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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 416

  • Festival du Cinéma Américain de Deauville 2010 : "Ces amours-là" de Claude Lelouch en avant-première?

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    "Ces amours-là" est un film français me direz-vous et quel rapport donc avec le Festival du Cinéma Américain de Deauville. Tout d'abord Deauville et Claude Lelouch sont indissociables depuis 1966 et le succès planétaire d' "Un Homme et une femme". (voir ma critique ci-dessous) Ensuite, "Les Parisiens" avait été projeté en avant-première dans le cadre du festival, en 2004 , année où Claude Lelouch présidait le jury uniquement entouré de jurées féminines. Je me souviens alors du silence  violent et fracassant qui avait accompagné la montée de l'équipe du film sur scène, lequel avait ensuite connu un échec retentissant. Claude Lelouch osera-t-il renouvelé l'expérience? Quoiqu'il en soit il est resté profondément attaché à Deauville où on le croise chaque année. Par ailleurs, étant donné la date de sortie du film (le 15 septembre), une projection dans le cadre du festival qui se déroule juste avant est tout à fait plausible...

    Synopsis de "Ces amours-là" :  Le destin flamboyant d'une femme, Ilva, qui, sa vie durant, a placé ses amours au dessus de tout et se les remémore au rythme d'un orchestre symphonique. Dans cette fresque romanesque, Ilva incarne tous les courages et les contradictions d'une femme libre. Et si ce n'était pas Dieu qui avait créé la femme mais chaque homme qu'elle a aimé ?

    Casting: Audrey Dana, Laurent Couson, Raphaël, Samuel Labarthe, Judith Magre,  Dominique Pinon, Liane Foly, Zinedine Soualem...

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    Ci-dessous, ma critique de "Un homme et une femme " de Claude Lelouch:

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    Je ne sais plus très bien si j'ai vu ce film avant d'aller à Deauville, avant que cette ville soit indissociablement liée à tant d'instants de mon existence, ou bien si je l'ai vu après, après que mon premier séjour à Deauville, il y a 17 ans, ait modifié le cours de mon « destin »... Toujours est-il qu'il est impossible désormais de dissocier Deauville du film de Claude Lelouch qui a tant fait pour sa réputation, « Un homme et une femme » ayant créé la légende du réalisateur comme celle de la ville de Deauville, et notamment sa réputation de ville romantique à tel point qu'il y a 4 ans, pendant le Festival du Cinéma Américain 2006, a été inaugurée une place Claude Lelouch, en sa présence et celle d'Anouk Aimée. J'étais présente ce jour-là et l'émotion et la foule étaient au rendez-vous.

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    Alors sans doute faîtes-vous partie de ceux qui adorent ou détestent Claude Lelouch, ses « instants de vérité », ses hasards et coïncidences. Rares sont ceux qu'il indiffère. Placez son nom dans une conversation et vous verrez. Quelle que soit la catégorie à laquelle vous appartenez, peut-être ce film « d'auteur » vous mettra-t-il d'accord...

    Le 13 septembre 1965, Claude Lelouch est désespéré, son dernier film ayant été un échec. Il prend alors sa voiture, roule jusqu'à épuisement en allant vers Deauville où il s'arrête à 2 heures du matin en dormant dans sa voiture. Réveillé le matin par le soleil, il voit une femme depuis sa voiture, étonné de la voir marcher avec un enfant et un chien. Sa « curiosité est alors plus grande que la tristesse ». Il commence à imaginer ce que peut faire cette femme sur cette plage, avec son enfant, à cette heure matinale. Cela donnera « Un homme et une femme ».

    Synopsis : Anne (Anouk Aimée), scripte, inconsolable depuis la mort de son mari cascadeur Pierre (Pierre Barouh), rencontre à Deauville, en allant chercher sa fille à la pension, un coureur automobile, Jean (Jean-Louis Trintignant), dont la femme s'est suicidée par désespoir. Jean raccompagne Anne à Paris. Tous deux sont endeuillés, et tous deux ont un enfant. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment, se repoussent, se retrouvent et s'aiment encore...

