Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Rejet de la loi Hadopi: la vidéo et les textes législatifs

     

    Cliquez ici pour accéder au dossier législatif concernant le projet de loi "Création et Internet"

     

    La vidéo du vote du rejet de la "Loi Hadopi": ça se passe de commentaires... (enfin si,  quand même un, sous forme de question: le nombre de députés présents dans l'hémicycle est-il proportionnel à l'importance que ces derniers accordent à la propriété intellectuelle, et plus largement à la culture?):

     

     

    Qu'est-ce qu'Hadopi?

     

    Le projet de loi « Création et Internet », communément appelée « loi HADOPI », ou encore « loi Olivennes » d'après son principal inspirateur, est un projet de loi concernant principalement la lutte contre les modes d'échanges illégaux des œuvres par Internet, jugé indispensable et juste par les uns, ultrarépressif et inique par les autres.

     

    Le projet a été voté le 30 octobre 2008 au Sénat et le 2 avril 2009 à l'Assemblée nationale par 16 députés sous l'intitulé "Projet de loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur internet". Après l'élaboration d'un texte commun en commission mixte paritaire, à la stupéfaction générale,  le projet de loi a été rejeté le 9 avril par 21 voix contre 15 à l'Assemblée nationale. Le gouvernement peut faire procéder à un nouveau vote devant les deux chambres.

     

    Avec ce texte ... ou un autre qui satisfera les uns et les autres, il devient en tout cas urgent de légiférer...

     

    Quelques avis...de part et d'autre:

     

    -Catherine Deneuve, Victoria Abril, Louis Garrel, réunis avec d'autres artistes de cinéma au sein d'un collectif pour lequel vivre une révolution numérique est "une chance" :
    "Ce rejet est un séisme, et marque une victoire pour les libertés, pour le cinéma et pour la culture. La diversité de la création doit dès aujourd'hui revenir au centre de la réflexion sur les enjeux de la révolution numérique, au même titre que la protection des libertés individuelles et des auteurs. Complètement oubliées dans ce projet de loi, elles sont pourtant les poumons de la création."

     

    -Christine Albanel, Ministre de la Culture, à l'origine du projet de loi :
    "C'est une manoeuvre cynique de l'opposition, et je reste déterminée à me battre pour la défense des créateurs et contre le pillage des oeuvres. Je prends acte avec regret du vote de l'Assemblée nationale sur le projet de loi Création et Internet. La triste comédie à laquelle se sont livrés les députés de l'opposition, dont une quinzaine ont dissimulé leur présence pour surgir dans l'hémicycle à la minute même du scrutin, s'est déroulée alors même que les sénateurs d'opposition s'étaient abstenus sur le texte, quelques heures plus tôt. Les artistes et l'ensemble des professionnels qui travaillent dans le cinéma et la musique sont les victimes de cyniques calculs politiciens. Un texte particulièrement équilibré s'est toutefois dégagé des échanges entre le Sénat et l'Assemblée nationale, et le débat reprendra à la fin du mois."

     

    -La Sacem, société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, s'est déclarée "consternée" par ce "vote aussi inattendu qu'incompréhensible". "Les leçons du passé n'ont, hélas, servi à rien pour la plus grande frustration des créateurs chaque jour un peu plus pénalisés et spoliés", précise un communiqué.

  • Master Class « Braquo » avec Olivier Marchal, à Canal plus

     

    BRAQUO 1.jpg

    © Tibo & Anouchka / CAPA DRAMA / CANAL +

    braquo.jpg

    © Tibo & Anouchka / CAPA DRAMA / CANAL +

     

     

    Ci-dessus: début de la Master Class "Braquo", d'Olivier Marchal, hier soir, à Canal plus

     

     Dans le cadre du club 300  d’Allociné (dont je vous reparlerai -très- prochainement), et en partenariat avec Canal plus, dans les locaux de la chaine était organisée hier soir une Master Class avec Olivier Marchal, suite à la projection de quelques épisodes de la websérie documentaire « Braquo » (actuellement diffusée sur internet) consacrée à la série coréalisée par Olivier Marchal et Frédéric Schoendoerffer et programmée à la rentrée prochaine sur Canal plus. Le (très) petit nombre de blogueurs présents a contribué à procurer à cette rencontre un caractère très intime et à cet échange un caractère passionnant.

