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  • Critique – « Les femmes du 6ème étage » de Philippe Le Guay à 20H45 sur Ciné + premier

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    Présenté à la Berlinale 2011, « Les femmes du 6ème étage » est un film  dans lequel Philippe Le Guay filmait pour la troisième fois Fabrice Luchini qui lui-même joue ici pour la troisième avec Sandrine Kiberlain (qui, elle, en revanche n’avait jamais tourné avec Philippe Le Guay), mais tout cela n’est pas qu’affaire de chiffres ou si, juste un dernier : 60, les années pendant lesquelles se déroule l’intrigue.

    Jean-Louis Joubert (Fabrice Luchini), agent de change rigoureux (de père en fils) de 45 ans, mari de Suzanne Joubert (Sandrine Kiberlain) et père de famille de deux enfants renvoie la femme de ménage, à leur service depuis des années, et en emploie une nouvelle, Maria (Natalia Verbeke), une jeune espagnole. A cette occasion, Jean-Louis découvre une joyeuse cohorte de bonnes espagnoles vivant au sixième étage de son immeuble bourgeois, un univers exubérant et folklorique à l’opposé des manières et de l’austérité de son milieu.

    Un film avec Fabrice Luchini est toujours une curiosité et surtout la manière dont un réalisateur tire profit de son exubérante personnalité (comme dans « Beaumarchais l’insolent ») ou la canalise, comme ici. C’est en effet (dans un premier temps) un personnage éteint, presque étriqué, austère qui, quatre étages au-dessus de chez lui, va découvrir un autre univers, vivant, coloré, joyeux. Ce n’est pas lui ici qui incarne l’exubérance mais les femmes espagnoles au contact desquelles il va s’illuminer, se réveiller, se libérer.

    Ces femmes forment ici une joyeuse communauté malgré (ou à cause de) la pauvreté et la dictature à cause desquelles elles ont quitté leur pays, Carmen Maura en tête mais pas seulement. Ces cinq femmes ne constituent pas une caricature de casting almodovarien mais une communauté éclectique avec la syndicaliste, celle qui cherche à se marier, celle qui est battue par son mari… mais de toutes se dégage une humanité et une joie de vivre communicatives.

    Il aurait été aisé de tomber dans les clichés ou la condescendance, ce que Philippe Le Guay évite toujours soigneusement. Même le personnage de l’épouse, irrésistible Sandrine Kiberlain constamment « é-pui-sée » alors que ses journées laborieuses se partagent en réalité entre coiffeur, manucure, bridge et thé avec ses amies est à la fois superficielle, légère, mais aussi fragile et finira elle aussi par évoluer.

    Avec ses « femmes du 6ème étage » Philippe Le Guay ne révolutionnera certes pas le cinéma (mais ce n’est par ailleurs probablement pas ce à quoi il aspire ni le spectateur en allant voir ce genre de film) et signe une comédie sociale romantique plus maligne qu’elle n’en a l’air (l’inconnu-e- si proche, intemporel-le-), pleine de gaieté communicative et réjouissante. Une fable sans doute utopique mais non moins touchante, pétillante et pleine de charme grâce à « Maria pleine de grâce » et ses joyeuses acolytes espagnoles auxquelles Philippe Le Guay rend un bel hommage, sans oublier Fabrice Luchini et Sandrine Kiberlain dont chaque apparition est un régal pour le spectateur. Vous auriez tort de vous priver de cette rayonnante escapade au 6ème étage!

  • Critique - "Alice au pays des merveilles" de Tim Burton, ce soir, à 20H50, sur M6

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    © Walt Disney Pictures
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    Si, dès les premières minutes dans « Underland » cette Alice au pays des merveilles a agi comme une Madeleine de Proust me replongeant dans mes lectures enfantines, Tim Burton, comme toujours, a su leur donner une lecture plus adulte, celle du parcours initiatique d'une jeune femme qui prend son destin en main, affronte ses rêves et cauchemars et part en quête d'elle-même.

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    Si le scénario manque parfois de rythme et de mordant, et si Tim Burton nous a habitués à davantage de noirceur, émane néanmoins de cet « Underland » la féérie sombre caractéristique du cinéaste et un humour noir et caustique réjouissant. Comme toujours il laisse libre cours à son audace échevelée et à sa créativité débridée, tout en restant fidèle à l'univers de Lewis Carroll, l'étrangeté fantaisiste de ce dernier s'accordant parfaitement à celle de Tim Burton. Le « Alice au pays des merveilles » de Tim Burton est ainsi une adaptation libre des deux livres de Lewis Carroll, le livre éponyme et sa suite « De l'autre côté du miroir ». Même les personnages censés être plus lumineux ne sont pas épargnés par la folie comme la très maniérée reine blanche qui évolue dans un « Underland » peuplé d'êtres à la beauté diaphane (comme celle d'Alice ou la sienne) ou étrange. Un univers d'une profondeur et une richesse visuelles, presque picturales, qui porte l'inimitable marque de Tim Burton.

