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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 416

  • Aujourd'hui ne manquez pas "L'Autre monde" de Gilles Marchand : critique du film

     

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    Aujourd'hui sort en salles "L'Autre monde" de Gilles Marchand dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises.

    Alors que le virtuel prend de plus en plus le pas sur le réel ou en tout cas fait partie intégrante de nos existences, le cinéma s'empare de plus en plus du sujet, thème d'ailleurs récurrent de ce Festival de Cannes 2010. Gilles Marchand réalise là son deuxième long après « Qui a tué Bambi »  qui, comme « L'Autre monde » sélectionné hors compétition du Festival de Cannes 2010, figurait en sélection officielle du Festival de Cannes (2003). Gilles Marchand est avant tout scénariste, notamment des films de Dominik Moll dans lesquels une situation ordinaire dérapait déjà toujours vers une réalité déroutante. Déjà vers un autre monde.

    L'été dans le Sud de la France. Gaspard (Grégoire Leprince-Ringuet) vient de tomber amoureux de Marion (Pauline Etienne.) Il partage son temps entre cette dernière et ses deux meilleurs amis. Mais un jour, alors qu'il se trouve avec Marion, il va tomber par hasard sur un portable égaré, celui d'Audrey (Louise Bourgoin). Les jeunes amoureux vont alors aller à un rendez-vous donné sur le portable d'Audrey.  Gaspard ne peut s'empêcher d'être attiré par cette jeune femme belle, sombre et double. Gaspard découvre que sur un jeu en réseau « Black hole » Audrey est Sam. Gaspard se crée à son tour un avatar pour la rejoindre.  La vie de Gaspard va alors basculer. Dans L'Autre Monde...et dans celui-ci.

    L'écueil à éviter était de tomber dans le film pour jeunes ou uniquement destiné aux amateurs de jeux vidéos. Un écueil intelligemment contourné par un scénario qui mêle judicieusement l'univers réaliste et lumineux de la réalité par lequel le film commence, à celui inquiétant et sombre de l'univers virtuel dans lequel il nous plonge progressivement. Si les adultes ou du moins les personnes responsables sont peu présentes, (à l'exception du père de Marion, autoritaire et menaçant) chacun peut  néanmoins s'identifier à Grégoire Leprince Ringuet qui incarne un jeune homme normal et heureux qui perd progressivement le sens des réalités.

    Par un habile jeu de mise en abyme, le frère d'Audrey (Melvil Poupaud) est d'une certaine manière le double du scénariste/réalisateur et le spectateur celui de Gaspard puisque le film le plonge lui aussi dans un « autre monde » sur lequel il désire en savoir davantage et puisqu'il est lui aussi manipulé par le réalisateur/démiurge comme l'est Gaspard. Le film joue sur la tentation universelle de fuir la réalité que ce soit par le cinéma ou en s'immergeant dans un univers virtuel. Audrey/Sam symbolise à elle seule cet autre monde, celui du fantasme, et des tentations adolescentes de jouer avec son identité et avec la mort. Un monde de leurres, ici aussi troublant, fascinant que malsain. Un univers factice qui donne une illusion d'évasion et rejaillit sur la réalité. Un monde qui a pour seul loi les désirs, érotiques et/ou morbides. Que serait un monde sans morale et sans loi ? Black hole. Un trou noir.

     Sans être moraliste (et heureusement), le film met en garde contre ces univers virtuels dans lesquels mourir se fait d'un simple clic et où jouer avec la vie devient un jeu enfantin. Le sens, absurde, de cette réalité virtuelle se substitue alors au sens des réalités et la mort, mot qui perd alors tout sens, devient un jeu dans la vie réelle comme dans cette scène où les amis de Garspard se placent devant des voitures lancées à vive allure.

     « Black hole » c'est à la fois l'évasion et le paradis (heaven comme le tatouage que porte Audrey) mais Heaven symbolise aussi cet univers de perdition dans lequel Audrey est Sam. Un univers auquel les images d'animation procurent une beauté sombre et troublante.

    Par une réalisation fluide, Gilles Marchand nous embarque nous aussi dans un autre monde, un monde de contrastes entre luminosité et noirceur, entre film réaliste et archétypes du film noir (avec sa femme fatale et ses rues sombres de rigueur), un monde dangereusement fascinant, sombre et sensuel comme cette plage noire, purgatoire où se retrouvent les morts de « Black hole ».

