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  • Pour tout savoir sur le Festival de Cannes 2008 de l'ouverture à la clôture...

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     En attendant le retour de l'actualité sur "In the mood for cinema", rendez-vous sur mon autre blog "In the mood for Cannes" (http://inthemoodforcannes.hautetfort.com ) écrit quotidiennement en direct du 61ème Festival de Cannes sur lequel vous pourrez notamment trouver:

     les critiques de nombreux films de la sélection officielle, le récit de la projection et la critique de la palme d'or, le palmarès, des photos et vidéos inédites et de nombreux autres articles, bref n'attendez plus:

    Rendez-vous sur "In the mood for Cannes"!

    Je précise que de nouveaux articles seront également bientôt mis en ligne sur "In the mood for Cannes" et notamment un nouveau bilan plus personnel du festival avec le recul et la distance nécessaires après ces 12 jours hors du temps et de la réalité...

    Sandra.M

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2008 Pin it! 0 commentaire
  • Editorial, Festival de Cannes 2008: suivez le 61ème Festival de Cannes en direct sur "In the mood for Cannes"!

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    104832473.jpg J’ai déjà souvent évoqué ici ma vision du Festival de Cannes (là notamment : cliquez ici pour lire l’éditorial 2007 et les origines du blog "In the mood for Cannes")  , pourtant après 8 ans à le parcourir et en scruter les étrangetés, ce Festival reste pour moi une inépuisable source de curiosité, de curiosités surtout.

    Les critiques de films seront sans doute moins exhaustives que celles que j’écris habituellement sur « In the mood for cinema » car j’ai d’abord envie de profiter de la réalité avant d’en donner une version virtuelle et parce qu’à Cannes le temps est une denrée rare. Je vous livrerai néanmoins bien entendu mes impressions en direct du festival, quotidiennes dans la mesure du possible,  au gré de mes émotions, vous parlerai de mes coups de cœur et découvertes cinématographiques, j’essaierai de vous plonger dans la frénésie mélancolique cannoise, dans son tourbillon éblouissant et terrifiant, je tenterai de vous dépeindre cet animal sauvage palmé, mystérieux et indomptable qui en a perdu certains et tant à force de les éblouir, les fasciner, les aliéner. Je ne suis pas dupe de ce jeu dangereux-là, là où plus qu’ailleurs, les personnalités peuvent prendre des reflets changeants, finalement éclairants, révélant le portrait de Dorian Gray en chacun.

    1620788322.jpgNe vous méprenez pas: malgré la noirceur, ou plutôt la lucidité du tableau, j’y vais avec un enthousiasme inégalé, une curiosité insatiable pour le cinéma et la vie qui s’y entremêlent, s’y défient et entrechoquent, étrangement et parfois même sublimement, l’espace d’un inestimable instant,  lequel instant sublime, à lui seul, éclipse alors le souvenir amer de la foire aux vanités que Cannes est aussi. C’est en effet parfois le culte du dérisoire qui y devient essentiel mais qui, à y regarder de plus près, le révèle aussi, si bien ou si mal, cet essentiel.

    Et puis évidemment on aurait presque tendance à l’oublier: il y a aussi le cinéma presque dissimulé derrière tous ceux qui font le leur, le cinéma si multiple, si surprenant, si audacieux, si magique encore et plus que jamais, à Cannes, plus qu’ailleurs. D’ailleurs, à Cannes, tout est plus qu’ailleurs. Les émotions. Le soleil. Les solitudes qui se grisent et s’égarent et se noient dans la multitude. Les soirées sans fin, sans faim à force d’être enchaînées pour certains.