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    La 3D censée être immersive a pour moi davantage crée une distance. L'univers de Tim Burton est tellement riche, foisonnant, à la fois onirique et réaliste que la 3D apparaît comme un gadget. S'il vous plait messieurs les producteurs (qui, souvent, êtes les initiateurs de ces « gadgets ») faîtes un peu confiance à l'imagination du spectateur et à celle de vos cinéastes...

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    Pour sa septième collaboration avec Tim Burton, Johnny Depp s'est encore spectaculairement transformé et ses scènes avec Alice donnent lieu aux meilleurs moments du film, empreints de la beauté ambigüe et de la folie attendrissante du Chapelier qu'il incarne magistralement.

    Même si «Alice au pays des merveilles » n'a pas la complexité et la féérie ensorcelante d'un « Edward aux mains d'argent » ou même des « Noces funèbres » avec ce nouveau film, Tim Burton parvient une nouvelle fois à transcender la réalité, à nous embarquer dans son univers si singulier et à nous faire croire aux rêves impossibles.

    Et cette Alice, malgré les quelques années et la réalité qui nous séparent, avec son imagination débordante et ses défis impossibles qu'elle se fixe chaque matin, est finalement loin de m'être étrangère. Tim Burton n'a ainsi pas son pareil pour célébrer l'inestimable pouvoir de l'imagination, pour nous faire croire à la réalité et la réalisation des rêves impossibles et pour donner à nos rêves d'enfant des résonances adultes... Bref, n'attendez plus, accompagnez Alice dans le pays merveilleux de Tim Burton !

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  • Critique - "Public Enemies" de Michael Mann, ce soir, à 20H45, sur France 4

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     « Public Enemies » de Michael Mann, lors de sa sortie, était un film attendu, pour son sujet, l’utilisation de la caméra numérique HD, mais évidemment surtout pour ses acteurs principaux (Johnny Depp et Marion Cotillard dans son premier grand rôle américain, auréolée de son Oscar de la meilleure actrice pour « La Môme ») et pour son réalisateur, Michael Mann, qui a multiplié les nominations aux Oscars ces dernières années (notamment celles du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario pour « Révélations »).

     

    « Public Enemies » est le onzième long-métrage de Michael Mann et l’adaptation du roman éponyme de Bryan Burrough inspiré de l’histoire de John Dillinger (Johnny Depp), un braqueur de banques qui a réellement existé et qui a déjà inspiré de nombreux cinéastes (Johnny Depp est ainsi le dixième acteur à l’incarner) et a fortiori l’époque dans laquelle il évolua, celle de la Grande Dépression. Considéré comme « l’ennemi public n°1 » par le patron du FBI, John Edgar Hoover (Billy Crudup), il sera traqué inlassablement par l’agent fédéral Melvin Purvis (Christian Bale).

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    Ce qui marque d’abord c’est le dépouillement, l’élégance et la noirceur : de la mise en scène, du personnage principal, de l’atmosphère. En résulte une sensation immédiate d’immersion, de réalisme et d’intemporalité, cette dernière étant renforcée par le sujet terriblement actuel : des citoyens dépouillés par les banques, victimes de la Grande Dépression. Un braqueur va, en dévalisant ces banques, d’une certaine manière, les venger. Ce braqueur c’est donc John Dillinger, mélange de dureté et d’audace, d’élégance et d’insolence, incarné par Johnny Depp dont cela va devenir un pléonasme de dire qu’il est parfait dans un rôle, mais il l’est ,encore, dans celui de ce charismatique personnage.

     

    Ce dépouillement et ce réalisme (essentiellement lié à l’utilisation de la caméra numérique HD, et du recours aux longues focales) s’ils décontenancent d’abord contribuent à l’originalité de ce nouveau long-métrage de Michael Mann, à impliquer le spectateur et à accroître son empathie pour John Dillinger que le film s’attache essentiellement à suivre, délaissant un peu les personnages secondaires (mais les esquissant suffisamment pour que l’intrigue soit limpide). Se crée alors une sorte de miroir entre l’acteur, mythe cinématographique, et celui qu’il incarne, devenu un héros pour une population en quête de vengeance et de repères.