    Louise Bourgoin est parfaite en fragile femme fatale, sensuelle et mystérieuse face à un Grégoire Leprince-Ringuet dont la douceur et la normalité semblent à tout instant pouvoir basculer, un être lumineux dont « Black hole » va révéler les zones d'ombre. Pauline Etienne est elle aussi parfaite en jeune fille enjouée et fraîche qui connaît ses premiers émois amoureux.

     « L'Autre monde » est une brillante mise en abyme,  un film  sur le voyeurisme, la manipulation, la frontière de plus en plus étroite entre réel et virtuel qui  plonge le spectateur dans un  ailleurs aussi inquiétant que fascinant, un film haletant, savamment « addictif » comme « Black hole », qui nous déroute et détourne habilement de la réalité. Un film que je vous recommande vivement !

    En introduction à la projection, Gilles Marchand a ainsi précisé que le rapport du joueur au jeu, à l'écran l'avait toujours intrigué : « Les choses qui se passent dans le monde virtuel me paraissent particulières à notre époque et universelles. Ce qui m'intéressait c'était d'avoir une narration fluide et un montage parallèle entre ces deux mondes. Second life a fait partie de l'inspiration. Le fait qu'il n'y ait pas de but précis dans le jeu m'intéressait. On était entre le réseau social et le jeu. Ce qui m'intéressait aussi c'était le parcours de Gaspard, son hésitation entre deux femmes, deux archétypes de femmes ».

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  • Extrait et bande-annonce de "Night and day" avec Cameron Diaz et Tom Cruise

    "Night and day" est le film idéal pour cette période estivale. Pour patienter en attendant sa sortie le 28 juillet prochain, je vous en propose un extrait et la bande-annonce ci-dessous.

    Cliquez ici pour lire ma critique de "Night and day".

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  • La communauté weareproducteurs a choisi son futur film...

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    Je vous ai déjà parlé de we are producteurs lors de son lancement . Je peux désormais vous annoncer le nom du synopsis gagnant suite au vote des internautes, il s'agit de "A l'aveugle" dont le pitch est le suivant:  « A l’aveugle » ou l’histoire « d’un policier qui enquête sur une série de crimes non résolus. Ses investigations s’enlisent, jusqu’à ce que certains indices attirent son attention. Une piste étrange, l’amenant à suivre un mystérieux accordeur de piano… »

    C’est le synopsis plébiscité par les membres de la communauté weareproducteurs.com pour leur futur film, avec près de 11000 voix.

    Du 28 juin au 12 juillet minuit, cinq synopsis de genres différents ont été soumis aux votes des internautes, et ont suscité de nombreuses discussions sur le forum weareproducteurs.com (près de 10000 messages)

    Les prochaines étapes

    Dès cet été, les éléments du scénario seront progressivement dévoilés et soumis aux internautes. Une fois l’écriture du scénario terminée, ils pourront voter sur des options scénaristiques, le casting ou la bande sonore, etc…

    A partir de fin juillet, EuropaCorp proposera aux internautes de participer financièrement au film. La contribution financière sera gérée via un mini-site web directement accessible sur weareproducteurs.com.

    A la rentrée, les membres de la communauté pourront poursuivre l’aventure weareproducteurs.com sur les mobiles, via une application pour iPhone et un minisite dédiés.

    Pour rappel, weareproducteurs.com est le site communautaire proposé par Orange, en partenariat avec la société EuropaCorp fondée par Luc Besson. Ce site propose aux internautes de participer à toutes les étapes de la production d’un film EuropaCorp, depuis sa conception jusqu’à sa sortie en salles.


    Aujourd’hui, le site compte déjà près de 8 500 inscrits et plus de 1 500 fans sur Facebook !

