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Télégramme cannois: pronostics

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Est-ce parce qu'il s'agissait du dernier film de la sélection officielle? Est-ce l'ambiance si particulière du film en question qui a déteint sur le public du festival? Toujours est-il que la projection du Labyrinthe de Pan à 19H30 hier dans le grand théâtre Lumière a ensorcelé les festivaliers. Les applaudissements qui ponctuent chaque projection officielle, parfois juste polis, respectueux, conventionnels étaient passionnés et se sont agréablement éternisés suscitant les larmes de l'équipe du film, et les frissons de la salle. Une belle émotion s'est emparée du grand théâtre Lumière. Guillermo del Toro a su concilier le fond et la forme ce qui n'a pas été le cas de tous les films de la sélection dont la présence de certains en sélection officielle comme L'Ami de la famille (il ne suffit pas de singer Fellini pour faire un chef d'oeuvre...) me laisse encore perplexe.

L'histoire du Labyrinthe de Pan se déroule en Espagne, en 1944. La guerre civile est finie depuis 5 ans. Carmen, récemment remariée, s'installe avec sa fille Ofélia chez son nouvel époux, le très autoritaire Vidal (Sergi Lopez), capitaine de l'armée franquiste. Alors que la jeune fille se fait difficilement à sa nouvelle vie, elle découvre près de la grande maison familiale un mystérieux labyrinthe. Pan, le gardien des lieux, une étrange créature magique et démoniaque, va lui révéler qu'elle n'est autre que la princesse disparue d'un royaume enchanté.
Afin de découvrir la vérité, Ofélia devra accomplir trois dangereuses épreuves, que rien ne l'a préparé à affronter...

Le labyritnhe de Pan est un conte fantastique qui ne perd pas le spectateur une seule seconde, une peinture allégorique du franquisme (le réalisateur dit s'être inspiré des peintures de Goya) vu par une petite fille qui pour affronter cette dure réalité va s'évader dans un monde imaginaire dont les monstres sont finalement plus inoffensifs que ceux qu'elle croise dans la réalité. Le véritable monstre est en effet le capitaine Vidal. Par un montage habile, les deux univers sont astucieusement mêlés et mis en parallèle. Au final, c'est un conte enchanteur pour adultes qu pourra aussi ravir les enfants. La preuve qu'il n'est pas besoin de faire Flandres et de choquer pour susciter la réflexion...comme Bruno Dumont semble en être persuadé mais je reviendrai sur ce film dans un prochain article.

Je vous parlerai également bientôt plus longuement du Labyrinthe de Pan de même que de tous les autres de la sélection officielle mais en attendant voici mes pronostics et mes préfèrences, en bref:

En précisant que je n'ai pas vu Marie-Antoinette et Babel, l'un et l'autre étant cités pour la palme d'or même si pour le premier malgré une mise en scène très réussie, on évoque un scénario un peu léger, les 3 films qui m'ont le plus enchantée, charmée, émue, fait réfléchir, parfois les 4 en même temps sont Indigènes, Le vent se lève, le labyritnhe de Pan. La double lecture du Labyrinthe de Pan en ferait une palme d'or intéressante, à la fois film politique comme le festival les aime et conte fantastique comme on imagine que Wong Kar Wai pourrait les aimer.  Sergi Lopez pourrait également prétendre au prix d'interprétation masculine. D'ailleurs la guerre et la politique ont été omniprésents dans cette sélection officielle et le biais singulier par lequel ils sont abordés ici pourrait remporter les suffrages du jury, à défaut a en tout cas il a remporté les miens et ceux de beaucoup de festivaliers. Il serait très étonnant qu'Almodovar ne figure pas au palmarès, et pour lui probablement très décevant. On parle beaucoup de Pénélope Cruiz qui mériterait en effet le prix d'interprétation féminine, ce qui serait également une manière de primer le réalisateur et son film qui a enchanté beaucoup de festivaliers. Pour le prix d'interprétation on peut également songer aux acteurs de Red road. Pour ma part je verrais bien 4 prix ex-aequo pour les acteurs principaux d'Indigènes. Remettre une palme d'or à ce film serait également un moyen de donner un écho mondial à ce vibrant hommage au tirailleurs. Pour le prix du scénario, Selon Charlie, Quand j'étais chanteur sont mes favoris, le Caïman pourrait être celui du jury, avec Moretti figurant une nouvelle fois au palmarès. Le  prix du jury va en général a un film un peu plus atypique, pourquoi pas les Climats dont la mise en scène est remarquable (ou alors plus logiquement le prix de la mise en scène) . Pour ma part, je verrai bien Summer Palace. Pour la mise en scène, on parle beaucoup de Marie -Antoinette, Volver et Babel.

