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  • Tous les bons plans et adresses pour un séjour à Deauville

     

     

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    Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

     

     

    Pourquoi Deauville est MA ville idéale:

    En juillet dernier, un site m’avait demandé quelle serait la ville parfaite sur laquelle j’aurais envie d’écrire une « journée parfaite ». Je n’avais  pas eu à réfléchir bien longtemps. Après avoir assisté au Festival du Cinéma Américain de Deauville vingt années consécutives, de l’ouverture à la clôture, chaque année, quoiqu’il arrive, après une dizaine de festivals du Film Asiatique de Deauville, après avoir fait partie de divers jurys dans ces deux festivals, , après y avoir vécu tant de moments magiques et mémorables, après avoir eu le plaisir que, en Mai dernier, soit publié mon roman se déroulant intégralement à Deauville « Les Orgueilleux » -Editions Numeriklivres- puis mon recueil de nouvelles « Ombres parallèles » dont deux  nouvelles se déroulent à Deauville (avec une photo de couverture prise à Deauville) sans parler du souvenir d’un Noël inoubliable, choisir Deauville relevait de l’évidence car je crois pouvoir dire bien connaître cette charmante petite ville normande et ainsi parler en connaissance de cause (tous ces séjours mis but-à-bout, j’ai dû y passer pas loin d’une année entière). Je n’exagère pas non plus en disant que ma rencontre avec Deauville a été un vrai coup de foudre qui a changé le cours de mon existence… Retour sur cette passion deauvillaise et sur une journée idéale (ma journée idéale) à Deauville en 13 étapes. Le lieu rêvé pour ceux qui n'ont pas encore décidé où passer le réveillon de Noël ou de la Saint-Sylvestre.

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     Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    Parler d’une journée idéale à Deauville est déjà un pléonasme. Il me semble n’y avoir vécu que des journées idéales. Deauville est une ville à la fois calme et (très) animée (je suis chaque jour impressionnée par les multiples activités qui y sont proposées tout au long de l’année sans parler d’évènements nationaux ou internationaux comme le G8 en 2011 ou la Solitaire du Figaro que Deauville accueillera en 2014 ), idéale autant pour se distraire que pour se reposer. Bien que la connaissant par cœur le charme opère. A chaque fois.

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    Photos ci-dessus, copyright Sandra Mézière

     Je ne connais pas d’endroits, ou si peu, dont la beauté soit aussi agréablement versatile, dont les couleurs et la luminosité lui procurent une telle hétérogénéité de visages. Oui, Deauville a mille visages. Loin de l’image de 21ème arrondissement de Paris à laquelle on tendrait à la réduire (qu’elle est aussi, certes), ce qui m’y enchante et ensorcelle se situe ailleurs : dans ce sentiment exaltant que procurent sa mélancolie étrangement éclatante et sa nostalgie paradoxalement joyeuse. Mélange finalement harmonieux de discrétion et de tonitruance. Tant de couleurs, de visages, de sentiments que j’éprouve la sensation de la redécouvrir à chaque fois. Bien sûr, je la préfère très tôt le matin, mystérieuse, presque déserte, qui émerge peu à peu des brumes et de l’obscurité nocturnes, dans une âpre luminosité qui se fait de plus en plus évidente, incontestable et enfin éblouissante. Ou le soir, quand le soleil décline et la teinte de couleurs rougeoyantes, d’un ciel incendiaire d’une beauté insaisissable et improbable et que je m’y laisse aller à des rêveries et des espoirs insensés.

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    Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

     A l’image des êtres les plus intéressants, Deauville ne se découvre pas forcément au premier regard mais se mérite et se dévoile récompensant le promeneur de sa beauté incendiaire et ravageuse aux heures les plus solitaires, avec des couleurs aux frontières de l’abstraction, tantôt oniriques, tantôt presque inquiétantes.

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     Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

                                                 Une journée idéale en 12 étapes:

     C’est parti pour une journée idéale à Deauville, en 12 étapes, et même un peu plus. Je vous garantis que, dans cette ville particulièrement dynamique, il est impossible de s’ennuyer…ou, à l’inverse, agréable de s’y ennuyer (par choix). Laissez-vous guider!

    1/Promenade matinale sur les planches

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    Photos ci-dessus, copyright Sandra Mézière

     Une journée deauvillaise idéale commence toujours pour moi par une promenade sur les planches, de préférence de bonne heure pour voir le soleil s’y lever, pour admirer la myriade de couleurs que prend alors la mer et dont sont alors auréolées les planches, pour admirer le caractère joliment versatile du paysage. Ces planches, je les ai arpentées des milliers de fois, et il me semble que la vue qui s’y donne à voir n’est jamais la même. L’émotion qu’elles me procurent est en revanche toujours au rendez-vous. Un sentiment de bien-être, une paradoxale mélancolie joyeuse. L’endroit idéal pour forger des rêves impossibles qui, peut-être disparaitront confrontés aux lueurs plus criardes de la réalité, mais naitront à nouveau le lendemain lors d’une nouvelle promenade sur ces mêmes planches à la lumière incroyablement changeante. Et puis il y a les cabines qui jalonnent les planches, ornées des noms des acteurs qui ont fréquenté les festivals de Deauville et qui me rappellent aussi tant de souvenirs. Parfois des chevaux galopent sur la plage. Et tout cela semble sorti tout droit d’un doux songe. Quand il ne me semble pas apercevoir la Mustang de Jean-Louis Trintignant immortalisée par Lelouch dans le sublime « Un homme et une femme » ou cette femme avec son chien qui lui a donné l’idée de ce chef d’œuvre qui a reçu tant de récompenses amplement méritées …Douce confusion entre cinéma et réalité.

     

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    Photos ci-dessus, copyright Sandra Mézière 

    2/ Petit-déjeuner au bar du soleil ou chez Dupont

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     Photos ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    Ensuite, pour continuer à profiter du spectacle et pour obéir à des exigences plus prosaïques, je vais   prendre mon petit-déjeuner au Bar du soleil ou chez son jumeau le Bar de la mer, aussi pour continuer à observer ce spectacle de la nature auquel s’ajoutera bientôt celui des déambulations des vacanciers et Deauvillais les plus matinaux. Et j’y rêve que le temps suspende son vol…

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    Photo ci-dessus extraite du site officiel du Salon de thé Dupont

    Parfois je peux aussi choisir de prendre le petit-déjeuner chez Dupont « avec un thé » l’incontournable salon de thé du centre de Deauville, avec son intérieur chic et doucement suranné, et sa terrasse face à la statue du Duc de Morny.

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     Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    3/ Quelques brasses dans la piscine olympique ou un match de tennis

    Cela se complique ensuite tant les activités possibles sont nombreuses. Je passe, un peu trop rapidement, sur le marché, toujours très achalandé, vivant et coloré, direction la piscine de la Thalasso, piscine olympique (50 mètres) s’il vous plait ! Piscine d’eau de mer chauffée à 28°C qui plus est. Entièrement rénovée en 2006, cette piscine est un havre de paix qui me permet de faire de longues brasses sans être dérangée tout en profitant de la belle lumière normande qui perce à travers les baies vitrées. Des cours d’aquagym y sont également proposés. Je peux aussi me laisser tenter un tennis sur un des nombreux courts de Deauville.

    4/ Une virée shopping dans le centre

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     Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    Ce n’est pas pour rien que Deauville est surnommé le 21ème arrondissement de Paris. Dans quelques mètres carrés, vous retrouverez toutes les marques les plus prestigieuses présentes avenue Montaigne ou à Saint-Germain-des-Prés. Même si vos moyens ne vous permettent pas d’y faire des achats, vous ne pourrez pas ne pas admirer les splendides vitrines de Chez Ralph Lauren ou de chez Hermès ou des autres boutiques de l’impeccable et resplendissante rue du Casino, aussi impeccable que les allers d’un célèbre parc d’attraction auquel l’aspect irréel et réconfortant de Deauville me fait souvent songer. Un petit tour au Printemps (qui n’a rien d’un grand magasin impersonnel mais qui s’apparente plutôt à une grande et belle boutique en style normand)  ou dans la magnifique boutique Gant sont également des rituels incontournables. Un peu plus loin,  place Morny, vous trouverez aussi des marques plus économiques comme « Petit Bateau ». Vous y trouverez aussi de belles boutiques de décoration avec des articles à tous les prix.