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  • Palmarès et bilan du Festival Paris Cinéma 2010

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    Après délibérations (mouvementées et à rebondissements dignes de « 12 hommes en colère » concernant notre jury) les différents jurys du festival ont décerné leur palmarès parmi les 8 films de la compétition internationale suivants :

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    « Alamar » du Mexicain Pedro Gonzalez-Rubio dont je vous ai déjà parlé (ici) film dans lequel la beauté, la simplicité, la richesse d’une nature sauvage font écho à celles de la relation entre un père et son fils qui vivent à son rythme, une rencontre à la fois simple, universelle et magique entre ces deux hommes et entre des Hommes et la nature. Une parenthèse enchantée empreinte d’une lumineuse nostalgie qui vous ensorcelle progressivement bien après la projection et qui m’a laissé une forte empreinte comme on imagine que ces quelques mois agiront dans la mémoire du petit garçon qui s’ouvre au monde et à sa fragile beauté que ce film éclaire magnifiquement. Il interroge aussi les notions de fiction et documentaire et, à l’image de sa très belle mise en image du titre, celle de cinéma « fenêtre ouverte sur le monde »…ou sur la mer.

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    « Le Braqueur » de l’Allemand Benjamin Heisenberg dans lequel Johann Rettenberg, coureur de marathon et braqueur de banque est en fuite perpétuelle qui le condamne à une impossible liberté et à continuer malgré tout à la quérir, même à bout de souffle. Une course effrénée, rageuse et vaine pour la liberté d’un être opaque parfaitement interprété qui finira par laisser filtrer une lueur d’humanité.

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    « Cleveland contre Wall Street » du Suisse Jean-Stéphane Bron qui raconte l’histoire d’un procès qui aurait dû avoir lieu, celui de la ville de Cleveland contre Wall Street. Le film organise un procès de cinéma dans une reconstitution des conditions réelles, avec participation des vraies victimes des subprimes. Le procédé vain décrédibilise le propos, pourtant passionnant, et est beaucoup plus pédagogique (voire démagogique pour ne pas dire poujadiste quand il désigne le président américain comme impuissant à résoudre la crise) que cinématographique.

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    « If I want to whistle, I whistle » du Roumain Florin Serban (dont je vous ai déjà parlé plus longuement, ici) dans lequel Silviu, un jeune délinquant de 18 ans, attend sa libération de la maison de redressement où il termine sa quatrième et dernière année d’emprisonnement.  Seulement, après une longue absence, sa mère est rentrée d’Italie pour emmener son petit frère avec elle. Il la tient pour responsable de sa situation et ne veut pas que son frère vive la même chose. Son enfermement devient insupportable. Pris de panique, il kidnappe Ana la jeune assistance sociale dont il est tombé amoureux. La caméra à l’épaule au plus près de Silviu, au plus près de sa fébrilité, de sa rage qui affleure, des tourments qui le hantent, de la déraison qui le menace, nous plonge entre ces quatre murs qui l’oppressent, à cette liberté qu’il enrage de retrouver. Le film doit beaucoup à son acteur principal, George Pistireanu au mélange de force, de fragilité, de tension qui émanent de son regard et de ses gestes. Florin Serban le filme comme un animal sauvage, apeuré, dont la violence est, à ses yeux, une question de survie. Un huis-clos haletant et fiévreux, tout en forces et fragilités, sur la fureur de vivre et d’être libre que la caméra de Florin Serban sait si bien débusquer dans le regard de son talentueux acteur principal. Après « Un Prophète » de Jacques Audiard, la prison et le sentiment de révolte qui l’anime n’a visiblement pas fini d’inspirer les cinéastes et de procurer à leurs films une rage fascinante.

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    « Mundane history » du Thaïlandais Anocha Suwichakornpong sur les relations entre une jeune paralysé par un accident, Ake, et son infirmier. Le film est traversé de scènes hypnotiques et envoûtantes qui contrastent avec la sobriété, l’austérité des scènes entre le jeune homme et son infirmer et symbolisent l’échappatoire que celui-ci se construit progressivement au contact de ce dernier. Un film déconcertant avec de brillantes références (« 2001 Odyssée de l’espace ») et d’obscures paraboles (sur la situation en Thaïlande). Un film hypnotique et allégorique qui oppose l’infiniment petit (l’homme impuissant physiquement et socialement) à l’infiniment grand (le cosmos).