Une chose est certaine: le palmarès reste un mystère entier, si les années passées les palmes d'or de Michael Moore et Gus Van Sant n'ont pas réellement créé la surprise (même s'il était surprenant de remettre une palme d'or à un documentaire la rumeur courait déjà depuis plusieurs jours avant le palmarès) la diversité des films présentés cette année était telle qu'il est bien difficile de savoir quels films figureront au palmarès, si Wong Kar Wai préfèrera un cinéma plutôt semblable au sien, poétique et lyrique ou bien des films âpres et sujets à polémique comme Flandres ou Red road. Le jury choisira-t-il de donner à cette palme d'or une résonance politique dans la lignée du discours que Vincent Cassel  fit lors de la cérémonie d'ouverture (et auquel une palme d'or pour Indigènes par exemple serait un formidable écho? Choisira-t-il de primer des acteurs professionnels au talent reconnu comme Gérard Depardieu ou Penelope Cruiz ou bien des débutants ou des acteurs non professionnels? Choisira-t-il de primer un cinéma classique ou un cinéma plus atypique, voire polémiste? La réponse dans quelques heures, avec mes impressions sur la cérémonie de clôture à laquelle je serai également.

J'aimerais disserter encore longuement sur ce palmarès potentiel mais je dois vous laisser pour assister à la projection de "rattrapage" de Babel qui fera peut-être voler ces pronostics en éclat. Dès la semaine prochaine vous pourrez retrouver mes articles beaucoup plus approfondis comme le rythme éffréné de ce festival et son tourbillon de projections, d'émotions, de soirées ne m'en ont pas laissé le temps ici, avec des photographies,  mes commentaires sur le palmarès, sur tous les films que j'ai vus pendant le festival mais aussi sur ses soirées.

N'hésitez pas à laisser vos commentaires et pronostics et à revenir sur ces pages pour retrouver très bientôt de nombreux articls plus dignes de ce nom sur cette édition 2006 du festival de Cannes.

Sandra.M

 

Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DE CANNES 2006 Pin it! 4 commentaires

Commentaires

  • Je serai ce soir devant Canal et nous verrons si ton goût rejoint celui de Monsieur Wong ! Le "Labyrinthe" (on sait jamais où mettre le "y") est très tentant. De toute façon Guillermo fait partie des incontournables pour qui j'entre en salle les yeux fermés (ah ah ah)... En tout cas, ton commentaire met l'eau à la bouche, évidemment.
    J'attends "Indigènes" et "Quand j'étais chanteur" avec impatience mais il faudra attendre plusieurs mois pour certains films. Comme je te disais hier, André Asseo et Laurent Delmas m'ont vraiment attirée avec leurs commentaires enthousiastes.
    Bruno Dumont est très contreversé.
    Il est vrai que "Babel" et "Le Caïman" sont souvent cités pour une Palme et que pour Almodovar, il serait, paraît-il "insultant" de lui remettre autre chose que la palme itou.
    J'ai vu "Marie-Antoinette" (sans accréditation... : Vive le piston !!!) et j'ai aimé à la folie et du coup, même Kirsten a fait un bon fulgurant et inattendu dans mon coeur volcan et cinéphile.
    Bon, je suppose que tu es rassasiée, espèce de veinarde. Dommage que je ne sois pas allée sur ton blog plus tôt, j'aurais pu voir l'émission de la 5...
    En tout cas, pour moi le grand moment du Festival 2006 restera la Grande Rencontre de Mardi, aux Marches du Palais...

  • Pascale, je vais voir cet après-midi "Marie-Antoinette" pour comprendre la mystérieuse raison qui t'a fait renier ainsi tes opinions...
    Sans vouloir fanfaronner (bon, un peu quand même...), tu reconnaîtras la justesse de mes pronostics...
    Je ne suis jamais rassasiée de cinéma!
    La rencontre que tu évoques est-elle celle entre tes mains et l'invitation magique aussi rapidement éclipsée qu'apparue...ou celle avec une éminente blogueuse?:-)
    Sandra.M

  • Je suis allée à la pêche pour retrouver "Red road".
    Apparemment nous n'avons pas vu le même film !
    Des films déjà et mieux vus comme ça j'en veux bien tous les jours !

  • Effectivement, tu étais particulièrement motivée! Je persiste et signe. Je garde encore le souvenir de cette fin totalement ridicule...à mes yeux en tout cas et je ne crois pas que cette fois l'euphorie (ou la léthargie en l'espèce) cannoise était en cause.

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