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IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) - Page 22

  • Oscars 2014 : le palmarès en direct et les nominations complètes commentées

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     La 86ème cérémonie des Oscars sera retransmise en direct ce dimanche 2 mars sur ABC et c’est l’animatrice Ellen DeGeneres qui sera la maîtresse de cérémonie. Vous pourrez également retrouver de nombreuses informations sur la page officielle spéciale Oscars de Canal plus. Vous pourrez les suivre en direct sur Canal plus dès 2H00 du matin. Pour en savoir plus, vous pouvez également consulter le site officiel de l'Académie des Oscars.

     Avec 10 nominations, « Gravity » d’Alfonso Cuaron et « American Bluff » de David O’Russell figurent en tête de ces nominations puis « 12 Years a Slave » de Steve McQueen  avec 9 citations (et qui, à mon avis, domine largement les deux premiers).

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    « La Vie d’Adèle » n’est pas nommée à  l’Oscar du meilleur film étranger (je me réjouis en revanche de la présence de "La Grande Bellezza"de Paolo Sorrentino, grand oublié du palmarès cannois 2013), en revanche la comédienne Julie Delpy  est pour la deuxième fois nommé à l’Oscar du meilleur scénario adapté pour « Before Midnight ». 

    Les directeurs de la photographie Philippe Le Sourd et Bruno Delbonnel sera quant à eux nommés pour « The GrandMaster » et « Inside Llewyn Davis« .

    Le court-métrage « Avant que de tout perdre », de Xavier Legrand  (lauréat du César du court-métrage 2014) est en lice pour l’Oscar du meilleur court métrage. « Moi, moche et méchant 2″, coréalisé par Pierre Coffin et « Ernest et Célestine » de Benjamin Renner, Stéphane Aubier et Vincent Patar sont nommés dans la catégorie film d’animation. Alexandre Desplat sera nommé pour la 6ème fois à l’Oscar de la meilleure musique pour « Philomena ».

     Cate Blanchett (pour l’excellent « Blue Jasmine » de Woody Allen) se retrouve  face à  Amy Adams ( pour « American Bluff »), Sandra Bullock ( pour « Gravity »), Judi Dench ( pour « Philomena ») et l’habituée de la cérémonie Meryl Streep ( 17ème nominations pour « Un été à Osage County » !).

     Leonardo DiCaprio remportera-t-il enfin la statuette tant convoitée (pour ma part, j’avoue que j’aurais préféré qu’il l’obtienne pour « Les Noces rebelles » ou « Shutter island »  ou « The great Gatsby » (qui récolte seulement 2 nominations pour les costumes et le décor) pour se référer à un film de l’année)? Il se retrouve ainsi face à Chiwetel Ejiofor, le favori (« 12 Years a Slave ») et Matthew McConaughey (« Dallas Buyers Club ») Christian Bale (« American Bluff ») et Bruce Dern (« Nebraska »), lauréat du prix d'interprétation du Festival de Cannes 2013.

    Je déplore par ailleurs qu'il y ait si peu de nominations pour le magnifique "All is lost" de J. Chandor (meilleur son -montage-) et notamment que Robert Redford ne soit pas nommé comme meilleur acteur.

    Mes critiques des films en lice:

    "American bluff" de David O'Russell

    "12 years a slave" de Steve McQueen

     « Blue Jasmine » de Woody Allen

     « Inside Llewyn Davis«

    « Gravity » d’Alfonso Cuaron

    "Nebraska" d'Alexander Payne

    « The great Gatsby » de Baz Luhrmann

    "All is lost" de J.C Chandor

     Nominations complètes

    Meilleur film

    "American Bluff" de David O'Russell

    "Capitaine Phillips" de Paul Greengrass

    "Dallas Buyers Club" de Jean-Marc Vallée

    "Gravity" d'Alfonso Cuaron

    "Her" de Spike Jonze

    "12 Years a Slave" de Steve McQueen

    "Nebraska" d'Alexander Payne

    "Philomena" de Stephen Frears

    "Le Loup de Wall Street" de Martin Scorsese

     

    Meilleur réalisateur

    David O. Russell pour "American Bluff"

    Alfonso Cuaron pour "Gravity"

    Alexander Payne pour "Nebraska"

    Steve McQueen pour "12 Years a Slave"

    Martin Scorsese pour "Le Loup de Wall Street"

     

    Meilleure actrice

    Amy Adams dans "American Bluff"

    Cate Blanchett dans "Blue Jasmine"

    Sandra Bullock dans "Gravity"

    Judi Dench dans "Philomena"

    Meryl Streep dans "Un été à Osage County"

     

    Meilleur acteur

    Christian Bale dans "American Bluff"

    Bruce Dern dans "Nebraska"

    Leonardo DiCaprio dans "Le Loup de Wall Street"

    Chiwetel Ejiofor dans "12 Years a Slave"

    Matthew McConaughey dans "Dallas Buyers Club"

     

    Meilleur acteur dans un second rôle

    Barkhad Abdi dans "Capitaine Phillips"

    Bradley Cooper dans "American Bluff"

    Michael Fassbender dans "12 Years a Slave"

    Jonah Hill dans "Le Loup de Wall Street"

    Jared Leto dans "Dallas Buyers Club"

     

    Meilleure actrice dans un second rôle

    Sally Hawkins dans "Blue Jasmine"

    Jennifer Lawrence dans "American Bluff"

    Lupita Nyong'O dans "12 Years a Slave"

