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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 536

  • Sortie DVD: "Le premier jour du reste de ta vie" de Rémi Bezançon

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    Un nouveau coup de projecteur sur  " Le premier jour du reste de ta vie" de Rémi Bezançon à l'occasion de sa sortie en DVD ce 27 janvier (sortie en 3 éditions) mais aussi à l'occasion des nominations aux Césars puisque le film a récolté 8 nominations récapitulées ci-dessous.
    Souhaitons-lui le même succès en DVD qu'en salles : le film a engrangé environ 1,2millions d'entrées et a obtenu également un beau succès critique.
    NOMINATIONS AUX CESARS DU "Premier jour du reste de ta vie":
    MEILLEUR ACTEUR
    Jacques Gamblin
    MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
    Pio Marmaï
    Marc-André Grondin
    MEILLEUR ESPOIR FEMININ
    Déborah François
    MEILLEUR REALISATEUR
    Rémi Bezançon
    MEILLEUR FILM
    MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL
    Rémi Bezançon
    MEILLEURE MUSIQUE ECRITE POUR UN FILM
    Sinclair
    MEILLEUR MONTAGE
    Sophie Reine

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  • "Les Noces rebelles" de Sam Mendes (avec Leonardo Di Caprio et Kate Winslet)

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    Lorsqu’ils se rencontrent, April (Kate Winslet) et Frank Wheeler (Leonardo Di Caprio) en sont persuadés : ils sont différents, exceptionnels même. Certes ils ont emménagé sur Revolutionary road,  dans une banlieue tranquille comme il y en a tant d’autres, où les conventions sociales et la vie routinière règnent mais ils en sont certains : ils ne se laisseront pas piéger. Oui, ils sont différents et le prouveront.

    Actrice sans talent, April consacre  pourtant bientôt tout son temps à sa maison et ses enfants, en rêvant d’une vie trépidante loin de Revolutionary road.  Frank, quant à lui, fait un travail sans intérêt dans un bureau dans la même entreprise que celle où son père travaillait, et finit par tromper sa femme avec une secrétaire terriblement insignifiante et stupide.

    Un jour, celui-là même ou Frank commence à la tromper, en fouillant dans sa boîte à souvenirs, April trouve une photo de Frank à Paris et se souvient de leurs aspirations.  Elle reprend brusquement goût à la vie, surtout espoir en la vie et en l’avenir. C’est décidé : leur avenir est à Paris, elle convainc Franck de partir y vivre quelques mois plus tard. Ils l’annoncent alors à leurs proches avec l’insolence du bonheur.

    L’intrigue se déroule dans le Connecticut, dans les années 50 mais ce n’est finalement qu’un détail… tant ce film a une portée intemporelle et universelle.

    Si ces « Noces rebelles » font l’effet d’un coup de poignard dont il faudra un temps certain pour se remettre, c’est autant pour son dénouement terriblement fort et magnifiquement cruel que pour les questionnements que ce film suscite et auxquels chacun a forcément été confronté, un jour ou l’autre. Le schisme potentiel entre ce que l’on est, ce que l’on voudrait devenir ou ce que l’on a rêvé de devenir. Les idéaux de jeunesse face à la réalité de la vie familiale. Le courage d’échapper à une vie médiocre, confortable et conformiste ou la  facilité, la lâcheté même, de s’y conformer. La facilité de suivre une existence tracée ou le courage de se rebeller contre celle-ci.

    Revolutionary Road, le nom de leur rue : voilà bien tout ce que leur vie a finalement de révolutionnaire tant ils vont se faire enfermer par cette vie si éloignée pourtant de celle à laquelle ils aspiraient, tant ils vont devenir semblables aux autres, malgré tout, tant ils vont être happés par ce « vide désespérant » de l’existence qu’ils méprisent par-dessus tout.