    5/ Le déjeuner : un choix cornélien

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                            Photo ci-dessus, du restaurant La Flambée

    Les choses se compliquent encore avec le déjeuner tant les choix sont multiples et cornéliens ! Un séjour deauvillais ne serait pas pour moi un séjour digne de ce nom sans un passage au restaurant « La Flambée », pour de délicieuses grillades dans un cadre agréable et une salle spacieuse récemment rénovée. L’accueil, pour ne rien gâcher, est particulièrement affable.

    Si vous avez envie d’un repas plus économique, il y a également l’incontournable pizzeria Barbara de l’étage de laquelle vous surplomberez le centre de Deauville.

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     Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    Bien entendu, je ne peux pas ne pas vous conseiller l’incontournable brasserie Miocque, pour ses délicieuses entrecôtes, ses tagliatelles au saumon, son impayable et pittoresque patron et son ambiance qui est un savoureux mélange entre un dessin de Kiraz, un film d’Audiard et un film de Claude Sautet (oui, étrange mélange, j’en conviens). Les murs sont ornés des photos du patron avec tous ses célèbres habitués, mais ne soyez pas impressionnés ou découragés par cette décoration ostentatoire…ni par les inscriptions « réservé » sur toutes les tables. La clientèle y est choisie avec parcimonie, alors pour éviter d’être refoulé (c’st TOUJOURS complet le week end), si vous ne faites pas partie des habitués, je vous conseille de réserver mais chut, je ne vous ai rien dit… La nourriture est réellement bonne et fraîche, et je n’ai jamais été déçue.

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    Photo ci-dessus, extraite du site officiel du restaurant Le Drakkar

    Juste à côté de chez Miocque, vous trouverez une autre brasserie, « Le Drakkar », fort recommandable également avec une très belle carte de plats traditionnels, moins chers que Chez Miocque.

    Je peux aussi choisir de retourner déjeuner sur les planches, au Bar du soleil ou au Bar de la mer (néanmoins bondés les jours de grand beau temps, en week end ou pendant les vacances ou festivals) ou au Ciro’s pour un repas plus gastronomique.

     Si c’est le week end, pour me faire plaisir je peux aussi profiter du célèbre Brunch de l’hôtel Normandy qui vaut réellement le détour pour son buffet pantagruélique. La mythologie du lieu vous enveloppera d’un chaleureux bien être. Je vous conseille de réserver longtemps à l’avance.

    6/Flânerie à la librairie « Jusqu’aux lueurs de l’aube »

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    Vient ensuite l’heure de nourritures plus intellectuelles avec un autre rituel : le petit tour à la librairie du 88 rue Eugène Colas, ouverte 7 jours sur 7 ! Vous y trouverez aussi bien les derniers romans que de nombreux livres de poche ou une multitude de magazines (sur lesquelles vous constaterez d’ailleurs que Deauville est souvent à l’honneur). Il n’est pas rare que je passe beaucoup de temps à y flâner.  Je craque en général pour un nouveau roman, un livre de poche et ne manque jamais d’y acheter Ouest-France et le Pays d’Auge pour me tenir informée des actualités locales.

    7/Déambulations et/ou farniente sur la plage

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     Photos ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    Comme « quand on aime on ne compte pas », rien n’empêche une nouvelle promenade en bord de mer à laquelle je ne résiste d’ailleurs pas en général, cette fois sur la plage, très large, propre et agréable en  la terminant par un peu de farniente à l’abri des célèbres cabines et parasols multicolores, par jours de beau temps.

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     Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    8/Promenade aux « frontières » de Deauville

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     Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    L’après-midi s’achève en général par une nouvelle promenade cette fois jusqu’aux « frontières » de Deauville séparée de Trouville par la Touques de l’autre côté de laquelle je m’aventure parfois avec délice.

    9/ Une glace chez un des glaciers du centre ou un tea time dans les salons du Normandy

    C’est ensuite l’heure de se rafraichir ou de se retrouver dans une atmosphère chaleureuse et intemporelle, selon les saisons. En été, je choisirais plutôt d’aller chez Häagen-Dazs, dont l’étage surplombe la rue Eugène Colas et dont le choix de glaces satisfera les grands et les petits. Plus loin, vous trouverez également Amorino et l’incontournable Martine Lambert.

     Je pourrais aussi choisir la place Morny (équivalent deauvillais de la place Saint-Germain et de la place Victor Hugo à Paris…) pour le charmant salon de thé « Dupont » précité et pour le célèbre café de Paris ou le Morny’s Café.

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    Photo ci-dessus extraite de la page Facebook officielle du Morny’s café

     En hiver, je choisirais plutôt le tea time de l’hôtel Normandy, a fortiori lorsque le pianiste y officie et vous transporte dans un ailleurs délicieux. Je vous recommande l’ »afternoon tea » (deux pâtisseries et une boisson, dehors sur la terrasse ou dans les salons). Un régal dans un cadre enchanteur et hors du temps.

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    Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière (tea time du Normandy)

    10/ Profiter des multiples festivals, activités et évènements

     

     

     

     

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     Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

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    Ci-dessus, photo du CID issue du site officiel de l’office de tourisme de Deauville

    Tout dépend de la date du séjour, mais rares sont les périodes auxquelles il n’y aura pas d’évènements à Deauville.  Si j’y suis en période de festivals, ce programme sera modifié et entièrement rythmé par les séances et conférences de presse. Deauville bénéficie ainsi d’une salle somptueuse (et moi qui ai parcouru beaucoup de festivals je peux vous garantir n’en avoir jamais vu de semblable) ; le CID ( Centre International de Deauville). Bien sûr, vous connaissez tous les deux évènements majeurs deauvillais que sont le Festival du Cinéma Américain de Deauville et son Festival du Film Asiatique.

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    Ci-dessus le Golf de Deauville, photo issue de son site officiel

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    Ci-dessus, photo de l’hippodrome de Deauville issue du site Wikipedia

     Il en existe pourtant beaucoup d’autres que je vous recommande tout autant : Planche(s) contact, un très bel évènement consacré à la photographie, le festival Livres et Musiques, le Festival de Pâques, les Deauville Green Awards  et bien sûr les ventes de Yearlings et courses hippiques sans oublier le célèbre golf (et le moins célèbre mini-golf dans le centre de Deauville). De nombreux spectacles sont aussi donnés au casino. De quoi agrémenter vos journées et soirées.

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     Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    11/ Jouer au casino

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    Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    Puisque du casino il est question, viendra justement l’heure d’y faire un petit tour et de profiter de ses jeux de tables, machines à sous, poker, spectacles, discothèques, bars, restaurants ou de sa terrasse qui offre une vue majestueuse sur la mer.

    11/ Dîner dans un restaurant étoilé

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     Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    Pour le dîner, s’il vous reste encore quelques euros après votre passage au casino, je vous propose « L’Etrier », le délicieux restaurant étoilé de l’hôtel Royal, la meilleure adresse gastronomique de Deauville. Si votre budget est plus limité, vous pourrez aussi opter pour « Le Brummel », restaurant  du Casino avec une très agréable cuisine et aussi une agréable terrasse en été (cuisine de qualité, bon rapport qualité prix)

    12/ Fin de soirée en musique…

    Côté bars, je vous recommande « le Brok café », pour son atmosphère intimiste, sa musique salsa et bien sûr les bars des hôtels Royal et  Normandy ainsi que le très agréable bar du casino,  nouvelle adresse à la mode, le  Sofa bar, avec une vue plongeante sur Deauville depuis la terrasse (DJs le week end).

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    Photo du Sofa Bar

    Pour les discothèques, ce sera bien sûr l’indétrônable « Regine’s » devenu « Brummel » (sous le casino).

    Et/ou…par le coucher de soleil sur les planches

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     Photo ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    Pour ma part, j’aurais plutôt tendance à opter pour le coucher de soleil sur les planches qui vous offrira une toute autre musique, silencieuse mais au moins aussi envoûtante…

    13/ Une nuit à Deauville

     

    Pour achever cette journée idéale et la prolonger un peu, rien de mieux que de passer la nuit à Deauville.