    Julia Roberts dans "Un été à Osage County"

    June Squibb dans "Nebraska"

     

    Meilleur scénario original

    "American Bluff" par Eric Warren Singer et David O. Russell

    "Blue Jasmine" par Woody Allen

    "Dallas Buyers Club" par Craig Borten et Melisa Wallack

    "Her" par Spike Jonze

    "Nebraska" par Bob Nelson

     

    Meilleur scénario (adaptation)

    "Before Midnight" par Richard Linklater, Julie Delpy et Ethan Hawke

    "12 Years a Slave" par John Ridley

    "Le Loup de Wall Street" par Terence Winter

    "Philomena" par Steve Coogan

    "Capitaine Phillips" par Billy Ray

     

    Meilleur film d'animation

    "Les Croods" de Chris Sanders et Kirk DeMicco

    "Moi, moche et méchant 2" de Chris Renaud et Pierre Coffin

    "Ernest et Célestine" de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier

    "La Reine des Neiges" de Chris Buck et Jennifer Lee

    "Le Vent se lève" d'Hayao Miyazaki

     

    Meilleur film documentaire

    "The Act of Killing - L'acte de tuer"

    "Cutie and the Boxer"

    "Dirty Wars"

    "The Square"

    "20 Feet from Stardom"

     

    Meilleur film en langue étrangère

    "Alabama Monroe" de Felix Van Groeningen (Belgique)

    "La Grande Bellezza" de Paolo Sorrentino (Italie)

    "La Chasse" de Thomas Vinterberg (Danemark)

    "L'image manquante" de Rithy Panh (Cambodge)

    "Omar" d'Hany Abu-Assad (Palestine)

     

    Meilleure musique de film

    "La Voleuse de livres"

    "Gravity"

    "Her"

    "Philomena"

    "Dans l'ombre de Mary - La promesse de Walt Disney"

     

    Meilleure chanson originale

    "Alone Yet Not Alone" de "Alone Yet Not Alone"

    "Happy" de "Moi, moche et méchant 2"

    "Let It Go" de "La Reine des neiges"

    "The Moon Song" de "Her"

    "Ordinary Love" de "Mandela : Un long chemin vers la liberté"

     

    Meilleure photographie

    "The Grandmaster"

    "Gravity"

    "Inside Llewyn Davis"

    "Nebraska"

    "Prisoners"

     

    Meilleur montage

    "American Bluff"

    "Capitaine Phillips"

    "Dallas Buyers Club"

    "Gravity"

    "12 Years a Slave"

     

    Meilleurs effets spéciaux

    "Gravity"

    "Le Hobbit : la Désolation de Smaug"

    "Iron Man 3"

    "Lone Ranger, Naissance d'un héros"

    "Star Trek Into Darkness"

     

    Meilleurs décors

    "American Bluff"

    "Gravity"

    "Gatsby le Magnifique"

    "Her"

    "12 Years a Slave"

     

    Meilleurs costumes

    "American Bluff"

    "The Grandmaster"

    "Gatsby le Magnifique"

    "The Invisible Woman"

    "12 Years a Slave"

     

    Meilleurs maquillages et coiffures

    "Dallas Buyers Club"

    "Bad Grandpa"

    "Lone Ranger, Naissance d'un héros"

     

    Meilleur son (montage)

    "All is Lost"

    "Capitaine Phillips"

    "Gravity"

    "Le Hobbit : la Désolation de Smaug"

    "Du sang et des larmes"

     

    Meilleur son (mixage)

    "Capitaine Phillips"

    "Gravity"

    "Le Hobbit : la Désolation de Smaug"

    "Inside Llewyn Davis"

    "Du sang et des larmes"

     

    Meilleur court métrage documentaire

    "CaveDigger"

    "Facing Fear"

    "Karama Has No Walls"

    "The Lady in Number 6: Music Saved My Life"

    "Prison Terminal: The Last Days of Private Jack Hall"

     

    Meilleur court métrage d'animation

    "Feral"

    "Get a Horse!"

    "Mr. Hublot"

    "Possessions"

    "Room on the Broom"

     

    Meilleur court métrage de fiction

    "Aquel No Era Yo"

    "Avant que de tout perdre"

    "Helium"

    "Pitääko Mun Kaikki Hoitaa?"

    "The Voorman Problem"

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  • Alain Resnais : hommage...

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    En guise d'hommage à un des cinéastes à l'origine de ma passion pour le cinéma, disparu aujourd'hui, je vous propose 3 critiques de films dont son dernier "Vous n'avez encore rien vu" qui fut pour moi le meilleur film de l'année 2012. Jusqu'à la fin il est resté un cinéaste d'une jeunesse d'esprit et d'une inventivité remarquable comme le prouve ce dernier film par lequel j'avais été tellement enchantée...

    Vous n'avez encore rien vu : affiche

    Disons-le d’emblée, le film d’Alain Resnais était mon énorme coup de cœur de l'édition 2012 du Festival de Cannes avec « A perdre la raison » de Joachim Lafosse (section Un Certain Regard) et « J’enrage de son absence » de Sandrine Bonnaire (Semaine de la Critique). Bien sûr, il est difficile d’évincer (et de comparer) avec « Amour » et « De rouille et d’os » qui m’ont également enthousiasmée mais ce film a (et a suscité) ce quelque chose en plus, cet indicible, cet inexplicable que l’on pourrait nommer coup de foudre.