     

    John Dillinger s’érige et est érigé en héros, et nargue les autorités avec une audace jouissive pour le spectateur, un aspect jubilatoire renforcé par une musique trépidante et réjouissante (signée Elliot Goldenthal) et des scènes lyriques filmées avec emphase et virtuosité et comme celles d’un western.

     

    Dans une société, la nôtre, avide de modèles et de renommée, à tout prix, un tel héros pourrait évidemment émerger, et la sensation d’intemporalité, de réalisme que crée la mise en scène est encore renforcée par cette idée finalement très contemporaine. En 13 mois, le vrai John Dillinger parvint à fasciner les Américains, à tel point qu’il se montrait sans crainte en public.

     

    L’ambitieuse Billie Frechette (Marion Cotillard), Indienne d’origine française, elle aussi, est fascinée, par cet homme qui veut tout, tout de suite, par ce personnage d’une troublante et séduisante insolence, épris de liberté, de célébrité. Elle aussi a une revanche à prendre. Du couple qu’elle forme avec John Dillinger émane un romantisme fatal et ténébreux qui renforce la mélancolie, mais aussi la force et la beauté sombre de l’ensemble. Là encore, elle n’est pas filmée comme une femme fatale et lointaine comme c’est souvent le cas dans les films noirs qui relatent cette période, mais avec réalisme, renforçant la sensation de contemporanéité.

     

    Et puis comme dans tout western il faut un duel, une confrontation obstinée, ici c’est celle qui oppose Dillinger à Purvis (et à travers ce dernier à Hoover). C’est d’ailleurs pour vaincre des gangsters tels que Dillinger que sera créée la première police fédérale aux Etats-Unis : un certain… FBI. C’est un duel impitoyable qui, évidemment, ne peut que se terminer dans la tragédie, je vous laisse découvrir pour qui.

     

    Et pour ceux qui, comme moi, trouveraient que la fin est exagérée en coïncidences troublantes, sachez que l’anecdote du film « Ennemi public n°1 » ( « Manhattan Melodrama ») que va voir Dillinger est réelle. C’est aussi l’occasion d’un nouveau duel, entre l’image qui figure sur l’écran (de Clark Gable) et celle de Dillinger qui la regarde avec fierté, voyant en ce dernier son propre reflet, son incarnation mythique.

     

    Je vous laisse juge de la fin, peut-être un peu expéditive (à l’image de la psychologie des personnages) au regard de ce film qui nous tient en haleine et crée une tension sans cesse croissante et nous laissait espérer un final paroxystique mais après tout c’est aussi à l’image de ce personnage pour qui tout devait aller vite, et donc finir vite.

     

    Un divertissement de haute qualité dans lequel la singularité de la forme enrichit le fond, contribuant au plaisir et à l’immersion du spectateur : vous auriez donc tort de vous priver de ces « Public Enemies » à la rencontre explosive desquels Inthemoodforcinema.com vous recommande vivement d’aller…

  • Critique - "Le Discours d'un roi" de Tom Hooper, ce soir, à 20H45 sur Ciné + premier

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    Le roi en question, c’est George VI (Colin Firth), à la fois fragile et colérique, qui n’avait d’ailleurs pas vocation à le devenir puisque c’est sont frère Edouard VIII (Guy Pierce) qui était destiné au trône à la mort de leur père. Seulement Edouard VIII préféra abdiquer pour vivre son amour avec une femme, Wallis Simpson, à la réputation légère (du moins pour un monarque) car notamment divorcée deux fois, histoire à laquelle est d’ailleurs consacré le prochain film de Madonna W.E, dont la rumeur court qu’il pourrait être présenté dans le cadre du prochain Festival de Cannes. George VI que toute la famille royale appelle « Bertie » va donc devoir surmonter son handicap, un bégaiement qui l’empêche de s’exprimer en public. Pour cela, il pourra compter sur le soutien indéfectible de sa femme (Helena Bonham Carter) et sur l’aide d’un thérapeute du langage aux méthodes peu orthodoxes, Lionel Rogue (Geoffrey Rush). Alors qu’il mène cette guerre contre lui-même, une autre guerre beaucoup moins intime se fait de plus en plus menaçante…

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    A priori, cela s’annonçait donc comme un énième biopic avec reconstitution historique spectaculaire de rigueur et c’est sans doute d’abord le choix de prendre le contrepied de ce à quoi nous aurions pu nous attendre qui fait de ce film une grande réussite. Tom Hooper et son scénariste David Seidler ont ainsi fait le judicieux choix de l’intime, de l’histoire sans nier son implication sur l’Histoire mais vue telle que la voyait George VI, relativement lointaine. Le monde extérieur et ses rumeurs sont étouffés par l’atmosphère ouatée et non moins redoutable des allées du pouvoir.