    Loin devant figurent les hôtels du Groupe Barrière avec une préférence pour le Normandy et le Royal, 5 étoiles, situés en plein centre de Deauville (le Groupe possède un troisième hôtel, l'hôtel du Golf- 4 étoiles- situé à l'extérieur de Deauville, moins pratique pour les festivaliers mais très agréable pour les golfeurs).

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    Je vous recommande :

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    Ci-dessus photo Inthemoodfordeauville.com de l'hôtel Royal

    -L'hôtel Royal  (5 étoiles luxe désormais) 

    Je vous le recommande pour :

    -sa situation (en plein centre de Deauville), non loin du casino avec de magnifiques vues sur la mer

     -sa grande piscine extérieure très agréable (transats payants néanmoins)

    - son restaurant étoilé  "L'Etrier" (que je vous recommande vraiment, même si vous logez ailleurs, à mon avis le meilleur restaurant de Deauville)

    - son cadre réellement "royal"

    - son bar de l'Etrier très prisé des stars américaines pendant le festival (les acteurs américains sont en général logés à l'hôtel Royal alors que les membres du jury sont au Normandy)

    - pour son service irréprochable, à mon avis meilleur que celui du Normandy où séjournent désormais de nombreux congressistes .

    -pour ses salons somptueux où vous pourrez prendre une consommation l'après-midi

    - Cet hôtel est membre des Leading Hotels of The World.

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    Ci-dessus photo Inthemoodfordeauville.com de l'hôtel Royal  (chambre non rénovée)

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    Ci-dessus photo Inthemoodfordeauville.com de l'hôtel Royal (chambre non rénovée)
     
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    Ci-dessus, photo du site officiel Barrière, chambre rénovée plus recommandée

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    Ci-dessus photo Inthemoodfordeauville.com de l'hôtel Royal, vue de ma chambre

    Mon conseil: si vous avez les moyens, choisissez cet hôtel mais demandez une chambre vue mer et assurez-vous qu'elle a bien été rénovée (certaines chambres ne l'ont pas été et sont assez archaïques, voir mes photos ci-dessus).

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    Ci-dessus photos Inthemoodfordeauville.com de l'hôtel Normandy

    -L'hôtel Normandy ( 5 étoiles), le plus mythique. A choisir pour:

    - sa situation (en plein centre, le plus proche du CID, avec un souterrain qui mène directement au casino qui lui-même possède un souterrain qui mène directement au CID,  accès au souterrain uniquement avec votre carte de l'hôtel)

    -pour son spa

    - parce que c'est un lieu mythique empreint d'une douce et belle mélancolie

    - pour son bar très cosy et son pianiste le week end (qui travaille également au Ritz )

    - pour son restaurant "La Belle Epoque" et ses soufflés exquis

    - pour ses petits déjeuners impériaux (ah, les grauffres, les crêpes et les macarons au petit-déjeuner! même si plus récemment ces derniers avaient disparu)

    -pour son brunch du dimanche (toujours ou presque complet, réservez longtemps à l'avance, a fortiori pendant le festival)

    - pour ses "afternoon tea" (deux pâtisseries et une boisson, dehors sur la terrasse ou dans les salons)

    - pour sa  terrasse côté mer

    -pour ses chambres décorées de toile de Jouy

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    Ci-dessus photo Inthemoodfordeauville.com de l'hôtel Normandy (chambre avec toile de Jouy)

    - pour son service...même si celui-ci est à mon avis supérieur au Royal et même si l'hôtel Normandy tend à privilégier de plus en plus les groupes (nécessaires à la survie financière de l'établissement) aux particuliers et même si le service s'en ressent parfois  (expérience d'une chambre où, en refermant la porte, un nuage -sans exagérer, malheureusement- de poussière a volé dans la chambre...provenant du haut de l'armoire recouverte d'une très épaisse couche de poussière...et sans excuses de l'établissement suite à cet incident signalé).

    -parce que c'est là que fut tourné "Un homme et une femme" de Claude Lelouch, le film dont Deauville est indissociable désormais.

    Attention: en période de festival, les tarifs passent en saison évènementielle (plus élevés qu'en haute saison et sur demande).

    Malgré ses (quelques) défauts, j'aime profondément cet endroit, l'âme de Deauville... et l'atmosphère d'un après-midi avec un afternoon tea au son du piano est pour moi incomparable (et d'ailleurs très prisée des festivaliers célèbres ou inconnus).

     

    Si le groupe Barrière est prépondérant à Deauville, les adresses hôtelières ne manquent pas avec de nombreuses nouvelles adresses ces dernières années, avec notamment:

    -La Closerie hôtel et résidence(4 étoiles) : très cher pour les services proposés, pour des chambres parfois tès petites, un endroit très impersonnel, et un personnel pas toujours très aimable pour un lieu de surcroît plus éloigné du centre et de la plage . Possède une piscine intérieure.

     

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    -La Villa Gardénia: à la fois hôtel (3 étoiles) et résidence (4 étoiles): beaux appartements, certains avec vue sur mer, mais les services laissent aussi parfois à désirer et les prix deviennent assez exorbitants pour les prestations proposées. Lors de mon dernier séjour, l'ascenseur ne fonctionnait pas (sympathique quand on est, comme moi, au 5ème étage), internet non plus dans la chambre alors qu'on me l'avait garanti lors de ma réservation (d'ailleurs l'établissement ne propose toujours pas le wifi dans les chambres mais uniquement dans le hall), et la propreté dans la chambre laissait à désirer avec des odeurs particulièrement nauséabondes en provenance de la salle de bain. Le plus proche du CID avec Le Royal et le Normandy.  Possède une piscine intérieure (une souris y a été trouvée lors de mon dernier séjour...).

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    Deux nouveaux hôtels se sont également ouverts ces deux dernières années: "l'Almoria" (un 3 étoiles situé avenue de la République, là aussi assez cher pour un 3 étoiles un peu éloigné, mêmes propriétaires que le Trophée, décoration très sympathique). Mêmes propriétaires également qu'à l'Augeval (un peu plus éloigné, à côté de l'hippodrome, 1ère photo ci-dessous).

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     et "81 l'hôtel", (également un 3 étoiles) grande maison bourgeoise à la décoration soignée, située à proximité de l'hippodrome.

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    Dans un style similaire, vous pourrez également opter pour la villa Joséphine, très belle demeure (3étoiles) de style normand.

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    Côté institutions deauvillaises, 3 étoiles, vous trouverez également l"hôtel "Le Trophée", le premier où j'ai séjourné.  Egalement un peu cher pour les services proposés . La balnéothérapie est un peu vieillissante dans certaines chambres, certaines salles de bain ont été joliment refaîtes. L'accueil est néanmoins très cordial, clientèle d'habitués et l'endroit, en style normand, ne manque pas de charme.

     L'hôtel possède une petite piscine extérieure et se situe en plein centre face au Normandy (emplacement idéal). L'hôtel possède aussi des studios et appartements situés juste en face, tout neufs (résidence La Loggia).

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    Pour être en plein centre et pour un moindre coût, vous avez également l'hôtel "Hélios", les aménagements sont plutôt spartiates et démodés, et les petits déjeuners là aussi rudimentaires, mais le personnel est aimable et l'hôtel très bien situé. Fonctionnement aléatoire du wifi dans les chambres.

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    Outre les hôtels du Groupe Lucien Barrière, vous pourrez choisir d'autres hôtels de chaîne comme un Mercure (le Yacht Club, décoration sympathique) et un Ibis aux portes de Trouville,  mais encore à Deauville.

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     -Vous pourrez  également opter pour la résidence Maeva Le Castel Normand en plein centre de Deauville. Les studios et appartements viennent d'être rénovés et l'emplacement est là aussi idéal, en plein centre.

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    Restent de petits établissements comme Le Polo, Le Patio, Le Continental...plus spartiates mais moins onéreux (quoique...100 euros la chambre au Continental pendant le festival, cela me semble un peu cher pour un 2 étoiles un peu éloigné du centre et sans prestations particulières).