     J'ai vu ce film un grand nombre de fois, tout à l'heure encore et comme à chaque fois, avec le même plaisir, la même émotion, le même sentiment de modernité pour un film qui date de 1966, étonnant pour un cinéaste dont beaucoup de critiques raillent aujourd'hui le classicisme. Cette modernité est bien sûr liée à la méthode Claude Lelouch d'ailleurs en partie la conséquence de contraintes techniques et budgétaires. Ainsi, Lelouch n'ayant pas assez d'argent pour tourner en couleurs tournera les extérieurs en couleurs et les intérieurs en noir et blanc. Le montage et les alternances de noir et blanc et de couleurs jouent alors habilement avec les méandres du temps et de la mémoire émotive, entre le présent et le bonheur passé qui ressurgit sans cesse.

    Je ne sais pas si « le cinéma c'est mieux que la vie » mais en tout cas Claude Lelouch fait partie de ceux dont les films et surtout « Un homme et une femme » nous la font aimer.  Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Par la musique éternelle de Francis Lai (enregistrée avant le film) qui nous chavire le cœur. Par une photographie aux accents picturaux qui sublime Deauville filmée avec une lumière nimbée de mélancolie, des paysages qui cristallisent les sentiments de Jean-Louis et d'Anne, fragile et paradoxalement impériale, magistralement (dirigée et) interprétée par Anouk Aimée. Rares sont les films qui procurent cette impression de spontanéité, de vérité presque. Les fameux « instants de vérité » de Lelouch.

    Et puis il y a le charme incomparable du couple Anouk Aimée/ Jean-Louis Trintignant, le charme de leurs voix, notamment quand Jean-Louis Trintignant prononce « Montmartre 1540 ». Le charme et la maladresse des premiers instants cruciaux d'une histoire d'amour quand le moindre geste, la moindre parole peuvent tout briser. Et puis ces plans fixes, de Jean-Louis dans sa Ford Mustang (véritable personnage du film), notamment lorsqu'il prépare ce qu'il dira à Anne après qu'il ait reçu son télégramme. Et puis ces plans qui encerclent les visages et en capturent la moindre émotion. Ce plan de cet homme avec son chien qui marche dans la brume et qui  fait penser à Giacometti (pour Jean-Louis). Tant d'autres encore...

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     Avec « Un homme et une femme » Claude Lelouch a signé une histoire intemporelle, universelle avec un ton très personnel et poétique. La plus simple du monde et la plus difficile à raconter. Celle de la rencontre d'un homme et une femme, de la rencontre de deux solitudes blessées. Il prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires.

    Alors pour reprendre l'interrogation de Jean-Louis dans le film citant Giacometti « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie » Lelouch, n'a certainement pas choisi, ayant réussi a insufflé de l'art dans la vie de ses personnages et de la vie dans son art. Voilà c'est de l'art qui transpire la vie.

    Alors que Claude Lelouch a tourné sans avoir de distributeur, sans même savoir si son film sortirait un jour, il obtint la palme d'or à Cannes en 1966, l'oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur scénario et 42 récompenses au total et aujourd'hui encore de nombreux touristes viennent à Deauville grâce à « Un homme et une femme », le film, mais aussi sa musique mondialement célèbre. Vingt ans après, Claude Lelouch tourna une suite « Un homme et une femme 20 ans déjà » réunissant à nouveau les deux protagonistes. Je vous en parle très bientôt.

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  • Achat d'accréditations, concours : toutes les astuces pour assister au 36ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

    Si vous hésitez encore à venir au festival, si les prix vous paraissent prohibitifs, si vous ne savez pas comment faire pour être accrédité, pas de panique, toutes les solutions devraient se trouver dans cet article!