    Après tant de grands films, des chefs d’œuvres souvent même, Alain Resnais prouve une nouvelle fois qu’il peut réinventer encore et encore le dispositif cinématographique, nous embarquer là où on ne l’attendait pas, jouer comme un enfant avec la caméra pour nous donner à notre tour ce regard d’enfant émerveillé dont il semble ne s’être jamais départi. A bientôt 90 ans, il prouve que la jeunesse, l’inventivité, la folie bienheureuse ne sont pas questions d’âge.

    Antoine, homme de théâtre, convoque après sa mort, ses amis comédiens ayant joué dans différentes versions d’Eurydice, pièce qu’il a écrite. Il a enregistré, avant de mourir, une déclaration dans laquelle il leur demande de visionner une captation des répétitions de cette pièce: une jeune troupe lui a en effet demandé l’autorisation de la monter et il a besoin de leur avis.

    Dès le début, la mise en abyme s’installe. Les comédiens appelés par leurs véritables noms reçoivent un coup de fil leur annonçant la mort de leur ami metteur en scène. Première répétition avant une succession d’autres. Puis, ils se retrouvent tous dans cette demeure étrange, presque inquiétante, tel un gouffre un peu morbide où leur a donné rendez-vous Antoine.  Cela pourrait être le début d’un film policier : tous ces comédiens réunis pour découvrir une vérité. Mais la vérité qu’ils vont découvrir est toute autre. C’est celle des mots, du pouvoir et de la magie de la fiction.

    Puis, se passe ce qui arrive parfois au théâtre, lorsqu’il y a ce supplément d’âme, de magie (terme que j’ai également employé pour « Les bêtes du sud sauvage« , autre coup de coeur de 2012, mais aussi différents soient-ils, ces deux films ont cet élément rare en commun), lorsque  ce pouvoir des mots vous embarque ailleurs, vous hypnotise, vous fait oublier  la réalité, tout en vous ancrant plus que jamais dans la réalité, vous faisant ressentir les palpitations de la vie.

    En 1942, Alain Resnais avait ainsi assisté à une représentation d’ « Eurydice » de Jean Anouilh de laquelle il était sorti bouleversé à tel point qu’il avait fait deux fois le tour de Paris à bicyclette. C’est aussi la sensation exaltante que m’a donné ce film!

    Chaque phrase prononcée, d’une manière presque onirique, magique, est d’une intensité sidérante de beauté et de force et exalte la force de l’amour. Mais surtout Alain Resnais nous livre ici un film inventif et ludique. Il joue avec les temporalités, avec le temps, avec la disposition dans l’espace (usant parfois aussi du splitscreen entre autres « artifices »). Il donne à jouer des répliques à des acteurs qui n’en ont plus l’âge. Cela ne fait qu’accroître la force des mots, du propos, leur douloureuse beauté et surtout cela met en relief le talent de ses comédiens. Rarement, je crois, j’aurais ainsi été émue et admirative devant chaque phrase prononcée quel que soit le comédien. A chaque fois, elle semble être la dernière et la seule, à la fois la première et l’ultime. Au premier rang de cette distribution (remarquable dans sa totalité), je citerai Pierre Arditi, Lambert Wilson, Anne Consigny, Sabine Azéma mais en réalité tous sont extraordinaires, aussi extraordinairement dirigés.

    C’est une des plus belles déclarations d’amour au théâtre et aux acteurs, un des plus beaux hommages au cinéma qu’il m’ait été donné de voir et de ressentir. Contrairement à ce qui a pu être écrit ce n’est pas une œuvre posthume mais au contraire une mise en abyme déroutante, exaltante d’une jeunesse folle, un pied-de-nez à la mort qui, au théâtre ou au cinéma, est de toutes façons transcendée. C’est aussi la confrontation entre deux générations ou plutôt leur union par la force des mots. Ajoutez à cela la musique de Mark Snow d’une puissance émotionnelle renversante et vous obtiendrez un film inclassable et si séduisant (n’usant pourtant d’aucune ficelle pour l’être mais au contraire faisant confiance à l’intelligence du spectateur).

    Ce film m’a enchantée, bouleversée, m’a rappelé pourquoi j’aimais follement le cinéma et le théâtre, et les mots. Ce film est d’ailleurs au-delà des mots auquel il rend pourtant un si bel hommage. Ce film aurait mérité un prix d’interprétation collectif, un prix de la mise en scène…et pourquoi pas une palme d’or (il est malheureusement reparti bredouille du palmarès de ce Festival de Cannes 2012) ! Ces quelques mots sont bien entendu réducteurs pour vous parler de ce grand film, captivant, déroutant, envoûtant, singulier. Malgré tout ce que je viens de vous en dire, dîtes-vous que de toutes façons, « Vous n’avez encore rien vu ». C’est bien au-delà des mots. Et espérons que nous aussi nous n’avons encore rien vu et qu’Alain Resnais continuera encore très longtemps à nous surprendre et enchanter ainsi. Magistralement.