    Je sais pourtant déjà que quand le train va s’élancer vers le Sud, après cette fébrilité qui régnera à la gare de Lyon déjà lui procurant des airs de festival, quand les Baux de Provence apparaîtront au loin, si et trop vite, un des derniers sursauts de normalité 1666286586.JPGet de beauté naturelle avant la folie et les artifices cannois, j’éprouverai cette même envie irrépressible de m’y retrouver que la première fois où je regardais ce festival comme une mythologie inaccessible, réminiscence jubilatoire de mes souvenirs d’enfance, de l’image d’Epinal d’un festival idéalisé à travers le petit écran qui me renvoyait le cliché insaisissable et majestueux d’un cénacle impénétrable (aussi loin que je me souvienne j’ai toujours regardé les cérémonies d’ouverture et de clôture et j'ai toujours regardé avec intérêt la sélection cannoise), idéalisé comme un diamant pur et étincelant (j’ignorais alors que le diamant, en plus de briller, fasciner, peut dangereusement éblouir et surtout couper, blesser) j’éprouverai cette même tentation inassouvissable de suspendre le vol du temps, de retarder l’arrivée à Cannes, pour prolonger les rêveries insensées (forcément moins que la réalité) et la délectable construction imaginaire de ce que pourra être ce festival ...

    58161039.jpg Et puis, à peine arrivée, savoureusement éblouie et réjouie par les premiers rayons du soleil tant attendus qui caresseront mon regard assoiffé de lumière et de celles du cinéma,  j’irai me perdre dans la foule si pressée et atypique du festival qui mieux que nulle autre sait être passionnément exaltée et aussi impitoyable avec la même incoercible exaltation, chercher mon badge, précieux sésame tant honni pour leur être inaccessible pour certains (heureux ignorants de l'insondable hiérarchie festivalière), fièrement exhibé par ses 28600 possesseurs (25000 professionnels, 3600 journalistes) et puis ce seront les retrouvailles avec ceux que j’ai le plaisir d’y croiser chaque année, et puis l’ouragan cannois va m’emporter dans son ivresse cinéphilique et festive, probablement me faire oublier que cela ne durera pas toujours, que la vie ne peut pas toujours ressembler à un tel cinéma , que cette extravagance n’est qu’à Cannes une quotidienneté, que la vraie vie peut aussi être ailleurs, que Cannes n’est pas le centre du monde et le monde à lui tout seul, juste le monde cinématographique, et encore 12 jours seulement, avec ses excès, ses instants magiques, ses instants réellement irréels, où un peu comme Anconina dans « Itinéraire d’un enfant gâté » on ne cesse d’être surpris, de s'acharner à ne pas le paraître,  même si d'autres sont vraiment blasés, tristement: valse troublante des apparences que Cannes exhale et exhibe, adore et abhorre. Cannes décidément si versatile et éclectique. Itinéraire d’enfants gâtés donc. Oui, à Cannes, nous sommes tous des enfants gâtés, capricieux qui oublions le lendemain, qui oublions que tout doit finir un jour, que la vie ne peut être une fête et un spectacle et une histoire et une nuit sans fin. Même les films de Fellini ou Kusturica seraient (presque) des symboles de sobriété à côté de l’irréalité cannoise : inénarrable aventure, cinématographique. Emotionnelle, surtout.

    555168588.jpg J’ai bien entendu d’ores et déjà envie de voir « Changeling »-L’échange - de Clint Eastwood, « Vicky Cristina Barcelona » de Woody Allen (que serait un festival sans un film de Woody Allen dont le dernier film "Le rêve de Cassandre" était d’ailleurs encore exceptionnel !), « Ashes of time redux » de Wong Kar Wai dont chaque projection cannoise est un évènement, « Un conte de noël » de Arnaud Desplechin, « Entre les murs » de Laurent Cantet, « 24 City » de Jia Zhangke, « Che » de Steven Soderbergh, « Two lovers » de James Gray (qui peut-être cette année recevra la récompense qu’il aurait déjà méritée l’an passé pour « La nuit nous appartient »), la leçon de cinéma de Tarantino, « Tokyo » à Un Certain Regard, « Les Bureaux de Dieu » de Claire Simon à la Quinzaine des Réalisateurs (avec le souvenir incandescent de son magnifique « Ca brûle » déjà présenté à la Quinzaine il y a deux ans), les courts-métrages de la Cinéfondation..., d’être surprise, émue, bouleversée, interpellée ou même heurtée par les films de cinéastes dont je n’attends ni ne connais rien, de voir la mer aussi parce qu’à Cannes on aurait tendance à oublier qu’elle est là, émergeant péniblement entre les affiches de films et les yachts qui l’obscurcissent à perte de vue.