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    « La rivière Tumen »  est un film sud-coréen réalisé par Zhang Lu. La Rivière Tumen est celle qui marque la frontière entre la Chine et la Corée du Sud. C’est dans cette région au climat rigoureux de laquelle ses habitants cherchent à fuir que les drames se confrontent, que les incompréhensions et les malheurs s’entrechoquent. Un film judicieusement glacial et glaçant qui nous fait appréhender l’âpreté de la vie de ses habitants. Une vie qui semble sans espoir et dont la puissance du hors champ (que ce soit celui de la situation politique qui n’est que brièvement évoquée par le prisme de l’écran de télévision ou celui de drames personnels) renforce encore le sentiment d’oppression politique, sociale, physique. La rigueur de la mise en scène fait écho à la vie rigoureuse des habitants. La violence, subite, terrifiante, éclate comme un terrible appel à l’aide et le hors-champ comme un appel au regard, celui du reste du monde qui détourne peut-être parfois trop facilement les yeux.

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    « Sawako decides » du Japonais Yuya Ishii. La Sawako en question enchaîne les boulots d’intérimaires et subit sans cesse les humiliations de ses patrons et collègues. Sa solution de repli et ses refuges : l’apathie, les canettes de bière, le défaitisme. Entre humour scatologique et absurde, Yuya Ishii a choisi le rire grinçant pour dénoncer une société visiblement en perte de repères, une société qui exclut plus qu’elle ne rassemble et en déliquescence, qu’il s’agisse de la cellule familiale, de la Société dans son ensemble ou de l’entreprise. Le manque total de subtilité nuit au rire et au propos. Le seul film de cette compétition que je ne souhaitais absolument pas voir figurer au palmarès.

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    « Sweet little lies » du Japonais Hitoshi Yazaki : la vie d’un couple en apparence parfaitement harmonieuse. Chacun des époux entame une liaison… Yazaki a voulu traiter avec humour les petits mensonges quotidiens tout en parsemant son film de poétiques métaphores. Vérité, quotidien  et passion sont-ils compatibles ? Hitoshi Yazaki tente d’y répondre avec tendresse, humour, poésie. Quelques belles images éclairent ce film attachant qui aurait gagné à être plus court et mieux rythmé.

    S’il fallait établir des points communs entre les différents films de la compétition ce serait une quête de liberté, qu’elle soit amoureuse ou sociale et une réalité suffocante, un sentiment d’impuissance face une situation politique, sociale, physique, amoureuse paralysante. Peut-être à l’image d’un monde sclérosé et en crise qu’un film évoquait d’ailleurs explicitement. Une sélection de bonne qualité qui donne néanmoins des envies d’ailleurs et dans laquelle « Alamar » ressortait comme une lumineuse et salutaire fenêtre ouverte, sur le monde certes mais aussi sur l’espoir. L’espoir : le grand oublié du cinéma actuel…

    PALMARES

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    PRIX DU JURY 

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    La Rivière Tumen de Zhang Lu

    PRIX DES ETUDIANTS

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    LA Rivière Tumen de Zhang Lu

    PRIX DES BLOGUEURS

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    Le Braqueur de Benjamin Heisenberg

    PRIX DU PUBLIC

    Cleveland contre Wall Street de Jean-Stéphane Bron

    Une soirée qui clôturait donc 12 jours intenses et de très belles découvertes cinématographiques dont les meilleurs moments sont les suivants : « Amore », « Les amours imaginaires », « Un homme qui crie » (je vous en parlerai plus tard mais je ne comprends pas que le jury cannois ait préféré attribuer la palme d’or à Apichatpong plutôt qu’à ce film), « You will meet a tall dark stranger », « Alamar », « If I want to whistle, I whistle », la master class incroyable de la tout aussi incroyable Jane Fonda, la projection des « Félins » de René Clément (dont je vous parlerai également plus tard) et de passionnants débats cinéphiliques. Je ne reviendrai en revanche pas sur le film de clôture : « Tamara Drewe » de Stephen Frears, la plus grande déception de ce festival.

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    Merci encore à Paris Cinéma de m’avoir permis de vivre pleinement cette édition 2010 et merci à Alexandra, Anne, Dimitri, Aude, Adrien, Mathilde pour leur chaleureux accueil et pour cette belle nouvelle expérience d’immersion festivalière.

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    Ci-dessous, le jury blogueurs et ci-dessus le jury blogueurs ET le jury étudiants.
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    Ci-dessus, le quartier général du festival...

    Je vous rappelle que le festival n’est pas encore tout à fait terminé et que vous pouvez assister ce soir au ciné-karaoké géant de 21H30 à 3H du matin. Renseignements : http://www.pariscinema.org/fr/programmes-2010/evenements/cloture.html .