     Comme je vous l'expliquais ici, l'an passé, dans mon article consacré aux accréditations, le Festival du Cinéma Américain de Deauville reste très acccessible.

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    Tout d'abord, divers concours vous permettent  de gagner des pass pour le festival:

    -le concours organisé par inthemoodforcinema et  inthemoodfordeauville, en partenariat avec Orange, qui vous permet de gagner un ou plusieurs  pass (pass pour deux, trois jours ou pass permanents) : 80 pass au total sont mis en jeu (informations en cliquant ici)

    -le concours organisé par inthemoodforcinema et inthemoodfordeauville, toujours en partenariat avec Orange qui vous permet de remporter deux nuits à l'hôtel du Golf Barrière (4 étoiles) pendant le festival (informations en cliquant ici)

    -le concours organisé par Virgin Radio permettant de remporter 5 séjours vip pendant le festival (informations en cliquant ici)

    -Intercités / SNCF organise également  un jeu-concours entre le 23 août 2010 et le 8 septembre pour faire gagner des pass journées et des pass VIP. Rendez vous sur le site www.intercites.com

    -les partenaires régionaux du festival (UGC Mondeville, UGC Rouen, Gaumont le Havre, dans les cinémas indépendants participants, au Stade Malherbe de Caen, au Havre Athletic Club, aux hippodromes de Clairefontaine et Deauville la Touques) devraient également vous permettre de remporter des pass journaliers

    Si d'autres concours viennent s'ajouter à cette liste, je vous informerai bien entendu.

     Accréditations: prix, lieux de vente...

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    Les prix de ces différents pass peuvent en rebuter certains mais sachez qu'ensuite vous pourrez voir autant de films que vous le souhaitez. Faîtes le calcul par rapport au prix d'une place de cinéma: votre pass sera rapidement "rentabilisé" et vous permettra de satisfaire votre soif (certaintement insatiable) de cinéma américain .

    TARIF PUBLIC (par personne TTC)
    Badge bleu Permanent 150 €
    Ce badge est strictement nominatif et non cessible. Il donne accès à toutes les séances bleues inscrites sur la grille de programmation et est valable pendant 10 jours.
    Pour 1 € supplémentaire, accès à toutes les séances « Les Nuits Américaines ».
    Ce tarif comprend le badge, la grille de programmation et le catalogue.
    Badge bleu Journalier 30 €
    Ce badge est strictement nominatif et non cessible. Accès à toutes les séances bleues, valable pendant 1 journée.
    Pour 1 € supplémentaire, accès à toutes les séances « Les Nuits Américaines ».
    Ce tarif comprend le badge et la grille de programmation.
    Badge bleu Etudiant -26 ans/demandeur d’emploi 12 €
    Ce badge est strictement nominatif et non cessible. Accès à toutes les séances bleues, valable pendant 1 journée.
    Pour 1 € supplémentaire, accès à toutes les séances « Les Nuits Américaines ».
    Ce tarif comprend le badge et la grille de programmation. Sur présentation d’un justificatif en cours de validité.
    Badge « Les Nuits Américaines 10 €
    Ce badge, strictement nominatif et non cessible, donne accès à toutes les séances « Les Nuits Américaines » dans la limite des places disponibles.
    CATALOGUE OFFICIEL 12 €
    AFFICHE 6 €
    CATALOGUE OFFICIEL + AFFICHE 15 €

    Depuis 4 ans, le festival a instauré une nouveauté, les séances du soir sont désormais sur invitation exclusivement. Pour les obtenir:

    Tous les jours, sur les terrasses du festival,  à partir de 14h30, vous pourrez venir retirer une carte d’accès pour la séance rouge du soir, ce qui implique néanmoins de manquer la séance se déroulant à la même heure sachant que les films en compétition (souvent les plus intéressants) sont projetés dans la journée. Les badges donnent accès à toutes les séances bleues en journée. Les séances rouges, programmées entre 20h et 20h30 au C.I.D, sont uniquement accessibles sur carte d’accès.

