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  • Ciné-club Claude-Jean Philippe : « Quand la ville dort » (The Asphalt jungle) de John Huston

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    Tous les dimanches à 11H, le Cinéma l’Arlequin (76 rue de Rennes-75006 Paris) propose une séance de ciné-club  présentée  depuis…1991  par Claude-Jean Philippe qui anime également les débats après la projection. Saint-Germain des-Prés reste l’antre des cinémas d’art et essai parisiens au premier rang desquels l’Arlequin. Des séances que je vous recommande…

    Prochaines projections : Avant-première de « Retour en Normandie » de Nicolas Philibert le 30 septembre, « La déesse » de Satyajit Ray le dimanche 7 octobre, « La fièvre dans le sang » de Elia Kazan le dimanche 14 octobre et « Le plein de super » de Alain Cavalier le 21 octobre.

    Ce matin le film projeté était : «  Quand la ville dort » (The Asphalt jungle) de John Huston

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    Film de 1950- Durée : 1H52

    D’après le roman de William R.Bennett

    Avec Sterling Hayden (Dix), Louis Calhern ( Emmerich), Jean Hagen (Doll) ; James Whitmore(Gus), Sam Jaffe (Riedenschneider), Mark Laurence (Cobby), Marilyn Monroe (Angela)

    Un malfaiteur distingué évadé de prison, Doc Riedenschneider,  prépare un nouveau cambriolage dans une bijouterie dont le butin s’élèverait à un demi-million de dollars. Il réunit la somme nécessaire à l'opération puis une équipe (Louis ; briseur de coffres, le chauffeur-barman bossu Gus, le taciturne Dix Handley  comme homme de main, et Emmerich le financier avocat de bonne société marié à une femme maladive et amoureux  de l’insouciante Angela) .

    Dès les premiers plans, John Huston instaure une atmosphère obscure et nocturne: des rues désertes et oppressantes, marquées par le temps, sombres, menaçantes, des immeubles délabrés, comme un écho aux physiques accidentés de ceux qui y déambulent et s’y égarent.  Une jungle fatale. La jungle de la ville, quand la ville, l’autre, dort. La fatalité du film noir.

    Huston comme souvent est fasciné par le milieu des gangsters et notamment par les romans de Bennett et la précision de sa peinture de l’humanité, par  la présence  des personnages qu’il décrit. Il dépeint en effet des personnages dont le destin tragique est inscrit, inéluctable, victimes de leurs passions et leurs obsessions qui les condamnent.  Huston s’intéresse avant tout aux fêlures des personnages qui les conduiront à leurs pertes, qui les rendent si humains et induisent l’identification du spectateur. Chaque esquisse est brillante, un simple geste ou une simple parole suffisent souvent à définir un personnage, à déceler leur part d’humanité et de fragilité ordinaires : le bookmaker que l’argent fait transpirer, le barman bossu et accessoirement chauffeur lors du cambriolage  défenseur ds chats, le spécialiste des coffres  qui évoque la fièvre de ses enfants comme un honnête père de famille tout en volant des bijoux. Ces gestes sont aussi emblématiques de ce qui conduira chacun à sa perte. Dans une scène célèbre Riedenschneider sera ainsi victime de son amour des femmes : hypnotisé par la danse lascive d’une jeune femme, il ne verra pas les policiers qui le guettent. La scène n’est pas dénuée d’ironie. L’ironie du désespoir ou plutôt ici, des désespérés. Le personnage de Dix interprété par Sterling Hayden est à la fois violent, orgueilleux, solitaire mais aussi touchant et son allure à la fois dégingandée et brutale campe magnifiquement ce personnage ambivalent et emblématique du film noir, condamné à mourir. Qu’elles soient prêtes à mourir par amour (Doll) ou à aimer aussi vite qu’à dénoncer par opportunisme (formidable personnage d’Angela, apparition lumineuse de Marilyn Monroe, innocemment cynique), les femmes, quant à elles,  sont ici moins aveugles et victimes qu’il n’y paraît, même si elles ne sont qu’un rouage dans la machine infernale de la fatalité.