    Prochain Festival à suivre en direct sur In the mood for cinema ( et sur In the mood for Deauville et In the mood for luxe) : le Festival du Cinéma Américain de Deauville. J’en profite pour vous annoncer trois concours exceptionnels concernant ce festival très bientôt en ligne sur les blogs in the mood…

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  • La vidéo de l'intégralité de la conférence de presse d' "Inception" de Christopher Nolan

    Vous avez pu voir ici mes propres photos et vidéos de la conférence de presse. Voici désormais la vidéo intégrale de la Warner

     Cliquez ici pour lire ma critique du film.

     

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  • Avant-première- Critique d’Inception de Christopher Nolan avec Leonardo DiCaprio, Marion Cotillard, Joseph Gordon-Lewitt… : le vertigineux dédale des rêves

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    Le 21 juillet prochain sortira sur les écrans français le nouveau film de Christopher Nolan  que j’ai eu le plaisir de voir deux fois cette semaine et à l’exceptionnelle conférence de presse duquel j’ai également eu la chance d’être invitée avant de pouvoir interviewer cinq des acteurs du film (cliquez ici pour voir mes photos et vidéos de la conférence de presse). Une mémorable journée donc. Belle ironie du destin, c’est ce même Christopher Nolan qui,  l’année où je faisais partie du jury du Festival du Film Britannique de Dinard, avait reçu le Hitchcock d’argent pour son premier film qui nous avait déjà subjugué par son indéniable originalité, « Following ». Depuis Christopher Nolan a enchaîné les succès (« Memento », « Insomnia », « Batman begins », « Le Prestige », The Dark Knight ») et la singularité de son univers lui permet aujourd’hui de réunir un casting d’exception comme celui d’ « Inception ».

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    Leonardo DiCaprio y incarne Dom Cobb un voleur expérimenté et talentueux d’un genre très particulier. Il est ainsi le meilleur dans l’art périlleux de l’extraction de rêves. Ses talents sont sollicités pour de l’espionnage industriel. Traqué dans le monde entier pour un crime qu’il n’a pas commis, il ne peut plus retourner dans son pays d’origine ni revoir ses enfants. La seule issue pour lui qui lui permettrait de retrouver sa vie d’avant : c’est d’accomplir l’impossible, l’inception, pour le compte d’un riche homme d’affaires Saito (Ken Watanabe). Cette fois il ne s’agira plus de subtiliser un rêve mais d’implanter une idée dans l’esprit de l’héritier d’une multinationale, Fischer (Cillian Murphy) pour qu’il renverse l’empire édifié par son père. Pour cela, tel Jim Phelps, il va constituer une équipe notamment composée de l’architecte des rêves, la jeune étudiante Ariadne (Ellen Page), d’Arthur (Joseph Gordon-Lewitt), Eames (Tom Hardy), Yusef (Dileep Rao). L’opération se révèle d’autant plus délicate que Cobb est hanté par le souvenir de sa femme, la troublante Mal (Marion Cotillard)…

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     Subtiliser et manipuler les rêves. Implanter une idée. Quelle belle promesse d’un voyage unique pour le spectateur. Quel synopsis  d’une inventivité et d’une audace rarement égalées dans un cinéma de plus en plus frileux. Promesse plus que tenue : ces voleurs de rêves dès le premier plan subtilisent notre attention pour ne plus la lâcher jusqu’au dernier. Christopher Nolan porte le cinéma à son plus haut niveau en construisant un concept et un univers improbables à partir de rien et en nous y faisant totalement adhérer. Un blockbuster avec toute la richesse, la complexité et la confiance dans le spectateur, généralement davantage (et à tort) attribuées au film d’auteur.

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     Par un astucieux effet de mise en abyme, Christopher Nolan se fait l’architecte de notre rêve comme l’équipe de Cobb le fait pour Fischer. Cobb est le réalisateur de cette mission impossible, l’inception. Il est hanté par son passé comme un cinéaste parsème son film de souvenirs plus ou moins conscients. Je ne vous dirai pas si Cobb réussit sa mission mais celle de Nolan est en tout cas plus que réussie. N’est-ce pas là la plus belle mission du cinéma que de nous faire partager un rêve ? Le spectateur est en totale symbiose avec ce que vivent les personnages jusqu’à cette impression de chute qui les réveille des rêves qu’ils construisent et qu’il nous arrive à nous aussi (à moi en tout cas) d’avoir au réveil. Christopher Nolan nous plonge ainsi dans les méandres fascinants du subconscient mais aussi dans ceux de la réalisation cinématographique dont ils sont la métaphore.  