    846579135.jpgJ’essaierai aussi évidemment de voir un maximum de films de la compétition officielle pour vous en dresser un tableau d’ensemble mais n’oubliez pas que Cannes est lui-même un excellent film qui fait son propre cinéma où rien ne se passe jamais comme prévu. Par ailleurs, il n’est pas exclu que le wifi très sollicité ne fonctionne pas dès le premier soir mais, soyez-en certains, même avec un peu de retard, je n’oublierai pas de vous immerger « in the mood for Cannes ».

    Alors... prêts à plongez « in the mood for Cannes » et vivre ce 61ème Festival de Cannes comme si vous y étiez ? Alors cliquez ci-dessous!

                        LE 61ème  FESTIVAL DE CANNES  EN DIRECT SUR IN THE MOOD FOR CANNES DU 14 AU 25 MAI 2008

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    1704328006.JPGToutes les notes concernant le Festival de Cannes 2008 seront publiées sur mon blog consacré à ce festival intitulé  « In the mood for Cannes », et vous pouvez par ailleurs d’ores et déjà y trouver la programmation intégrale du festival, de nombreuses informations pratiques, de nombreux articles…

    Vous pouvez aussi retrouver mes récits des Festivals de Cannes 2005, 2006, 2007 (une partie du blog « In the mood for Cannes » est consacrée aux 60 ans du Festival avec de nombreuses critiques, des vidéos, des photos…) en cliquant sur l’année qui vous intéresse.

    Festivalièrement vôtre.  A très bientôt en direct de la Croisette, in the mood for Cannes donc!

    Sandra.M

  • In the mood for news 29 : les films de la semaine du 7 Mai 2008 à l’affiche

    Le film de la semaine recommandé par « In the mood for cinema »

    “Wonderful town”  d’Aditya Assarat

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    Titre original : WONDERFUL TOWN (Thaïlande)

    Genre : Comédie Romantique, Drame - Durée : 1H32 mn

    Pitch : Takua Pa est une petite ville du Sud de la Thaïlande. Depuis le passage du tsunami, elle a totalement changé de visage.  Un jour, un architecte prénommé Ton arrive en ville. Il loge dans un petit hôtel tenu par Na, jeune femme au doux sourire. Leur histoire d’amour naissante n’est pas du goût de tous. La ville s‘est trouvé un ennemi…

    Ce film a reçu le prix du jury (ex-aequo avec « Flower in the pocket ») du dernier Festival du Film Asiatique de Deauville à l'occasion duquel je vous en avais déjà parlé:

    CLIQUEZ ICI POUR ACCEDER A MA CRITIQUE DE "WONDERFUL TOWN"

    ou ICI POUR ACCEDER A LA VIDEO DU PALMARES

    Les autres films de la semaine à l’affiche

     « Bataille à Seattle » de Stuart Townsend avec Charlize Theron et Woody Harrelson

    Genre : Drame - Durée : 1H38 mn

    Pitch : En 1999, de gigantesques manifestations se sont opposées à la tenue de la conférence de la toute-puissante Organisation Mondiale du Commerce à Seattle. Jamais l’opposition n’avait été aussi forte, aussi frontale et aussi violente... Bataille à Seattle nous plonge au cœur de ces événements à tr avers le point de vue de plusieurs personnes, manifestants, policiers, délégués de l’OMC, médecins. Ces cinq jours qui ébranlèrent le monde et m arquèrent spectaculairement la naissance d ’un alter-mondialisme planétaire livrent enfin leurs secrets et leurs en jeux...

     “Teeth” de Mitchell Lichtenstein avec Jess Weixler, John Hensley, Josh Pais, Hale Appleman, Ashley Springer, Vivienne Benesch

    Genre : Comédie, Horreur - Durée : 1H36 mn

    Pitch : Dawn, lycéenne sans histoire, redouble d’efforts pour refouler tout désir sexuel. Elle milite d’ailleurs activement dans un groupe prônant la chasteté jusqu’au mariage. Mais, cette abstinence est de plus en plus mise à rude épreuve. D’abord, par le séduisant Tobey, dont elle tombe amoureuse. Ensuite, par les provocations à répétition de Brad, son demi-frère à la sexualité très extravertie.