    Commençons par le premier film projeté dans le cadre du festival qui est aussi le plus ancien des trois « On connaît la chanson ». Toute la malice du cinéaste apparaît déjà dans le titre de ce film de 1997, dans son double sens, propre et figuré, puisqu’il fait à la fois référence aux chansons en playback interprétées dans le film mais parce qu’il sous-entend à quel point les apparences peuvent être trompeuses et donc que nous ne connaissons jamais vraiment la chanson…

    Suite à un malentendu, Camille (Agnès Jaoui), guide touristique et auteure d’une thèse sur « les chevaliers paysans de l’an mil au lac de Paladru » s’éprend de l’agent immobilier Marc Duveyrier (Lambert Wilson). Ce dernier est aussi le patron de Simon (André Dussolier), secrètement épris de Camille et qui tente de vendre un appartement à Odile (Sabine Azéma), la sœur de Camille. L’enthousiaste Odile est décidée à acheter cet appartement malgré la désapprobation muette de Claude, son mari velléitaire (Pierre Arditi). Celui-ci supporte mal la réapparition après de longues années d’absence de Nicolas (Jean-Pierre Bacri), vieux complice d’Odile qui devient le confident de Simon et qui est surtout très hypocondriaque.

    Ce film est pourtant bien plus que son idée de mise en scène, certes particulièrement ludique et enthousiasmante, à laquelle on tend trop souvent à le réduire. A l’image de ses personnages, le film d’Alain Resnais n’est pas ce qu’il semble être. Derrière une apparente légèreté qui emprunte au Boulevard et à la comédie musicale ou du moins à la comédie (en) »chantée », il débusque les fêlures que chacun dissimule derrière de l’assurance, une joie de vivre exagérée, de l’arrogance ou une timidité.

    C’est un film en forme de trompe-l’œil qui commence dès la première scène : une ouverture sur une croix gammée, dans le bureau de Von Choltitz au téléphone avec Hitler qui lui ordonne de détruire Paris. Mais Paris ne disparaîtra pas et sera bien heureusement le terrain des chassés-croisés des personnages de « On connaît la chanson », et cette épisode était juste une manière de planter le décor, de nous faire regarder justement au-delà du décor, et de présenter le principe de ces extraits chantés. La mise en scène ne cessera d’ailleurs de jouer ainsi avec les apparences, comme lorsqu’Odile parle avec Nicolas, lors d’un dîner chez elle, et que son mari Claude est absent du cadre, tout comme il semble d’ailleurs constamment « absent », ailleurs.

    Resnais joue habilement avec la mise en scène mais aussi avec les genres cinématographiques, faisant parfois une incursion dans la comédie romantique, comme lors de la rencontre entre Camille et Marc. L’appartement où ils se retrouvent est aussi glacial que la lumière est chaleureuse pour devenir presque irréelle mais là encore c’est une manière de jouer avec les apparences puisque Marc lui-même est d’une certaine manière irréel, fabriqué, jouant un personnage qu’il n’est pas.

    Le scénario est signé Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri et témoigne déjà de leur goût des autres et de leur regard à la fois acéré et tendre sur nos vanités, nos faiblesses, nos fêlures. Les dialogues sont ainsi des bijoux de précision et d’observation mais finalement même s’ils mettent l’accent sur les faiblesses de chacun, les personnages ne sont jamais regardés avec condescendance mais plutôt lucidité et indulgence. Une phrase parfois suffit à caractériser un personnage comme cette femme qui, en se présentant dit, « J’suis une collègue d’Odile. Mais un petit cran au-dessus. Mais ça ne nous empêche pas de bien nous entendre ! ». Tout est dit ! La volonté de se montrer sous son meilleur jour, conciliante, ouverte, indifférente aux hiérarchies et apparences…tout en démontrant le contraire. Ou comme lorsque Marc répète à deux reprises à d’autres sa réplique adressée à Simon dont il est visiblement très fier « Vous savez Simon, vous n’êtes pas seulement un auteur dramatique, mais vous êtes aussi un employé dramatique ! » marquant à la fois ainsi une certaine condescendance mais en même temps une certaine forme de manque de confiance, et amoindrissant le caractère a priori antipathique de son personnage.

    Les personnages de « On connaît la chanson » sont avant tout seuls, enfermés dans leurs images, leurs solitudes, leur inaptitude à communiquer, et les chansons leur permettent souvent de révéler leurs vérités masquées, leurs vrais personnalités ou désirs, tout en ayant souvent un effet tendrement comique. De « J’aime les filles » avec Lambert Wilson au « Vertige de l’amour » avec André Dussolier (irrésistible ) en passant par le « Résiste » de Sabine Azéma. C’est aussi un moyen de comique de répétition dont est jalonné ce film : blague répétée par Lambert Wilson sur Simon, blague de la publicité pour la chicorée lorsque Nicolas montre la photo de sa famille et réitération de certains passages chantés comme « Avoir un bon copain ».

    Chacun laissera tomber son masque, de fierté ou de gaieté feinte, dans le dernier acte où tous seront réunis, dans le cadre d’une fête qui, une fois les apparences dévoilées (même les choses comme l’appartement n’y échappent pas, même celui-ci se révèlera ne pas être ce qu’il semblait), ne laissera plus qu’un sol jonché de bouteilles et d’assiettes vides, débarrassé du souci des apparences, et du rangement (de tout et chacun dans une case) mais la scène se terminera une nouvelle fois par une nouvelle pirouette, toute l’élégance de Resnais étant là, dans cette dernière phrase qui nous laisse avec un sourire, et l’envie de saisir l’existence avec légèreté.

    Rien n’est laissé au hasard, de l’interprétation (comme toujours chez Resnais remarquable direction d’acteurs et interprètes judicieusement choisis, de Dussolier en amoureux timide à Sabine Azéma en incorrigible optimiste en passant par Lambert Wilson, vaniteux et finalement pathétique et presque attendrissant) aux costumes comme les tenues rouges et flamboyantes de Sabine Azéma ou d’une tonalité plus neutre, voire fade, d’Agnès Jaoui.