     A la manière des films d’espionnage dont il dit s’être inspiré, Christopher Nolan nous immerge dès le début en pleine action comme ces rêves dont vous ne vous souvenez plus du début et qui commencent sur une plage, comme ici, ou ailleurs.  Il nous embarque alors aux quatre coins du monde, plus exactement dans six pays sur quatre continents différents (Tokyo, Los Angeles, Londres, Tanger, Paris, Calgary sont ainsi les différents lieux de tournage) pour un voyage sans cesse surprenant.

     Plutôt que de bâtir un univers science-fictionnel qui nous aurait été totalement étranger le cinéaste a préféré donner réalité et réalisme à l’insaisissable, aux rêves, pour que nous nous immergions plus facilement dans son univers et pour que  celui-ci nous paraisse familier et pour que l’idée de ces différents niveaux de rêves, si abstraite et complexe a priori, soit simple et limpide à l’écran. Quelle gageure que de parvenir à cela. Un puzzle dont le spectateur est aussi l’artisan et dont Aria(d)ne détient le fameux fil. La mémoire, la distorsion du temps, l’illusion autant de thèmes que Christopher Nolan avait déjà abordés dans ses précédents films et dont il décèle ici le meilleur.

     Au-delà de l’immense talent de metteur en scène et de scénariste de Christopher Nolan l’interprétation est aussi remarquable, en particulier celle de Leonardo DiCaprio qui confirme être le meilleur acteur de sa génération et qui, après Shutter Island (avec lequel ce film présente d’ailleurs de nombreux points communs, ce qui est un compliment puisque « Shutter Island » était pour moi jusqu’à présent le meilleur film de l’année ), montre encore un nouveau visage et un jeu toujours aussi captivant, intense, entremêlant subtilement une foule d’émotions, parfois dans une même scène. Impossible aussi de ne pas évoquer la musique de Hans Zimmer qui dans le dernier plan fait surgir une irrépressible émotion avec une force rare qui m’a réellement faîte chavirer.

     Un film inclassable qui ne mêle pas seulement les dimensions mais aussi les genres : film d’amour avec sa femme fatale et ses sentiments éternels et obsédants, thriller, film d’action (bien sûr de spectaculaires explosions mais aussi des prouesses architecturales que je vous laisse découvrir), film de science-fiction, voyage cathartique. Un film gigogne d’une rare ingéniosité, sinueux et étourdissant. Un dédale de rêves : sans doute est-ce la plus belle définition du cinéma auquel il rend hommage et dont il est le miroir.

     Plus qu’un film, une expérience vertigineuse, dont le dernier plan, même après une seconde projection, m’a laissée en apesanteur, comme grisée par un tour de manège délicieusement enivrant. A l’image des idées toujours fixées sur le subconscient un film qui vous laisse une empreinte inaltérable. Un film qui se vit plus qu’il ne se raconte, qui nous plonge en plein rêve.

     La quintessence du cinéma : un rêve partagé qui distord le temps, défie la mort. Enfin il nous rappelle ce que nous ne devrions pas oublier ou craindre : ne jamais avoir peur de rêver trop grand.

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  • L'affiche du 36ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

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    Je vous parlais hier des nouveautés mises en places pour la 36ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville, je vous propose aujourd'hui de découvrir l'affiche officielle qui, comme ces dernières années, reprend les couleurs de la bannière étoilée. Une édition qui s'annonce rugissante comme en témoigne ce lion au centre de l'affiche qui regarde vers de lointains (et espérons-le) nouveaux horizons. Une invitation au rêve, au voyage, à l'exotisme. Quand le roi de la jungle (en laquelle, souhaitons-le, ne se transformera pas le festival), armé de sa majestueuse force, pose ses pattes sur le vieux continent, il nous invite à regarder ailleurs, élargir nos horizons...ce que je vous invite à faire à Deauville du 3 au 12 septembre.

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