     Avec son costume et son chapeau grisâtres, chaque matin, sur le quai de la gare Frank est anonyme et perdu dans une foule indifférenciée d’hommes vêtus de la même manière, sinistrement semblables. Son bureau est carré, gris, terne comme la cellule d’une prison. Et chaque matin April le regarde partir derrière une vitre aux lignes carcérales. Cette prison d’uniformité, de médiocrité va bientôt se refermer sur eux … jusqu’au point de non retour.

    La rencontre n’occupe qu’une très petite partie du film : le pré-générique au cours duquel April jette son dévolu sur Frank, parce qu’il porte en lui toutes les espérances d’une vie exceptionnelle, parce qu’il a l’arrogance et la beauté prometteuses, prometteuses d’un futur différent de celui des autres, d’une vie où on « ressent » les choses et où on ne les subit pas. Puis, on les retrouve mariés, se disputant suite à une représentation théâtrale dans laquelle jouait April et où son manque de talent a éclaté. Générique. Le temps du bonheur est terminé. Le reste n’en sera que le vain  espoir.

    La suite est à la fois d’une déchirante cruauté mais aussi d’une déchirante beauté : la beauté du regard aiguisé d’un cinéaste au service de ses acteurs, au service du scénario, au service de cet enfermement progressif. La justesse des dialogues, ciselés et incisifs, auxquels notre attention est suspendue. La beauté de certains plans, de certaines scènes, brefs moments de bonheur qui portent déjà en eux son impossibilité et qui les rend d’autant plus éblouissants : April lumineuse, irréelle et déjà évanescente, dans l’embrasure d’une porte  ou une danse sensuelle exprimant autant la vie que la douleur de son renoncement… Et cette scène qui succède à une dispute où tout semble devenu irrévocable et irrémédiable. Cette scène (que je ne vous décrirai pas pour vous la laisser découvrir) à la fois d’une atroce banalité et d’une rare intensité où le contraste avec la précédente et où les enjeux sont tels que notre souffle est suspendu comme lors du plus palpitant des thrillers. Quel(s) talent(s) faut-il avoir pour faire passer dans une scène en apparence aussi insignifiante autant de complexité, de possibles, d’espoir, d’horreur ? Cette scène est magistrale.

    Alors, non…la route ne les mènera nulle part. Si : en enfer peut-être.  Au grand soulagement des voisins qui raillaient hypocritement leur départ, qui redoutaient en réalité qu’ils échappent à cette vie qu’ils se sont condamnés à accepter et à suivre sans rechigner.  Le piège va se refermer sur eux. La rébellion sera étouffée. La médiocrité remportera la bataille contre la vie rêvée et idéalisée.

    La musique de Thomas Newman est parfois douloureusement douce et ne fait qu’exacerber ce sentiment de regret, de bonheur à jamais insaisissable, de même que la photographie qui, tantôt (plus rarement) d’une lumière éclatante, tantôt d’une obscurité presque inquiétante épouse les espoirs et les déchirements, les désillusions du couple.

    Onze ans après « Titanic » le couple Di Caprio / Winslet se reforme (de nouveau accompagnés de Kathy Bates) donc pour ce film qui en est l’antithèse, une adaptation du roman « Revolutionnary Road » (La Fenêtre panoramique) de Richard Yates publié en 1961. Ce choix de casting est judicieux  et très malin, non seulement parce qu’ils auraient pu choisir un blockbuster beaucoup plus « facile » et qu’avec ce sujet ce n’était pas gagné d’avance (au contraire des protagonistes du film, ils ont donc  fait preuve d’audace) mais aussi parce qu’ils représentaient alors le couple romantique par excellence, les voir ainsi se déchirer n’en est d’ailleurs que plus fort. Kate Winslet, par son jeu trouble et troublant, n’a ainsi pas son pareil pour faire passer la complexité et la douleur de ses tourments, l’ambivalence de cette femme que le conformisme étouffe progressivement et pour que chacune de ses expressions contienne une infinitude de possibles, contribuant à ce suspense et cette sensation de suffocation intolérable.  On étouffe, subit, souffre avec elle. C’est à la fois jubilatoire et insoutenable. Avec son air d’éternel adolescent maladroit, ne sachant prendre sa vie en mains, Leonardo Di Caprio, quant à lui, trouve là un de ses meilleurs rôles et prouve une nouvelle fois l’étendue de son jeu.