    « On connaît la chanson » a obtenu 7 César dont celui du meilleur film et du meilleur scénario original. C’est pour moi un des films les plus brillants et profonds qui soient malgré sa légèreté apparente, un mélange subtile –à l’image de la vie – de mélancolie et de légèreté, d’enchantement et de désenchantement, un film à la frontière des émotions et des genres qui témoigne de la grande élégance de son réalisateur, du regard tendre et incisif de ses auteurs et qui nous laisse avec un air à la fois joyeux et nostalgique dans la tête. Un film qui semble entrer dans les cadres et qui justement nous démontre que la vie est plus nuancée et que chacun est forcément plus complexe que la case à laquelle on souhaite le réduire, moins lisse et jovial que l’image « enchantée » qu’il veut se donner. Un film jubilatoire enchanté et enchanteur, empreint de toute la richesse, la beauté, la difficulté, la gravité et la légèreté de la vie. Un film tendrement drôle et joyeusement mélancolique à voir, entendre et revoir sans modération…même si nous connaissons déjà la chanson !

    Dans le cadre du festival était également projeté « Cœurs », un film d’Alain Resnais de 2006. Le film choral était alors à la mode. Alain Resnais, cinéaste emblématique de la modernité, ne suit pas les modes mais les initie, encore. Malgré le temps, sa modernité n’a pas pris une ride et de ce point de vue du haut de ses 80 ans et quelques, mais surtout du haut de ses innombrables chefs d’œuvre (Hiroshima, mon amour, L’année dernière à Marienbad, Nuit et brouillard, On connaît la chanson, Smoking, no smoking, Je t’aime, je t’aime et tant d’autres), il reste le plus jeune des cinéastes. Coeurs est l’adaptation de Private fears in public places, une pièce de théâtre de l’auteur anglais Alain Ayckbourn dont Alain Resnais avait déjà adapté en 1993 une autre de ses œuvres, pour en faire Smoking, No smoking.

    Ce film, choral donc, croise les destins de six « cœurs en hiver » dans le quartier de la Grande Bibliothèque, quartier froid, moderne et impersonnel, sous la neige du début à la fin du film. La neige, glaciale, évidemment. La neige qui incite à se presser, à ne pas voir, à ne pas se rencontrer, à fuir l’extérieur. C’est donc à l’intérieur qu’il faut chercher la chaleur. Normalement. A l’intérieur qu’on devrait se croiser donc. Alors, oui, on se croise mais on ne se rencontre pas vraiment.

    C’est probablement d’On connaît la chanson que se rapproche le plus ce film, en particulier pour la solitude des personnages. Le dénouement est pourtant radicalement différent et avec les années qui séparent ces deux films la légèreté s’est un peu évaporée. Ainsi, dans On connaît la chanson les personnages chantent. Là, ils déchantent plutôt. Ils sont en quête surtout. En quête de désirs. De désir de vivre, surtout, aussi. Même dans un même lieu, même ensemble, ils sont constamment séparés : par un rideau de perle, par la neige, par une séparation au plafond, par une cloison en verre, par des couleurs contrastées, par des cœurs qui ne se comprennent plus et ne battent plus à l’unisson. Non, ces cœurs-là ne bondissent plus. Ils y aspirent pourtant.

    Le coeur se serre plus qu’il ne bondit. A cause des amours évanouis. Des parents disparus. Du temps passé. Ils sont enfermés dans leur nostalgie, leurs regrets même si la fantaisie et la poésie affleurent constamment sans jamais exploser vraiment. La fantaisie est finalement recouverte par la neige, par l’apparence de l’innocence. L’apparence seulement. Chaque personnage est auréolé de mystère. Resnais a compris qu’on peut dire beaucoup plus dans les silences, dans l’implicite, dans l’étrange que dans un excès de paroles, l’explicite, le didactique. Que la normalité n’est qu’un masque et un vain mot.

    Comme toujours chez Resnais les dialogues sont très et agréablement écrits. La mise en scène est particulièrement soignée : transitions magnifiquement réussies, contrastes sublimes et saisissants des couleurs chaudes et froides, jeu sur les apparences (encore elles). Rien d’étonnant à ce qu’il ait obtenu le Lion d’Argent du meilleur réalisateur à Venise.

    De la mélancolie, Alain Resnais est passé à la tristesse. De l’amour il est passé à la tendresse. Celle d’un frère et d’une sœur qui, à la fin, se retrouvent, seuls, enlacés. Sur l’écran de télévision qu’ils regardent, s’inscrit alors le mot fin. Espérons qu’elle ne préfigure pas la croyance du réalisateur en celle du cinéma, peut-être sa disparition sur le petit écran du moins. Peut-être la fin des illusions du cinéaste.

    En suivant les cœurs de ces personnages désenchantés, leurs « cœurs en hiver », Alain Resnais signe là un film particulièrement pessimiste, nostalgique, cruel parfois aussi. On en ressort tristes, nous aussi, tristes qu’il n’ait plus le cœur léger. Un film qui mérite néanmoins d’être vu. Pour ses acteurs magistraux et magistralement dirigés. Pour la voix de Claure Rich vociférant. Pour le vibrant monologue de Pierre Arditi. Pour le regard d’enfant pris en faute de Dussolier. Pour la grâce désenchantée d’Isabelle Carré. Pour la fantaisie sous-jacente de Sabine Azéma. Pour l’égarement de Lambert Wilson. Pour la voix chantante de Laura Morante soudainement aussi monotone que les appartements qu’elle visite. Pour et à cause de cette tristesse qui vous envahit insidieusement et ne vous quitte plus. Pour son esthétisme si singulier, si remarquablement soigné. Pour la sublime photographie d’Eric Gautier. Pour sa modernité, oui, encore et toujours. Parce que c’est une pierre de plus au magistral édifice qu’est l’œuvre d’Alain Resnais.