    « Gal   de Miguel Courtois avec José Garcia, Natalia Verbeke...

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    (France)  Genre : Drame - Durée : 1H40 mn

    Pitch : Espagne, années 80 : le pays est meurtri quotidiennement par les attentats de l’ETA, mouvement séparatiste basque, auxquels répond la violence du GAL, Groupe Antiterroriste de Libération. Manuel Mallo et Marta Castillo, journalistes d’un quotidien national, sont contactés par une taupe qui dit pouvoir leur apporter la preuve des liens unissant le  GAL à de hauts responsables du gouvernement espagnol. De quoi provoquer le scandale du siècle, à condition d’être prêt à risquer sa vie pour l’info…

    «  Les Aventures de Impy le dinosaure » de Reinhard Klooss et Holger Tapper

    GB -Genre : Animation, Jeunesse - Durée : 1H16 mn

    Pitch : Horatio Tibberton, fantasque scientifique et zoologue, vit et travaille sur la petite île volcanique de Titiwou. Il donne des cours de langues à Tim, son fils adoptif ainsi qu’à une bande de joyeuses créatures : Ping le pingouin, Monty le Varan, Shoe le pélican et Solomon, l’éléphant de mer. Peg la truie est la maîtresse de maison et s’occupe de tout ce petit monde qui vit heureux sur cette île paisible.

    «  Tu peux garder un secret ?   d'Alexandre Arcady avec Pierre Arditi, Juliette Arnaud

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    Ci-dessus, Alexandre Arcady au Salon du Cinéma 2008, sur le stand de "Tu peux garder un secret"

    (France) -Genre : Comédie - Durée : 1H46 mn

    Pitch : Mais que s’est-il passé dans la tête de Delphine pour qu’un soir elle ose affirmer devant ses collègues qu’elle a une liaison torride avec... son patron, un bel homme, marié, père de famille, avec maîtresse flamboyante et qui n’a jamais entendu parler d’elle. En vingt-quatre heures, la rumeur fait le tour de la boîte.  Heureusement, Cathy et Manon, ses meilleures amies, vont mettre au point avec elle des stratagèmes plus fantaisistes et extravagants les uns que les autres.  Il faut à tout prix éviter que cette rumeur lui parvienne car Nicole, la DRH démoniaque et sans pitié... veille...

    «  Drillbit Taylor : Garde du corps »  de Steven Brill avec Leslie Mann, Alex Frost, Josh Peck

    Titre original : DRILLBIT TAYLOR (Etats-Unis)

    Genre : Comédie

    Pitch : Ryan, Wade et Emmit ont le moral gonflé à bloc pour leur premier jour de classe. Jusqu'à ce qu'ils tombent sur Filkins, la terreur de l'école, véritable Hannibal Lecter miniature. Avant d'être totalement happés par le règne de la terreur de Filkins, ils décident de chercher un moyen de se protéger en passant une petite annonce dans le magazine Soldat de Fortune.

    « Moi qui ai servi le roi d'Angleterre »  de Jiri Menzel, avec Ivan Barnev, Oldrich Kaiser, Julia Jentsch, Martin Huba

    Titre original : OBSLUHOVAL JSEM ANGLICKéHO KRáLE (République Tchèque)

    Genre : Comédie Romantique – Durée : 2H00 mn

    Pitch : Prague. Jan Dite quitte, tant bien que mal, la prison dans laquelle il a purgé une peine de près de quinze ans. Alors qu'il s'installe dans un ancien village allemand abandonné dont les habitants ont été chassés après la Seconde Guerre mondiale, il se souvient de sa jeunesse et de sa grande ambition d'alors : devenir millionnaire.

    « Agnus Dei »  de Lucia Cedron avec Mercedes Morán et Jorge Marrale

    Titre original : AGNUS DEI (Argentine)

    Genre : Drame - Durée : 1H28 mn

    Pitch : En 2002, en pleine crise économique argentine, Arturo, un vétérinaire de 77 ans est enlevé à Buenos Aires.  Guillermina, sa petite-fille de 30 ans, est contactée par les ravisseurs. Pour faire face à la situation et obtenir la libération de son grand-père, elle fait appel à sa mère Teresa, fille d'Arturo.

