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  • Résumé de la conférence de presse du jury du 20ème Festival du Film Britannique de Dinard

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    Julie Ferrier, Zoé Félix, Jean-Pierre Lavoignat, Jean-Paul Rappeneau: membres du jury 2009 lors de la conférence de presse du jury
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    Grosse affluence à la conférence de presse...comme vous pouvez le constater...
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    Jean-Pierre Lavoignat et Jean-Paul Rappeneau
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    Carole Scotta, Julie Ferrier, Zoé Félix
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    Stephan Freiss, Carole Scotta, Julie Ferrier, Zoé Félix
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    Hugh Bonneville, membre du jury et acteur principal du film de clôture: "From time to time" de Julian Fellowes

    J'étais particulièrement impatiente d'assister à la conférence de presse des membres du jury de ce 20ème Festival du Film Britannique de Dinard (qui a eu lieu le lendemain du palmarès) pour connaître les raisons de leurs choix, en particulier pour le radical « White Lightnin' » de Dominic Murphy (même si je les avais devinées en partie, ici), lauréat du Hitchcock d'or ...  et j'étais visiblement (presque) la seule à éprouver cette impatience. En effet, bien que cette conférence ait été annoncée dans le document remis à la presse en début de festival, nous étions moins de dix à y assister, c'est-à-dire moins nombreux que les membres du jury. Sans doute cette édition, avant tout destinée aux cinéphiles, n'était-elle pas assez « people » pour susciter la curiosité médiatique ( elle a pourtant attiré un certain public puisque le festival a enregistré 27800 entrées en 4 jours). Dommage : Dinard, ne serait-ce que par la diversité de sa programmation le mérite... C'est donc dans une ambiance conviviale où Julie Ferrier servait le thé et où la présidente du festival, adjointe au maire de Dinard, Sylvie Mallet posait des questions, à défaut de journalistes, que cette courte et matinale conférence a eu lieu.

     Jean-Paul Rappeneau, le président du jury de cette édition 2009, en préambule,  a d'abord précisé qu'il tenait à « saluer la diversité des films proposés ».

    Il a ensuite précisé qu'il aurait aimé attribuer un prix à l'acteur principal de « White Lightnin' », Edward Hogg, mais aussi à d'autres comme l'acteur qui jouait le retraité londonien dans « She, a chinese », ajoutant que s'il n'y a pas d'acteurs au palmarès (le festival ne prévoit pas de prix pour ces derniers), ils en ont beaucoup parlé lors des délibérations.

    Pour évoquer les raisons du  choix du Hitchcock d'or décerné au controversé « White Lightnin' » de Dominic Murphy, Jean-Paul Rappeneau a préféré passer la parole à Jean-Pierre Lavoignat. Ce dernier a expliqué ce choix par « la maîtrise de l'ensemble : la qualité de la mise en scène, le travail sur l'image et sur le son avec une vision, un point de vue. » Pour lui, il s'agit d'une « œuvre de cinéma évidente et dérangeante ».  [Je me demande s'il doit forcément y avoir un lien de cause à effet, si le fait qu'une œuvre soit dérangeante en fait une œuvre évidente et si une œuvre, pour être évidente doit être dérangeante dans ce cas, évidemment « Sounds like teen spirit » ne pouvait figurer au palmarès bien que le jury, d'ailleurs, ait tenu, lors de la clôture, à évoquer la « jubilation » éprouvée grâce à ce film qui a par ailleurs reçu le prix du public. ] Jean-Pierre Lavoignat a précisé également que, dès le premier tour des délibérations, il était acquis que ce serait « White Lightnin' » et que le prix de la meilleure photo allait également de soi (également attribué à « White Lightnin' ») mais qu'ils ont alors décidé de ne pas lui attribuer le prix du meilleur scénario et de l'attribuer à « Jean Charles », ce dernier ayant obtenu « pas mal de suffrages ».

     « White Lightnin' » a ainsi déjà été acheté par plusieurs pays européens et sortira en Belgique, en Espagne, en Allemagne. Les membres du jury sont d'accord pour dire qu'il s'agit d'un film radical et violent qu'il sera difficile de donner envie d'aller voir. [ Ne comptez pas sur moi pour ça...].  Ainsi, selon Carole Scotta, productrice, distributrice et membre du jury « ça va être difficile de le vendre aux spectateurs parce que les gens préfèrent voir des films moins noirs. »

    Stephan Freiss , quant à lui, a défini l'écriture anglaise comme « une sensation de liberté et d'audace. » Pour Julie Ferrier, si les acteurs britanniques sont aussi doués c'est qu'ils « répètent beaucoup » ce que contredirent immédiatement Sally Hawkins et Hugh Bonneville. Pour eux l'idée selon laquelle les Britanniques répèteraient beaucoup plus est une idée fausse, le cinéma britannique prônerait au contraire « le culte de la spontanéité. » Stephan Freiss dit ainsi avoir été fasciné par le jeu des acteurs britanniques et avoir ainsi été «  épaté par la maîtrise de la langue » se Stephen Mc Cole dans « Crying with laughter ».