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  • L’hommage du Festival International du Film Policier de Beaune à Johnny Hallyday et Claude Lelouch en ouverture

    Cela fait des années que je souhaite assister à ce festival et il se pourrait que le beau programme de cette année me décide à franchir le pas, gardant un souvenir inoubliable de feu le Festival du Film Policier de Cognac (l’ancêtre de celui de Beaune) dont j’avais eu le plaisir de faire partie de son jury de cinéphiles (l’année où le festival mettait à l’honneur Alain Delon, le rêve pour celle qui commença à aimer le cinéma policier avec ses films).

    Cette année, c’est le film de Claude Lelouch (intitulé Salaud, on t’aime) qui fera l’ouverture du festival (je vous en parle bientôt puisque je le verrai en avant-première la semaine prochaine).

    À l’occasion de la venue de Johnny Hallyday  à Beaune pour cette avant-première, le Festival International du Film Policier lui rendra hommage en présentant cinq films emblématiques de sa carrière cinématographique, dans un genre et une couleur qu’il affectionne :

    VENGEANCE de Johnnie TO

    L’HOMME DU TRAIN de Patrice LECONTE

    CONSEIL DE FAMILLE de COSTA-GAVRAS

    DETECTIVE de Jean-Luc GODARD

    A TOUT CASSER de John BERRY

    C’est le cinéaste Cédric Klapisch qui sera le président du jury de cette édition 2014 qui aura lieu du 2 au 4 Avril 2014.

    Comme chaque année depuis 2009, le Festival International du Film Policier de Beaune et le Cercle Rouge, qui réunit des personnalités du monde littéraire et cinématographique, amateurs éclairés des lumières sombres du polar, récompenseront le meilleur roman noir français et étranger de l’année en remettant deux prix littéraires : le Grand Prix du roman noir français et le Grand Prix du roman noir étranger. Cliquez ici pour découvrir les œuvres sélectionnées.

    Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel du Festival International du Film Policier de Beaune.

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  • Concours : 300 lots de 2 contremarques pour le Printemps du cinéma à gagner sur Inthemoodforcinema.com !

     

     

    Je vous parle chaque année de cette belle opération qu'est le Printemps du cinéma. Ainsi, pour la 10ème année consécutive, BNP Paribas est le partenaire du Printemps du Cinéma et c'est grâce à BNP Paribas que j'ai aujourd'hui le plaisir de vous proposer  de remporter ici 300 lots de 2 contremarques. Cette année, le Printemps du cinéma aura lieu du 16 au 18 mars 2014: trois jours de cinéma au tarif unique de 3,50 euros* la séance pour tous les spectateurs, tous les films, toutes les séances et dans tous les cinémas participants.

    BNP Paribas, partenaire exclusif des opérations de promotion de cinéma en salles, prolongera cette opération du 19 au 25 mars 2014 inclus, en offrant plus de 330 000 contremarques à ses clients et prospects.

    Les détenteurs de contremarques BNP Paribas pourront bénéficier pendant 7 jours supplémentaires d'un tarif unique de 3,50 euros* la séance. 

    Bref, une occasion idéale de plonger "in the mood for cinema" sans modération. Bonne chance et bonnes séances à tous!

    * Tarif unique de 3,50 € la séance pour tous, pour tous les films, dans tous les cinémas participant à l'opération, et à toutes les séances (hors majoration pour les films en 3D, en Imax, séances spéciales et prestations complémentaires). Offre non cumulable avec d'autres offres tarifaires.

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  • Gagnez un séjour à Los Angeles grâce à la carte NRJ Banque Pop’ à l’effigie de Batman

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    Voilà qui devrait réjouir tous les (nombreux) aficionados du célèbre héros de Gotham City créé par Bob Kane et Bill Finger. En effet, la Carte NRJ Banque Pop', une carte dédiée aux jeunes de 12 à 27 ans propose, en exclusivité, une nouvelle collection de visuels à l’effigie de Batman.

     

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     Cette carte, en plus de son visuel qui devrait en séduire plus d’un, possède de nombreux avantages. Elle permet ainsi à ses détenteurs :

     

     1/ de rencontrer des artistes ou des animateurs de la radio NRJ,

    2/ de gagner des places pour des concerts et spectacles (avec backstages s’il vous plait),

    3/ d’obtenir des réductions auprès de grandes enseignes (Mc Donald’s, Célio…)

    4/ et last but not least ; de gagner des milliers de cadeaux tous les jours sur l’application mobile (DVD, Blu-ray, jeux vidéos, places de ciné etc).

     

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    Et vous pouvez d’ailleurs commencer tout de suite à vous plonger dans l’univers de Gotham City et de Batman  car, à l’occasion de cette nouveauté, la Carte NRJ Banque Pop’ lance un jeu sur Facebook pour gagner un magnifique un séjour pour 2 personnes à Los Angeles à la découverte des studios Warner! Un voyage de rêve qui pourrait bien devenir réalité pour vous.