    Remise des cartes d’accès au public :
    Le vendredi de l’ouverture à 18h sur les Terrasses du festival puis tous les jours suivants :
    14h30 : Sur les Terrasses du Festival, dans la limite des places disponibles. Les possesseurs de badges permanents sont prioritaires lors de la remise de ces cartes. Une fois les cartes d’accès épuisées, distribution également de cartes Last Minute. Ne garantissent pas l’accès en salle. Une file d’attente last minute est organisée dès 20h à l’entrée du C.I.D et s’ouvre en fonction des disponibilités en salle.
    19h* : Distribution éventuelle (selon plans de salles) de cartes Last Minute en sortie de salle au C.I.D.
    Le film projeté en séance rouge au C.I.D est programmé 15 minutes plus tard au Cinéma du Casino.
    * Cet horaire est indicatif. Se référer à l’horaire de projection du film précédant la séance rouge, indiqué sur la grille de programmation.

    POINTS DE VENTE:

    Dès à présent :
    - Tous les types de badges et les affiches du Festival sont en vente à l’accueil administration du Centre International de Deauville.
    - Possibilité de réserver tous les types de badges (hors étudiant) sur le site officiel du Festival :
    http://www.badgecid.com
    - Les badges journaliers, les badges journaliers étudiants -26 ans/demandeurs d’emploi ainsi que les affiches et les catalogues seront en vente à l’Office de Tourisme de Deauville.
    - Les badges bleus permanents et journaliers sont en vente dans tout les réseaux FNAC et Ticketnet et sur les sites

    www.fnac.com
    et www.ticketnet.com
    A partir du vendredi 3 septembre 2010 à 11h et pendant toute la durée du Festival :
    - Tous les types de badges ainsi que les affiches et les catalogues sont en vente à la banque d’accréditation du Centre International de Deauville.


    Bonne chance pour les concours et bon festival !

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DU CINEMA AMERICAIN DE DEAUVILLE 2010 Pin it! 0 commentaire
  • Making-of des "Petits mouchoirs" de Guillaume Canet

    En attendant de reprendre le chemin des salles obscures, après vous avoir proposé le synopsis, la bande-annonce et l'affiche des "Petits mouchoirs" de Guillaume Canet, hier, voici maintenant une nouvelle vidéo du making-of:

  • Plus de 2,8 millions d'entrées pour "Inception" au box-office français

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    A l'occasion des 2,8 millions d'entrées d'"Inception" au box-office français, vous trouverez à nouveau ci-dessous mon dossier complèté consacré au film de Christopher Nolan que je vous recommande de voir...ou revoir! N'hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires si vous avez vu le film une fois ou plusieurs (comme c'est déjà le cas pour un certain nombre de spectateurs).

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    Photo ci-dessus, Leonardo DiCaprio par inthemoodforcinema.com

    Pour tout savoir sur le film, retrouvez (en cliquant sur les liens):

    -ma critique du fillm, ici,

    -La vidéo de l'interview des acteurs d' "Inception" (Cillian Murphy, Tom Hardy, Joseph Gordon-Lewitt, Elle page, Ken Watanabe) par quelques blogueurs ...dont moi-même sur Allociné. ,

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    mes vidéos et photos de la conférence de presse, là, 

    -la conférence de presse en intégralité, ici 

    la vidéo de la première, ici.

    -la bande-annonce et une featurette, ici

    -la bande-annonce avec Marion Cotillard, ici

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 3 commentaires
  • Affiche et bande-annonce des "Petits mouchoirs" de Guillaume Canet avec François Cluzet, Marion Cotillard...

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    C'est un des films de la rentrée que j'attends le plus, troisième long de Guillaume Canet en tant que réalisateur après "Mon idole" et "Ne le dis à personne". Je vous invite donc à en découvrir la bande-annonce ci-dessous. Qu'en pensez-vous?