    Le jury a également tenu à revenir sur « In the Loop », film absent du palmarès « défendu par les Français contre les Anglais dans le jury » mais donc bel et bien « présent dans le débat ». Pour les Anglais, ce film était plus proche d'un téléfilm que d'un film de cinéma. Stephan Freiss a ainsi admis que la richesse des dialogues et que certaines références avaient pu leur échapper. Une partie des dialogues (qui paraissent ainsi très travaillés) ont été improvisés, précise Stephan Freiss.

     Jean-Paul Rappeneau, fidèle à son obsession idée a, quant à lui, précisé qu'il avait beaucoup aimé les acteurs brésiliens dans « Jean Charles » ironisant ainsi : « Peut-être suffit-il d'être à Londres pour bien jouer. »

     Pour Stephan Freiss, dans « In the Loop » « on frôle la caricature et on y perd la sincérité des autres films. » Jean-Pierre Lavoignat a renchéri en évoquant des « archétypes ». Pour Julie Ferrier on ne s'y attache à aucun des personnages.  

    Jean-Pierre Lavoignat est alors revenu sur « White Lightnin' », film dont la réussite est qu'il « échappe au genre ». Jean-Paul Rappeneau, quant à lui, a trouvé remarquable que dans « White Lightnin' » nous soyons embarqués au cœur des montagnes Appalaches en Virgine Occidentale alors que le film a été tourné en Europe (Slovaquie).  Il a ainsi noté la « crédibilité totale » et le sens du détail... tout en soulignant que Dominic Murphy (le réalisateur de « White Ligtnin' ») a réussi à convaincre Carrie Fisher  de jouer dans son film . [ dans un rôle d'ailleurs très inhabituel].

     Je vous résumerai ultérieurement le débat avec les 10 jeunes réalisateurs (6 présents) invités à Dinard pour célébrer ce 20ème anniversaire, un débat là aussi passionnant mais malheureusement boudé par la presse mais aussi par le public.

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    A Dinard, le grand Alfred est partout...
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    Votre "envoyée spéciale" devant le palais des arts

     Cette conférence de presse qui s'est tenue au Grand Hôtel a été aussi l'occasion de nous préciser que l'hôtel venait d'obtenir sa cinquième étoile selon la nouvelle classification.

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    Vues depuis le Grand Hôtel
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    Ci-dessus, vue depuis ma chambre...
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    Alfred, encore et toujours, devant le Grand Hôtel cette fois...

     

  • "Braquo", la série d'Olivier Marchal, ce soir sur Canal plus

    braquo2.jpgInthemoodforcinema.com vous avait parlé de "Braquo", la  série d'Olivier Marchal, dès avril 2009, à l'occasion d'une passionnante Master Class avec Olivier Marchal, dans les locaux de Canal plus, une série dont vous avez pu suivre les coulisses sur internet sur http://braquo.canalplus.fr .

    Ce soir, à 20H45, sur canal plus, sera diffusé le premier épisode de 52 minutes sur les 8 que compte la série.

    Cliquez ici pour lire mon article consacré à "Braquo" et le résumé de la master class d'Olivier Marchal!

    Lien permanent Imprimer Catégories : CHRONIQUES TELEVISUELLES Pin it! 0 commentaire
  • A ne pas manquer mercredi: "Le ruban blanc" de Michael Haneke, palme d'or du Festival de Cannes 2009

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    Photo: inthemoodforcannes.com (clôture du Festival de Cannes 2009)
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    pariscinema.jpgDans le cadre de Paris Cinéma, était projetée la palme d’or du Festival de Cannes 2009 : « Le ruban blanc » de Michael Haneke qui sort en salles ce mercredi. N’ayant pas pu le voir sur la Croisette, j’étais impatiente de voir ce film que le jury avait préféré au magistral « Un Prophète » de Jacques Audiard (cliquez ici pour lire mes commentaires) et surtout à « Inglourious  Basterds » de Quentin Tarantino (cliquez ici pour lire ma critique), mon coup de cœur de ce Festival de Cannes 2009.