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    Si vous avez les moyens, préférez les hôtels du Groupe Barrière, certes très chers en période de festivals, mais avec un prix justifié par les prestations proposées (pour des prix plus avantageux, réservez tôt, les ventes flash ne fonctionnant évidemment pas pendant le festival) contrairement à la majorité des 3 étoiles de Deauville qui pratiquent des prix que ne justifient ni l'accueil, ni les prestations, tout juste (et pas toujours) l'emplacement. Si vpus préfèrez une résidence, choisissez le Castel Normand (bon rapport qualité prix). Si vous cherchez des prix plus attractifs et que vous avez un moyen de transport, éloignez-vous un peu de Deauville.

     

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    Je ne vous surprendrai pas si je vous dis que je songe de plus en plus sérieusement à y vivre à temps plein pour « 365 journées idéales », a fortiori avec ce projet qui transformera prochainement Deauville. La presqu’île de la Touques est en effet LE  projet phare de Deauville qui consiste en la réhabilitation totale d’un quartier ancien mais stratégique situé entre les ports de Deauville et Trouville. Vous y trouverez logements, commerces, entreprises, et structures d’accueil d’événementiels. S’y trouvera également le Pôle des Futurs, dédié à un pôle d’enseignement supérieur. Preuve que Deauville ne s’endort pas sur ses lauriers et ne cesse d’innover et de se renouveler pour que chaque journée là-bas continue, et plus que jamais, à être une journée idéale.

    Cet article a été écrit à la demande et pour le guide « 100 villes dans lesquelles réaliser un échange de maison avant de mourir » et réécrit en ce mois de décembre 2013.

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    Photos ci-dessus, copyright Sandra Mézière

    Pour plus de renseignements, rendez-vous sur le site de la ville de Deauville: http://www.deauville.fr  . Retrouvez également Deauville sur Facebook et sur twitter.

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  • Critique de JACK REACHER de de Christopher McQuarrie à 20H50 sur Canal plus cinema

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    Il est rare que je perde du temps ici à vous parler des films que je n’ai pas aimés mais quand je me dis que cela peut vous éviter de perdre votre précieux temps, je me dévoue à cette tâche basse et facile

    Le film est tiré d’un roman de Lee Child intitulé "Folie Furieuse" ("One Shot" en anglais). Il s’agit du neuvième tome de la saga « Jack Reacher ». Le neuvième volet fut le plus vendu, à pas moins de 60 millions d’exemplaires dans le monde.

    Un homme armé fait retentir six coups de feu. Du haut d’un immeuble où il domine le quartier, où les passants ne sont plus que des cibles à sa portée, il tue cinq personnes. Il est arrêté. Toutes les preuves l’accusent, et l’accusent avec un peu trop d’évidence. Lors de son interrogatoire, le suspect ne prononce qu’une phrase : «Trouvez Jack Reacher. »

    Les dix premières minutes, entièrement muettes, sont assez palpitantes, quoique recourant à un ressort assez malsain où les futures victimes deviennent des cibles aussi faciles à abattre que dans un jeu vidéo, où le spectateur est finalement complice de ce massacre qui en rappelle d’autres, réels ceux-là. Mais passons sur ce jugement de valeur qui serait bassement moraliste, je vous l’accorde.

     Il sera rapidement mis fin au pseudo-suspense énoncé par le titre (qui en fait le titre le plus inadéquat de l’année) puisque Jack Reacher est « introuvable sauf s’il le décide » et qu’il le décide au bout de dix minutes de film, non sans que son arrivée triomphale n’eut été précédée de plans de dos pour ménager l’apparition de la star, héros ou anti-héros (à vous de voir) qui est « Un genre de flic. Il se fout des preuves. Il se fout de la loi. Il veut juste que justice soit faite. »

    Jack Reacher est un justicier sans morale, viril, irrésistible, impitoyable, misogyne, il a une mémoire d’éléphant (comme tout le reste, c’est amené avec une ridicule grandiloquence) qui, à la demande de l’avocate du présumé coupable (qui est aussi la fille du procureur et qui tombe forcément immédiatement sous le charme de Jack Reacher) va partir en quête de la vérité sur laquelle le spectateur est constamment en avance, ce qui annihile tout début de commencement de suspense. Bref, le film tourne autour de Jack Reacher mais n'a rien à voir avec "Drive", un film auquel l'affiche et certaines scènes semblent d'ailleurs faire référence.

    C’est un hommage aux films d’action des années 1970, me rétorquera-t-on (oui, j’aime bien faire les questions et les réponses). La photographie de Caleb Deschanel, hommage aux films d’actions des années 1970 m’a laissée de marbre mais est d’ailleurs peut-être le seul atout du film. Certes, certaines scènes ridicules sont censées être irrésistibles (comme lorsque le décor abat les adversaires de Jack Reacher) et il faut prendre tout cela au second degré (enfin, j’ose l’espérer). Mais cela n’empêche que je me suis prodigieusement ennuyée, et si l’ennui n’est pas forcément un critère de bonne ou mauvaise qualité, c’est plus ennuyeux pour un film qui se qualifie de thriller.

    Au terme d’hommage je préfère donc celui de caricature : personnage féminin stupidement enamouré qui bave devant le torse nu de Jack, flic corrompu, méchants très méchants et vicieux, scénario abscons (rappelons que c’est ici la seconde réalisation de Christopher McQuarrie -dont le nom est d'ailleurs quasiment invisible sur l'affiche au contraire de celui de Tom Cruise, caractéristique des films d'auteurs...-, collaborateur de Bryan Singer sur de nombreux scénarii et notamment auteur du scénario de « Usual suspect » ou encore de « Walkyrie » avec un certain Tom Cruise) avec forcément, au dénouement, le face-à-face final sans oublier pour m’achever une métaphore basse et méprisable sur le cancer «  ces cellules qui augmentent inexorablement », genre de métaphores dont les médias abusent également et qui a le don de m’horripiler, argument totalement subjectif et sans lien avec le film, je vous l’accorde à nouveau mais qui, finalement, témoigne une nouvelle fois des ficelles faciles auxquelles le scénariste recourt. Le slogan de l'affiche qui s'applique au héros est "Pas de règles. Pas de limites". Il semblerait que ce soit aussi celui du scénario: pas de règles et pas de limites dans la caricature...

     Le film est produit par Paul Wagner ( à qui le dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville a rendu hommage) et par Tom Cruise à qui cette dernière est associée dans une société de production depuis 1993, c’est ce dernier qui a confié la réalisation à Christopher McQuarrie qui lui a évidemment donné le « beau » rôle.  Ne manquez pas non plus l’apparition du grand cinéaste Werner Herzog dont on se demande ce qu’il est allé faire dans cette galère…et vous obtiendrez le film le plus dispensable de l’année (avec « Nous York », dans un autre genre) ou alors laissez vos neurones et votre sens critique au vestiaire. Si vous aimez Tom Cruise, je vous conseillerais plutôt de revoir les « Mission impossible », cinéma de divertissement jubilatoire et plutôt malin, au contraire de ce film qui cherche avant tout à exploiter un filon. La preuve en ayant choisi d’adapter l’épisode de la saga Jack Reacher qui s’est le plus vendu et avec une fin qui appelle une suite (évidemment).

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  • Critique de ALL IS LOST de J.C Chandor avec Robert Redford : le film de la semaine

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    C’est lors du dernier Festival de Cannes où il était présenté en sélection officielle mais hors compétition que j’ai eu le plaisir de découvrir « All is lost » de J.C Chandor en présence de Robert Redford qui a également donné une conférence de presse dont je vous parle  ci-dessous et dont vous pourrez  retrouver quelques images. C’était un de mes coups de coeur de cette édition cannoise 2013, il figurait également en compétition du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville où il a reçu le prix du jury.  Cette critique, ci-dessous, a aussi été publiée dans le journal de l’ENA en août (vous retrouverez l’article en intégralité en bas de cette page). Je vous en parle à nouveau aujourd’hui puisque vient d’être dévoilée sa sublime affiche.

     

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    All is lost est le deuxième film du réalisateur J.C Chandor après Margin Call, avec un unique interprète, et non des moindres, Robert Redford, dont la mythique présence a cette année illuminé la Croisette. Quel contraste  entre le vacarme, la foule cannois et le silence, la solitude de All is lost.