    Plutôt que de filmer George VI comme un personnage historique distant, Tom Hooper le filme à portée d’homme avec ses angoisses et ses faiblesses. Il n’apparait alors pas comme le puissant lointain (éloigné de nous historiquement et humainement) mais comme un homme qui doit affronter ses faiblesses en lequel chacun peut se reconnaître. La caméra de Tom Hooper le suit au plus près de son visage, de ses doutes, de son angoisse qui s’amorce. Le jeu en nuances de Colin Firth et la caméra sensible de Tom Hooper qui l’enferme ans son cadre, (il est tantôt filmé à gauche ou à droite, à son image, en marge) comme il l’est dans son handicap, nous donne la sensation asphyxiante d’éprouver nous aussi son angoisse si bien que notre souffle est suspendu à ses lèvres hésitantes. La maîtrise du langage devient alors le véritable enjeu du suspense du film, haletant comme un thriller. Arrivera-t-il à prononcer ce fameux discours qui fera entrer le Royaume-Uni dans la guerre contre l’Allemagne nazie ?

    Un sujet qui n’a rien d’anachronique et qui est même particulièrement actuel à une époque (la nôtre) où le contenant, la forme, la communication priment sur le contenu et le message, où celui ou celle qui recevra le plus de suffrages ne sera pas forcément le ou la plus apte à gouverner mais le ou la plus apte à délivrer son message et à maîtriser la communication et le langage. Un ancien premier ministre français au phrasé si particulier en a ainsi souvent fait les frais revendiquant et regrettant lui-même que son message qu’il ne veut pas lapidaire, expéditif, ou résumable à un slogan ne puisse être développé dans des médias toujours plus avides d’images chocs que de pensées profondes. Un peu la génération twitter aussi qui recherche le choc de la formule et qui pousse souvent à l’exagération, quitte à piétiner quelques personnes voire la réalité au passage. Plutôt que le pouvoir des mots, c’est donc celui de la communication que doit donc maîtriser le monarque. Un pouvoir qu’il était d’autant plus urgent de détenir quand un dictateur outre-Rhin en faisait un des instruments de sa propagande et l’utilisait pour haranguer, galvaniser et endormir les foules.

    Sans tomber dans la psychologie de comptoir, le scénario montre habilement et par petites touches comment le poids de l’enfance et de l’Histoire (son père, ceux qui l’ont précédé, tous ceux dont les regards pèsent sur lui) sont responsables de son handicap. Mais, au-delà du combat personnel, c’est aussi une très belle histoire d’amitié entre deux hommes à la fois très différents et en quête de reconnaissance. Rogue demande constamment à être sur un pied d’égalité avec George VI, lui qui toujours à été à distance : du peuple, des autres, des mots. Prendre la parole c’est prendre sa place et exister. Le langage, dans le titre même, a d’ailleurs toute son importance : il ne s’agit pas du discours du roi mais d’un roi, qui n’a pas encore son identité propre, écrasé par le poids de l’Histoire et de ses prédécesseurs.

    La richesse des dialogues saupoudrés d’un humour so british participe amplement de la réussite du film. Il est vrai que le langage d’un film dont le sujet est justement le langage se devait d’être exemplaire mais ce n’était pas pour autant gagné d’avance.

    Enfin, le grand atout du film ce sont ses acteurs principaux : Colin Firth (absolument remarquable, ne forçant pas trop le trait comme c’est souvent le cas dans ces rôles à Oscars mais reflétant le bégaiement essentiellement par l’angoisse qu’il générait , Colin Firth d’ailleurs qui interprétait déjà pour moi un des meilleurs rôles de 2010 dans le très beau « A single man » de Tom Ford pour lequel il était déjà nommé à l’Oscar du meilleur acteur), Geoffrey Rush( impeccable en médecin peu conventionnel et malicieux ) et Helena Bonham Carter ( parfaite en future reine, à la fois cinglante et épouse aimante. )

    Si « Le discours d’un roi » n’est pas un film exceptionnel, c’est un beau film en raison du degré de raffinement de chacun des éléments qui le constituent (musique –du Français Alexandre Desplat, d’ailleurs très belle mais parfois un peu trop présente pour un film sur le langage même si elle en est une autre forme-, scénario, interprétation, mise en scène), un film à résonance universelle autant de par le combat qu’il met en scène (un homme, fut-il roi, qui surpasse ses faiblesses et ses peurs) que de par le langage qu’il emploie et dont il souligne le poids historique.