     

    Ce web documentaire consacré à "Braquo" est une manière inédite d’annoncer la programmation d’une série, et de susciter l’intérêt et le désir du téléspectateur pour celle-ci. Ce making of réalisé sous la direction d’Olivier Marchal est constitué de 30 épisodes qui sont et seront diffusés sur internet, permettant ainsi aux internautes de s’immiscer dans les coulisses du tournage pour suivre les étapes de la conception de la série. Cette websérie documentaire imaginée par Canal+ et Capa a été confiée à un jeune réalisateur : Sacha Chelli.  Depuis le 30 mars, un nouvel épisode hebdomadaire raconte donc une étape de la préparation sur le site  http://www.braquo.tv : casting, formation des acteurs, crash, fusillades…

     

    Le montage nerveux et rythmé contribue à l’immersion totale du téléspectateur et reflète parfaitement la tension et la fébrilité que génère un tournage, et celui-ci en particulier. La websérie témoigne ainsi de tout ce qui constitue un tournage : les tensions et les joies mais aussi de l’extrême précision du travail d’Olivier Marchal, de la passionnante, parfois angoissante mais surtout jubilatoire aventure que constitue un tournage comme celui-ci. Il s’y exprime sans langue de bois procurant ainsi à cette websérie le même réalisme, (évidemment me direz-vous puisqu’il s’agit ici de la réalité) qu’à la série elle-même.

     

    Hervé Chabalier s’est déclaré particulièrement fier de « participer aux côtés de Canal à cette production originale pour le web : une websérie avant la série… la réalité précédant la fiction ! ». « Braquo, les coulisses » constitue ainsi un lieu d’expérimentation  d’une nouvelle forme d’expression et d’écriture audiovisuelle. Canalplus.fr réunit en effet plus de 3 millions de visiteurs uniques mensuels et se positionne parmi les leaders de sites médias français.

     

    Cette websérie relève donc de la volonté d’accompagner la sortie de la série « Braquo » très en amont et de tenir les internautes en haleine jusqu’à la diffusion télévisée de la série, l’objectif étant la qualité du contenu plutôt qu’un buzz inepte. Elle témoigne aussi du rôle croissant d’internet dans les stratégies de communication des diffuseurs et producteurs (et distributeurs concernant le cinéma).

     

     Avec beaucoup de franchise, d’humilité aussi, Olivier Marchal a donc répondu aux questions concernant cette série atypique. Son souhait était avant tout de parler du « malaise grandissant », de la « difficulté d’être flic », de « la façon dont ils sont (mal)traités », estimant qu’ils méritent d’être pris en considération, qu’on s’occupe de leur mélancolie (pour ceux que le sujet intéresse, Olivier Marchal a évoqué un « Complément d’enquête » pour lequel il a été interviewé sur ce sujet, diffusé sur France 2 la semaine prochaine). Il souhaite surtout montrer ce que « l’on n’a pas encore trop vu : que de l’humain, que de l’émotion, juste des flics qui essaient de s’en sortir ». Dans cette série, tournée en 35mm (le projet initial était d’ailleurs destiné au cinéma), les enquêtes seront donc relativement anecdotiques.

     

     Olivier Marchal s’est dit fasciné par ces policiers qu’il avait côtoyés de très près qui ont « plongé » du côté  du banditisme sans qu’il s’aperçoive de rien, rien dans leur comportement ne permettant de déceler une quelconque remise en question ou encore moins cette double vie. Pour lui, il était aussi important que ses personnages restent malgré tous positifs, et que ces flics soient malgré eux obligés de commettre des exactions. Pour lui, cela pose un cas de conscience tous « ces voyous qui écrivent des livres et dont on fait des films », tout en précisant avoir écrit la bible du scénario de « Braquo »…avec un ancien braqueur.

     

     Il a également évoqué le casting (Anglade, Duvauchelle, Rocher, Duchaussoy,  Malerba), louant la prestation époustouflante d’Anglade dont la websérie permet d’entrevoir le perfectionnisme en accord avec celui du réalisateur. Des écorchés vifs plutôt que des acteurs « bankable » qui contribuent fortement au sentiment de réalisme de la série.

     

    Olivier  Marchal a aussi déclaré s’être régalé à écrire, étant réellement en empathie avec ses personnages. A une question concernant une éventuelle suite à la série de 8 fois 52 minutes, il a parlé d’une fin « ouverte et surprenante ». 

     

     Par ailleurs, Gaumont, qui a l’excellente idée de projeter actuellement un grand classique du cinéma,  en projection numérique, dans certaines salles Gaumont, (un par mois, en Avril, "Le Cerveau") pour nous le faire redécouvrir pourrait aussi permettre que la série soit projetée au cinéma dans ce cadre-ci. 