     

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     Lors de la conférence de presse cannoise, Robert Redford, a notamment parlé, avec autodérision et simplicité,  de son amour de la nature et de son inquiétude pour celle-ci, rappelant son engagement en faveur de l’environnement qu’il juge dans une  situation « carrément catastrophique, désastreuse ».   »A mon avis, la planète essaie de nous parler », a-t-il ajouté, évoquant « les ouragans, les tremblements de terre et les tornades », deux jours après la tornade dévastatrice de Moore, près d’Oklahoma City. Il a aussi évoqué son envie de continuer  à jouer, de la difficulté de faire des films aujourd’hui. Il a évoqué le défi que représentait ce film pour lui : « C’est un défi qui m’a beaucoup attiré en tant qu’acteur. Je voulais me donner entièrement à un réalisateur ». Il a aussi abordé l’importance du silence « Je crois dans l’intérêt du silence au cinéma. Je crois aussi dans l’intérêt du silence dans la vie car on parle car on parle parfois trop. Si on arrive à faire passer le silence dans une forme artistique, c’est intéressant ». « Ce film est en plein contraste avec la société actuelle. On voit le temps qu’il fait, un bateau et un homme. C’est tout ». « Il y a évidemment des similitudes avec Jeremiah Johnson » a-t-il également répondu.

     

    Dans Jeremiah Johnson de Sydney Pollack, Robert Redford fuyait ainsi les hommes et la civilisation pour les hauteurs sauvages des montagnes Rocheuses. Ici, dans All is lost, au cours d’un voyage en solitaire dans l’Océan Indien, au large de Sumatra, à son réveil, il découvre que la coque de son voilier a été heurtée et endommagée par un container flottant à la dérive. Privé de sa radio, il doit affronter seul les éléments mais malgré toute sa force, sa détermination, son intelligence, son ingéniosité, il devra bientôt regarder la mort en face. Ici, aussi, c’est finalement la civilisation (incarnée par ce container rouge au milieu de l’horizon bleutée et qui transportait d’ailleurs des chaussures, incarnation de la société de consommation mondialisée ) qui le rattrape (alors que, peut-être, il voulait la fuir, nous ne le saurons jamais…), contraint à se retrouver ainsi « seul au monde », comme dans le film éponyme de Robert Zemeckis avec Tom Hanks, même si je lui préfère, et de loin, ce film de J.C Chandor.

     

    Pendant 1H45, il est en effet seul. Seul face à la folle et splendide violence des éléments. Seul face à nous. Seul face à lui-même. Seul face à l’Océan Indien à perte de vue. Seul face à la force des éléments et face à ses propres faiblesses. Seul face à la nature. Cela pourrait être ennuyeux…et c’est passionnant, palpitant, terrifiant, sublime, et parfois tout cela à la fois.

     

    Le seul «dialogue », est en réalité un monologue en ouverture du film, une sorte de testament qui s’écoute comme le roulement poétique, doux et violent, des vagues, et qui place ce qui va suivre sous le sceau de la fatalité : « Ici, tout est perdu, sauf le corps et l’âme ».

     

     Progressivement il va se voir dépouillé de ce qui constitue ses souvenirs, de tout ce qui constitue une chance de survie : radio, eau… Son monde va se rétrécir. La caméra va parfois l’enfermer dans son cadre renforçant le sentiment de violence implacable du fracas des éléments. Avec lui, impuissants, nous assistons au spectacle effrayant et fascinant du déchainement de la tempête et de ses tentatives pour y survivre et résister.

     

    Le choix du magnétique Robert Redford dans ce rôle renforce encore la force de la situation. Avec lui c’est toute une mythologie, cinématographique, américaine, qui est malmenée, bousculée, et qui tente de résister envers et contre tout, de trouver une solution jusqu’à l’ultime seconde. Symbole d’une Amérique soumise à des vents contraires, au fracas de la nature et de la réalité, et qui tente de résister, malgré tout.

     

     La mise en scène et la photographie sobre, soignée, épurée, le montre (et sans le moindre artifice de mise en scène ou flashback comme dans L’Odyssée de Pi) tantôt comme une sorte de Dieu/mythe dominant la nature (plusieurs plongées où sa silhouette se détache au milieu du ciel), ou comme un élément infime au milieu de l’Océan. La musique signée Alex Ebert (du groupe Edward Sharpe and the Magnetic Zeros) apporte une force supplémentaire à ces images d’une tristesse et d’une beauté mêlées d’une puissance dévastatrice. Inexistante au début du film, elle prend de l’ampleur a fur et à mesure que la tragédie se rapproche et qu’elle devient inéluctable, sans jamais être trop grandiloquente ou omniprésente.

     

    Certains plans sont d’une beauté à couper le souffle, comme ces requins en contre-plongée qui semblent danser, le défier et l’accompagner ou comme cette fin qui mélange les éléments, l’eau et le feu, le rêve et la réalité ou encore cette lune braquée sur lui comme un projecteur.

     

     Comme l’a souligné Robert Redford, il s’agit d’un « film presque existentiel qui laisse la place à l’interprétation du spectateur » et cela fait un bien fou de « regarder quelqu’un penser » pour reprendre les termes du producteur même si cette définition pourrait donner une image statique du film qui se suit au contraire comme un thriller.

     

    En conférence de presse, Robert Redford avait révélé ne pas avoir vu le film et qu’il allait le découvrir le même soir lors de la projection officielle cannoise dans le Grand Théâtre Lumière. On imagine aisément son émotion, à l’issue de cette heure quarante. Face à lui-même. Face à cette fable bouleversante d’une beauté crépusculaire

     

     All is lost a été présenté hors compétition du 66ème Festival de Cannes. Il aurait indéniablement eu sa place en compétition et peut-être même tout en haut du palmarès. Il a reçu le prix du jury du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    MES ARTICLES DANS LE MAGAZINE « L’ENA HORS LES MURS ». Pour une meilleure lisibilité de cet article, cliquez ici.

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  • Soutenez les Toiles enchantées en allant au cinéma le 25 décembre!

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    Voilà une très belle initiative et une magnifique association dont je vous parle chaque année. Un petit rappel d'abord sur "Les Toiles enchantées": une formidable association qui propose des séances de cinéma aux enfants malades dans les hôpitaux. Chaque année, simplement en allant au cinéma le 25 décembre, vous permettrez qu'une partie du prix de votre billet de cinéma revienne à cette association. Alors, pourquoi ne pas vous faire plaisir tout en faisant une bonne action? Pourquoi ne pas attendre quelques jours de plus même si vous n'aviez prévu de voir qu'un film en décembre? D'autant que de très bons films sont déjà sortis (vous en trouverez les critiques sur ce blog) et que d'autres arrivent prochainement comme le film de Scorsese. Voici le communiqué de presse de l'opération:

    "Le mercredi 25 Décembre 2013, en vous rendant dans une salle de cinéma, en y "prenant un siège", vous soutiendrez Les Toiles Enchantées !

     Après le succès rencontré lors des trois premières éditions de Joyeux Ciné-Noël, la profession cinématographique, et plus particulièrement les distributeurs de films et exploitants de salles de cinéma, se mobilise une nouvelle fois aux côtés desToiles Enchantées !

     Sur chaque entrée dans une salle obscure, uniquement le jour de Noël, partout en France, quel que soit le film, la salle de cinéma, la séance, ou le mode paiement (billets classiques achetés aux caisses, cartes prépayés, cartes et pass illimités,chèques cinéma, etc…), une partie du prix du billet sera reversée aux ToilesEnchantées pour financer son action quotidienne dans les hôpitaux pédiatriques tout au long de l'année 2014.

    Pour le spectateur, cela ne change donc strictement rien, si ce n’est que quel que soit le film que vous souhaitiez voir en décembre, pourquoi ne pas attendre le 25 ! ! !
    De très bons films vont sortir tout au long du mois... Pour vous aider à planifier votre sortie cinéma, en famille, entre amis... le mercredi 25 décembre, reportez-vous au calendrier ci-dessous.

     Les Toiles Enchantées comptent sur vous !