     « Si loin   de Tania Hermida, avec Cecilia Vallejo, Pancho Aguirre...

    Titre original : QUé TAN LEJOS (Equateur)

    Genre : Comédie Dramatique - Durée : 1H32 mn

    Pitch : Esperanza (Espoir), une jeune touriste espagnole en quête d'aventure rencontre Teresa, une étudiante équatorienne au cœur brisé se faisant surnommer Tristeza (Tristesse). Elles partageront toutes les deux un voyage à travers l’Équateur.  En auto-stop, au cœur d’une grève nationale, seules ou accompagnées, les deux femmes entreprendront un périple hors du commun.

    «  Loin de Sunset Boulevard » de Igor Minaiev

    (Russie)

    Genre : Drame - Durée : 2H20 mn

    Pitch: Au début des années Trente, Konstantin Dalmatov, jeune réalisateur, revient en URSS après un séjour aux Etats-Unis avec son amant, le célèbre cinéaste Alexandre Mansourov. Leurs relations sont découvertes par les autorités qui obligent Dalmatov à collaborer. En échange, celui-ci obtient le droit et les moyens de tourner les comédies musicales dont il rêve.

    «  Jackpot » de Tom Vaughan avec Cameron Diaz et Ashton Kutcher

    Titre original : WHAT HAPPENS IN VEGAS (Etats-Unis)

    Genre : Comédie - Durée : 1H40 mn

    Pitch : Joy (Cameron Diaz) vient de se faire larguer. Jack (Ashton Kutcher) vient de se faire virer. Ils ne se connaissent pas mais, après une nuit de folie à Las Vegas, la ville de tous les possibles... ils se réveillent… mariés. Ils sont d’accord pour se séparer à l’amiable… mais tout change quand Jack gagne 3 millions de dollars aux machines à sous avec une pièce prêtée par Joy.  Pour garder le jackpot, chacun va alors tenter de se rendre insupportable pour dégouter l’autre et le pousser au divorce.

    «  J'aimerais partager le printemps avec quelqu'un » de Joseph Morder, avec Alain Cavalier

    (France)

    Genre : Documentaire, Fiction - Durée : 1h25 mn

    Pitch : Un film réalisé par avec un téléphone portable.  "Des dates anniversaires importantes, le récent emménagement dans un nouvel appartement, des voyages, la vente de l'appartement familial, la campagne des élections présidentielles, la rencontre avec Sacha. Et pourtant la grande question que pose ce projet est la découverte de ce qui peut devenir un nouveau langage cinématographique." Joseph Morder

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  • "Deux jours à tuer" de Jean Becker : un coeur en hiver?

    632472823.pngC’est toujours difficile de parler d’un film quand on en sort à peine (à peine parce que ce film me hante encore une journée après l’avoir vu), parce que l’émotion l’emporte et anéantit la distance que nécessite l’analyse. Mais quelles que seront mes critiques ultérieures, le résultat est là : je suis ressortie bouleversée de ce film et sa première partie m’a donnée la sensation d’être avec Dupontel, au bord de l’abyme, le souffle coupé, à bout de souffle même, glacée par ses vérités cinglantes et poignantes, en empathie avec son égarement, sa sincérité hurlée, criante, violente, désarmante.  Et à l’image des spectateurs de la salle dans laquelle j’ai vu ce film, j’ai été incapable de partir avant la dernière ligne du générique de fin, avant la dernière note de la chanson de Reggiani, dernières vibrantes, résonantes (raisonnantes aussi) répliques du film : « Le temps qui reste »...