     

    Il a aussi évoqué sa coréalisation avec Frédéric Schoendoerffer, salutaire selon lui en raison des journées de 20H de travail pour ce projet. Il est en tout cas très fier de cette série « noire, intense, mais jamais glauque, glamour dans son casting et son décor avec une histoire très romanesque » dont ces quelques extraits de la websérie laissent augurer le meilleur,   dans la lignée des palpitants « Gangsters » ou « 36 quai des Orfèvres » (même si le ton et le cadre de la série seront différents).

     

    Grâce à son expérience (Olivier Marchal a d'abord été policier à la P.J.,  inspecteur de la Brigade criminelle de Versailles et de la section antiterroriste, puis chef d'une brigade de nuit au milieu des années 1980), son cinéma est imprégné d’un réalisme, d’une justesse, d’une tension captivants mais aussi d’une direction d’acteurs précise qui ont renouvelé le polar français en lui apportant un nouveau souffle, et un style encore inédit.

     

    Force est de constater que cette websérie inédite est terriblement efficace, qu’elle en montre suffisamment mais pas trop pour susciter le désir de voir la série qui, si elle se révèle aussi palpitante que ses coulisses,  est promise à un joli succès, en tout cas souhaitons-le lui. A suivre donc à la rentrée prochaine sur Canal + pout la série et dès à présent sur http://www.braquo.tv pour la websérie vivement recommandée par Inthemoodforcinema.com .

     

    Pitch de la série : Flics de terrain au SDPJ 92, Caplan (Jean-Hugues Anglade), Morlighem (Joseph Malerba), Vachewski (Nicolas Duvauchelle) et Roxane (Karole Rocher) interviennent sur tout le département des Hauts-de-Seine, entre Neuilly et Nanterre, quartiers chics et zones de non-droit.  Mais leur vie bascule lorsque Rossi, leur commandant, injustement condamné dans une affaire, décide de se suicider. Dès lors, ils vont se lancer dans une contre-enquête pour laver son honneur et confondre ses accusateurs. Pris dans un engrenage mortel, ils vont être obligés de « monter au BRAQUO » pour sauver leur peau et protéger leurs familles.  Harcelés par leur administration, poursuivis par l’IGS (la police des police), ils vont tourner le dos aux règles établies et à leurs illusions en adoptant un mode de vie régi par l’adrénaline, la prise de risque, le sang et la mort…  BRAQUO suit au plus près la trajectoire de ces hommes ordinaires qui, malgré eux, vont progressivement plonger dans la violence et la paranoïa, tout en exerçant leur métier de flic.

     

    Filmographie sélective d’Olivier Marchal :

    BRAQUO 4.jpg

    © Tibo & Anouchka / CAPA DRAMA / CANAL +

     

    En tant qu'acteur

    Cinéma

     

    1988 : Ne réveillez pas un flic qui dort, de José Pinheiro

    1993 : Profil bas, de Claude Zidi

    1998 : La Puce, d'Emmanuelle Bercot

    2004 : 36 Quai des Orfèvres

    2006 : Ne le dis à personne, de Guillaume Canet

    2006 : Un Roman Policier, de Stéphanie Duvivier

    2007 : Truands, de Fréderic Schoendoerffer

    2007 : Scorpion, de Julien Séri

    2008 : Le Bruit des gens autour, de Diastème

    2009 : Quelque chose à te dire, de Cécile Telerman

     

    Télévision

    1996-2001 : Quai n°1

    1999-2002 : Police District

    2002 : Chut ! de Philippe Setbon, avec Sophie Guillemin

    2003 : Les Robinsonnes de Laurent Dussaux

    2005 : Éliane de Caroline Huppert, avec Florence Pernel

    2006 : Les Innocents d'après Simenon

    2006 : Une fille de ferme d'après Maupassant

    En tant que réalisateur

     

    Courts-métrages

     

    2002 : Un bon flic

     

    Longs-métrages

     

    2002 : Gangsters, avec Richard Anconina

    2004 : 36 Quai des Orfèvres, avec Daniel Auteuil et Gérard Depardieu

    2008 : MR 73, avec Daniel Auteuil et Olivia Bonamy

     

    BRAQUO 3.jpg

    © Tibo & Anouchka / CAPA DRAMA / CANAL +

     

    Articles liés à celui-ci :

     

    Ma critique de « 36 quai des Orfèvres » d’Olivier Marchal

    Ma critique de « Flics »

     

    Vous pourrez également trouver un récit de cette Master Class sur http://www.filmgeek.fr