15f5.jpg-Puis, un passage à l’espace professionnel pour assister à la conférence « Pourquoi le scénario est-il le parent pauvre du cinéma ? » dont l’intitulé provocateur même a suscité le débat et la controverse. Une conférence passionnante sur les différentes manières d’appréhender ce métier qui se revendique (oui, on a beaucoup revendiqué à ce salon) de plus en plus comme tel, ou plutôt à être légalement reconnu comme tel (le scénariste n’a pas de statut juridique). Pendant ce temps pour la énième fois avec une sonnerie et une voix d’aéroport, on annonçait qu’un aigle royal allait survoler nos têtes (qu’est- ce que vient faire un aigle royal là-dedans me direz-vous, je ne vous le fais pas dire). On apprendra notamment que c’est une « profession aventureuse », (on peut peut-être trouver finalement un lien avec l’aigle royal) un terme qui n’est pas pour me déplaire, et que le scénario est l’âme d’un film.

    On a aussi beaucoup évoqué le recul du cinéma français par rapport au cinéma américain, en 2007. Un critique (qui se « revendique » comme tel en tout cas) prend alors la parole pour dire ou plutôt asséner que, selon lui,  dans l’année passée seuls 3 films français étaient dignes de ce nom…il n’a néanmoins pas été capable de les citer… (j’en vois déjà au moins 5…, voir mon palmarès des films incontournables de 2007). Un producteur de Fidélité prend « Je vous trouve très beau » pour exemple pour évoquer le cinéma d’auteur. Ah bon ?

    8b8c612338712fba8126e8f8efaecf16.jpg-Je me rends ensuite au stand « Grand  forum » où ont lieu les rencontres avec les équipes de film. Une femme intemporelle dubitative devant les intervenants avance le nom de Lelouch (parce qu’il a les cheveux gris bouclés, dit-elle) . En fait  de Lelouch c’est Charles Berling (qui a bien des  cheveux mais ni vraiment gris, ni vraiment bouclés), Bruno Putzulu, une partie de l’équipe de « Père et fils » dans lequel ils avaient tourné avec Noiret, interprétant ses fils dans le film de Michel Boujenah également présent,   et Frédérique Noiret pour un hommage à son père Philippe Noiret. Beaucoup de tendresse émane de ce quatuor et beaucoup d’émotion et d’admiration pour l’acteur récemment décédé. Passant du Sans-souci humble, pudique, talentueux et d’une grande dignité. Les anecdotes pleuvent. L’un raconte comment devant l’émotion de Rochefort de le voir si malade Noiret avait rétorqué « Pas de 0286aacb9869170a60d0ac10af1b0e36.jpgsentimentalité entre nous, ce n’est pas notre emploi ». Berling raconte comment dans le restaurant d’un hôtel où ils s’étaient retrouvés, éberlués, entourés de personnes âgées  Noiret, si jeune d’esprit, avait maugréé « Y a que des vieux » avant de réaliser qu’il en faisait partie, lequel Berling a fumé un cigare pendant toute la rencontre en signe d’anticonformisme, un peu sans doute, d’hommage à Noiret, beaucoup surtout (« Ce cigare brûle pour lui. Ce n’est pas Charles Berling qui fume mais Philippe Noiret » a-t-il répondu à un spectateur extrêmement perspicace qui lui demandait ce qu’il pensait de la loi anti-tabac). Sa fille a évoqué un homme qui, même malade, était « à terre » mais « jamais malade ou affaibli ». Pour les autres en tout cas. « Sur une scène de théâtre il avait la sensation que la mort n’avait pas le dernier mot » évoquant ainsi à quel point il arrivait à transcender la maladie sur scène notamment dans « Love letters » sa dernière pièce. Magie du jeu. Magie du théâtre. Magie de l’acteur, plus fort que l’homme, que la mort qui rôde. Ses comparses de cinéma évoquent aussi sa pudeur, comment dans un restaurant il dira « je me régale » alors qu’il ne sentait plus le goût des aliments ou son humour et sa distance caustique en toute circonstance, comme lorsqu’il devait tomber dans une tombe pour une scène de « Père et fils » et qu’il avait déclaré « Je fais des repérages ».

    -Je termine mes déambulations, toujours coupables, et non moins réjouie, par la vente aux enchères de photos du magazine Studio au profit notamment des Toiles enchantées. J’observe avec amusement le cinéma de Cornette de Saint Cyr…et qu’Alain Chabat vaut plus que Woody Allen ou Jean-Luc Godard…à une vente aux enchères en tout cas !

    De ce salon je reviendrai avec de nombreuses informations utiles et j’ai apprécié l’obstination des organisateurs par les choix d’intervenants et de sujets à démontrer que le scénario n’est pas « le parent pauvre du cinéma » lui accordant une large place dans son espace professionnel dans le cadre des débats et des ateliers mais aussi dans l’espace public, invitant de nombreux scénaristes et mettant le scénario (également dans le cadre de l’espace Carte noire consacré aux adaptations littéraires) à une place privilégiée. Les organisateurs peuvent aussi se féliciter davoir choisi Jean-Jacques 7f4681aa43a7be883590d876e736808b.jpgAnnaud pour parrain de cette édition 2008, très présent, ce dernier n'ayant économisé ni ses efforts, ni sa disponibilité pendant toute la durée du salon. La principale difficulté pour les années  à venir sera probablement de trouver un juste équilibre entre professionnels et public, l’objectif initial étant de faire découvrir les métiers du cinéma au grand public (lequel objectif est également je pense pleinement rempli). Et surtout la grande amélioration consisterait à trouver un lieu plus digne du septième art : pourquoi pas aux jardins des Tuileries ? Au parc Monceau ? Au Jardin du Luxembourg ? Ce qui permettrait également de mieux entendre les projections (dont les horaires étaient un peu trop fluctuants)… même si cela aurait pour conséquence d’être tributaire des variations climatiques et de susciter d’éventuelles échappées belles des aigles royaux…  Et la petite amélioration consisterait à oublier le pop corn qui donne à mon goût exigeant une saveur fade de cinéma jetable à l’ensemble. Malgré ces quelques critiques ou plutôt souhaits d’amélioration (ce n’était après tout que la deuxième édition), j’attends le Salon 2009 avec impatience et encourage tous les passionnés de cinéma à s’y rendre, je vous recommande d’y aller plutôt le jeudi (pour les professionnels) ou le vendredi où il y avait étonnamment peu de monde même si le salon a fini avec le score plus qu’honorable de 70000 entrées, le score d’un film d’auteur en somme…tout est bien qui finit bien, alors !

    Sandra.M

    (Photo ci-contre: Jean-Jacques Annaud en pleine démonstration...) 
      
     Alexandre Arcady sur le stand "Alexandre film" venu présenter "Tu peux garder un secret" 
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