    Un grand Merci à Raphaël et toute l'équipe de Big Productions pour avoir offert ce spot aux Toiles Enchantées, ainsi qu’à Jean-Baptiste Saurel, son réalisateur.


    Liste des films que vous pourrez aller voir le mercredi 25 décembre dans le cadre de l'opération Joyeux Ciné-Noël !!!

    Sorties du 04/12
    - Casse-tête Chinois (Cedric Klapisch)
    - Zulu (Orlando Bloom, Forest Withaker)

    - La Reine des Neiges (Disney)

    - Carrie - la Vengeance (Julianne Moore)

    - Henri (Yolande Moreau, Jackie Berroyer)

    Sorties du 11/12
    - 100% cachemire (Valérie Lemercier)

    - All is lost (avec Robert Redford)

    - Je fais le mort (Jean-Paul Salomé, avec Géraldine Nakache, François Damiens)

    - Le Hobbit, la désolation de Samaug (Peter Jackson)

    - L'arche de Noé (dessin animé)

    - Le secret de l'Etoile du Nord (film familial norvegien)
    - Le Père Frimas (dessin animé)

    Sorties du 18/12

    - Suzanne (Sara Forestier, François Damiens)

    - Belle et Sébastien (Nicolas vannier)

    - Sur la terre des Dinosaures

    - 16 ans ou presque (Laurent Laffitte)

    - Angelique (Gérard Lanvin - Nora Arnezeder)

    - Mandela, un long chemin vers la liberté

    - Le Géant Egoïste (Grand prix Festival Dinard)

    - Loulou l'Incroyable Secret (dessin animé)
    - Mon oncle (Jacques Tati)

    Sorties du 25/12

    - Le loup de Wall Street (Martin Scorcese, Leonardo di Caprio)

    - Le manoir magique (dessin animé)

    - Albator, Corsaire de l'Espace (dessin animé)

    - Don Jon (Joseph Gordon-Levitt, Scarlett Johansson, Julianne Moore)

    - 2 automnes, 3 hivers (comédie avec Vincent Maccaigne)

    - Les âmes de papier (Julie Gayet, Pierre Richard)

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  • Critique - LE PERE DE MES ENFANTS de Mia Hansen-Løve ce soir à 22H10 sur OCS City

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    Peut-être vous en souvenez-vous : en 2005 quelques jours avant le triomphe aux César de « Quand la mer monte » de Yolande Moreau et Gilles Porte qu'il avait produit, le producteur de films indépendants (notamment de Youssef Chahine, Elia Suleiman, Sandrine Veysset...) Humbert Balsan se suicidait. Mia Hansen-Love l'avait rencontré, un an auparavant, ce dernier voulait en effet produire son premier film « Tout est pardonné ».  De sa rencontre avec cet homme passionné est né son désir de réaliser ce film... même s'il ne s'agit nullement (je vous rassure...) d'un biopic.

    Le producteur dont Mia Hansen-Love nous parle ici s'appelle Grégoire Canvel (Louis-Do Lencquesaing), il dirige avec passion sa société de production « Moon films ». Il  a, a priori,  tout pour lui. Une femme qu'il aime (Chiara Caselli), trois filles délicieuses, un métier qui le passionne, producteur de films donc. Pas le producteur caricatural avec cigares, limousines, cynique et désabusé mais un producteur de films indépendants pour qui le cinéma est la vie, sa vie, qui s'investit (et investit) pleinement dans chaque projet. Révéler les cinéastes, accompagner les films qui correspondent à son idée du cinéma, libre et proche de la vie, voilà sa raison de vivre, sa vocation. C'est un homme hyperactif qui ne s'arrête jamais à l'exception des week end, à la campagne, et en famille, et encore... les téléphones portables vissés aux oreilles. Mais à force de produire trop de films et de prendre trop de risques Grégoire va mettre en péril sa société... et surtout son propre équilibre.

    Rarement un film aura réussi à nous faire éprouver une telle empathie pour une famille et les personnages qui la composent et cela dès les premières minutes, la première séquence nous embarquant d'emblée dans l'enthousiasme, l'énergie du bouillonnant Grégoire. C'est néanmoins d'abord dû à l'humanité, la délicatesse avec laquelle Mia Hansen-Love les filme, nous plongeant dans leur intimité tout en leur laissant leur voile de mystère, mais surtout à la personnalité de son personnage principal, à sa façon de le filmer, et à l'acteur qui l'incarne.

    Grégoire vibre constamment pour le cinéma, il s'emballe, croit en des cinéastes que personne ne connaît, les défend contre vents et marées, contre la raison parfois, souvent. Il défend un cinéma qui prend le temps du sens, comme lui n'économise pas son temps pour le défendre. Charmant, charmeur, rayonnant, charismatique, de lui émane une impressionnante et séduisante prestance.  Il s'engage pleinement, inconditionnellement, il n'y a plus de distance entre le cinéma et la vie. Le cinéma est sa vie, même s'il a aussi une femme et trois filles aimantes. Plus que de nous montrer un homme outrancièrement déprimé, complètement anéanti, Mia Hansen-Love montre ses fêlures à peine perceptibles et comment son horizon  s'obscurcit subrepticement  au point qu'il en oublie, l'espace d'un fatal instant, celles qui l'entourent. Son geste restera mystérieux, il n'en est que plus bouleversant. Là encore Mia Hansen-Love a la délicatesse de la filmer de dos. Je suppose autant par pudeur que pour signifier le secret dont lui et sa mort resteront auréolés.

    Que dire de Louis-Do de Lencquesaing tant sa prestation est époustouflante ! Pas parce qu'il ferait de l'esbroufe. Non, parce qu'il donne un visage humain à ce producteur. Dans sa gestuelle bouillonnante, ses regards profondément empathiques qui parfois laissent entrevoir un voile d'ombre. Il EST ce producteur au point qu'on a vraiment l'impression de le voir exister. Il parvient à le rendre vivant, attachant, à la fois proche et mystérieux.

     Rien n'est jamais appuyé, tout est fait avec énormément de subtilité. Une simple boucle d'oreilles suffit à nous faire comprendre d'abord la distraction d'un père, obsédé par le cinéma, son amour aussi puis plus tard l'amour de sa fille qui prendra la relève.

    Même si la deuxième partie du film évoque un sujet sombre (la manière de vivre le deuil), le film est constamment éclairé d'une clarté rassurante, d'une belle luminosité, pas seulement formelle. Cette luminosité provient aussi de  la gaieté des enfants qui finit par prendre le dessus et qu'elle parvient à rendre si attachantes sans en faire des singes mièvres ou savants. C'est aussi la luminosité qui émanait de la personnalité de Grégoire qui semble subsister même après son décès mais aussi de son épouse (Chiara Caselli).

    D'ailleurs Mia Hansen-Love fait savamment jongler les contraires, son film étant lui-même coupé en deux parties, avant et après la mort, les deux étant finalement indissociables, la présence de l'absent se faisant toujours sentir (même mort il restera ainsi le père de ses enfants, bien évidemment), tout comme sont indissociables lumière et noirceur. Un film lumineux sur le secret et le deuil. Un homme solaire qui finira par se suicider, à la fois robuste et vulnérable, fort et fragile. Un film d'une belle clarté malgré le deuil et qui chemine ensuite vers une belle quête de lumière (comme en témoigne cette très belle scène avec les bougies qui ouvrent la voie). Son désir de vie, de construire, de créer et celui de mort qui s'affrontent. Sa mort étant ainsi la fin de quelque chose mais aussi le début d'une autre, de l'émancipation pour sa fille (forte présence d'Alice de Lencquesaing).

    C'est bien sûr un film sur le cinéma, sur l'engagement, l'investissement pécuniaire (Mia Hanse-Love n'élude pas la question et montre à quel point il peut être aliénant) et surtout personnel qu'il représente, le caractère indissociable entre vie professionnelle et privée quand la matière principale d'un métier comme celui-là est humaine, et donc si complexe et fragile.

    Mais, par-dessus-tout, ce film possède ce grand quelque chose si rare et indéfinissable qui s'appelle la grâce. Sans doute en raison de la profonde sensibilité de la réalisatrice et de celui qui a inspiré son film mais aussi par l'universalité des situations et le caractère si attachant des personnages malgré (et à cause de ) leurs mystères.