  • Critique de « Shutter island » de Martin Scorsese, ce dimanche 3 février 2013, à 20H45, sur France 2

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    Ce dimanche, ne manquez sous aucun prétexte le chef d'oeuvre de Scorsese "Shutter island". Retrouvez, ci-dessous ma critique publiée lors de la sortie du film.

    Cela faisait longtemps. Longtemps que j'entendais parler de cette adaptation tant attendue du best seller de 2003 de Dennis Lehane (que je n'ai pas lu et qui est également l'auteur de best-sellers ayant donné lieu à d'excellentes adaptations cinématographiques comme « Mystic river » de Clint Eastwood et, dans une moindre mesure, « Gone baby gone » de Ben Affleck). Longtemps que je n'avais pas ressenti un tel choc cinématographique. Longtemps qu'un film ne m'avait pas autant hantée des heures après l'avoir vu... Un grand film, c'est en effet comme un coup de foudre. Une évidence. Une évidence qui fait que les mots à la fois manquent et se bousculent. Je vais essayer de trouver les plus justes pour vous faire partager mon enthousiasme sans trop en dévoiler.

    Avant toute chose, il faut que je vous présente « Shutter island ». Shutter island est une île au large de Boston sur laquelle se trouve un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. Une île séparée en trois bâtiments : un pour les femmes, un pour les hommes et un pour les criminels les plus dangereux, enfin quatre si on compte son phare qui détient la clef de l'énigme. En 1954, l'une des patientes, Rachel Solando, a mystérieusement disparu... alors que sa cellule était fermée de l'extérieur, laissant pour seul indice une suite de lettres et de chiffres. Le marshal Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio) et son coéquipier Chuck Aule (Mark Ruffalo) sont envoyés sur place pour résoudre cette énigme... Alors qu'une forte tempête s'abat sur l'île isolée, une plongée dans un univers étrange, sombre, angoissant s'annonce alors pour Teddy qui devra aussi affronter ses propres démons.

    Rarement un film aura autant et si subtilement fait se confondre la fond et la forme, le ressenti du personnage principal et celui du spectateur. Dès le premier plan, lorsque Teddy, malade, rencontre son coéquipier sur un ferry brinquebalant et sous un ciel orageux, Scorsese nous embarque dans l'enfermement, la folie, un monde mental qui tangue constamment, flou, brouillé. Tout est déjà contenu dans cette première scène : cette rencontre qui sonne étrangement, le cadre qui enferme les deux coéquipiers et ne laisse voir personne d'autre sur le ferry, cette cravate dissonante, le mal de mer d'un Teddy crispé, le ciel menaçant, les paroles tournées vers un douloureux passé.

    Puis, c'est l'arrivée sur l'île et toute la paranoïa que Scorsese suggère en un plan : un visage informe, un regard insistant... En quelques plans subjectifs, Scorsese nous « met » dans la tête de Teddy, nous incite à épouser son point de vue, à ne voir et croire que ce que lui voit et croit. Nous voilà enfermés dans le cerveau de Teddy lui-même enfermé sur « Shutter island ». Avec lui, nous nous enfonçons dans un univers de plus en plus menaçant, sombre, effrayant, déroutant. L'étrangeté des décors gothiques, l'instabilité du climat coïncident avec cette fragilité psychique. Tout devient imprévisible, instable, fugace, incertain.

    Commence alors la quête de vérité pour Teddy alors que surgissent des images du passé : des images de sa femme défunte et des images de l'horreur du camp de concentration de Dachau dont Teddy est un des "libérateurs", images qui se rejoignent et se confondent parfois. L'hôpital, autre univers concentrationnaire rappelle alors les camps, avec ses êtres moribonds, décharnés, ses barbelés..., d'autant plus qu'il est dirigé par l'Allemand Dr Naehring. La guerre froide pendant laquelle se déroule l'intrigue, période paranoïaque par excellence, renforce de climat de suspicion. L'action est par ailleurs concentrée sur quatre jours, exacerbant encore l'intensité de chaque seconde, le sentiment d'urgence et de menace.

    Chaque seconde, chaque plan font ainsi sens. Aucun qui ne soit superflu. Même ces images des camps dont l'esthétisation à outrance m'a d'abord choquée mais qui en réalité sont le reflet de l'esprit de Teddy qui enjolive l'intolérable réalité. Même (surtout) cette image envoûtante d'une beauté poétique et morbide qui fait pleuvoir les cendres.