     Dans la distribution figurent notamment: Marion Cotillard, François Cluzet, Benoît Magimel, Gilles Lellouche, Jean Dujardin, Pascale Arbillot, Anne Marivin, Laurent Lafitte, Louise Monot, Valérie Bonneton.

    Synopsis: A la suite d'un événement bouleversant, une bande de copains décide, malgré tout, de partir en vacances au bord de la mer comme chaque année. Leur amitié, leurs certitudes, leur culpabilité, leurs amours en seront ébranlées. Ils vont enfin devoir lever les "petits mouchoirs" qu'ils ont posés sur leurs secrets et leurs mensonges.

    Sortie du film en salles: le 20 octobre 2010

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  • "Joueuse" de Caroline Bottaro: à voir actuellement sur Canal +

    Ne m'étant pas encore décidée à reprendre le chemin des salles obscures, je poursuis mes conseils télévisuels en vous recommandant aujourd'hui le très beau film de Caroline Bottaro "Joueuse". Je vous invite à lire ma critique publiée à l'occasion de la sortie du film (ci-dessous). Le film a été  diffusé hier soir sur Canal plus, vous pourrez également le voir ce soir à 20H45 sur Canal plus décalé, à 0H55 dimanche sur Canal plus cinéma et samedi 21 à 18H45 sur cette même chaîne.

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    jouese2.jpgCette année, parmi mes lectures de vacances figuraient de nombreux romans récemment adaptés au cinéma : « Le liseur» de Bernhard Schlink,  «   L’élégance du hérisson » de Muriel Barbery,  « La Joueuse d’échecs » de Bertina Henrichs…  Malheureusement, les deux premiers ne sont plus à l’affiche là où je me trouve actuellement.  J’ai donc évidemment opté pour le troisième adapté au cinéma par Caroline Bottaro sous le titre « Joueuse », un premier film ( premier en tant que réalisatrice car Caroline Bottaro est scénariste de plusieurs films de Jean-Pierre Améris et notamment du très beau "C'est la vie" déjà avec Sandrine Bonnaire) très prometteur qui aura mis cinq ans à se monter.

     

    Dans le premier plan, Hélène (Sandrine Bonnaire) se tient devant le miroir, attache ses cheveux sans même  songer à se regarder. Hélène qui vit machinalement.  Les jours se suivent et se ressemblent. Son mari (Francis Renaud) la voit sans la regarder et sa fille la méprise. Femme de ménage dans un hôtel, dans un petit village corse,  son existence routinière bascule le jour où, en faisant le ménage dans une chambre, elle est fascinée par un couple d’Américains jouant aux échecs sur la terrasse.  Son regard s’attarde sur la sensualité de leurs gestes et leurs regards. Et la femme de ménage discrète et effacée va se prendre de passion pour ce jeu  et l’apprendre avec une inébranlable détermination, au point même d’insister auprès du mystérieux docteur Kröger (Kevin Kline),  chez qui elle fait également le ménage, pour qu’il joue avec elle et lui apprenne les échecs qui  vont alors devenir bien plus qu’un jeu. Une raison de vivre. Un moyen de s’émanciper. Et peut-être beaucoup plus encore…

     

    A la luminosité envoûtante de l’île grecque de Naxos où se déroule le roman, Caroline Bottaro (aussi certainement pour des raisons pratiques) a préféré la beauté triste d’un petit village corse. Eleni devient Hélène. Mais, en Corse ou dans une île perdue des Cyclades, c’est le même sentiment d’enfermement, de solitude, de soumission. Au mari. Au destin. Au regard des autres.