    Un film qui a l'ambivalence et les nuances de la vie : à la fois lumineux et mélancolique, tragique et plein d'espoir, mystérieux et séduisant. Un film qui m'a bouleversée comme je ne l'avais pas été depuis longtemps au cinéma. La musique de la fin qui vous rappellera un classique du cinéma m'ayant complètement achevée.

    Ce film a eu la malchance de sortir le même jour que le rouleau compresseur « Avatar ».  Je vous le recommande sans aucune réserve.  « Le Père de mes enfants » a reçu la mention spéciale Un certain regard à Cannes.

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  • Sortie DVD - Critique de BELLE DU SEIGNEUR de Glenio Bonder

    Après-demain sortira en DVD « Belle du Seigneur », l’adaptation du chef d’œuvre d’Albert Cohen par Glenio Bonder, l’occasion pour moi de revenir sur cette adaptation ratée (car impossible) et de vous proposer également mon article du magazine de l’ENA (juillet/août 2013) à propos de l’adaptation littéraire.

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    Je suis allée voir ce film (en avant-première, dans le cadre du Champs-Elysées Film Festival, en présence de Natalia Vodianova et de Jonathan Rhys Meyers -vous l’entendrez parler du film dans ma vidéo ci-dessus, tout juste descendu de son avion pour Paris-), avec autant d’impatience que d’appréhension, ce roman étant pour moi inadaptable (pas seulement pour moi d’ailleurs, il est réputé comme tel) et étant surtout celui que je dévore, invariablement, irrationnellement, à chaque lecture, celui que j’aime autant pour son écriture vertigineuse, sa satire si acerbe et juste d’une société avide d’ascension sociale- ah le pathétisme hilarant d’Adrien Deume et de sa médiocrité- que parce qu’il s’agit d’un sublime roman d’amour, ou plutôt roman de désamour d’ailleurs puisque la passion y étouffe ceux qui la vivent, les sublimes et tragiques Ariane et Solal. Roman flamboyant, inoubliable dans lequel Albert Cohen décrit mieux que personne la naissance et la désagrégation de la passion. Un roman éblouissant et terrifiant. Comme les sentiments qu’il dépeint, qu’il dissèque. Un roman, une expérience même, qu’on adore ou déteste mais qui ne laisse sûrement pas indifférent.

     « Belle du Seigneur » a ainsi reçu en 1968 le Grand Prix de l’Académie française. Traduit dans 13 langues, il s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires.

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    Pour le réalisateur, Glenio Bonder, ancien diplomate brésilien aux Etats-Unis, (qui avait déjà réalisé un portrait d’Albert Cohen) « Belle du Seigneur » était plus qu’un film : le projet d’une vie. Comment ne pas le comprendre tant l’adaptation de ce sublime roman, véritable vertige littéraire, est un défi magnifique pour un réalisateur ?

    C’est au milieu des années 1980, alors qu’il est diplomate pour le gouvernement brésilien qu’il commence ainsi à se passionner pour le sujet. Après avoir réalisé des courts métrages, des documentaires et des publicités pour de grandes marques, Glenio Bonder écrit alors un scénario de 120 pages, mais il devra attendre jusqu’en 2010 pour débuter le tournage. Il décèdera avant de voir la version finale de ce film auquel il aura consacré 25 ans de sa vie.

    En 1935/1936, à Genève, le séduisant Solal (Jonathan Rhys Meyers), qui travaille à la SDN (Société des Nations), tente de séduire  Ariane Deume (Natalia Vodianova), aristocrate protestante et épouse de son subalterne Adrien, qui l’éblouit lors d’une soirée. Solal s’introduit ainsi chez Ariane et, dissimulé, il lui déclare sa passion. Il jure alors de la séduire, comme il séduit toutes les autres femmes. Le même jour, il accorde à Adrien Deume la promotion que celui-ci espérait. Ce dernier ne rêve en effet que d’ascension sociale dans le monde de la diplomatie de la Société des Nations. Adrien invite alors Solal à dîner, avec la fierté aveugle que vous pouvez imaginer. Mais Solal ne vient pas…

    Passé le plaisir de retrouver, l’espace d’un instant, ces personnages qui m’intriguent et me fascinent tant (il faut avouer que Jonathan Rhys Meyers, physiquement du moins, correspond à l’image que je pouvais me faire de Solal), malgré la musique de Gabriel Yared, malgré la présence à l’écriture de Vincenzo Cerami, scénariste reconnu qui a notamment coécrit « La vie est belle » avec et de Roberto Benigni, cette adaptation s’est révélée être une terrible déception. Mais comment pouvait-il en être autrement ? Comment retranscrire à l’écran la complexité des personnages et plus encore de cette écriture unique, fascinante, qui vous happe comme la relation entre Solal et Ariane qui les entraînent irrésistiblement vers cette issue tragique, comme une tentation hypnotique et dangereuse ? Comment retranscrire l’avidité de la passion entre les deux amants, et entre ce livre d’une beauté redoutable et le lecteur ?

     Les personnages d’Albert Choen si complexes, successivement détestables et compréhensibles,  ne sont ici que mièvres, capricieux, totalitaires, sans nuances.  Nulle trace ici de cette écriture éblouissante, à la fois ardue et limpide, d’Albert Cohen, avec ses digressions, ses apartés, avec ses phrases interminables et étourdissantes, sans ponctuation, terriblement belles et clairvoyantes, aussi lyriques que parfois réalistes, et qui vous font chavirer d’admiration. Comment retranscrire les voix des personnages qui se croisent, s’entrechoquent ? Comment retranscrire cette exaltation de la passion et cette écriture elle-même exaltée à laquelle Albert Cohen semble vouer un amour aussi fou que celui d’Ariane et Solal ?

     Là où le film a également échoué c’est dans la transcription du pathétique, dans la satire de l’administration et du monde de la diplomatie (que  le réalisateur connait pourtant bien !).   Tous les sarcasmes, les nuances, l’ironie, le soin du détail d’Albert Cohen sont ici absents. Quel don de l’observation, quelle acuité chez Albert Cohen pourtant dans la transcription de l’autosatisfaction, la paresse, la médiocrité d’Adrien Deume et de l’administration, dans la description de la vacuité de son travail. Et quelles universalité et intemporalité !

     L’épaisseur du roman rend les ellipses inéluctables mais elles ne sont pas toujours judicieuses ici avec notamment l’absence des « Valeureux », cousins orientaux de Solal, qui le retrouvent à Genève, essentiels à la compréhension de la personnalité de Solal, avec aussi la disparition subite d’Adrien de l’histoire ou encore l’absence de l’évocation de la rencontre entre Adrien et Ariane, et même de la tentative de suicide de cette dernière. Le spectateur qui n’a pas lu le roman comprendra aussi difficilement le titre, Ariane étant « Belle du Seigneur », de son « Seigneur », « religieuse de l’amour » , l’amour devenant un art, un mythe même. Ceux qui n’ont pas lu le roman auront aussi sans doute du mal à saisir pourquoi Solal a été chassé de la SDN et a perdu sa nationalité. Nous passerons sur les présences de… Jack Lang et Georges Kiejman. Signalons que le rôle de Mariette (la servante d’Ariane) est (plutôt bien) interprétée par Marianne Faithfull.

     Ariane et Solal, par ailleurs, n’apparaissent jamais dans toute leur complexité, Solal qui est certes irrésistiblement beau mais, aussi, derrière le cynisme, un personnage épris d’absolu tout en se conduisant comme un Don Juan ou un Valmont manipulateur (pléonasme) - Jonathan Rhys Meyers a d’ailleurs déjà interprèté le plus machiavélique des manipulateurs, dans le chef d’oeuvre de Woody Allen, « Match point »-, bref un personnage magnifiquement ambivalent. D’ailleurs, ce personnage me semble à chaque page et même à chaque relecture du roman différent, tour à tour admirable ou haïssable, sublime ou pitoyable, parfois tout cela à la fois.