    A travers la perception de la réalité par Teddy, c'est la nôtre qui est mise à mal. Les repères entre la réalité et l'illusion sont brouillés. A l'image de ce que Teddy voit sur Shutter island où la frontière est si floue entre l'une et l'autre, nous interrogeons et mettons sans cesse en doute ce qui nous est donné à voir, partant nous aussi en quête de vérité. Le monde de Teddy et le nôtre se confondent : un monde de cinéma, d'images trompeuses et troublantes qui ne permet pas de dissocier vérité et mensonge, réalité et illusion, un monde de manipulation mentale et visuelle.

    Pour incarner cet homme complexe que le traumatisme de ses blessures cauchemardesques et indélébiles et surtout la culpabilité étouffent, rongent, ravagent, Leonardo DiCaprio, habité par son rôle qui, en un regard, nous plonge dans un abîme où alternent et se mêlent même parfois angoisse, doutes, suspicion, folie, désarroi (interprétation tellement différente de celle des "Noces rebelles" mais tout aussi magistrale qui témoigne encore une fois de l'amplitude de son jeu). La subtilité de son jeu fait qu'on y croit, qu'on le croit ; il est incontestablement pour beaucoup dans cette réussite. De même que les autres rôles, grâce à la duplicité des interprétations (dans les deux sens du terme): Mark Ruffalo, Ben Kingsley, Michelle Williams, Emily Mortimer, Patricia Clarkson, Max von Sydow...

    Le maître Scorsese n'a pas son pareil pour créer une atmosphère oppressante, de claustrophobie, pour déstabiliser les certitudes. Une œuvre pessimiste d'une maîtrise formelle et scénaristique impressionnante, jalonnée de fulgurances poétiques, dont chaque plan, jusqu'au dernier, joue avec sa et notre perception de la réalité. Un thriller psychologique palpitant et vertigineux. Une réflexion malicieuse sur la culpabilité, le traumatisme (au sens éthymologique, vous comprendrez en voyant le film) et la perception de la réalité dont le film tout entier témoigne de l'implacable incertitude. Ne cherchez pas la clef. Laissez-vous entraîner. « Shutter island », je vous le garantis, vous emmènera bien plus loin que dans cette enquête policière, bien plus loin que les apparences.

    Un film multiple à l'image des trois films que Scorsese avait demandé à ses acteurs de voir avant le tournage: « Laura » d'Otto Preminger, « La griffe du passé » de Jacques Tourneur, « Sueurs froides » d'Alfred Hitchcock. Un film noir. Un film effrayant. Un thriller. En s'inspirant de plusieurs genres, en empruntant à ces différents genres, Martin Scorsese a créé le sien et une nouvelle fois apposé la marque de son style inimitable.

    Un film dont on ressort avec une seule envie : le revoir aussitôt. Un film brillant. Du très grand Scorsese. Du très grand cinéma. A voir et encore plus à revoir.

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  • Showeb 2013 : le compte-rendu

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    Avant-hier, au Publicis, pour la deuxième année consécutive, à l’initiative du Film Français, et présenté par son directeur Laurent Cotillon, avait lieu le Showeb. Qu’est-ce donc, me demandera la large majorité d’entre vous.  Alors que n’est pas encore si lointaine l’époque où la passion seule guidait la création d'un blog, alors que n'est pas si lointaine non plus l'époque où nous étions une poignée de blogueurs à être invités et de manière informelle aux projections presse, alors que n'est pas si lointaine enfin l'époque où le terme blogueur même était encore suspicieux voire inconnu,  les community managers sont maintenant institutionnalisés dans quasiment toutes les sociétés de distributions et les blogueurs cinéma et/ou professionnels du web ont désormais leur rencontre avec les distributeurs de films qui, à l’occasion dudit showeb, viennent présenter les bandes-annonces de films  à venir ou parfois des extraits inédits. J’avoue de temps à autre regretter l’aspect plus convivial des débuts du blog mais cette manifestation était en tout cas l’agréable occasion de revoir de nombreuses connaissances bloguesques.

    Ce fut aussi un évènement instructif notamment sur la manière dont un ton et un univers se dessinent en quelques images (ou de manière moins réjouissante sur la manière dont le marketing réduit et caricature un film) et parfois, je dois l’avouer, assez effrayant notamment quand le marketing prend le pas sur l’aspect artistique avec une uniformisation des films (ou en tout cas de leurs bandes-annonces avec une surenchère de nombre de plans, de bruits, d’images, d'effets spéciaux le plus souvent vains ) sans parler  des films qui se réduisent à un pitch mais n’ont pas de scénarii, de ceux qui recourent à des personnalités de la télévision pour attirer des spectateurs aussi mauvais acteurs soient-ils - -une bande-annonce a été particulièrement cruelle pour un en particulier- sans oublier  le commentaire affligeant d'une  maison de distribution pour laquelle "ce film est destiné aux 15-24 ans" ou encore  ce réalisateur qui a fait une apparition surprise, surprise pour lui davantage que pour nous visiblement (vu son étonnement et sa méconnaissance de l'évènement auquel il assistait) qui a défini son public comme  "correspondant à l’acteur ».