     

    En raison de l’inimitié ou de la potentielle rancœur subsistant entre Isabelle Huppert et Quentin Tarantino suite à leurs dissensions lors du casting d’ « Inglourious Basterds » et du lien particulier qui unit cette dernière à Haneke  ( « La Pianiste » du même Haneke lui a valu un prix d’interprétation cannois), je supposais  que « Le ruban blanc » devait être un chef d’œuvre tel que ce prix mettait la présidente du jury 2009 hors du moindre soupçon d’avoir favorisé le réalisateur autrichien, pour des raisons autres que cinématographiques.

     

    Alors, « un ruban blanc » est-il ce chef d’œuvre irréfutable faisant de cette palme d’or une évidence ?

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    Haneke est aussi outrancier dans l’austérité que Tarantino l’est dans la flamboyance. Leurs cinémas sont à leurs images, extrêmes. Alors difficile de comparer deux films aussi diamétralement opposés même si pour moi l’audace, l’inventivité, la cinéphilie de Tarantino le plaçaient au-dessus du reste de cette sélection 2009. Audace, inventivité, cinéphilie : des termes qui peuvent néanmoins tout autant s’appliquer à Haneke même si pour moi « Caché » (pour lequel il avait reçu un prix de la mise en scène en 2005) méritait davantage cette palme d’or (et celui-ci un Grand Prix) qui, à défaut d’être une évidence, se justifie et se comprend aisément.
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    Synopsis : Un village de l’Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre Mondiale. Un instituteur raconte l’histoire d’étranges incidents qui surviennent dans la petite communauté protestante formée par les élèves et leurs familles. Peu à peu, d’autres accidents surviennent et prennent l’allure d’un rituel primitif.

     

    Quel qu’en soit l’enjeu  et aussi âpre soit-elle, Haneke a le don de créer une atmosphère quasi hypnotique, et de vous y plonger. L’admiration pour la perfection formelle  l’emporte toujours sur le rejet de l’âpreté, sur cette froideur qui devrait pourtant nous tenir à distance, mais qui aiguise notre intérêt, notre curiosité. La somptuosité glaciale  et glaçante de la réalisation, la perfection du cadre et des longs plans fixes où rien n’est laissé au hasard sont aussi paralysants que l’inhumanité qui émane des personnages qui y évoluent.

     

    Derrière ce noir et blanc, ces images d’une pureté étrangement parfaite,  à l’image de ces chérubins blonds symboles d’innocence et de pureté (que symbolise aussi le ruban blanc qu’on leur force à porter) se dissimulent la brutalité et la cruauté.

     

    L’image se fige à l’exemple de cet ordre social archaïquement hiérarchisé, et de cette éducation rigoriste et puritaine dont les moyens sont plus cruels que les maux qu’elle est destinée prévenir et qui va provoquer des maux plus brutaux encore que ceux qu’elle voulait éviter. La violence, au lieu d’être réprimé, s’immisce insidieusement pour finalement imposer son impitoyable loi. Cette violence, thème cher à Haneke, est toujours hors champ, « cachée », et encore plus effrayante et retentissante.

     

    Ce ruban blanc c’est le symbole d’une innocence ostensible qui dissimule la violence la plus insidieuse et perverse. Ce ruban blanc c’est le signe ostentatoire d’un passé et de racines peu glorieuses qui voulaient se donner le visage de l’innocence. Ce ruban blanc, c’est le voile symbolique de l’innocence qu’on veut imposer pour nier la barbarie, et ces racines du mal qu’Haneke nous  fait appréhender avec effroi par l’élégance moribonde du noir et blanc.

     

    Ces châtiments que la société inflige à ses enfants en évoquent d’autres que la société infligera à plus grande échelle, qu’elle institutionnalisera même pour donner lieu à l’horreur suprême, la barbarie du XXème siècle. Cette éducation rigide va enfanter les bourreaux du XXème siècle dans le calme, la blancheur immaculée de la neige d’un petit village a priori comme les autres.

     

    La forme démontre alors toute son intelligence, elle nous séduit d’abord pour nous montrer toute l’horreur qu’elle porte en elle et dissimule à l’image de ceux qui portent ce ruban blanc.

     

    Que dire de l’interprétation ? Elle est aussi irréprochable. Les enfants jouent avec une innocence qui semble tellement naturelle que l’horreur qu’ils recèlent en devient plus terrifiante encore.

     

    Avec une froideur et un ascétisme inflexibles, avec une précision quasi clinique, avec une cruauté tranchante et des dialogues cinglants, avec une maîtrise formelle fascinante,  Haneke poursuit son examen de la violence en décortiquant ici les racines du nazisme, par une démonstration implacable et saisissante. Une œuvre inclassable malgré ses accents bergmaniens.

     

    Un film à voir absolument. L'oeuvre austère, cruelle, dérangeante, convaincante, impressionnante d'un grand metteur en scène.

     

    Sortie en salles: le 21 octobre 2009

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