     Le film leur doit beaucoup tant ils rendent ce couple à la fois unique et universel et extrêmement crédible. Dommage que les seules nominations pour les Oscars ( même si Kate Winslet a obtenu le Golden Globe pour ce rôle ) soient pour Michael Shannon comme meilleur acteur dans un second rôle (qui le mérite néanmoins, qui interprète un fou de la bouche duquel sortira pourtant la vérité , rassurant finalement les voisins hypocrites qui préfèrent ne pas entendre-au sens propre comme au sens figuré, cf le mari de Kathy Bates au dénouement- qui refusent de l’admettre puisque n’étant pas sain d’esprit il aurait donc tort et eux auraient raison d’avoir choisi, plutôt suivi cette vie. C’est aussi le seul à être d’accord et à comprendre réellement les Wheeler), pour le meilleur costume et pour le meilleur décor (Kristi Zea, la chef décoratrice dit s’être inspirée des œuvres du peintre Edward Hopper donc ce film porte la beauté laconique et mélancolique).

     Un film intemporel et universel, d’une force et d’une cruauté aussi redoutables qu’admirables, servi par deux comédiens exceptionnels et une réalisation virtuose. Un film palpitant qui est aussi une réflexion sur le mensonge, l’espoir, les idéaux de jeunesse, la cruauté de la réalité, la médiocrité, l’hypocrisie et le conformisme de la société. Les vingt dernières minutes sont d’une intensité rare et font atteindre des sommets de perspicacité, de complexité à ce film dont on ressort touchés en plein cœur avec cette envie aussi de le faire battre encore plus vite et plus fort. Le pouvoir des grands films dont « Les Noces rebelles » fait indéniablement partie. Je vous invite vivement à faire un tour sur cette « revolutionary road », autre "sentier de la perdition". Vous n’en reviendrez pas indemnes… et je vous le garantis : cette rue-là vous bousculera, vous portera et vous hantera bien après l’avoir quittée. 

     Sandra.M

  • "Louise-Michel" de Kervern-Delépine primé au Festival de Sundance 2009

    sundance 2.jpgLe  Festival de Sundance créé par Robert Redford réputé pour mettre à l’honneur le cinéma indépendant et dont sa compétition préfigure souvent en partie celle du Festival du Cinéma Américain de Deauville vient de délivrer son palmarès  et de récompenser le film du duo Kervern-Delépine « Louise-Michel » (avec Yolande Moreau, Bouli Lanners, Benoït Poelvoorde…) lui attribuant une mention spéciale récompensant son "originalité", après que ce film ait reçu le prix du Meilleur Scénario au Festival de San Sebastian .

     

    En 2008, un autre film français avait déjà reçu un prix à Sundance, celui du meilleur scénario pour un film étranger attribué à « J'ai toujours rêvé d'être un gangster » de Samuel Benchetrit.

     

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    http://link.brightcove.com/services/link/bcpid2524592001/bctid9031357001

  • Bande-annonce du film de la semaine recommandé par "In the mood for cinema": "Les Noces rebelles" de Sam Mendes

    Ci-dessous, la bande-annonce du film de la semaine recommandé par "In the mood for cinema": "Les Noces rebelles" de Sam Mendes, en attendant ma critique du film, en ligne demain.