     

    Comment ne pas commencer en parlant de Sandrine Bonnaire. De dos, courbée puis droite et résolue, de face,  dans son regard, dur ou conquis, dans son sourire,  rare et ravageur, ses gestes, ses intonations, ses traits tirés puis illuminés, elle EST Hélène avec une justesse admirable sans en faire des tonnes, sans non plus donner l’impression de réaliser une performance. C’est d’abord grâce à elle si cette histoire est si attachante, si on la suit, captivés, sans décrocher une seule seconde. C’est ensuite grâce au choix judicieux de Kevin Kline et à leur troublante relation. Lui, d’abord, fier, imposant, blasé, misanthrope. Elle, d'abord courbée, frêle, fragile,  puis réapprenant le désir et le goût d’exister par et pour soi-même. Alors que lui va peu à peu s’affaiblir et s’humaniser, il va peu à peu l’aider à se redresser, à transgresser les règles, des échecs et de la vie, l'ordre établi.

     

    Et puis il y a les échecs dont la caméra caresse la sensualité des pièces, des gestes de ceux qui les manipulent, des regards qui s’affrontent avec une douce fièvre. Les échecs dont les règles même représentent  pour Hélène une métaphore rassurante de la vie, les échecs dont la reine est la pièce la plus forte.

     

    Sans emphase, juste appuyée de temps à autre par la musique de Nicola Piovani, la caméra accompagne avec sensibilité et sensualité le cheminement  d’Hélène vers la liberté et vers la confiance en elle.

     

    martineden.jpgEt puis un film qui évoque «  Martin Eden » de Jack London ne pouvait que me conquérir ( Si vous ne l’avez pas lu, achetez-le sur le champ ! C’est un roman d’un romantisme désenchanté empreint de passion puis de désillusions. C’est aussi et avant tout un roman sur la fièvre créatrice et la fièvre amoureuse qui emprisonnent, aveuglent et libèrent à la fois. Le roman le plus autobiographique de Jack London publié en 1909). La fièvre créatrice qui emprisonne, aveugle et libère. Comme les échecs libèreront Hélène qui, comme Martin,   être a priori taciturne, voire frustre,  avec la lecture et l’écriture, va se révéler et s’émanciper avec les échecs.

     

    S’il fallait émettre une réserve sur cette « Joueuse », ce serait de regretter une fin un peu expéditive et peut-être un plan de trop… mais l’ensemble est suffisamment séduisant, subtile, convaincant pour nous le faire oublier et pour que je vous le recommande. Vivement.

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  • Programme du 36ème Festival du Cinéma Américain de Deauville (suite)

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    Fin juillet, je vous avais déjà dévoilé la première partie du programme du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2010.

     La deuxième partie est désormais en ligne sur In the mood for Deauville et sur le site officiel du festival avec les listes (provisoires) des Docs de l'Oncle Sam (parmi lesquels "Jean-Michel Basquiat : the radiant child" de Tamara Davis ou encore "Countdown to zero" de Lucy Walker sur les dangers engendrés par les armes nucléaires) , des hommages (Annette Bening, Terry Gilliam, Gregg Araki) des Premières (parmi lesquelles "Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu" de Woody Allen, "Every day" de Richard Levine, "Twelve" de Joel Schumacher...) mais également avec le prix littéraire Lucien Barrière décerné cette année à Joyce Carol Oates pour  "Blonde"  et le prix Michel d'Ornano décerné à Alix Delaporte pour "Angèle et Tony" sans oublier l'annonce des nouveautés dans le village du festival (avec notamment, à ne pas manquer, le concert gratuit du groupe "Edward pour les intimes".)

     Par ailleurs, le festival a annoncé aujourd'hui la venue d'Elodie Bouchez, Kim Kattrall et Zac Efron. Dans le cadre de sa nouvelle section consacrée aux séries américaines, des séries en avant-première seront prochainement annoncées. Je vous en dis plus très bientôt .... Vous pourrez bien entendu suivre le festival en direct sur In the mood for cinema et sur In the mood for Deauville.

    Pour en savoir plus sur le Festival:

    Le blog In the mood for Deauville

    Le site officiel du festival

    Le compte twitter d'In the mood for Deauville

    Le compte twitter officiel du Festival

    La page Facebook d'In the mood for Deauville

    La page Facebook officielle du Festival

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