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Palmarès et vidéos de la clôture du Festival Paris Cinéma 2011

 

 

 

Hier soir, au mk2 bibliothèque, a été décerné le palmarès du 9ème Festival du Festival Paris Cinéma, des prix décernés par le jury de professionnels, par le jury des étudiants, par le jury de blogueurs et par le public.

Sans grande surprise, "La guerre est déclarée" de Valérie Donzelli (qui avait déjà remporté le grand prix au dernier Festival de Cabourg et enchanté les festivaliers à Cannes où il était présenté dans le cadre de la Semaine de la Critique) a remporté le prix du jury, le prix des blogueurs et celui du public, un film inspiré du combat que la réalisatrice a mené avec son compagnon contre la maladie de son fils.  Une déclaration de guerre mais surtout d’amour. Un hymne à la vie, au courage, à la fugacité du bonheur, un film plein de douce fantaisie, avec une inspiration toujours très truffaldienne, et jamais mièvre. Un film bouleversant (critique ici ultérieurement). 

Le jury a tenu à attribuer une mention spéciale à "Sur la planche" de Leïla Kilani dont vous pouvez retrouver ma brève critique ci-dessous. Enfin, le prix du jury des étudiants est revenu à "The Prize" de Paul Markovitch.

La cérémonie de clôture a été suivie de la projection du film "Le Moine" de Dominik Moll, une adaptation sans âme (réalisation et interprétation) d'un sujet en or et dans laquelle un vrai scénario fait cruellement défaut, ce qui était pourtant la richesse des précèdents films de Dominik Moll, certes en cela précedemment aidé par Gilles Marchand... Découvrez également la présentation du film dans la vidéo ci-dessus.

"La guerre est déclarée" sera à nouveau projeté, ce soir, à 20H, au Mk2 Bibliothèque.

Critique de "Sur la planche" : mention spéciale du jury

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 Direction la zone portuaire de Tanger où Badia et son amie Inane travaillent comme « filles crevettes » (dans une usine où elles trient des crevettes) tout en rêvant de devenir « filles textiles », en tout cas d’échapper à leur condition.  Badia est écorchée vive et même enragée, obsédée par la propreté de son corps qui, pour elle, porte constamment l’odeur de sa condition qu’elle juge dégradante. Elles vont rencontrer deux autres jeunes filles qui comme elles, le soir venu, séduisent des hommes que Badia et Inane ont pour habitude de voler ensuite. Le quatuor va alors faire équipe…

 Ex-journaliste indépendante, et réalisatrice de documentaires, Leila Kilani réalise ici son premier long-métrage de fiction, déjà présenté à la Quinzaine des Réalisateurs (mais alors qu’il avait déjà été sélectionné par Paris Cinéma).

 Sa caméra traque, débusque, encercle la rage, la détresse folle, la détermination furieuse de Badia, épousant sa révolte, son combat contre la résignation, et sa folie désespérée.

 La jeune actrice (débutante !) qui interprète Badia est impressionnante et révèle autant une actrice qu’une réalisatrice remarquables dont le cinéma qui donne le sentiment d’être pris sur le vif, profondément humain mais aussi sans concession, la vivacité, la nervosité de la réalisation, cette fatalité ( pente irrémédiablement glissante : « sur la planche »), le sentiment d’urgence qui s’en dégage et la qualité de la direction d’acteurs rappellent les Dardenne. Un cinéma pareillement centré sur ses personnages, fragiles et déterminés, écorchés vifs.

 Autre personnage du film : Tanger dont elle occulte la blancheur pour en révéler la noirceur (la seule blancheur est celle clinique, carcérale et redoutable de l’usine où travaillent Badia et son amie), Tanger filmée non pas sous un soleil éclatant mais constamment sous des pluies diluviennes, horizon obscurcie comme celui de ces jeunes filles.

 Un film d’autant plus troublant, que sa rage, sa révolte sont en résonance avec les récentes révolutions arabes qu’il précède pourtant. Un film coup de poing qui, après cette course contre une âpre réalité, nous laisse « à bout de souffle » comme son écriture hachée, faussement désordonnée qui résonne comme un cri de colère et de douleur. Un film qui mériterait de figurer au palmarès.

Cliquez ici pour retrouver tous mes articles consacrés au Festival Paris Cinéma 2011.

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Commentaires

  • Tout à fait d'accord pour Sur la planche. J'ai eu l'occasion de le voir au Forum lors de la reprise de la quinzaine. Grand moment.

  • @Fred: Je suis ravie car tout le monde ne parle que de "La guerre est déclarée", ce qui a complètement éclipsé ce film choc qui, je l'espère, va sortir en France!

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