     

    Pour participer, rien de plus simple :

     

    1/Devenez fan de la page Facebook Carte NRJ Banque Pop’ ici : https://www.facebook.com/nrjbanquepop

     

    2/ Tentez de retrouver la bonne combinaison pour ouvrir la salle des coffres à l’aide de Batman et Catwoman.

     

    Pour afficher la bonne combinaison vous devez utiliser votre smartphone ou votre tablette avec l’application Carte NRJ Banque Pop’ et découvrir l’animation en 3D réalité augmentée de Batman et Catwoman !

     

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    3/ Les 2 héros prennent vie en 3D sur votre smartphone ou votre tablette et vous indique la bonne combinaison du coffre. Validez le code sur Facebook. 

     

    4/Augmentez vos chances de gagner en invitant vos amis à jouer ! 1 chance de plus pour chaque invité participant.

     

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    Sachez enfin  qu’avec l’application Carte NRJ Banque Pop’disponible sur Iphone et Android, vous pourrez suivre les news people et musique, vos stars favorites et vous pourrez également découvrir des animations inédites en réalité augmentée !

    Pour en savoir plus et en profiter, rendez-vous ici  ou en agence Banque Populaire et plongez « in the mood for » Gotham City !

     


    Article sponsorisé

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  • Les films de Rémi Bezançon pour la sécurité routière

    S'il y a bien un sujet qui a le don de me mettre en colère (parmi quelques autres), c'est l'imprudence, l'inconséquence, l'inconscience au volant (pour ne pas dire la bêtise). Quand la vie comporte déjà tant de pièges mortels naturels, pourquoi s'évertuer à en fabriquer d'autres? C'est pour cela aussi que, quand les présentateurs des JT annoncent avec un sourire réjoui le nombre de morts sur les routes lorsque celui-ci  a baissé, mais demeure toute de même très conséquent, je ne vois pas ce qu'il y a de réjouissant à annoncer cette nouvelle et un nombre de morts, même si celui-ci a diminué, en particulier quand il est dû à des comportements désinvoltes, et que ces vies, avec un peu plus de responsabilité, pourraient être épargnées.  J'avais d'ailleurs écrit un petit texte à ce sujet, que vous trouverez en cliquant ici, j'aimerais d'ailleurs le mettre en images et/ou musique (de Schubert, citée dans le texte en question.) A bon entendeur...mais revenons aux deux courts métrages de Rémi Bezançon et à cette campagne essentielle.

    Vous comprendrez  ainsi que je ne pouvais pas ne pas diffuser les films de Rémi Bezançon pour la sécurité routière présentés aujourd'hui, a fortiori parce que, en plus du fait que cette compagne me tient à cœur, j'aime beaucoup le cinéma de Rémi Bezançon en particulier "Le premier jour du reste de ta vie", dont je vous avais dit tout le bien que j'en pensais ici.

    Le réalisateur Rémi Bezançon (Le premier jour du reste de ta vie, Un heureux événement, Zarafa... ) signe ici deux courts métrage où l’on découvre Mélanie Bernier, Baptiste Lecaplain et Arié Elmaleh dans des rôles à contre emploi. « Le sourire du pompier » et « Je vous aime très fort », 5’30 pour raconter la vie qui continue. Et la regarder en face.

    Ces deux films de 5 minutes 30 ont pour trame deux risques majeurs des accidents : l'abus d'alcool au volant ("Le sourire du pompier") et les dangers du téléphone en conduisant ("Je vous aime très fort"). Deux risques sur lesquels nous avons le contrôle...

     En France, plus de 1 000 personnes sont tuées chaque année dans des accidents avec alcool, un quart d'entre elles a entre 18 et 24 ans et près d'un accident corporel sur dix est lié à l'utilisation au volant. Des accidents qui pourraient évités si chacun était un peu plus responsable.

    Les deux courts ci-dessus valent mieux que n'importe quel discours d'autant qu'ils sont réalisés avec beaucoup de sensibilité par Rémi Bezançon, préférant s'attarder sur "l'après accident" plutôt que des images trashs des accidents. Le message n'en est que plus percutant. Prenez quelques minutes pour les regarder et n'hésitez pas à partager.

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  • Interview cinéma & enfance pour aider les Toiles Enchantées

     

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    Je vous parle ici très souvent et depuis de nombreuses années de la très belle association Les Toiles Enchantées qui amène le cinéma aux enfants hospitalisés. C'est donc sans hésiter que j'ai répondu à l'invitation de  PriceMinister - Rakuten qui s’associe aux Toiles Enchantées pour être partenaire de l'opération qui permettra d' offrir des séances de cinéma aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés. Je sais à quel point dans ces terribles situations s'évader, ne serait-ce qu'en pensées et virtuellement, est essentiel, voire vital...et que le cinéma est alors, plus que jamais, une évasion salutaire.

    Un article sur ce site se transforme ainsi en un don de 15€ de PriceMinister - Rakuten aux Toiles Enchantées pour les soutenir dans leur merveilleuse démarche d’offrir gratuitement aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés les films à l'affiche sur grand écran, comme au cinéma !

    Je vous invite vous aussi à soutenir cette très belle association en faisant un don. Si vous êtes blogueur/euse vous pouvez aussi participer à l'opération en répondant à l'interview ci-dessous "cinéma et enfance", et en la publiant sur votre blog, qui se transformera en don pour l'association.

    Vous aussi participez à la chaîne de solidarité en participant à #1Blog1Séance http://bit.ly/1d7Og1o ou en faisant directement un don si vous n’avez pas de blog.