    D’abord, je trouve que la présentation de ce film (qui est une adaptation du roman éponyme de François d’Epenoux) relève du malentendu. Le pitch officiel est le suivant : Antoine Méliot (Albert Dupontel), la quarantaine, a tout pour être heureux : une belle épouse (Marie-José Croze), deux enfants adorables, des amis sur lesquels il peut compter à tout instant, une jolie demeure dans les Yvelines et de l'argent. Mais un jour, il décide de tout saboter en un week-end : son bonheur, sa famille, ses amis (Christiana Réali, Claire Nebout, François Marthouret...). Que s'est-il passé chez cet homme pour qu'il change si étrangement de comportement ? Or, l’intérêt, contrairement à ce que laisse croire ce pitch, ne réside nullement dans les causes du comportement d’Antoine dont la simple question à ce sujet induit la réponse et que le scénario laisse apparaître avec évidence dès ses premières minutes. Non, l’intérêt n’est pas là.  L’intérêt est dans son comportement et ses manifestations et les réactions qu’il engendre, dans la tension qui nous emprisonne, nous renvoie à nos propres vérités, notre propre urgence, notre propre temps à vivre. Ou tuer.

     Le premier plan avec Dupontel nous le montre en ville, à Paris, une ville grouillante, pressée de vivre ou plutôt d’oublier qu’elle existe ou qu’elle existe mal. Sa femme le charge d’aller chercher sa belle-mère à la clinique.  Il est odieux avec cette dernière, ou honnête : c’est selon.  Il faut dire que la belle-mère en question est plutôt capricieuse et n’inspire guère la sympathie. Il agit de même à son travail,  ridiculisant le produit qu’il est censé faire vendre (il est publicitaire). Il faut dire que ses collaborateurs et clients apparaissent aussi stupides que sinistres (et donc nous prenons fait et cause pour Dupontel, déjà) : l’univers de la publicité, et le mercantilisme et le cynisme qu’il sous-tend, n’a pas été choisi par hasard. La caméra vacille légèrement (mais déjà beaucoup pour un film de Becker qui nous a habitués à des plans impeccablement léchés), la caméra est au plus près des visages pour les mettre à nu, les décontenancer, à portée du regard si puissant et déstabilisant de Dupontel. La tension monte  d’un cran lors d’une scène très réussie avec Marie José-Croze, son épouse qui se croit trompée, par leur fébrilité, les non-dits, la violence, le jeu ciselé des deux comédiens. Puis elle culmine lors d’une scène de repas d’anniversaire où Antoine dit tout haut ce qu’on devrait, ou ce que les conventions, le souci du lendemain, veulent qu’on se contente de penser tout bas : il vilipende par des répliques assassines l’hypocrisie sociale, il se moque de la bonne conscience humanitaire, ironise sur les clichés de langage (une convive, Bérengère la bien nommée, ne manque pas de dire que « L’argent ne fait pas le bonheur » et je vous laisse découvrir la réplique d’Antoine savoureusement cruelle), le matérialisme, sans oublier que, au lieu de faire un sourire hypocrite ou sincèrement touché devant les dessins que ses enfants lui ont fait pour son anniversaire, il n’oublie pas de préciser que les avions ne peuvent pas voler avec des ailes en bas comme son fils le lui a dessiné et qu’anniversaire prend deux n et non un seul comme sur le dessin de sa fille. Aussi odieux soit-il, on demeure finalement en empathie avec lui. Sa férocité apparait en effet comme le masque de ses fêlures. (Un peu comme le personnage incarné par Isabelle Adjani dans « L’été meurtrier ») et ses amis apparaissent apathiques, antipathiques, délibérément caricaturaux (la bourgeoise en panthère qui donne à des œuvres de charité pour se donner bonne conscience ou qui se sent soudain concernée par l’immigration parce qu’il s’agit d’une de ses employées).

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     Dès les premières minutes, nous sommes embarqués avec Dupontel qui semble diriger le film (autant que Jean Becker) avec son regard puissant, glacial et chaleureux à la fois qui, tel un gouffre obscur et mystérieux, capte notre attention avec une force et même une virulence inouïe ne nous laissant pas une seconde, nous captivant, nous hypnotisant et désarçonnant à la fois. Cette violence, essentiellement verbale, mais pas seulement, nous déroute, d’autant plus que c’est très inattendu chez Jean Becker, cinéaste habituellement très classique dans le fond comme dans la forme… et non moins talentueux. (A moins qu’on ne considère le classicisme comme un défaut).