    Si le film, un polar noir et dense,  sorte de radiographie implacable de l’échec , est avant tout un classique du septième art pour la richesse de ses personnages, la précision de leurs motivations, la mise en scène et le décor étouffant qui semble encercler les personnages comme leur destin fatal les asphyxie, sont aussi remarquables, et le son des sirènes qui s’apparentent à des « cris d’âmes en enfer » renforcent cette impression de tragédie inéluctable et suffocante. Pour que surgisse la lumière, il faudra attendre l’ultime seconde, la seule scène à se dérouler de jour et hors de la ville, au milieu de chevaux aussi carnassiers que libres… Ultime seconde hors de la jungle. Ultime et fatale seconde : tel est le destin des protagonistes d’un film noir dont « Quand la ville dort » est un modèle du genre à ne pas manquer et  que copièrent ou dont s’inspirèrent ensuite de nombreux cinéastes.

    -Filmographie de John Huston en tant que réalisateur :

    Les Gens de Dublin (1987)

    L'Honneur des Prizzi (1986)

     Au-dessous du volcan (1984)

     Annie (1982)

     A nous la victoire (1981)

     Phobia (1980)

     Le Malin (1979)

     Avec les compliments de Charlie (1979)

     L'Homme qui voulut être roi (1975)

    Fat city (1973)

     Le Piege (1973)

     Juge et Hors-la-loi (1972)

     Les Complices de la dernière chance (1972)

     La Lettre du Kremlin (1969)

     Promenade avec l'amour et la mort (1969)

     Davey des grands chemins (1969)

     Casino Royale (1967)

     Reflets dans un oeil d'or (1967)

     La Bible (1966)

     La Nuit de l'iguane (1964)

     Freud, passions secrètes (1962)

     Le Dernier de la liste (1962)

     Les Désaxés (1961)

    Ce film est projeté dans 1 salle(s)

     Le Vent de la plaine (1960)

     Les Racines du ciel (1958)

     Le Barbare et la geisha (1958)

     Dieu seul le sait (1957)

     Moby Dick (1956)

     Plus fort que le Diable (1954)

     Moulin Rouge (1953)

     The African Queen (1951)

     La Charge victorieuse (1951)

     Quand la ville dort (1950)

    Ce film est projeté dans 1 salle(s)

     Les Insurgés (1949)

    Key Largo (1948)

     Le Trésor de la Sierra Madre (1947)

     Let there be light (1946)

     La Bataille de San Pietro (1945)

     Griffes jaunes (1942)

     Le Faucon maltais (1941)

     

    Sandra.M
  • In the mood for news (1)

    Aujourd’hui, j’inaugure  une nouvelle rubrique  intitulée « in the mood for news ».  Chaque mardi, je vous présenterai  ainsi mon journal cinématographique avec l’actualité cinématographique de la semaine, le film de la semaine à venir  recommandé par "In the mood for cinema" et l’actualité festivalière. Je vous invite aussi à réagir à cette actualité dans les commentaires.

              Le film de la semaine recommandé par « In the mood for cinema » :

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    « Le mariage de Tuya » de Wang Quan’an présenté en ouverture du Festival du Film Asiatique de Deauville 2007 (Cliquez ici pour lire ma critique ) et surtout Ours d’or de la 57ème Berlinale.

    -Autre(s) film (s) sortant cette semaine vu (s) par « In the mood for cinema » :

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    -Death at a funeral (Joyeuses funérailles) de Frank Oz avec Matthew Macfadyen, Rupert Graves, Keely Hawes, Jane Asher, Daisy Donovan, Alan Tudyk, Kris Marshall, Peter Dinklage, Ewan Bremmer, Andy Nyman, Peter Egan, Peter Vaughan 

    Pitch: Les membres d'une famille anglaise désunie se retrouvent lors de la veillée funèbre du patriarche qui vient de mourir. Lorsqu'un inconnu arrive sur les lieux et menace de faire une révélation sur la vie intime du décédé, les deux fils vont vraiment tout faire pour cacher ce secret dérangeant aux invités.

     Présenté en avant-première au 33ème Festival du Cinéma Américain de Deauville où il a suscité l'hilarité générale (précisons qu'il y avait peu de comédies au programme pour justifier ce peu d'exigence du public deauvillais). L'oxymore du titre annonçait un film réjouissant, antipolitiquement correct, impression réhaussée par le savoureux générique (c'est en général mauvais quand on est réduit à évoquer seulement un générique de film:-)).  Il l'est la moitié du film : jusque-là, le  ton est corrosif et les personnages savamment déjantés.  Malheureusement ces joyeuses funérailles s'essoufflent progressivement pour finalement s'éteindre dans la deuxième partie, et tombent dans la vulgarité facile et les gags archi prévisibles. Un film qui ne tient pas les promesses de son titre impertinent et de son début, et donc... allez voir "Le mariage de Tuya"!