    Etaient donc présents: Studio Canal, Paramount pictures, Diaphana, Universal Pictures, Gaumont, SND , Mars Distribution, Pathé Distribution, Disney, Diaphana.

    Voilà ce que j’ai retenu de ces trois heures de bandes-annonces auxquelles s'ajoutèrent quelques extraits de films comme « Je fais le mort » de Jean-Paul Salomé avec un François Damiens toujours aussi iréssistiblement drôle et décalé, et notamment 18 minutes de « Moi, moche et méchant » (oui, j'ai résisté).

    J’ai donc choisi de vous montrer ici les bandes-annonces des films qui me tentent -ou pas-, dont j’ai l’autorisation de vous parler (les portables étaient strictement interdits et un accord de confidentialité a dû être signé par les participants à l'entrée) avec quelques coups de coeur pour "L'écume des jours", "Sous surveillance", "Jappeloup", "En solitaire", "Promised land", "Belle et Sébastien". Ce sont en tout cas ceux dont les bandes-annonces ont procuré quelques frissons et impatience sans oublier "Les Misérables" de Tom Hooper dont vous pouvez retrouver ma critique ici.

    - "L’écume des jours" de Michel Gondry (Studio Canal, sortie le 24 Avril 2013)

    "Sous surveillance" de Robert Redford (The company you keep) - Sortie le 1er Mai 2013- Distributeur : SND

    "Promised land" de Gus Van Sant (Sortie en salles : le 3 Avril 2013 ) Distributeur : Mars Distribution

     
    "En solitaire" de Christophe Offenstein  - Sortie le 6 novembre 2013  - Distributeur:  Gaumont) -Malheureusement, je n'ai pas encore de bande-annonce à vous montrer mais les images que nous avons vues étaient plus que prometteuses!

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    -"Né quelquepart" de Mohamed Hamidi avec Jamel Debbouze, Tewfic Jallab Sortie le 19 juin 2013 Distributeur : Mars Distribution (Pas encore de BA non plus mais ce que nous en avons vu était là aussi très prometteur).

    -"Jappeloup" de Christian Duguay -(Sortie : le 13 mars 2013 - Pathé Distribution)

     

    -Week end royal" de Roger Michell - ( Sortie : le 27 février 2013 -  Diaphana Distribution)

    -"Belle et Sébastien" de Nicolas Vanier -( Sortie le 18 décembre 2013 - Distributeur: Gaumont Distribution, pas de bande-annonce là non plus)

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    - Je ne peux malheureusement pas vous parler des premières images du «  Monde fantastique d’Oz » de Sam Raimi pour cause d'accord de confidentialité - (Sortie en salles le 3 Avril 2013 - Distributeur : Disney). Je peux juste vous dire que j'ai été totalement envoûtée par les extraits qui nous ont été montrés. Je vous laisse découvrir la bande-annonce.

     
    -"Les Amants passagers"  de Pedro Almodovar (Pathé Distribution - Sortie en salles : le 27 Mars 2013) et dont nous avons uniquement un teaser pour le moment.

     Je me demande en revanche ce que Brad Pitt va faire dans "World War Z de Marc Forster (Sortie en salles : le 3 juillet 2013 - Paramount)

     
    Je ne résiste pas au (dé)plaisir de vous montrer la bande-annonce, ci-dessous, qui, je crois, bat tous les records de bêtise et de clichés et dont le pseudo-réalisateur avait déjà commis cette chose. (vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenus...).
     

    Parmi les autres bandes-annonces projetées: celle de « Flight » de Robert Zemeckis (Sortie en salles le 13 février 2013) et dont vous pouvez retrouver ma critique, ici .

    Ma vidéo de la conférence de presse de "Flight":

     et « Les Misérables » de Tom Hooper dont vous pouvez également retrouver ma critique, ici .

     
    Enfin, je suis très curieuse de découvrir "Me culpa" de Fred Cavayé dont j'avais adoré "Pour elle" et détesté "A bout portant", reprochant son manque de scénario au deuxième mais d'après son réalisateur ce film mêlera action et émotion et sera un peu un mélange de ses deux premiers films.
     