     

    Interview cinéma & enfance

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    En publiant cette mini-interview sur mon blog, PriceMinister - Rakuten s’engage à faire un don de 15€ aux Toiles Enchantées qui offre gratuitement aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés les films à l'affiche sur grand écran, comme au cinéma !

    -          Quel est votre premier souvenir du cinéma ?

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    -Je dois avouer (honteusement) ne pas me souvenir du premier film que j'ai vu AU cinéma. En tout cas, je ne pense pas qu'il s'agissait d'un film d'animation, un genre pour lequel, même petite, je n'ai jamais eu d'affection particulière tout comme je n'en ai jamais eu pour la BD commençant très très tôt à lire des romans (et faisant même semblant de lire des BD à l'école pour ne pas trop passer pour une "extraterrestre":)).  Ce dont je me souviens en revanche, ce sont mes premiers souvenirs DE cinéma, les films vus à la maison avec mon père qui m'a fait découvrir très jeune tous les classiques, une tradition qui a perduré de nombreuses années, les veilles des jours où je n'avais pas école. Comme j'habitais dans une ville où l'offre cinématographique était assez réduite, cela compensait largement. J'ai ainsi revu un nombre incalculable de fois "Autant en emporte le vent", mais aussi des films de Marcel Carné, notamment "Les Enfants du Paradis", des films de Chaplin, des westerns (Beaucoup! Le manichéisme souvent caractéristique du genre les rend universels et compréhensibles très jeune), des films de cape et d'épée, des péplums comme "Ben Hur" ou de grandes épopées comme les films de David Lean à l'exemple de "Docteur Jivago", et de très nombreux films policiers, autant de films qui ont forgé ma cinéphilie...et sans doute ma désaffection pour l'animation à l'exception de films au contenu vraiment "adulte" comme ceux d'Ari Folman, mais qui n'existaient pas à l'époque.

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     -          Quel est selon vous le meilleur film pour enfants de tous les temps ?

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    - Mon cœur balance entre les films de Jacques Demy, de Tim Burton, de Franck Capra et Spielberg, pas forcément des films "enfantins" mais qui ont à la fois une capacité à émouvoir, fasciner, faire rire parfois, et qui peuvent avoir divers degrés de lecture selon l'âge auquel on les regarde comme "Le Petit prince" de Saint-Exupéry en littérature. Ce ne sont donc pas forcément des films "pour enfants" mais qui pourront ravir autant les enfants que les adultes. Je dirais peut-être un Chaplin même s'il serait plus évident de citer un Spielberg ou "E.T." tant le cinéaste a fait de l'enfance son thème phare et tant il est impossible de rester insensible face au film précité. Les films de Chaplin sont compréhensibles par les enfants du monde entier, et sans être moralisateurs, défendent de belles "valeurs". S'il fallait en choisir un alors peut-être son premier long-métrage "Le kid" parce qu'il met en scène un enfant et contient déjà toute la richesse et la beauté du cinéma de Chaplin (qui était d'ailleurs déjà connu bien avant), même si, à titre personnel, je lui préfère "Les lumières de la ville" (ah la scène de la fin!) ou "Les feux de la rampe".

    -          Une machine à voyager dans les films vient d’être inventée. Vous avez la possibilité de vivre les aventures d’un de vos héros cinématographiques d’enfance, dites nous qui ?

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    Je n'ai jamais été fascinée par les héros, plutôt par les personnages ordinaires auxquels il arrive des histoires extraordinaires comme dans les films d'Hitchcock. Parmi les films que je n'ai pas cités dans ceux de mon enfance, il y a aussi ceux d'Hitchcock, pas "Psychose" ou "Les Oiseaux" découverts plus tard mais des films comme  "Les Enchaînés" ou "La Main au collet" pour être Grace Kelly face à Cary Grant. Ou encore Meryl Streep dans  "Out of Africa", un personnage que j'aimais beaucoup, celui de Karen Blixen, femme spirituelle, romanesque et romancière. Ou encore  Angelica/Claudia Cardinale dans "Le Guépard" de Visconti pour vivre la magnifique et mélancolique scène du bal aux côtés de Lancaster et Delon, une scène qui me faisait tant rêver petite et que, évidemment, j'ai perçu bien différemment en revoyant le film plus tard, cette scène étant en réalité profondément mélancolique, cette scène du fastueux bal qui occupe un tiers du film marquant certes par sa magnificence et sa somptuosité mais aussi par la déliquescence d'un monde qui s'amorce. Ou peut-être Belmondo ou Delon dans une de leurs multiples aventures policières ...

     

    Les Toiles Enchantées en quelques mots

    Depuis 1997, l’association sillonne les routes pour offrir gracieusement aux enfants et adolescents hospitalisés ou handicapés des séances de cinéma dans leur établissement, en projetant les films dont tout le monde parle au moment même leur sortie en salle, voire parfois en avant-première !

    Grâce à cette immersion dans des films de tout genre soigneusement sélectionnés, Les Toiles Enchantées permettent aux jeunes malades ou handicapés de briser leur quotidien, de s’évader, d’accéder à la culture et au divertissement des jeunes de leur âge, et de « se sentir comme tous le monde ».

    Les séances de cinéma aident aussi à lutter contre l’isolement et le découragement en créant des rencontres et des connivences entre les enfants au travers des projections.

    Le “vrai” cinéma à l’hôpital, c’est un pied-de-nez à la maladie, une fenêtre ouverte sur la vie, en numérique.

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