     Et alors que dans le roman chaque mot est essentiel (monologues sans ponctuation, sans paragraphes qui obligent –obligent n’est d’ailleurs pas le bon terme tant chaque mot se savoure dans l’attente insatiable du suivant- à une attention constante pour ne pas laisser échapper un détail qui éclairerait différemment les personnages), ici tout est réduit à l’anecdotique, à une succession de scènes clefs qui, sans la richesse et la précision de l’écriture ciselée d’Albert Cohen, n’ont plus aucune saveur. La scène de la rencontre du Ritz, d’une beauté si troublante, ardente, dans le roman (et que je ne peux m’empêcher de reprendre ci-dessous pour vous faire découvrir, si vous ne la connaissez pas encore, l’envoûtante musique des mots de Cohen) est ici absurde, accessoire, dénuée d’émotions :

     « En ce soir du Ritz, soir de destin, elle m’est apparue, noble parmi les ignobles apparue, redoutable de beauté, elle et moi et nul autre en la cohue des réussisseurs et des avides d’importances, mes pareils d’autrefois, nous deux seuls exilés, elle seule comme moi, et comme moi triste et méprisante et ne parlant à personne, seule amie d’elle-même, et au premier battement de ses paupières je l’ai connue. C’était elle, l’inattendue et l’attendue, aussitôt élue en ce soir de destin, élue au premier battement de ses longs cils recourbés. Elle, c’est vous.[...] Les autres mettent des semaines et des mois pour arriver à aimer, et à aimer peu, et il leur faut des entretiens et des goûts communs et des cristallisations. Moi, ce fut le temps d’un battement de paupières. Dites-moi fou, mais croyez-moi. Un battement de ses paupières, et elle me regarda sans me voir, et ce fut la gloire et le printemps et le soleil et la mer tiède et sa transparence près du rivage et ma jeunesse revenue, et le monde était né, et je sus que personne avant elle… ».

     Peut-on blâmer Glenio Bonder d’avoir échoué dans cette impossible entreprise, d’avoir fait de ce roman violemment beau, de passions exaltées et exaltantes, et qui déchaîne les passions, un film tiède et lisse, qui nous laisse indifférents ? « Belle du Seigneur » n’est-il pas le roman qui prouve que tout livre n’est pas adaptable ? Pouvait-on retranscrire, traduire en images, sans les trahir, l’ambivalence des personnages, le mélange d’ironie et de tragédie, de beauté et de pathétisme, le vertige procuré par l’écriture qui happe et étourdit comme l’amour qui unit puis désunit Ariane et Solal ?

     Vous l’aurez compris : je vous recommande plus que vivement de (re)lire « Belle du Seigneur ». Je vous le promets, ce roman vous hypnotisera, happera, bouleversera, étourdira et, malgré son pessimisme, en le refermant, vous n’aurez qu’une envie, le relire avec avidité, redécouvrir les personnages, retrouver des indices qui vous feront les envisager différemment, les retrouver pour presque éprouver (grâce à la magie de l’écriture magistrale de Cohen) l’espace d’un instant ce qu’ils éprouvent, les plaindre, les détester, les envier, ne pas toujours les comprendre : revivre cette expérience d’une troublante, tragique, violente et singulière beauté. Quant au film, il pourrait être un cas d’école sur une adaptation impossible…et nous ne saurons jamais si Glenio Bonder aurait été satisfait de cet ultime montage beaucoup trop elliptique et de ce film auquel il aura eu la (compréhensible) folie de consacrer 25 ans de sa vie.

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    Pour une meilleure lecture de l'article suivant rendez-vous sur : http://inthemoodlemag.com/2013/12/02/critique-de-belle-du-seigneur-de-glenio-bonder-sortie-dvd/

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  • Critique LE CODE A CHANGE de Danièle Thompson à 20H50 sur TF1

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    Dans le cinéma de Danièle Thompson, on retrouve souvent les mêmes "codes" : un film choral (« La bûche », « Fauteuils d’orchestre »…) qui voit se croiser les destins de plusieurs personnages, des personnages le plus souvent parisiens ou du moins vivant à Paris (Paris étant souvent un personnage à part entière) engoncés dans des conventions sociales ou dans leurs masques sociaux factices censés voler en éclats au cours du film. Le cadre de son nouveau film (le quatrième en temps que réalisatrice) est idéal pour ce jeu des apparences puisqu’il s’agit d’un dîner donné par ML (Karin Viard), avocate redoutable spécialisée dans les divorces, et son mari Piotr (Dany Boon), chômeur, le soir de la fête de la musique. Il y a là aussi : Jean-Louis (Laurent Stocker) qui a conçu la cuisine où se déroule le dîner et amant de ML, Juliette (Marina Hands), la sœur de ML accompagnée de son ami qui a l’âge d’être son père (Patrick Chesnais), son père justement (Pierre Arditi) à qui cette dernière n’adresse plus la parole depuis 2 ans caché dans une chambre de la maison pour ne pas croiser sa fille, Lucas, (Christopher Thompson) le futur collaborateur de ML et sa femme Sarah (Emmanuelle Seigner), Alain (Patrick Bruel) et Mélanie (Marina Foïs), le couple de médecins, lui cancérologue et elle gynécologue et enfin Manuela (Blanca Li), le professeur de flamenco de ML invitée au dernier moment.  Les angoisses et les secrets de chacun sont dissimulés par l’humour et les éclats de rires, par le rôle que chacun joue dans ce manège mondain. Le code c’est celui de l’hypocrisie, la bonne humeur, la cordialité… mais aussitôt le dîner terminé et le chemin du retour emprunté, les masques tombent…

    Qui n’est jamais allé à un dîner auquel il avait autant envie d’assister que de se pendre ? Qui n’a jamais jouer la comédie, sociale, donner le change pour sauver les apparences ? Sur une situation convenue à laquelle chacun peut s’identifier, Danièle Thompson fait du spectateur le 12ème invité, celui qui, voyeur, sait ce qui se trame derrière les masques souriants et derrière les plaisanteries qui ne sont finalement là que pour détourner l’attention.

    Danièle Thompson aime ses acteurs et le leur rend bien s’attachant à donner à chacun sa scène, son bon mot,  sa réplique qui fait mouche  au premier rang desquels Pierre Arditi (qui donne au film ses plus belles scènes dans son duo irrésistible avec Patrick Chesnais), Patrick Bruel, crédible et touchant en cancérologue jouant aux bons vivants en réalité dévoré par la souffrance à laquelle il fait face et face aux malheurs qu’il ne sait plus annoncer, Christopher Thompson et Emmanuelle Seigner en couple finalement plus mélancolique que réellement cynique et désabusé, chacun parvenant à sortir du stéréotype auquel le grand nombre de personnages et donc la nécessité de les rendre facilement identifiable aurait pu les réduire.  Les personnages sont finalement tous plutôt attachants et leurs fêlures plutôt attendrissantes.

     Le tout est particulièrement rythmé et nous fait passer un très agréable moment, seulement…seulement  les masques glissent et vacillent plus qu’ils ne tombent réellement, alors qu’on aurait parfois aimé les voir exploser (on n’est certes pas dans « Festen » ou dans « Pardonnez-moi »), chacun restant finalement retranché derrière ses codes, et la morale étant toujours sauve, finalement un peu trop. Le drame affleure, l’émotion parfois aussi, mais on reste finalement toujours dans la comédie et le vaudeville. A vouloir aborder trop de thèmes ( la maladie, le deuil, le mensonge, la rancœur, la vie, la mort…) dans un temps trop court, les ellipses sont inéluctables et parfois frustrantes, faisant perdre de l’épaisseur à certains personnages et à certaines situations.

     Pour ne pas donner un sentiment de théâtre filmé et pour renforcer cette impression de manège et de valse des apparences, la caméra de Danièle Thompson virevolte habilement  entre les invités nous faisant passer d’une conversation à une autre, jonglant savoureusement entre les répliques, et entre les temporalités, ne laissant aucun temps mort, et mettant ainsi en exergue les contradictions de chacun, l’absurdité que le code social donne parfois aussi à la situation.

     Dommage que la fin nous laisse un sentiment d’inachevé. Dommage aussi que la fête de la musique propice à apporter un élément poétique ne soit ici qu’un élément perturbateur.  Voilà un film qui ferait une excellente pièce de théâtre dont on quitte finalement ses personnages à regret.

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