     Je suis également impatiente de découvrir "Jeune et jolie" de François Ozon et "Blue Jasmine" de Woody Allen (de retour à New York!) mais pour l'un comme pour l'autre, j'attends toujours leurs films, cette convention n'y a donc rien changé d'autant que nous n'avons vu aucune image de ces deux films dont je vous reparlerai évidemment prochainement, ici.  
     
    Et en attendant que tous ces films sortent en salles, vous pouvez toujours aller voir "Lincoln", "Django unchained" et "After".

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  • Critique de "L'homme de chevet" d'Alain Monne, ce soir, sur Arte, à 20H50

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    Voilà un film que la critique n'a pas épargné victime, sans doute, de la notoriété de ses deux acteurs principaux, et de ce qui les unit au-delà de l'écran. Ils n'ont pourtant pas choisi la facilité, avec cette adaptation du roman d'Eric Holder, la deuxième de l'année de sortie du film, 2009, après le très beau « Melle Chambon » de Stéphane Brizé avec lequel il n'est d'ailleurs pas exempt de points communs.

    A Carthagène, en Colombie, Léo (Christophe Lambert) passe son temps à boire pour oublier. Un ami le recommande à Muriel (Sophie Marceau) une jeune femme tétraplégique qui recherche un garde malade et qui en a auparavant découragé un certain nombre. Peu à peu des liens vont se tisser entre ces deux êtres que tout aurait pu opposer... a priori.

    A priori parce que, au fond, ces deux personnages se ressemblent. Tous deux dépendants. Elle de son corps, à jamais immobilisé. Lui de l'alcool. Tous deux broyés par l'existence, accidentés de la vie.

    Femme libre et indépendante avant son accident de voiture, Muriel se retrouve prisonnière de son corps et de sa chambre d'où elle ne sort pas, avec pour seule compagnie Lucia (très convaincante Margarita Rosa de Francisco) son autre garde malade dont elle est la raison de vivre et de se lever, et ses livres.

    Avant même d'être une histoire d'amour « L'homme de chevet » est un film sur le corps. Le corps prisonnier de Muriel. Le corps maigre, presque désarticulé, de Léo qu'il abîme par l'alcool, lequel, ancien boxeur, vivait d'ailleurs de son corps. Le corps de Linnett, une jeune boxeuse qu'il entraîne (moyen aussi physique pour lui d'exprimer une rage que Muriel ne peut que verbaliser) qui elle-même se prostitue et vit de son corps. Ou encore un autre corps martyrisé, par la drogue, celui de Lucia. Le corps que Linnett exhibe dans une robe flamboyante s'oppose à celui que Muriel cache derrière ses draps blancs. Un corps qui va se réapproprier l'espace. Des corps malmenés qui vont retrouver la dignité et l'estime d'eux-mêmes ( à l'exception de Lucia.)

    Pour incarner ces corps et leur donner une âme, Sophie Marceau et Christophe Lambert sont absolument parfaits et bouleversants. La première, physiquement broyée, d'abord cassante, aigrie, usant d'un humour provocateur et cynique qui s'illumine peu à peu. Tout passe dans sa voix, l'expression de son regard qui se modifient progressivement et tout en restant immobile elle parvient à faire passer avec beaucoup de justesse une grande palette d'émotions, de la colère à l'attendrissement. Le second avec sa voix cassée, ses gestes las qui peu à peu reprend confiance, se redresse.

    Alors bien sûr ce film n'est pas parfait mais là où on aurait crié au film d'auteur brillant si les deux acteurs principaux avaient été inconnus, leur notoriété rend le film suspect de mièvrerie (et même coupable sans avoir eu droit à la présomption d'innocence à laquelle Alain Monne pourrait d'autant plus prétendre qu'il s'agit d'un premier film), ce que le film évite constamment.

    Alain Monne filme en effet avec énormément de pudeur et dignité, sachant user de l'ellipse et du plan large avec délicatesse là où d'autres auraient abusé du gros plan et des violons. Et puis il y a la Colombie, sa moiteur, ses couleurs chaudes et brûlantes, ses êtres de là-bas ou d'ailleurs qui s'y égarent, victimes des fracas de l'existence.

    C'est l'histoire de trois belles renaissances, d'êtres qui se raccrochent les uns aux autres qui retrouvent la sensibilité aux autres, à la belle lumière de Carthagène, et le goût de la vie.

    Alain Monne avait obtenu le Grand Prix du Meilleur Scénariste pour ce film.

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