    La seconde partie très « Et au milieu coule une rivière » (en Irlande, dans la région des lacs du Connemara) contraste avec la première avec la lumière presque onirique des paysages irlandais, l’hymne à la nature ( je décompte pas moins de trois chiens, je n’ai pas eu le temps de compter les moutons:-) ), au plus près de la vérité, où il se retrouve seul avec son père (Pierre Vaneck), ou presque : aussi avec les démons, les blessures du passé, malgré le silence qui ne fait pas tomber la tension. Là, on retrouve les thèmes de prédilection de Jean Becker : la pêche (« Les Enfants du marais »), les souvenirs d’enfance, la figure paternelle ("Elisa")... et on se dit que la fin (morale) justifiera sans doute les moyens (en apparence immoraux ou du moins amoraux), comme toujours chez Jean Becker.

    1914391729.jpg Dupontel a dit plusieurs fois que « Deux jours à tuer » était un « Sautet qui dérape ». Je ne suis pas tout à fait d’accord, je crois même que dans Sautet il y a toujours un personnage qui dérape (Nelly-Emmanuelle Béart- lorsqu’elle dit ses 4 vérités à M.Arnaud dans « Nelly et M.Arnaud », Camille -Emmanuelle Béart- qui folle de passion  se jette au cou de Stéphane-Daniel Auteuil- dans « Un cœur en hiver », ou François-Michel Piccoli- dans « Vincent, François, Paul et les autres »,  qui explose dans une autre mémorable scène de repas etc )et surtout que Becker ne dérape  pas tant que ça ou alors  pour mieux revenir dans le rang.  

    Si j’analyse objectivement en essayant de mettre de côté l’émotion qu’il a provoqué, ce film a un défaut majeur : son dénouement trop didactique (le plan prémonitoire de Dupontel dans l’herbe me paraît intéressant dans sa singularité et perdre son intérêt, si ce n’est celui d’accroître son aspect mélodramatique, dans la répétition) qui rend ce film très politiquement correct en quelques secondes annihilant tout l’aspect aussi violent, jubilatoire, décalé de ce qui précède. Ainsi, chaque acte se trouve finalement justifié : il est désagréable avec les enfants (cruauté et tabou suprêmes semble-t-il) mais ensuite il vient s’excuser. Et toutes les personnes avec lesquelles il est odieux ne sont pas éminemment sympathiques ni éminemment intelligentes, à l’exception de sa femme (d’ailleurs interprétée avec beaucoup de justesse par Marie-José Croze dont la douceur du regard accentue encore l’obscurité de celui d’Antoine) mais il a là aussi la meilleure des raisons, très noble, l’antihéros devenant alors un héros sacrificiel.

    Nous nous souvenons alors que nous ne sommes pas chez François Ozon , Claude Chabrol ou Dominique Moll  (même si nous avons pu le croire une longue et jubilatoire partie du film), Becker a préféré faire d’Antoine un héros, signer une histoire d’amour qu’une pure chronique sociale désenchantée et cynique : le film acerbe se révèle alors acidulé.   Passée ce qui n'est pas une surprise mais pourrait être une déception (En est-ce finalement une ? Becker est juste resté fidèle à lui-même, à son univers, tout en sachant faire un dérapage contrôlé et une incursion dans un ton plus inhabituel qui sonne néanmoins juste, la caricature de certains personnages étant ici assumée et même justifiée), reste surtout l’émotion qui nous cueille, nous saisit, nous secoue -à moins d’être léthargiques et/ou blasés et/ou cyniques- malgré les fils blancs, restent des scènes d’une force incontestable, un rôle principal saisissant magistralement habité par Albert Dupontel : une histoire de temps à vivre et de temps à tuer, une histoire d’amour poignante malgré (et grâce à ) ses contradictions.

    Vous ne ferez pas que tuer le temps en allant voir ce film qui prend aux trippes, vous en gagnerez, vous prendrez conscience du poids de chaque seconde, incités au "carpe diem", c’est certes un lieu commun et un cliché cinématographique mais quand c’est fait avec autant d’application, de sincérité,  j’assume que mes émotions l’emportent sur des critiques et réserves objectives et je vous recommande vivement de voir ce film. Alors, à bout de souffle, certes. Mais un magistral souffle de vie. Et on n’en a jamais trop…

    Sandra.M