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  • Palmarès du Festival Premiers Plans d'Angers 2009

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    GRAND PRIX DU JURY LONG METRAGE

    Décerné a l’unanimité

    « HELEN » de Christine Molloy et Joe Lawlor

     Royaume-Uni / Irlande 

    PRIX SPECIAL DU JURY

    « PEACEFIRE » de Macdara Vallely

    Irlande 

    PRIX DU PUBLIC LONG METRAGE

    « PRANZO DI FERRAGOSTO » de Gianni Di Gregorio

    Italie 

    GRAND PRIX DU JURY

    COURTS METRAGES EUROPEENS

    “LOVE YOU MORE” de Sam Taylor-Wood

    Royaume-Uni

    PRIX DU PUBLIC COURTS METRAGES EUROPEENS

    « SAGAM OM DEN LILLE DOCKPOJKEN » de Johannes Nyholm

    Suède

    PRIX ARTE COURTS METRAGES EUROPEENS

    « KAUPUNKILAISIA » de Juho Kuosmanen

    Finlande

    GRAND PRIX DU JURY COURTS METRAGES FRANÇAIS

    « LE THE DE L’OUBLI » de Sandra Desmazières

    France

    PRIX DU PUBLIC COURTS METRAGES FRANCAIS

    « EN DOUCE » de Vanessa Lepinard

    France

    PRIX CCAS COURTS METRAGES FRANCAIS

    “C’EST PLUTOT GENRE JOHNNY WALKER” d’Olivier Babinet

    France

    PRIX DES BIBLIOTHECAIRES COURTS METRAGES FRANCAIS

    “C’EST PLUTOT GENRE JOHNNY WALKER” d’Olivier Babinet

    France 

    GRAND PRIX DU JURY ANIMATION

    « LA PESTE » de Benoît Galland, Gildas Le Franc, Olivier Dubocage et Michal Firkowski

    France

    JURY ANIMATION

    Mention spéciale

    « LA VITA NUOVA » de Christophe Gautry et Arnaud Demuynck

    France / Belgique

    JURY ANIMATION Mention spéciale

    « ORGESTICULANISMUS » de Mathieu Labaye

    Belgique

    GRAND PRIX DU JURY FILMS D’ECOLES EUROPEENS

    « WAS BLEIBT » de David Nawrath

    Allemagne

    PRIX DU PUBLIC FILMS D’ECOLES EUROPEENS

    « DAS GROSSE GLUCK SOZUSAGEN » de Alexander Stecher

    Autriche

    PRIX MIKROCINE / CANAL+ CINEMA FILMS D’ECOLES EUROPEENS

    « STAND UP » de Joseph Pierce

    Royaume-Uni

    PRIX DES ETUDIANTS D’ANGERS FILMS D’ECOLES EUROPEENS

    « ALLES AUSSER HOREN » de Peter Hecker

    Allemagne 

    PRIX DE LA CREATION MUSICALE LONG METRAGE

    Yuri Rydahencko, Aysenur Kolivar, Sumru Agiryürüyen et Onuk Bozkurt pour « SONBAHAR » de Özcan Alper - Turquie 

    PRIX DE LA CREATION MUSICALE COURT METRAGE FRANCAIS ET EUROPEENS / FILMS D’ECOLE

    Olivier Babinet et Vincent Pataux pour « C’EST PLUTOT GENRE JOHNNY WALKER »  d’Olivier Babinet