    -L’info Oscars de la semaine :

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     « Persépolis », le film d’animation de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, prix du jury du Festival de Cannes 2007, a été retenu par le CNC pour représenter la France aux Oscars. C’est le 22 janvier que l’Académie des Oscars dévoilera les nominations dont les 5 films qui concourront pour l’Oscar du meilleur film étranger. « Persépolis » succédera-t-il à « Indochine » dernier film français à avoir obtenu l’Oscar du meilleur film étranger, en 1993 ? A suivre…

    -L’info box office de la semaine :

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     En 5 jours, le jubilatoire « La vengeance dans la peau » de Paul Greengrass dont  la projection deauvillaise avait été ponctuée d’applaudissements effrénés, le troisième volet des mésaventures de Jason Bourne a totalisé 480 471 entrées sur 509 salles en 5 jours.

    -L’info festivalière de la semaine

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    Le Festival du Film Britannique de Dinard dévoile aussi peu à peu son programme et son jury.

    Le jury sera présidé par Josiane Balasko et composé (pour l’instant) de : Cécile Cassel, Sylvie Testud, Laurent Gerra, Linh Dan Pham, Claire Nebou, Robin Renucci, Imelda Staunton, Michael Grigsby… Un(e) juré( e) sélectionné ( e) par la rédaction Ouest-France de Saint-Malo (comme je le fus en 1999)  sur lettre de motivation viendra compléter le jury.

    Programme provisoire du Festival du Film Britannique (en cliquant sur le nom du film vous accéderez aux fiches du site internet officiel du Festival du Film Britannique de Dinard )

    Films en compétition

    Jane (Becoming Jane)
    de
    Julian Jarrold
    Avec Anne Hathaway, James McAvoy, Julie Walters, James Cromwell, Maggie Smith

    Rendez-vous à Brick Lane (Brick Lane)
    de
    Sarah Gavron
    Avec Tannishtha Chatterjee, Satish Kaushik, Christopher Simpson, Harvey  Virdi

    Far North
    de
    Asif Kapadia
    Avec Michelle Yeoh, Sean Bean, Michelle Krusiec, Sophie Wu, Bjarne Østerud

    Hallam Foe
    de
    David Mackenzie
    Avec Jamie Bell, Sophia Myles, Ciaran Hinds, Jamie Sives, Ewen Bremner, Claire Forlani

    Once
    de
    John Carney
    Avec Glen Hansard, Markéta Irglovà…

    The Midnight Drives
    de
    Mark Jenkin
    Avec Colin Holt, Sam Mills, Megan Robertson, Alex Reid, Mary Woodvine, John Woodvine, Mark Pearce

    Avant-premières

    How About You      
    de Anthony Byrne
    Avec Vanessa Redgrave, Imelda Staunton, Brenda Fricker, Hayley Atwell, Joss Ackland

    I Really Hate My Job
    de Oliver Parker
    Avec Neve Campbell, Shirley Henderson, Danny Huston, Alexandra Maria Lara, Anna Maxwell Martin, Oana Pellea

    It’s a Free World
    de Ken Loach
    Avec Kierston Wareing, Juliet Ellis, Leslaw Zureck…

    L’Heure zéro
    de Pascal Thomas
    Avec Laura Smet, Chiara Mastroianni, Melvil Poupaud, François Morel, Danielle Darrieux, Alessandra Martines

    Mark Of Cain
    de Marc Munden
    Avec Matthew McNulty, Gerard Kearns, Shaun Dooley, Leo Gregory

    Mon meilleur ennemi (My enemy’s enemy)
    de Kevin Macdonald

    Ne jamais s’excuser (Never Apologize)
    de Mike Kaplan
    Avec Malcolm McDowell

    Ruby Blue
    de Jan Dunn
    Avec Bob Hoskins, Josiane Balasko, Jody Latham, Josef Altin…

    This is England
    de Shane Meadows
    Avec Thomas Turgoose, Stephen Graham, Jo Hartley, Andrew Shim, Vicky McClure, Joseph Gilgun…

    Garage de Lenny Abrahamson

    Avec Conor Ryan, Patt Shortt, Ann-Marie Duff

    Le site internet du Festival du Film Britannique de Dinard avec cette année la feuille du festival, version web.

    Sandra.M