    France 

    PRIX JEAN CARMET LONG METRAGE

    « Gianni Di Gregorio » dans PRANZO DI FERRAGOSTO den Gianni Di Gregorio

    Italie  

    PRIX D’INTERPRETATION FEMININE

    « Andrea Riseborough » dans LOVE YOU MORE de Sam Taylor-Wood 

    PRIX D’INTERPRETATION FEMININECOURTS METRAGES FRANÇAIS OU EUROPEENS

    Mention spéciale

    Ivana Uhlirova dans  « DRUHE DEJSTVI » de Olmo Omerzu

    République Tchèque 

    PRIX D’INTERPRETATION MASCULINE COURTS METRAGES FRANÇAIS OU EUROPEENS

    Mathieu Cham dans « JE VIENS » de Teddy Lussi-Modeste

    France 

    PRIX DU PUBLIC A UN SCENARIO DE COURT METRAGE LECTURES DE SCENARIOS

    « LE SOUHAIT D’ALICE » de Maryline Mahieu

    France 

    PRIX DU PUBLIC A UN PREMIER SCENARIO DE LONG METRAGE LECTURES DE SCENARIOS

    « OUF » de Yann Coridian lu par Hélène Fillières

    France 

    PRIX MADEMOISELLE LADUBAY

    LONG METRAGE

     Annie Townsend  dans « HELEN » de Christine Molloy et Joe Lawlor

    Royaume-Uni / Irlande

    PRIX D’INTERPRETATION MASCULINE COURTS METRAGES FRANÇAIS OU EUROPEENS

    Mention spéciale

     Andrej Kaminsky dans “WAS BLEIBT” de David Nawrath

    Allemagne

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 3 commentaires
  • Palmarès complet du 12ème Festival de Comédie de l'Alpe d'Huez

    alpe.jpgHier a été décerné le palmarès du 12ème Festival de Comédie de l'Alpe d'Huez.

     La 13ème édition du Festival se déroulera du 19 au 24 janvier 2010.

    Palmarès complet

     Prix du Jury présidé par Virginie Ledoyen et Elie Semoun avec Nora Arnezeder, Samuel Le Bihan, Jimmy Jean-Louis et Fabien Onteniente

    Grand Prix TPS Star:

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    LA PREMIERE ETOILE de et avec Lucien Jean-Baptiste, Firmine Richard, Michel Jonaz, Bernadette Laffont


    Prix du Court-métrage Pierre & Vacances :


    LOVE IS DEAD d’Eric Capitaine avec Elodie Navarre & Thierry Neuvic


    Prix du Public Europe 1 :

    LA PREMIERE ETOILE de et avec Lucien Jean-Baptiste, Firmine Richard, Michel Jonaz, Bernadette Laffont

    Prix du Jury Jeune présidé par Anne Marivin & Philippe Lefebvre entourés de 4 jeunes étudiants passionnés de cinéma :

    TELLEMENT PROCHES d’Eric Toledano et Olivier Nakache avec Vincent Elbaz, Isabelle Carré, Omar Sy, Audrey Dana, François-Xavier Demaison et Joséphine de Meaux.


    Site officiel du festival

  • Avant-première- « Walkyrie » de Bryan Singer

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    Walkyrie. Du nom de la musique de Wagner qu’Hitler appréciait. Du nom de ce plan national d’urgence élaboré par Hitler lui-même pour protéger l’intégrité du régime en cas d’émeute ou de tentative d’assassinat de ce dernier afin que les réservistes prennent alors le contrôle des infrastructures étatiques centrales jusqu’à ce que l’ordre soit rétabli. Et surtout du nom de l’opération mise au point par la Résistance allemande pour éliminer le Führer et s’emparer du pouvoir.

    Pour le colonel Stauffenberg (Tom Cruise), inquiet de voir Hitler précipiter l’Allemagne et l’Europe dans le chaos, il n’y a que deux possibilités : servir l’Allemagne ou servir Hitler. En 1942, il tente de convaincre plusieurs officiers supérieurs de la nécessité de renverser Hitler. Un an plus tard, alors qu’il se remet de ses blessures de guerre (il a perdu l’usage d’une main et d’un œil, ce qui le contraindra à porter constamment un bandeau qu’il retirera à certaines occasions notamment lorsqu’il rencontrera Hitler), il rejoint la résistance allemande pour mettre au point l’Opération Walkyrie destinée à tuer Hitler et à ce que ses opposants de la résistance allemande puissent s’emparer du pouvoir, d’abord en modifiant secrètement le plan walkyrie afin de pouvoir ensuite, après avoir fait croire que le cercle intime d’Hitler avait tué le Führer, provoquer la chute du régime nazi. C’est à lui, Claus von Stauffenberg, que  reviendra cette périlleuse et historique mission de tuer Hitler…

     S’emparer d’un sujet comme celui-ci nécessitait de relever plusieurs défis. D’abord comment maintenir constamment l’intérêt du spectateur qui sait pertinemment qu’Hitler n’est pas mort assassiné le 20 juillet 1944 mais qu’il s’est suicidé dans son bunker le 30 avril 1945  et donc que l’opération Walkyrie fut un échec ? Comment maintenir l’attention du spectateur qui connaît donc d’avance le dénouement de l’opération ? Comment traiter cette histoire vraie et méconnue sans tomber dans l’outrance mélodramatique ? Comment aborder la résistance allemande et cette période sans tomber dans le manichéisme ?

    A mon avis, le premier défi, de taille, est le plus brillamment rempli. Pas une seconde, alors que l’échec de l’opération Walkyrie était connu, mon intérêt ne s’est relâché. La mise en scène (à qui certains ont reproché son caractère appliqué et sans âme) s’efface intelligemment devant son sujet,  le montage mais surtout la musique (notamment les bombardements en même temps que la musique de « la Chevauchée des Valkyries » de Wagner ) et les sons sont d’une efficacité redoutable pour nous impliquer dans la mission de Stauffenberg  (le scénario est construit de telle sorte que nous voyons presque tout selon son point de vue) et pour créer un suspense haletant.  Ainsi, on a beau savoir que l’opération va échouer, lorsqu’est évoquée la possibilité que Mussolini assiste aussi à la réunion lors de laquelle doit avoir lieu l’attentat, une seconde, l’éclair de satisfaction dans l’œil de Stauffenberg nous convainc, malgré tout, d’y croire, et que les deux dictateurs vont périr à cet instant. Impossible de ne pas penser à quel point la marche de l’Histoire en aurait été modifiée, combien de morts auraient alors été épargnés…

     Certains ont aussi reproché au film son absence d’émotion, ce qui est, au contraire, selon moi, un atout majeur. Les relations entre les personnages ne sont en effet traités que dans la mesure où elles influent sur l’opération Walkyrie et les personnages secondaires ne sont là que pour expliciter cette opération,  la manière dont ils vont l’aider ou la contrer. Cette sobriété (au contraire du son, emphatique) sied parfaitement au sujet, aux enjeux qui se nouent, à cette tragique ironie de l’Histoire qui a fait échouer l’opération. La photographie épouse la sobriété de la réalisation, son clair-obscur étant terni de temps à autre par ce rouge terrifiant du drapeau nazi sur lequel débute d’ailleurs le film. Tom Cruise a aussi eu la bonne idée, ou du moins peut-être la lui a-t-on soufflée, de n’en pas faire trop. Tout cela contribue donc au contraire à la force émotionnelle du film parce qu’elle n’est pas forcée, pas dictée, parce que, si elle l’avait été, elle aurait alors été indécente, en contradiction même avec le sujet.

     L’intérêt principal de ce film est enfin d’avoir mis en lumière cette opération Walkyrie, évènement le plus marquant de la Résistance allemande au nazisme et donc de rendre hommage à cette même résistance, à une partie de la population qui s’est insurgée contre l’abjection et la barbarie. L’héroïsme de ces résistants réside d’ailleurs autant dans les actes spectaculaires comme la tentative d’attentat que dans des actes qui le sont a priori moins mais tout aussi courageux et emblématiques au sein de ce régime fou et infiniment intolérant comme le refus de Stauffenberg de saluer Hitler ou  la manière dont il le fera finalement et que je vous laisse découvrir.

     Détail qui a son importance : a langue (le film est en Anglais , ce qui va de soi pour un film américain, mais ce qui entrave néanmoins fortement la crédibilité notamment lors d’une scène clef où Goebbels reçoit un coup de fil d’Hitler destiné à prouver qu’il est en vie , lequel Hitler parle avec un fort accent américain et une voix bien juvénile) m’a, il est vrai, aussi dérangée mais pas suffisamment pour que ce film, particulièrement instructif et efficace, ne fasse pas partie de ceux qu’In the mood for cinema vous recommande cette année.

     Merci à Allociné pour cette projection privée au nouveau Forum des images.

     Sandra.M